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 [Événement] Les Enfants des Cieux - Partie II

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 31 Jan 2020, 00:22

[Événement] Les Enfants des Cieux - Partie II Axax_b10
Les Enfants des Cieux
Partie II


Mancinia était assise à son bureau, une plume dans la main, rédigeant un rapport concernant les Familles Magiciennes volontaires quant à l'adoption des Enfants des Cieux. Son retour temporaire consistait à réunir les premiers dossiers d'adoption concernant les futurs parents. Certains étaient des couples ayant plusieurs héritiers et donc assez aptes à s'en occuper, leurs revenus étaient stables et les conditions imposées ne semblaient pas les freiner. Dans un sens, cela démontrait une envie d'aider et de prendre soin de son prochain, mais de l'autre, la Marquise de Nylmord était contre. Ils étaient devenus peu nombreux pour s'occuper d'autant de nouveaux arrivants et ils ne pouvaient ni garantir la sécurité, les bons soins et l'éducation adéquate de cette manière, mais céder à des étrangers des enfants aussi précieux ... Un cadeau d'un Aether qui plus est. Cela lui faisait grincer des dents. Les Humains devaient rester avec les Humains et son oeuvre, en tant que négociatrice principale, avait été de faire en sorte que ça le soit, même si elle-même n'était pas totalement pour cette décision. Elle avait oeuvrer avec les Anges dans le but d'obtenir une partie de leur éducation à venir avec les meilleurs de leurs formateurs, notamment pour que ces derniers puissent apprendre à se servir de leurs ailes, le moment venu. Ça aussi, quelques voix s'étaient élevées contre, mais elles s'étaient rapidement éteintes. Les Ailes Blanches étaient leur plus ancien allié et malgré des relations tendues, c'était un fait qu'on ne pouvait ignorer. Sur ce point, les Humains avaient besoin d'eux.

Idril levait son bras avant de le rabattre sur celui de sa mère. Mancinia veillait à prendre soin d'eux malgré ses horaires compliqués et ... Elle tenait à nouer un lien. Ils avaient beau être des adoptés, cela ne changeait rien. Ils avaient des sentiments et elle serait bien cruelle de ne pas leur donner un peu de bonheur. C'était pour aider les siens et élever la prochaine génération, autant se sentir honorée. Quant à Neah ... Il les avait acceptés comme les siens. Peu importait qu'ils ne soient pas liés par le sang ... Et ils allaient se marier. La chaîne à son cou ... Elle l'avait tant voulu. Elle croyait même que son Ange ne lui offrirait qu'un anneau, comme il était de coutume chez les siens, mais ... Ça n'avait pas été le cas. Il avait tenu à la respecter jusque dans ses traditions. Il songeait réellement à son confort et ses aspirations. Aurait-elle pu seulement avoir un meilleur compagnon ? Certainement pas. Elle sourit en repensant à lui tout en regardant leur fille, à qui elle donnait à manger. Cette dernière aurait des ailes semblables à celle de son Père. C'était sans doute ... mieux que rien. Bien entendu que l'Humaine espérait lui donner des héritiers angéliques. Il ne lui fallait qu'un enfant Humain pour assurer la transmission de ses titres et de ses biens, elle y tenait farouchement, évidement, mais ... Peut-être ... Qu'un jour ... Elisheta ouvrit la porte de son bureau. Elle semblait visiblement aussi épuisée que la Kaaezi. Sans parler de son agacement perceptible.

Pardonnez mon entrée cavalière, mais ils sont à l'avance.
Très bien.

Mancinia retransmis sa petite au bras de la nourrice qui s'occupait de l'aider avec Isley. Chacun son tour. Elle s'assurait n'avoir aucun défaut dans sa tenue, ce qui serait très mal vu et donnerait une énième opportunité de commenter les choses, avant de suivre sa collègue dans les couloirs.

Vous avez entendu les rumeurs, Matasif Leenhardt ?
Lesquelles ?
Edel ... aurait maudit les Humaines.

Baissant son regard vers ses mains, elle ne dit mot. Cette décision aberrante de sa hiérarchie ne cessait de la surprendre. Elle était compréhensible, mais en même temps ... C'était indélicat de demander au peuple d'abandonner deux des plus importantes Aetheri. Drejtësi et Edel avaient rythmées la vie des Humains pendant des siècles. Et la Guerre des Dieux avait terriblement ravagé les croyances de chacun, sans parler des millier de vie perdues et de leur Malédiction. Il y avait eu une sorte de réconciliation avec Sympan à la conclusion de cette dernière, ceux qui avaient sombré dans le sommeil, comme elle, s'était résignée. Mais ce choix ne faisait que raviver les tensions religieuses...

Nous avons commis un outrage en choisissant de ne plus la prier. Elle puni donc celles qui ont suivies comme des moutons. Et nous risquons toutes de payer cet affront.
Beaucoup d'entre nous sommes contre cet abandon. Edel a toujours veillée sur notre natalité, Väaramar ... Certes, nous a fait un don précieux et nous serions bien sots de l'ignorer, mais ... Dans le fond, était-ce utile ? N'allons-nous ... Pas perdre plus que nous avons gagné ?
Je l'ignore. Seul l'avenir nous le diras.

Mancinia était loin de ces considérations. Elle n'était pas prête à devenir mère, même après sa demande en mariage dont les retombées sur l'identité de son élu devenaient pressentes. N'en démordant pas, elle conservait le secret de ce dernier. Neah n'aurait rien contre de l'épouser dans l'instant et de lui donner un héritier. C'était son choix, cela dit. Partir accomplir son but en étant enceinte ... N'était pas possible. Ce serait compliqué de laisser ses enfants derrière elle, alors elle craignait de s'infliger un fardeau supplémentaire. Son besoin de maternité pouvait attendre un peu. Par contre, il y aurait un immense problème si la natalité des Humaines devenait similaire à celles des Anges. Si toutes les femmes de son peuple devenaient stériles, elle incluse ... Devraient-ils compter sur des ... envois réguliers de ces Enfants Divins et abandonner leurs grossesses classiques, car ils seraient abandonnés de la Déesse de la Vie ? Cette question avait de quoi glacer le sang de n'importe qui, mais pour l'heure, elle avait un rendez-vous.

Je vous remercie d'avoir réalisé le déplacement.

Quelques Magiciens s'étaient levés lors de son entrée dans la salle. Mancinia s'inclinait respectueusement à leur égard. Elle n'était pas la Marquise de Nylmord lorsqu'elle était la Matasif Leenhardt. Ils s'installèrent après les salutations d'usage pour reprendre là où ils s'en étaient arrêtés la veille.

Nous avons pris en considération les dossiers que vous nous avez transmis, suite à nos demandes concernant l'avenir des Enfants des Cieux. Je vous les résume en ultime conclusion. Les Familles Magiciennes s'engagent à éduquer ces enfants selon les coutumes Humaines, dans la mesure du possible. Elles peuvent, évidemment, leur enseigner les préceptes Magiciens, qui pourront ainsi ouvrir la voie à de meilleures relations. L'exigence la plus contraignante étant que lorsque ces derniers auront atteints l'âge de douze ans, ils devront revenir au sein de notre territoire pour suivre leur formation militaire et pleinement se plonger dans la vie de leur peuple. Naturellement, ces derniers pourront garder un contact avec leurs parents. Si ... Un Magicien ou autre ne respecterait pas cet accord, il serait traduit devant la Justice des Humains pour outrage envers un Aether avec les conséquences que cela entraînerait...

Et elles seraient désastreuses. On ne plaisantait pas avec le présent d'un Aether. On ne volait pas aux Humains ce qui était, sans doute, la chose la plus précieuse pour eux...

Nous avons compris la demande des Humains, Dame Leenhardt. Les Magiciens sauront prendre soin des enfants que vous nous confierez. Bien entendu, nous nous engageons à respecter cet accord. Toutefois, la décision de l'un d'entre eux désirant rester parmi sa Famille ne saurait être imputé à cette dernière.
C'est compréhensible, évidemment. Seulement, nous ne pouvons pas nous permettre que ces derniers restent ... loin de leurs racines et loin de nos enseignements. Il incombera à la Famille de s'assurer que ce dernier nous soit remis et, comme je l'ai dit, nous ne forcerons personne à couper les liens. Nous savons l'importance de ces derniers, autant dans le développement personnel que pour l'entende entre nos peuples.
Dans ce cas...
Il s'agit d'une demande de l'Aether Väaramar. Il nous a remis les Enfants des Cieux à certaines conditions, celle-ci en est une. D'où l'importance de respecter ses Volontés.

Devant cette affirmation, le Magicien ne put que comprendre la raison de cette décision. Ils étaient d'autant croyants les uns et les autres et on n'allait pas à l'encontre d'une volonté divine. Mancinia sourit doucement lorsque les conversations reprirent sur d'autres points, évidemment, elle avait tourné les demandes de l'Aether dans le sens des siens. Dans tous les cas, son statut de Marquise de Nylmord serait utilisé pour récupérer ces derniers un par un. Ce n'était pas un manque de confiance, mais il lui semblait plus utile que les Humains se développent avec ceux étant les plus aptes à leur enseigner l'art de la survie. Les Magiciens n'étaient pas des leurs et certains d'entre eux avait le racisme léger et moqueur. Elle le savait, elle l'avait vécu. Rien ne garantissait que l'un d'entre eux ne développe pas un Ma'Ahid impressionnant et soit alors victimiser, brisé. Ce n'était pas là ce qu'on attendait. Par ailleurs ... On ne bernerait pas les siens en leur lavant le cerveau à l'étranger.

1500 mots
Explications

Salutations !

Suite directe de la Première Partie, celle-ci se déroulant quelques temps plus tard. Cet événement est ouvert à tous. Désormais, tous ont connaissance de l'arrivée de ces Enfants des Cieux comme étant un cadeau de l'Aether Väaramar.

Humains-Anges-Magiciens => La décision a été prise entre les deux Souveraines de Qaixopia et de Haute-Terre de permettre aux Familles Magiciennes de prendre sous leur tutelle des Enfants des Cieux, avec des conditions plus strictes que pour les Familles Humaines et Angéliques. Ces Familles sont donc triées sur le volet, les enfants sont surveiller de loin et, à douze ans, devront retourner chez les leurs pour s'intégrer au Royaume et effectuer leur service militaire. Les parents qui s'y opposeront seront traduits en Justice pour outrage envers un Aether.

À prendre en considération

=> Lorsque les Enfants des Cieux sont arrivés à Qaixopia, dans la Première Partie, Mancinia en a soigner une dizaine - dont les siens - d'une maladie provoquée par le climat. Ces enfants ont les cheveux blancs comme séquelle de cette dernière.

