Musique

Erza se déplaça sur la droite pour éviter le coup de son adversaire. Son poing frappa l’homme à la tempe alors qu’un sourire carnassier vint se figer sur son visage. « Tous les mêmes ! » lança-t-elle, des paroles qui ressemblaient d’ailleurs plus à un rugissement qu’autre chose. Elle était heureuse de pouvoir casser la gueule à ce Sorcier. Elle détestait les Sorciers. Pourquoi ? Par principe. Ce qui était fourbe et malveillant l’agaçait. Elle acceptait les maléfiques – après tout, elle avait un côté démoniaque – mais elle partait du principe que l’honnêteté était une valeur fondamentale du mal. Ceux qui se dissimulaient dans l’ombre n’étaient que des merdes. Celui-ci allait sans doute faire dans son froque si elle continuait son manège assez longtemps. Personne ne le soutenait ici. Il était actuellement entouré de Réprouvés qui n’avaient que son nom aux lèvres. C’était ça d’être un putain d’espion et de se faire chopper comme une sous-race. Il ne fallait pas s’étonner du retour de bâton.

Finalement, elle avait bien fait d’aller faire un tour du côté de Sceptelinôst. Elle réfléchissait à la suite des opérations. Monter la hiérarchie du Léviathan la faisait chier, même si elle y aimait l’ambiance. Elle n’était pas idiote. Elle savait que les Réprouvés de Stenfek – ses chiens d’hypocrites – complotaient dans son dos. Ils l’emmerdaient un peu plus à chaque rapport qu’elle recevait. Elle aurait bien attaqué Räk avec des alliés bien choisis mais elle savait que l’Empereur ne pouvait être défait ainsi. À vrai dire, mener un combat contre le Léviathan était aussi fou que suicidaire. Il y avait là-bas des forces qui dépassaient l’entendement. L’envisager l’excitait tellement… Pourtant, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle n’allait pas mener ses hommes à la mort pour le simple plaisir d’un combat épique. Non. Elle devait prendre le pouvoir en respectant les règles. Elle n’aimait pas respecter les règles, ça la mettait d’une humeur de bicorne. Et quand elle était d’une humeur de bicorne…

Sa hache finit par fendre le crâne du Sorcier en deux. Voilà ce qu’il se passait. Elle ricana brièvement mais grimaça lorsqu’elle se dit qu’elle allait devoir dépouiller son arme du sang de ce bouseux. Elle se méfiait de ces Mages Noirs à la con. Ils étaient capables de s’auto-empoisonner pour être certains de faire encore des saloperies après la mort. « Qui est en charge de l’espionnage chez ces pourritures ? » demanda-t-elle en s’accroupissant à côté du cadavre pour le fouiller. Il y avait toujours plein d’objets étranges à récupérer sur les Sorciers, à croire qu’ils se rendaient tous à une brocante pour essayer de faire fortune. Erza attrapa un livre d’un air peu intéressé et l’envoya derrière son épaule. Elle doutait qu’un des Réprouvés présents souhaitent apprendre des sortilèges mais, comme elle n’en voulait pas, il serait à celui qui le voudrait. Ça pouvait sans doute se vendre, un peu comme tout. Ses doigts finirent par tomber sur un cube en acier. « Hum… » Pendant qu’elle réfléchissait, la réponse lui vint. « L’homme, ou la femme, en charge de l’espionnage est le Chancelier Kamtiel. Ça ne t’avancera pas plus, Dovahkiin. Son identité n’est pas connue. » Erza fit signe à la foule de se reculer. Elle lança le cube par terre et une porte apparut de nulle part. Les Réprouvés n’aimaient pas la magie hormis ceux de Stenfek. À Sceptelinôst, elle était employée, mais avec parcimonie. La Lionne s’avança vers le battant en bois, attrapa la poignée et tira. Un escalier descendait vers ce qui ressemblait à s’y méprendre à une cave. Ça puait les corps décomposés. Elle eut une idée.

« On va écrire une petite lettre. » fit-elle. Le message fut compris et on lui apporta de quoi écrire. Les Sorciers étaient des gens comme ça, des gens chiants pour qui le courrier était important et devait commencer par « Cher Machin » et finir par « Bien cordialement ». Elle était certaine que le Kamquelquechose ne comprendrait pas si elle lui envoyait juste quelques morceaux de son espion. Elle prit donc le nécessaire et se mit à l’écriture. Ce n’était ni beau ni aérien. Elle écrivait comme elle maniait la hache. « Comment ça s’écrit, Kamtruc ? Quelle idée d’avoir des noms à coucher avec un Ange… » « Kamtiel. K. A. M. T. I. E. L » « Merci. Je paye ma tournée après. »

Cher Monsieur Kamtiel. Si je trouve encore l’un de vos espions sur mes terres, ce sera votre corps que je découperai en plusieurs morceaux. Je suis sûre que les enfants seront heureux d’avoir des colliers composés de vos os. Ça ne fera pas très viril puisque vous êtes un Sorcier mais, justement, ça leur montrera tout ce qu’il ne vaut mieux pas devenir. Amicalement, cordialement, passez une bonne journée (et tout ça). Erza Taiji Stark. La Dovahkiin.

PS : Les Sorciers ça pue.

Elle fourra la lettre dans la poche de la chemise du Sorcier, coupa quelques morceaux de chair dans un bruit sec et balança le tout par la porte avant de récupérer le cube en acier. « Trouvez-moi un Sorcier et donnez-lui le cube. Si sa tête ne vous revient pas, butez-le et trouvez en un autre. »

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Cadeau pour Nostradamus: