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 [Q] - L'effet boule de neige | Solo

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
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Latone
Dim 08 Sep 2019, 14:43

Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Avec l'aide de Carmine, Pendrake réalise son canular auprès des jumeaux Yüerell. Le fameux courrier ne manquera pas pour autant d'apporter son lot de conséquences chez le Réprouvé…


" C'est trop… Carmine recracha aussitôt la gorgée, la vinasse que Pendrake lui avait servi se répandit sur le plancher. Elle s'étouffait et le Réprouvé râla face à son imprudence. Malgré tout, par courtoisie envers leur longue amitié, il daigna lui tapoter le dos pour la ressaisir.
- Vraiment ? Crachota-t-elle entre deux quintes de toux. Il attrapa un torchon, ou plutôt un linge qui traînait par-là, et le fit glisser avec sa botte pour limiter les dégâts. Qui êtes-vous ? … Où est Pendrake Hrafninn ? Il mima un coup de pied qui fit valdinguer le tissu imprégné à l'autre bout de la pièce.
- J'ai l'air d'un vieux en disant ça ? Hmpf, tu as raison. Je ne me suis pas abaissé à ce genre de farces depuis bien longtemps. La rouquine pencha légèrement la tête sur le côté, ses jambes se balançant dans le vide en-dessous de la table.
- "Abaissé" ? Répéta-t-elle, incrédule. Elle baissa les yeux un instant pendant ce silence qu'elle trouvât trop pesant. Gona'Halv t'a rouillé. De toute façon, c'était ton idée. Pourquoi eux d'ailleurs, après tout ce temps ? Non pas que ça me gêne de repenser aux jumeaux, mais…
- Tu ne peux pas comprendre.
Il se rassit sur le fauteuil, à moitié affalé dessus. Tu n'es pas Réprouvée. Ajouta-t-il sur une grimace narquoise.
- Shof yu op, narad dok ! (Silence, foutu chien !) " Pendrake laissa échapper son hilarité, le Reflet lui en avait toujours fait voir de toutes les couleurs.

Sa main tassa le courrier finement emballé. Il ressentit à travers le colis les plis du bouquin, sa couverture sertie d'illustrations plutôt explicites. Puis plus bas, le reste en ferait sûrement sortir de ses gonds plus d'un, parmi le peuple des emplumés. Ce nouveau contact lui semblait essentiel et inévitable, tant les Anges croyaient fort en une simple idée arrêtée sur sa petite personne. Sans Carmine, le Réprouvé ne serait pas parvenu à un tel niveau de productivité. Sans crier gare, le Reflet – dont il ignorait forcément la nature, se contentant de la singulière réplique "Je suis une Rousse" – était réapparut à Sceptelinôst, après toutes ces années à passer la majeure partie de leurs journées ensemble. Voyager, comploter, tromper, rire. Ils étaient les acteurs d'un monde que Pendrake avait décidé de fermer à jamais. Ou plutôt, Gona'Halv s'était chargé de lui faire comprendre son erreur, avec la délicatesse qu'on prêtait aux siens. Il était entré menteur et en ressortit manipulateur. Très vite, Carmine capta toute la différence et n'était revenu à lui que très récemment. Il ne savait rien d'elle et elle savait tout de lui ; c'était ainsi. Quoi qu'il en soit, il ne pouvait nier qu'elle lui apportait un vent de fraîcheur dans son quotidien de Drem. Une brise qui lui remémora bien des anecdotes, dont les fameux angelots.