=> Les grossesses deviennent moins nombreuses. Cela se fait ressentir à Haute-Terre. Le bruit court qu'Edel maudit les Humains suite à l'abandon de son culte, ce qui peut susciter quelques débordements. Il en va de même sur l'ensemble des Royaumes. Cette baisse de la natalité est générale et est une conséquence des actions d'Ezechyel envers Edel, mais c'est également valable pour TOUTES les races. N'hésitez pas à l'évoquer dans vos RP's si vos personnages ont un métier ou les statistiques nécessaires pour se poser des questions.

Durée du RP - vous avez jusqu'au 31-03-2020 pour poster.

Bonne écriture !

Gains


Pour 900 mots - Un Compagnon Humain - Niveau I avec le titre "Enfant des Cieux" - pour rappel, c'est un enfant avec des ailes et ces dernières ne seront utilisables qu'à partir de 25 de Force et d'Agilité
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire

OU

Pour 900 mots - 1 Point de Spécialité
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire

OU

Pour 1350 mots - Un Métier - Rang I, en rapport avec le sujet de votre RP [cela peut-être religieux - Prêtre, Gestionnaire d'un Temple - ou concernant les enfants - Éducateur, Professeur, Gardien, Médecin, etc.]
Pour 450 mots de plus, soit 1800 mots - Un Compagnon Humain - Niveau I avec le titre "Enfant des Cieux" - pour rappel, c'est un enfant avec des ailes et ces dernières ne seront utilisables qu'à partir de 25 de Force et d'Agilité

Vous pouvez obtenir le Compagnon en incarnant sa Famille en PNJ. Ce seront des Humains.


[Événement] Les Enfants des Cieux - Partie II Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Lun 03 Fév 2020, 09:15


Elijah se pencha par-dessus le landau pour voir le petit être qui gigotait sous son couvert. Une frimousse aux grands yeux verts et aux joues roses capta son regard. Le nourrisson, occupé à faire des bulles et envoyer des postillons de partout, ne prêta aucune importance au garçon au-dessus de lui. Il avait sans doute l'habitude d'être le centre de l'attention : depuis l'arrivée des Enfants de Väaramar, on ne faisait plus que parler d'eux. Ils étaient nombreux à avoir été adoptés par les familles Humaines, mais chacun de ces bébés était précieux et dès que l'on avait l'occasion d'en apercevoir un, il était de coutume de l'admirer avec curiosité. Un cadeau d'un Aether, ça se contemple. Elijah ne faisait pas exception à ce petit jeu et dès qu'il se trouvait à proximité de l'un de ces êtres miraculeux, il n'hésitait pas à le dévisager. Ou plutôt, à observer les deux ailes blanches dans leur dos. L'Okan n'avait jamais réellement apprécié ces petits êtres qui s'attiraient la sympathie de son entourage. Même s'ils représentaient l'avenir, ils n'étaient pour lui que de petits êtres fragiles qu'il risquait d'endommager par mégarde s'il s'en approchait de trop près. Pourtant, ces enfants-là l'attiraient inéluctablement, sans doute à cause de leur singularité. Le bébé commença à secouer les bras tout en lâchant de petits cris extatiques, ramenant l'Ange à la réalité. Même s'il possédait deux excroissances semblables aux siennes dans son dos, ce nourrisson n'était encore qu'un être dénué de raison et de contenance. Un fait qui le mettait mal à l'aise. Guindé, l'ailé se redressa et fit face au duo qui était occupé à discuter un instant plus tôt : la mère de l'enfant et Marcus. Les deux s'étaient retournés pour observer la scène qu'offraient les deux gamins. Le scribe dû presque se retenir pour ne pas assurer qu'il n'était pour rien dans cette soudaine agitation, mais son visage était tellement crispé et laissait tant transparaître son malaise que l'Humaine ne put s'empêcher d'éclater de rire. Avec habitude, elle s'approcha du landau et caressa tendrement la joue de son fils avant de bercer le petit-être tout en continuant à discuter. « Pour reprendre ce que vous disiez, c'est une véritable bénédiction, oui. Puisque mon mari est un Ange, nous n'espérions pas être capable d'avoir un enfant un jour. L'adoption était une option que nous envisagions depuis déjà bien longtemps mais les enfants Humains sont rarement abandonnés avec la politique actuelle. C'est une bonne chose, ne pensez pas que j'en sois malheureuse, c'est même tout le contraire. Mais puisque mon époux est stérile et que de nombreux couples se trouvent dans ma situation... Disons que la demande est plus forte que l'offre comme le diraient les marchands de Babelsba. » Un sourire tendre adouci les traits de la mère inquiète aussitôt qu'elle reposa ses yeux sur son bambin. « Mais avec ce cadeau divin... Nous sommes beaucoup à nous réjouir de ce miracle. D'autant plus qu'avec la malédiction d'Edel, ces enfants pourraient faire partie des derniers avant un long moment. » conclut-elle. Elijah observait Marcus. L'homme était toujours prompt à discuter, d'une façon ou d'une autre, des relations liant les Humains et les Anges Gardiens. De façon directe ou détournée, tous les prétextes étaient bons pour aborder le sujet. Les Enfants de Väaramar étaient le parfait filon pour examiner le mode de vie des couples mixtes sans avoir à les interroger à proprement parler. Bien sûr, ce qui se disait dans ces discussions informelles ne pourrait être utilisé pour leur étude mais la curiosité du sociologue le rendait avide du moindre détail, de la moindre information.

L'enfant se mit soudain à crier, ses pleurs résonnant dans la ruelle. Elijah sentit son corps entier se tendre et il effectua un pas de côté, comme pour instaurer une distance de sécurité entre cette gorge puissante et ses oreilles heurtées. Ce geste n'échappa pas à son supérieur qui esquissa un sourire. « Allons allons, petit Imad ! Tu as envie d'aller dans les bras de ce jeune Élu, toi aussi ? Mais il ne faut pas pleurer autant, sinon tu vas nous le faire déguerpir à toute allure ! » L'Humaine se figea un instant et se mit à dévisager l'Okan. Ce dernier, qui avait foudroyé son supérieur du regard, sentit la pression des yeux céruléens sur lui et baissa la tête, se sentant à la fois honteux et gêné. Il détestait lorsque Marcus parlait de ce sujet. Il n'avait toujours pas digéré cette annonce, selon laquelle il serait pré-destiné à de grandes choses, des miracles qui unifieraient les peuples... Comme à chaque fois qu'il était particulièrement troublé, il avait envoyé une longue lettre à Dahlia -qui était dans la même situation que lui- et attendait sa réponse. Il aurait aimé en rester là et attendre que les choses se passent sans qu'il n'ait à faire quoi que ce soit mais l'on exigeait de lui une décision. Et l'Ànjọnú se faisait un malin plaisir à le lui rappeler. Il ne lui laissait aucun répit, martelant sans cesse sa conscience avec des remarques à peine dissimulées. Ces derniers temps, il prenait un malin plaisir à lâcher ses commentaires en présence d'autres personnes. De cette façon, le brun ne pouvait plus fuir loin de ses responsabilités. Il était mis face à ce qui le dérangeait, et devait parvenir à y réagir d'une façon ou d'une autre. « Vous êtes un Élu d'Hel'dra ? » demanda-t-elle d'une voix impressionnée. Elijah se renfrogna et croisa les bras sur sa poitrine. Le regard sombre perdu dans le vide, il haussa les épaules avant de répondre d'une voix grave. « Il paraîtrait. » Il aurait aimé tourner les talons et fuir, mais le chercheur l'aurait retenu.

L'Humaine, sentant que ce sujet mettait son interlocuteur mal à l'aise, s'approcha de lui, son enfant calmé dans les bras. Un sourire timide aux lèvres, elle proposa d'une voix basse. « Vous voulez le prendre dans vos bras ? » Une fois encore, Elijah s'apprêtait à se défiler, à décliner gentiment, mais avant qu'il n'ait pu réagir, la mère lui donnait déjà des conseils sur la manière de tenir son fils et le déposait dans ses bras. Elijah sentit la nervosité monter en lui. Sa gorge se noua et il ne put prononcer la moindre protestation. Il se retrouva immobile, tenant ce petit être miraculeux entre ses bras. La fragilité de ce petit être lui sauta une nouvelle fois aux yeux. Il était si frêle. S'il faisait le moindre faux geste, il pourrait lui faire mal. « Vous pouvez le bercer doucement, comme ça. » proposa la mère en lui montrant comment s'y prendre. Se laissant guidé par les explications, il obtempéra tel un automate. Les yeux de l'un rencontrèrent ceux de l'autre et, aussitôt, Elijah sentit son cœur s'alléger un peu. Oui, il était fragile pour l'instant, mais dans quelques années, il deviendrait fort et agile. Il volerait de ses puissantes ailes, parcourrait les cieux aux côtés des Anges. Le brun eut une pensée pour la discussion qu'il avait eut avec Dahlia. Ces enfants représenteraient peut-être la preuve dont avaient besoins les Anges pour comprendre que les Humains étaient forts, avec ou sans eux. Que le peuple de l'Anti-Magie était capable de se débrouiller sans leur protection. Ils seraient sans aucune doute à l'origine de changements pour les deux peuples. « Eh, mais tu souris, là ! » fit remarquer Marcus, le timbre moqueur. Aussitôt, Elijah retrouva sa mine sérieuse et renfrognée, ce qui déclencha l'hilarité du duo de spectateurs. « Bien, il est temps pour nous de rentrer ! Nous avons encore beaucoup de choses à faire avant de reprendre la route. » déclara le supérieur. L'Okan ne se fit pas prier et il rendit l'enfant à sa mère, effectua une révérence guindée en signe d'au-revoir, puis fit demi-tour. Marcus le suivit, un sourire aux lèvres. « Alors, qu'as-tu pensé de cet enfant ? » voulut-il savoir. Il se heurta au silence obstiné de son disciple. « Ne t'en fais pas, je sais qu'il va te manquer, mais peut-être le croiseras-tu à nouveau dans quelques années, lorsqu'il viendra aux Jardins pour apprendre à utiliser ses ailes. »
1442 mots
Merci pour l'événement  nastae
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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1066
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Jeu 13 Fév 2020, 02:52





# Voler de ses propres Ailes





Nous étions tous les trois à l’intérieur de la cabine, à passer le temps alors que la nuit, de l’autre côté des hublots, acheminait tranquillement sa course dans le firmament que le Soleil délaissait petit à petit, comme nous l’indiquait l’absence progressive de ses rayons dans les cieux. Acram ne pouvait se joindre à nous en raison d’une patrouille nocturne, tandis que Wilhelm avait préféré la compagnie de quelques Magiciens à la nôtre pour se ressourcer et en apprendre davantage sur le système d’éducation des Mages Blancs : il semblerait qu’il ne manquât jamais une occasion pour étendre ses connaissances, celui-là. De ce fait, il ne restait plus qu’Hiddleston, Edmund et moi. Mes deux frères d’armes se tenaient face à face sur le lit de l’Enfant de Stenfek, discutant d’un propos dont je percevais les grandes lignes que par bribes – et encore – tandis que, de mon côté, mon esprit se focalisait sur d’autres sujets qui m’étaient propres. Et plus particulièrement sur cet objet.

