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 [Q] Les secrets ne sont jamais éternels

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mer 06 Mai 2020, 21:41

Les secrets ne sont jamais éternels

Intrigue : Nostradamus doit transmettre une lettre à un Conseiller à Val'Aimé Taiji, sous peine de se faire exécuter par Elias Salvatore.

« Monsieur, vous avez de la visite. » Le sorcier releva la tête. La domestique venait de toquer à la porte. A la façon dont elle essayait de maintenir le battant, l’homme comprit que l’invité dont elle parlait était dans le couloir, juste derrière elle. Nostradamus fronça les sourcils, l’air mécontent. Il n’attendait personne, aujourd’hui. Il avait volontairement repoussé tous ses rendez-vous pour pouvoir consacrer le reste de sa journée à Alice. Le clone lui avait manqué, sans doute pas autant que la réciproque mais tout de même : il avait été ravi d’enfin pouvoir la retrouver, après le long voyage d’affaire qu’il avait effectué. Le mage des ténèbres réfléchit un instant à l’identité du mystérieux inconnu. Il s’agissait sans doute d’un associer de Monsieur D, son employeur. Ou bien un admirateur un peu trop aventureux, qui cherchait à rencontrer à tout prix un participant à l’une des Coupes des Nations ? Depuis sa participation au tournois démoniaque, le Dementiæ avait été la cible d’une attention tout à fait désagréable de ce côté-là. S’il s’agissait d’une admiratrice, elle ne repartirait sans doute jamais de la demeure, finissant dans son estomac. C’était le prix à payer pour le déranger ainsi. L’homme soupira en se redressant. En quelques enjambées, il rejoignit la femme enfant qui jouait dans son bureau d’un air distrait. Comme s’il s’apprêtait à discuter avec une fillette en bas âge, l’homme de main s’accroupit pour être à sa hauteur. Avec un geste ferme mais dénué de brusquerie, il lui fit lâcher la poupée avec laquelle elle s’était amusée à jouer. « Alice, il va falloir que tu retournes dans ta chambre pour un petit moment, d’accord ? » La copie conforme d’Aaliah releva ses grands yeux vers lui. Il y brillait un éclat contrarié, qui se passait de toute parole. La sorcière avait toujours des difficultés à communiquer et à faire passer ses messages par la parole – cela ressemblait généralement davantage à des gazouillis barbares qu’à un discours humain – mais son regard parvenait à exprimer toutes ses pensées sans qu’elle n’ait à ouvrir la bouche. Même si elle ne parvenait toujours pas à parler correctement, elle comprenait beaucoup de choses. Elle comprenait très bien, en tout cas, lorsque Nostradamus lui demandait de le laisser tranquille. Elle avait tendance à ne pas apprécier ces ordres-là. Boudeuse, la brune passa ses bras autour du chat qui dormait paresseusement sur ses genoux tout en faisant la grimace, ce qui arracha un sourire attendri à l’homme. « J’essaierai de faire au plus vite. » promit-il en l’aidant à se relever. « Raccompagnez-la jusqu’à sa chambre. » ordonna-t-il à la domestique. « Bien Monsieur. »