Intérieurement, il récapitula le cheminement de ses lettres. La folle déclaration d'amour de Carmine, qui pétillait de joie de s'offrir à "l'ange aux fesses rebondies" – selon ses propres mots – et toute sa folie revisitée dans ce scénario improbable. La publicité mensongère du marabout, un parallèle intéressant entre la mythomanie de Pendrake et ses interactions explosives avec l'autre jumeau. Le livre incestueux, dont le simple intitulé suffisait à lui-même pour trahir ses intentions. L'inventaire signé par le fameux Tarak, sûrement l'indice primordial qui orientera directement les jumeaux sur sa piste ; en croisant les doigts pour que le vrai homonyme ne se retrouvât pas avec une lame angélique sous le menton. Enfin, la carte de visite, que le Réprouvé s'était amusé à rajouter comme bouquet final. Finalement, il était vrai que le Drem pouvait se réjouir de son œuvre. Néanmoins, pour lui, ce n'était pas le processus le plus important, mais le résultat. Ainsi, il se leva en saisissant le colis et s'engagea vers la sortie.
" Je te vole l'honneur de leur faire parvenir le fruit de notre travail. " Carmine voulut bien se défendre mais le filou se faufila rapidement vers le dehors. Un sourire franc apparut sur les lèvres de la jeune femme, alors qu'elle se resservit un verre. Au moins, après toutes ces années, il était parvenu à s'offrir une chouette jolie demeure.

~~~

" Et jamais, Ô grand jamais tu ne mélanges la Fléra avec la Verveine de Rêverie ! Tu m'entends, espèce de petit gowno (enfoiré) ?!
- Je sais déjà tout ça, Maître Merwin ! "
Le concerné claqua la porte derrière lui, son cabanon presque aussi petit qu'un placard à balai manquant de s'écrouler sur lui.

À plus tard, vieux croûton. Le Hrafninn réajusta la bandoulière du sac bien garni et quitta ces contrées pour retourner au port. Sur la route, ses lèvres se pincèrent légèrement : il lui semblait juste de penser que le vieillard peinait à suivre la lubie des nouveaux gangs de Sceptelinôst. C'était comme si tout s'était soudainement accéléré au sein de la pègre. Était-ce dû à la disparition de leur reine ? Sûrement, comment en pouvait-il être autrement ? De là à croire que leurs ambitions de conquête fissent mouche… Au fond, il espérait juste que le vieil alchimiste ne devînt pas une victime collatérale de leur rapacité. Maître Merwin ne se targuait point en vain d'être l'un des meilleurs fournisseurs en ressources naturelles, clairement Pendrake ne se passait pas de lui et de son savoir. Quoi qu'il en soit, être retiré ainsi de la civilisation – sans pour autant en être totalement éloigné – lui seyait à la perfection.

Au bout de quelques minutes de marche, l'air marine lui parût plus invasive, du fait des fortes effluves de poissons. Le marché venait tout juste de dispatcher ses étals le long des quais, toutes sortes de créatures marines serpentaient les bacs, lorsque nous eûmes le temps de jeter un œil par-dessus l'épaule des avides. Un capharnaüm retentissant accompagnait le courroux des vagues sur la pierre, les clients répondaient en chœur aux vendeurs à la voix tonitruante. Pendrake connaissait ces quais par cœur pour y avoir vécu une bonne partie de sa vie. Encore bambin, il quémandait quelques arrêtes qu'il espérait pouvoir suçoter pour tomber sur quelques morceaux de chair. Ce fut en quelque sorte sa seconde paye, tant sa famille d'accueil ne le nourrissait guère pour son dur labeur au salon de coiffure. De plus, près des docks, le petit Hrafninn profitait de l'occasion pour admirer l'exotisme des pirates et leur chevelure saugrenue. Quelques inspirations de plus pour satisfaire le chaland qui se présentait au pas de leur porte et qui souhaitait devenir la nouvelle coqueluche de son équipage. Pendrake fut d'ailleurs toujours fasciné par leurs épaisses barbes, toujours uniques, où le champ des possibilités s'élargissait vers des merveilles. Il massa la sienne à cette souvenance. Ah, tant de temps pour en arriver là et toujours si loin de la perfection. Impatient de rentrer chez lui, il joua davantage des épaules pour se faufiler à travers la masse compacte et retourna très vite auprès de sa demeure fraîchement acquise. Alors qu'il était sur le point de tourner la poignée, la paix ne lui sembla apparemment pas acquise de suite, car se présenta un jeune homme – dans la quinzaine, supposa-t-il – qui ne tardât pas à l'interpeller.


" Monsieur Hrafninn ? Le Réprouvé se tourna vers lui, la main toujours refermée sur la poignée, l'autre resserrant son étreinte sur la besace. Le timbre de sa voix paraissait tremblotant, un chouïa cassé. Pendrake crût à un mendiant au départ mais il n'était pas non plus en reste côté graisse, et sa tenue typique des adolescents de son âge.
- C'est moi. Confirma-t-il, prêt à le questionner sur sa venue, toutefois le garçon ne tarda pas à lui chiper la parole.
- Je… Excusez-moi de vous déranger, c'est… c-c'est juste que je voulais vous prévenir… Vos lettres… Au fond de son âme, le Drem tentait le tout pour le tout pour garder son calme, tant d'ignobles scénarios lui venaient en tête à cause de l'apparente panique du jeune homme. À vrai dire, il doutait que ce simili de plénitude ne soit pas transparent. Elles sont arrivées à bon port.
- Oh.
Extirpa-t-il de suite, naturellement rassuré. C'est bien.
- C'est moi qui les ai livrés…
- Tu es un bon gars.
- M-Merci monsieur…
- …
Tout ce cirque le rendit quelque peu impatient, il souhaitait vraiment ouvrir cette porte et la refermer derrière lui. Autre chose ?
- N-Non monsieur, je m'en vais m'sieur. Bonne journée 'sieur. "
D'ordinaire, Pendrake aurait regretté de ne pas lui avoir laissé un petit pourboire pour la peine. Cependant, tout ce qui lui traversa l'esprit dans l'immédiat, c'était que toute scène devrait l'alarmer sur quelque chose qui n'allait pas du tout.

~~~

Donc… Pas la Fléra, mais peut-être qu'un petit peu de Freesia du Fjord limiterait la réactivité… Il se saisit du mortier et usa du pilon pour réduire le tout et faciliter le mélange. Avec une baguette, l'apprenti fit réagir le tout par brassage. Une odeur on ne peut plus agréable flotta dans la pièce et la décoction ne sembla pas vouloir lui exploser entre les mains. Parfait. Il appréciait plutôt bien ce petit laboratoire improvisé, même s'il aurait préféré en avoir un en dehors de la maison. Et plus grand, plus équipé, plus pratique pour stocker tous ces ingrédients… Enfin, ce n'était pas donné de construire ce genre de pièce au sein de Sceptelinôst, tant la concurrence fut rude rien que pour le commerce de la drogue. Qu'est-ce que la créativité était rude chez eux… D'autant plus que cette potion qui rendait la brillance à ses cheveux était une véritable plaie à préparer.

Quelques diverses poudres entièrement solubles plus tard et le produit final lui sembla correct. On ne gagnait rien à ne jamais s'essayer, après tout. Il nettoya sommairement toute la verrerie usagée et redescendit dans le salon pour le tester dans le miroir. Le fait qu'un petit rictus se dessinât sur son visage prouvait sa satisfaction, bien que l'application fût plutôt longue pour être entièrement efficace. Sans parler de la conservation, il devrait régler ce problème pour ne pas avoir à formuler tous les mois… Soudain, on toqua à sa porte. Il préféra terminer ce qu'il avait commencé avant de daigner prêter attention à qui que ce soit, malgré tout l'insistance des nouveaux venus lui passa très vite l'envie de les faire attendre davantage. Un soupir plus tard et Pendrake rejoignit l'entrée ; ses pas devaient être lourd ou sa demeure guère insonorisée puisqu'ils l'entendirent arriver sans qu'il n'ait à leur ouvrir la porte.


" Pendrake Hrafninn ? À travers le bois, le Réprouvé saisit que celui-là n'était pas seul.
- Qui le demande ?
- Ceux qui vont brûler sa baraque. "



1842 mots ~



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Latone
Dim 08 Sep 2019, 20:43

" C'est la maison d'à côté.
- Ne nous prend pas pour des cons, Hrafninn !
- J'insiste !
On lui répondit par un coup expéditif dans la porte. Pendrake fit moins le malin, étant donné l'état du battant suite à cette simple attaque. D'accord, d'accord ! Vous allez laisser cette porte tranquille ? Figurez-vous qu'elle m'a coûté un bras, à cause des soubassements qui s— Un nouveau coup, plus fort. Par les Zaahin, je n'ai pas laissé sa construction à des incompétents. Bon, j'ai baisé la mère de qui pour mériter ça ?!
- Tu n'as pas fait que baiser nos mères, sale connard !
Par précaution, le Réprouvé plaqua ses avant-bras contre l'entrée, préférant que sa chère porte encaissât un peu plus longtemps. Il aurait pu chercher une lame au cas où, mais son lacet-étrangleur ferait l'affaire si la situation s'avérait plus épineuse que prévu.
- Je trouve que cette discussion nous avance beaucoup, pas vous ?
- Tu commences à sérieusement t'enfoncer, Hrafninn ! Ouvre cette porte immédiatement ou nos haches s'en chargeront ! De mieux en mieux.
- Je ne vois pas l'intérêt de vous ouvrir si, dans tous les cas, vous comptez brûler ma baraque et potentiellement me couper la tête.
La lame d'une des fameuses haches fusa et faillit bien lui sectionner le bout du nez. Dreell ! (Merde !) " Il recula, alors que la lame s'extirpa, laissant son œuvre macabre derrière elle. Curieusement, les malfrats n'insistèrent pas plus, sûrement confiants à l'idée que, à présent, Pendrake sera entièrement docile. Et ils avaient bien raison : le Réprouvé se chargea de déverrouiller la fameuse entrée et de réaliser quelques pas en arrière aussitôt la poignée tournée.

Je les connais. Difficile d'en faire autrement : il était impossible de ne pas connaître les membres d'un gang éminemment puissant au sein de la Cité des Vices. Il reconnaissait bien la tête de gondole – Areze – mais les autres, ce ne devait être que des hommes de main. Malgré tout, ils devaient être une bonne dizaine en tout dans la rue, tandis que sept d'entre eux pénétraient dans sa demeure. Le Drem se recoiffa sommairement, songeant à l'idée qu'il était inutile d'essayer de les abattre à lui tout seul et que personne ne viendra lui venir en aide par loyauté, du moins pas avant que le mal ne fût fait. La victime de ce joyeux bordel réajusta son costume et s'éclaircit la voix devant leur mutisme intimidant. Pour être franc, il avait déjà quelques idées sur la nature de leur colère ; quant à savoir laquelle… " Entrez donc, vous êtes des invités difficiles mais je sais m'adapter à toute situation. Il remarqua de suite leur dédain suite à cette réplique. Devait-il comprendre quelque chose ou étaient-ils simplement énervés à chaque fois qu'il ouvrait la bouche ? Dans ce dernier cas, ils n'étaient clairement pas rendus. Cette soirée s'annonçait comme une des plus tendues depuis bien trop longtemps. Par ici messieurs. Ne prenez pas la peine d'enlever vos godasses pleines de crasses, je nettoierai sans grand mal. Vous êtes passés par la rue adjacente ? Ce n'est pas malin, il y a toujours cette fichue flaque de boue, constante. " Il les entraîna dans le salon, avec sa grande table et ses quelques chaises, il aura de quoi contenter tout le monde. Mais seul Areze prit la peine de s'assoir, tandis que les autres troufions gardaient leurs armes bien en main. Quel pétrin.

" Une petite baald (bière), peut-être ? Tenta-t-il en se présentant au buffet.
- Non, je ne suis pas friand de poison.
- Ça requinque les boyaux… Dommage.
Il extirpa une bouteille pour lui. Étant donné la situation, il ne prit même plus la peine de se servir un verre, autant y aller franco au goulot. S'il la descend assez vite, non seulement cela lui fera un potentiel outil de défense et en plus il n'aura pas à gâcher son contenu.
- Assieds-toi, Hrafninn. Il jeta un œil du côté des autres convives. Leur regard en disait long sur leur intention : à la moindre entourloupe, on t'égorge. Las, le Réprouvé s'installa à l'autre bout de la table, tandis que deux autres gros-bras se placèrent à ses côtés pour le cerner. Pendrake fit tourner sa bière sur elle-même, un mouvement lent et répétitif du pouce sur le verre, alors qu'il laissait pendouiller son autre bras le long de son corps ; au cas où il aurait besoin d'agir vite. Manifestement, ils attendirent qu'il leur rentre dans le lard et, cette fois, sans tergiverser davantage. De toute manière, comme supposé plus tôt, aucune âme charitable ne viendra l'assister. Ses pupilles azurées s'attardèrent un bref instant sur le plafond : À moins que…
- Venons-en aux faits : qu'ai-je fait pour énerver votre boss ? On a l'impression que c'est la pleine lune ce soir. Areze se pencha en avant sur la table, les coudes posés et les mains jointes en avant. Son regard était noir, ses cheveux de jais retroussés en arrière lui donnaient des airs de corbeaux. Un macabre messager pour un homme qui n'avait strictement rien demandé à la pègre locale.
- C'est comme à ton habitude, Hrafninn, tu fais enrager des tas des gens malgré toi. Parfois, je me dis que tu as un véritable don. Mais cette fois, ce n'est pas qu'une question de titiller des personnes malveillantes, c'est une question d'honneur… Les yeux du condamné se plissèrent, la bouteille pivota un chouïa plus vite avant de reprendre son rythme normal. Comment était ton séjour à Gona'Halv ? Il semblerait qu'il n'était plus le seul à vouloir tourner autour du pot. Était-ce une technique de chantage particulière ?
- Instructif.
- Pas assez, à notre goût.
Areze se redressa et balaya rapidement son regard sur la pièce, comme s'il réalisait l'inventaire de ce qu'il ira prendre après l'avoir tabassé en bonne et due forme. Tes magouilles ne sont plus trop un secret. Autrefois, tu étais loin d'être discret, une vraie fouine qui creusait son petit terrier, en espérant que personne ne la remarquât. Cependant, toi-même tu dois déjà le savoir : les Zaahin voient tout. Y compris les âmes les plus insignifiantes qui soient. Pendrake demeura stoïque, prêt à encaisser la suite de ses palabres. Et nous, ce que nous avons vu lorsque les nôtres t'ont traîné sur l'île, c'était un fichu ami des Drem'lok (Anges). À la mention des Immaculés, quelques membres du gang se permirent de cracher sur son parquet, tels des malpropres. Ils ne devaient de toute façon pas être familier avec un tel décor, car lui seul, au moins, avait réussi, alors qu'eux s'abaissaient à se vendre aux grandes familles du crime.
- Vous arrivez tellement après la bataille, bande de vaar (abrutis). Les Munax'nah (Démons) nous attaquaient jusque dans nos terres, j'ai vu les nôtres se faire massacrer pour une stupide guerre d'équilibre. Le Pendrake d'autrefois a choisi de se cacher parmi les Drem'lok pour ne pas avoir à guerroyer au front. J'ai payé pour ça, Gona'Halv m'a sauvé. Le poing d'Areze fracassa son coin de la table, une certaine aura de vice recouvrit la silhouette du larbin.
- Ce ne sont que tes mots, nivahriin (lâche). Nous savons tous les deux qu'ils ne valent rien et que l'homme qui a franchi les portes de Gona'Halv est exactement le même que je vois aujourd'hui. Sinon… Commença-t-il en se penchant à nouveau en avant, un sourire sévère sur les lèvres. Pourquoi contacterait-il à nouveau ses fameux "anciens" amis ? Évidemment, se dit-il, comment pouvait-il en être autrement ? Pendrake s'était pourtant assuré que tout son cirque demeurât confidentiel. Il devait avoir une fuite quelque part et il lui était impossible de songer à ce que Carmine l'ait placé dans un tel embarras. Même pour rire, la Rousse n'aurait jamais osé aller aussi loin. Alors… si toutes les pièces furent si bien agencées, il ne restait qu'une seule possibilité pour lui : on le surveillait, et ce depuis longtemps. Dois-je accepter ce silence comme ta réponse ?
- Il y a méprise… Ces lettres ne sont qu'une farce.
Un sourcil s'arqua.
- Une farce ?
- Absolument. Ce ne sont que des Drem'lok qui m'ont donné du fil à retordre avant Gona'Halv. Ils me prennent pour un Munax'nah, selon leurs mots, et ont bien failli me tuer plus d'une fois. Je ne fais que leur rendre la pareille. Les malfrats analysèrent ses dires intérieurement, même si Pendrake savait que cela ne suffira absolument pas. Mais quelle autre option plus sûre avait-il ?
- Je ne te crois pas, Hrafninn. Le contraire l'aurait étonné. Après tout ce que tu as fait pour en arriver à ce niveau, tu n'aurais jamais pris le risque de leur faire retrouver ta trace. Nous, ce que nous pensons, Hrafninn, c'est que tu as fait une énorme bêtise… Il plaqua ses mains sur la table. Et nous allons réparer tout ça. Déclara-t-il en se levant. Pendrake lâcha la bière, alors qu'il sentait quelque chose de doux lui caresser le mollet. Tu as beau être une plaie pour Sceptelinôst, quelques sages parmi nous pensent que tu es beaucoup plus précieux vivant que mort. Areze effaça progressivement la distance entre eux, ses doigts dessinant le contour de chaque siège sur son passage. En outre, tu nous as rendu un fier service en tuant Guder autrefois. Tu peux encore faire de grandes choses pour nous… La sensation pelucheuse s'intensifia au niveau de sa jambe, une goutte de sueur perla sur la tempe du Drem.
- Qui "nous" : les Réprouvés ou vous ? Areze sourit en s'arrêtant à son niveau.
- Qui sait ? Pendrake sourit à son tour, leurs regards respectifs fusillant et maudissant l'autre. Nous allons te protéger des jumeaux, Pendrake. Ce dernier donna une pichenette sur l'oreille de lapin qui dépassait de la table. Aie confiance. "

À ce moment-là, l'angelot démoniaque ressentit une forte douleur au niveau du crâne et chuta de sa chaise. Ses sens s'éteignirent peu à peu. " Jetez-le aux ordures. Sa vision floue croisa les yeux inanimés de la peluche aux longues oreilles. Puis mettez le feu à la baraque. " Vas-y Maddie, je n'en ai plus rien à foutre.