Je l’avais récupéré tard au cours d'une soirée, alors qu’une grande majorité de l’équipage quittait les ponts et leur poste pour récupérer l’énergie qu’ils avaient perdu au cours de leur longue journée. Pour ma part, profitant de la quiétude de la mer et du silence ambiant, j’avais préféré effectuer un dernier entraînement plutôt que d’achever, à l’instar des autres passagers, ma journée. Déployant mes appendices dans le creux de mon dos, je n’avais réalisé que quelques battements d’ailes pour me retrouver bien au-delà du mât le plus haut des vaisseaux. Cependant, à peine venais-je de quitter le plancher du pont, pour me retrouver dans les airs, que mon regard se perdit à travers les lueurs et les éclats qui resplendissaient à travers la surface de la Mer Miroir. À cette vue, les lignes de mon faciès s'étaient détendues et je m'étais permis d’observer le phénomène un peu plus longuement que prévu, admirant la luminosité de la Lune être réfléchie par milles éclats de lumières et de couleurs diffuses, qui ondulaient et se mouvaient gracieusement aux caprices des vagues et du courant marin. Nous ne pouvions les apercevoir avec clarté dans la pénombre nocturne, qu’il s’agisse de leur forme ou bien de leur dimension, mais nous savions qu'ils étaient là, ces bâtiments, sous ces eaux, notamment en raison de toutes ces centaines de brillants qui parvenaient péniblement à réfracter le rayon de lumière de l’astre lunaire. Parce que les structures abandonnées et immergées du continent du Matin Calme prospéraient dans les profondeurs de cet océan. Elles qui avaient su résister à la tempête qui avait balayé les nombreuses contrées de cette terre, autrefois tranquille et florissante, désormais effacée des cartes, faisaient aujourd’hui office d’abris et de zones d’alimentation pour les multiples espèces fauniques et botaniques qui avaient affluées en masse quelques années après l’engloutissement du continent.

Et désormais, cette mer était devenue leur sépulture, à cette terre disparue et aux pauvres hères que sa chute avait entraîné jusqu’aux bras d’Ezechyel. Lentement, j'avais fermé les yeux, bougeant minimalement mes lèvres afin d’invoquer une prière à l’endroit de tous ceux qui n’avaient su s’échapper des vagues, qui n’avaient pu combattre les tremblements de la terre, la violence des éléments, et le délire meurtrier de cette folle aux cheveux cuivrés. À tous ceux qui étaient morts pour rien, en vain, que votre séjour à l’Erāhael soit plus doux et apaisant que les affres qui vous ont meurtris ci-bas, sur ces terres souillées par le sang. Doucement, j'avais séparé mes mains, mes iris bleutés se posant tranquillement à la surface des eaux éclairées. Et c’est à cet instant que je la vis, emportée par les courants des flots, disparaissant à intervalles entre les vagues pour émerger de nouveau à la surface. Elle formait une ombre minuscule, floutée et déformée au cœur de ce ballet d’éclats diffus. Curieux mais d’un vol prudent, je m’étais avancé vers l’objet encore méconnu, la délicatesse et le soin appliqué au tracé de l’ouvrage se concrétisant au fur et à mesure que je me rapprochais. Et ce ne fut qu’à l’instant où je me tenais au-dessus des vagues, à quelques centimètres à peine, que je parvins à tendre le bras vers l’objet, le cueillant au creux de ma main : il s’agissait d’une boîte à musique.

« Et toi, Isiode? »

Je refis brusquement contact avec la réalité, redressant lentement le menton pour braquer mon regard sur mes compagnons.

« Qu’y-a-t’il?

- Ah d’accord, t’as rien suivi en fait. »

Je me forçais à lui adresser un sourire navré, lui faisant simplement comprendre, d’un signe de tête, que j’étais concentré à essayer de faire fonctionner la petite Anaestasy. L’objet de l’océan avait dû couler au moment où le continent avait lui-même sombré. Des feuilles et des algues s’étaient empêtrés dans son mécanisme alors que les couleurs de son boîtier s’étaient à peu près toutes effacées. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’y trouver un certain charme, une certaine beauté ancienne et oubliée. À qui aurait pu appartenir un tel jouet? Un enfant peut-être? Ou bien un hère qui appréciait les soirées paisibles, au bord du foyer, à se perdre dans son imaginaire tout en se laissant entraîner par la musique qui s’échappait de l’ouvrage. Lorsque je l’avais emporté avec moi, l’enfonçant à l’intérieur de ma besace magique, je m’étais demandé à quoi pouvait correspondre l’histoire de cet objet, les gens qui l’avaient touché et ceux qu’il avait charmé. Décidément… Repenser à ces lugubres événements me rendaient bien lunatique – et mélancolique.

« Alors? Quelle était la question? Me rattrapais-je en l’invitant à poursuivre.

- En fait, Hiddleston et moi, on se demandait… »

Les deux Fils de Réprouvés s’échangèrent une œillade en biais, mais le frère Rogue finit par reprendre presque aussitôt, sur le même ton :

« Avec tout ce qui se passe chez les Humains présentement, l’arrivée des Enfants des Cieux dans les Royaumes, et puis l’avènement de cet Æther, Väaramar… On voulait simplement savoir si tu avais déjà songé à avoir des enfants, toi? »

Je ne me prononçais pas. Je les fixais longuement. Et eux pareillement, silencieux comme des tombeaux. Ils devaient s’attendre à un « Non » catégorique et tranchant, un peu comme cette nuit, lorsque nous avions joué au Hagydz, et que la cheffe de l’Unité scientifique avait fait une demande des plus étranges et puériles. Et pourtant, à l’heure actuelle, l’attente commençait à se faire longue, mes pensées ressassant de vieux souvenirs et d’anciennes attitudes de mon passé. Comme si, en y mettant un peu du mien, je pourrais déterrer un quelconque instant de ma vie qui saurait m’aiguiller quant à un possible vœu, espoir ou aspiration à devenir parent. Et d’un mouvement de la tête, je confirmais mes suppositions par un vague signe de négation.

« Non, jamais, avouais-je finalement. Du plus loin que je me souvienne, je me suis toujours vu affublé d’une cotte de mailles et d’une épée à la main.

- Sérieusement? »

Comme réponse, j’haussais lentement des épaules, reportant mon attention sur la boîte à musique.

« Et même plus tard? Renchéris l’Ange aux cheveux noirs. Je ne dis pas que ça se fera demain matin, mais après que nous ayons remis notre peuple sur les rails, tu ne l’envisagerais même pas? »

Je gardais le silence quelques instants, pensif.

« Je ne sais pas. Comme je vous l’ai dit, ça ne m’a jamais traversé l’esprit. »

Un rictus distrait apparut sur mes lèvres. Je pouvais ressentir leur surprise et, en même temps, ils n’en étaient pas si étonnés que cela. Ils me connaissaient. Ils savaient comment je fonctionnais. Il n’y avait, à mes yeux, que le travail, le travail et le travail. Malgré tout, il semblerait qu’ils aient nourri un maigre espoir que je puisse les surprendre. En vain.

« Je suppose que vous avez une toute autre conception de cette idée. »

Les deux Immaculés acquiescèrent presque aussitôt.

« Quand les choses se tasseront et se calmeront, oui, j’aimerais beaucoup fonder une famille. Partager à mes enfants l’expérience et les connaissances que j’ai moi-même acquises.

- Nous ne pouvons plus donner naissance, répliquais-je de but en blanc, sans pour autant soulever les informations que je connaissais, parce que dans notre Temps, je n’imaginais pas que l’Impératrice Blanche soit encore parvenue à accomplir le miracle que nous attendions à ce propos.

- Bien sûr que l’on peut, soupira le soldat Locke.

- Mais pas des Anges.

- Ce problème aussi, on le réglera au moment venu. »

Le sourcil d’Hiddleston se redressa et, imitant ma nonchalance, le Fantassin souleva ses épaules.

« Enfin, Anges, Magiciens ou Humains, je m’en moque royalement. Ils seront la chair de ma chair, mes enfants, et pour cela, je les aimerais peu importe la race à laquelle ils appartiendront. »

Dans un bref contact, nos yeux se croisèrent et je finis par détourner le regard.

« Ouais, je pense la même chose, intervint Edmund. Ils feront toujours partis de la famille, peu importe qui ils sont et ce qu'ils deviendront. »

Les derniers mots se cassèrent légèrement dans sa gorge, des réminiscences de sa propre famille, de ses parents restés à Bouton d’Or, lui revenant certainement avec fracas dans l’esprit. Quoi qu’il puisse en dire, des fois, les choses ne se passaient pas toujours comme nous l’espérions.

« Je suis tout de même content pour les Humains, même si, en parallèle, la venue de ces enfants ailés correspond au même moment où le déclin des naissances se fait ressentir à travers leur peup… »

Doucement, la voix d’Edmund s’effaça, son regard, tout comme celui d’Hiddleston, se portant dans ma direction. Mes doigts venaient de soulever avec délicatesse la boîte à musique.

Enfin, elle émettait son chant.


1 612 mots


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[Événement] Les Enfants des Cieux - Partie II Signat20
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 17 Fév 2020, 00:58





# De vous à nous





La saison de la Valse de la Méduse portait, décidément, très bien son nom. Du haut de nos quelques cent mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer, mon collègue de travail, Travis Wahlker, et moi étions parfaitement en mesure de distinguer et de suivre la danse semblant animer les animaux gélatineux de l’océan. Les vagues étaient leur scène, ainsi que le rythme de leur chorégraphie, le tout les emportant dans un ballet pour le moins joliment orchestré et singulier. C’était la première fois de ma vie que j’avais la chance de poser mes yeux sur pareil spectacle, et de l’admirer sans être forcément pressé par le temps. Le climat, quant à lui, était tout à notre honneur, une brise marine soufflant continuellement dans les voiles des navires et dans le creux de nos plumes. Notre cap ne semblait diverger et, dieu merci, la colère d’Eoda paraissait s’être apaisée depuis la dernière tempête qui nous avait secoué : aucune ombre à l’horizon présageait un nouvel assaut déferlant de la Déesse des Mers et de l’Océan, à notre grand bonheur et soulagement.

