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 [Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 11252
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Jeu 07 Mai 2020, 18:45

[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III En-tzo12
Les Enfants des Cieux
Partie III

La Reine se calait dans son siège, se pinçant l'arête du nez entre deux doigts tout en relâchant un soupir. Elle était très prise avec les récents problèmes, encore plus lorsqu'elle était la seule Souveraine des Humains au regard des autres régions. Elle ne devait pas montrer un quelconque signe de faiblesse malgré sa charge, qui était plus que conséquente. S'occuper des siens n'était pas de tout repos, tant ils revenaient de loin. S'ils estimaient avoir eu des réussites ces dernières années, permettant d'ailleurs de retrouver un certain équilibre, les bouleversements se poursuivaient. Ils venaient à peine de résoudre cette crise engendrée par la venue des Enfants des Cieux, générant des remous identitaires chez les plus croyants, autant nombreux accusait Väaramar d'être le responsable de leur baisse de natalité. Se détourner d'Edel étant une aberration sans nom. La Reine estimait que ce contrecoup était encore acceptable ... tant qu'elle ne perdure pas. Peut-être était-ce réfléchis dans le but d'éviter aux Humaines une charge conséquente de travail ? Elle l'ignorait. Seul le temps lui apporterait des réponses. Rabattant sa tête en arrière, elle observait le plafond, songeuse. Et maintenant ... de nouveaux Humains sortaient du lot. Des personnes sur qui ils allaient devoir avoir un oeil, pour éviter que des menaces encore plus grandes que les habituelles ne les fauchent sournoisement.

Fedareh !
Oui, Majesté ? demanda celle-ci en apparaissant à ses côtés depuis une pièce annexe.
Convoquez la Kaaezi Leenhardt. Dites-lui que ... Je souhaite la voir.

La Suivante s'inclinait respectueusement, avant de ressortir. Scylla laissait ensuite son regard descendre à nouveau vers la liste qu'on lui avait transmise. Elle connaissait certains noms, d'autres lui étaient inconnus, ce qui n'avait évidemment pas. Certains étaient méritants, d'autres non. Certains étaient des adultes, d'autres encore des enfants. Celle qu'ils devaient représenter misait sur des critères disparates, augmentant sûrement ainsi les chances de chacun de réussir cette quête qui serait désormais la leur. Elle connaissait assez ses collaborateurs pour connaître le nom de ceux-ci, ainsi que celui de leurs héritiers, légitimes ou non. Isley et Idril Feriel étaient sur cette liste. Ces Enfants des Cieux dont la Kaaezi Leenhardt se chargeait. Quelques événements curieux avaient eu lieux lorsqu'elle était dans les parages ... Sans doute était-elle une personne douée dans divers domaines et que la chance la suivait. Beaucoup. C'en était déroutant. Elle avait eu un comportement remarqué au cours du règne de Mikaïl. Combattant les Démons avec des techniques impressionnantes, désobéissant aux directives de rester neutre dans le Combat des Anges, s'illustrant sur le territoire Magicien en représentant le peuple, d'autres titres étaient venus rejoindre les premiers. Et d'un coup, lors du glas de la Guerre des Dieux ... elle avait tout perdu. Son éveil aurait dû être brutal, mais sa chance était insolente. En un rien de temps, elle avait récupérer sa popularité et sa richesse, gérant d'une main de maître quelques affaires délicates ... au point d'être nommée Marquise sur les terres de Caelum.

En un sens ... Cette femme lui faisait peur. Elle avait un regard ... Il n'était ni violent, ni mauvais ou quoi que ce soit à leur encontre, mais il y avait un éclat que l'on pouvait retrouver lors des veilles de violente tempête. Mancinia Leenhardt devenait une menace, à bien des égards. Elle s'était attirée l'inimité des Van Astrea, sans clairement en avoir conscience. Devait-elle lui donner une promotion pour endiguer ses ambitions ou, au contraire, cela n'empirerait pas la situation ? Visiblement, même avant que la Malédiction de Sympan ne la touche, elle rêvait de partir conquérir de nouveaux territoires et de continuer à faire prospérer son peuple. Peut-être était-ce le bon moment de lui donner cette opportunité ? D'un autre côté, des personnes comme elles étaient rares, nombreux étaient ceux à se complaire dans ce qu'ils possédaient et ne souhaitaient pas bousculer leurs habitudes. Au fil des années, ces hommes et ces femmes sont devenus un cercle fermé, prêts à suivre leurs ambitions plutôt que le reste. C'était encore plus flagrant depuis qu'elle était Reine. La cohésion reposait sur un équilibre fragile. Si Mancinia décidait de fracasser cela en prenant du galon ... Un main vint heurter la porte de son bureau, Scylla reprit ses esprits en l'autorisant à entrer. Sa Suivante n'avait pas pu faire ce trajet aussi rapidement, sans doute que celle-ci trouvait-elle au Palais ? Dans quel but ? En la voyant apparaître, Scylla eu un mouvement recul avec son buste. Mancinia se tenait devant elle, quelques rouleaux de parchemins sous le bras, elle saisit néanmoins un morceau de sa tunique pour la relever légèrement.

Loué soit le Soleil du Royaume, dit-elle en s'inclinant.
Kaaezi Leenhardt ...

Scylla entrouvrit légèrement les lèvres, surprise. Il était évident que la fatigue cernait tout son corps, marquant son visage de cernes qu'elle avait à peine dissimulés derrière du maquillage. Un seul pas de sa part donnait l'impression qu'elle allait tomber, mais ce n'était qu'une impression. Ce serait une erreur de la croire si fragile.

Majesté ! reprit-elle en s'approchant. Je suis venue ce matin pour demander une audience. Je suis désolée de prendre de votre temps, mais il m'était urgent de vous parler d'une chose importante et ...
Leenhardt.

Le ton de la Souveraine était plus dur qu'elle ne l'aurait voulu, marquant d'incompréhension les traits de son interlocutrice.

Oui, Majesté ?
Que vous arrive-t-il ?

Cette question la surprit, elle s'inclinait de nouveau.

C'est très aimable de vous inquiéter pour moi, Majesté, mais c'est simplement le travail et ... les enfants ... Je serais prudente sur ma santé à l'avenir.

Scylla restait droite, essayant de dissimuler son trouble. Elle n'essayait pas d'évincer les autres ... Elle travaillait pour lui proposer des choses concrètes, ce qui lui arrachait un sourire détendu.

Et qu'est-ce vous avez comme nouvelle idée, cette fois ?
Majesté ... Je pense que nous devrions construire un port.
... Je vous demande pardon ?
Nous devons construire un port, Majesté, répétait-elle, entreposant une carte entre elles. Nous avons un large territoire et de quoi établir une installation sur les côtes Est du Désert. Nous n'avons jamais réellement mis à profit toutes les terres bordant l'Océan. Nous en avons désormais les moyens et la possibilité. Ce sera une source économique importante pour Qaixopia, non seulement nous pourrions réhabilité Utopia, que nous avons depuis trop longtemps délaissée.
Leenhardt ...
Nous pourrons également relier Muharkel avec moins de risques que lorsque nous dépendons des autres, ne trahissant pas le secret du Royaume. Il y aura une assurance du travail pour de nombreux ouvriers et un suivi pour ...
Mancinia !

Celle-ci eu un mouvement de recul devant le haussement de ton de la Souveraine, avant que ses épaules ne se redresse, comme prête à se protéger. Comme une enfant prise en faute, c'est qu'elle en était presque adorable. Un léger silence s'installait, tandis que la Reine observait ses plans. Décidément ... Elle était ...

Vous êtes toujours aussi passionnée, soupira Scylla en se remettant correctement. Néanmoins ... Je souhaitais vous voir pour une autre raison. Quelque chose de plus urgent qu'un éventuel futur chantier.

Celle-ci penchait sa tête sur le côté, des points d'interrogation dans les yeux, autant que la déception la transcendait de ne pas être écoutée sur ce projet qui semblait l'obséder depuis plusieurs semaines.

Avez-vous entendu parler d'Hel'Dra ?
Heu ... Oui. Ce serait également une nouvelle Aether, au même titre que Väaramar. Certains disent que c'est son épouse. C'est tout ce que je sais à son propos.

Ils étaient peu à savoir quoi que ce soit à son propos. Une nouvelle ère semblait vouloir naître après cette période de transition. Avait-on voulu les mettre en garde ? Est-ce qu'elle était une ennemie de leur nouvel Aether ? Ou bien, une alliée de tous, comme elle le prétendait ?

Nous avons reçus des précisions en ce qui la concerne. Elle aurait plusieurs élus au sein des races, ceux-ci devant mener vers la Conciliation entre toutes.
Une sorte de Tyrannie de l'Impartiale renouvelée ?

Ils étaient nombreux à le voir ainsi. Tous savaient comment cela s'était conclu ... Ce serait délicat.

J'aimerais que ce ne soit pas le cas, mais nous ne pouvons pas l'ignorer. Ne serais-ce que pour aider et prendre soin de ceux qu'elle a choisi parmi nous. Cela concerne ce que nous prévoyons envers eux, mais aussi ... Vos enfants. Isley et Idril, c'est bien cela ?

La précision était nécessaire. Elle vit le regard de Mancinia s'assombrir d'une certaine crainte et ce, malgré le sourire sur son visage et son inclinaison pour le lui confirmer.

Je voulais vous voir à leur propos. Ils font partis de ses Élus.

Le sourire de la jeune femme s'était mis à trembler.

1450 mots
Explications

Salutations [Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III 520227573

Cet événement concerne plusieurs choses ;

=> Les Humains, dans leur ensemble, concernant l'annonce des Élus d'Heldra et l'installation en cours des derniers Enfants des Cieux chez les Anges et les Magiciens. A savoir que l'événement se déroule en parallèle à Quand le Vent Tourne ... - Partie III [l'assaut, évidemment] pour le mettre dans votre Chronologie [peu de temps après le Génocide Démoniaque et bien avant son annonce officielle].

=> Les Élus d'Hel'dra, peu importe leur race. Vous pouvez le situer où vous le souhaitez dans votre Chronologie. Vous pouvez découvrir l'être, ou bien raconter votre vie depuis que vous savez, le regard des autres, de votre entourage, si vous ressentez de la pression, ou non. Vous devez illustrer ce statut dans votre RP. N'hésitez pas à aller sur le Groupe pour demander des informations [cela pourrait intéresser les autres !].

=> Les Orines ayant un Maître qui est Élu d'Hel'dra, qui peuvent aussi illustrer ce statut. Je ne pense pas que vous êtes beaucoup, mais vous pouvez également venir !

Durée du RP - vous avez jusqu'au 07-08-2020. Exceptionnellement, l'événement reste ouvert trois mois.

Bonne écriture !

Gains

POUR LES HUMAINS

Pour 900 mots - Une résidence dans les beaux quartiers qui se situe dans un des Royaumes de la race [précisé lequel]
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots - 1 Point de Spécialité au choix

POUR LES ÉLUS D'HEL'DRA

Le Groupe => ici <= répondra à vos interrogations, au besoin. Pour les races n'étant pas mentionnées ci-dessous, vos gestionnaires n'ont peut-être pas encore eu le temps de travailler dessus. N'hésitez pas à demander dans le Groupe ce qu'il en est pour qu'on ait un suivi. Ce qui leur évitera de travailler dans le vide.

Un petit supplément, qui est une proposition de Devaraj pour tous les Élus, est que vous pouvez obtenir un Chaman Taom en PNJ [c'est facultatif, mais vous pouvez], vu que vous êtes espionner, vous avez le droit de le faire si cela vous amuse => Explications [Dev m'a dit que s'il estimait votre élu faible, il pourrait essayer de le tuer, alors gare aux chutes dans les escaliers 8D]. Ils sont très discrets et ils ont évidemment d'autres identités que celle Chamane.

=> Si votre élu est encore un bébé ou un enfant, évidemment, vous pouvez jouer son entourage et leurs réactions.

! Les Gains sont cumulables !

Clic clic clic:


[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III Chriss10
Art by Chrissabug

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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Sam 23 Mai 2020, 19:34


Crédits : Zhihui Su

Suite de ce RP.


La maquerelle souffla. Elle n’arrivait pas à faire prendre la flamme de la peur. Irégan avait bien trop peu envie de vivre pour sentir le poids qui reposait sur lui. Restait un angle d’attaque, qu’elle n’avait que peu abordé jusqu’ici. « Tes proches pourraient être en danger. » Sa voix fluette sonnait comme une prophétie. « Comment ça ? » Face à la vive réaction du prisonnier, elle s’empêcha de sourire et imita un rictus de dépit. Elle avait touché la bonne corde. « Je ne sais pas ce qu’il se profile, mais il y a certainement des inconnus avec d’immenses moyens. Des aetheri, peut-être. Et à ce spectacle s’ajoutent des nations qui ne toléreront pas que les élus de la nouvelle déesse puissent provenir de tous les peuples. Certains dépenseront une fortune, pour retrouver et tuer ceux provenant d’autres races que les leurs. Et il n’est pas impossible que certaines nations cherchent à exterminer tous les élus. » Elle songeait notamment aux sorciers, sur ce dernier point. Pour avoir fait partie de leur race, elle doutait que les mages noirs voient d’un bon oeil cette histoire. Le gouvernement était imprévisible, mais il se débrouillerait sûrement pour faire passer l’avènement d’Hel’dra pour une rumeur tout en prenant des mesures en secret.

« Il n’y a aucun doute qu’au moins l’un de ces partis cherchera à remonter la piste jusqu’à toi. Les Blaise sont moins brumeux que certains autres noms de la liste, mais ne sont pas étendus comme des Taiji. Il ne fait aucun doute que ta famille pourrait subir quelques assauts et interrogatoires. » Irégan méditait sur la question. L’affirmation d’Ethel était plus que probable. « Pourquoi tu me dis ça ? » Pour le faire souffrir ? L’hypothèse était plausible, mais habituellement la démone ne torturait son protégé que lorsqu’elle avait un but précis en tête.

« Tu étais déclaré comme mort, chez les lyrienns. Si ceux qui cherchent savent que tu es en vie, c’est uniquement grâce à la divulgation des noms. À partir de là, c'est pas compliqué de deviner que tu t’es réincarné. » La démone se retournait, et marcha jusqu’à l’entrée de la pièce. Là, elle prit une sorte de fiole. L’ange ne l’avait pas remarquée, mais elle avait été déposée là par le mur d’Ethel, après qu’elle soit entrée. « Mais si tu es de nouveau déclaré comme mort dans les papiers officiels, on ne viendra pas te chercher. Ta famille essuiera peut-être une interrogation ou deux, tout au plus. » Elle tendit la potion à l’ange, qui la récupéra avec toute la délicatesse dont il pouvait faire preuve.

« Irégan, j’ai pris une grande décision. J’ai dit à tes collègues que tu n’étais plus de ce monde. Ils pensent qu’il s’agit d’une septicémie, suite à une opération. » La démone prit une pose, laissant l’étonnement de l’esclave redescendre pour mieux obtenir son attention. Là, elle pointa du doigt le philtre. « Tu veux bien boire ? Ça a été fabriqué par un ami. » La question était rhétorique. Là encore, Il n’avait pas le choix.



Ils étaient désormais à l’étage, dans une chambre somptueuse. « C’est… étrange. » Sa réaction était quelque peu artificielle. Il se sentait plutôt indifférent, face à ce miroir qui reflétait une apparence inconnue. « Pourquoi ne pas juste me déclarer comme mort ? »« Je veux que personne ne suspecte rien. » Elle lui jeta des vêtements propres aux visages. Les tissus possédaient des motifs particuliers, qu’Irégan n’avait que rarement eu l’occasion d’observer. C’était de manufacture angélique. « Tu es Olamilekan Eshu. Tu as été envoyé par ton père, un autre ange qui voulait que tu aies un bon avenir loin des jardins. Il paie pour ton hébergement ici, à défaut de pouvoir te trouver un autre logement abordable. On ne sait pas exactement comment il peut se permettre cela, mais on présume que ça n’est pas de l’argent et que l’offre est suffisamment alléchante pour qu’il ait cédé. Ce n’est pas le scénario le plus crédible, mais c’est le mieux qu’on puisse faire. C’est retenu ? » Elle parlait tandis qu’Irégan s’habillait, pas dérangée le moins du monde à l’idée de le voir nu. Il avait sur son corps énormément de cicatrices dues à ses premiers mois en Terre Blanche. Elle l’avait embauché en croyant pouvoir les réparer, mais ses plaies s’étaient rouvertes et infectées après son deuxième client. Ce désagrément qui l’avait rendu inapte au travail – autrement dit à la prostitution – pendant plusieurs semaines. Il devait être réintroduit aux subtilités du métier quelques jours après le bal, une fois que son corps se serait remis en état. Les révélations avaient bouleversé ces plans, et il n’était plus question de vendre le corps de cet ange pour le moment. Cela étant, ce n’est pas pour autant qu’elle comptait le faire chômer. Il devait se renforcer, et la démone avait jugé bon de concevoir son plan en gardant ce détail en tête.

« Au fait, tu fais une formation auprès d’Adrian Heeckeren. Architecture. Il fallait quelque chose de facile à trouver, et qui commencerait par de la théorie. » L’ange s’accrochait à chacun des mots de sa geôlière, ne sachant pas si elle se répéterait. « Oh, et travailles ton jeu d’acteur, veux-tu ? D’ici une heure je vous ferai téléporter à l’autre bout de la Giniyi toi et ton père, et vous rejoindrez le Petit Cabinet à pied. » L’élu d’Hel’dra devina que celui qu’elle appelait ‘père’ devait aussi être un comédien, préalablement mis dans la confidence. Qui avait-elle pu trouver de digne de confiance ?

« Je… pardon, mais je peux rencontrer celui qui joue mon père avant ? » Irégan se surprit à constater que sa voix sonnait différemment. Avec les deux pauvres mots qu’il avait prononcés après la transformation, il n'avait pas eu le temps de le remarquer. « Excellente idée. Danthès ? » Le Mur de la maquerelle. L’ange se sentait bête de ne pas y avoir pensé plus tôt. La créature apparut, prenant à chaque pas un peu plus la physionomie d’un homme semblant avoir la quarantaine. Il avait les traits bien faits, la cambrure droite, l’air avenant et un regard débordant d’émotions. Il paraissait à n’en pas douter être l’un de ces anges beaux et éternels, presque une caricature de ce que l’on imaginerait être un vertueux.

