Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 1017
◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
 | | Mar 26 Nov 2019 - 16:22 | |
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Partenaire : Solo
Intrigue : Après avoir envoyé une lettre concernant les Anges qui ne se font plus déchoir, Adam rencontre Baraquiel dans un restaurant afin de discuter de ses motivations à prendre des responsabilités sur la question.
Madame, Monsieur,
C’est en toute modestie que je vous écris aujourd’hui pour vous proposer mes services concernant un sujet d’une grande importance pour notre peuple. J’ai récemment démissionné de mon poste de professeur à Basphel, école prestigieuse dans laquelle je donnerais tout de même, à l’avenir, quelques conférences. Après des siècles au sein des îles suspendues, j’ai décidé d’évoluer afin de me tourner vers notre race. Je me sens prêt à aider et, je l’espère, à pouvoir accéder à quelques responsabilités.
Comme vous le savez très bien, la situation des Déchus est bonne. Avalon est une ville prospère dans laquelle il fait bon vivre et les institutions sont adaptées à notre mode d’existence pour permettre un suivi adéquat des jeunes Déchus qui ne maîtrisent pas encore leur péché. Cependant, les relations avec les Anges semblent au point mort et ces derniers empêchent les pécheurs de connaître la déchéance. À force de réfléchir à la question, je me suis demandé s’il ne serait pas envisageable de créer une alliance avec les Réprouvés pour qu’ils envoient leurs enfants angéliques aux Jardins de Jhen afin d’espionner ceux qui y vivent. Il y a très peu de documentation sur l’Agbara et la façon dont sont traités les pécheurs pour être remis dans le droit chemin et ce constat m’effraie. Nous sommes actuellement bien plus puissants que les Anges et nous pourrions sans doute envisager, après une étude approfondie de la situation, de libérer ceux qui devraient normalement être déchus. La couleur de leurs ailes ne seraient pas noircies tant que les Anges refusent d’y procéder mais, au moins, ils pourraient vivre parmi leur véritable peuple.
Je me doute que vous avez déjà dû vous pencher sur la question, avec des moyens plus étendus que les miens. Sans doute mes mots vous paraîtront-ils bien simplets et sans doute avez-vous déjà mis en œuvre de telles opérations. Quoi qu’il en soit, j’aimerais vous prouver ma loyauté envers notre peuple en participant activement aux avancées sur le sujet si vous me le permettez.
Cordialement.
Adam Pendragon
Monsieur Pendragon,
Après étude de votre lettre par les instances gouvernementales, je vous propose de nous rencontrer d’ici cinq jours au restaurant L’envie d’avoir envie à Avalon pour discuter plus amplement de vos motivations.
Bien cordialement.
Sony Sonersson, Baraquiel.
Le jour venu, je sortis de chez moi. Ça m’avait fait bizarre de remettre les pieds dans mon appartement d’Avalon. Ordinairement, je n’y étais que pour les vacances scolaires, quand je ne passais pas tout mon temps libre à Basphel. Il m’arrivait aussi d’y faire quelques escales pour les cérémonies. Il ne comportait que le strict minimum et, après plusieurs jours à en arpenter les coins et les recoins, je m’étais fais la réflexion que je pourrais déménager et le louer. J’avais passé quelques jours à prospecter dans l’objectif de trouver une maison, bien plus grande, avec un jardin de préférence. J’avais un mode de vie simple. Personne dans mon entourage ne connaissait l’état de mon compte en banque et rien sur moi ne laissait penser que j’étais riche. Ça m’allait.
Dans mes recherches, j’avais eu un coup de cœur pour une maison dans les quartiers calmes d’Avalon, loin des bordels et autres commerces de cet acabit. Il me fallait un endroit confortable pour pouvoir élever Ikar, à l’abris des commérages et des zones à scandales. Dans le jardin de cette demeure, il y avait un étang et je m’étais dit que ce serait idéal pour que mon fils puisse être en contact permanent avec l’eau. Il était encore petit mais je voyais bien qu’il en avait un besoin vital. Je ne devais cependant pas me précipiter. Mon rendez-vous d’aujourd’hui passait avant tout et déterminerait sans doute beaucoup de choses.