« Alors? Combien de ces armes es-tu en mesure de générer? » M’interrogea le jeune blond d’apparence, dont les yeux, bleus et extrêmement étincelants, me dévisageaient depuis ma droite.

Je me concentrais de toutes mes forces, voyant la hache, le marteau de guerre ainsi que la fine lame de la rapière aller et venir à quelques mètres à peine de mon regard. Cela faisait déjà plusieurs minutes qu’elles tournoyaient de la sorte autour de moi, mon esprit s’efforçant à faire apparaître une quatrième arme qui puisse se joindre à leur valse circulaire. Je puisais sans compter dans ma Magie, cherchant à extraire le peu d’essence qui me semblait me rester. Je faisais appel à ma Force afin de maintenir au mieux l’invocation dont j’étais le maître, mais au fil des secondes, je pouvais sentir mon énergie m’être doucement arrachée au profit d’une fatigue qui s’imposait progressivement à travers les muscles de mon corps et de mon esprit. C’est pourquoi, après cinq autres longues minutes à tenter d’appeler une nouvelle lame de mon armurerie immatérielle, je dû m’avouer vaincu et faire face à l’évidence : je venais, ici, d’atteindre ma limite. Dans un relâchement de mon souffle et un abaissement de mes épaules, les armes de l’Imaginaery tombèrent comme des masses en direction de l’eau de mer, sans pour autant s’enfoncer dans les flots. En effet, la matière qui les composait s’était rapidement effritée tout au long de leur chute, jusqu’à ce que les armes ne soient plus qu’infimes poussières, leurs cendres balayées dans l’atmosphère par le vent de la mer.

« Trois, il semblerait, expirais-je en reprenant le contrôle de mon souffle, qui se coupait sèchement au fond de ma gorge à la suite de tant d’efforts et de dépenses de Magie. Ce… »

Je ne le réalisais que maintenant.

« Ce n’est pas beaucoup… Admis-je en apposant l’une de mes mains à mon front.

- Peut-être, mais ça ne pourra aller qu’en s’améliorant, crois-moi. »

Travis s’était rapproché d’un battement d’ailes, m’adressant un sourire tout en levant l’un de ces pouces dans les airs.

« Avant que nous partions, tu n’étais même pas en mesure d’en invoquer une seule. C’est un grand pas, ne te laisses pas berner. »

Je savais que les encouragements de mon compagnon étaient sincères, et je lui fis connaître ma gratitude en lui offrant un sourire en coin. Cependant, dans la seconde qui s’ensuivit, j’avais détourné les yeux, fixant un point qui se perdait dans l’horizon. C’était étrange. Parce que même en sachant pertinemment ce fait, celui qu’avait mis sur le tapis mon collègue de la Troupe Xēna, concernant ma maîtrise de ce pouvoir d’invocation, je me sentais étonnamment… insatisfait. Détrompez-vous, cette impression ne se nourrissait d'aucun sentiment de vanité ou de jalousie. Seulement, je me sentais diminué, affaibli, comme si mes forces, jamais, n’avaient eu le temps de se renforcer, de progresser, malgré mes entraînements et tout ce qui s’était produit par le passé. Je songeais à mon frère qui, aujourd’hui, était à un tout autre niveau que le mien, et je ne pouvais m’empêcher de penser à ceci : qu’avais-je fait durant tout ce temps? Lentement, mes doigts se solidifièrent en un poing tandis que je pouvais sentir ma mâchoire se resserrer sous une impulsion amère. Je ne le réalisais que maintenant : je n’avais strictement rien fait.

« Isley…? »

La voix douce de Travis eut l’effet d’une gifle pour mon esprit, qui se reconnecta brutalement à la réalité. Promptement, je me retournais dans sa direction, légèrement honteux : m’avait-il questionné et ne l’avais-je pas entendu? Non… Ce n’était pas ça, et je le compris instantanément, puisque ce ne fut guère difficile d’attraper le céruléen de ses iris, qui me dévisageaient de loin avec cet étrange bouillon d’inquiétude et de compassion.

« À quoi tu penses?

- Je… »

Je me tus. Je savais que le soldat Wahlker était quelqu’un de très sensible. Sa perception des sentiments et des affres qui traversaient le cœur et l’âme d’autrui était particulièrement forte et aiguisée. Pourtant, il ne pouvait pas lire dans les pensées; juste, il les ressentait, comme si ces sentiments étaient siens. Et c’est pourquoi je finis par lui avouer ce qui me tracassait, le jeune homme m’écoutant sans jamais m’interrompre ou me brusquer. Il laissait le flot s’écouler selon mes ressentis, selon les aléas de mon esprit, et après cette déclaration, il finit par esquisser un sourire, en accord à sa personnalité posée et paisible.

« Personne ne te demande de devenir comme Isiode, tu sais? »

Je le savais. Mais je ne pouvais m’empêcher…

« Ne te compare pas à lui. Vous êtes, certes, jumeaux, mais vous n’êtes pas identiques. »

Je baissais les yeux.

« Tu veux que je te partages franchement ma pensée? »

Cette fois, j’acquiesçais, conscient que le Fantassin pourrait m’éclairer.

« Tu ne sembles pas savoir quoi faire alors, en désespoir de cause, tu essayes de te mettre dans les mêmes chaussures que ton frère, aligna-t-il tout en faisant mine de réfléchir. Mais quand je te regarde… J’ai l’horrible sentiment que tu veux devenir quelqu’un que tu n’es pas. En te comparant sans cesse à Isiode, tu craches sur ton potentiel, tu te rabaisses. »

Finalement, il braqua de nouveau ses yeux dans les miens.

« Tu étais là lorsque le Consul Nortamion nous a transmis la nouvelle, n’est-ce pas? »

Je clignais quelques secondes des yeux avant de confirmer d’un hochement de la tête. Il faisait sans doute référence à l’annonce comme quoi une entente entre les Humains et la Compagnie de Yüerell avait été proposée et acceptée, concernant la situation et l’éducation des bambins qui commençaient à être connus sous l’appellation d’Enfants des Cieux. En raison de notre proximité et de notre passé commun, il semblerait qu’envers et contre les récentes tensions et mésententes qui existaient entre nos deux nations, les peuples du Désert aient voulu laisser à la milice la charge d’apprendre aux enfants humains à maîtriser le déplacement aérien. Leurs ailes et facultés étaient un présent de l’énigmatique Väaramar, Æther qui se proclamait frère de Drejtësi et nouveau Dieu de la Justice et de l’Équité, pourtant, ils ne pouvaient en bénéficier sans un véritable enseignement.

« Eh bien, pour moi, tu pourrais être un bon professeur pour ces enfants. »

Je faillis m’emmêler les ailes de surprise, mon visage se tournant vers le blond.

« Tu… Tu ne crois pas ce que tu dis, finis-je par croasser, confus.

- Comment ça? Bien sûr que je le pense! Nous faisons partis de la même Troupe, Isley. Je te regarde. Je vois ce que tu fais auprès de Ren lorsque vous vous entraînez. »

L’Immaculé affichait toujours un grand sourire.

« Je trouve que tu serais parfait dans ce rôle, vraiment. »

Je restais bouche bée, méditant sur ce qu’il venait de m’annoncer.

« Tu peux changer les choses à ta manière. Tu n’es pas obligé de suivre les traces de ton frère. Vous pouvez prendre des voies complètement différentes, mais au bout du chemin, vous vous rejoindrez, parce que vous vous battez pour la même mission. »

Par bribes, un discours similaire se mit à chanter entre mes deux oreilles.

« Écoute mon conseil, et fais-en ce que tu veux, d’accord? »

Je lui garantissais ma parole.

« Ne deviens pas l’ombre de ton frère, au risque de perdre ta véritable identité. Fais-toi confiance, et avance à ton rythme, mais surtout : sois Isley et reste Isley. »


1 412 mots


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Ven 21 Fév 2020, 14:35



Je ne suis pas de très bonne humeur. L’air ailleurs, je fixe ma feuille. Une note siège en gras et en rouge à côté de mon nom ; elle est moins élevée que celle de mon voisin, qui me regarde d’un air goguenard. Je le sais car je le sens. Je suis convaincue qu’il essaie de m’exaspérer pour que je sorte de mes gonds. Il me glisse tout bas « Tu devrais sortir avec moi, si tu veux de meilleures notes. » Je lui écrase le pied, il se recule dans sa chaise ; le maître nous interpelle. « Azaar ! Dmitri ! Cessez. » - « Je n’y suis pour rien Maître ! C’est elle ! Ce n’est qu’une jalouse. » Quand l’heure sonne et que nous sortons, je croise Dmitri et quelques filles. « C’est toi la dernière fois qui nous disait que ton cousin avait gagné à la Coupe des Nations au Jardin de Jhen ? » - « T’es au courant qu’il n’est arrivé… Que troisième ? C’est un peu la honte, non ? »« Awon Yoo ! Ca sonne bizarrement, tu ne trouves pas ? » - « Ça sonne comme ‘ Nabot’. » - « Awon Yoo ! Awon Yoo ! Est-ce que ça tourne comme des yooyoo dans ta tête ? » Je m’arrête. Pourquoi cette idée me meurtrit autant ? Leurs moqueries m’atteignent. « Comment le savez-vous ? » - « Tu n’as qu’à lire ça par toi même Yooyoo. Qu’est-ce que ça sonne débile. Ha ha ! » L’alfar me donne la brochure et je lis en gros titre ‘Exigeons, c’est notre devoir’ sans trouver le nom de l’auteur. Je les quitte, troublée par le papier que j’ai en main. On dirait un appel à la révolution des mœurs, comme quoi les jeunes alfars sont laissés au banc de l’exigence de l’ancien temps.