« On devrait discuter de détails sur nos rôles, pour que l’illusion soit convaincante. Il faut qu’on ait l’air à l’aise. » Le mur avait déjà adapté son vocabulaire. Il était, à l’instar de sa propriétaire, terriblement efficace. Irégan soupira sans le vouloir, puis acquiesça en forçant un faible sourire. Le cours des événements s’imposait à lui, et il avait le fardeau de ne pouvoir y répondre que d’une seule manière : en allant dans le sens d’Ethel.



Il avait vu tous les employés du bordel. Des personnes qu’il connaissait, mais qui le pensaient mort. Se réintégrer à la société sous une nouvelle identité était plus facile qu’on ne le croirait. C’était d’autant plus vrai pour un ange prisonnier depuis des années. Il avait été vidé. Les raisons de sa mort, les petites anecdotes de sa famille, le goût des repas lyrienns… ces choses-là s’estompaient en son esprit, un peu plus chaque semaine. Il avait essayé de se raccrocher aux détails, et de chérir les informations qu’il avait su garder. Cependant, s’accrocher désespérément aux vestiges de son existence ne lui apportait que plus de malaise. L’ange savait que les choses ne pourraient plus jamais être comme avant. Depuis sa réincarnation, Irégan n’était plus que la coquille vide de ce qu’il avait été. Et, à présent, ladite coquille était brisée, pour former une nouvelle apparence. Cette histoire d’élu d’Hel’dra venait compléter des travaux déjà entamés depuis longtemps.

« Mon prochain client est dans dix minutes, tu ferais mieux de ne pas rester assis sur le lit. » C’était Alaïa, une employée de la maison close. Une ange, apparemment. Irégan acquiesça timidement. « Tu ne parles pas beaucoup, hein ? » Elle s’adossa contre le mur, pour faire face au jeune homme. « En même temps, finir ici volontairement en étant de notre peuple… je me demande ce que ton père a fait. Orio me disait que ce devait être une histoire de Pacte, mais je lui ai expliqué qu’il y avait aucune chance pour qu’un ange fasse ça. On s’est disputés pendant au moins dix minutes… » Elle soupira. « Tu sais, je peux pas faire la conversation toute seule. » Irégan rassembla ses forces pour parler. Il n’avait jamais été inapte socialement, mais ne pouvait qu'être perturbé par la situation. Changer d’identité et voir ses anciens collègues le traiter comme un nouveau, ça avait de quoi troubler. « Désolé. Tu peux me poser des questions, si tu veux. »« Comment tu as terminé ici ? Qu’est-ce qu’Ethel a fait pour que ton père accepte de te loger au Petit Cabinet ? » Il y eut un silence. « Merci pour ta réponse… bon, alors question numéro deux : est-ce que tu crois en cette histoire de conciliation, dont les gens parlent ? » Irégan inspira lentement. « La nouvelle déesse ? Je ne sais pas si j’y crois… »« Ah, tu vois que tu peux parler ! » Les deux sourirent.

1502 mots.
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 03 Juin 2020, 15:49



This is not the right way/Some have said that I was given keys to the city of your dreams/I'm more content to walk outside the walls and catch a breeze/I'm more inclined to climb on by or ride internal seas/I'm more alive to vibe inside a mansion full of trees/I do this for a reason that they can't pretend to glean/I lose myself infused in something more than what they've seen/I'm not a slave to greed/I don't embrace your make believe/I've never been for sale no matter what they think I need/So let it be decreed/Let this music serve the deed/Let it spread like a disease/Let it spawn a noble seed/There's more than meets the eye/There's more than meets the price/If you can't see the sky there's too much artificial light/I can't predict my path, but they can't fully see my past/I'm running from the flash but heading straight inside the blast/A mountain full of ego built upon a heap of trash/Is exactly what you get when you can't fully do the math/This is not the right way/But this is my way

Les Enfants des Cieux - Partie III



C'est sous le regard appuyé de Luam, adossée à un mur parallèle, que Maximilien s'essayait à reproduire le modèle en marqueterie de son Maître. L'arrivée des Enfants des Cieux avait eu pour étrange, quoi que peu surprenant, effet que les commandes qu'elle avait reçue suite à cet événement furent majoritairement des meubles, bibelots et jouets pour enfants de tout âge. Certains parents étaient prévoyant, et ils n'avaient pas tords de l'être. Aussi n'était-elle pas mécontente de la présence de Maximilien qui lui permettait d'avancer bien plus rapidement dans un travail pressant et urgent. C'était un travail monstre que d'aménager les chambres de ces enfants inattendus. « Tu avais des enfants en Haute-Terre, non ? Je pensais que tu prendrais au moins un de ces Enfants des Cieux. », fit soudain le Kaahi, toujours penché sur la table de travail. C'était à croire qu'il lisait dans ses pensées. Mais il n'y avait pas de quoi s'étonner à ce qu'il songe à la même chose qu'elle. Après tout, elle était en train de le faire travailler sur un ornement d'un berceau déjà livré en urgence. Ce dieu aurait au moins pu laisser une note prévenant les Royaumes de se préparer à une avalanche de nouveaux-nés. Oh, avec la magie, les choses auraient pu se passer plus aisément, en effet. Néanmoins, aurait-il oublié qu'ils n'en possédaient pas, eux, et que, par conséquent, les préparations prennent toujours quelques peu plus de temps et sont toujours un poil plus intenses ? « Non. Je n'aime pas cet Aether. Il débarque avec ces gamins et balance - non, d'ailleurs c'est même pas lui qui s'en est chargé mais ses sbires - qu'il en fait cadeau à condition de le prier lui et d'oublier Edel. C'est même plus un marché là. C'est comme proposer le gîte et le couvert à titre gratuit et pour toute sa vie à un miséreux, à condition qu'il jure une pleine et éternelle servitude. Vaut-il mieux être pauvre et libre ou riche et enchaîné pour être heureux, hum ? », répondit enfin l'ébéniste rudement en croisant les bras sur la poitrine. Maximilien arrêtait son oeuvre et se tournai vers l'Humaine pour poser son regard sur elle. Il ignorait à quel point cette dernière n'adhérait pas au culte de Väaramar avant ce soir. Toutefois, il pouvait commencer à se faire une idée sur sa dernière question. « Et puis, je ne parle même pas des nuits d'insomnies qu'il m'impose depuis que ces gosses sont là. Alors que j'en ai même pas ! », ajouta-t-elle avec une inspiration désespérée qui amusa l'Obstiné, ce dernier retournant à son œuvre, un sourire au visage qu'il ne prit pas la peine de cacher. Du coin de l’œil, il vit sa mentor se rapprocher, mais resta tout de même concentré sur la mosaïque de bois, jusqu'à ce qu'elle lui donne un coup sur l'épaule, avant qu'elle ne s'assied sur le bord de la table en ajoutant, un rictus aux lèvres. « Et toi alors ? T'en a pas prit un de marmot non plus, je me trompe ? ». Un rictus cynique se glissa sur ses lippes tandis qu'un rire bref lui échappa. « C'est une vraie question ? », demanda-t-il en s'adossant à la chaise, ses iris d'émeraudes plongées dans l'ébène des yeux de Luam. « Parfaitement. Après tout tu es en âge, et depuis quelques temps déjà. ». En effet, elle était parfaitement sérieuse. Il exhalai un souffle, délaissant les outils. « Ça aurait franchement pas été l'idée du siècle. D'ici que ça fasse comme toi et qu'après le Grand Voyage je déménage. D'ailleurs, où est-ce qu'ils auraient fini si t'en veux pas toi ? » - « Oh, je suis sure que ton Ange aurait rien dit contre le fait de devoir faire un peu de gardiennage, surtout pour les tiens. », rétorqua l'ébéniste d'un air rieur. Il n'était pas difficile de constater l'attachement qu'avait la Gardienne vis-à-vis de son Protégé. Elle se demandait seulement si, pour ce qui concernait Maximilien, celui-ci ne partageait simplement pas les mêmes sentiments ou s'il les refusait. « Admets-le, ce sont des excuses bidons. C'est quoi la vraie raison ? », reprit-elle. Ce mensonge l'avait rendu plus curieuse encore de savoir la véritable cause du refus de ce "cadeau". Maximilien laissa planer son regard sur le travail de marqueterie quelques instants. Il n'avait pas l'esprit à ça. Peu importe que certains puissent lui trouver la fameuse excuse du « Tu verras, ça te changera les idées ! ». Non, il n'avait juste pas l'envie, actuellement, ni même la motivation de prendre le temps de s'occuper d'un gosse en bas âge. Ce qui était plutôt ennuyant en un certain point. « C'était juste pas le moment. », fit-il alors d'un ton qui se voulait concluant. La Kaaezi fronça des sourcils à cette réponse bien brève. De nouveau, elle croisa les bras sur sa poitrine, fixant d'un regard sévère son apprenti. Après un temps, elle rétorqua d'une même voix, « C'était ou C'est ? ». Ce fut Maximilien qui marquait un silence cette fois-ci, suite à cette interrogation, dévisageant le visage dur de l'Humaine. « Quelle différence ? », répondait-il alors avec un haussement d'épaule. « Elle est grande. L'une est résolue tandis que l'autre est toujours d'actualité. ». Le Kaahi ne dit rien, se contentant de fixer les prunelles brillantes d'intensités de son maître, d'un air défiant. « On n'en a jamais parlé parce que, franchement, j'en ai pas grand chose à carrer et ça me regarde pas. Mais ne dis pas que ça n'a pas de rapport. Je ne compte plus les fois où, à peine sorti de chantier, tu préférais encore finir ta journée ici plutôt que rentrer te poser chez toi. Et combien de fois encore ce fut moi qui te renvoyais, ou tu étais parti pour me tenir compagnie dans mes nuits blanches. ». Le rouquin ne put retenir un sourire en coin aux derniers mots de l'Humaine à qui cela n'échappa pas. « Tout de suite. », fit-elle donc en lui infligeant une pichenette sur le front à laquelle il répondit par un râle douloureux en portant la main au point d'attaque. « Ça t'apprendra. », ajoutait-elle avec un mince sourire avant d'exhaler et reprendre, plus sérieusement. « Tout le monde en parle. Presque autant que de ces Humains ailés dans les peuples concernés, plus encore chez les autres. ». Maximilien se figea, dévisageant l'ébéniste. Il savait parfaitement ce qu'elle allait lui annoncer. Aussi la devança-t-il avant qu'elle n'émette une mauvaise hypothèse. « Non, ce n'est en rien cette histoire d'Hel'Dra qui occupe mon esprit. ». Pas totalement du moins. « Pourtant tu es là. ». De nouveau, l'Obstiné ne répliqua que par le silence. Pour elle, il avait apprit la nouvelle en même temps que les autres, il y a peu de temps de cela donc. Elle ignorait qu'il avait eu connaissance d'une grande partie de ces Elus il y a longtemps déjà. Avant même que les premières rumeurs ne se propagent.  « Je ne t'ennuierai pas plus avec ça, mais prends le temps de la réflexion. Il y a des moments dans la vie où s'ouvrent des portes vers de réelles opportunités. A attendre trop longtemps, elles se referment sous ton nez sans un avertissement. Lorsque ça arrivera, ne regrette pas d'être resté sur le pas. Car un jour, plus jamais elles ne feront leurs apparitions. ». Un flottement planait entre les deux individus suite à cette fatalité qu'elle énonçait, chacun se fixant tel deux chiens de faïences.  « Rentre chez toi, il commence à se faire tard. Je m'occupe de finir ça. », conclut-elle finalement, mettant un terme à la conversation, sans possibilité de réponse à l'élève.



Le rouquin s'arrêta au milieu du chemin et se tourna vers l'entrée gardée d'Utopia, observant quelques instants le soleil disparaître sous la ligne d'horizon, au-delà des dunes blanches du Désert. On lui avait fait remarqué que ses allées et retours était dangereux, pour lui, mais pour le secret de Qaixopia également. Il avait haussé des épaules. Si un étranger s'aventurait la nuit dans la ville, c'est qu'il était vraiment couillu ou parfaitement inconscient. Ou les deux. Et puis, s'il continuait ses visites, ce n'était pas uniquement par plaisir. Il ne reconnaissait pas assez Utopia pour arriver à s'y sentir encore "chez lui" et y rester. Il avait déjà mit du temps à s'adapter à cette nouvelle maison par le passé. Toutefois, il avait l'impression d’étouffer sous le dôme de Qaixopia et, qui plus est, la capitale découverte possédait une oasis que la sous-terraine ne pouvait malheureusement pas se vanter d'avoir, et qui l'attirait continuellement en son sein. Il reprit son chemin, rejoignant l'Orangeraie d'un pas tranquille. A cette heure-ci, alors que le soleil et la lune flirtaient dans une valse timide, elle était nimbée d'une odeur particulière et unique, dû à certains des ligneux présents dont la sève sécrétée libérait nombre de composés aromatiques subtiles et inégalable. Ce fut là, alors que le jardin n'était qu'à quelques pas, qu'il s'arrêta pour tourner la tête derrière lui tandis que les pas trottinants se rapprochant se firent entendre. En voyant la silhouette de Mehreen - la seconde raison, bien qu'inconsciente, qui le menait ici - se dessiner sous le clair-obscur, il se tourna entièrement vers elle pour l'accueillir. C'était un lien étrange qui l'unissait à l'Humaine. Elle n'était pas tout à fait une amie, mais pas  une amante non plus. Sans être une confidente ils se partageaient mutuellement peurs, secrets et espoirs. A l'image du lien qui le liait à Antonija, sans être identique pour autant, c'était quelque chose de Puissant et de Fragile. Une fois à ses côtés, il reprit sa marche, suivit de près par celle-ci. « Tu devrais passer nous voir quand tu remontes, tu sais. », commença-t-elle directement. « Je ne voudrai pas m'imposer et déranger. Ça ne gêne pas d'ailleurs que quittes ta maison ? », rétorqua-t-il en débouchant la petite amphore d'hydromel qu'il avait récupéré auprès d'un marchand avant qu'il ne ferme son étal, pour la tendre à la jeune femme. « Une gamine m'apporte un peu d'aide. Une orpheline. Son père a été retrouvé mort il y a quelques temps de ça. » - « Des voleurs ? » - « Qui sait ? En tout cas, tout le monde trouve son compte dans l'affaire. Elle a le lit et le couvert, et moi je peux me libérer plus facilement pour retrouver un vagabond qui passe. », répondit l'Humaine avec un sourire rieur avant de laisser le breuvage couler dans sa gorge. Un cours silence s'ensuivit avant que Maximilien ne le brise. « Tu as raison. Je devrai passer plus régulièrement. ». L'Humaine capta une brisure dans sa voix malgré le sourire qu'il affichait. Elle n'en connaissait que trop la raison. « Ne te flagelles pas. C'est ridicule. Tu n'es pas le seul à y avoir contribué je te rappelle. J'y ai d'ailleurs passé plus de temps que toi dessus. ». Un rire s'échappa des lèvres de l'Obstiné en l'entendant s'exprimer ainsi d'Aurel. « Si j'étais réellement préoccupée de ton implication dans son éducation, c'est moi qui aurait pointée le bout de mon nez à Qaixopia il y a longtemps pour t'y retrouver. », ajouta-t-elle d'un ton moqueur en lui rendant la gourde. « J'en suis persuadé. ». Elle en aurait été capable. Pourtant ça l'ennuyait cette façon de faire. Il avait l'impression de se décharger sur elle, ce qui, il fallait l'admettre, était en partie vrai. « Ça n'empêche en rien que je puisse venir prendre des nouvelles du petit. » - « Oh, monsieur le baron aurait donc un cœur de guimauve sous ses airs bourrus ? », rétorqua-t-elle, cynique. « Raaah, la ferme avec ça. ». Elle rit de sa réaction. Lui non. « Sérieusement, j'ai la gueule à porter les froufrous de la haute ? Même pas de mon peuple en plus ! ». Le Kaahi soupira de dépit et d'amertume. Il savait qu'ils étaient nombreux à rêver de ces titres. Il n'avait jamais vraiment fait parti de ceux-là et ne s'était, de toute façon, jamais attendus à les porter un jour. Il s'était complètement foiré de ce côté là. Il n'aura jamais été aussi servi en un si court laps de temps. « Maximilien. ». Il tourna le regard vers Mehreen à son interpellation. Celle-ci s'était arrêtée en plein milieu du chemin pour faire face au rouquin. « Personne n'aime ceux qui ont le droit à des pics de popularité comme ceux-là. Encore moins lorsqu'ils sont Humains. Il suffit de regarder la Matasif Leenhardt. » - « Oui. Je le sais bien ça. » - « Qui plus est, tu subis double peine avec l'arrivée de cette déesse et de sa prophétie. » - « Hel'dra hein ? » - « Hum. ». Elle tourna un instant son regard vers le Désert, caché derrière les massifs, avant de reprendre, sans détacher son regard de l'horizon invisible. « Si tu tiens réellement a m'aider pour Aurel, il y a en effet quelque chose que tu peux faire. ». Elle reporta son attention sur le Kaahi et s'approcha de lui pour embrasser son visage de ses mains, ses prunelles brillantes d'une lueur dure et sévère accrochées aux siennes. « Accepte une bonne fois pour toute cet héritage. Notre peuple a besoin de personnalités pour prouver au monde qu'il est loin d'être le parasite qu'il s'imagine. Fait tout ce qui est en ton pouvoir pour devancer les Élus des autres races. Il n'y aurait rien de plus plaisant que de les voir obligés à plier le genou face à un être qu'ils ont tant méprisé. Devient fort, pour protéger et rendre fier ton fils. ». Un flottement silencieux s'installa entre le duo. Alors Maximilien exhala un souffle avant de se saisir de l'une des mains de la jeune femme pour la porter à ses lèvres. « Est-ce que je peux réellement répondre par la négative quand c'est développé comme ça ? », répondait-il d'un ton ironique. La question était rhétorique. C'était à croire qu'elles s'étaient fait passer le mot. Son regard vint se perdre une seconde dans le vague avant qu'il ne reprenne. « Tout ce qui est possible. Jusqu'à quel point irai-tu, toi ? » - « Je ne sais pas. Tu penses à quelque chose en particulier ? ». Le Kaahi marqua un temps. « Non, oublie ça. C'est ridicule en fait. », répondait-il en s'écartant. Ridicule mais surtout insensé. Insensé et dangereux.