Tandis que les deux femmes s’en allaient, le sorcier observa l’homme qui se tenait debout. Quelque chose de sombre émanait de lui. Une puissance silencieuse, mais néanmoins bien présente. Un simple coup d’œil incita l’hôte à se méfier de cette sinistre figure. Ce n’était certainement pas un admirateur – tant pis, il trouverait quelque chose d'autre à se mettre sous la dent – et cela ne semblait pas non plus être l’un de ses associés. Pas l’un qu’il connut, en tout cas. Un sourire de politesse se dessina sur son visage. « Je vous en prie, entrez donc. » invita Nostradamus en refermant derrière l’inconnu. « Je ne crois pas que nous ayons eu le plaisir de nous rencontrer par le passé… Je suppose que je n’ai pas besoin de me présenter, puisque vous êtes venu jusqu’ici pour me trouver. » La réciproque était fausse. Il avait beau essayé d’associer le visage à un souvenir, rien n’y faisait. « A qui ai-je l’honneur ? » L’inconnu jeta un regard à l’intérieur du bureau. Il s’arrêta notamment sur les tableaux macabres qui faisaient office de décoration. « Je suis venu ici pour vous remettre ceci. » L’homme plongea une main dans la poche intérieure de son long manteau. Il en ressortit une missive qu’il tendit au Dementiæ. Celui-ci s’en empara. Le sceau royal le fit sourcilier. Qu’est-ce que cela pouvait signifier ? Pourquoi quelqu’un d’aussi haut gradé chercherait à lui faire parvenir du courrier ? Son esprit paniqué ne parvint à trouver qu’une seule réponse : le Cube. On savait. Comment ? Par qui ? Aucune idée. Il ne faisait aucun doute, cependant, qu’il s’agissait de la raison de cette visite impromptue – au sujet de ses petites activités, il avait pris soin de ne pas s’y adonner ouvertement sur le territoire des Salvatore, ce qui excluait cette hypothèse des pensées du gestionnaire. « Les informations concernant votre rôle se trouvent ici. » L’homme donna une seconde missive au destinataire. « Ma tâche est terminée. Je saurai retrouver la sortie, il n’est pas nécessaire de me raccompagner… Vous feriez mieux de prendre connaissance de ces consignes. »
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Stanislav Dementiæ
Mer 06 Mai 2020, 21:50

Les secrets ne sont jamais éternels


Nostradamus pianota nerveusement sur le bureau en bois, faisant résonner son traquas en un bruit mat et rapide. Lentement, il posa ses coudes sur les accoudoirs de sa chaise et joignit ses mains sous son menton, laissant ses indexes remonter jusqu'à son nez. Son regard cerné ne lâchait pas la lettre qu'il venait d'ouvrir et de lire avec une extrême concentration. Il était contrarié. Un peu plus que cela, même. La contrariété, c'était lorsqu'Alice faisait des caprices pour attirer son attention. C'était lorsqu'il s'était rendu compte que Vulpina s'en était allée sans le prévenir - il s'y était néanmoins attendu, sentant leur relation devenir de plus en plus houleuse : si elle n'était pas partie d'elle-même, il se serait arrangé pour la faire disparaître d'une façon ou d'une autre. Il n'avait pas apprécié la démarche mais puisqu'elle ne lui coûtait rien, le degré d'inconfort et d'agacement étaient relativement bas. La contrariété était une sensation désagréable mais encore contrôlable. Ce que cette lettre lui faisait éprouver, en revanche, était bien au-delà du désappointement. Le mage noir ne savait pas encore ce qu'il ressentait avec précision, mais il pouvait déjà mettre un mot sur le sentiment de crainte et de colère qui grandissaient en lui en cet instant. De la peur, parce qu'il réalisait à quel point il était menacé, par ces simples mots. Il était étrange de constater qu'une simple lettre pouvait lui faire éprouver une telle frayeur - car il l'était, effrayé. Terrorisé, même, bien qu'il puisse garder un semblant de calme ici, dans son bureau. Quant à la colère, elle était autant dirigée contre l'auteur du papier que contre lui-même. Il avait été sot de croire un seul instant qu'il pourrait profiter d'un tel artefact sans en payer les conséquences. En pensant ne pas se faire remarquer... Il s'était douté que le propriétaire - le vrai, pas le cadavre qu'il avait trouvé à l'intérieur de la cave portative et dont il s'était débarrassé il y a déjà bien longtemps- réaliserait que son bien avait disparu de la circulation. L'absence de compte-rendu régulier lui mettrait la puce à l'oreille, c'était évident. Ce qu'il n'avait pas prévu, en revanche, était que l'on puisse remonter aussi facilement jusqu'à lui. Il pensait avoir fait le nécessaire pour couvrir ses traces : il avait essayé de faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre, lui donnant quelques informations confidentielles qu'il utiliserait dans ses travaux sans se rendre compte qu'il n'était pas supposé détenir de telles connaissances. Il avait également pris soin de protéger la cave en traçant des runes pour masquer son emplacement et empêcher les intrusions en tout genre. Ça avait été un travail fastidieux, qui lui avait pris du temps… Et qui se révélait inutile.

