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 Événement | Chasse aux Ur'Welluffs

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mar 07 Jan 2020, 01:45

Chasse aux Ur'Welluffs





Tout commença par une soirée de tempête. D’immenses nuages noirs arrivèrent depuis l’océan jusque dans les collines du Cœur Vert, avant d’être arrêtés nets par les remparts rocheux formés par le plateau ; à cet endroit, l’air chaud et moite de la journée s’élevait rapidement avant de rencontrer les vents glacés des hauteurs. Pris dans le ressac ainsi créé, les cumulus orageux roulaient sur eux-mêmes et grondaient avec force, l’écho de leur colère amplifié par le titanesque amphithéâtre naturel. Une simple brise, une odeur d’ozone et un calme angoissant annoncèrent le début de la tourmente. Il ne fallut qu’une poignée de secondes pour que le tonnerre, la pluie et la foudre ne s’invitent brutalement. L’instant d’après, toute la zone était écrasée sous un rideau de gouttes lourdes et froides ; les éclairs illuminaient par intermittence un paysage chaotique, les arbres chahutés par des vents qui arrachaient les feuilles et les briques avec la même aisance. Ceux qui n’avaient pas eu le temps de s’abriter étaient trempés, ils avançaient avec tout le mal du monde, campés sur leurs jambes, vacillant à chaque bourrasque. Chacun tentait de protéger le fruit de son labeur : on bâchait les potagers à la va-vite, en espérant que tout ne soit pas emporté par l’ouragan, en vain. Les bêtes qui avaient la chance de bénéficier d’étables couvertes s’y pressaient tant bien que mal ; les autres se contentaient de leur propre chaleur, terrifiées. La laine des Wëltpuff se chargeait d’eau : en quelques instants, leur poids venait de tripler. Les mâles allaient chercher l’abri de leur femelle, qui affrontait les éléments avec un stoïcisme qui aurait couvert de honte n’importe quel prédateur dans la même situation. Les paysans se terrèrent dans leurs fermes ; les chiens hurlèrent à la mort pour qu’on leur ouvre une porte, et on ne trouva aucun maitre assez cruel pour le leur refuser ce soir-là. Il n’avait fallu qu’une heure pour qu’une journée chaude et calme se soit changée en une nuit dont on savait déjà qu’elle marquerait les livres d’histoire.

À intervalles réguliers, le sol tremblait, frappé par la foudre. Des arcs électriques éblouissants fendaient l’obscurité, ils creusaient parfois une ornière profonde dans la terre meuble, ou enflammaient un arbre qui se consumait doucement, ses flammes maitrisées par les vents. Au cœur de la nuit, les animaux qui affrontaient la tempête sans abri ni terrier étaient réduit à une catatonie inquiétante. On entendait plus bêler, meugler ou caqueter. Leur masse se distinguait à peine du sol lorsqu’un flash blanc éclairait les collines. Les bergers qui n’étaient pas prostrés sous leurs couvertures se tenaient, raides, à la fenêtre, priant que leurs bêtes soient toujours là et toujours en vie au matin.

Puis un hurlement sauvage domina un instant le vacarme de la tempête. Pendant un bref instant, chacun tenta de se persuader qu’il ne s’agissait que d’un autre coup de tonnerre. Mais même dans l’obscurité et à travers le voile épais de l’averse, il était impossible d’ignorer la lueur rouge qui venait de naitre à l’Est. Le ciel se fendit en deux à nouveau, et un craquement sonore s’en suivit peu après. Le silence retomba un instant et un autre cri féral retentit à travers tout le Cœur Vert. Cette fois, une autre lumière rouge venait de s’allumer à l’Ouest. Une sensation étrange parcourut ceux qui assistaient à ce spectacle de désolation ; une peur ancestrale, enfouie dans les tripes de tout être vivant.

Quelque part au milieu des collines autrefois verdoyantes et maintenant ruisselantes d’une eau boueuse chargée de débris et de branches brisées, une femelle Wëltpuff leva la tête, et ses pupilles rectangulaires fixèrent le ciel. Autour d’elle, son harem se taisait, prostré et patient. Une fraction de seconde avant l’éclair, ses pupilles s’agrandirent, et elle s’ébroua, faisant violemment reculer les siens. La foudre s’abattit directement sur ses cornes enroulées, et elle sembla soudainement illuminée de l’intérieur. Puis tout explosa ; les Wëltpuff mâles à ses côtés furent projetés à une dizaine de mètres, retombant sur l’herbe détrempée avec un bruit d’éponge. Là où se trouvait la matriarche, un large disque de terre brulée, et au centre, une créature gigantesque. C’était un monstre humanoïde colossal, à la peau écailleuse et noire de suie ; une queue reptilienne et des ailes membraneuses à la manière d’une chauve-souris. Son corps entier faisait de trois à quatre fois la taille d'un humain, nimbé d’ombre et de flammes, et sa tête, ornée de cornes repliées vers l’intérieur, n’était qu’un masque de colère et de cruauté dont les yeux et la gueule béante étaient consumés par un feu infernal. Ses pieds de bouc aux sabots d’obsidienne martelaient la terre, qui sifflait et fumait là où il se tenait. Les récits qui faisaient mention de telles créatures avaient été oubliés ou perdus, mais il se trouvait encore de rares sages qui auraient pu les nommer. Des Ur’Welluffs, « Maudits par le ciel ». Il en apparut bien davantage cette nuit-là, et un seul eut suffi à mettre à sac une petite ville.

Dans un lieu hors du temps et de l’espace, Kohr observait en fronçant les sourcils les exactions de l’un de ses semblables. À l’approche des festivités qui célébraient sa générosité, c’était un outrage qu’il ne pouvait tolérer. Il amena à ses lèvres son cor, et souffla longuement dedans. L’appel résonna à travers le Continent Naturel, où il trouva écho aux cœurs les plus aventureux, qui s’éveillèrent en sursaut : on avait besoin d’eux au Sud d’Avalon, et de toute urgence.

908 mots.

Explications


Bonjour bonjour!

Premier RP sous l'égide de l'Æther des Bergers et des Wëltpuffs ! Cette fois, Azazus s'est fendu d'une "blague", en lâchant sur le Cœur Vert une tempête comme on en voit qu'une fois par ère. Au milieu de cet orage colossal, quelques Wëltpuffs ont été frappés par la foudre et ainsi maudit, devenant des Ur'Welluffs (basiquement des Balrogs). Vous avez été réveillé en pleine nuit par une intuition irrépressible qui vous amène à vous rendre sur les lieux de la tempête, en pleine nuit. Elle fera rage jusqu'au petit matin, mais les créatures maudites, elles, ne vont pas disparaître, et risquent de détruire pas mal de choses si on ne fait rien pour les arrêter. Vous devez les apaiser, ce qui peut se faire de bien des manières, à vous de trouver la votre, ou de vous associer à d'autres personnes pour y parvenir.

Durée du rp : Jusqu'au 01/04/20

Message : Un message unique de minimum 900 mots.

Gains

À partir de 900 mots : Un compagnon (ou un sort pour invoquer un) Wëltpuff à Cornes Dorées, légèrement plus grand que la moyenne, et extrêmement endurant ; ainsi qu'une selle d'excellente facture pour le monter sans risquer de tomber, offerte par les habitants du Cœur Vert OU un point de spécialité au choix OU 6 points de RP.

Exemple de Wëltpuff à cornes dorées

Pour 450 mots de plus : Un point de spécialité en relation avec la méthode utilisée pour calmer l'Ur'Welluff OU une pierre capable d'attirer la foudre - à vous de voir où la ranger et comment vous en servir sans mourir.