Mehreen leva les yeux au ciel qui s'était rapidement assombri. « Il faut que je rentre. Je ne peux pas m'attarder trop longtemps non plus. », fit-elle en commençant à tourner les talons. « Laisse-moi te raccompagner. », rétorqua Maximilien en suivant ses pas. Alors embraya-t-il, comme il y a quelques jours de ça alors qu'il avait, pour ainsi dire, tenu la même conversation avec Luam, sur l'autre sujet qui fut évoqué ce soir-là, plus pour détourner la conversation qu'autre chose cependant. « Dis-moi, il y a des Enfants des Cieux à Utopia ? ». La ville n'étant pas réputée des plus sure et ces enfants précieux, il ignorait s'ils avaient trouvés des foyers ici. « Hum hum. », affirma-t-elle. « J'en ai un sous ma tutelle. J'ai pensé que, pour Aurel, grandir avec un enfant de son âge ne serait que bénéfique. ». Le Kaahi haussa un sourcil comme un rictus ironique marquait la commissure de ses lèvres. « C'est drôle comme tu parles de bien des choses excepté de la famille. » - « Je te retourne la remarque. », répliqua-t-elle sans hésitation. Un rire bref lui échappa. « Reste pour ce soir si tu veux. Il y a toujours la place pour un couvert de plus. », ajouta-t-elle tandis qu'ils arrivaient face à l'habitation qu'une unique lumière à l'étage éclairait. « Je te l'ai dit, je ne veux pas m'imposer. » - « Tu ne t'imposes pas si c'est moi qui propose. Et tu as également dis que tu devrais venir plus souvent. ». Il poussa un soupir, résigné, mais avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, l'Humaine répliqua, la mine courroucé. « Et si c'est à cause des petits, dis-le de suite. ». Un sourire se dessinait sur le visage de l'Obstiné. « Non,ne t'inquiètes pas pour eux. J'ai le droit de rentrer sinon ? ». Ce fut sur le visage de Mehreen que se dessina alors un sourire malicieux avant qu'elle ne réponde. « Depuis quand tu as besoin d'une permission ? C'est pas comme si tu me l'avais demandé la première fois. » - « J'ai toujours cru que tu m'avais invité tu vois. », rétorqua-t-il du même air. Même s'il y avait un peu des deux, et le souvenir de ce soir-là gravait un sourire en coin sur son visage.



Raa'd observa son ami plusieurs secondes avant de s'adresser à lui. « Ça fait longtemps que je t'avais pas vu avec cet air là. Qu'est-ce qui t'arrives cette fois ? ». L'Humain commençait à être habitué aux états d'âme de Maximilien. Ce dernier était bien trop émotif et, à se trouver rapidement et souvent au centre d'une attention inattendue, il l'avait vu passer par bien des sentiments. Cette fois-ci, il s'était muré dans un silence solennel. Les traits du visage durs, l'œil dans le vague brillant d'une lueur résigné, il voyait bien que son esprit était empli de songes encore différents de la veille où le doute se faisait maître en son âme. « Rien, je réfléchissais, c'est tout. », répondit l'Obstiné en tournant son visage vers le constructeur. « Ça je l'ai vu. Mais à quoi, c'est ça que je me demandais. » - « Tu me poses cette question tout les trois jours. Fais gaffes, sénilité te guette, c'est les débuts de la vieillesse ça. », rétorqua de nouveau le rouquin sur le ton de l'ironie. « Si je te poses cette question tout les trois jours, c'est parce que tout les trois jours tu changes d'humeur. Alors accouche. ». Maximilien prit quelques secondes avant de sortir une réponse, un rictus aux lèvres. « C'est une femme qui devrait répondre à la volonté d'Hel'Dra. » - « Comment ça ? » - « Peu importe. On m'a rappelé que c'était idiot de laisser courir les occasions. C'est tout. » - « Je vois. ». Cette unique phrase était suffisante à son ami pour lui faire comprendre où il voulait en venir. Il avait fini de douter, voilà tout. Enfin.
Nul ne sait ce qu'il peut faire avant d'avoir essayé

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Jeu 09 Juil 2020, 17:32




Le couple patientait dans le salon. Un silence pesant régnait entre eux. Ils avaient récemment appris la nouvelle : une déesse allait bientôt émerger et celle-ci aurait choisi des élus pour la représenter. Ceux-là seraient destinés, d’une manière ou d’une autre, à concilier les terres du Yin et du Yang. Si seulement cette révélation s’arrêtait là, aucun d’eux n’aurait à s’en inquiéter plus que de raison. Ce n’était pourtant pas le cas. Une liste de noms avait été apparemment communiquée aux souverains de chaque races concernées, et si ni Amelia, ni Aldous, n’avaient connaissance de son contenu exact, un nom parvint tout de même à leurs oreilles. En effet, pour tout le bien ou le mal que cela puisse impliquer, il leur avait été colporté que le nom de leur petite fille y figurait. Bien des jours s’étaient écoulés depuis lors. Des jours que le couple avait consacré à une récolte assidue de la moindre information concernant les Élus de cette déesse. Et enfin, des jours de réflexion sur la marche à suivre. Ils finirent par se décider à réunir la famille afin d’en discuter. Les oncles de l’adolescente avaient été sommés de rejoindre la demeure qui les avait vu grandir au travers d’un courrier, qui leur avait été porté par des domestiques de leurs parents.


« Quand doivent-ils arriver ? » demanda le père, brisant ainsi le silence de mort qui avait gagné le salon. Le regard d’Amelia quitta le foyer mourant de la cheminée pour s’enquérir de l’horaire qu’affichait l’unique horloge de la pièce. « Vu l’heure, ils ne devraient pas tarder. Ils sont censés faire route ensemble, si j’ai bien compris. » L’inquiétude de son époux ne lui échappait pas. C’était la deuxième fois qu’il lui posait la question, et si la situation n’était pas telle qu’elle l’était, la magicienne aurait taxé son comportement d’impatience. Bien sûr, la sexagénaire était inquiète elle aussi, même si son ressenti se traduisait autrement. Un choc résonna soudainement dans le couloir. L’agitation d’un de leurs domestiques, qui se dirigeait désormais vers le hall d’entrée, leur indiqua que l’on avait frappé à la porte. Les parents se redressèrent alors immédiatement afin de rejoindre leurs invités. Deux silhouettes masculines se tenaient dans l’entrée, se découvrant de leurs manteaux. Le visage de la magicienne se détendait alors que son premier né la serrait dans ses bras. « Comment vas-tu ? » s’enquérait-il avec toute la bienveillance que sa famille lui connaissait. « Je vais bien, mon grand. Ça ne fait que quelques jours depuis ta dernière visite. J’ose espérer que ta petite famille se porte bien également ? » - « Comme toujours, bien que ta lettre les ait quelques peu inquiétés. » Le plus jeune ne pouvait qu’être d’accord et ne se garda point d’exprimer son inquiétude : « En effet, c’était assez soudain. Que se passe-t-il ? »  Amelia embrassait son second fils tandis que son père se tenait à ses côtés. « J’imagine que vous êtes inquiets, oui. Mais venez, allons nous installer plus confortablement. Nous avons beaucoup de choses à nous dire. » expliqua la vieille femme avant de les guider vers le salon.


Une fois installés, un employé de la maison leur apporta quelques rafraîchissements puis s’éclipsa aussitôt. Les deux fils étaient pendus aux lèvres de leur mère, attendant avec une certaine impatience que celle-ci daigne les informer de la raison pour laquelle elle leur avait demandé de venir avec tant d’empressement. La magicienne, quant à elle, ne savait pas vraiment comment aborder le sujet et préféra donc être directe : « Êtes-vous au fait des rumeurs qui circulent actuellement un peu partout ? Un nouvel Aether va apparemment naître. Hel’dra, si l’on en croit les dires de chacun. Son culte prônera la conciliation. » Les garçons échangèrent un regard, perplexes. « J’avoue que je n’ai pas trop fait attention récemment. » répondit Gabriel tandis que son frère haussait les épaules. « Beaucoup de rumeurs circulent en ce moment, c’est vrai. Ça a toujours été le cas en fait, même si le sujet est différent cette fois-ci. Ça ne t’as pourtant jamais alertée plus que ça. Quelque chose t’inquiètes dans l’émergence de ce culte ? » finit par demander l’aîné. Amelia porta sa tasse à ses lèvres et prit une mince gorgée de thé, avant de reposer l’objet sur la table qui la séparait de ses interlocuteurs. « La déesse aurait choisi des élus pour la représenter. Une liste de leurs noms a circulé et aurait même été transmise aux dirigeants de chaque race. Je n’ai pas vraiment cherché à en connaître le contenu, mais il nous est récemment venu aux oreilles qu’Asra y figurerait. » Le silence s’installa brièvement, propice à la réflexion de chacun, avant que le plus jeune de la fratrie ne le brise : « Donc, si j’ai bien compris : Une nouvelle déesse va faire son apparition, elle aurait désigné des élus, dont les noms auraient circulé via une liste et sûrement du bouche à oreille, et Asra serait peut-être parmi ceux-là ? » énonça-t-il tandis que la magicienne acquiesçait à ses affirmations d’un geste de la tête. « Nous ne savons pas vraiment de manière sûre que c’est bien la future déesse qui les a désigné en réalité. Démêler le vrai du faux de ces rumeurs est presque impossible sans que le gouvernement ne se prononce à ce sujet. » ajouta-t-elle néanmoins. « Mais alors on ne peut être sûrs de rien ? Cette liste n’est peut-être que la nouvelle fantaisie du peuple. ».


L’aîné s’attardait un court instant sur son père tandis que les deux autres échangeaient. Celui-ci demeurait silencieux depuis le début de la conversation et se massait les tempes. « Et ces élus, à quoi servent-ils au juste ? Ont-ils un quelconque dessein à accomplir au nom de la déesse ? » finit-il par demander en revenant à la discussion. « Ils sont censés concilier les races et instaurer la paix. » - « Rien que ça ? » L’aîné se rapprocha de la table et de sa tasse qu’il n’avait pas encore touchée. « Et ils doivent y parvenir tous ensemble ? Puisqu’il y a plusieurs élus, si j’ai bien compris. » - « Je ne sais pas. » soupira la mère. Les épaules de Gabriel s’affaissaient alors que la vieille femme répondait à la moindre de leurs questions. « Et Asra ? Elle est courant ? » Un court moment de répit s’instaurait alors dans le débat. « J’espérais que l’un de vous puisse me le dire justement. Je ne sais pas si les rumeurs ont pu atteindre Basphel mais si c’est le cas, alors elle est probablement déjà au courant. Vous a-t-elle mentionné quoi que ce soit qui puisse avoir un quelconque rapport avec tout ça ? » Les regards convergeaient tous vers le plus jeune. Après tout, il était son tuteur et passait donc clairement plus de temps que tous les autres avec l’adolescente. Si quelqu’un devait être au fait de quoi que ce soit, ça ne pouvait être que lui.


Hélas, Gabriel en affirma le contraire. Il ne savait rien de tout cela, et aucun changement n’aurait pu le contredire dans le comportement de la disciple blanche. « Peut-être qu’elle n’en a pas encore entendu parler alors. Basphel est un terrain neutre. Politique et religion ne sont pas sujets à conflits là-bas. Ce ne serait donc pas étonnant que ces rumeurs n’aient pas pris autant d’ampleur. Puis si c’est le cas, je ne pense pas que l’école se prononcera en faveur d’un camp en particulier. » Amelia acquiesça. « Je ne crains de toute manière pas pour sa sécurité lorsqu’elle se trouve entre leurs murs. Ils ont toute ma confiance à ce sujet. » Elle marqua une pause, toujours inquiète. « Cela étant, Asra finira forcément par en entendre parler, d’une manière ou d’une autre. Je préférerais qu’elle l’apprenne de notre bouche afin de prévoir tout revirement. En discuter avec nous sera probablement moins éprouvant pour elle, nous pourrons répondre à ses questions et veiller de cette manière à ce que ça ne la perturbe pas trop. » Les deux frères acquiescèrent en silence. La magicienne soupirait quant à elle péniblement avant de tremper ses lèvres dans son thé. « Bien. Si vous êtes tous d’accord, et que vous n’avez pas d’autre sujet à aborder, je vous propose de tous nous retrouver ce soir autour d’un bon dîner. » Son propos tenait plus de l’obligation que de la suggestion, mais ses fils s’y pliaient malgré tout.  Ils se levèrent alors pour embrasser leur mère avant de se diriger vers le hall d’entrée. Une fois la porte refermée derrière eux, les parents échangèrent un regard. Les domestiques repartis en cuisine pour préparer le fameux repas, Amelia s’avançait vers son époux. « Je sais que tu es inquiet. Tu ne le diras peut-être pas de vive voix, mais je le sens. J’aimerais pouvoir t’ôter ce poids, mon amour, mais tout ce que nous pouvons faire pour le moment, c’est veiller à ce que tout se passe au mieux. » le rassura-t-elle alors d’une voix aussi douce que sa main, qui enveloppait délicatement celle de son aimé. « Allons nous préparer. ».


« Je ne m’attendais pas vraiment à ça en venant ici. » articulait Jeremiah tandis qu’il coinçait sa pipe entre ses lèvres. Il ne l’avait pas allumée et ne comptait d’ailleurs pas le faire. Il n’aimait pas fumer en marchant et préférait le confort d’un fauteuil pour le faire. « Moi non plus. » L’aîné avait bien remarqué le silence de son frère, mais il décida de l’interroger quand même sur le sujet : « Qu’est-ce que tu en penses, toi ? » Gabriel passa une main dans ses cheveux dans un geste quelque peu appuyé, comme pour se masser le crâne. « J’en sais rien. » soupira-t-il, marquant une pause. « Une déesse de la conciliation est bienvenue je pense. Je crois vraiment que ça pourrait nous être très bénéfique, mais… Je ne sais pas si je devrais considérer le fait qu’Asra fasse partie de ses élus comme une bénédiction également. » - « Hmm… Je pense que c’est ce qui nous inquiète tous. Mais ça ne m’empêche pas, pour ma part, de voir la chose d’un bon œil. » Lisant l’incompréhension sur le visage de son frère, le magicien poursuivait alors son explication : « Ce statut pourrait aussi bien lui apporter de bonnes choses que des mauvaises. On sera là dans tous les cas. Elle est jeune, mais… » Il sourit. « Ce rôle lui va bien, je pense. » Gabriel avait beau être inquiet, il comprenait ce que son aîné voulait dire. La personnalité de l’adolescente faisait qu’il ne pouvait qu’être d’accord avec lui sur ce dernier point. « J’espère qu’elle sera aussi confiante que toi alors, quand elle apprendra la nouvelle. » L’aîné haussa un sourcil, hilare. « Elle est peut-être déjà au courant. ».


En effet, Basphel avait beau être un lieu d’apprentissage prônant la neutralité, cela n’empêchait sûrement pas les rumeurs d’aller bon train. Les élus d’Hel’dra étaient sur toutes les lèvres de la cité école ces derniers jours, et si la disciple blanche pensait trouver chez elle un moment de répit dans cette spirale infernale, elle se trompait lourdement. À peine arrivée avait-elle passé la porte de son domicile, son oncle l’avait informée du dîner qui était prévu ce soir-là, et l’adolescente était alors directement montée à l’étage à sa demande afin de prendre un bain et se préparer. « Ça fait longtemps que nous ne sommes pas allés dîner chez grand-mère et grand-père. » fit remarquer Asra alors qu’ils prenaient enfin la route. « C’est vrai. Et ça fait encore plus longtemps qu’elle ne nous a pas vu tous ensemble. » - « Ce sera aussi l’occasion pour Faustus de montrer sa nouvelle dent, n’est-ce pas ? » ajouta l’épouse du benjamin, en glissant le bout de son index sur le nez du nourrisson qu’elle tenait dans ses bras. « Oh oui, ils seront contents de voir à quel point leur petit-fils a encore grandi depuis la dernière fois. » Gabriel entourait la taille de sa femme de sa main libre tandis qu’il se penchait par dessus son épaule et gratifiait l’enfant d’un sourire bienveillant.


La petite famille ne tarda d’ailleurs pas à arriver sous le porche du manoir des grands-parents. Un domestique vint alors leur ouvrir aussitôt avaient-ils frappé à la porte, et leurs hôtes les accueillirent dans le hall. « Je suis contente que vous soyez venus. » déclara Amelia, en serrant l’épouse de son fils dans ses bras. Les paroles de sa mère firent doucement sourire Jeremiah, qui se tenait derrière elle. Il était après tout assez ironique de leur dire cela sachant le peu de choix que la magicienne leur avait donné. « Oh, tu grandis tous les jours toi ! » Elle embrassait chaleureusement son petit-fils, puis se tourna alors vers l’adolescente pour la saluer à son tour. « Comme tu es jolie, ma chérie. Cette robe te va à ravir ! » - « Merci grand-mère. Moi aussi je suis contente de vous voir. » lui répondit alors Asra en lui souriant de toutes ses dents. Une fois les convives débarrassés des effets qui les encombraient, ils prirent la direction de la salle à manger à la suite de la sexagénaire. Et si le début de soirée fut propice aux échanges de mondanités, Amelia décida d’entrer dans le vif du sujet et mis fin au suspens qui les tenaient tous. « Alors Asra… Comment ça se passe à l’école ? » lui demanda-t-elle alors. Elle avait opté pour une approche plus douce, mais qui n’en restait pas moins assez directe. « Ça se passe bien. J’ai hâte de valider mon année pour commencer les cours de Géopolitique. » - « Ah ça ne m’étonne pas de toi. Ce n’est pas une matière très facile d’accès, mais je suis sûre qu’elle va te plaire. Je crois d’ailleurs que Jeremiah excellait dans ce domaine, donc il pourra sûrement t’aider. » La magicienne chercha confirmation dans le regard de son fils, qui lui souriait bêtement. « C’était l’une des rares matières qui m’intéressait vraiment, en fait. » finit-il par expliquer en riant.