« L’ouverture du pays renforcera nos jeunes à l’inévitable, notre nation coule et disparaît dans l’assoupissement d’un peuple oisif. Nous craindrons d’être un jour la proie de nations plus fortes, mieux préparées. Alors que nos jeunes représentent notre futur, nous ne les éduquons plus à être vorace et craint. Nous les réconfortons dans un monde qu’ils ne sauront pas maintenir à notre disparition. Si Drosera est protégée par la magie qui garde la forêt, qui saura sauvegardé cette magie qui la nourrit ? Les Isemssiths alfars, que nous soyons Sénéca ou Arcési, sont un exemple de nos jeunes d’aujourd’hui. Ils ont été sélectionnés comme étant les meilleurs de nos jeunes par la volonté de Dothasi et pourtant, ils ont prouvé aux autres peuples qu’un alfar est moins efficace qu’une sirène, qu’un orisha ou un déchu. Attendrons-nous que l’un de ces trois peuples viennent s’emparer de nos terres ? Attendrons-nous d’être à la merci des mers, des airs, d’une armée, des Enfants de méduse pour nous animer ? Réveillons-nous. »


La lecture n’est pas simple, je ne comprends pas tout. Plusieurs fois je le lis le mot ‘Dahlia’, ‘les cinq rois’, le nom de notre Reine revient souvent et à le souligner, j’ai l’impression qu’on l’attaque avec le verbe. Une fois rentrée, je tends le feuillet à ma mère qui est à la caisse. Il n’y a aucun client et, de ce fait, me donne toute son attention. Elle lit attentivement le premier paragraphe puis je la vois survoler les suivants, avec un regard horrifié. « Tu as eu ça où ? » me demande-t-elle. « C’est -… Des camarades qui me l’ont donné à l’école. » Elle déchire tant bien que mal les feuilles et range les morceaux sous sa caisse. « Qui sont-ils ? » - « Je ne sais pas... » Je garde pour moi ce qu'ils ont dit d'Alwin. « Azaar. » - « Dmitri me l’a donné. » - « Dmitri Relsii ? » - « Oui. » - « Qu’il est idiot. » - « Pourquoi ? » - « On ne distribue pas un pamphlet dans une école ! Il a dû la trouver quelque part. Azaar, s’il y a bien un conseil que je te dois dans la vie, c’est le suivant : ne donne jamais à lire un texte qui n’est pas signé à quelqu’un d’autre, car l’on pourrait penser que cela vient de toi. Si tu en vois d’autres à l’école, tu les caches ou tu les déchires si tu as le temps. Qu’on ne te surprenne pas avec ! C’est bien compris ? » Je suis interloquée, je ne comprends pas l’importance qu’elle accorde à ces feuilles : ce ne sont que des papiers reliés sur lesquels on a imprimé des mots. Les mots ne sont pas des actions, n’est-ce pas ? « D’accord, maman. » Je dépose mes affaires à l’étage, je prends un gros morceau de pain et je reviens dans la boutique. Je m’installe dans un coin stratégique, je peux surveiller nos produits quand des clients arrivent et travailler en même temps. Il y a un petit comptoir, je m’assois et j’ouvre un autre volume sur la géographie de la forêt des Murmures, d’Horiön Altaerzar. La couverture est abîmée, c’est une très vieille édition, de la seconde main. Je note dans un petit cahier à côté tout ce qui est important à retenir selon notre professeur, à savoir le climat, la végétation, la faune. Je ne retiendrais que si je m’évertue à étudier, a-t-il dit à tous les élèves. Je tiens son conseil à la lettre.

Une cliente bientôt rentre, nous la connaissons très bien. C’est le médecin du quartier comme il y en a peu. Dans les rues, elle est saluée ; si beaucoup d’Alfars accouchent encore seules par manque de moyen, naître dans ses bras est un salut de notoriété. Je suis née dans les siens, car mes parents craignaient pour la vie de ma mère, c’est également une des raisons qui fait que je n’ai pas de frère, ni de sœur. Ma seule venue leur a coûté des années à rembourser. Elle s’avance vers ma mère qu’elle gratifie comme d’une vieille amie et lui demande l’habituel de ses courses, à savoir de l’encre et des feuilles. Je me souviens de la plume à écrire qu’on lui a confectionné ; un noir de jais poli, avec une petite améthyste en tête et une plume de martinet. « Par Dothasi, t’as fille a l’air en forme. Sa peau est très jolie. Dommage que ça ternit avec le temps. On les garderait éternellement comme ça nos enfants, n’est-ce pas Maryl ? » Ma mère lui sourit. « Elle étudie bien, c’est le plus important. » - « Oui, une belle fille sans cervelle, est une mûre qui ne deviendra jamais ronce. » Je rougis, mes yeux sont rivés sur elles. J’ai abandonné la lecture car sa présence est un honneur. Le moment où elle doit payer, la mine de la doctoresse s’illumine. « Maryl, c’est un peu difficile ces derniers temps. Rares sont les femmes qui me demandent de l’aide aujourd’hui, figure-toi que beaucoup d’entre elles ne veulent plus accoucher ou ne réussissent pas à tomber enceinte. » Je repense au pamphlet que j’ai lu. « Par Dothasi, comment cela se fait ? » Ma mère n’est pas réellement choquée par cette attitude ; ça arrive souvent, le troc est courant. De plus, nous la connaissons depuis longtemps. « Je te le dis à toi mais je pense qu’elle subissent beaucoup de pression, vouloir être à l’image de Dothasi écarte beaucoup d’entre elles de la voie de la maternité. Je pourrais aider ta fille au moment venu, pour un prix bien moindre. » Je souris, pourvue qu’elle dise oui ! « Hum et si tu la prenais avec toi pendant les vacances de Drarohi ? C’est à quelques mois de l’examen final d’Isil-Gadien, cela lui permettra de savoir ce qu’elle veut. » - « Qu’en penses-tu, jeune alfar ? » Je hoche la tête, les mots ne franchissent pas le palier de mes lèvres. J’ai cette chance que n’auront jamais Dmitri ou les autres d’accompagner notre sage-femme, je suis honorée. « Ce serait un plaisir que d’être à vos côtés. » - « Bien que je n’ai pas d’accouchement prévu durant cette période, tu seras à mes côtés quand je donnerai des conseils. Tu pourras prendre des notes. » Je batifole, oubliant cette histoire de l’avenir de la jeunesse et des insultes à l'encontre de mon cousin. Elles se saluent et je la remercie encore une fois. Ma mère hausse les yeux au ciel. « Tu nous coûtes chère ma fille. »

Mots = 1 428


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Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

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Lyz'Sahale'Erz
Mer 04 Mar 2020, 20:10


Plusieurs enfants se trouvaient autour de Docildée. Ils appartenaient à l’orphelinat où Gustine et Kaahl allaient souvent. Je restai silencieuse alors que la nouvelle nourrice commençait à jouer d’un instrument à corde et à chanter. Comme le Baron n’était pas là, Gustine avait invité quelques enfants au château. Elle rangerait les deux pièces qui risquaient de connaître la pagaille avant qu’il ne rentre, comme elle le faisait toujours. Je savais, pour avoir observé l’homme longuement, sans qu’il ne devine ma présence, que la Magicienne n’était pas à la hauteur de ses espérances en matière de propreté. Il repassait toujours derrière elle. Il était colérique, en plus. Un mauvais caractère qui ne ressortait jamais lorsqu’il était accompagné. Dolcidée était une jeune femme qui venait tout juste de finir ses études pour se plonger dans une carrière de nourrice. Elle avait été recrutée par Gustine récemment et lui avait d’ailleurs été recommandée par la fille d’une de ses amies. Les cheveux châtains, son visage paraissait fragile et son nez était fin. Elle aimait porter des robes, souvent recouvertes d’un tablier, et attachait fréquemment un fichu dans sa chevelure. Ses yeux bleus avaient quelque chose de fascinant. C’était une fille bien comme il faut sous toutes les coutures mais elle nourrissait quelques attentes maritales déplacées. À chaque fois que Kaahl était évoqué, lui ou Laëth Belegad, elle tendait l’oreille discrètement. Elle croyait sans doute à certains contes de Faes. Je n’étais pas bien finaude mais je doutais que la nourrice finisse épouse. Je ne le lui souhaitais pas en tout cas. Le Baron enfermait tout de même un homme qui lui ressemblait dans l’une des parties de sa cave !

Pendant que les enfants plus âgés étaient occupés à chanter en compagnie de Dolcidée, Cendre jetait un coup d’œil aux nourrissons. Ils étaient à présent au nombre de cinq, si l’on comptait Asîlah, la petite dernière. Aujourd’hui, il y en avait six, dont Sjar qui était présent avec ses mères. La Magicienne aux cheveux blonds ne disait trop rien mais je savais qu’elle n’appréciait pas la venue de la nouvelle nourrice. Je l’avais lu, penchée sur son journal intime. Un animal que je n’avais jamais vu se trouvait sur la couverture du calepin, une sorte de cerf aux bois décorés aux couleurs de Boraür, un Cerfeuil d’Od si je me souvenais bien. J’avais entendu Gustine parler de l’endroit trop de fois pour être ignorante sur le sujet, même si je n’y avais jamais mis les pieds. Cendre avait écrit qu’elle n’aimait pas Dolcidée parce que son comportement devenait étrange lorsque Kaahl était présent. De mon point de vue, l’une et l’autre étaient bizarres vis-à-vis de lui. Le Magicien ne semblait pas le remarquer. En tout cas, il n’avait fait aucun commentaire. Il se contentait de passer tranquillement lorsque Dolcidée était là. Il la saluait et vaquait à ses occupations sans chercher à engager la conversation plus que ça. Quant à Cendre, il la fuyait, si bien qu’ils ne se croisaient pratiquement jamais, sauf lors des repas ou des activités de groupe.

