Intrigue:

La guerre contre Sympan avait causé de lourdes pertes. L’attaque des démons sur la Citadelle Blanche avait entrainé plus de dégâts encore. Deux guerres, deux défaites. La situation du peuple angélique était au plus bas, et l’on pouvait difficilement imaginer pire. Heureusement, Asriel Heylik avait réussi à leur trouver un refuge, un havre de paix généreusement offert par les défenseurs de la paix, et cette nouvelle terre sembla donner un nouvel élan d’espoir aux ailes blanches, qui s’établirent aux Jardins de Jhen. Pourtant, même en ce lieu, on sentait encore la sentence du Créateur planer sur les têtes. La population à moitié décimée peinait à se renflouer. Le grondement sourd d’une revanche raisonnait sur les lèvres d’une partie téméraire, tandis que le reste de la population tentait de se remettre de ses blessures. Et dans cet étrange mélange d’espoir et de rancœur, on ne trouvait plus de bonne raison de se réjouir. On ne prenait plus la peine de célébrer les petits plaisirs de la vie. Une morosité profonde semblait flotter au-dessus des chaumières.

Cassandre avait conscience de cet état d’esprit ambiant. Et il était hors de question qu’elle n’agisse pas pour changer les choses ! Demain, ce serait l’anniversaire de sa sœur, et sous aucun prétexte elle ne laisserait cette journée passer sans la fêter comme il se devait. Elle ne pouvait néanmoins se permettre d’organiser la surprise. Aussi c’était-elle débrouillé pour glisser secrètement un mot anonyme dans les affaires de deux autres anges, des amis d’Elena : Nefraïm et Elijah, deux okan proches de sa sœur et qu’elle jugeait apte pour s’occuper des préparatifs. Elle leur avait donné rendez-vous près du vieux moulin, à la bordure du village, pour les retrouver et leur exposer son plan. Arrivée en avance, elle se positionna contre le mur de la bâtisse pour les attendre.

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Elijah relisait les mots griffonnés sur le parchemin qu’il avait découvert la veille dans ses affaires. L’écriture était ronde et penchée, mais l’on voyait qu’il avait été écrit avec empressement. Retrouve-moi demain, lorsque le soleil sera à son zénith, près du vieux moulin. N’en parle à personne. La note de disais rien d’autre. Il n’y avait pas de signature, pas de sceau, rien qui puisse identifier l’auteur. L’ange se demandait encore s’il allait, oui ou non, se décider à aller à cette étrange rencontre. Il se doutait que ce ne serait pas un piège : si quelqu’un avait voulu lui nuire, il aurait donné un point de retrouvaille plus à l’écart. Néanmoins, une part en lui ne pouvais s’empêcher de craindre autant de mystère. Que lui voulait-on ? Etait-ce grave ? Un ami était-il en danger ? Trop d’interrogations. Le message ne laissait pourtant pas de preuve d’un appel en détresse. Mais le brun ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire. Encore et toujours. Avec un soupire, il se redressa, attrapa un sac et quelque chose à grignoter pour plus tard – il ne savait pas quand il rentrerait- puis commença à marcher jusqu’au moulin. Même s’il n’était sûr de rien, il ne pouvait risquer d’abandonner un camarade dans le besoin, un camarade qui aurait essayé de le contacter pour rien. Sinon, il aurait simplement perdu son temps. Quoi que, ça lui ferait une promenade, il s’aérerait l’esprit.

Une fois arrivé devant la vieille bâtisse, l’ange aperçut une silhouette féminine. Prudemment, il s’approcha de l’inconnue. Il lui fallut plusieurs secondes pour se rendre compte que ce visage ne lui était pas totalement étranger : il s’agissait de la sœur d’Elena, une autre Okan avec qui il avait sympathiser. Lorsqu’elle se rendit compte de sa présence, elle lui fit signe d’approcher en le saluant, lui signifiant qu’elle attendait quelqu’un d’autre. La personne en question ne les fit pas attendre longtemps, et Elijah fut surpris de voir approcher Nefraïm. Il salua son camarade d’un simple signe de tête, avant d’écouter avec curiosité ce qu’avait à raconter Cassandre. « Demain est un jour très spécial : il s’agit de l’anniversaire d’Elena ! Vous vous en êtes rendu compte, cela fait longtemps que le village n’a pas eut quelque chose d’heureux à célébrer ! Je veux que cela change ! Et quoi de mieux qu’un anniversaire pour organiser une fête ?! Elena ne doit surtout pas être au courant ! Ce sera une surprise ! Je compte sur vous pour tout organiser, et faire en sorte que tout soit parfait, pendant que moi, j’éloignerai Elena des environs jusqu’à demain soir ! Tenez, voici une liste des choses à faire ! » Cassandre fourra dans les mains du blond un morceau de parchemin, puis avec de grands mouvements qui ressemblaient à des salutations, elle se retira comme si de rien était. Elijah soupira. Il avait en effet cru comprendre que l’anniversaire de son amie approchait. Il n’avait néanmoins jamais imaginé qu’il serait nommé organisateur de cet évènement. Mais désormais, les dés étaient jetés. Il n’avait plus vraiment le choix. Le brun se pencha par-dessus l’épaule de son camarade pour lire les instructions qui leur avaient été données. « C’est qu’elle est autoritaire, cette petite. »

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La liste des choses à faire te semblait infiniment longue. Cassandre avait pensé à tout et ne voulait rien laisser au hasard. Elle avait tout inscrit sur son parchemin : Préparer un gâteau. Faire des courses pour le repas.Trouver une salle pour organiser la fête. La décorer (PS : Elenna adore le vert). Préparer des invitations. Distribuer les invitations (mais discretement !). Préparer un cadeau. Préparer des activités. Trouver une robe de soirée pour ma soeur. Elijah n'eut pas le temps de lire la suite, son camarade enchaînant sur une taquinerie qui lui était destiné. « Si tu veux voir tous nos invités passer la soirée aux toilettes, souffrant d'une indigestion, je t'en prit laisse moi les reines. Mais je ne suis pas certain que Cassandre nous le pardonnera. » Elijah était un désastre dès lors qu'il devait cuisiner. L'opération qu'il maîtrisait le mieux était d'étaler la confiture sur ses tranches de pain. Sans doute se serait-il déjà laissé mourir de faim si Werdna ne lui avait pas partagé son repas. L'ange reprit son sérieux tandis que son ami continuait de parler de la fête dont ils devaient s'occuper. « Et quelle est cette idée ? » Demanda le brun, curieux. A vrai dire il se voyait mal devoir écrire à la main plusieurs lettres identiques, mais il n'avait pas d'autre idée pour faire