« Enfin… Et Otoris, d’ailleurs… Comment va-t-il ? J’ai croisé sa mère la dernière fois, mais lui ça fait un moment que je ne l’ai pas vu. » Les épaules de l’adolescente s’affaissèrent légèrement tandis qu’elle répondait à sa grand-mère. Elle craignait que l’un de ses oncles en profite pour mentionner sa punition récente, et ne put y couper d’ailleurs. Étonnamment, Amelia s’était montrée assez compréhensive. Selon elle, les enfants faisaient des bêtises, et même s’il était important de les éduquer de manière à ce qu’ils ne recommencent pas, il fallait également accepter que cela puisse arriver et que cela faisait partie de leur apprentissage. Malgré la bienveillance de sa grand-mère, Asra ne fut soulagée que lorsque le sujet fut évacué de la table. « Dis-moi ma puce… Est-ce que tu as entendu parler d’Hel’dra à l’école ? » - « L’Aether de la conciliation ? » La surprise qu’ils avaient pu lire sur son visage avait bien failli les induire en erreur. « Oui, c’est bien elle. J’imagine que les rumeurs n’ont pas épargné Basphel, si tu es au courant. » - « Non, tout le monde en parle depuis quelques jours. » Amelia reposait ses avant-bras sur la table et joignait ses mains après avoir pris une gorgée d’eau. « J’imagine que la teneur doit être la même que partout ailleurs, mais je suis quand même curieuse de savoir ce qui se dit. » C’était en partie vrai. Après tout, leur regard pouvait autant différer de par leur jeune âge que de par leur exposition à d’autres cultures. Mais elle souhaitait avant tout entendre ce que sa petite fille avait appris et ce qu’elle en pensait.


« Ils disent qu’il y a une nouvelle Aether et qu’elle s’appelle Hel’dra. Beaucoup pensent qu’elle va apporter la paix et concilier les peuples. Il y en a même qui n’y croient pas du tout ou qui perçoivent sa venue comme une mauvaise chose. » expliqua alors l’adolescente sur un ton monocorde. « Et toi, tu en penses quoi ? » - « Je ne sais pas trop. » avança d’abord la disciple blanche en haussant les épaules. « Je pense que si elle peut vraiment apporter la paix, alors ça ne peut être que bien. » Pourtant quelque chose semblait la troubler et cela ne risquait pas d’échapper à l’œil acéré de sa grand-mère. « Tout dépend la manière utilisée pour apporter cette paix. » commenta alors la matriarche. L’adolescente hocha la tête. « Tout le monde parle de ses élus… Ce serait apparemment à eux de concilier les peuples. » Gabriel et son père s’étaient tout deux décomposés lorsque la jeune magicienne avait mentionné les favoris de l’Aether. Ils auraient sûrement préféré que leur protégée n’en sache rien, mais il n’y avait plus de place pour le doute.


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Dim 26 Juil 2020, 12:46

[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III 2w72


Une plume entre les doigts, la jeune femme réfléchissait. Après plusieurs jours sans oser déplier la feuille, elle avait fini par lire le courrier de son promis, et bien que son contenu ne fut en rien offensant, elle comptait lui signifier que cette histoire de fiançailles n’était qu’une regrettable erreur. Pour se préserver de ses protestations, elle avait trouvé une solution, particulièrement ingénieuse, à ses yeux. Plus tôt dans la journée, elle était descendue à la cave, fouillant parmi les affaires des esclaves, dans l’espoir de dénicher la perle rare. Malheureusement, sa tentative de le soudoyer risquait fort de se solder par un échec, si elle ne parvenait pas à réunir davantage que les quelques pièces dérobées aux captifs. Naïve, elle se voyait déjà subtiliser leurs bourses à des voyageurs inattentifs, entre les étals du port, et réunir de la sorte un pactole digne de ce nom. Des exclamations en provenance de la fenêtre dispersèrent son attention. Son sursaut eut la conséquence fâcheuse de renverser le pot d’encre. Avide de son contact, le papier se noircit en un clin d’œil. Pestant contre sa maladresse, elle redressa le récipient et froissa sa réponse. Il lui faudrait tout recommencer : ce ne serait pas la première fois. Depuis la rue, une dispute montait à ses oreilles, sans qu’elle n’en reconnaissance les protagonistes. Agacée par ce charivari, elle descendit les marches quatre à quatre. Dès le plus jeune âge, les Sorciers apprenaient les fondements de la bienséance et de la retenue. Qui osait faire un pareil raffut ?

Lorsqu’Isahya ouvrit la porte de la maison, une scène insensée se jouait sur le trottoir. En proie à leurs chamailleries habituelles, Olympe et Lucius s’étripaient verbalement. Le visage rouge, ce dernier pointait vers son aînée un doigt accusateur. « Je ne peux pas croire que tu sois ma sœur ! Tu n’es que le fruit des amours d’une putain, et Mère aura eu pitié de toi ! » Adénosyne se tenait sur le porche, terrifiée à l’idée de voir les jumeaux se parler ainsi en pleine rue. S’ils continuaient ainsi, la chose se saurait, et elle n’osait penser à ce qui arriverait alors. Quelques passants tournaient déjà le regard vers eux. « Tu as réussi à faire une phrase de plus de cinq mots. Pour un fils de Bicorne, tu en as dans la cervelle. » L’insulte acheva de provoquer la colère du plus jeune. D’un geste évocateur, il leva la main vers sa jumelle. D’obscures volutes dévoraient son poing. Sans crier gare, la brune posa sa main sur le bras de Lucius. « Calme-toi. Il ne sert à rien de se mettre en colère. » Offusqué par cette soudaine interruption, il leva la tête vers la jeune femme. De sombres filaments couraient le long de ses joues. La magie tempêtait sous son crâne ; elle ressentait la tension qui tourmentait chacune de ses cellules. « Cette garce a brûlé mon devoir. Elle veut ruiner mes chances d’entrer à Asresh. » Quelques curieux s’attardaient devant l’incident, les lèvres retroussées.

Entre les jumeaux, la compétition avait toujours été rude. Depuis l’enfance, ils ne se faisaient pas de cadeaux, et, en bons Sorciers, déployaient toute leur énergie à se pourrir la vie. Ils ne s’entendaient que pour attirer des tracas à Adénosyne. Encouragé par ses parents, Lucius avait récemment entrepris de coucher ses raisonnements sur le papier. Jalouse de l’attention dont il bénéficiait, Olympe venait naturellement de réduire en cendres l’intégralité de ses notes. Malgré la correction qu’elle méritait de recevoir, Isahya refusait de laisser la situation s’envenimer. Le désir de les réconcilier bourgeonnait dans ses entrailles. « Cette rage qui te mord le coeur, mets-la dans tes travaux. Ils n’en seront que meilleurs. » Devant la sagesse de sa suggestion, le cadet fit taire son pouvoir, et, la tête haute, il contourna sa sœur pour retourner à l’intérieur. Déçus par la tournure des événements, les voyageurs s’éloignèrent. Réjouie d’avoir empêché le conflit, Isahya se retourna. Son père se tenait sur le seuil de la porte. Ses traits impeccables cédèrent en une moue empreinte de dégoût. « Au lieu de jeter de l’huile sur le feu, tu viens d’apaiser une dispute devant tout le quartier. Ne sais-tu donc pas saisir les occasions ? » Incapable de lui fournir une réponse, elle gratta nerveusement le tatouage sur sa paume. Que pouvait-elle lui dire ? Devant son mutisme, le Sorcier reprit la maîtrise de lui-même. « Je n’ai jamais eu aussi honte. » Sur ces paroles délicates, il claqua la porte. Seule dans la rue, la jeune femme leva les yeux vers le ciel. Qu’avait-elle fait ?

« Votre Noirceur,

Je crains que ma fille ne soit atteinte d’une étrange maladie. Depuis quelque temps, son comportement a changé. À plusieurs reprises, je l’ai surprise en train d’apaiser les esprits, au lieu de propager le chaos. J’ai d’abord cru qu’elle présentait les hésitations qu’ont parfois les novices, et redouté que son caractère ne se forme à l’image de celui des Mages Bleus. Or, elle manifeste toujours un intérêt sincère pour les arts obscurs, et sa dévotion à Ethelba ne cesse de grandir. Il lui arrive parfois même de passer la nuit à prier la Mère du Chaos. Elle a même demandé, pour la première fois, que je lui fournisse un esclave, sur lequel elle souhaite tester les effets des plantes vénéneuses. Cependant, je reste inquiet. Récemment, elle a manqué prendre position pour une approche pacifique, en public, et elle a volontairement défait les tensions entre les voisins. Il s’agit d’incidents isolés, qui, peut-être, ne réclament pas d’intervention, mais je préfère prendre les précautions qui s’imposent. Dans sa chambre, j’ai découvert un journal, où elle explique que, parfois, elle se sent mue par un instinct de paix, et que, malgré son amour pour le mal, elle ne peut alors que lui obéir. Avez-vous entendu parler de phénomènes similaires ?

PS : S’il faut corriger sa déviance, je suis disposé à m’en charger personnellement. »


Les jours suivants passèrent sans que personne ne fasse mention de l’affaire. Retournée à ses études, Isahya s’enfermait dans sa chambre jusqu’à l’heure des repas, et bien qu’elle eût toutes les peines du monde à se concentrer, elle farcissait sa cervelle de pensées obscures. Un ouvrage en particulier l’occupait : les aventures douteuses d’un diablotin et d’un mage noir. Les stratagèmes obscurs qu’ils employaient n’étaient pas sans lui rappeler ses propres désirs. Une fois, elle se surprit à penser que l’histoire aurait gagné en saveur si les personnages n’agissaient pas toujours comme des êtres malfaisants. Depuis, elle n’avait plus touché à l’ouvrage, et elle s’abîmait les yeux devant un manuel sur les plantes vénéneuses. C’était d’un ennui sans nom. Un matin, son père poussa la porte de sa chambre, brisant son isolement. Sans la regarder, il déposa une robe sur son lit. « Les Salieri donnent une soirée pour célébrer l’ouverture de leur nouveau magasin, et nous sommes conviés. » La jeune femme hocha la tête en silence. D’après ses souvenirs, la famille comptait parmi ses membres des fabricants de liqueur talentueux, et ces dernières années, le succès leur souriait. Vendant autrefois leur alcool sur le marché, ils avaient réuni suffisamment d’argent pour ouvrir boutique aux abords de Malorsa. « J’espère que tu sauras te tenir. » La jeune femme assura son géniteur de sa bonne conduite. Quand bien même elle haïssait la tendance de son peuple à jouer sur les apparences, elle savait adopter une attitude policée lorsque les circonstances l’exigeaient. En théorie, du moins. La pratique consistait à se taire au maximum.

Le soir venu, ils se rendirent à la maison des Salieri. L’édifice imposait sa noirceur à l’obscurité. Disposées le long des fenêtres, des chandelles jetaient les ombres des invités au vu et au su de tous. Comme de sombres fantômes, leurs silhouettes erraient entre les pièces, et de leurs viles conversations, un étranger ne percevait que des murmures. De l’extérieur, l’endroit ressemblait à une maison hantée. Isahya frissonna. Elle détestait participer à ces soirées où le moindre faux pas coûtait cher. Malgré l’empressement avec lequel ils les provoquaient, les siens ne pardonnaient pas aisément les erreurs. À ses côtés, le visage fermé de César ne la rassurait pas. Avec un peu de chance, elle trouverait un recoin où adresser ses louanges à la Très Grande, et elle n’aurait à ouvrir la bouche que pour les dieux. Le majordome prit leurs manteaux, et annonça d’une voix claire leur arrivée. Peu de têtes se tournèrent dans leur direction ; elle n’en fut pas étonnée. Son père ne comptait pas parmi les visiteurs de prestige. Ce qu’elle ignorait, en revanche, c’était que nombre d’entre eux, au fait de son passé du bourreau au service du gouvernement, craignaient de l’approcher. Des imprudents vinrent tout de même les saluer, et, sagement, elle leur rendit leurs politesses. Alors que les conversations allaient bon train, elle ne prononça pas le moindre. « Voilà une femme qui sait garder le silence. Elle ferait une formidable épouse. » Le Sorcier qui venait de s’esclaffer ainsi lui adressa un sourire torve. Sans parvenir à dissimuler son dégoût, elle ne répondit pas. « Navré de vous décevoir, mais elle n’est pas à marier. » Amère, elle songea qu’en d’autres circonstances, elle aurait pu trouver sa déclaration touchante.

Lorsque son paternel s’éloigna pour présenter ses félicitations aux Salieri, la jeune femme prit à son tour congé. En arrivant, elle avait aperçu une causeuse, sous une fenêtre, et elle comptait bien s’y enfoncer jusqu’à ce que la soirée s’achève. Avant de rejoindre son point d’observation, elle s’empara d’une coupe de champagne ; c’était de loin sa boisson préférée. Pendant de longues minutes, rien ne se passa. L’alcool dans sa gorge pour seul compagnon, elle tourna la tête vers la lune. Immonde de blancheur, elle se dressait fièrement au-dessus de la ville. Cependant, un mouvement près d’elle capta son attention. Une Sorcière, dont elle ne connaissait pas le nom, venait de s’approcher d’un plateau laissé sans surveillance, et, d’un geste discret, elle versa le contenu d’une fiole. Horrifiée, Isahya se redressa. Elle ne pouvait laisser une telle chose se produire. Avant qu’elle ne parvienne jusqu’à la plateforme, un serveur s’en empara. En proie à la panique, elle le suivit gauchement, bousculant au passage quelques individus qui s’exclamèrent devant son indélicatesse. Parvenue à sa hauteur, elle salua les congénères auxquels il proposait de se désaltérer. La première solution qui se présenta à elle fut la bonne ; elle n’avait pas le temps de réfléchir à ses actions. Volontairement, elle trébucha sur la traîne d’une robe. Dans sa chute, elle entraîna l’infortuné domestique. Le verre se brisa en silence, répandant le champagne sur le plancher. Comme pour la réprimander, un morceau se planta dans sa chair ; elle le dégagea vivement. Se confondant en excuses, elle aida l’autre à se relever. Soulagée d’avoir évité que le pire ne se produise, elle s’éclipsa avant que l’on ne remarque son manège.

e4oj.jpgLa semaine suivante, un visiteur imprévu se présenta chez les Leone. Destinataire de la lettre de son père, Camélia Lohvan se déplaçait rarement. Cependant, la situation exigeait son intervention ; elle regrettait sincèrement que celle-ci n’eut pas pour cause l’avancée des travaux de César. Devant elle se tenait piteusement une jeune femme. Ses pupilles hésitaient entre l’admiration et la terreur. Si elle avait été seule à décider, la Mage aurait jeté l’impie aux cachots et laissé les rats la dévorer : elle ne pouvait se le permettre. Les consignes du gouvernement au sujet de ces hérétiques étaient limpides. « Voyez-vous, Mademoiselle Leone, tout porte à croire que vous avez été choisie par une divinité. » La joie s’éveilla dans les iris lavande. D’un geste de la main, elle balaya les espérances d’Isahya. « Ne vous réjouissez pas. Selon nos observations, vous faites partie des Elus d’Hel’Dra. L’Aether de la Conciliation. » La gravité de son ton allait de pair avec les circonstances. Éberluée, son interlocutrice demeura muette. Le bonheur fit place à l’incrédulité, et, à mesure que les paroles pénétraient sa cervelle de moineau, à l’épouvante. Contre toute attente, elle se jeta à genoux, le front contre le sol. « Veuillez me pardonner. » Camélia aimait qu’on implore sa clémence, et voir la jeune femme ainsi prostrée la réjouissait intérieurement. En dépit de sa satisfaction personnelle, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver du mépris à son égard. « Ne soyez pas sotte et relevez-vous. Vous n’êtes pas un cas isolé. Parmi les peuples du monde entier, plusieurs de ces messagers sont apparus. La Déesse n’a pas encore révélé ses volontés, mais il va sans dire qu’elle souhaite que l’harmonie finisse par régner. » Qu'elle choisisse des représentants parmi les Sorciers lui donnait envie de la gifler.

Visiblement terrassée par la nouvelle, la jeune femme se releva et prit place contre la fenêtre. Pendant quelques instants, elle demeura muette. Qu’une Mage de la Corruption se déplace pour lui révéler la nature de la maladie qui adoucissait son coeur lui tordait le ventre. D’une voix tressaillante, elle posa la question qui lui brûlait les lèvres. « Mon existence est un sacrilège, n’est-ce pas ? » Ravie de sa détresse, Camélia hocha la tête. Malheureusement, elle n’avait pas le temps de s’attarder sur le fléau que représentait sa présente condition. Elle avait encore du travail. « En quelque sorte. Ne vous tracassez pas. J’ai une mission à vous confier. » Hébétée, Isahya tourna la tête vers elle. Comprenait-elle vraiment ce qui jouait là ? « Vous éliminerez les autres Elus, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul. Lorsqu’ils auront tous disparu, et qu’il ne restera plus que vous, nous aurons triomphé. » La Sorcière se garda bien de dire la vérité ; elle espérait que, lorsque l’idiote en face d’elle aurait accompli son œuvre, elle aurait le plaisir de l’éliminer. « Nous n’allons pas vous laisser partir à l’aventure sans défense. Vous recevrez un entraînement digne de ce nom. Vous devrez vous montrer discrète et impitoyable, pour faire tomber nos ennemis, et nous vous en fournirons les moyens. Il va sans dire que vous devrez garder le silence. Je vous recontacterais le moment venu. » Menace à peine voilée. Devant l’avenir défait que lui promettait Camélia, Isahya ressentit le besoin pressant de demander à son père d’effacer ses souvenirs. « Que la Lune noire vous protège, Mademoiselle Leone. » Le sourire aux lèvres, la Mage n’attendit pas sa réponse pour tourner les talons. « Et qu’elle affaiblisse vos ennemis. » Sitôt que la porte du salon se referma, la brune enfouit son visage entre ses mains. Qu’avait-elle donc fait aux dieux ?

