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 [Niveau V] - Les choses précieuses sont belles

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4025
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 20 Nov 2019, 00:24



Je me frottai les yeux, las. Malgré la fatigue, je n’arrivais pas à dormir. Le lendemain je partirai pour les terres Magiciennes. J’y avais convoqué le Chancelier Kamtiel qui devait me rejoindre dans l’une de mes propriétés. Il m’était impossible, à l’heure actuelle, de savoir comment l’entretien se déroulerait. J’avais pris mes dispositions et j’étais certain qu’il avait également pris les siennes. Il valait mieux être prudent et, puisque nous étions tous les deux des espions, nous avions conscience des enjeux d’une telle rencontre. Son intelligence n’était pas une variable que je pouvais remettre en question. Ses connaissances non plus. Ce n’était pas n’importe qui et les mystères qui planaient autour de sa personne en faisait un être redoutable et redouté par tous les Sorciers. Il possédait l’information, les secrets de chacun et la mainmise sur le corps d’espionnage de l’armée. Par extension, il savait absolument tout de moi. Il avait piloté ma vie depuis les hauteurs depuis que j’étais enfant. Lorsque je n’avais aucun titre et aucune légitimité, il avait délégué la tâche mais plus j’étais devenu important, plus nos échanges avaient été nombreux. Je ne lui ferais pas l’affront de penser qu’il ne savait pas pourquoi je voulais le voir. Mon interrogation portait plutôt sur ce qu’il me fallait faire de lui. Tout dépendrait de sa réaction. J’avais envisagé de le tuer mais cet homme avait la confiance de l’Empereur Noir et représentait un atout majeur. Il n’y avait aucune raison que les choses dégénèrent. Il s’agissait d’une simple passation de pouvoir. Je restais pourtant méfiant vis-à-vis de ses réactions. Rien ne me garantissait qu’il n’essaierait pas de me tuer pour endosser mon rôle. Il en avait les capacités et côtoyer l’Eorane m’avait fait prendre conscience des trahisons silencieuses que l’Histoire ne mentionnait jamais.

Comme j’avais fini de traiter les quelques dossiers que j’avais amené avec moi, je pris un parchemin vierge pour y inscrire quelques conseils à l’attention de l’homme qui dormait derrière moi. S’il voulait être utile aux siens, il devrait faire les choses dans l’ordre, savoir qui contacter et quand le faire. Après quelques minutes, les feuilles s’étaient multipliées. Il y avait des choses que je savais, que ma position me permettait de savoir. Lui, comme la plupart de ceux de son peuple, les ignorait. Seules les instances dirigeantes pouvaient en avoir eu vent. Je m’étais renseigné entre temps, pour lui. Certaines pistes étaient à creuser dans la nouvelle configuration mondiale et la première qui m’était venue à l’esprit, bien entendu, était celle de l’espionnage. Ce serait délicat mais avec un peu de doigté, et il en avait, il pourrait réussir. Il fallait simplement qu’il ait l’accord de Déchus plus expérimentés et qu’il soit accompagné dans les premiers temps.