Événement | Chasse aux Ur'Welluffs GqzDWY

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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

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◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Mar 07 Jan 2020, 23:09


— « Touf-touf ! »

Jil s’éveilla en sursaut, ses cheveux collés sur le visage, les draps trempés de sueur. D’un spasme de révulsion, elle jeta la couverture à bas du matelas, et recula précipitamment pour s’adosser à la tête de lit. Elle frissonnait, les bras croisés sur la poitrine, et sa propre respiration tonnait à ses oreilles tandis que son regard hagard se faisait à l’obscurité ambiante ; un éclair illumina la pièce et le fracas du tonnerre fit vibrer les fenêtres presque instantanément. Le martellement de la pluie sur le toit et le rugissement du vent couvrirent le son de ses exhalations paniquées, et elle se leva en titubant. C’était un cauchemar et pas la tempête qui l’avait réveillé : elle avait le sommeil intrépide et intouchable des gentils idiots. Mais c’était une réelle inquiétude qui se peignait à présent sur son visage ; c’était bien Touf-touf – son Wëltpuff de monte – qu’elle avait vu en rêve être frappé par la foudre, et une intuition profonde lui criait de se rendre immédiatement à la ferme des jumeaux Willis pour s’assurer de sa santé. Elle éprouvait pour l’animal une affection profonde, que la créature lui avait toujours rendue avec la plus grande des ferveurs. Elle jeta un œil par la fenêtre, et son visage s’éclaira un instant, soucieux. L’orage ne l’inquiétait pas : elle avait ça dans le sang, c’était dans sa nature profonde que d’être à l’aise dans ce genre de conditions météorologiques, et d’une manière générale, Jil n’était pas vraiment concernée par son propre inconfort s’il était justifié – ou pas, d’ailleurs.

La rousse enfila en vitesse ses vêtements, une paire de hautes bottes et un manteau de cuir doublé de fourrure. Elle traversa sa chambre en trombe, adressa en passant un commentaire à peine compréhensible à l’intention de son chien, Thor, qui dormait comme un bienheureux, la truffe enfoncée dans un pli de sa couvertures, à des lieues de se soucier de la furie rousse qui sortait à présent dans les rues glacées d’Avalon. Il n’y avait personne d’assez fou pour s’aventurer dehors par ce temps, et même les ivrognes et les voleurs s’étaient accordé une soirée de congé ; pourtant, alors qu’elle s’envolait avec difficulté, les ailes alourdies par l’eau, elle vit quelques autres personnes sortir de leurs maisons, avec dans le regard une même détermination farouche. Sans s’attarder, elle prit la direction du sud, remuée sans ménagement par les violentes bourrasques de vent.

Le voyage – qui aurait duré une demi-heure par beau temps – lui prit deux heures ; à de nombreuses occasions, elle eut recours à une technique très personnelle qu’elle avait développée lorsqu’elle rencontrait des difficultés en vol, et qui avait jusque-là fait ses preuves. Lorsqu’elle perdait le contrôle de ses ailes ou qu’elle décrochait sans pouvoir retrouver son assiette, elle se téléportait une centaine de mètres plus haut, se laissait tomber en chute libre avant d’ouvrir à nouveau ses ailes et de reprendre son chemin avec plus de stabilité. Cela donnait à son vol une singulière trajectoire en dent de scie, qui ne manquait jamais de faire hausser le sourcil aux Déchus qu’elle croisait. L’orage et les cumulus déchainés ne rendaient cependant pas la manœuvre simple. Chaque fois qu’elle chargeait son corps en électricité, elle était soudainement happée par les échanges brutaux d’électrons qui opéraient à l’intérieur des nuages, et à plusieurs occasions, elle avait fini au sol, éjectée violemment par la foudre s’abattant sur la terre. Mais il en fallait plus – beaucoup plus – pour distraire l’institutrice, et c’est avec les cheveux hérissés et iridescents qu’elle frappa avec empressement à la porte des bergers qui s’occupaient de Touf-touf. Un instant passa sans qu’on lui ouvre, puis une lumière s’alluma dans le hall d’entrée. Un garçon roux fit coulisser le judas et jeta un œil effaré au-dehors, avant de s’empresser d’ouvrir en voyant la jeune femme détrempée. Elle le salua à grand voix, et un homme plus âgé passa la tête par l’ouverture d’une porte en lui jetant un regard suspicieux avant de la reconnaitre.

— « M’dame Jil, c’t’un bin mauvais temps pour qu’vous vous y aventurez dehors, moi j’dis. Ruruh ! Va ‘ui chercher des sapes de change. » ajouta-t-il alors que la Lyrienne tombait bottes, pantalon et haut, devant le regard intéressé du garçon de ferme.

Le commis ne se fit pas prier pour s’exécuter, tout en marchant à reculons jusqu’à la réserve, le regard rivé sur le fin morceau de dentelle qui ornait les reins de la rousse – qui sautillait avec entrain pour faire tomber les gouttes de ses cheveux. Comme si elle était à la maison, elle alla étendre ses vêtements devant la cheminée où mourrait un reste de bûche en grande partie dévorée. Elle héla le propriétaire dans un patois irréprochable, et rajouta du bois sur son injonction, avant de filer jusqu’à la fenêtre. Dans le noir, c’était à peine si elle distinguait les formes rebondies des Wëltpuffs. Ils se terraient sous une avancée de toit prévue à cet effet, mais qui faisait peine à voir dans la tempête. Toute vêtue d’une culotte et de rien d’autre, elle cria à l’intention du vieil homme :

— « T’as t’y vu Touf-touf avant qu’ça glingue?! »
— « Y’tait ac’ les aut’, pourquoi qu’ça t’chagrine ? »
— « M’a v’nu une intuition quand que j’pionçais. J’vas voir s’y l’est bin! »

Et elle sortit avant de détremper une autre tenue. La présence ou non d’une épaisseur de tissu sur ses épaules ne faisait que peu de différence, elle aurait été tout aussi mouillée avec. Pieds nus, elle trotta autour de la maison jusqu’aux enclos, ne s’enfonçant qu’à peine dans la boue en formation. Brièvement immortalisée par un éclair, la scène était surréaliste, alors que la jeune femme rousse sautait par-dessus la barrière, presque entièrement nue, dans le noir et le chaos engendré par l’orage. Arrivée près des animaux terrorisés, elle commença à les caresser doucement du bout des mains, en leur parlant avec une voix apaisante. Son caractère enjoué et ses petites attentions semblaient presque venir à bout de la nervosité des ruminants, quand le ciel explosa à nouveau ; la ruée d’un jeune mâle provoqua un mouvement de panique qui envoya bouler Jil dans l’herbe humide. Sans se laisser démonter, elle se redressa et envoya sa chevelure lourde d’eau en arrière. Un cri familier s’éleva du groupe de Wëltpuff, et elle reconnut la forme sombre et la laine noire de Touf-touf qui se frayait un chemin pour la rejoindre.

— « Allez viens mon bonhomme ! Viens me voir ! »

Tant bien que mal, il parvint à s’extraire du troupeau, et bondit à sa rencontre. La Lyrienne leva les bras pour l’accueillir, quand la foudre s’abattit directement sur la bête. L’impact fit exploser la terre et une forte odeur de brulé monta aux alentours ; Jil fut projetée à plusieurs mètres, sonnée. Elle n’entendait plus qu’un douloureux son de cloche en se relevant avec difficulté, et resta un instant figée en levant les yeux sur ce qui avait pris la place de son compagnon de voyage. Elle avait déjà vu ce genre de créature ; aux Enfers, à la garde exclusive du Monarque Démoniaque. Le monstre inspira profondément et rugit à en faire exploser les vitres, qui se brisèrent effectivement sans opposer de résistance. Une vague de chaleur frappa la jeune femme, qui se courba devant les flammes et les ombres noires qui jaillissaient de la bête, s’abritant derrière son avant-bras. Il était grand, faisait facilement quatre fois sa taille, et sa peau écailleuse luisait d’un rouge inquiétant. Des griffes aussi longues que sa main, qu’il planta avec aisance dans la terre, déchirant la roche et les racines ; des sabots noirs qui faisaient fumer même les herbes détrempées, et qui heurtaient la terre avec une force surnaturelle. Pourtant elle reconnaissait bien les marques caractéristiques sur la corne gauche : il n’y avait aucun doute, c’était bel et bien Touf-touf derrière cette apparence monstrueuse.