Sony Sonersson s’était montré bref, ce qui ne me rassurait pas. J’avais néanmoins conscience que s’il voulait me rencontrer, c’était déjà une bonne chose. Je ne m’étais pas non plus attendu à recevoir une lettre du Vincide de l’Envie en personne. Non, c’était vraiment une bonne nouvelle. Il n’y avait pas de doute possible. Il n’aurait pas pris la peine de se déplacer pour uniquement me signaler qu’il valait mieux que je reste sagement chez moi et que je laisse faire les grandes personnes. Je souris à cette pensée. Ce n’était pas si facile à vivre de mettre son passé de côté pour lui substituer un futur incertain. Je doutais un peu de temps en temps sur ma capacité à prendre de vraies responsabilités. Ce serait très différent de mon rôle de professeur. Si je venais à avoir un poids quelconque dans la problématique que j’avais énoncée dans ma lettre, ce ne serait pas quelques élèves qui attendraient après moi mais un peuple entier. J’exagérais sans doute mais c’était ainsi que je le ressentais. Si l’on m’envoyait en mission quelque part, il vaudrait sans doute mieux que je ne couche pas avec les femmes que je croiserais sur ma route… à moins que ça ne puisse servir aux négociations ? Le sexe était une variable puissante, je m’en étais rendu compte à plusieurs reprises, surtout lorsque mes conquêtes me racontaient leurs histoires. L’une d’elle tenait son mari que par ça, un homme pourtant riche et influent. Il aimait trop son corps pour se passer d’elle et lui accordait des faveurs qui dépassaient l’entendement. Elle avait sans doute fabulé un peu, en y repensant. Je n’étais pas spécialement regardant sur la véracité des propos tenus par les femmes que je m’étais dans mon lit.
Sony : « Adam Pendragon. Je vous en prie, installez-vous. »
L’homme était tel que je l’imaginais. J’avais entendu des bruits sur lui et son allure impeccable. Il était le mari de la Vincide de la Gourmandise et il était inutile de se pencher sur la question de savoir comment un tel couple pouvait fonctionner. Il devait contrôler son péché à la perfection, vu son âge et son rang.
Sans tarder, j’obéis, constatant qu’il avait déjà commandé plusieurs plats.
Sony : « Le restaurant est réputé pour permettre à ses clients de goûter un peu de tout. Ça évite les frustrations et ça permet aussi de se restreindre dans la quantité, sauf pour les Gourmands qui ne savent pas s’arrêter… »
Il l’avait dit en jetant un coup d’œil à la table d’à côté où une femme était en train de manger, seule, entourée de dizaine d’assiettes. Son ventre était dilaté et son haut commençait à réellement la serrer. Je souris. Je n’étais personne pour juger.
Sony : « J’ai été vérifier l’état de votre casier judiciaire. Vos faits sont assez anciens mais pourriez-vous me dire ce que vous vouliez faire avec la chienne de votre voisine ? »
Je me raclai la gorge, soudainement mal à l’aise.
Adam : « Je pensais vraiment que c’était une Eversha. Pour ma défense, elle avait un comportement très étrange pour un animal. »
Il s’était avéré que ce n’était pas une Eversha et que j’avais dû payer une amende pour tentative de viol. J’étais un Corvus à l’époque. Les faits remontaient à quelques siècles maintenant.
Sony : « Parfois c’est trompeur, c’est vrai. »
Il ne souriait pas mais son ton laissait plus supposer qu’il m’avait posé la question pour évaluer ma réaction plutôt que parce qu’il avait envie de savoir ce qu’il s’était passé. Il me fit signe de commencer à manger, tranquillement.
Sony : « Pour parler de ce qui nous intéresse, votre lettre a cheminé au sein de l’administration, jusqu’à moi. Vous avez raison au sujet des Anges qui ne peuvent plus connaître la déchéance. C’est un problème qu’il nous faut aborder avec beaucoup de tact. Les Magiciens sont nos alliés mais nous ne pouvons pas leur demander de régler le souci que nous avons avec le gouvernement angélique. Cette question des enfants de Réprouvés revient fréquemment. C’est inutile de songer que ceux de Bouton d’Or accepteront de coopérer. Malgré notre entente, nous pensons que si le sujet était abordé, nous pourrions nous retrouver sur un terrain glissant. »
Je l’écoutais, en oubliant de manger.