Une fois que j’eus fini, je me pris à sourire. Je n’avais pas fait les choses à moitié et mes recommandations étaient aussi denses que méticuleusement mises en forme. Il me semblait y voir les carnets de mon père, aussi structurées, dénuées de ratures. Je reposai la plume et me mis à penser à l’Ange. Je l’avais déjà observée longuement depuis notre dernière rencontre. Je savais où est-ce qu’elle était actuellement. Je savais aussi qu’elle avait retrouvé son plumage blanc. Ce que je ne savais pas, en revanche, c’est ce que j’allais faire d’elle, ni du miroir qui me permettait de l’observer, elle et une autre personne. J’aurais sans doute dû retourner à la banque afin de poser l’artefact dans le coffre avec les autres. Je l’aurais d’ailleurs fait s’il n’y avait pas eu l’autre personne, justement. Pourtant, Laëth ne m’obsédait pas au point de me faire perdre la tête. Je ne passais pas des heures entières à l’espionner. Je la contemplais parfois, lorsque je m’ennuyais, souvent de nuit, lorsqu’elle dormait, comme à cet instant précis. Elle ne m’obsédait pas. C’était sans doute faux. Lorsque je mettais la Couronne de la Nuit sur ma tête, elle était la première proie qui me venait à l’esprit. Je voulais son sang, ardemment. En dehors de ce cas très spécifique, j’étais plutôt partagé. Je nourrissais quelques desseins à son égard mais je me demandais s’ils étaient très sages. Je n’avais pas encore pris position sur les élus de la prophétie dont elle faisait partie. Je pouvais me darder à voix haute de ne pas croire en ces boniments, la question méritait d’être approfondie. Kaahl pourrait y croire, lui. Elias en rirait mais les ferait sans doute éliminer l’air de rien. Mon projet principal la concernant restait vicieux. Je voulais qu’elle m’aime ou, plutôt, qu’elle aime mon identité magicienne. Je pensais de plus en plus fréquemment à l’épouser, malgré les risques que cela pouvait comporter. Elle avait un sale caractère et, malgré ses sanglots de la dernière fois, je voyais un potentiel réel en elle. Elle ne resterait pas fragile longtemps et les expéditions dans lesquelles elle s’était engagée allaient sans nul doute la renforcer davantage. C’était compliqué. Le mieux restait d’épouser une Magicienne, gentille, naïve et plutôt faible, afin d’éviter les ennuis. Je soupirai, sachant qu’il me faudrait prendre une décision à un moment ou à un autre. Peut-être qu’elle m’obsédait, en réalité. Une partie de moi avait envie de prendre soin d’elle, de la pousser gentiment dans mes bras, et l’autre était bien plus réservée sur la question. J’avais envie d’avoir des enfants et le fait qu’elle soit une Ange ne me le permettrait pas. En toute objectivité, je ne devrais même plus y songer vu les circonstances de faits qui se plaçaient en défaveur de ce choix potentiel. Le truc c’est qu’elle me plaisait. Je la voulais.

Je fis disparaître le miroir après quelques minutes à l’observer dormir. Si je la voulais, je devrais prendre mon mal en patience. Elle ne reviendrait pas tout de suite. Elle avait pourtant toujours la clef que je lui avais confiée. Il y avait une possibilité, infime mais réelle. Si elle ne se montrait pas plus curieuse, il me faudrait lui rappeler mon existence lorsqu’elle serait de retour. Je réfléchis, me rappelant de cette conversation qu’elle avait eu avec son frère peu de temps après notre rencontre. Ces volontés de ne dépendre de personne et de contrôle ne m’étaient pas étrangères. Si elle continuait dans cette voie, elle serait difficile à séduire. Il valait mieux une Magicienne, je devrais m’en convaincre.

Quelques heures plus tard, la fatigue finit par me rattraper. Le soleil ne s’était pas encore levé mais ne tarderait pas. Je pouvais toujours fermer les yeux quelques minutes. Je me levai et rejoignis le blond qui dormait à poings fermés après m’être déshabillé.