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Lexa Blaise
~ Humain ~ Niveau III ~

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Lexa Blaise
Jeu 06 Aoû 2020, 23:13


[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III 86122410

Les Enfants des Cieux - Partie III
Les Elus d'Hel'Dra

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Le soleil commençait à monter le bout de ses rayons, offrant une magnifique parure de couleur au ciel de l'archipel d'Aeden. Ce camaïeu de rose, orange et jaune se reflétaient sur les eaux de la mer de la Méduse, rendant ce spectacle encore plus impressionnant. Je le contemplais un instant avec un air bien nostalgique. Il fut un temps où je gambadais sur Tobieth, l'île de la nature accompagnée de mes deux frères. J'étais si petite, si innocente, si insouciante, j'étais loin de me douter de ce qui allait m'arriver dans les années à venir. Je me donnais une petite claque sur mes joues à l'aide de mes deux mains. Ce n'est plus le moment de ressasser le passer … Ce qui est fait et fait. J'ai été bannie par ma propre famille d'Aeden, tout simplement parce que ma magie a muté pour devenir de l'anti-magie. J'ai donc perdu le droit de rester dans l'archipel d'Aeden auprès de mon peuple, les Lyrienns et j'ai vu ma famille m'offrir la pire des souffrances … elle m'a marqué, au fer rouge, un losange à l'intérieur de mon poignet gauche … le signe des Bahndrims chez les Blaise … avant de me jeter dehors sans un sous, sans rien … à peine de quoi me vêtir. Suis-je bête ! C'était les vêtements que je portais qu'ils m'ont laissé. Depuis j'ai développé une haine profonde et un sentiment de vengeance à leur égard. Fort heureusement pour moi, j'ai réussit à m'en sortir tant bien que mal. J'ai trouvé ma place au sein d'un des royaumes humains, celui d'Alaitihad. Certes il est encore en construction, mais cela n'est-il pas le bienvenue pour pouvoir se reconstruire soi-même que d'être dans un royaume naissant ? Je pense que oui, cela m'a beaucoup aidé. J'ai pu devenir l'apprentie d'un maître d'arme. J'ai pu tout simplement refaire ma vie. J'aurai pu rester tranquillement à Alaitihad, mais les dieux en décidèrent autrement. Je fus choisie pour être la représentante des humains pour l'épreuve des Lyrienns lors de la Coupe des Nations. Au début, je n'y croyais pas trop, mais j'ai finit par voir en ce signe, une façon de commencer ma vengeance envers cette famille qui m'a rejetée. C'est pour cela que je me trouve en ce moment sur l'île d'Aeden.

Je secouais ma tête pour échapper à mes songes. Je saisissais mon sac de voyage pour y ranger mes affaires afin de pouvoir partir sans plus tarder maintenant que l'épreuve est terminé et que je me suis remise de mes blessures. A ma plus grande surprise, je suis arrivée deuxième. Cela m'a valu d'être connue de tout Aeden. Ils m'ont même donner un titre … celui de Dişi Aslan, qui veut dire en langage commun : La Lionne Sauvage. On m'a également offert une épée en argent dont le pommeau sculpté représente une lionne. « A tous les coups, c'est Alyska qui a eu l'idée du titre et de la sculpture. » parlais-je à moi même, à haute voix. Alyska sait que j'ai une affinité avec les félins. J'appartenais à sa maison, Félindra, celle dont elle en est la maîtresse, lorsque je faisais encore partie de cette famille. Je sursautais de surprise lorsque j'entendis que l'on frappait à la porte de ma chambre. « Oui ? » dis-je pour inviter la personne à entrer. Je me figeais sur place lorsque je vis le visage de la personne pénétrer dans ma chambre. C'était un homme assez jeune à la chevelure pourpre et aux yeux d'une couleur à peine plus claire. Il était très bien habillé, on aurait dit un véritable homme d'affaire avec son costume. « Que viens-tu faire ici ! » lançais-je d'un ton un brin sur les nerfs. « Je viens te féliciter en personne de ta formidable performance. » Je me remis à préparer mes affaires, mais avec des mouvements plus brusque que tout à l'heure. A dire vrai, la présence de cet homme m'agaçait au plus haut point. « Tu sais où tu peux te les mettre tes félicitations ! J'en ai rien à carrer ! » lançais-je en réunissant mes armes. « De toute façon t'es comme les autres ! Que de belles paroles avant que l'on te poignarde dans le dos ! » Son regard se décomposait. « Mais on est frère et sœur ! On a le même sang ... » Je me retournais vers lui, lui faisant face avec colère et haine en lui montrant la marque des bahndrims. « C'est justement ce sang  qui m'a infligé ça ! » On toqua à la porte une nouvelle fois. « Qui a-t-il ? » La personne entra en s'inclinant avant de me donner une lettre. Je m'empressais de la prendre pour la lire. Une fois lue, je pris mes affaires et sortis de la chambre sans adresser un regard à celui qui a été, jadis, mon frère.

La traversée fut longue et éprouvante, mais je suis enfin de retour chez moi, à Alaitihad. Je descendis du bateau pour mettre pied à terre. J'avais l'idée de me reposer un peu chez moi avant d'aller voir mon maître, mais malheureusement il en fut autrement. « Vous êtes bien Lexa Blaise ? » Je m'arrêtais devant mon interlocuteur. « Oui, c'est bien moi. » Il s'inclina avant de m'expliquer la raison de sa présence. « Le maître d'arme Darhuk souhaite s'entretenir avec vous de toute urgence. » C'est bizarre. Il a du se passer quelques choses de grave pendant mon absence. « Mmm … très bien j'y vais de ce pas. » Sans plus attendre, je me dirigeais vers le camp d’entraînement sans prendre la peine de déposer mes affaires avant. Pendant que je parcourais les rues d'Alaitihad, je sentais certains regards se tourner vers moi et j'entendis aussi des murmures disant : « regarde c'est Lexa ! » « Muasis Alaitihad ! » « Lexa ! ». Je n'y prêtais pas attention, le plus important pour l'instant c'est de retrouver au plus vite Darhuk.
Après quelques minutes de marches, je me trouvais enfin devant le camp d’entraînement du royaume naissant. D'habitude on peut entendre le fer se croiser, les combattants hurler, le maître d'arme râler … mais là, c'est étrangement calme. « Si Darhuk n'est pas dans la zone d’entraînement, c'est qu'il doit être dans la salle d'arme. » pensais-je à haute voix, tout en me dirigeant vers l'armurerie. Lorsque je pénétrais dans la pièce, je vis mon maître ainsi que des soldats. D'habitude mon maître m'accueille avec beaucoup d'enthousiasme et les bras grands ouverts pour une accolade chaleureuse de bienvenue. Aujourd'hui, son regard était tout autre. Il était à la fois nerveux et si sérieux, je ne l'ai jamais vu comme cela. Le ton grave de sa voix me surprit également. « Lexa ...il faut qu'on parle. » Il m'invita à m'asseoir. Je déposais mes affaires sur le côté du fauteuil avant d'y prendre place. « Je suis fière de toi pour ce que tu as accomplie pendant l'épreuve Lyrienne ! » Si ce n'est que cela, ce n'est pas trop grave, il m'a fait peur ! « Ta vie ne sera plus comme avant. » Je l'ai remarqué en venant ici, j'entendais les gens parler dans mon dos lorsqu'ils me reconnaissaient. « Je ne parle pas non seulement de la notoriété que tu as acquise en devenant une Muasis Alaitihad ou même celle liée à la coupe des nations. » Mais où veut-il en venir ? « Il se trouve qu'une nouvelle Aether a vu le jour, elle est connue sous le nom d'Hel'Dra. » Je m'en fiche un petit peu, une de plus ou une de moins … « Il se trouve qu'elle a des élus un peu partout sur ces Terres, toutes races confondues. Sa volonté est de concilier les races entre elles, de faire en sortes de les unir toutes. » C'est un bien beau dessein. « Chaque souverain à la liste des élus au sein de son propre peuple. Ces soldats sont envoyés par la royauté humaine car … il se trouve … que tu es l'une d'eux … Une élue d'Hel'dra. » Je suis bouche bée. Comment est-ce possible ? Je ne suis personne, je n'ai rien d'extraordinaire. Je me lève d'un coup, commençant à faire les cent pas dans la salle des armes. « Mademoiselle Lexa, sachez que vous n'êtes pas seule. Il existe d'autres Elus d'Hel'Dra, au sein même de notre peuple. Sachez aussi que si vous agissez de concert avec la Couronne, vous aurez certains privilèges. Un entraînement bien spécifique vous attendra, mais pour l'heure c'est votre maître d'arme qui se chargera de vous entraîner. » Je n'y comprends plu rien là, tout va tellement vite. « Euh … je … il faut que je réfléchisse. » Je pris mes affaires avant de partir en direction de ma modeste demeure.

Une fois arrivée chez moi, je poussais un profond soupire qui dura quelques secondes. Je jetais mon sac d'affaires à terre, puis je déposais mes armes sur leur râtelier respectif. Je m’affalais sur mon fauteuil, la tête remplie de questions. Deux félins descendirent des escaliers pour venir ç ma rencontre. C'était mes deux compagnons, Oslo qui est un Serval fort attachant et Isys, une Dashee très protectrice. Les deux êtres se frottèrent contre moi, bien heureux que je sois de retour. « Je suis heureuse de vous revoir les amis ! » Je poussais un autre soupir, presque aussi profond que le premier avant de me lancer dans un monologue. « Il se trouve que je suis une Elue d'Hel'dra. Je ne sais pas encore ce que cela signifie au fond, mais apparemment je suis chargée, avec les autres élus bien évidement, de concilier toutes les races. Je ne sais pas où cela va me mener, mais est-ce vraiment possible d'arriver à un monde de paix ? Il n'y a qu'à regarder les Lyrienns par exemple … ils ne forment qu'une seule nation, mais pourtant elle est divisée plus que jamais. C'est parfaitement illogique et totalement utopique de vouloir rassembler toutes les races … Mais peut-être que l'Aether a une bonne raison de vouloir ceci. Dans tous les cas, je vois mal les Lyrienns s'unir avec Magicien, ou pire avec les Sorciers. Même … de voir ces trois peuples ensembles … Sans compter les anges avec les démons … Je ne sais pas quoi penser. Je dois avouer que je suis totalement perdue. Et les Humains dans tout cela … C'est bien beau, mais nous on est une nation à part, on est la seule à ne pas pratiquer la magie, on est les seuls à posséder l'anti-magie. A moins que l'on soit les pièces les plus importantes de l'échiquier d'Hel'dra, peut être qu'elle compte justement sur notre spécificité pour jouer le rôle de pacificateurs dans tout cela. Je ne sais pas … Tout ce que je sais c'est que j'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil pour récupérer et demain je retournerai voir Darhuk pour en savoir plus. » prononçais-je ces dernières paroles dans un grand bâillement avant de tomber de fatigue.

Le lendemain, je me réveillais avec la ferme intention d'en savoir plus sur ce que je suis devenue. Sans savoir ce que sont réellement les Elus d'Hel'dra, je ne peux pas avancer et savoir si j'agirais avec la royauté humaine ou non. Je me levais de mon fauteuil, me préparant pour aller rejoindre mon maître d'armes pour prendre une leçon avec lui. Mes deux compagnons décidèrent de me suivre jusqu'au camp d'entraînement. « Lexa ! Je suis heureux te voir ! » Je lui souriais à moitié. « Darhuk, dis moi … que sais-tu sur les Elus d'Hel'dra ? » Il préparait mes armes pour l'entraînement de ce matin tout en me répondant. « Rien de plus de ce que je t'ai dit hier. Ils ont été choisit par Hel'Dra pour concilier les peuples … Je ne sais rien d'autres. » Je me vêtis d'une armure légère accompagné de quelques gestes trahissant mon agacement. « Tu ne sais rien d'autres ? Comment puis-je avoir d'autres informations ? » Il stoppa un instant ses préparatifs avant de parler. « Je suppose que la Royauté te convoquera pour vous en dire davantage. » Mes nerfs se calmèrent. « Tu as sans doutes raisons … Bon, on se le fait cet entraînement ou pas ? » Il me donna une grande tape dans le dos comme il en à le secret, tout en riant. « Allez ! C'est parti ! Montres-moi un peu si tu as progressé ou non depuis ton départ ! » Je saisissais mes deux haches à une main avant de foncer vers lui. Je voulais lui montrer que ma petite aventure dans le labyrinthe d'Aeden n'a pas été de tout repos et que j'ai beaucoup appris. « Tu vas voir ! J'ai de l'énergie à en revendre ! » C'est sur ces mots que je commençais mon entraînement du jour. J'ai tellement hâte d'en savoir plus sur ma nouvelle conditions pour que je puisse avancer et savoir où je vais.




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Ven 07 Aoû 2020, 18:09

[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III Gj07
Les Enfants des Cieux - Partie III
[Dahlia]


Les voix s’élevaient autour de moi. Elles étaient encore faibles et ne dérangeaient pas les chants et les percussions. Aussi, j’essayais d’en faire abstraction. Je me concentrais sur la Raya’Ni qui me faisait face actuellement. Elle ne me regardait pas. Son regard se posait sur l’ensemble du groupe de Raya’Wa dont je faisais partie. Elle nous donnait cours et nous transmettait son savoir de danseuse. Elle était parfaite et ses mouvements étaient fluides. Je peinais à croire qu’ils étaient tous réfléchis tellement ils me paraissaient instinctifs. À chaque percussion, le corps suivait, se mouvait et se tordait avec une grâce primitive. Le spectacle était beau et me subjuguait. Pourtant, j’avais dans la tête cette petite voix qui n’arrêtait pas de me dire que je devrais ensuite imiter cette chorégraphie. L’angoisse était présente et si j’étudiais les mouvements comme si ma vie en dépendait, je ne pouvais que constater qu’il allait sans doute me falloir des années de travail si je voulais un jour espérer être aussi souple que la Raya’Ni. Peut-être même ne le serais-je jamais. Je m’imaginais assez difficilement continuer à essayer de me tordre dans tous les sens alors que j’aurais un enfant dans le ventre. Je posais automatiquement ma main sur mon nombril découvert par la tenue légère que je portais aujourd’hui. Je n’étais pas encore à l’aise avec ce genre de vêtement et je devais chaque jour me forcer à quitter mes appartements dans de pareils apparats. J’avais la sensation que je ne m’habituerais jamais à dévoiler ainsi mon corps mais… je voulais faire des efforts. J’étais déjà une humaine ; je ne voulais pas, en plus de cela, faire tache chez les Raya en m’emmitouflant et me cachant dans des couches et des couches de fourrures. Je devais me faire à cette vie que j’avais choisi d’épouser. Je le voulais sincèrement.

La Raya’Ni cessa soudainement sa danse pour foudroyer du regard les Chamans qui jacassaient pendant qu’elle donnait cours et que les tambours résonnaient. J’en savais assez sur ce peuple pour savoir que tout était sacré et que la moindre interruption était blasphématoire. Aussi, cela m’étonnait que les voix ne s’atténuassent pas, bien au contraire. La formatrice finit par quitter sa place pour aller s’enquérir de la raison de ses bavardages et pour les calmer. Je restais à ma place, essayant de me rappeler des pas qu’elle nous avait montrés sans véritable succès. La chorégraphie était complexe et me paraissait bien trop difficile pour des débutants comme mon groupe. D’ailleurs, j’étais la seule adulte dans ce groupe de Raya’Wa et, si au départ j’avais trouvé cela des plus embarrassants, j’avais fini par m’y faire. Les enfants et adolescents de mon groupe étaient assez curieux mais leurs parents étaient inquiets qu’ils évoluent aux cotés d’une humaine. Ils craignaient qu’ils ne puissent pas développer leur magie à mon contact et si je savais que Raya était une tribu plus ouverte et tolérante, mon intégration restait incomplète, voire impossible. Je l’avais su dès que j’avais posé les pieds sur cette île.

« Nous arrêtons la formation pour aujourd’hui. Rentrez tous chez vous. » Je tournais vivement mon visage vers la Raya’Ni. Son visage était concentré mais particulièrement beau. Elle se trouvait aux côtés de deux hommes adultes. Ces derniers parcouraient le groupe d’élèves des yeux, sans doute à la recherche de leur progéniture. Pourtant, leur regard s’accrochait à moi. Pendant un instant, je me demandais si je les connaissais ou si j’avais fait quelque chose de mal mais leurs yeux se détournèrent vers Raya’Ni. Aussi, je me déplaçais pour rassembler mes affaires qui n’étaient rien de plus qu’une besace remplie de choses farfelues et une gourde. Je tirais du sac une montre, un présent qui m’avait été offert mystérieusement lors de mon arrivée. La technologie était avancée et je peinais à croire que l’objet ne soit pas magique. Je déchiffrais les aiguilles et leur emplacement. Nous n’étions qu’en début d’après-midi. Le cours aurait dû continuer durant quelques heures encore. J’étais à la fois déçue de ne pas suivre mon emploi du temps à la lettre et à la fois heureuse de rentrer plus tôt. J’allais pouvoir retrouver mes appartements calmes et coudre en paix. Cela faisait quelques semaines que j’avais épousé le souverain et rejoins Raya. Aussi, j’aimais croire que mon maniement de l’aiguille et des fils n’avait fait que s’améliorer. C’était en partie vrai. Je prenais toujours dix lunes pour fabriquer une étoffe qui ne met que deux heures normalement mais les atrocités que je créais au début avaient désormais une apparence presque normale et proportionnée. Je souris discrètement, me rappelant la tête de ma première confection, et rangeait la montre dans la besace avant de relever la tête.

Je blêmis aussitôt. Plusieurs visages étaient tournés vers moi et les rumeurs s’étaient presque tus. Je me sentais observée et étudiée. Je retiens une déglutition de peur. Mon cerveau se mit en arrêt quelques secondes avant que mes pensées ne fusent dans tous les sens. Pourquoi étais-je soudainement le centre de l’attention ? Avais-je fait quelque chose de terrible ? Commis le pire des blasphèmes sans le savoir ? Me fallait-il prendre les jambes à mon cou pour éviter d’être sacrifiée pour satisfaire les Aetheri ? Mon angoisse soudaine devait se voir puisque aussi soudainement qu’elles s’étaient tues, les rumeurs reprirent et chacun regardaient son interlocuteur tout en me jetant quelques regards indiscrets de temps à autre. Je décidais qu’il était préférable pour moi de partir.

Les mains moites, je plaçais la bretelle de ma besace sur mon épaule droite et me mis en marche aussitôt, la tête baissée et les yeux rivés au sol. Mes pas étaient rapides et, heureusement pour moi, je connaissais le chemin sur le bout des doigts pour rentrer à Zaowa. Je me serais sans aucun doute perdue autrement. Je passais à côté de nombreux Chamans, percevant des bribes de conversations sans en saisir le sens durant mon empressement. Quelques mots étaient cependant répétitifs. « Hel’dra » était l’un d’eux. Je l’entendais plusieurs fois, presque dans toutes les conversations que je surprenais. Cependant, je ne savais pas ce que cela voulait dire. Étais-ce de l’Oddelegy ? Un mot pour signifier un sacrifice en particulier ? Étais-ce douloureux ? Je continuais à foncer vers Zaowa et vers la sureté de mes appartements.

***

« Dasäha'lha'Melerdi ? » Je venais de rejoindre le Palais et emprunter désormais ces couloirs. « Dasäha'lha'Melerdi ?! » Je me retournais vers l’interpellation plus forte, ne comprenant pas qu’elle m’était adressée. Je n’étais pas encore familière. Un homme, grand comme un bison, se mit à courir faiblement dans ma direction. Instinctivement, je fis un pas en arrière. Je ne le reconnaissais pas et tout cela me mettait mal à l’aise. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Rares étaient les chamans qui venaient m’adresser la parole de leur plein gré. J’étais donc assez méfiante même s’il n’avait rien fait de mal vis-à-vis de moi. « Dasäha'lha'Melerdi, des émissaires sont arrivés ce matin. La nouvelle se répand sur toute l’île. Sur le monde entier surement. » Je déglutissais. Cela devait être important. « Quelle nouvelle ? Que se passe-t-il ? Ai-je fait quelque chose de mal ? » À ma dernière question, sa mâchoire se contracta presque imperceptiblement. Il se retenait de dire quelque chose. Sans doute une phrase pour énoncer que mon Ma’Ahid était la chose la plus terrible que j’avais fait. « Hel’dra, l’Aether de la Conciliation, va bientôt faire son apparition. Elle a choisi un Élu qui conciliera les peuples en son nom. » « Qui est cet Elu ? » demandais-je rapidement. « On ne sait pas encore. » Mes sourcils se fronçait. « Les émissaires n’ont transmis qu’une liste d’Elus potentiels. Votre nom y est inscrit. » Je papillonnais des yeux, incrédule. « Mon nom ? » répétais-je, incertaine d’avoir bien entendu. Le chaman se contenta d’opiner de la tête. C’était invraisemblable. « Puis-je savoir qui sont les autres noms ? » « Vous le saurez bien assez tôt. Je tenais simplement à vous le dire pour que vous vous occupiez de vos devoirs envers l’Aether. » « Que… ? » « Vous avez de nouvelles responsabilités. Nous veillerons sur vous. Ne vous inquiétez pas. » conclut-il avant de tourner rapidement sur lui-même pour prendre son départ.

Un mal de crâne terrible m’assiégea alors. Tandis qu’il s’éloignait, je m’approchais d’un mur pour m’y tenir. Que venait-il de se passer ? Était-ce une blague ? Non, bien sur que non. Les Chamans ne plaisantaient pas avec les Divins. Tout était sérieux. Tout. Que devais-je faire ? Quelles étaient mes nouvelles responsabilités ? Mes conjoints étaient-ils eux aussi concerné par cette nouvelle ? Je me forçais à respirer aussi calmement que possible. J’étais à deux doigts du malaise vagal mais ne voulais pas le tenter. Doucement, je repris ma marche vers ma chambre, tout en continuant de me soutenir au mur. Finalement, je n’allais pas coudre en arrivant à destination mais simplement m’installer sur mon lit et réfléchir à tout cela en silence. Qu’allais-je devenir ?

1484 Mots

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11252
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 07 Aoû 2020, 19:07


Illustration - Inconnu
Les Enfants des Cieux

Cette sensation de voir le sol se dérober sous ses pas lui était désagréable. Mancinia craignait que le précipice ne soit trop large pour pouvoir atteindre l'autre côté, aussi ses oreilles écoutaient, mais son cerveau ne parvenait pas à voir le côté, éventuellement bénéfique, de l'annonce qui venait l'abasourdir. C'était une sorte de main glaciale qui s'emparait de son esprit. L'Humaine avait longuement écouté sa Souveraine débattre de la situation, sa présence en solitaire dans son bureau avait pour but de l'avertir. S'ils n'étaient pas une exception en tant qu'Enfants des Cieux, Isley et Idril étaient également des Élus de l'Aether de la Conciliation. Est-ce que cela confirmerait des relations entre Väaramar et Hel'dra ? Est-ce que les époux, unis, avaient accordés des atouts précieux à certains de leurs héritiers ? Cette importante mise en avant par les Aetheri des Jumeaux était annonciatrice d'un grand destin. Cette nouvelle avait soufflé l'Imprévisible et son humeur ravie en avait pâtie. Elle voyait en cela une cruelle malédiction sur des épaules si innocentes. La Reine lui avait promis un rendez-vous ultérieur pour discuter plus amplement de ses idées de constructions, voyant bien son ébranlement. Elle avait beau être une femme forte, Mancinia restait avant toujours une jeune mère. Elle s'y habituerait rapidement ... mais la nouvelle devait être digérée.

En parcourant les couloirs du Palais, Mancinia comprenait également que cette conversation était un avertissement visant à lui faire comprendre que certaines décisions à leur encontre seraient désormais d'une importance capitale, autant pour leur avenir d'Élus que pour les Humains. Voire des autres peuples. Sérieusement ... Ce n'était que des bébés ! Comment pourraient-ils concilier quoi que ce soit ? Ne devait-elle pas les tenir éloignés de cette folie ? Le pourrait-elle, alors qu'elle visait les plus hauts sommets ? Devait-elle sacrifié ses enfants sur l'autel de son ambition, en les exposant comme des bêtes ou en les utilisant comme marchepied ? Était-elle ce genre de mère pitoyable et affreuse ? Il n'en était absolument pas question ! Il devait exister un autre moyen ! Son pas la conduisait mécaniquement dans sa demeure, reposant ses plans avant de se diriger précipitamment vers la chambre de ces petits êtres qu'elle chérissait tant. En vérité, l'Humaine était terrorisée. Elle ne voulait pas que ses enfants ne soient emmêlés dans des affaires divines, comme leurs aînés l'avait été durant la Guerre des Dieux. Elle ne pourrait pas le supporter s'il leur arrivât quoi que ce fusse. Au-dessus du berceau où ils dormaient, elle posait une main sur ses yeux pour essayer de contenir ses larmes. De tristesse ou de rage, nul ne saurait le dire.



Des Élus d'Hel'dra ?

Neah avait écarquillé les yeux devant la nouvelle qui le clouait sur place. Il avait pris l'habitude de venir à la rencontre de Mancinia quelques soirs par semaine après le travail, s'accordant une heure ou deux de détende en sa compagnie avant de retourner chez les siens. C'était le mieux qu'il puisse faire compte tenu de la situation, mais lors de son arrivée, la mine décomposée de sa partenaire lui avait fait comprendre que quelque chose n'allait pas et elle lui avait tout déballé avant même de le saluer ou de l'inviter à s'asseoir, comme si elle avait attendu tout ce temps pour dire ce qu'elle avait sur le coeur à quelqu'un qui comprendrait. Son inquiétude était claire, la sienne l'était également. Il passait une main sur sa nuque en soupirant.

Nous avons aussi obtenu une liste, mais ... J'étais loin de me douter que les Jumeaux feraient partit des vôtres.

Elle non plus. Jamais. Surtout que cette histoire lui était passée au-dessus de la tête quand des rumeurs étaient nées, après tout, n'était-elle pas une sorte d'Élue de Sympan pour maîtriser un pouvoir malgré son Ma'Ahid ?

Qu'est-ce qu'on va faire ?
Que faire d'autre à part attendre ? Nous ne savons rien et nous ne pouvons rien prévoir de ce qu'il adviendra. Nous savons seulement qu'ils seront amenés à entretenir une sorte d'équilibre entre les peuples et ...
Je ne veux pas que nos enfants aient les mains souillées de sang ! Je veux qu'ils soient libres !

L'Ange eu un froncement de sourcils.

Il n'a jamais été question de guerre.
Ne soit pas naïf, s'il te plaît ! Penses-tu que les Élus de ces raclures démoniaques, ou de ces pourritures de Sorciers, resteront à attendre sagement que les Élus de nos peuples agissent ?

Ils devaient sûrement conspirer à leur perte depuis l'annonce officielle.

Si quelqu'un touche à Isley ou Idril, je te jure que ...

Neah refermait ses bras autour d'elle.

Jamais les Aetheri ont dit que nos enfants devaient combattre, Mancinia. Ce seront des Conciliateurs. Ils seront peut-être de grands Ambassadeurs ou agiront pour le bien des Humains, comme toi ! Tu ne peux pas t'inquiéter de ce que tu ne peux pas contrôler. Respire. Essayons de faire de notre mieux pour les rendre heureux, de les préparer à ce rôle ... C'est probablement la seule chose que les Aetheri nous demandent.

Pour mieux les arracher leurs enfants ensuite ? Dans ses bras, le poing refermé contre sa poitrine, sa fiancée pleurait et cela lui brisait le coeur. Son regard se perdait sur les berceaux ... lui aussi, cette situation ne lui plaisait pas.



Isley nous a répondu ?

La surprise marquait les traits de Mancinia, avant qu'un sourire n'apparaisse. Cette missive lui mettait du baume au coeur en ces temps troubles. Neah l'avait sortie de sa veste et lui avait amenée sans l'ouvrir. Il en saurait le contenu quoi qu'il arrive. D'abord hésitante, l'Humaine fini par la décacheté tandis qu'il lui avait repris le petit Isley des bras, à qui il adressait un sourire attendri. Il grandissait bien et sa nouvelle lubie était de s'amuser avec les boutons de son uniforme, tout en étant prudent sur le fait qu'il ne lui en arrache aucun qu'il pourrait avaler, Neah se retournait vers sa Protégée. Il comprit bien rapidement aux expressions de son visage que le refus avait été marquant. Elle reposait la lettre après lecture avant de mettre sa tête contre le dos de son siège en observant le plafond, le regard vide. Elle avait beau sembler forte, l'Ange savait que ce n'était que de la comédie. Elle ne pouvait, cependant, pas se permettre de pleurer. Si ses yeux étaient rougis, ses patients et son entourage s'en inquiéteraient.

Il a refusé. Il souhaite aussi que nous changions le prénom de notre fils ... Je présume que c'est logique.

Cette réponse négative surprenait à moitié le Capitaine. S'il était lui-même en prise à une certaine déception, un côté plus sournois lui disait que c'était tant mieux. Il n'aurait ainsi aucune raison de tomber sur le Soldat et sa Protégée ... ensemble.

Je suis désolé. C'était une erreur que de te suggérer cela en guise de geste de réconciliation.
Ce n'est rien. J'aurais été ravie qu'il dise oui !

Son sourire trahissait sa tristesse, tandis que son regard retombait sur la lettre.

... Je ne peux que m'en prendre qu'à moi-même de toute manière.

La voir dans cet état à cause d'un autre homme ravivait, malgré lui, sa Jalousie, mais les babillages de son fils disaient à celle-ci d'aller voir ailleurs. Isley l'observait avec concentration, Neah l'embrassait sur le front. Un silence s'installait quelques instants.

Je n'ai pas envoyé le reste des missives que tu as écrites. Je craignais que cela n'empire la situation tant que tu n'avais pas de réponse claire ...
C'était une sage décision. Tu pourras les brûler.

Son air hagard se perdait dans la contemplation extérieure de son bureau.

Personne ne doit savoir, en dehors de nous. Personne.
Ce n'est qu'un refus, cela arrive.
C'est un honneur de s'occuper d'un enfant, répliqua-t-elle. En refuser la responsabilité ne ferait que causer des ennuis.

Les Humains accordaient une très grande importance à certaines traditions et si par sa naissance, Mancinia était moins à cheval sur certaines d'entre elles, ce n'était pas le cas du reste de la Noblesse. Cela ne le dérangeait pas et il doutait que le Soldat Yüerell ne se mette à le crier sur les toits. L'Ange acquiesçait.

Ce n'est pas grave, reprit-t-il. Nous trouverons quelqu'un d'autre. Tu as sûrement des amis à qui nous pourrions les confier.
Probablement, mais c'était avant d'apprendre qu'ils étaient les Élus d'une Aether.

Idril et ... Isley n'étaient plus de potentiels héritiers. Ils étaient des Élus d'Hel'dra.

Malgré nos préceptes, ils sont à part en terme d'héritage. S'il advenait que je disparaisse, une large partie de mes biens et de ma fortune leur serait attribués, mettant en avant leur mission divine de Conciliation. Tu comprends pourquoi je ne peux pas confier leur parrainage à n'importe qui, désormais ?
Tu crains qu'on use d'eux dans la haute société.

C'est une certitude plus qu'une crainte. Les Humains pouvaient être pire que les Vils.

Je peux certainement te conseiller quelques Anges qui ...
Non, c'est trop tard. Jamais ma hiérarchie ne laissera passer ça. Ils auraient tolérés Is ... Le Soldat Yüerell, vu que c'est antérieur à cette annonce, mais son refus nous condamne à une immense prudence. Ce seront des cibles de choix.

Neah l'observait, ses traits étaient marqués de surprise, mais intérieurement, il savait.

Que crois-tu ? Ils veulent avoir un contrôle total sur les Enfants des Cieux. Ce sont des Humains. En qui pouvons-nous réellement avoir confiance si ce n'est nous-mêmes ? Ils ne voulaient pas céder à des étrangers ce bien si précieux, mais nous n'avions pas réellement eu le choix. Nos Jumeaux sont des pierres précieuses. Des diamants bruts à façonner. Et tout ceci est dangereux.

Elle relâchait un soupir.

Isley, souffla-t-elle. ... Nous allons devoir lui trouver un autre prénom.
D'accord, sourit Neah. Mais allons manger d'abord, tu as une mine affreuse.

Mancinia avait rarement des crises, mais les émotions puissantes risquaient de lui en provoqué. Le Soldat Yüerell l'avait reconduite dans cet état lors de leur précédente rencontre et l'Ange ne désirait pas que cela se reproduise. Ils étaient descendus avec une mine sombre, mais la mère de l'Humaine ne le voyait pas vraiment, elle paru surprise de la situation.

Oh, la personne ne souhaitait pas que ton fils porte son nom ?
Je ... Nous nous sommes disputés. C'est moi qui lui aie manqué de respect et j'ai été idiote de proposer cela en guise de réconciliation.
En quoi tes enfants sont responsables de ton comportement ?
Je ...
Et comment vas-tu faire pour justifier ce changement ?
Je dirais simplement que la hiérarchie m'a fait pression pour qu'ils ne portent pas deux prénoms angéliques.
Un nom Humain et un nom de mon peuple conviendront bien pour deux conciliateurs, admit Neah. Nous trouverons quelque chose qui nous plaît.
Ihsan.

Ce nom avait jailli des lèvres de l'Humaine au point que les deux fiancés l'observait, stupéfaits.

J'aurais aimé que mon petit-fils porte ce nom, expliquait Sylvia dans un sourire.
C'est ... parfait, admit Neah. J'aime beaucoup.

Pour une raison inexplicable, ce prénom lui donnait l'impression de grandeur, Mancinia était du même avis.

J'admets que ... C'est tout indiqué !
Il y a une raison particulière à votre préférence ?
C'est l'un de nos ancêtres.
Je l'ignorais ! s'exclama Mancinia, surprise. Vous ne parlez jamais de ...
Ihsan était un médecin. Comme tu le seras.
C'est une profession honorable, alors po ...
Je ne souhaite pas en parler, Mancinia. Concentre-toi sur le futur ... et non sur le passé.

Cette réaction surprenait cette dernière, mais elle ne préférait pas insister. Elle ne se heurterait qu'au mutisme.

Et quant à la décision de leur tuteur ? demanda Sylvia.
... J'attendrais. Je n'ai pas l'intention de disparaître maintenant.
Tu n'as pas intérêt.

Neah avait violemment regardé Mancinia, qui lui avait répondu avec un sourire.



Mancinia envoyait sa missive dans les flammes en l'observant disparaître dans le néant. Peu importait le nombre de fois où elle voulait répondre, ses mots ne parvenaient pas à traduire ses sentiments de manière cohérente. Elle était décidément incapable de communiquer avec les autres et elle se demandait d'où venait ce handicap de plus en plus dévastateur. Neah essayait de se dire qu'il s'agissait d'un reliquat de sa vie nomade, où tout le monde se connaissait et où la familiarité dominait, ainsi que ses habitudes loin de la discipline militaire ou de la Noblesse. Si elle était douée avec les chiffres et la gestion de ses terres ... ses interactions sociales étaient complexes. Elle aimait être de ceux qui étaient amis avec tous, même en sachant que ces derniers vous méprisaient ou se servaient de vous comme pion. Sceller ses sentiments serait-il la solution ? Elle craignait de devenir un être de haine et de colère. Elle savait qu'elle pouvait élever des montagnes pour les siens, tout comme elle pouvait tout anéantir comme un feu incontrôlable. Le temps de réponse et de réflexion d'Isley devait découler des mêmes tourments. Discuter de cette manière creuserait probablement l'écart entre eux, peu importe à quel point elle désirait ne pas le brusquer et peu importe sa bonne volonté, elle risquait seulement de creuser la plaie et de les mettre dans l'embarras. Le temps, peut-être, arrangerait les choses ...

Ihsan.

Son fils continuait de secouer la peluche de Laëth Belegad. Ça la faisait rire.

J'ai des zones d'ombre, dit-elle à son fils. Ça ne t'intriguera pas, toi, de ne pas savoir d'où tu viens ?

Être le fils d'un Aether, certes, mais ce n'était pas comme si ce dernier viendrait lui rendre visite. Elle ne l'espérait pas, d'ailleurs. Elle voulait être sa seule mère et désirait que Neah soit son seul père. Ils étaient parents, ensemble.