parvenir des invitations. Peut être devrait-il demander conseil à Werdna. Elle aimait les travaux manuels et trouvait toujours des idées originales pour ce genre de choses. Parfois plus réussies que d'autres, ceci dit. « Tu as raison. Faire le plus gros, comme les courses pour le décor. Essayer de trouver quelqu'un pour le gâteau. Et prévenir les personnes qui seront conviées. Les détails pourront être réglés demain. » Elijah se frotta la tête. Tout cela était compliqué. « Bon il faut commencer quelque part. Je te propose de trouver le lieu où se déroulera l'anniversaire. Une fête sans salle, ça tomberait à l'eau. J'aurais volontier cédé mon appartement mais... A moins de fêter son anniversaire à moins de cinq, ça sera compliqué. » Il soupira de nouveau. « Elle est bien gentille, cette demoiselle, mais elle nous laisse tout le sale boulot, et on doit s'occuper de tout ça en une seule journée. » râla l'ange. Tandis qu'il disait cela, ses yeux se posèrent sur la bâtisse où avait été donné le rendez-vous. Il sembla réfléchir un instant avant de s'avancer vers le vieux moulin. Lorsqu'il tira sur la porte, celle-ci ne résista aucunement et le garçon se tourna vers son ami, un air satisfait sur le visage. « Je crois que ça nous fait un souci de moins. » L'okan entra dans le vieux bâtiment de pierre. L'intérieur était désert. Ce moulin n'appartenait à personne, datant de l'époque où les anges ne s'étaient  pas encore réfugiés chez les magiciens. Son hélice cassée, et personne n'ayant prit le temps de la réparer, le lieu avait été laissé à l'abandon. Leur économie n'étant plus active, personne n'avait dû juger rentable de le rénover. De la poussière s'étendait de partout. « Un bon coup de balais, et ce sera comme neuf. » Un escalier suivant le mur de la pièce circulaire donnait accès à un deuxième étage, là où les sacs devaient être stockés autrefois. Elijah avisa une seconde porte, plus petite que celle par laquelle il était entrer. Il l'ouvrir à son tour. « Il y a même une petite cour par ici. Si on défriche un peu tout ça et qu'il fait beau, on pourrait installer des tables à l'extérieur. » Les journées se racoursissaient au fur et à mesure mais les températures restaient agréables même la nuit tombée. Rentrant à nouveau à l'intérieur, Elijah observa la salle principale. A sa droite se trouvait une petite alcôve. « Tu te souviens ce drôle de bonhomme qui jouait du violon dans le village ? » Elijah faisait allusion à un ange qui passait le plus clair de son temps à jouer de son instrument. Un jour, alors qu'ils étaient passés devant lui, Elenna s'était arrêtée et l'avait écouté pendant plusieurs longues minutes, les chansons s'enchainnant. L'ange lui avait même proposé d'écrire une chanson pour elle, en échange de la généreuse pièce qu'elle avait laissé dans son chapeau -acte que le brun ne comprenait toujours pas. Peut être était ce l'occasion de voir s'il avait tenu sa parole. « Un peu de musique n'est jamais de refus pour un anniversaire. Il pourrait s'installer ici. Qu'en dis-tu ? » Cet endroit lui semblait parfait mais il s'était peut être emballé. Peut être que son camarade ne partageait pas le même avis.