Le mage noir inspira profondément et s’enfonça dans son fauteuil. On ne lui laissait pas vraiment le choix, pour la suite des opérations. Il détestait avoir l’impression qu’on lui force la main. Et cette fois-ci, ce n’était pas seulement une impression. Il avait totalement perdu le contrôle et il détestait cela. S’il décidait d’ignorer cette menace, il perdrait sans doute la tête – au sens propre ou au figuré. Le Prince des sorciers n’était pas un homme dont on pouvait se permettre d’ignorer les mises en garde. Sa réputation suffisait à faire frémir toute personne avec un minimum de discernement. Nostradamus ne ressentait aucunement l’envie de se faire dépecer sur la place publique – ou peu importait le sort que l’héritier souhaitait lui réserver. Ça ne pouvait pas être quelque chose d’agréable.

Le Dementiæ se leva et se dirigea vers la cheminé où brulait un petit feu. Là, il passa une main sur la décoration en plâtre et activa un petit mécanisme en appuyant délicatement sur un bouton dissimulé. Une trappe s’ouvrit. A l’intérieur, le mage retira un cube de métal à l’air inoffensif – et dire que c’était cela qui lui attirait tant de soucis. Il jeta l’objet au sol, faisant apparaître une porte qu’il ouvrit pour s’engouffrer dans le sous-sol qui venait d’apparaitre. L’endroit était beaucoup mieux rangé que du temps de son ancien propriétaire. L’odeur de chaire en décomposition s’était grandement atténuée ; idem pour les effluves issus des expériences scientifiques menées ici. L’homme se dirigea vers les étagères et en retira un livre à l’air tout aussi banal que l’artéfact précédent. Lorsqu’il l’ouvrit, il parcouru les lignes qui s’écrivaient au fur et à mesure, décrivant avec précision ce qui se passait autour du lecteur : malgré sa couverture de pauvre facture, le livre se révélerait très utile pour surveiller ses arrières. Nostradamus le referma dans un bruit sec puis remonta. Il rangea le Cube puis s’approcha des missives.

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Stanislav Dementiæ
Mer 06 Mai 2020, 22:10

Les secrets ne sont jamais éternels


L’homme glissa un nouveau coup d’œil dans l’ouvrage qu’il avait apporté avec lui. L’encre recouvrait les pages à une vitesse proportionnelle à celle de la calèche dans laquelle était installé le messager. Le livre lui indiquait ce qu’il se passait à l’extérieur de la cabine étriquée : le cocher qui baille avant de se gratter l’aine ; une femme qui essaye d’étendre son linge pour le faire sécher plus rapidement ; l’animation des badauds dans un marché ; des enfants qui courent dans les rues, manquant de traverser au mauvais moment et de se faire écraser par les montures… Le livre révélait tout ce qu’il se passait aux alentours de la voiture à chevaux. Pourtant, ce n’était pas suffisant aux yeux du mage noir. Même s’il découvrait les actions, il lui manquait une information capitale : quelles étaient les intentions de tous ces gens ? Cette ménagère était-elle réellement en train de s’occuper de sa maisonnée ou était-elle une espionne au compte du Prince Noir, prête à lui répéter tout ce qu’elle l’avait vu faire ? Qu’en était-il de ces citadins qui faisaient leurs emplettes, ou de ces ivrognes qui faisaient un peu trop de bruit ? Depuis la visite qu’il avait reçue, Nostradamus voyait en tout le monde un nouvel ennemi. Un rapporteur aux ordres de la hiérarchie, leur livrant un compte-rendu sur toutes ses affaires… Puisqu’il était certain d’avoir correctement protéger son nouveau bien, la seule explication rationnelle pour justifier sa découverte restait l’espionnage. Ses doutes s’étaient renforcés en remarquant une calèche qui les avait suivis un peu trop longtemps à son goût. Ça aurait été du travail bâclé, ceci dit, bien trop évident et grotesque pour un véritable réseau d’espionnage : leurs techniques étaient sans aucun doute plus subtiles, pour qu’il ne s’en soit pas rendu compte avant… Toujours était-il qu’il avait été rassuré en lisant que la voiture derrière eux tournait dans une rue adjacente.