Plus loin, autour de la table, plusieurs femmes étaient en train de discuter de la dernière venue. Les deux Humains présentes, Magda et Imma, étaient ravies d’être ici. Pauline et Gustine s’occupaient de tout, bien que Pauline soit l’une des invités. La sœur de Gustine ne supportait pas de rester passive. Elle disait que c’était ainsi qu’on devenait vieux et que l’on finissait par mourir. « Je trouve que c’est une bonne chose que les Magiciens et les Anges soient amenés à élever les enfants de Väaramar aussi. » dit tranquillement Magda. « Cela renforce le lien entre nos peuples. » « C’est vrai. » répondit Gustine. Je m’approchai de la table après plusieurs petits bonds. Je m’étais aperçue rapidement que mon corps possédait une sorte d’élasticité, ce qui me permettait de me déplacer en rebondissant. Les Humains et les Anges étaient deux races historiquement proches mais les évolutions récentes rendaient leur coopération difficile parfois. La méfiance des Humains étaient réelles et certains Anges voyaient sans doute leurs protégés de toujours comme un fardeau. Je ne connaissais rien de ce qu’il en était. Je me contentais d’écouter les discussions, en essayant de dénicher le vrai du faux. « Le Baron est ravi d’avoir Asîlah avec lui. Le fait que son dossier ait été accepté lui a donné le sourire pendant deux jours entiers. » « Ce sera dur lorsqu’elle atteindra l’âge de douze ans je pense, si j'ai tout compris. » « J’imagine que Kaahl s’est proposé en connaissance de cause, même si c’est vrai que, le connaissant, il risque d’être ému par la séparation. » « Votre Baron est émotif on dirait. C’est dommage qu’il ne soit pas là. » « Il a un emploi du temps très chargé. » dit Gustine. Je n’avais aucune idée de ce qu’il faisait en dehors du château. Il ne restait généralement que quelques jours avant de repartir. Pour aller où ? Je l’ignorais. Il devait posséder d’autres propriétés sur les Terres Magiciennes et avoir des choses à faire en dehors de la demeure. « Heureusement que Rosalie est là, sinon Asîlah aurait été entourée de garçons ! » Gustine rit à la réplique de sa sœur. « C’est vrai ! » « Et ça ne posera pas de problème si elle développe un gros Ma’Ahid ? » reprit Magda, semblant préoccupée. « Le Baron m’a déjà parlé de cette possibilité. Je ne pense pas qu’il se retrouve handicapé avec une seule Humaine à la maison mais c’est vrai que Cendre, par exemple, est beaucoup plus exposée. Nous nous adapterons quoi qu’il se passe. Avec quatre autres enfants Magiciens, mon mari et moi, Cendre et le Baron, cela devrait aller. » « Oui je pense aussi. » commenta Imma. « Kaahl a à cœur d’élever Asîlah selon les préceptes Humains. Il souhaite également lui inculquer des valeurs Magiciennes mais il s’est procuré beaucoup d’ouvrages qui parlent de votre peuple en espérant bien faire. C’est aussi pour ça que je vous ai invitées, Imma et Magda. J’ai parlé de vous au Baron et il souhaiterait vous rencontrer. Peut-être que Sjar et Asîlah pourraient grandir ensemble ou, du moins, en se côtoyant souvent ? Vous pourriez lui donner des conseils comme ça. » « Avec grand plaisir ! Asîlah sera la bienvenue chez nous ! » J’écoutais la conversation en picorant discrètement des miettes du gâteau au citron que Pauline avait amené ici de chez elle. Il était très bon. « Asîlah n’est pas un nom courant. » « C’est vrai. C’est celui d’une divinité. Kaahl n’a pas eu l’air de craindre le courroux de l’Æther des Possibles lorsqu’il a nommé sa fille ainsi. Il a dit que c’était en hommage. Après tout, ces Humains sont ailés et vont grandir auprès de trois peuples différents. Qui sait ce que les Dieux leur ont préparé ? »

Depuis le milieu de la table, invisible, je me mis à regarder Cendre qui s’occupait d’Asîlah. La petite fille avait la peau foncée et des yeux verts. Elle n’avait pas encore beaucoup de cheveux. C’était la seule à être réveillée parmi les bébés. Elle babillait doucement, charmée par le jouet que la Magicienne tenait dans ses mains. Cendre usait rarement de la magie. Celle qu’elle possédait était faible. Ça ne la dérangeait donc pas de prendre soin des Humains pour le moment. Dolcidée était encore en train de chanter avec les orphelins, calmement, ce qui donnait un bruit de fond plutôt agréable. Je me posais quelques questions. Est-ce que le Baron allait encore adopter et, si oui, combien d’enfants ? Ça ne me posait aucun problème, aussi parce que j’étais une clandestine ici. Plus il y avait d’activités dans le château, mieux c’était.

« Sjar a vraiment de très beaux yeux. » « Asîlah aussi. » « Si cela se trouve, ils finiront mariés ! » Les femmes présentes autour de la table rirent d’un air enjoué. Peut-être. Personne ne pouvait le savoir. Ils étaient trop petits. « Amis serait déjà une bonne chose. S’ils pouvaient se soutenir, ce serait l’idéal. » « Ou s’aimer comme un frère et une sœur. » « Oui. »

Mon corps roula doucement et je tombai de la table. Je rebondis par terre et me dirigeai vers les couffins. C’est vrai qu’elle avait de très beaux yeux. Lui aussi. Leur peau chocolatée entrait en contraste avec celle des enfants Magiciens qu’avait adopté Kaahl. J’avais hâte de les voir grandir et interagir entre eux.

1402 mots
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Bellada Ward
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Bellada Ward
Mar 31 Mar 2020, 21:25


Bellada se pencha au dessus du berceau. « Oooh, regardez-moi comme il est adorable ! » s'extasia-t-elle avec un grand sourire. Doucement, le vieille femme approcha ses doigts naturellement fripés et pinça tendrement les joues rebondies du bambins. Ce dernier ne sembla pas apprécier l'attention et lâcha un petit cri grognon, comme pour mettre en garde celle qui osait le déranger. « Oh d'accord d'accord, j'ai compris, j'arrête ! » répondit la magicienne en récupérant ses mains, lâchant un rire amusé face à la réaction du nourrisson. Il n'était pas encore doué de parole mais cela ne l'empêchait pas de se faire comprendre. « Mais ce n'est pas ma faute, tu es trop adorable ! Avec tes petites cuisses dodues ! Et ces petits pieds ! Et ce visage d'Ange ! Mais oui ! Mais oui tu es beau ! Et tu le sais n'est pas ? Bah oui que tu le sais ! Tu vas faire craquer toutes les filles du village, quand tu seras plus grand ! Et oui ! » Madame Ward continua à parler au nouveau-né, sa voix prenant une inflexion inhabituellement joyeuse, même pour elle. Les bébés avaient souvent cet effet sur elle. Elle ne pouvait s'empêcher de prendre cet air niais et mielleux et de leur sourire béatement. En réponse, ses petits spectateurs lui répondaient de petits gazouillements qui faisaient fondre son petit cœur tendre, ou bien des rires qui la rendaient fière et l’encourageaient à continuer. Parfois, des grognements contestataires lui faisait comprendre le déplaisir de ces petits êtres mais cela ne l'empêchait pas de continuer à les admirer et à vouloir les dorloter. « Oh, tu es fatigué petit trésor ? » L'enfant avait effectivement baillé, se frottant les yeux de ses petits poings à peine plus gros qu'une mirabelle. « Bien bien, je te laisse dormir tranquillement dans ce cas. » murmura tout bas la magicienne en remontant la couverture jusqu'au buste du poupon.

Madame Ward revint au centre du salon, où étaient installés les nouveaux parents et son époux. Ils discutaient tous les trois autour d'un bon thé que leur avait offert la vieille dame. Orlane se tenait debout, adossée au dossier du canapé tout en jouant avec sa poupée de chiffon. En voyant sa grand-mère revenir de la chambre du nourrisson, elle s'approcha à nouveau et prit place à ses côtés. « Il est vraiment à croqué, ce petit bout de chou. » commenta la vieille dame en s'asseyant. « Merci, Bella. » « Avez-vous déjà trouvé un prénom ? » « Oui, c'est bon... Il s'appellera Farouk. » « Et sa sœur Ichrak. » répondirent les parents. La fillette poussa justement sur ses cordes vocales pour obtenir à nouveau l'attention de son père, qui l'avait délaissé trop longtemps à son gout. « Oui je sais, je suis là. » Bellada pencha la tête sur le côté. Ces petites scène anodines avaient le don de lui donner chaud au cœur. « Orlane, veux-tu la prendre dans tes bras ? » demanda l'Humaine en s'adressant à la petite magicienne. Celle-ci, qui fixait étrangement le bébé, détourna la tête pour observer celle qui s'adressait à elle. « J'ai vu que tu la regardais depuis tout à l'heure... » se justifia la maman. La blonde fronça les sourcils tout en secouant la tête. « Eh bien Loustique, qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu es bien silencieuse. Est ce que l'un de mes chats t'a chipé ta langue ? » Orlane fit la moue avant de regarder le jouet qu'elle tenait dans ses mains. « C'est que... Il a de drôles de trucs dans le dos... » bougonna-t-elle. « Orlane Caroline Ward ! » s'offusqua la grand-mère. « Où sont passées tes bonnes manières ? » La petite magicienne grimaça davantage. « Mais c'est vrai... Ca ressemble pas vraiment à des ailes d'anges... On dirait plus des ailes de poulets. » Tandis que Bellada faisait les gros yeux, l'Humaine éclata de rire, ce qui évita à la petite fille une remontrance de son aïeule. « Oui, c'est vrai que ça ne ressemble pas encore à des ailes. Mais c'est normal. Elle est encore toute jeune... C'est comme son crâne. Elle n'a pas encore de cheveux. Pourtant, quand elle grandira, ils pousseront. Il en sera de même pour ses petites plumes. Elles recouvriront ses petites "ailes de poulet", comme tu dis. » Remarquant l'air toujours courroucé de Bellada, l'Ange esquissa un sourire. « Ne t'en fais pas, Bella. La Sœur d'Ingrid est venue hier et elle a amenée ses enfants. Leurs remarques à eux étaient bien moins discrètes que celles d'Orlanes. » assura-t-il, ce qui sembla légèrement détendre la magicienne. « Alors... Leurs ailes, elles deviendront comme les tiennes ? » « Oui, sans doute. » « Et... Ils pourront voler dans le ciel ? » Les deux parents froncèrent les sourcils. « Ça... Nous n'en savons rien, pour l'instant. Nous l'espérons. Mais sans magie... Nous ne savons pas ce que cela donnera. » « Mais si c'est comme les oiseaux, ils devraient pouvoir y arriver, non ? » « Sans doute. Lorsqu'ils seront assez âgés. Pour l'instant, ils doivent encore rester dans le nid, bien en sécurité. » La blondinette réfléchit quelques secondes. « J'ai changé d'avis... J'ai le droit de la prendre dans mes bras ? » « Mieux que ça... Tu vas même avoir le droit de le nourrir, si ça te dit... Je crois que cette demoiselle commence à avoir un petit creux. » Ichrak commençait en effet à grogner. « Oh chouette alors ! » L'Ange se leva, accompagné de la petite Ward, et se dirigea vers la cuisine.