" JE FERAI TOUT POUR TOI ! "

" Qu'est-ce qu— ?! " La peluche endiablée dansa autour d'elle telle une furie et les égorgea dès que l'occasion se présenta. Areze fut gravement blessé à l'œil mais parvint à prendre les jambes à son cou tandis que ses camarades se faisaient charcuter, dans des hurlements tirés de l'Horreur même. La dernière image que Pendrake eut avant de succomber à l'inconscience, c'était une tête proprement tranchée…


1845 mots ~



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Dim 06 Oct 2019, 15:56

Des grognements plaintifs franchirent ses lippes, à mesure que sa conscience revint à lui. La douleur crâniale ne s'estompait pas et menaçait à nouveau de l'éjecter dans les bras d'Harabella ou d'Elzédor pour quelques minutes. C'était déjà arrivé deux fois depuis sa cuisante défaite, la lassitude l'étreignait péniblement. Quoi qu'il en soit, quel ne fut son soulagement lorsque ses iris bleutées se posèrent sur un décor aussi familier que chaleureux : son chez-soi. Il n'avait guère bougé de son salon, Pendrake était même convaincu qu'on ne l'avait même pas traîné. À croire que son ultime atout avait pris effet. Pourtant, bien que les assaillants ne fussent plus présents, l'absence de corps et de traces de sang le dérangea. Le Drem se releva tant bien que mal et prit appui sur la table. Tout était parfaitement rangé, neuf, nettoyé. Comme si toute cette mésaventure n'eût jamais lieu. Timidement, le Réprouvé longea la table jusqu'au vestibule d'entrée, dont la porte parfaitement scellée condamnait tout intrus à faire demi-tour. Il grommela, se massa machinalement la barbe. Il se sentit bien obligé de monter à l'étage. Ses pas étaient lourds et son corps longeait les murs pour ne pas chuter encore une fois. Repos et remontant attendront, son esprit souhaitait être rassuré. Il traversa le couloir du premier étage jusqu'à une pièce, plus à part, où il stockait un certain nombre de babioles. Dont la fameuse Maddie. Fraîche et pimpante, la peluche silencieuse le toisait d'un œil bienveillant, sans bouger ni prononcer le moindre mot. Une peluche, en somme. Qu'est-ce que j'en ai des horreurs, chez moi… Pendrake recula d'un pas tranquille, un sourire aux lèvres à l'attention de la silhouette duveteuse. Sans mouvement brusque, il referma la porte, mais ne tourna point le verrou. Surtout pas.