Le lendemain, j’étais au cœur de ma propriété magicienne principale. Je fus accueillie par une vieille femme qui ouvrit grand les bras en me voyant débarquer. « Baron Paiberym ! » s’exclama-t-elle. « Bonjour Gustine. » Je lui souris alors qu’elle m’observait avec ses yeux chaleureux et attendrissants. J’avais bien fait de l’embaucher. Elle vivait ici avec son mari et pouvait disposer du château comme elle le voulait. Elle était bonne cuisinière. À vrai dire, elle cuisinait ce que son mari plantait dans le jardin. Pour le reste, ils faisaient le marché, tous les deux, et faisaient travailler ceux qui vivaient sur mes terres. « Vous me désespérez, vous savez. » me dit-elle. « J’ai hâte de savoir pourquoi. » lui répondis-je avec un petit sourire. « C’est que… mon mari et moi-même commençons à nous faire vieux. » « Et vous êtes curieuse de savoir quelle tête auront mes enfants, n’est-ce pas ? » « Vous me connaissez trop bien ! » Elle rit. « J’aimerais beaucoup en avoir aussi. Malheureusement, je ne dois pas être un très bon parti. » Je plaisantais. Je le devenais de plus en plus. Il fallait simplement que je me détache de l’Impératrice Blanche progressivement. « Vous n’avez qu’à me trouver une femme. » « Si vous me donnez carte blanche… » Ce n’était pas une si mauvaise idée. « Pourquoi pas. Il y a juste cette femme… » « Une femme ? » Elle était soudainement très excitée. « Venez m’en parler ! Je vous ai préparé des tartines avec du chèvre et de la confiture de groseilles, comme vous aimez. » « Nous avons déjà eu cette discussion. » lui murmurai-je. Pour toute réponse, elle tâta mon ventre avec ses doigts. « N’importe quoi. Ce n’est pas quelques tartines qui vous vont faire grossir. Vous êtes maigre comme un clou. » Elle exagérait toujours. En réalité, elle m’avait sans aucun doute préparé une quinzaine de tartines. Et je n’étais pas maigre.

Dans la cuisine, elle s’assit à côté de moi et me regarda manger, attendant le verdict. « Délicieux. » finis-je par avouer. C’était vrai. « Alors, cette femme ? » Elle n’aurait jamais oublié. « Je lui ai donné une clef du château. » « Vous… » « C’est une Ange. » « Une Ange ? » « Oui ce sera compliqué pour les enfants. » Je ris, taquin. Elle prit la chose très sérieusement. « Mais si elle vous plaît, peut-être que ce n’est pas si grave. Vous pourriez adopter ! » Elle continua à faire des suppositions pendant quelques minutes avant que je ne me mette à rire de nouveau. « Gustine, vous savez… Je ne la connais pas tant que ça. Je la trouve agréable mais je crains de l’avoir quelque peu traumatisée. » « Vous ? Impossible. » « Disons que les circonstances n’étaient pas à mon avantage. » Elle se tut un instant, comme si elle était dans l’incapacité de le croire. « Et vous lui avez donné votre adresse ? » « J’ai omis ce détail. » dis-je avec un sourire coupable. « Kaahl ! Comment voulez-vous qu’elle vous retrouve ? » « Ce serait bien mieux pour elle qu’elle ne me trouve pas. Je suis occupé et… » « Saperlipopette ! De ma vie je n’ai jamais entendu pareilles âneries ! »

Nous continuâmes à discuter sur la question jusqu’à ce qu’elle m’interroge sur l’objectif de ma venue. Je pris alors un air espiègle. « J’ai décidé de vous offrir des vacances. » « Pardon ? » « Vous avez bien entendu. Ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas reposés, vous et votre mari. Je me suis dit que ça vous ferait du bien de passer quelques jours dans des thermes. Vous pourrez visiter Boraür en plus. » « Mais… Voyons ! Nous sommes très bien ici ! Il ne fallait pas ! » « J’insiste Gustine. Vous faites tellement pour moi au quotidien. Sans vous, ce château ne ressemblerait à rien. » « Maniaque comme vous êtes, il serait beaucoup plus propre si Muldéric et moi n’y vivions pas ! » « N’importe quoi. Surtout que, sans vous, je serais vraiment maigre comme un clou. » Je lui souris. Ça me faisait réellement plaisir de lui offrir quelques jours de détente. Ma motivation première n’était pas celle-ci mais les deux Magiciens étaient des gens biens qu’il me plaisait de côtoyer. Tout serait bientôt prêt pour accueillir le Chancelier Kamtiel. « Et puis qui accueillera Laëth si jamais elle trouve à quoi mène cette fameuse clef ? Si jamais elle vient, essayez de la faire rester en lui faisant manger vos tartines. » Je lui fis un clin d’œil et finis par soupirer. « Enfin, à mon avis, elle m’a déjà oublié. Les Anges ont bien d’autres problèmes. »

1902 mots

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