« Vous vous en sortez bien. » affirma Gilbel en souriant. « Merci. » murmura l'Humaine avec un sourire. Malgré sa mine fatiguée, elle rayonnait. « C'est notre petit miracle à nous... Avec ce qui se passe en ce moment... Vous savez, Edel qui ne nous offre plus ses bénédictions... Disons que nous étions particulièrement inquiets mais maintenant qu'ils sont là... » « Vous ferez de merveilleux parents ! » prédit Bellada. « Je l'espère... Tout est si nouveau... Je vous avoue que c'est parfois compliqué? J'ai toujours peur de ne pas faire les choses correctement, de les blesser... Ils ont l'air si fragiles. » « C'est normal... C'est un nouveau monde, une nouvelle vie. Vous allez devoir trouver un nouvel équilibre. » « Croyez-moi, ce n'est pas toujours simple. Lorsque Bellada est tombée enceinte la première fois, nous n'avions pas la moindre idée de ce qui nous attendait ! » « Mais n'ayez pas peur pour autant ! Ce sera fabuleux. » « Ça l'est déjà. » Un sourire pensif s'étira sur les lèvres de la femme. son regard se dirigea sur la pièce qu'ils avaient aménagés pour les nourrissons. « Surtout, si vous avez besoin d'aide ou de conseils... N'hésitez pas à venir me voir ! » « C'est gentil. » « Surtout avec deux d'un coup, ça ne vas pas être simple. Ma sœur – enfin, celle de Gilbel – a eu des jumeaux. Lorsque les nuits étaient compliquées pour les petits... Eh bien, elles ne l'étaient pas seulement pour les enfants. » La vieille dame laissa échapper un rire en repensant à cette époque. « Quoi qu'il en soit, je serais ravie de donner un coup de main ! » L'Humaine sembla réfléchir un instant. Après quelques secondes d'hésitations, elle céda néanmoins. « En parlant de ça... Je suis désolée de te demander ça comme ça mais j'aurai effectivement besoin d'aide. Aslan va bientôt devoir s'absenter pour effectuer une mission, ordonnée par ses supérieurs angéliques. Je comptais sur ma sœur pour m'épauler mais elle a également un imprévu et elle ne pourra pas rester dans la région, finalement... Je sais que tu as déjà beaucoup à faire avec tes petits-enfants mais lorsqu'il s'absentera... » « Mais ce sera avec joie ! » rassura aussitôt Bellada. « Et puis, en semaine, je suis libre, les plus grands sont tous à l'école, s'ils e retournent pas à Caelum pour voir leurs parents. Ma maison est sert déjà de garderie à mes enfants. Et puis, comme ça, je pourrai te montrer toutes mes astuces ! »
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[Événement] Les Enfants des Cieux - Partie II 2exr
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Priam et Laëth
Mar 31 Mar 2020, 23:27



Provenance inconnue

Les Enfants des Cieux II

Evénement avec Hélène (bébé)


« Sarina est passée à la maison tout à l’heure. » - « Ah oui ? » Yara acquiesça avant de déposer la théière sur la table basse. Une rayure courait entre les veinures du bois, vestige des péripéties un peu trop entreprenantes de l’un de ses enfants. En se redressant, elle posa une main sur son ventre et souffla doucement. Elle ne pouvait plus se mouvoir aussi facilement qu’aux débuts de sa grossesse. « Qu’est-ce qu’elle a dit ? Tout va bien pour toi et le bébé ? » s’inquiéta Malik en la voyant faire. « Oui, ne t’en fais pas pour moi. Elle a regardé, et tout va bien. C’est juste que les derniers mois sont toujours moins faciles à vivre, pour moi en tout cas. » Elle lui sourit et se recala dans le fauteuil. Elle était fatiguée. Ses paupières se rabattirent un moment, puis elle rouvrit les yeux. « En fait… elle m’a dit que nous étions chanceux. » Il haussa les sourcils, étonné, tandis qu’un sourire faisait remonter les coins de ses lèvres. « Ça, je le sais… » Ils échangèrent un regard complice. « Oui. Mais apparemment, beaucoup de couples ne parviennent plus à enfanter. » - « Quoi ? Comment ça ? La natalité a toujours été… enfin, tout est prospère, ici. » - « Ce ne serait pas qu’ici. D’autres peuples en souffriraient aussi. Ce n’est pas encore très clair, apparemment, mais tout le monde parle d’une punition d’Edel. » En silence, il la considéra. « Elle nous maudirait pour avoir abandonné son culte ? » Sa femme opina, les lèvres pincées. Des larmes lui montèrent aux yeux et elle eut un soupir haché. Elle agita sa main devant son visage en soufflant sèchement. « Désolée, ça me… » Immédiatement, il se leva. « Non, non non. » L’homme quitta le canapé vert de gris et se dirigea vers son épouse. Il s’accroupit devant elle et prit ses mains dans les siennes. « Ce n’est rien. C’est perturbant pour tout le monde. Je… je ne sais pas trop quoi en penser, moi non plus. Enfin, c’est terrible… » Il serra ses doigts entre les siens. Elle le fixait, les cornées humides. « Mais Sarina a raison. Nous avons une chance inouïe. Et je suis certain que tout s’arrangera. Il n’y a pas de punition éternelle pour ceux qui font de leur mieux. » L’une de ses mains quitta leur étreinte et remonta jusqu’à son front, duquel il écarta délicatement une mèche. « Tu crois qu’on devrait recommencer à prier Edel ? » demanda-t-elle doucement. « Je crois que la royauté fait de son mieux. » La ferveur brillait dans ses yeux, ce qui fit sourire Yara – d’un sourire un peu timide, un peu mélancolique, un peu inquiet, mais un sourire toute de même. Il se redressa, posa ses paumes sur ses joues et l’embrassa avec tendresse sur le dessus du crâne. Ils demeurèrent ainsi de longues secondes.

Une plainte, qui mua bien vite en cri, mit fin à leur proximité. Malik releva la tête et posa son regard sur le berceau, installé près de l’une des larges fenêtres du salon. « Tiens, on dirait qu’il y en a une qui est réveillée. » La mère se tourna vers l’horloge accrochée au-dessus de la cheminée. Les aiguilles indiquaient six heures passées. « Il est l’heure de manger, oui. Pour ça, elle ne perd pas le nord. » Comme elle commençait à se lever, il l’arrêta. « Dis-moi où c’est, je vais m’en occuper. » Elle lui sourit. « Tout est prêt dans la cuisine, sur le plan de travail. » - « Parfait, merci. Repose-toi un peu, tu as l’air épuisée. » Il traversa la pièce. Les murs vert d’eau, décorés d’une frise bleu nuit, apportaient sérénité et paix à son atmosphère. Des rideaux d’un blanc translucide, aux bordures brodées du même bleu que les frises, couvraient les vitres. La cuisine contrastait avec des couleurs plus chaudes – brique et crème. Comme indiqué, un biberon attendait sur le plan de travail. Il le prit et l’apporta jusqu’à la fillette. Yara s’était finalement approchée et la tenait dans ses bras. Elle la berçait et lui parlait doucement pour l’apaiser. Malik eut un sourire affectueux. Elle ne s’arrêtait jamais. Il appréciait sa dévotion envers leurs enfants. Pourtant, parfois, il s’inquiétait qu’elle ne se tue à la tâche. D’autant plus qu’ils n’étaient pas toujours des plus tranquilles. « Et de un biberon au lait de chèvre pour Hélène, et de un ! » clama-t-il avant de tendre les bras pour la réceptionner. Il présenta l’objet en bois à ses lèvres rebondies. L’enfant agita maladroitement ses bras et happa le bout de l’ustensile. Ses cris se tarirent dès que le lait se répandit dans sa bouche. Les deux parents sourirent. « C’est vraiment une bénédiction. Encore plus avec toute cette histoire au sujet d’Edel… » La jeune femme caressa la joue du bébé, attendrie. « Peut-être que cela motivera d’autant plus des familles à en adopter. » Elle resta pensive quelques secondes. Elle semblait prête à souffler autre chose, mais se ravisa. Malik avait raison. Cette situation ne serait probablement que temporaire. « Sans doute, oui. Où sont les autres ? » - « Driss et Ethan sont chez Ismaïl. Sarina est repartie avec Camila. Je leur ai demandé d’être là pour dix-huit heures trente maximum, donc ils ne devraient plus tarder. » Il acquiesça puis se concentra à nouveau sur Hélène, un air heureux imprimé sur le visage.



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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mar 31 Mar 2020, 23:55

Neah se calait sur le siège du bureau. Il empruntait celui de Mancinia, en son absence. Il était venu voir brièvement son Humaine, prenant également des nouvelles des Jumeaux, qui se reposaient dans leur berceau, à ses côtés. Décidément ... Un bébé, ça dormait plus qu'il ne l'imaginait aux premiers abords. Il souriait, observant Isley et Idril, qui s'étaient rapprochés l'un de l'autre, comme pour combler un manque. En les observant, un sourire attendrit aux lèvres, l'Ange ressentait des tas d'émotions. De l'amour, de la fierté. Il admirait leurs petites ailes, certes, difformes et jaunâtres, qui s'embelliraient avec le temps, mais dans toutes ces émotions assumées, ils y en avaient des qui lui étaient désagréables. Il souhaiterait vraiment s'en débarrassées. Cette ... chose dérangeante qu'il avait en observant son fils et qu'il repensait à la raison de ce prénom. Il n'était pas vraiment d'accord. Il l'avait démontré. Mancinia s'était contenter d'en rire de manière taquine, mais lui, il était sérieux. Neah avait eu raison de se croire dépendant de son Humaine, leur relation reposant sur le partage et l'échange. Une satisfaction de la savoir rien qu'à lui. Ce qu'il craignait ... c'était que tout s'évanouisse. De cette insécurité naissait ... Il était ... Jaloux. Il l'était vraiment. C'était plus fort que lui. Cette sensation d'être oppressé dans son propre coeur avait de quoi le rendre nerveux, lui qui avait appris à se dominer par l'entraînement. Ce malaise risquait de causer des ennuis.

S'il n'était pas stable au niveau de ses émotions, ce serait la porte ouverte aux problèmes, à la distraction, aux erreurs ... Son attitude risquait même de détruire ce qu'ils essayaient de construire ensemble. Il devait se canaliser, dominer ses craintes. Il était certain des sentiments de Mancinia à son égard, mais ... Ce n'était pas une Ange. C'était ce qui l'inquiétait ? Qu'elle développe des sentiments pour ... Quelqu'un d'autre ? Elle ne lui avait pas caché aimer Isley. Comme un combattant, comme un frère d'armes, mais l'idée qu'elle aime la compagnie des femmes le dérangeait moins que cela, pour des raisons qui le dépassaient. Est-ce qu'il était ... Jaloux de leur amitié ? Est-ce qu'il y en avait réellement une ? Est-ce qu'il était jaloux de cette place privilégié qu'elle lui accordait dans leur vie ? ... Est-ce que ... Elle voulait réellement se racheter de son mauvais comportement, mais était-ce réellement elle qui l'avait eu, ou Isley avait-il dépassé la limite, tandis qu'elle essayait de le cacher ? Jamais il ne saurait la vérité. De toute manière, il n'avait pas l'intention de laisser Mancinia s'exprimer seule sur cette situation, mais ... les mots lui manquaient. Il avait un besoin oppressant de se comparer à ses aînés. Cela ne l'avait jamais autant touché avant ... Pourquoi ? Parce qu'il ne s'estimait pas digne d'une guerrière comme Mancinia ? Si elle était avec lui, c'est parce qu'elle tenait sincèrement à sa présence. Il savait au fond de lui la sincérité de ses sentiments. Et pourtant, les doutes le tenaillaient.