La porte de la maison claqua et Ruruh, le garçon de ferme, en sortit, jetant un regard hagard aux alentours avant de s’arrêter sur l’Ur’Welluff, la bouche entrouverte et les yeux écarquillés. La créature le vit également, et un sourire cruel déforma sa gueule où brûlait un véritable feu de forge. Jil ne prit pas le temps de crier ; elle se téléporta aux côtés de l’enfant, l’attrapa et disparut alors qu’une langue de flamme rôtissait la devanture de la ferme, réduisant en cendres fumantes tout un parterre de fleurs. Quelques pas plus loin, la rousse et le garçon se matérialisèrent à nouveau dans un claquement sonore. Elle le secoua vivement par les épaules :

— « C’est mon bestiau qu’est là ! T’as vu comme il est beau ? Et regarde-moi ces canines, tu parles d’un ruminant ! Bon, on n’a pas le temps ! Va te mettre à l’abri, j’ai une idée ! »

Elle le poussa contre un pan de mur dissimulé à la vue du titan, et commença à courir dans sa direction. Ruruh, décidemment bien peu concerné par l’intensité de la situation, lorgna un instant sur la ferme poitrine qui se balançait devant lui, avant de se reprendre lorsqu’elle s’éloigna vers la créature.

— « Mais m’dame, c’t’un Démon ! Ya rien qu’on peut faire contre ça ! »

Jil ne l’écoutait plus. Elle avait une idée bien précise en tête, et il était hors de question de laisser son Wëltpuff dans une situation de détresse. Elle se campa devant lui, les jambes écartées, un sourire carnassier qui rivalisait avec celui de la bête plaqué sur le visage. Elle avait bien compris que c’était la foudre qui avait transformé son compagnon, que c’était l’orage qui l’avait maudit. Et comme dans bien des cas, n’importe quel sortilège pouvait être défait par un autre sort plus puissant. La Lyrienne posa ses mains pleines de terre sur ses cuisses, et se pencha un peu plus. Du fond de sa gorge naquit un grondement qui se mua en un gri de guerre bestial. L’Ur’Welluff ricana de sa voix grave, et commença à courir vers elle, ses larges ailes chitineuses écartées et enflammées.

— « WoooOOOOOOOOOOHH !! »

La rousse leva soudain les mains au ciel et commanda au cumulus qui les survolait ; deux arcs aveuglants tombèrent sur elle dans une explosion assourdissante qui jeta à bas le reste du troupeau de Wëltpuffs. Elle flancha un instant sous la puissance de la foudre avant de planter un pied dans le sol. Il fallait qu’elle supporte la charge, encore quelques instants. La créature approchait, ses yeux laissaient dans la nuit une trainée brûlante.

— « MAINTENANT ! »

Elle remonta le long des éclairs, jusqu’au nuage noir, et retomba dans un trait de feu orange et rouge qui alla se fracasser sur les cornes de la bête. Pendant un instant, on eut pu croire que le soleil brillait de nouveau sur la ferme des Willis, puis tout cessa brutalement. La pluie recommença à tomber et l’orage sembla s’éloigner un peu. Au milieu de l’enclos, un large disque d’herbe brûlée, mais plus aucune trace du monstre. Sur un gros Wëltpuff à la laine couleur de suie, une jeune femme rousse dont la culotte venait de partir en cendres rigola d’une voix défaillante avant de s’évanouir.

1871 mots.


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Ven 10 Jan 2020, 15:38


« Oh non pitié… Au secours !!! NON ! » Je me réveillais en sueur dans mon lit. J’avais encore fait des cauchemars sur mon passé, alors que j’étais encore dans la Terre Blanche. Cela faisait quelques semaines que je n’étais plus prisonnière des démons. Cependant, j’avais encore énormément de séquelles psychologiques. Pourtant, un thérapeute me suivait tous les jours, afin que je puisse évacuer tout cela de mon esprit. J’avançais, un pas après l’autre, afin de ne pas aller trop vite dans le processus de guérison. Les Prêtresses du Temple me disaient que je devais prendre le temps, que je devais me reposer pour que je puisse passer à autre chose. Mais pour le moment, j’étais toujours en train de faire ses affreux rêves. Je n’arrivais pas à me reposer, je me sentais toujours fatiguée. Je voulais juste vivre une nouvelle vie et reprendre le cours de ma destinée. Parfois, je me demandais si le destin ne m’avait pas joué un mauvais tour pour que je devienne une nouvelle personne… Mais cela m’étonnerait. Soudain, j’entendis des rafales de vent puissantes. Tellement puissante que j’avais l’impression que le toit de la maison allait s’envoler. Les rafales me faisaient mal aux oreilles. « Mais qu’est qui se passe enfin ? » Je regardais au travers de la fenêtre, qui vibrait fortement que j’avais l’impression qu’elle allait se briser devant moi. Dehors, la tempête faisait rage. C’était vraiment une tempête du siècle. C’était vraiment impressionnante. Je n’avais pas envie de sortir dehors, mais je me demandais si c’était vraiment une bonne idée de rester à l’intérieur de cette maison. A l’extérieur, je vis certaines maisonnettes qui s’envolaient dans le ciel. Ces habitants semblaient dans une peur terrible… Il fallait que je les aide au lieu de les regarder ainsi.

Nous étions toujours sur les Côtes de Maübee, près du Cœur Vert. C’était un endroit magnifique et si beau. Je n’avais jamais vu un si beau paysage. Je n’étais pas prête de l’oublier… Après notre entraînement sur le vol, nous étions restés une nuit de plus sur place afin de revenir au Jardin de Jhen. Ce cours de vol m’avait bien servi, j’étais vraiment heureuse de nouveau voler. Le ciel m’avait manqué, car c’était synonyme de silence et de paix intérieure. Cependant, il eut du fracas à l’extérieur de la maison. J’essayais de comprendre ce qu’il se passait en regardant à travers la fenêtre, mais je ne vis rien. Je m’habillais rapidement pour aller voir d’où venait ce bruit. J’avais l’impression qu’il y avait une tempête, pas très loin de nous. J’ouvris la porte de la maison, sans réveiller les autres et je partis en direction du bruit sourd. Il faisait nuit, je ne voyais rien du tout. Je marchais à tâtons dans le Cœur Vert. Soudain, plusieurs éclairs de foudre me firent sursauter. Je glissais dans une mare d’eau. J’étais couverte de boue de la tête au pied maintenant. Puis, je vis la tempête arrivée sur moi, elle était vraiment immense. La grande de force était vraiment quelque chose d’incroyable, et surtout spectaculaire. C’était la première fois que je voyais une tempête d’une ampleur aussi forte. Les habitants couraient de partout, car c’était vraiment le chaos dehors.

Peu de temps après, j’entendis le son d’animaux qui étaient pris dans le cyclone… Je m’accourais vers eux afin de les protéger. C’était des vaches, des chevaux et animaux de la ferme. Je trouvais ces animaux totalement craquants et tellement utiles pour la vie de tous les jours, pour les paysans. « Oh, allez ailleurs, sinon vous allez être pris dans la …temp… » Je n’avais pas eu le temps de terminer ma phrase qu’un énorme Wëltpuffs fonça sur ma personne. J’eus le temps d’esquiver à la dernière seconde, sous coup de cornes. « Mais qu’est qui te prend ?? » L’animal était différent de ses congénères. Il était complètement bizarre et la forme de son corps avait totalement changé… Comme s’il avait été maudit. Je n’eus pas le temps de réfléchir comment il avait pu être changé ainsi, mais ce dernier fonça sur moi. Il ne voulait pas me lâcher celui-là. Le prochain coup de cornes serait fatal pour moi. Il fallait que je fasse très attention à moi. Je n’avais pas envie de mourir. Cependant, je me demandais si je pourrais le gérer. Il était énorme, tellement grand. C’était vraiment un monstre… Il n’hésitait pas à détruire tout ce qu’il y avait sur son passage : les fruitiers, les champs, les maisons. Il était vraiment déchaîné… « Hey Mademoiselle ! Ne restez pas là ! Fuyez avant qu’il ne soit trop tard pour vous. Il était vraiment puissant ce Ur'Welluff. » L’homme qui m’avait parlé était un guerrier ou bien un mercenaire, je ne savais pas trop dans cette tempête. Cependant, nous avions besoin d’aide dans cette manœuvre, qui allait être épuisante. L’homme semblait être bien plus puissant que moi. « Je vais essayer de le ralentir avec mon pouvoir. Cela devrait faire quelque chose sur lui, au moins le perturber. » Il était vrai que je n’avais pas beaucoup de magie, mais je pensais que cela pourrait aider cet homme.

D’autres personnes armées et puissants arrivèrent sur le plateau. La tempête faisait rage, et je ne comprenais pas ce qu’ils me disaient. A première vue, ils semblaient bien se connaitre, mais je ne savais pas à quelle race ils pouvaient appartenir. Alors qu’il allait dégainer les armes pour que Ur'Welluff arrête de saccager toute l’agriculture, j’activais le Sanctuaire d’Ahena afin de le ralentir et de le calmer. Mais ce n’était pas sûr que cela allait marcher. Je pouvais créer une zone de non-agression et de non-violent sur plusieurs mètres. Cela pourrait les aider à aller mieux et de se calmer pendant que la tempête s’arrête. Je créais alors une zone qui enveloppait la créature terrifiante. A force de la regarder, je ressentais un dégout profond et une envie de partir en courant, loin de cette affreuse créature. Les hommes ouvrirent leur aile afin d’aller repousser la créature plus loin sur les habitations. Il fallait calmer la bête jusqu’au petit matin… Je tenais de garder mes efforts pour tenir le sanctuaire. Cependant, je commençais à perdre mes forces. Les hommes essayèrent de la rassurer de la tempête qui faisait rage, mais ce n’était pas facile. La créature semblait vouloir tout détruire sur son passage. Par Ahena ! Ma tête commençait à tourner dans les sens… Ce n’était pas juste ! Moi aussi, je voulais aider ces habitants contre ce mal. « Attention ! » J’ouvris les yeux et je réalisais que la créature monstrueuse fonçait sur moi et je n’avais aucune possibilité de m’y échapper. « Merde ! » Je me pris un coup et il me fit voler sur quelques mètres facilement. J’avais atterri dans la boue, mais j’étais complètement sonné. Mon corps ne répondait plus, j’étais faible. L’homme me prit dans ses ailes et me mit à l’abri pendant qu’il repoussait le monstre. « Restez ici. Sinon, tu seras morte. Tu n’es pas assez puissante pour calmer ce monstre. Crois moi toute seule tu ne pourras rien faire de plus que de te blesser mortellement. » L’homme repartit aussitôt dans sa quête d’apaiser cette horrible chose. Quant à moi, je tombais dans les méandres de l’inconscience. Je n’aurais jamais dû partir toute seule sans prévenir mon groupe.

« Lydia ! Reveille-toi. » J’ouvris les yeux aussitôt pour savoir ce qu’il s’était passé durant mon sommeil. Le soleil était haut dans le ciel et la tempête semblait avoir disparu dans le ciel ainsi que cet horrible monstre. Je compris que les hommes avaient réussi à les calmer avant de partir du plateau. Je sentais encore ma tête tournée dans tous les sens. Je n’avais pas pu remercier ses hommes pour m’avoir aidé… Mais il fallait que nous partions maintenant, pour rejoindre les Jardins de Jhen.
 

HRP:
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Sam 11 Jan 2020, 21:40




Quel magnifique paysage. Les cheveux trempés collés au visage, Devaraj souriait d'un air particulièrement indolent à la tempête. Il pouvait se faire frapper par un éclair à tout moment, le savait et n'en avait cure. S'il avait su que les ouragans qui traversaient le Cœur Vert étaient si beaux, il serait venu les observer à chacune de leurs rares apparitions. Dommage que le climat de l'île Maudite ne soit pas aussi spectaculaire... Sûrement était-ce une bonne chose pour le commun des mortels, pas pour lui, dont le cœur sombrait dans un ennui noir qui lui donnait envie de chaos et de violence. La pluie s'abattait sur eux, s'insinuant dans leurs habits pourtant étanches, coulant contre leur peau jusqu'à leur arracher un frisson et aller glacer leurs os. « Le front de grêle se rapproche. » commenta le second observateur. « Hum. » Devaraj créa un bouclier autour d'eux après avoir agité quelques doigts tatoués, afin qu'ils ne soient pas déchiquetés par les grêlons gros comme des poings. Une aura orangée les enveloppa au milieu de la nuit. « Vous me dîtes que vous êtes le frère de Quetzalcoatl ? Combien êtes vous dans la fratrie ? Je serais ravi de connaître le nombre exact de fous qui se font passer pour des Chamans et passent leur temps à rouler les gens dans la farine. » Pour avoir discuté avec Quetzalcoatl une première fois, Devaraj ne savait qu'en penser. L'homme était dangereux, puissant et incroyablement charismatique et son frère ne l'était pas moins. Ce pourrait être des Kaoris sortis de leur ermitage après plusieurs siècles de méditation divine. Ce pourrait être des Génies ou autre créatures métamorphes, aimant la mode chamanique et leur physique particulier. Ils apparaissaient sans prévenir et s'évaporaient aussi vite. « Mon cadet et moi n'avons pas suivi la même voie. Je ne suis pas un marchand mais un chasseur de primes. Je vous observe depuis longtemps, Devaraj. J'aimerai vous apprendre mon savoir. » « Hum. Vous pouvez me redire votre prénom, encore ? » « Xiuhtecuhtli-Tlatlauhqui. » Devaraj le dévisagea quelques secondes en silence. L'homme avait trois yeux, des oreilles longues, la peau rouge recouverte de peintures bigarrées. Parmi elles, il pouvait traduire la préparation à une chasse, la volonté et le courage d'avancer droit sans jamais reculer ni regarder en arrière. Il portait trois énormes plumes d'un oiseau visiblement immense, comme l'indiquait les codes de Mior. Les plumes étaient vierges de modifications et ne seront taillées qu'à l'issue du combat pour en expliquer la nature. L'homme connaissait donc bien le langage des symboles. On aurait dit un mutant, un mélange ridicule de plusieurs races. Seulement quand les trois pupilles le fixèrent, il se sentit tressaillir et soudain, le ridicule laissa place à l'admiration. « Oui, c'est bien ce que je me disais. »

« Xiuhtecuhtli-Tlatlauhqui, cela signifie dieu des incendies. » « Dans la langue des fous, sûrement. » « Vous comprenez alors. » Le roi se mit à rire nerveusement. « Vous n'êtes pas un Æther. » Il les connaissait bien. Jamais un de ces stupides dieux n'apparaîtraient sous une forme aussi humble que celle d'un mortel. Ils préféraient se dévoiler à eux en les écrasant. « Pour un fou, je vous trouve sûr de vous. Il se trouve qu'un Æther aimerait apaiser le résultat de cet ouragan. Dans certaines contrées, les gens nomment les ouragans avec des prénoms de femmes. Appelons le votre Léto. Le dieu se nomme Kohr, Æther des Bergers et des -» « Je sais. Je suis venu ici pour arrêter de rêver des Zawa'Xruz. » « Des Ur'Welluffs. » « Je n'ai pas envie d'utiliser votre langue commune. » répliqua-t-il, chauvin. C'était faux. Il n'était pas du tout venu ici pour cesser de faire ces cauchemars. Pour lui, ce n'étaient que des doux rêves ; un, parce-qu'ils n'avaient rien de la morbidité des horreurs que lui montrait Nidalu ou d'autres Ætheri et deux, parce-que les Zawa'Xruz n'avaient rien de monstrueux à ses yeux. Le Chaman ne savait pas bien si ces animaux étaient de la même race que celui qui avait décidé de déménager dans le volcan d'Awaku No Hi. Le seul moyen de pouvoir faire des hypothèses sur cette question serait d'en approcher un spécimen de plus près. « Vous êtes chasseur de monstres ? » La question flotta quelques instants dans la sphère magique qu'il avait créé. En dehors, ils pouvaient contempler le déchaînement des cieux, le cyclone Léto, mais le bruit de ce dernier ne leur parvenait pas. C'était comme être spectateur d'un tableau animé. « Non, mon cher. Dompteur de monstres, ou bien dompteur d'animaux. Les monstres n'en sont qu'une catégorie intéressante. » Devaraj renifla. Son corps était gelé mais il aimait bien la douleur qui s'en dégageait. Il aurait pu se réchauffer en un claquement de doigt, seulement il préférait se sentir vivre. « Je ne vois pas la différence. Je suis un peu dur de la tête, il faut tout m'expliquer. » « Vous faîtes l'idiot parce-que ça vous amuse. »

Sur le versant nord de la montagne, dont on distinguait vaguement les traits déchirés, une vive lueur rouge perça la tourmente avec une vivacité surprenante, un feu brûlait sauvagement. Le hurlement traversa la barrière magique pour parvenir à leurs oreilles, après s'être répercuté contre les différentes parois rocheuses pour se déformer en un cri mortel. « En voilà un. Suivez-moi ou rentrez chez vous faire vos rêves. » Un grognement s'échappa de la gorge du Chaman. « J'avais prévu de faire ceci tout seul. C'était ma soirée promenade, loin de tout mes problèmes. Je n'ai pas besoin de vous.» « Vous aviez prévu de mourir ? » « Peut-être. J'ai arrêté de me poser la question, il y a tellement longtemps que j'ai oublié. » « Vous oubliez un peu ce qui vous arrange. » Devaraj darda un regard agacé et malsain en direction de l'inconnu. « Laissez-moi vous appelez Qui, car j'ai déjà oublié les autres syllabes de votre nom. J'hésite entre vous haïr ou vous aimer. » « Eh bien lancez une pièce que l'on soit fixé. » Sur ces mots, l'homme traversa la barrière et disparût dans la pénombre.

(∩`-´)⊃━☆゚.*・。゚

Invisibles, ils s'étaient approchés à une centaine de mètres du monstre. Ce dernier s'acharnait sur une forêt, dont il défonçait les troncs à vifs coups de cornes. « Pourquoi est-il aussi énervé ? Quelque chose ne va pas dans son environnement ? » grogna Devaraj. « Taisez-vous malheureux. Il peut nous entendre. Les Ur'Welluffs ont une ouïe très développé. » « J'aime pas ne pas parler. » répliqua le roi en télépathie. Il aimait ne pas obéir aussi. « Il va nous falloir attirer la foudre une nouvelle fois sur lui. » « Une nouvelle fois ? » « Ce sont des Wëltpuff qui ont été foudroyés et maudit. » « Dis donc. Je me demande si je muterais comme ça moi, si je me faisais frapper par un éclair. » « Vous seriez polis de ne pas faire cette expérience tout de suite, j'ai besoin de vous. » Ils discutèrent longuement tout en suivant la trajectoire du monstre à une distance respectable, dissimulant leur présence par magie et prudence lors de leurs déplacements. Devaraj appris que ces animaux maudits étaient envahis d'une grande colère et ne pouvait faire autre chose que détruire ce qui les entourait. Le plan était simple. Qui attirera l'attention du monstre pendant que le Chaman ira poser un piège capable d'attirer la foudre, ensuite Qui le rabattra sur lui. Il aimait bien ce rôle, c'était le plus dangereux. Le dompteur de monstre détacha de son dos l'objet qu'il gardait emballer dans un épais tissu. Il s'agissait d'un long bâton en métal, au bout pointu. « Vous le planterez dans la terre, sur une aire dégagée. Ne le découvrez qu'au dernier moment, lorsque l'animal sera presque dessus, car ce métal attire la foudre en quelques secondes. » Devaraj hocha la tête et s'empara de l'arme. Quand l'adrénaline dépassait un certain point dans sa montée, il devenait subitement muet. Muet et souriant comme un enfant ouvrant des cadeaux d'anniversaire, ce qui ne collait pas avec la folie fantomatique qui hurlait dans ses yeux verts.

Qui attira le Ur'Welluffs en soufflant dans une corne de guerre, ce qui produisit un tintamarre abominable même à travers la tempête. Cet homme regorgeait d'objets étranges qu'il cachait dans un petit sac pas plus grand qu'une poche à médecine. Sans plus s'occuper de lui, Devaraj sortit de son couvert et courut en direction d'un promontoire suffisamment dégagé. L'aire était située contre la falaise, elle formait un pic rocheux qui s'étalait en longueur au dessus d'un ravin, accessible en grimpant deux mètres de cailloux. Il avait pensé que s'il devait fuir, il pourrait toujours se jeter dans le vide. Ces idées fonctionnaient toujours bien dans sa tête et mal dans la réalité, sans qu'il ne puisse savoir pourquoi. Ce fut la violence du vent qui lui posa le plus de problèmes. Aussi agile qu'une chèvre, le Chaman avait l'habitude de grimper partout -surtout là où il ne fallait pas aller. Mais le souffle vorace se mit face à lui pour le repousser avec autant voire plus de rage que le feu du monstre. Un juron s'échappa finalement de ses lèvres lorsqu'il posa un pied sur la pierre dégagée. Il leva le bâton bien droit tenus par ses deux mains. « Je suis près. » Pas du tout. Mais cela n'avait aucune importance. Qui se mit à courir dans sa direction. Devaraj décida d'activer une illusion chimérique pour attirer l'attention du bélier géant et permettre à son camarade de disparaître. Les doigts serrés autour du bâton, il attendit que le sol tremble sous les pas du monstre et que le souffle brûlant de ses flammes le lèchent pour planter l'arme dans la pierre avec toute la force dont il était capable. Ses doigts courbatus et nerveux s’agrippèrent au tissu. Il n'eut que le temps de se protéger derrière un mur de glace pour ne pas brûler, et se téléporter dans une direction aléatoire.

« Et voilà ! Aussi innocent qu'un agneau ! » Le Chaman plongea sa main dans la laine du mouton pendant que Qui ramassait son précieux bâton. « Hmm. Je le préférais avant. » Est-ce-que les bisons de l'île Maudite allaient aussi se transformer en golems de feu aux prochains orages ? Cela ferait beaucoup de bisons à bénir de nouveau, songea-t-il, suivant le fil désordonné de ses pensées. En tout cas, Qui semblait posséder un grand nombre d'informations sur les créatures des Terres du Yin et du Yang. Il ne voulait pas l'avouer, mais cela l'intéressait et malgré sa tendance à l'agacer, cet homme savait particulièrement bien expliquer son savoir. L'offre qu'il lui avait faite plus tôt tournait dans sa tête. Le duo réitéra deux fois leur technique de chasse, pour que les trois plumes du chasseurs puissent être taillées, tranchées en deux dans la largeur pour signifier qu'ils avaient gagné en un unique coup ou tailladées pour montrer leur acharnement. « Je viendrai vers vous à ma prochaine chasse. » Avant que Devaraj ne puisse ouvrir la bouche pour répondre, le dompteur était parti dans le néant. Il poussa un soupir et écarta une mèche sauvage de sa vue. Un bain chaud et un lit de fourrures chaudes seraient finalement bienvenus.


1936 mots.
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Mer 15 Jan 2020, 10:26

Omos avait le sommeil agité, pendant toute la nuit il fit un rêve, une succession de flashs dans lequel il vit plusieurs choses incohérentes entre elles, des sortes de bestioles à laine avec des cornes, puis le paysage devenait flou et Omos voyait des champs avec des formes humanoïdes qui s’activaient, puis le paysage basculait de nouveau, mais l'environnement était cette fois-ci chaotique, comme un orage mais en beaucoup plus violent, la foudre s'abattait de partout, la pluie était mélangée à de la grêle, ravageant la flore. Et le schéma se répéta pendant toute la nuit. A son réveil, le jeune ondin se réveilla en suant à grosse goûte, il voyait au travers des rideaux de la fenêtre, les rayons du soleil se levait lentement, il prit du temps à se lever et à rejoindre la vieille sirène qui l’attendait dans la boutique. Elle remarqua l'inquiétude sur le visage du blondinet.