Le blond gréseux retourna sur les lieux du crime et se servit une des fameuses baald proposées aux gentilshommes. Tout en sirotant son élixir, le flot de ses pensées le noya dans un fouillis mystique. En ayant entrepris un nettoyage aussi nickel, Maddie lui offrait l'occasion d'agir plus vite. Mais Pendrake ne savait diablement pas par où commencer. Devait-il risquer sa vie en se présentant au gang ? Ou aller directement à la caserne de la Compagnie ? Ou encore chasser avec assiduité les sentinelles ? Laisser tomber et continuer sa maudite vie entre ces murs ? Sa poigne se resserra sur le verre, tandis que la bière coulait continuellement le long de son gosier. Il prédit un chaos, c'en était toujours ainsi lorsqu'on se frottait aux Drem'lok. Pourtant, il ne s'était pas attendu à ce que les Réprouvés eux-mêmes rentrassent dans l'équation. Ce fut une idée stupide. Mais, comme toutes ses idées stupides, il irait jusqu'au bout de ses intentions. Il cessa net sa beuverie et sût vers qui se tourner.


~~~

" Attends, c'était chez toi cette cohue ? Pendrake lui fit un signe de la main pour baisser le ton. Tout le monde gardait une oreille tendue sur le moindre échange un brin croustillant, et n'importe quelle personne ne serait-ce qu'un chouïa influente entretenait difficilement l'anonymat dans une taverne. D'autant plus à la Vive Fournaise. Un flash d'un visage singulier lui parvint ; qu'est-ce qu'ils s'étaient éclatés avec cette Ondine des plus sauvages, ici…
- Des torches et des lames bien en évidence, ce ne serait pas la première fois que je m'y confronte. Mais, pas avec autant de mécontents. Son bougre d'interlocuteur lui rit au nez, comme si c'était une tradition de se foutre de sa trogne.
- Mon vieux, même après tout ce temps, tu continues d'en voir des vertes et des pas mures à Scept'.
- C'est bien une expression toute droit sortie de Lumnaar’Yuvon, tiens.
Ils burent simultanément leurs gorgées respectives, puis Hrafninn se pencha un peu plus sur la table ; profitant de la soudaine montée en intensité du brouhaha ambiant. Je cherche un gamin. Grand comme ça, c'est-à-dire pas trop. La quinzaine, blondinet, un peu costaud, et pas Réprouvé.
- Pas Réprouvé ?
Répéta le type de Bouton d'Or, l'air ahurie.
- Les gamins à Sceptelinôst : soit ils me parlent mal, soit ils font diversion pour me soutirer ma bourse. Or, lui était poli et j'ai pu m'acheter deux fûts chez Slandor. De plus… Il lui tendit l'index, droit vers le nez. Il avait l'accent de chez vous. Le campagnard renifla, rieur. Chaque interjection fit tressauter la graisse de son menton en rythme.
- Qu'est-ce qu'un de nos gamins ficherait dans ce trou pourri ?
- Et toi ? Tu y fais la bête à deux dos ?
- J— C-C'est… Enfin…
Pendrake but une piètre gorgée et balaya son regard sur le comptoir. Maya n'était pas aux fourneaux aujourd'hui, apparemment. B-B-Bref, je peux retrouver ton petiot, mais ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin… Le Drem roula des yeux en terminant sur son camarade de beuverie.
- Tu es là depuis quelques jours, non ? Les faits remontent à hier, cela te mâche pas mal le travail. Quant au "petiot", il semble également être livreur, il a fait une course pour moi.
- Ah oui ? Où ça ?
Les yeux du Hrafninn se plissèrent. Il ne perdait rien à le révéler à ce gaillard, seulement l'hésitation le restreignait, suite au carnage de la veille.
- Aux Jardins de Jhēn. Son compagnon s'éperdit dans un rire gras et tonitruant, un tableau trop hilare pour un Réprouvé de son acabit. Et pourtant, s'il savait… Voilà pour ta peine. Il fit rouler quelques pièces et se leva. Avec toutes ces informations, je ne doute pas de ta réussite, Vurag.
- Moi non plus, Pendrake.
Dit-il en saisissant la monnaie entre deux euphories. Moi non plus. " Sur cet arrangement, le Drem quitta les lieux.

~~~

" Hmm… " Accoudé sur le fauteuil, il ne put s'empêcher de jeter quelques coups d'œil en direction des fenêtres, et du vestibule. Le propriétaire doutait qu'une nouvelle intrusion survienne survînt dans les jours à venir, mais la paranoïa distillait sa logique. Par deux fois, l'envie de tout plaquer et de se précipiter lui monta à la gorge. Cependant, les nausées revenaient toujours à la charge, puis arrivait sa raison. Pendrake refusait de passer les prochains jours à Sceptelinôst seul, ainsi avait-il convié son amie chère à le rejoindre ici-même. Carmina toqua délicatement à la porte et le Réprouvé la fit entrer en silence, un peu brutalement. " Dis donc ! S'écria la rouquine, s'attendant à ce que ses propres bas soient baissés sans sommation. Malgré tout, Pendrake n'avait pas cette flamme démoniaque au sein de ses iris, Carmine se contenta donc de le suivre, d'autant plus inquiète par son teint quasiment livide. Laisse-moi deviner… Commença-t-elle pour alléger l'ambiance, tandis que son hôte retournait à son siège habituel. C'est au sujet des jumeaux ? " De peu, elle aurait pu faire mouche. Son ami lui conta les faits, dans les moindres détails…