Tu auras certainement un avenir éclatant et ton chemin sera complexe ... mais tu pourras compter sur moi. Je te soutiendrais, que tu veuilles servir les tiens ... ou non. Que tu veuilles devenir médecin, soldat ou danseur ... Tu es mon fils. Je t'aime de tout mon coeur.

Son fils mis sa main sur la sienne et serrait quelques-uns de ses doigts avec douceur. Il avait un regard si intense qu'elle en pleurerait presque.

Si ... le Soldat Yüerell ne veut pas de vous, je vous trouverais quelqu'un plus à même de prendre soin de votre avenir au même titre que moi et votre Père. Je vous le promets ...

Parce qu'elle s'était promis de leur donner les moyens de tout faire, mais qu'elle avait besoin d'assurer qu'ils soient soutenus dans leurs projets.

2400 mots


[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III Chriss10
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Ven 07 Aoû 2020, 20:05

[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III J193
By Cris Ortega
Les Enfants des Cieux - Partie III
[Samuel]


« Tu le savais depuis combien de temps, Sam ? » L’homme blond se contentait de hausser les épaules avec nonchalance. « Depuis que je me suis séparée avec Yasmine. » Assis à ses côtés, sur la plage où ils avaient accosté pour fonder Alaitihad, Ali le regardait avec des yeux écarquillés. « Mais cela fait… Des semaines ! Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Je suis ton ami. » Samuel soupira longuement avant de laisser tomber son buste en arrière. Il regardait le ciel qui avait pris des nuances rosées pour prévenir du crépuscule. « Je n’ai pas jugé cela important. Encore un divin qui s’est trompé dans ses papiers, voilà tout. » « Les divins sont trop intelligents pour faire de pareilles erreurs. » Samuel tournait son visage vers l’homme aux yeux vers et aux cheveux châtains. « Ah oui ? Tu m’as bien regardé ? La nouvelle Aether de la Conciliation m’aurait pris comme potentiels élus pour apaiser les tensions entre les peuples et semer la paix à mon passage ? Hum ? » Sa voix était plus haute qu’à l’accoutumée, signe d’un évident sarcasme. Ali, lui, plantait ses yeux sur le visage du blond. Comme ils avaient eu une aventure que Samuel n’assumait pas encore, cela le mit mal à l’aise. Il détourna ses yeux bleus. « Enfin, voyons. C’est forcément une erreur. » finit-il dans un soupir las.

Ali accompagna son soufflement en se laissant lui aussi tomber pour se coucher sur le sable. La journée avait été longue pour l’un et l’autre et leurs muscles étaient douloureux à force de travailler les charpentes. Pendant un temps, ils ne dirent plus rien, se contentant d’admirer les étoiles faire leur apparition dans le ciel qui ne faisait que s’assombrir. « Erreur ou pas, cette nouvelle va te mettre en danger. Tu en as conscience, n’est pas ? » « Hum… » Cela lui rappela vaguement les inquiétudes de Yasmine à son égard. Ils ne s’étaient pas reparlés depuis. Son cœur n’était pas encore prêt. Il n’avait pas pardonné et il en était peut-être de même pour elle. « Ça veut dire quoi ça ? C’est un « Hum » pour dire « oui », ou pour dire « non », ou pour dire « lâche moi la grappe, tu me saoules. » ? » La dernière remarque arracha un sourire au blond. Ali le vit du coin de l’œil. Il leva aussitôt les yeux au ciel, exaspéré par la désinvolture de son ami. « Écoute… Je me fais du souci pour toi. Si cette nouvelle vient d’arriver ici… J’imagine sans mal qu’elle a déjà parcouru cent mille fois les territoires des sorciers ou des démons… ou d’autres grands vilains à qui le mot « Conciliation » ne parle pas du tout… » « Ali… Arrête de t’en faire. La liste de potentiels Élus est particulièrement longue et, comme tu le dis, on est un peu perdue au milieu de nulle part ici. » Samuel haussa les épaules encore une fois. « Je pense que les êtres machiavéliques ont d’autres plans farfelus à mettre au point avant de s’intéresser à mon cas ou venir me localiser ici, par d’autres stratagèmes que la magie puisque la présence des nôtres me protège. Et puis je sais me défendre. Je ne me laisserais pas mourir sans rien dire. » Ali pivota sur le côté pour regarder le blond. « Tu sais, la force n’est pas tout. Un individu intelligent pourrait tout aussi bien causer ta perte. Et tu ne verrais rien venir. » Samuel pivota aussi, un rictus enfantin aux lèvres. « Tu me traites de débile, Ali ? » « Parfaitement, tête de pioche ! » Le blond ria aussitôt, sa tête basculant en arrière. « Mais plus sérieusement, ne prends pas de risque inconsidéré. » « Ali… » soupira Samuel, perdant son sourire et reprenant un visage sérieux. « Je ferais attention mais… mais je ne suis personne. Et je veux le rester. Alors ne t’inquiète pas. Qu’Hel’dra aille se faire… par Haziel, si tu veux mon avis. Je ne compte pas du tout devenir son Élu ou quoi que ce soit. Je ne suis à la botte que de Babelsba. » « Surveille tes mots, Sam. » Le blond souriait doucement. « Que les dieux me foudroient s’ils le veulent. Je n’ai plus rien à perdre. » Il reposa son dos sur le sable. « Ma famille est morte, ma mère adoptive m’a menti toute ma vie et Yasmine… » Il ne continua pas sa phrase. « Oh Sympan ! Quelle cruelle destinée je vis ! Laissez-moi mourir ici et maintenaaaaannt ! » imita Ali avec un ton plus que larmoyant. « Non mais écoutes-toi. La plupart des gens non pas la moitié de ce que tu as. Tu es aussi fort qu’un bœuf, ton nom va être célébré pour avoir aidé à fonder la future cité, d’une curieuse façon tu n’as pas besoin d’un ange gardien pour éviter de vieillir comme un pruneau laissé au soleil, tu es libre de choisir où aller et puis, tu es plutôt beau gosse quand on fait abstraction de cette saleté qui te recouvre. C’est une seconde peau, non ? » « Raaaah ! Tais-toi ! » « Nan mais sérieux, tu m’étonnes que Yasmine ne veuille plus de toi. Tu pues le chacal et tu ressembles à un caca de chien avec toute cette terre. T’es au courant que t’as de la boue collée dans les cheveux, au moins. » « LA FERME, ALI ! » Le ton du blond était enjoué malgré les remarques de son ami. Il savait que ce dernier disait cela sous le ton de la plaisanterie et n’était pas très à cheval sur son physique. Le nom de Yasmine l’avait tout de même piqué un peu mais il le cachait. « Ça y est, t’as fini ? » « Hum… Mouais. Je crois que c’est tout. Enfin, bref, te plains pas ! » « De toute façon quand je le fais je peux toujours compter sur toi et tes compliments pour me remonter le moral, pas vrai, hum ? » « Toujours ! » Samuel levait les yeux au ciel.

« Qu’importe, revenons-en à Hel’dra. » « Quoi ? Mais t’as pas fini de radoter un peu ? On dirait une petite vieille mon pote ! » « Ce n’est pas moi qui radote, c’est toi qui esquives. Sous tous tes muscles tu es un dégonflé en fait. » S’il n’y avait pas eu une certaine ambiguïté entre eux, Samuel se serait s’en doute mis à califourchon sur lui pour le plaquer au sol et le menacer de bagarre s’il ne retirait pas ce qu’il venait de dire. Au lieu de cela, il se replaça juste en position assise. Ali l’imita. « C’est un sujet important. Comment tu comptes agir avec les autres ? » Il parlait des humains présents à Alaitihad. « Comment veux-tu que j’agisse ? Je ne vais rien changer de d’habitude. Ils m’ont déjà dévisagé toute la journée… Crois-moi, je ne vais pas accentuer le fait que j’ai été choisi. » Il imita des guillemets en disant le dernier mot. « Je ne vais rien faire de cette histoire. Hel’dra a bien mal choisi. » « Ou peut-être pas. » Ali traçait des spirales dans le sable avec son index. « Peut-être qu’elle t’envoie un message. » « Un message ? » Samuel haussait les sourcils, l’air dubitatif, presque moqueur. « Ouais. Genre : « Eh toi ! Tu vas te calmer là ! Peut-être que si je te mets dans ma liste tu vas te sentir obligé de ne plus te battre pour un oui ou pour un non. Niark niark niark ! » » Samuel partit dans un rire profond. Instinctivement, il poussa Ali sur le côté. « Hé ! » Celui-ci se vengea et essaya de lui rendre la paraître. Pourtant quand il plaça ses mains sur le blond, celui-ci ne bougea que de quelques centimètres à peine. « Raah ! C’est pas juste ! Va vraiment falloir que je t’accompagne dans tes séances de sport. » Samuel fit une moue moqueuse. « Abandonne tout espoir. Tu n’arriverais pas à me suivre ! » « Comment ça ? Tu aurais le cran de m’abandonner derrière toi, sans aucun scrupule ! MONSTRE ! » Samuel leva les yeux au ciel. « Mais non. Bien sûr que non. Tu t’abandonneras tout seul après avoir fourni le minimum d’effort. » « Ha ! C’est ce que nous verrons, Élu d’Hel’dra ! Demain je cours et fais des pompes avec toi ! » « Si tu veux. »

Samuel avait le sourire aux lèvres. Il regardait l’horizon. Il faisait complètement nuit désormais. Une bourrasque de vent marin souffla dans leur direction. Elle balayait ses cheveux crasseux pendant qu’il fermait les yeux, profitant de l’odeur iodée qui l’accompagnait. Cette odeur… Elle lui rappelait cruellement Aylivæ. Il se demandait si sa mère allait bien. Il lui en voulait toujours mais la blessure dans son cœur commençait à se soigner. Yasmine l’avait aidé à dépasser le stade de la colère. Se sentait-il prêt à pardonner à sa mère ? Peut-être. Il tenait trop à elle pour l’ignorer plus longtemps.

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 07 Aoû 2020, 23:55


Illustration - Shirlero
Les Enfants des Cieux

Mancinia était en train d'attendre le médecin. Il était en retard, mais une urgence semblait le retenir ailleurs. Sans doute ne devrait-elle pas être aussi anxieuse pour une visite de routine, visant à s'assurer que le développement de ses Jumeaux se passait bien. Malgré tout, ses inquiétudes étaient tournées vers sa fille. Celle-ci présentait des symptômes fiévreux depuis quelques temps, sans être grave au point de nécessite une intervention, mais elle désirait savoir si c'était courant ou non. Les praticiens étaient d'ailleurs plus méticuleux à l'égard des Élus, compte tenu de leur statut ayant évolué vers leur dévotion envers les Aetheri et envers les leurs. Même si elle n'approuvait pas cette vision des choses, Mancinia ne voulait prendre aucun risque sur la santé de ses enfants. Sa cadette était une Élue d'Hel'dra, elle avait été malade lors de son arrivée en ces lieux ... qui sait si la maladie ne revenait pas ? Peut-être que son don n'était pas assez puissant pour la chasser et qu'elle risquait de mourir à nouveau ? Cette idée la terrorisait. Ça y est. Son coeur et son esprit s'emballaient dans l'illogisme. Visiblement, c'était courant chez les nouveaux parents. Malgré son expérience en médecine, elle ne cessait d'être inquiète, c'était ainsi. Un bébé ne savait pas s'exprimer correctement, c'était si petit et si fragile ... Comment ne pouvait-elle pas ressentir de sentiments à leur égard ? C'était presque si elle ne tournait pas en rond en lançant des regards insistants vers la porte.

Le médecin arrivât, s'excusant de son retard et, même s'il s'assurait de réalisé chaque examens, elle distinguait bien son envie d'expédier ces derniers. Était-ce à cause d'elle, de son insistance ? Peut-être, ce n'était pas évident d'assurer les suivis avec des personnes inquiètes constamment. Ce dernier estimait que la température était une conséquence d'une chambre mal aérée et d'une mauvaise hydratation, Idril devait donc recevoir plus d'attention que son aîné. La gorge de Mancinia se nouait, elle aurait dû le savoir. Son collègue fini par lui demander si, au cours de ses voyages, elle avait vu des groupes entiers disparaître en raison de la Magie. Cette remarque l'intriguait Elle ne comprit pas tout de suite, on lui expliquât que des enfants étaient apparus ce matin de manière inexplicable sur un chemin non loin du Royaume, certains gravement choqués, alors que les adultes semblait s'être retrouvés en morceaux. Les autorités s'occupaient d'eux. Personne n'osait parler, le choc psychologique avait dû être violent. La Magie ... ce Fléau.



Vous avez une missive venant des Jardins de Jhēn, Marquise.

Mancinia avait relevé la tête de son rapport d'organisation annuel, intriguée, essayant de deviner qui en était l'expéditeur avant de voir l'état du courrier qui semblait abîmé. La lettre avait fait un détour par le marquisat de Nylmord, avant de revenir à Haute-Terre, selon ses directives. Elle la lisait avec un léger sourire, sans réellement être surprise du contenu. Ce manque d'appréhension à son égard la blessât moins que le précédent contenu du même acabit. Peut-être que les choses étaient moins graves que ce qu'elle avait escompté ?

Mademoiselle Belegad m'a tout renvoyé ?
Oui, Marquise.

Monika était visiblement indignée de la réaction de l'Ange, mais la Magicienne laissait ses sentiments de servitude à son encontre dominer sa réaction. L'Humaine avait écornée la réputation de Laëth, elle s'en voulait assez. Peut-être qu'être un monstre insensible serait plus simple ... mais comment apprendrait-elle de ses erreurs ?

Ne sois pas mécontente, Monika. J'ai insisté avec un peu trop d'enthousiasme, mais son refus est compréhensible. Je vais conserver le contenu quelques temps. Qui sait si elle n'en aurait pas besoin ...

Sans doute ne le méritait-elle pas, aux yeux de sa Camériste. Sans doute une douce utopie de croire qu'une Ange élevée chez les Réprouvés avait le Pardon aisé, même une Aile Blanche dans toute sa gentillesse pouvait être rancunier. Alan précisait dans une autre missive que les trois pensionnaires laitières se trouvaient sur le marquisat, comme elle l'aurait voulu. Cela la rassurait, au moins, ces vachettes auraient vues du pays ! Idril se mis alors à gémir dans son berceau, certainement en raison de la faim qui la tenaillait. En l'observant, elle se remémorait les paroles de Neah. Laëth et Priam Belegad étaient aussi des Élus d'Hel'dra. Elle ne l'avait appris que bien tard ... Mais pour le bien de ses enfants, qui seraient peut-être amenés à travailler en leur compagnie, la Marquise devait poursuivre ses efforts sur d'autres fronts. Ce n'était qu'en prouvant sa valeur et sa volonté que, peut-être, elle serait pardonnée.



Mancinia avait saisi Idril de son berceau en distinguant une tâche sombre apparaître sur ses draps. En l'observant avec inquiétude, il lui semblât que l'enfant n'était pas mouillé, ni malade, ce qui contraint sa mère a un violent froncement de sourcils. Qu'est-ce que c'était ? De l'eau ? Non, c'était trop sombre. Sa main dessus avec prudence, la texture ne lui laissait aucun doute. Rien. Est-ce que la fatigue l'emportait sur sa raison ? Un hoquet de surprise lui étranglait la gorge, quand ses yeux se relevaient vers les murs, elle vit des coulées noires grignoter le bois. En reculant pour saisir une lampe à huile, elle distinguait clairement des dessins sanglants. Partout dans la chambre. Elle osait à peine respirer en regardant les lieux où se reposaient innocemment Ihsan et Emelyn. Ça ne semblait pas être d'une agressivité extrême. C'était seulement terrible à observer, son esprit n'en était que d'autant plus terrifié que cela se produisait dans la chambre de petits êtres pour qui elle aurait sacrifiée son existence.

...

Est-ce que les Aetheri la mettaient en garde ? Était-ce parce qu'elle avait brisé une aile de Neah, alors que celles-ci avaient été bénies au cours de la Guerre du Pardon ? Parce qu'elle n'était pas d'accord avec eux ? Parce qu'elle voulait s'éloigner du chemin qu'ils désiraient pour leurs Élus ? Son corps était saisi de tremblements. Elle voulait seulement les aimer, à déraison, certes, mais seulement transmettre tout ce qu'elle pourrait. Les Ténèbres l'avaient envoûtés, un Lien malsain les unissait, le sang semblait ramper dans l'ensemble de la demeure et ... Idril bougeait dans ses bras, comme protestant, envieuse de retourner dans son lit, la ramenant à la raison. Mancinia la serrait dans ses bras. Les Jumeaux était sa réalité. N'osant dormir de la nuit, n'osant bouger en dehors de cette chambre malgré l'arrêt des illusions, Mancinia respirerait mieux en voyant le matin venir, mais lorsque Monika la trouvât à la suite de cette nuit de cauchemars, du sang était apparu entre ses cuisses. Brutalement, l'Humaine craignit d'être maudite, selon les Volontés d'Edel, à ne pas concevoir. Elle était consciente de la baisse de natalité, sans en détenir totalement les tenants et aboutissants. Cette idée de ne pas avoir d'héritiers la paralysait un moment, avant de se ressaisir et de se dire que son heure n'était tout simplement pas venue. Elle avait d'autres héritiers à s'occuper. Ceux des Aetheri. Et ils ne pouvaient pas la maudire d'en prendre soin !



Idril était en train de rouspéter parce que Neah devait retourner au sein de la Compagnie et qu'il essayait de la rendre à sa mère. C'était mission impossible. Elle se débattait, refusait de retourner dans les bras de celle-ci et se mettait à hurler en pleurant de toute les fibres de son être. Encore un peu et Mancinia en aurait été vexée d'être ainsi rejetée ! L'Ange avait donc décidé de la mettre au lit pour éviter que les oreilles de sa bien-aimée ne soient autant abîmées que les cordes vocales de leur fille. Lorsque le sommeil la saisirait, les choses iraient mieux. La chose était ironique, tout de même. La Canine Blanche, si redoutée de ses ennemis, était en train de bercer un bébé avec une douceur inégalée. Sérieusement, les Soldats en uniforme avec des petites gestes tendres étaient vraiment les meilleurs ! Idril émit une exclamation rieuse. Avec une voix pareille ... Idril risquait de devenir une Ambassadrice qui botterait quelques fessiers. Ou qui s'en ficherait de tout, comme elle. Neah finirait vieux avant l'heure si tel était le cas. Un sourire traversait son visage tant Mancinia était admirative de voir l'amour qui les unissait malgré l'absence de lien du sang, comme si Ihsan et Idril leur avait été destiné. Comme si Väaramar leur disait qu'ils n'avaient rien à craindre et qu'ils seraient de bons parents. Elle rit intérieurement. Encore faudrait-il que son Ange succombe à la tentation de venir la déposséder de sa virginité ! L'idée lui plaisait bien, à elle, mais le Capitaine était hermétique à ses assauts. Il la taquinait en entrant dans ses petites allusions, n'hésitant pas à lui en parler ouvertement, mais il était résistant à cette luxure et si Neah avait des envies, il parvenait à se contrôler. Ce n'était pas un Vertueux pour rien.