Sony : « Stenfek semble beaucoup plus abordable. Les stratèges politiques y résident et c’est avec eux que nous envisageons de parler. Votre lettre tombe bien puisque nous nous apprêtions à entrer en pourparlers avec eux. Les informations recueillis par leurs enfants pourraient être utiles aux Réprouvés également. Ce serait un accord où tout le monde aurait à y gagner et il a le mérite de ne pas dégrader encore davantage la position des Anges. Ce serait simplement de l’espionnage interne dans un premier temps. Nous avons déjà quelques espions mais rien qui nous permette d’entrer réellement dans le cœur des camps. Nous savons qu’il s’y passe des choses horribles mais ils sont bien gardés, physiquement et magiquement. »
Je le regardais, n’arrivant pas à assimiler le fait qu’il me parlait aussi librement de tout ceci. Après tout, il ne me connaissait pas tant que ça. Il aurait pu être méfiant à mon égard. Il ne semblait pas l’être.
Sony : « Si vous voulez faire des choses pour votre peuple, je peux vous proposer de vous joindre au groupe diplomatique qui partira à Stenfek, dans un premier temps. L’objectif est de trouver un accord. Comme la bonne mise en œuvre de la stratégie repose surtout sur les Réprouvés et leurs enfants, il nous faut nous montrer indispensables ou, au moins, arriver avec quelque chose à proposer de notre côté. Ce sera risqué pour les Anges qui iront aux Jardins de Jhen en tant qu’espions. S’ils se font repérer, les choses se termineront mal et c’est un risque que nous devons limiter car il pourrait déclencher une guerre. »
Adam : « Vous avez pensé à maquiller notre nature ? »
Sony : « Oui. Ça reste compliqué. Il faudrait des Déchus qui maîtrisent leur péché mais pas que. Pour pouvoir prétendre investir la société angélique sans se faire repérer, il faut aussi réussir à contrôler une magie équivalente et à se plonger dans les Vertus. Ce n’est pas évident pour nous, sans parler des modifications physiques qu’il faudra maintenir de jour comme de nuit. »
Il me regardait. Il était plutôt impressionnant. Il ne paraissait pas méchant, simplement neutre. Il prenait les choses à cœur et ça se voyait, ne préférant sans doute pas se précipiter.
Sony : « Nous pensions que les choses évolueraient avec la mort de la précédente reine mais il n’en est rien. La situation en est au point mort et elle commence à peser sur les Déchus. Bien sûr, notre démographie n’est pas en danger mais moralement, c’est difficile de se dire que des Anges qui devraient être Déchus aujourd’hui en sont privés à cause d’une politique quasi maléfique. Nous avons déjà étudié les Anges qui ressortent des camps et, lorsqu’ils ne sont pas totalement conditionnés, ils deviennent vite incontrôlables. La Royauté angélique évite d’ébruiter ces cas mais ils existent et sont une réalité dérangeante. Si la déchéance existe, elle est faite pour être appliquée, pas pour être refreinée. »
Nous discutâmes encore quelques longues minutes de ce sujet, des expéditions sur les terres réprouvées qui auraient bientôt lieu et auxquelles j’acceptai de me joindre. Je ne serais pas seul et n’aurais aucun rôle particulièrement important mais je jugeais la chose normale. Il fallait que je fasse mes preuves dans un premier temps.
Adam : « Que pensez-vous des Démons aux ailes blanches qui ont été aperçus un peu partout ? »
J’avais fini par poser la question qui me brûlait les lèvres depuis un certain temps.
Sony : « Il est trop tôt pour se faire la moindre idée. Je ne sais pas ce dont il s’agit. »
À la fin de l’entretien, je reçus une note, m’indiquant où est-ce que je devrais rejoindre mon groupe afin de le rencontrer et de faire les préparations avant le départ pour Stenfek.
1975 mots.
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