- Eh bien jeune homme ? Mauvaise nuit ?


- On va dire ça oui …


- Dis-moi


Le jeune raconta son rêve, non sans difficulté, il avait du mal à se souvenir de tous les détails, mais seulement les principaux éléments. Son interlocutrice ne dit aucun mots pendant le récit, buvant en silence une tisane et essayant de comprendre les propos bien étrange qu’elle entendait.


- Ce que tu as vu Omos, c’est le Cœur Vert, une région sous l’autorité des déchus, sur le continent naturel. Ces sortes de boules : ce sont des Wëltpuffs, des animaux très prisés pour la qualité de leur laine, mais pour ce qui est de cette orage … Je n’en sais rien.


- Dites moi Madame … Je voulais vous demander


- Si tu peux partir c’est ça ?



- Comment est-ce …


- Mon pauvre Omos dit-elle avec un petit rire on peut lire en toi comme dans un livre ouvert, je le vois très bien qu'ici tu t'ennuis, je vois bien que ma proposition d'apprentissage ne te dit rien, tu es jeune et tu as besoin d'aventure. Tu n'as pas besoin de mon autorisation pour partir, tu ne me dois rien.


- Merci madame, merci beaucoup.


Un mois plus tard, à quelque kilomètres de la région déchu de Cœur Vert.


Omos était assis à l'intérieur d'une carriole en compagnie d'autres personnes. À son arrivée sur le continent, il avait rencontré ce groupe de six personnes qui s'apprêtaient à partir en direction d'Avalon. Des mercenaires avait-il compris, qui souhaitaient prendre du bon temps dans les bordels de la capitale des ailes noires. Leur chef avait bien voulu prendre Omos pour le trajet moyennement finance et ils le laisseraient à l'entrée de Cœur Vert afin qu'il continue son chemin. Le petit voyage se passa sans encombre et dans une joyeuse discussion, l'ondin se sentait de plus en plus mal à l'aise au fur et à mesure qu'il se rapprochait de sa destination, ces compagnons de route remarquèrent son mal-être et lui demandèrent ce qu'il se passait, Omos mentit en leur disant que ce n'était rien et qu'il avait juste la nausée, ils n'insistèrent pas plus, mais le blondinet sentit leur méfiance et en déduisit que son mensonge ne leur avait pas convaincu.


Au bout de quelque heures, alors que le soleil était haut dans le ciel, ils s'arrêtèrent brusquement. Ceux qui se trouvaient à l’intérieur furent tous basculés, Omos se retrouva projecté contre la porte, qui sous le choc s’ouvrir. Il se cogna la tête la première et lâcha un cri de douleur, les autres sortirent précipitamment pour engueuler leur compagnon qui avait stoppé d’un coup la carriole.


- Qu’est-ce qui se passe bon sang Lokar ?


le dénommé resta stoïque et indiqua le chemin qu’ils avaient droit devant eux. En se relevant, Omos vit et compris pourquoi le dénommé Lokar avait arrêté leur progression. Devant eux se trouvait un paysage désolé, des arbres arrachés, des petits cratères fumants un peu partout et surtout de la boue, beaucoup de boue, les pieds s’enfonçant lourdement dans le sol. Celui qui avait interpellé Lokar et qui s'appelle Valkin, aperçut un homme entrain qui regardait lui aussi le paysage, l’homme se retourna pour répondre aux questions et Omos crut distinguer que l’homme avait une partie du visage roussit. Au bout de cinq minute, Valkin revint le visage grave.


- Bon, de ce que j’ai cru comprendre : Une tempête a éclaté pendant la nuit, une très grosse tempête qui a ravagé les cultures des environs, le paysans avec qui je viens de parler m’a dit que la tempête semblait presque … divine.


- Un aether ? demanda Omos qui se releva tant bien que mal en essayant d'enlever la boue qui recouvrait ses vêtements.


- C’est ce qu’il dit … Et … Il y a autre chose aussi. Vous voyez les Wëltpuffs que les déchus élèvent ? Eh bien ils sembleraient qu’ils aient disparu.


- Disparut ?
s'enquit un des ces compagnons Genre .. morts ou enfouis ?


- Eh bien … Juste disparu, évaporé. Par contre, une chose est apparu à la place, plusieurs créatures à vrai dire.


- Des créatures ?


- Le gars m’a parlé de sorte de créatures tout droit sortit des enfers, des béliers énormes qui se tiennent sur leur pattes arrières et qui crachent du feu.


Omos renifla dédaigneusement.


- Un coup de ces démons ou des sorciers


Valkin qui semblait être le chef du groupe, prit ses armes dans la carriole et intima à ses hommes de faire de mêmes.


- Laissons nos convictions politique de cotée Il se retourna et reprit la parole d’un voix ferme. Bien messieurs, j’ai négocié quelque chose avec le paysan : Une de ces bêtes serait dans les environs et empêcherait les pauvres gens de regagner leurs fermes. Nous allons nous en débarrasser, récupérer la récompense qu’ils nous promettent et nous repartirons dépenser cet argent à Avalon. En marche


Le groupe d’hommes resta silencieux et emboîta le pas de leur chef. Omos ne savait pas trop s’il devait ou même, pouvait les suivre. Il courut pour se mettre à hauteur de Valkin.


- Je peux vous accompagner ?


Valkin le jugea du regard, regarda le trident et l’épée qu’Omos transportait dans son dos et à sa taille.


- Si tu veux. Tu fais ce que je te dis, quand je te dis. Tu sais te battre ?


- Oui bien sûr ! L’ondin bomba le torse fièrement.


- Certes. Valkin ne semblait pas vraiment convaincu. Si on arrive à s’occuper de la bête, on ne partagera pas la récompense, mais je te rendrais le paiement que tu as donné pour qu’on te transporte avec nous.


Omos acquiesça, cela lui semblait honnête, il ne faisait pas partie de leur compagnie et l’offre de Valkin était déjà généreuse en soi. Le groupe prit des informations et se dirigea vers une forêt qui se situait après ce qui avait était un champ de blé. La traversé du bois ne fût pas trop longue et ils débouchèrent sur une immense carrière, Valkin stoppa le groupe avec le bras et scruta la zone, un des compagnons donna un coup de coude à son chef et montra le sol à quelque mètres. Des imposantes empreintes étaient visibles, Omos ne sût pas dire si c’était à la créature qu’ils traquaient, mais les mercenaires se divisèrent et l’ondin suivit Valkin à travers la clairière.


Soudainement devant eux, au fond de la plaine, à l'orée du bois, une nué d’oiseaux s’envola. Tout le monde s’immobilisa. Les arbres se mirent à trembler, Omos sentit le sol tremblait sous ses pieds et jeta un coup d’oeil inquiet à Valkin, celui-ci avait dégainé une lance et lança un regard entendu à un autre membre, qui sortit un arc et l’arma d’une flèche. Alors qu’Omos s'apprêtait à poser une question, une immense bête surgit. Une sorte de bélier à la laine noire et aux cornes courbées, qui s’approchait d’eux à grande vitesse. Omos vit des flammes s’échapper de sa gueule, l’ondin sentit ses jambes défaillir. Valkin se retourna vers lui.


- Tu vois cette édifice de pierre ? Attire le contre ce mur-là et quand je te le dis tu t’écarte le plus vite possible

- Mais … Commença-t-il en paniquant

- Fonce !

Et Valkin poussa Omos qui commença à courir vers ce qui était être une ancienne église, il ne restait plus que les murs, il n’y avait plus de vitres, plus de portes, plus de plafonds, il s'agissait d’une ruine. Il tourna la tête et vit que la créature changea de trajectoire et fonçait dorénavant vers lui. Omos se plaqua contre un des mur et attendit le signal, sentit le sols tremblait de plus en plus.


- Va .. Valkin ?!


- Maintenant !