Mancinia voyait sa fille lutter contre le sommeil, tandis qu'elle regardait Ihsan endormi avec Emelyn. Son regard trahissait ses pensées, car son Gardien vint saisir ses lèvres en la plaquant contre le mur lorsque leur fille fût reposée dans son lit. Elle savait que malgré tout, il s'en irait plutôt que de céder à leurs pulsions. Presque une année depuis leurs fiançailles. Même si les sentiments y étaient, même si rien ne leur faisait obstacle, il y avait toujours un énième empêchement. Pouvaient-ils prévoir une cérémonie quand l'un ou l'autre pouvait être catapulté les Aetheri savaient où ? Courir pour une Coupe des Nations, une reconquête ou des devoirs prenants ... Ça devenait assez pesant. L'Ange soufflait quelques mots d'amour avant de s'en aller, la laissant en bonne compagnie, ce qui ne l'empêchât pas de se sentir seule. Si Mancinia était la fierté incarnée quant à son appartenance aux Humains, de temps en temps, elle désirait être une Ange uniquement pour rester aux côtés de Neah. Si cela avait été le cas, peut-être n'auraient-ils pas connus toutes ces péripéties ensemble ? Comment savoir ? Peut-être que le Destin les aurait réunis ensemble. Aurait-elle été une Joaillière ? Aurait-elle intégrée Yüerell en tant que Médecin ? Aurait-elle assurée une partie de l'agriculture en soutien de l'effort de guerre ? L'idée la séduisait assez pour la fantasmer de temps en temps. Mancinia aimait Neah dans la démesure. C'était difficile de contrôler cet aspect de ses sentiments, même si le temps les rendait plus sereins.

Certaines femmes n'avaient pas sa chance. Emelyn dormait paisiblement en compagnie d'Ihsan. Ils étaient devenus très proches ces derniers temps, notamment quand elle avait subtilisée sa peluche favorite et qu'il s'était mis à pleurer. Mancinia les avait regardés pendant que la rousse se retournait vers elle ... avant de rendre l'objet de la discorde, visiblement perplexe devant ses pleurs. Ihsan avait cessé immédiatement de pleurer, avant de taper sur l'épaule de sa soeur. En langage des bébés, cela devait sûrement une signification particulière. Mancinia observait la broche de laiton aux ailes déployées qui avait été mise dans le couffin d'Emelyn. L'Humaine l'avait conservée, pour lorsque sa fille serait plus grande. Cela servirait peut-être d'indice, ou de preuve, si celle-ci voulait retrouver sa mère biologique. Mancinia eut brusquement un sursaut de conscience. Elle se souvenait de Tareb Raheb. De ce qu'il avait dessiné durant sa boucherie macabre. C'était un Papillon.

2305 mots


[Événement - Humains & Élus d'Hel'dra] Les Enfants des Cieux - Partie III Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Jämiel Arcesi
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◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
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Jämiel Arcesi
Ven 07 Aoû 2020, 23:58

Wild Rose par Jesus Casado
Les Enfants des Cieux - III

Jämiel quitta la demeure, violon en main, pour se diriger d'un air contrarié vers la lutherie de Áedán. Cela faisait quelques jours que l'une des cordes de l'instrument avait sauté le rendant ainsi inutilisable, à son grand dam. Il n'avait cependant encore jamais pu trouver le temps de remédier à ce problème, aussi agaçant soit-il. Alors, à l'instant même où ce temps lui fut offert, ce fut-là la première chose qu'il fît, trouver le luthier afin qu'il s'occupe de remettre à neuf l'instrument. « Bonjour monsieur Seysyll. » - « L'Isemssith Arcesi. Qu'est ce que je peux pour vous ? » fit le luthier à l'autre bout de la boutique de sa voix rêche en guise de salutations. Jämiel s'avança et posa l'instrument sur le comptoir duquel l'Alfar s'approcha à son tour. « J'ai une corde qui a sauté. Il m'en faudrait une nouvelle. » L'artisan se saisit de l'instrument qu'il observa sous tout les angles. « En effet c'est gênant. Remarque, vous pouvez peut-être lancer un nouveau style musical de cette façon. » - « Avec une gamme en moins ? Je ne pense pas remporter un franc succès. ». Un sourire en coin prit naissance sur les lèvres du luthier. « Je vais vous réparer ça. ». Le Sarethi suivi du regard l'homme  qui s'éloignait avec le violon pour s'installer sur son plan de travail et le remettre en état. « Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que la corde lâche ainsi. C'est du costaud pourtant. ». Il le savait. L'instrument avait été sculpté de ses mains et il l'avait vu dès lors que Jämiel le lui avait confié. « Pas grand chose. J'ai joué avec, c'est tout. » - « Ce n'est pas un hochet. Ça ne se secoue pas dans tout les sens, vous en êtes conscient je l'espère ? » rétorquait Áedán d'un air sévère. « Évidemment qu'est-ce que vous pouvez croire. Quand je disais "jouer" je parlais musicalement. Je faisais mes gammes. » répondait le Sarethi en roulant des yeux. Un nouveau rictus marqua les lèvres du luthier. Bien sûr qu'il se doutait que c'était lors d'un jeu artistique. Les mots pouvaient être si facilement détournés. Toutefois, il se demandait tout de même à quel point l'Arcesi usait de l'instrument pour venir à en user les cordes à ce point. Car, ce qu'il ignorait, c'était qu'il n'y avait pas que la corde cassée à changer. À l'évidence, ça n'avait pas été une vente inutile. Aussi bichonna-t-il plus le violon que ne l'avait demandé le jeune Alfar. « C'est vrai dites-moi ? » reprit celui-ci en attendant de finir son affaire. « Quoi donc ? » répondit Jämiel d'un air méfiant. Il n'aimait pas ce genre de questions. Elles allaient toujours de paires avec les ragots. Et si on lui demandait confirmation, c'était que lui, sa famille ou quelqu'un qu'il connaissait suffisamment bien pour qu'on puisse les lier était au centre de cette rumeur. Ce qui n'était que rarement de bonne augure. « Vous n'avez pas entendu ? C'est curieux alors qu'il paraît que le monde entier tremble à cause de ça. » - « Régulièrement des nouvelles font trembler le monde. Une fois ce fut des halos mystérieux, une autre des morceaux de cadavres que l'on  pouvait trouver au premier coin de rue, ou encore des Anges que les Démons libèrent sans raisons apparentes. ». Áedán laissa échapper un rire bref. « En effet, le répis est un luxe pour cette terre. ». Il marqua un temps, celui qui lui fût nécessaire pour aller récupérer un pot de cire. « Non, je parlais ici de cette "liste" de nom qui s'est mise à circuler. Ces "Élus" de la Conciliation. » - « Oh. Ça. ». Ça. Les Élus d'Hel'dra.  « Oui, évidemment que j'en ai entendu parlé. Je n'entends d'ailleurs plus parler que de ça depuis que cette liste circule sur Mornînhgardh. » ajouta le Sarethi en laissant glisser ses doigts le long d'une ligne d'un violon exposé. « C'est qu'il en paraîtrait presque blasé en plus. » retorquait le luthier, sur un ton mêlant la moquerie et l'agacement. « Le garçon est nommé potentiel Monarque Unique, et il est déjà irrité de la conversation des autres. » - « Mais... ». Bien sûr que non. Cet homme était irritant, certes, mais non pas pour sa conversation mais bien pour sa mauvaise manie à déformer les propos à sa convenance. « Ce n'est pas ce que j'ai dis. » répondit Jämiel courroucé. « Je dis juste que c'est un sujet redondant en ce moment puisque tout le monde en parle, et qu'il l'est d'autant plus quand je suis dans les environs puisque je fais parti de ces "Élus" apparemment. » - « Et le violoniste en a assez de faire parler de lui ? » - « C'est surtout que j'ai l'impression de n'être que comme ces perroquets qui ne savent que répéter quelques phrases en boucle. » répliqua l'étudiant dans un soupir comme un rictus vint étirer la commissure des lèvres de Áedán alors qu'il revint vers l'Arcesi avec un violon qui semblât comme neuf en main. Ce dernier s'en saisit pour observer le travail qui fût fait dessus et ajouta « En vérité, c'est des plus tentant de s'imaginer dominer le monde. Mais j'y suis bien loin alors ça ne restera qu'un rêve actuellement. D'autant que cette déesse n'existe même pas. ». Et il n'avait pas confiance en un trône qui n'était béni d'aucune divinité quand toutes les autres couronnes étaient sous la protection d'au moins un Aether. « Merci. Je repasserai probablement d'ici peu. » dit-il en posant quelques pièces sur le comptoir. « Bonne chance. Certains seront intransigeant et n'attendrons probablement pas de voir quels Élus Alfars s'élèvent et lesquels sont des échecs ambulants. ». Jämiel fronça des sourcils. Il n'y avait aucune histoire de chance ici. Seulement de l'attention et un combat plus intense. Car, de toute manière, il ne comptait pas faire partie des perdants. Mais le Luthier n'avait pas totalement tort dans ses propos. Depuis que les noms des Élus de cette déesse à venir avaient commencé à circuler, un vent nouveau avait commencé à souffler sur l'Arbre Roi, la forêt dont il était le cœur et la ville protégée par cette végétation dense et sauvage. Il y avait la colère, l'indignation, l'interrogation et l'ambition, plus ardente encore. D'où cette Aether, qui n'existait même pas encore apparemment, se permettait une telle fantaisie ? Comment des êtres qui n'avaient pas même fait encore leurs preuves pouvaient être désignés comme futur Souverain Suprême ? Dothasi laisserait-elle réellement ses fils et ses filles être asservis par une sous-race ? Ou les Élus Alfars étaient justement guidés par la main de leur protectrice pour assujettir le monde ? Et nombre de questions encore sans réponses actuellement allaient croissant. Pourtant la Hiérarchie avait commencé à discuter du cas de ces Élus  dès l'instant où leur existence était parvenue à leurs oreilles. En bien où en mal, ils évolueraient de toute manière au sein de leur société. Autant chercher de quelle façon tirer au mieux partie de la situation.

Jämiel penchait la tête sur le côté, fixant la poupée qui se trouvait sur la petite table de l'entrée. Ça ne faisait pas la première fois qu'il la retrouvait à un endroit totalement différent du premier où il l'avait installé. En soi, il y avait là quelque chose d'inquiétant. Cela aurait pu l'inquiéter donc, s'il ne vivait pas cerné d'une forêt qui voulait la mort du moindre individu qui s'y aventurait sans précaution. Ou qu'il ne s'était pas retrouvé dans une zone de conflit à subir les guérillas angélique sur une île perdue alors qu'il n'était qu'à son premier cycle d'étude. Ou encore qu'il n'avait pas goûté au Mal à l'état pur en cédant à la curiosité et usant du bijou. En résumé, il était intrigué par cette poupée qui se mouvait, mais pas effrayé. Il y avait pire qui sévissait sur ces terres. « Qu'est-ce que tu es ? ». Un être de ce que l'on appelait "race parasite" ? Une poupée animée par magie ? Dans les deux cas il valait mieux se méfier. Il ignorait toujours de quelle façon elle s'était retrouvée ici et elle ne semblait pas prête à partir. Qui plus est, quelque chose lui disait que ce serait une bien mauvaise idée de la mettre dehors ou aux ordures ou lui faire subir n'importe quel autre sort visant à s'en débarrasser. « Jämiel. Peux-tu venir quelques instants s'il-te-plaît ? » Le Sarethi se tourna en direction de la douce voix de sa mère qui lui faisait signe de la suivre. Il avait une idée du sujet qu'elle voudrait aborder. Ils n'en avaient pas encore parlé, de son nouveau statut d'Elu d'Hel'Dra. Avec Líadan non-plus. Aussi supposa-t-il que celui-ci fut présent pour la discussion à venir. Pourtant il l'a suivi et s'assit en sa compagnie. Et celle de Líadan également. C'était étrange comme il y avait quelque chose dans la voix de sa mère qui donnait à l'écouter et ne pas la contre-dire. Le Sarethi se demandait parfois pourquoi Dothasi l'avait envoyé dans le Lotus Rouge et non le Lys Noir. « Qu'est ce qu'il se passe ? » commença-t-il. « Tu n'as pas une idée ? » reprit la Déléis. Jämiel haussa des épaules. « Une petite. » - « Qu'est ce que tu comptes faire ? » lui fit cette fois Líadan. Ce fut à peine si Jämiel se tourna vers son paternel. « M'en sortir avec mes études. Obtenir mon Anoraë pour savoir ce à quoi me destine Dothasi. Ça me paraît un bon début. ». Un sourire naquit sur les lèvres de l'universitaire. Son fils avait raison de ne pas déjà viser le trône. Rien n'était certain pour les Sarethi. Comme il l'avait dit, pour réussir à atteindre les plus hautes strates de la société Alfar, il devait avoir fait ses preuves en tant qu'étudiant et montrer qu'il avait été des plus assidus par l'obtention de ce diplôme, puis avoir obtenu la bénédiction de Dothasi et rejoindre l'ordre indiqué par celle-ci. Sans l'une de ces conditions, Élu ou pas, il resterai bloqué à Mornînhgardh. Pourtant il insista. Il voulait voir à quel point Jämiel rêvait en grand - il savait qu'il avait plus d'ambitions que son aîné, mais le Sarethi n'avait jamais fait part de cette dernière - et de quelle façon ce statut d'Elu de la Conciliation avait pu impacter l'esprit de du jeune Alfar. « Et après ? Imagine-toi tes diplômes en main et ton Anoraë obtenu. Que ferais-tu ? » l'interrogea-t-il en croisant ses mains devant son visage. Ailill passait son regard, un mélange étrange de sévérité et de douceur, de son époux à son fils, silencieuse mais attentive à la moindre parole. Jämiel resta un instant sans rien dire. « Tout dépendra de l'Ordre dans lequel je me trouverai. » Le jeune Arcesi vit l'équivalent d'un éclair passer dans le regard de son paternel. Il se rendait compte que ses non-réponse commençaient à l'irriter. Il s'enfonça dans le fauteuil, sans détourner le regard cependant. Il put alors voir un rictus en coin s'afficher à la commissure des lèvres de son géniteur qui se redressa à son tour. « Oublions un instant les Ordres. Je te parle ici de tes projets personnels. De ce que tu veux faire et devenir. De tes rêves et tes envies. Te contentera-tu de partager ta passion au monde où en usera-tu pour te faire inviter aux plus grandes tables ? Te limitera-tu à quelques cadeaux de moindre qualité pour Bellone ou cherche-tu à lui offrir la plus belle des pierres ? Te satisfera-tu de faire simplement partie d'une liste ou voudra-tu en être le maître incontesté ? ». Jämiel lui jeta un regard en biais. Enfin les y voilà. Enfin il avait fini de tourner autour du pot. Enfin il avait évoqué le sujet des Élus. Jämiel exhala un souffle. « On ne dirait peut-être pas mais j'ai un minimum de sens de la préservation. ». Si si, c'est vrai. Il marqua un temps, ancrant ses prunelles dans celles de Líadan, les deux se fixant en chien de faïence. « Je vous répondrai quand on ne sera plus sur des "si". Là j'ai à faire, je dois retrouver Rohán. Je peux y aller ? ». L'universitaire fit un signe de main à son fils, approuvant sa demande, comme il laissa échapper un soupir de dépit, comprenant qu'il n'obtiendrai aucune véritable réponse, peu importait à quelle point il pousserait l'interrogatoire.

Jämiel quitta rapidement la demeure, sac sur l'épaule, jetant un dernier regard à la poupée qui semblait l'observer, la conversation tournant en boucle dans son esprit tandis qu'il prenait le chemin de l'habitation du Drielsha. Il ignorait encore la position de l'Amarante vis-à-vis des Élus d'Hel'dra. Il ignorait si ces Élus, notamment ceux se laissant porter avec trop de facilité par l'idée de devenir maître du monde, ne risquaient pas leur peau en allant se faire évincer pour éviter tout risque de voler quelques couronnes que ce fût. Oh, bien sûr qu'il y songeait, qu'il faisait parti de ceux s'étant laissé séduire par cette idée. Mais pour cette raison, il n'avait rien à dire. Ni maintenant, ni même plus tard. De toute façon, il n'aurai besoin de l'évoquer à personne. Un Alfar qui entame sa course au pouvoir ne s'arrête qu'une fois sur le trône, et même là il ne peut se permettre de se relâcher.  Alors, lorsque celui-ci peut aller encore au-delà de la couronne d'amarante, il ne se privera pas de chercher à s'en saisir. Du moins, c'était le cas de Jämiel. Il n'avait pas fini ses études ni n'avait subi le jugement de la Grande Dothasi, certes. Il ne pouvait dire exactement de quoi ses lendemains seront faits. Mais il savait parfaitement comment il avait envie qu'ils soient construits. Lorsque le jeune Arcesi rejoint le Drielsha, ce dernier vit immédiatement qu'il était parti de chez lui dans de mauvaises conditions. « Ton père, c'est ça ? » interrogea Rohán tandis qu'ils s'enfermaient dans le salon. « Aucune importance. C'était une discussion sans intérêt. » - « Si tu le dis. ». Inutile de questionner davantage. Il avait fini par comprendre les sous-texte qui pouvaient parfois se trouver derrière les mots de l'Arcesi. « À combien on en était ? » reprit-il en installant le Hagydz. « Tu veux quelle vérité ? » répondit Jämiel, moqueur. Un sourire en coin prit naissance sur les lèvres de Rohán.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




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