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Elijah avançait péniblement, tirant derrière lui un chariot recouvert d’un drap blanc, afin qu’on ne puisse pas voir ce qu’il cachait en dessous. Cet étrange chargement attirait des regards curieux, que l’ange essayait d’ignorer -sans grande réussite. Voir se tourner les visages sur son passage, suivit de regards interrogateurs ou de messes basses curieuses, cela le mettait mal à l’aise. Serrant les dents, il se contentait de baisser la tête et d’avancer aussi vite qu’il le pouvait. Après avoir traversé la moitié du village, le brun arriva enfin à destination : le couturier. Laissant sa cargaison devant la vitrine, il entra dans la boutique, faisant tinter la sonnette accrochée à la porte. Aussitôt, une petite dame potelée à l’air chaleureux apparut de derrière une armoire exhibant différents tissus. Ses longs cheveux grisonnants étaient relevés en un chignon et elle portait un petit tablier au motif fleuri, sa poche avant étant rempli de son arsenal de couturière -avec un rapide coup d’œil, Elijah aperçut une paire de ciseau, un mètre mesureur ainsi qu’un pique-aiguille. « Bien le bonjour mon brave, que puis-je faire pour vous aujourd’hui ? » Prit au dépourvu, Elijah fronça les sourcils. « Bonjour. Je -euh-… Il n’y a personne d’autre, ici ? » Prenant un air étonné derrière ses lunettes carrées, la couturière haussa les sourcils. « Oh non mon brave, vous êtes seul ici. Je suis toute à vous. » « Oh. » L’air contrarié du client s’accentua davantage. Il s’était attendu à ce que son ami soit ici depuis déjà bien longtemps -il s’était déjà imaginé recevoir quelques remarques sur le retard qu’il avait pris. La cueillette de fleurs avait pris plus de temps qu’il ne se l’était imaginé. Finalement, c’est Nefraïm qui était en retard. Avait-il rencontré un problème avec les invitations ? Ou bien s’était-il lancé dans une nouvelle tâche qui l’aurait mis en retard ? Peut importait la raison, le fait était qu’Elijah était désormais désemparé. Il ne savait quoi dire à la vieille dame. Il était hors de question qu’il passe commande pour la robe d’anniversaire sans l’avis de son camarade, mais il se sentait gêné de devoir annoncer à la marchande qu’il préférait attendre : elle avait eu l’air tellement ravie d’enfin recevoir quelqu’un. Après tout, les affaires devaient être dures ici. Avec ce climat post-guerre, elle devait avoir beaucoup moins de commande qu’à l’époque de la citadelle… Après quelques secondes où il avait laissé un silence gênant se prolongé, Elijah reprit enfin la parole. « Je… Je voudrais attendre un ami pour passer une commande. Il ne devrait plus trop tarder, mais en attendant, serait-il possible de… Euh… Je recherche quelque chose pour… Pour faire comme des banderoles, pour accrocher aux murs. Et de quoi faire des nappes, et aussi des … vous savez, ces morceaux de tissus qui traversent la table là. Vous pensez que ce serait possible ? » Oui, l’occuper avec cela, c’était un bon début. Il n’avait pas beaucoup de chance de se tromper dans cette commande-là. « Très bien, dans quelle couleur ? » « Du vert, et du blanc aussi. » « Très bien, suivez-moi. » La femme se dirigea dans son dédale de tissus, Elijah sur les talons. Des rouleaux de tissus étaient entreposés sur les armoires, grimpant jusqu’au plafond. Avec des petits pas rapides, la couturière se dirigea jusqu’à une étagère où elle s’arrêta et attrapa un rouleau. « Oh, vous avez besoin d’aide ? » « Oh non, ne t’en fais pas mon garçon. » Avec expertise, elle commença à déballer du tissu. « Cette étoffe vous convient-elle, pour les banderoles ? » De nouveau, l’okan fut prit de court. Il n’y connaissait absolument rien, en tissu -encore moins qu’en cuisine. « Euh… Ça a l’air bien… » dit-il, quelque peu incertain. Le tissu n’était pas opaque et laissait passer un peu ce qui était derrière, mais cela ne paraissait pas gênant au brun. « Si vous le coupé dans le sens de la largeur, vous pourrez obtenir deux banderoles. Quelle longueur voulez-vous ? » Elijah réfléchit un instant. « Disons, cinq mètres en blanc et dix en vert ? » « Très bien. » Aussitôt, la femme se fit à mesurer puis couper, pliant à chaque fois le tissu. La couturière le guida un peu plus loin pour s’intéresser aux nappes. Alors qu’elle se remettait à découper plusieurs carrés dans les proportions qu’avait indiqué le garçon, la clochette retentit. « Oh, ce doit être mon ami, je vais le chercher, si ça ne vous dérange pas. »