Omos se jeta sur la droite, roula sur lui-même et vit la bête se fonçait et se prendre le mur qui explosa, projetant des briques et des flammes de partout. La créature recula, visiblement sonné, elle se mit à hurler soudainement. Omos vit qu’une lance s’était planté sur son flanc droit et qu’elle saignait. Le chef des mercenaires lança l'assaut et Omos sous le coup de la surprise continua à reculer, le trident tendu vers lui mais n’osant pas attaquer. Les autres n’eurent aucune hésitation et se mirent à enfoncer leurs armes, la créature donna un coup de cornes qui projeta un des hommes sur plusieurs mètres, la bête tourna le dos à Omos et se mit sur ses deux pattes arrières, des flammes sortirent de son museau, les cinq hommes présent devant étaient trop proches pour esquiver une quelconque attaque, l’ondin se mit à reculer et vit à ses pieds une des brique qui avait volé lorsque la bête avait percuté le mur. Sans trop réagir, il lâcha son trident et ramassa la brique, lança une prière à Aylidis et lança de toute ses forces sur la tête du monstre qui toucha une des cornes, mais cela eut l'effet escompté et dans un hurlement de fureur se retourna tout en crachant des flammes en direction d’Omos. L’ondin eut juste le temps de plonger tête face au sol, mais les flammes qui atteignirent quand même son dos, lui arrachant ses vêtements ainsi qu’un cri de douleur. Omos sentit qu’il était sérieusement brûlé et il sentait le sol trembler. Le jeune ondin devina que la bête s’approchait petit à petit, surement pour porter le coup de grâce, il se mit à pleurer. Omos n’arrivait pas à croire que c’était la fin, il allait mourir là, loin des siens, loin de son cher océan, il tenta de se relever pour voir la mort arriver, mais sous le coup de la douleur intense dû aux brûlures de son dos, tomba dans l'inconscience.


Omos ouvrit les yeux et vit qu’il était dans un lit, son torse était enroulé dans des bandages qui dégageait une certaine odeur d’encens, sur sa droit il vit ses affaires posé par terre avec des vêtements sur un tabouret. Difficilement, il se releva et s’habilla lentement, Omos abandonna l’idée de mettre la chemise car tout contact avec son dos lui était douloureux. Utilisant son trident comme aide de marche, il explora sur une grande pièce avec un longue table en son centre, sur laquelle trônait de la nourriture de toute sorte et sur des bancs étaient ses compagnons en train de manger. Valkin le vit et sourit largement


- Ah ! Voilà notre grand brûlé, tu as pris cher mon ami, vient t’asseoir et restaure-toi les paysans nous ont bien choyés.


- Qu’est-ce qui s’est passé ?


- Quand tu t’es évanoui, reprit Lokar, on a profité du fait qu’il était concentré sur toi pour lui lancer un filet qui s’est pris dans ses cornes.et on a tiré comme des enragés pour le faire tomber en arrières et là on la rouer de coup à nos masses et là ! Crois le ou non, mais il y a eut une explosion et une fois la poussière retombée … Il eut un silence


- Eh ben dis ! Finis ! Omos était suspendu à ses lèvres.


- Un Wëltpuff est apparu à la place ! Tu te rencontre ? Les paysans du coin disent que c’est un miracle accordé par Kohr, l’aether des bergers quelque chose comme ça … Ensuite on t’a ramené et après ils ont pris soin de nous. On n’a bien cru que tu te réveillerais jamais, on était même en train de se demander si on allait pas partir sans toi



- Pourquoi j’ai dormi pendant combien d’heures ?


- Combien de jours tu veux dire … Ça fait trois jours que tu dors.
 Il se retourna vers ses compagnons : Un toast pour le petit jeune. À Omos ! Puisse tes dieux veiller sur toi !


Ils levèrent leur verres et burent cul sec. Omos suivit le mouvement et murmura.


- À Aylidis …


Et il but le verre qui était devant lui. Il avait peut-être vu les choses trop grand en partant de Port Diraella, il n’était pas encore taillé pour l’aventure. Tout en remuant de sombre pesant, il continua de manger en compagnie de la troupe qui elle, festoyait.


Mots sous google docs : 2120
Ycaly : 300 OST - The Hot Gates
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 4744
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 26 Fév 2020, 19:15



Étoiles, qui d'en haut voyez valser les mondes,
Faites pleuvoir sur moi, de vos paupières blondes,
Vos pleurs de diamant ;
Lune, lis de la nuit, fleur du divin parterre,
Verse-moi tes rayons, ô blanche solitaire,
Du fond du firmament !
Oeil ouvert sans repos au milieu de l'espace,
Perce, soleil puissant, ce nuage qui passe !
Que je te voie encor ;
Aigles, vous qui fouettez le ciel à grands coups d'ailes,
Griffons au vol de feu, rapides hirondelles,
Prêtez-moi votre essor !

Chasse aux Ur'Welluffs



Alisha leva le nez au ciel au son du grondement qui lui parvenait aux oreilles. La journée avait bien commencé, pourtant il était évident qu'un orage s'annonçait à en voir les épais nuages gris qui s'accumulaient, depuis quelques heures déjà, au-dessus des Cotes de Maubëe. « Hum... », s'indigna la Colérique en fronçant des sourcils avant de reprendre son chemin, sans se presser pour autant. L'orage était encore loin, elle avait l'occasion de le voir venir et n'était pas dans l'urgence. Pas encore. Elle s’arrêta acheter la Gazette locale et la feuilleta quelques secondes avant de prendre son envol en direction de l'appartement où elle ne trouva personne. Kyra – ou plutôt Kjĕll, elle avait du mal à se faire à cette identité – s’était de nouveau évaporé. À croire qu’il lui était impossible de tenir en place plus de quelques semaines. Peut-être le gène de l'aventure était-il une réalité et le possédait-elle – il… Bon sang, elle n’y arriverait pas ! Sa déchéance devenait compréhensible, quoiqu’elle ignorait si courir après le danger était contraire aux mœurs angélique. Elle se répondit à elle-même par un haussement d'épaule avant de s'installer dans le canapé, levant une nouvelle fois les yeux en direction de la fenêtre lorsqu’à nouveau, le tonnerre retentit, plus fort. Elle plissa le regard, mais ne réagit pas plus que ça, se plongeant dans la lecture du journal. Toutefois, n’avait-elle pas fini ce dernier qu’elle le délaissa sur la table basse pour se diriger vers la fenêtre et fixer le ciel d’un œil inquiet. « Hum… », fit-elle une nouvelle fois avant de fermer les volets. A l’évidence, cet orage serait bien plus violent que d’habitude. Et ce fut peu dire.

En plein milieu de la nuit, alors que la Lune était haute dans le ciel, l'Abjecto sortie de son sommeil, brusquement réveillée, probablement par le rêve qu'elle était en train de faire. Elle serait incapable de raconter son contenu cependant. Toutefois, elle ne se sentait pas bien. Quelque chose n'allait pas. Elle ignorait quoi mais elle pouvait le sentir au fond d'elle comme quelque chose de viscéral. Elle s'assit alors dans son lit et tourna son visage vers la fenêtre. Le vent s'engouffrait à travers les volets fermés dans un sifflement strident, faisant claquer ses derniers comme si ce dernier mettait toute la volonté du monde pour les arracher de leurs gonds. La Colérique plissa des yeux, comme cherchant à voir à travers le matériau ce qu'il se passait à l'extérieur. C'était une bien mauvaise idée que de sortir par un temps aussi tumultueux. Il se passa encore quelques secondes où Alisha débattait avec elle-même sur la rationalité de la chose avant qu'elle ne poussa un sifflement réprobateur tandis qu'elle sortait de sous sa couette, attrapant les premiers vêtements qui pouvaient bien lui tomber sous la main. Alors qu'elle quittait la chambre, elle se figea un instant sur place en voyant deux billes luminescentes flotter à quelques centimètre du sol, sous la table du salon, le temps que son esprit comprenne qu'il ne s'agissait que de Choupette qui préférerait probablement être à des lieux de ces terres plutôt que de subir le courroux des saisons. Un sourire mesquin se peignait alors sur son visage comme elle se saisit d'un épais imperméable après avoir enfilé ses bottes. Puis, sans un mot, elle claquai la porte et quittai la chaleur et le confort du bâtiment pour se prendre le vent froid et mordant de plein fouet. La pluie battait son visage et ses cheveux volaient dans tout les sens, lui obstruant la vue. Même le rouge sanglant de la Lune était caché par les couches épaisses de nuages qui s'étaient amoncelés depuis le début de l'après-midi. La Déchue poussa alors un soupir mais reprit sa route, malgré l'accumulation d'éléments poussant au contraire, raffermissant sa prise sur le col de son manteau. Prenant la direction de la Porte Sud, Alisha s'étonna de croiser d'autres personnes sur son chemin et se questionna par la même occasion. Et si ce n'était finalement pas du flan ce qu'elle ressentait depuis tout à l'heure.