« Tu penses sérieusement que le Prince des Sorciers a l’intention de te laisser la vie sauve, après ce que tu as fait ? » Nostradamus remonta son regard sur la silhouette en face de lui. Une femme était installée sur la banquette. Elle avait une allure princière et une aura menaçante. Son sourire mesquin agaça aussitôt le mage des ténèbres. Sa simple présence à ses côtés suffisait pour le mettre de mauvaise humeur. Pourquoi devait-elle se manifester aujourd’hui ? Sans doute avait-elle senti son angoisse. Sans doute s’en nourrissait-elle pour venir le tourmenter et l’agiter davantage, juste avant son entretient. « Crois-tu sincèrement qu’un tel homme, dont la réputation fait trembler ses propres partisans, puisse pardonner un affront comme celui que tu as commis ? » La femme se pencha en avant, défiant son ancien époux du regard. « Moi… Je ne pense pas qu’il puisse accepter d’épargner un voleur… Un petit cachotier dans ton genre, qui garde pour lui des informations sensibles… » Ce n’était pas tout à fait vrai. Nostradamus n’avait rien trouvé de sensible jusqu’à présent. Il y avait bien évidement une mine d’informations fort intéressantes, mais rien qui puisse menacer, de près ou de loin, l’intégrité de leur race ou de la royauté. Certains documents avaient été endommagés, sans doute en même temps que la mort de leur auteur. Peut-être ces documents-là possédaient-ils autrefois des données sensibles. Mais plus aujourd’hui. Ou alors peut-être que ces choses-là n’avaient simplement pas encore été décryptées… Il était loin d’avoir terminé ses fouilles… Alors quoi ? Lui demanderait-on de rendre ce qu’il avait trouvé dans cette cave ? Le voulait-il vraiment ? Non. Avait-il le choix ? A moins de chercher à se faire trancher la tête, non plus. « Es-tu naïf au point de croire ces mensonges, qui assurent ta sécurité si tu te contentes d’exécuter le travail que l’on te demande ? Ajoutons à cela les privilèges promis en plus de l’assurance de garder tes biens actuels ? » Le mage garda le silence. Étrangement, aucune des paroles proférées par cette vipère n’étaient retransmises dans le livre. « Tu es devenu bien naïf, Nostradamus… Je n’ai pas épousé un idiot. Que t’est-il arrivé pour que tu tombes aussi bas dans la médiocrité ? Je me souviens d’une époque où tu n’obéissais à personne… Et regardes-toi, désormais : forcé d’exécuter les basses besognes des plus puissants que toi… » La femme soupira. Son époux en fit de même. « Combien de fois devrais-je te tuer pour que tu me laisses enfin tranquille ? » Il n’obtint qu’un sourire menaçant pour toute réponse.

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Stanislav Dementiæ
Mer 06 Mai 2020, 22:22

Les secrets ne sont jamais éternels


« Et surtout n’oublies pas qu’il veut sans doute ta tête… S’il te l’arrache, essaye au moins de lui laisser un petit souvenir de toi. » Nostradamus leva les yeux au ciel, essayant de faire abstraction de cette dérangeante apparition. « Vos papiers. » L’Apôtre Obscure tendit le passe-droit au garde, qui examina les papiers. « Patientez un instant. » L’homme retourna dans sa tour de garde pour vérifier l’authenticité des documents. Pendant ce temps, Nostradamus laissa glisser son regard sur la bâtisse dans laquelle il s’apprêtait à rentrer. Les contrôles avaient été nombreux pour parvenir jusque-là, et chacun d’entre eux avaient contribué à augmenter son anxiété, si bien qu’il était désormais particulièrement tendu. Plus raide qu’un bâton. Il ne savait pas à quoi s’attendre et c’était ça, par-dessus tout, qui le mettait le plus mal à l’aise. Allait-on véritablement le laisser repartir dès qu’il aurait transmis la missive, comme le promettait le message d’Elias Salvatore, ou avançait-il tout droit dans un piège mortel duquel il ne pourrait pas s’échapper ? « Tout semble être en ordre. » La figure austère était revenue de derrière sa cachette de pierre. « Quelqu’un va vous escorter. » D’un signe de tête, l’homme ordonna à deux de ses subalternes d’encadrer le visiteur, qui les suivit en silence.