" Et au final, je serai le bouc-émissaire idéal. Si ce n'est pas mes voisins qui m'étriperont, les Anges s'en chargeront. Le Reflet opina, étrangement empathique envers son confrère en détresse. Je ne peux pas anticiper leurs mouvements, des uns et des autres. Peut-être se sont-ils déjà frittés ensemble à l'heure actuelle, mais cette perspective ne me plaît guère.
- Pourquoi pas ?
Pendrake tourna la tête en sa direction, sur cette muse assise que sa table comme une malpropre. Si ces hommes meurent, ils ne te poseront plus de problème et les Anges ne feront jamais le lien avec toi. Et si les jumeaux meurent, tout le monde te laissera tranquille. Il secoua la tête.
- Non, ce n'est pas aussi simple… Il se pencha en avant, les mains jointes. Le reste du gang sait. Dès qu'une tête sait, le reste du troupeau suit. Zut, je parle encore comme Vurag… Carmina arqua un sourcil. En tout cas, les hommes d'Areze doivent rester vivants. Et les jumeaux aussi. Elle leva les bras en l'air, consternée.
- Pourquoi diable épargner les jumeaux ? C'est ton honneur et ta vie qui sont en jeu. Tous les quatre, nous avons peut-être un passif… disons, "commun". Mais cela n'en fait pas moins de toi une cible pour eux. Et eux, une menace constante pour toi.
- C'est pourquoi j'ai besoin de… ça.
Un silence, le temps qu'elle digère.
- Quoi, "ça" ?
- Ça. Carmine se dégagea de son perchoir, à deux doigts de partir. Elle se retint toutefois et lui fit face.
- Tu es lourd quand tu t'y mets. Il la fusilla du regard, mais ce qu'elle captait en lui demeurait un appel à l'aide.
- Je te l'ai déjà dit pourtant : tu ne peux pas comprendre. Marquant une pause, Pendrake assembla les mots pour former les phrases adéquates. Cette ville fait de moi un Réprouvé en particulier. Un natif, une espèce qui peut être consumée par Sceptelinôst en personne. Il se redressa, s'affaissa dans le fauteuil, les bras le long des accoudoirs. Je crois qu'avec tout ce qui gravite autour de moi, je ne peux pas faire abstraction de mes erreurs et les fuir. C'est dans ma nature. Notre nature. C'est un conflit que tu ne vis pas, Carmine. Les miens ne dorment jamais sur leurs deux oreilles. C'est notre malédiction. " Comme pour conclure sur cette note théâtrale, sa porte fut à nouveau assaillie. Il lui manqua un battement de cœur ; comme si la rousse le remarquât, elle se porta volontaire pour ouvrir.

" Et voilà mon garçon, t'vois comme c'est confortable par ici ? Il va pas te bouffer. Hrafninn se leva, saluant Vurag d'un hochement de tête sincère. Puis, il darda le gamin. Le fameux livreur, le nœud entre lui et la pègre à ses trousses. Celui-ci hésita, intimidé par la situation particulièrement épineuse. Carmine passa une tête à travers leurs larges épaules.
- Qui c'est ? Le Réprouvé saisit le jeune par le col.
- Le petit con qui m'a livré en pâture à ces chiens.
- Ils m'ont… !
- Je sais. Abrège.
Le bambin déglutit mais maintint son courage à deux mains pour se retrouver dans les bonnes grâces du Drem.
- Je ne sais pas grand-chose d'eux, je ne suis pas l'un des leurs ! Je les ai juste entendu dire qu'ils comptaient "cueillir les angelots dès qu'ils sortiront de leur tanière". Puis ils m'ont chassé ! Pendrake décupla la pression, tout cela ne le rassurait guère. Toutefois, une information capitale ressortait de cette déclaration.
- Ont-ils eu accès au contenu des lettres ? L'adolescent secoua la tête, abaissée.
- Non, je les avais déjà livrés. Je ne leur ai donné que les adresses, destinataires et expéditeur… Cette fois, son visage s'illumina, il esquissait même un subtil sourire.
- En supposant que tu ne mentes pas… Les yeux de l'enfant trahissaient son innocence, sa recherche du pardon. En le relâchant, Pendrake releva le regard en direction de ses compagnons. Cela signifie que j'ai plusieurs coups d'avance. Se dirigeant vers l'embrasure, il caressait les contours de son meublier sur son passage. Je sais où aller, et ces gowno (minables) non. Pour un pari risqué, c'est presque trop facile. "



1926 mots ~



By Jil ♪
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[Q] - L'effet boule de neige | Solo

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