Ce regard ... était l'une des sources. Celui qu'elle avait eu, au moment où sa crise de déclenchait et qu'il s'en allait. C'est pour cette raison qu'il devenait complètement dingue. Qu'il voulait faire mieux. Cela l'empêchait d'être réaliste. Il saisit la plume et entreprit de donner une suite à cette missive que Mancinia lui avait remise.

Soldat Yüerell,

Il est rare de m'adresser à un membre d'une autre cohorte, mais les circonstances sont relativement exceptionnelles pour me le permettre. Je ne sais pas où commencer cette missive. Sans doute avez-vous eu vent de l'arrivée soudaine de milliers d'enfants ailés au sein des Humains. Ces derniers, nommés Enfants des Cieux, ont été la cause de bien des tracas, notamment concernant les adoptions qui en découleraient et ... Non. C'est pas acceptable d'écrire cette lettre. Je ne suis même pas sincère tellement tu m'énerves, Isley. Tu m'énerves.

Je sais que nous avons vécus des moments difficiles. Certainement toi bien plus que moi, mais nous ne sommes pas là dans le but de hiérarchiser le malheur. Qui le pourrait ? Tout cela dépend de tellement de facteurs, de choses, de ressentis ... Tu es bien plus âgé, plus compétant ... Je le reconnais volontiers. Je le respecte. Toi et Isiode êtes des modèles pour de nombreux membres de la Compagnie. Tu es une personne attentionnée, à l'écoute des autres, volontaire, tu es souvent en retrait, alors que tu pourrais briller bien plus ... Rien que ton nom témoigne d'une indéfectible loyauté envers notre Peuple et notre Combat. Seulement, il n'est pas question que je te laisse la chose la plus précieuse que je possède. Jamais.

Mancinia est mon Humaine. La mienne. J'ai sans doute laisser le Lien atteindre un point de non-retour dans notre relation, sans m'en rendre compte, progressivement ... Mes sentiments d'amitié et d'admiration à son égard son devenu de l'Amour. Oui, c'est ça. J'aime Mancinia. Je vais l'épouser et tu ne pourras rien faire contre ça. N'essaie même pas. J'ai attendu ... Dix longues putains d'années pour la revoir ! Tout ça parce que ces connards d'Aetheri ont crus bon de nous impliquer dans leur foutu conflit ! Je l'ai vu morte. J'ai senti notre Lien ... Suspendu ... Et cette attende. Putain, mais cet attende a été pire que tout. Mais ... Je voulais entendre son rire à nouveau. Voir son sourire illuminé son visage. Entendre sa voix dans mon oreille. C'était tout ce que je voulais, alors je ne le laisserais à personne d'autre. Jamais.

Elle est la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie, mon coeur ne peut s'empêcher d'être douloureux lorsqu'elle est blessée et malheureuse. Tu l'as blessée. Sans doute plus profondément que je ne l'ai jamais fait. C'est incompréhensible. Elle conserve ses énigmes et ses secrets, maîtresse de ses pensées et de ses ambitions, mais ses sentiments, la moindre perturbation ... Je la ressens. Et tu me l'a ramenée si mal. Qu'est-ce que tu lui as fait, Nipa ẹjẹ Nímkalàri ?! Je dépends bien plus de Mancinia que toi et pourtant ... ! Peut-être que nous sommes rivaux, sans vraiment le savoir ... Je n'en sais rien. Je suis peut-être de nature possessive à son encontre, c'est mon Humaine. Je l'aime. Le Lien qui nous unis est réellement plus puissant que tout ... Alors ... Ce n'est pas de la haine ... Je suis ... Jaloux de toi, bon sang, espèce d'idiot !

C'est un sentiment totalement inutile dans cette relation qui nous unis. J'en ai bien conscience ... Elle ne peut pas me trahir aussi simplement. Je le saurais. Je le ressentirais. Je sais qu'elle est honnête lorsqu'elle dit m'aimer, mais c'est comme si ... tout était détraqué depuis cet après-midi. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je ne sais pas ce qu'elle a pu te dire ni ce que tu lui as répondu pour la mettre dans un tel état de faiblesse. Je ne sais pas ce que tu ressens ... Peu importe. Je ne laisserais pas ça me dominer ! Je n'ai pas envie de nourrir ce genre de sentiments, c'est mauvais. Je dois le contrôler. Si je parviens à réduire cette peur, je serai capable de réduire toutes les autres à défaut de te casser la gueule pour me soulager, espèce d'abruti ...

J'écris cette lettre en sachant que tu ne la liras jamais. Parce que toute manière, malgré tous les mots blessants que je peux dire ... Dans le fond ... Je t'aime bien, Isley.

Mancinia entrait dans la salle au moment même où il se redressait, précipitamment, remettant aux flammes le morceau de parchemin où son écriture nerveuse avait laissé cracher sa rancoeur. Est-ce qu'il était honnête envers lui-même, au moins ? Il se le demandait en regardant les flammes dévorer la missive, comme si elle n'avait jamais été écrite.

Bonsoir.

Mancinia avait le ton relativement lourd. Sortait-elle d'une autre réunion ? Sans doute. Son souffle était chancelant. Ressentait-elle son coeur battre à la chamade ? Sans la regarder, il pouvait sentir son regard sur sa nuque, avant que ce dernier ne coule vers les flammes. Son pas était ... Il ne savait dire. Elle se rapprochait.

Je te sens agité. Tu veux en parler ?
Quelques tracas personnels, rien de grave.
C'était quoi, ce que tu viens de brûler ?

Neah se retournait vers elle, admirant un instant cette dernière, malgré ses traits tirés, son regard fatigué, avant de lui saisir l'avant-bras et de la serrer dans ses bras.

Un papier sans importance.
C'est vrai ce mensonge ?

En mettant le doigt sur le problème qui le rongeait, cela lui permettrait de réagir ... Plutôt que d'envier une situation inexistante. Il sentait son sourire. Cette connexion entre eux devenait de plus en plus profonde.

J'espère.

Mancinia le regardait, souriante, avant de rendre son étreinte. Être dans ses bras valait six heures de sommeil. Tous ces tracas semblaient inexistants.

Je voulais te parler des Jumeaux, dit-elle en s'écartant. Il y a des décisions que nous devons prendre.
Dis-moi ... ?
Tu dois savoir que nous avons le droit de nommer des tuteurs, dans l'éventualité où il arriverait malheur aux parents. Je me dois de respecter cette tradition, compte tenu des circonstances...

Officiellement, Mancinia était leur seule tutrice. Ils n'étaient pas mariés. L'Ange n'avait aucun droit sur ceux qu'ils considéraient comme ses enfants. Son regard était flamboyant.

J'avais pensé à ...
Isley.
... Hein ... Non ?
Je voulais dire ... Isley serait excellent dans ce rôle.

Mancinia le regardait, éberluée. Elle ne comprenait pas d'où venait cette décision. Elle ne s'y attendait pas, perdant ses mots et ses protestations.

Mais...
Isley et Isley, ce serait amusant, non ? demanda-t-il avec un sourire.
Mais ... Je ... Ce serait comme si je cherchais un moyen de m'excuser sans le dire.
Ah bon ? Tu dois t'excuser de quoi ? C'est bien de reconnaître ses torts et les assumer. Avance. Isley n'est pas du genre à avoir une rancune tenace...

Pas comme moi. Son air devint crispé.

Et Isiode ... Enfin ... Ça va aller pour lui ? Je ne sais pas. Ne se sentirait-il pas en dehors ? C'est ... Je ne sais pas trop ... Ce choix me paraît soudain et ...
Tu avais raison, Mancy.

L'Humaine eu un frisson, il n'avait pas l'habitude de l'appeler par son raccourci. Ce dernier traversait la courte distance le séparant du berceau.

Je suis jaloux d'Isley.
Heu ... Tu sais que je te taqui ... ?
Non, c'est vrai, l'interrompit-il. J'ai l'impression que vous allez partir je ne sais où et me laisser derrière.

Il prit une longue inspiration, sa gorge était sèche. Il l'avait dit, pour de bon, pas de manière détournée. Cette Famille avait tendance à attendrir son coeur, quoi qu'il advienne. Il ne savait pas mentir.

Je pense que ... J'ai peur de te perdre. C'est plus fort que moi. Je perdrais tout. Je ne veux pas revivre ça. Je préférerais mourir.

Cette remarque fit rater un battement au coeur de son Humaine.

...Ne dis pas ça, Neah, dit-elle en venant à ses côtés pour mettre ses mains sur ses épaules, se collant contre son dos. Je t'en prie ... Ne dis pas ça. Je ne veux pas que tu meures. Tu dois cesser de t'inquiéter. Je n'aime que toi. Tu ... Tu as tout ce qui me plaît. Ton sourire me fait fondre, la manière dont tu me traites est si douce et tu as un petit côté chevaleresque ... Tu es vraiment ... Je ne sais pas. Tu as tous ces petits trucs qui ... Ça me plaît. Tu sais que je veux ... tellement aller plus loin. Je respecte ... les moeurs de ton peuple, mais si ça ne tenais qu'à moi, je ne résisterais pas jusqu'au mariage.

Neah la regardait alors, d'abord surprit, avant de comprendre. Son sourire gêné. Il savait pourquoi il était jaloux. Il n'avait pas oublié ce qu'il avait fait.

J'ai voulu te faire du mal, tu a oublié ? Pourquoi me choisirais-tu au lieu d'un homme qui ne te ferais rien ?
Tu as voulu, mais en as-tu été capable ?
Je ne veux pas ... que tu sois autre chose.
Tout est oublié, Neah. Ne sois pas en colère contre toi-même. Je veux me marier avec toi. Je te donnerais des héritiers. Je suis sérieuse. Je ne dis pas cela pour te plaire, ou quoi que ce soit. Je t'ai promis que si j'aimais quelqu'un d'autre ... Je te le dirais, pas vrai ? Je peux te le dire si tu y tiens...

Elle le prit dans ses bras, elle le serrait si fort qu'il pouvait ressentir tout ça de manière tellement profonde. La seule personne à laquelle on peut le comparer ... C'est lui-même. Pourquoi alors vouloir perpétuellement stimuler la compétition ? Leurs potentiels, leurs qualités et leurs désirs sont totalement différents. Il devait vraiment en prendre conscience.

Je t'aime, mon Capitaine ... Je t'aime.

2160 mots


[Événement] Les Enfants des Cieux - Partie II Chriss10
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