Le salon était sobrement décoré, malgré l’évidente richesse qui se dégageait de la salle. « Monsieur Dementiæ, je suppose. »  Le Mage Noir exécuta un signe de tête pour affirmer. « Marquis Borgia. » salua-t-il à son tour, prenant garde à conserver une distance de sécurité raisonnable entre lui et son hôte. Ce dernier le détailla un instant, un rictus moqueur sur les lèvres. Il se tenait debout, à côté d’une table annexe, plus large que son bureau personnel. Des cartes et des parchemins à l’air importants étaient éparpillés dessus. Nostradamus essaya d’y glisser un regard, pourtant, dès que ses yeux se relevèrent, il constata qu’il lui était impossible de se souvenir de ce qu’il venait de voir. « Je suis ravi d’apprendre que vous avez décidé de rester dans le camp des vivants… » Nostradamus esquissa un sourire crispé. « Monsieur Salvatore m'a fait... une proposition qu’on ne peut pas refuser. Des avantages non négligeables. » « Mmh, j’imagine oui… Vous avez sans doute entendu parler des évènements qui ont rendu célèbre notre ami commun… Vous épargner les tortures qu’il vous réservait est indéniablement un avantage non négligeable, comme vous dites. » Le Marquis porta un verre à ses lèvres. Son invité inspira profondément : son odeur lui parvint, se mélangeant au parfum de quelqu’un d’autre. Cet inconnu devait être drôlement proche pour que le Mage Noir puisse encore percevoir sa fragrance sur le noble. De qui pouvait-il s’agir ? Un ami proche ? Un amant ? Val’Aimé Taiji lui-même, peut-être ? Après tout, le Chancelier des Ténèbres ne possédait aucune famille connue : ni femme ni enfant, pas même quelques conquêtes… Un excès de pudeur ou bien simplement un secret honteux ? Une relation avec son Conseiller serait indéniablement une information précieuse, qui se devaient d’être gardées secrètes : si quelqu’un de mal intentionné l’apprenait, on pourrait essayer de l’atteindre au travers de cette personne. « Alors ? Vous avez quelque chose pour moi ? » Nostradamus récupéra l’enveloppe, toujours parfaitement scellée. Il avait été tenté d’essayer de découvrir son contenu mais s’était vite rendu à l’évidence : il n’avait aucun moyen d’assouvir sa curiosité sans mettre le Prince en colère. Et le but de cette démarche était justement d’apaiser sa rancœur à son égard. Le sorcier rejoignit son hôte et lui tendit la missive, dont il s’empara. « Merci. » Avec désinvolture, le Borgia rangea le courrier dans l’un des tiroirs de son bureau. Une démarche provocative : la missive devait être d’une grande importance, pour être communiquée au Chancelier. La ranger sous le regard de celui que l’on essayait de tester, voilà l’épreuve ultime, sans doute, pour s’assurer sa loyauté : qu’il ne revienne pas ici plus tard pour céder à ses pulsions. Mais dans ce cas là… Peut-être s’était-il fait des films. Peut-être que tout ceci n’avait été qu’un test, depuis le début, et que le contenu fantasmé n’existait simplement pas.

Trop de questions pour pas grand-chose. Le plus important, désormais, était simplement de repartir d’ici, en un seul morceau, avec sa peau sur les épaules. Si le Prince tenait sa promesse, il pourrait retourner à ses occupations, maintenant que sa part du contrat était terminée. « Ma tâche s’arrête ici. Je vous souhaite une bonne journée. » « Un petit conseil, avant de vous laisser partir ! » Nostradamus, qui avait déjà commencé à se diriger vers la porte, s’arrêta et se tourna à nouveau vers son hôte. « Vous l’aurez sans doute remarqué, mais le Prince sait se montrer très généreux, avec ses… associés. En revanche, il se révèle encore plus cruel avec ses ennemis. La prochaine fois que vous en avez l’occasion, choisissez la bonne option : ne le défiez pas. Faites tout ce qu’il faut pour rester dans ses bonnes grâces, si vous ne voulez pas finir dans un sale état. »

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