Effectivement, il s’agissait bien du blond, qui était entré. « Nefraïm ! Je ne sais pas si tu l’as vu. Hum, dehors, le chariot est rempli de fleurs. » Le brun se gratta la tête, mal à l’aise. « Je suis allé voir Werdna, elle m’a donné une liste de fleurs à aller acheter. Je ne savais pas quoi choisir alors j’ai pris de tout -enfin, toutes les fleurs blanches que je trouvais, et des fleurs avec des grandes feuilles vertes. Werdna m’a aussi donné des pots en terre cuite dans lesquels on pourra mettre des bouquets, pour décorer, et elle doit m’apporter une guirlande de fleurs. Elle m’a dit qu’elle savait en faire alors… Je me suis dit que tout pouvait être bon à prendre. » Incertain, Elijah indiqua l’endroit d’où il venait. « Oh, et j’ai déjà commencé à chercher de quoi faire des nappes et des banderoles, avec la couturière. Je t’ai attendu pour la robe. » Faisant demi-tour, il commença à se rediriger là où la dame les attendait. « Et toi, de ton côté ? Ça s’est bien passé ? »

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Elijah relâcha le chariot où il avait rangé toutes les fleurs et posa ses mains sur ses hanches. « Nous revoilà. » Ils étaient de retour dans le vieux moulin, équipé du matériel pour faire un peu de ménage. L'ange avisa les marches qui montaient à l'étage et s'en approcha. « Bon, je m'occupe de là haut, et toi d'en bas ? » proposa-t-il tout en commençant à monter. Ses pas étaient prudents, ses ailes déployées : il craignait à tout instant que le bois se brise, qu'une marche se dérobe sous son poids, mais étonnement, elles tinrent le coup jusqu'à ce qu'il atteigne le plancher. « Il faudra faire attention à ne pas courir, mais ça devrait tenir le coup. » commenta le garçon. Dans le pire des scénarios, les anges pourraient toujours voler pour venir jusqu'ici. Le brun se mit au travail sans plus attendre. Il attrapa un chiffon qu'il noua autour de son nez et de sa bouche puis se concentra en fermant les yeux. Il n'avait pas osé le faire plus tôt car se dédoubler lui était difficile lorsque ses copies partaient hors de sa vue, mais puisque cette tâche les confinait à un périmètre restreint, il pouvait se permettre de faire appel à un peu d'aide… Lorsqu'Elijah rouvrit les yeux, deux clones identiques à lui se tenaient debout. Un mouvement de tête de l'original lança le top départ, et les trois anges se mirent à nettoyer. L'un commença par ouvrir les grands volets de la fenêtre puis aida le second qui s'occupait de ranger les caisses qui avaient été entreposées ici depuis de longues années, tandis que le dernier était occupé à déloger les habitants des poutres de la charpente. La tâche n'était pas aisée puisque les animaux, peu contents de se faire chasser, essayaient de l'attaquer en retour. Néanmoins, après plusieurs dizaines de minutes, les trois anges purent se mettre à balayer le sol et dépoussiérer les caisses qui avaient été choisies pour servir de table. Une fois un peu plus propre, les copies descendirent informer leur camarade de l'avancée du ménage. « J'ai fini là haut. L'un de mes clones peut commencer à installer un peu de décoration et t'aider, tandis que je m'occupe de l'extérieur avec le second. » Sans perdre de temps, Elijah s'empara des deux faucilles qu'il avait prit en prévision du défrichage de la cour et se remit au travail, accompagné de son double. Cette mission là fut bien plus compliquée. L'okan ne maîtrisait que bien mal l'outil qu'il maniait et, à plusieurs reprises, il manqua de se porter un coup à lui même. Il s'accorda plusieurs pauses, afin de reposer ses bras et son dos endoloris ou de boire un grand verre d'eau que son clone lui avait rapporté. Une fois qu'ils eurent débroussailler suffisamment de superficie, ils installèrent d'autres caisses ici en prévision du futur banquet. Elijah fit ensuite disparaitre ses copies. Exténué, le brun se posa sur l'une des tables improvisé et appela son ami à prendre une pause avec lui. Ils avaient bien travaillé. La fin d'après-midi approchait à grands pas et ils n'avaient toujours pas prit le temps de souffler. Maintenant que la salle était aménagée, l'amnésique avait décidé qu'il s'agissait du bon moment pour s'accorder un peu de répit. Une fois que le blond l'eut rejoint, Elijah bailla sans retenue, se contentant d'une main pour cacher sa fatigue. « Alors... Comment ça se passe, avec le petit ? » Elijah sourit en repensant à l'enfant qu'il avait aperçu à quelques occasions. Il ne s'agissait pas d'un ange, tout du moins pas à sa connaissance, mais cela importait peu. Les naissances, ici, étaient plutôt rares et chaque enfant était une source de réjouissance, même pour quelqu'un comme lui qui ne savait jamais comment s'y prendre. Ces petits êtres si fragiles qu'ils pouvaient se briser au moindre souffle éveillaient en lui une certaine crainte qui le paralysaient. A tel point qu'il n'avait encore jamais porté de bébés dans ses bras. « Et... Et pour ta femme… Tu as du nouveau ? » La mine du brin s'était assombrie. Il se doutait que son camarade ne serait pas réjouit de parler de ce sujet, mais il se faisait du souci. Qu'elle ironie que lui, le taciturne par excellence, incite quelqu'un d'autre à se confier sur ses soucis.

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