Si d'habitude la voie des airs est un chemin bien plus rapide que celui des terres, ce soir-là les vents étaient indomptables et imprévisibles, ne facilitant en rien ceux ayant eu l'audace de déployer leurs ailes. Aussi dû-t-elle se débattre contre ce monstre invisible et impalpable qui, tantôt la poussait à rentrer chez elle, tantôt lui donnait l'impulsion d'avancer à une vitesse vertigineuse vers sa destination. Elle ne s'attendait cependant pas à devoir, quelques minutes plus tard, être confrontée à un véritable monstre, bien plus dangereux et bien plus palpable. A peine avait-elle dépassée les premières fermes du Cœur Vert que la Colérique posa pied à terre, fixant la scène d'un œil fixe, la bouche béante. Une bête sombre, plus grande qu'une maison, s'élevait là, à une vingtaine de pas d'elle, hurlant et rugissant contre le monde, frappant le sol brûlé comme un animal en colère - tout indiquait qu'il l'était en tout cas – deux hommes se débattant avec la créature en furie. Un nouvel éclair surgit, frappant le sol fertile du Cœur Vert, bien plus loin heureusement. Le temps du flash, Alisha cligna des yeux, mais il se reporta rapidement en direction du lieu où la foudre avait frappé en entendant un nouveau rugissement. Immédiatement, la Déchue reprit son envol afin de vérifier que son inquiétude était fausse. Malheureusement, ce fut le contraire qui se passa et elle put constater la même scène que précédemment devant ses yeux. A nouveau une créature disproportionnée clamait son mécontentement, au détail prêt que personne harassait celle-ci et qu'elle n'attaquait personne non plus. Pour l'instant.

Alisha s'avançant vers la bête, elle fut stoppée dans son mouvement par un tiers qu'elle n'avait pas prévu. « J'vous en prie ! Sauvez-le ! », hurla un garçon de ferme par-dessus l'orage et la tempête. L'Abjecto fixa le fermier un instant, se demandant de qui ce dernier pouvait bien parler. Il n'avait vu personne dans les environs. En même temps, elle ne l'avait pas vu lui non-plus. « Sauver qui ?! ». Elle suivi du regard la direction que l'homme indiquait de son index. La créature, qui venait de les remarquer sûrement aux suites de leurs échanges. Voyant que ce n'était toujours pas plus clair pour la Colérique, il reprit son explication, paniqué alors que la bête s'avançait à pas lourd vers eux. « C'est ma bête ça. C'est mon Wëltpuff ! » - « Quoi ?! ». C'était improbable. Les Weltpüffs sont des animaux paisibles et débonnaires. Ça... C'était agressif, impulsif et en plus ils faisaient, au minima, cinq fois la taille de ces tranquilles ruminants ! « Attention ! », hurla-t-elle en faisant un écart sur le côté alors que les enfers se déchaînaient sur le couple, évitant ainsi les flammes de l'animal. « Vous en êtes sûr ? », ajouta-t-elle au fermier en le rejoignant. Elle avait clairement des doutes quand à son origine... « Puisque j'vous l'dis ! », insista-t-il, presque suppliant. Le regard de la Déchue rejoignit alors celui de l'animal. Il était loin l'éclat doux du Wëltpuff. Là n'y régnait que la rage. Pouvait-elle réellement faire quelque chose sans faire de mal à la bête ? Ça risquait d'être compliqué... Elle commença par déployer ses ailes et décoller du sol, virevoltant autour de l'animal comme une mouche afin d'avoir sa pleine attention. Alors elle prit plus de hauteur encore pour être le plus hors de porté possible de la créature. Elle ne savait toujours pas comment elle pourrait ''sauver'' l'animal et ce n'était pas sous sa menace constante qu'elle trouverait la solution. Toutefois, elle n'avait pas prévu que cette dernière était également pourvu d'aile et qu'elle serait ainsi capable de la rejoindre. N'était-il pas sensé être un Wëltpuff à la base ? Hors, il n'a encore jamais fait état de Wëltpuff ailé... L'adrénaline carburant dans ses veines, comme elle esquiva l'animal, elle fit exploser la magie par tout les pores de sa peau, touchant ce dernier sans vraiment le désirer. Le voyant s'effondrer au sol sous ses yeux elle eut craint un instant que la pulsion n'ait déclenchée quelques magies dont elle n'avait ni la connaissance, ni la maîtrise, et trop dangereuse quand ces deux cas étaient réunis ensemble. S'approchant de l'animal, elle put alors constater qu'il n'était qu'inconscient. A cause de la chute. Pourquoi s'était-il écrasé, elle ne le savait pas vraiment. Du moins, elle avait quelques idées, mais n'était certaine d'aucune. Elle posa une main sur la tête de l'animal qui s'était retransformé sous les yeux ébahis de son propriétaire. Dire que cette chose était réellement un Wëltpuff... Elle releva la tête en entendant le craquement d'un éclair, suivi d'un grondement féroce. « Ils sont combien au juste ? ».
Vous qui craignez vent, pluie ou fièvres, Restez coi, mes mignons !

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 04 Mar 2020, 16:59


Le faste n’encombrait pas la taverne : c’était le moins que l’on pût dire. La décoration dégageait une sobriété apaisante, qui contrastait presque avec les éclats de voix et les étincelles de rire qui gonflaient l’atmosphère. A deux pas de là, toujours dans les Quartiers du Centre, Priam avait réservé une chambre d’hôtel. L’établissement était un peu à l’écart des artères fourmillantes de la ville. Cela lui garantissait de passer une nuit plus calme qu’en plein cœur des festivités qui semblaient battre leur plein chaque jour et chaque nuit que les Zaahin faisaient. L’ambiance lui rappelait Lumnaar’Yuvon lors des célébrations : l’alcool coulait à flots, alimentant les histoires les plus abracadabrantesques et les plaisanteries les moins recommandables, la nourriture ruisselait d’appétence et ses odeurs charmaient aussi bien les narines que les papilles, des rixes éclataient, que l’on oubliait dans une bonne bagarre, les mains se promenaient et les couples ainsi formés disparaissaient pour revenir le sourire aux lèvres et le corps détendu. La nostalgie le berçait, alors qu’il observait le fond de son verre d’un œil où la morosité le disputait à la félicité. « Je te ressers, bel homme ? » L’Ange releva la tête. La jeune femme n’avait même pas attendu la réponse : déjà, elle remplissait sa chope d’ambre. Lorsqu’elle reposa la bouteille, elle appuya un coude sur la table, posa son menton dans la paume de sa main et se mit à le dévisager. « T’es pas d’ici, hein ? » Il esquissa un sourire. « T’es forte en devinettes ? » - « Ça m’arrive. » Elle plissa les yeux. « Hum… Sceptelinôst ? » Priam haussa les sourcils, surpris. « Non. J’ai une tête de bandit ? » Elle attrapa une chaise, la tira et s’assit. « Un peu quand même… Réprouvé, au moins ? » - « Oui. » Elle sourit. « Facile, ça se repère à l’odeur. » - « Surtout ceux de Bouton d’Or, j’imagine. » - « Woh, Bouton d’Or ? C’est loin, ça. Qu’est-ce qui t’amène ici ? » - « Pas plus que Sceptelinôst. Un crochet touristique avant d’aller à là-bas. » - « Ah, j’avais pas tout faux, donc ! » s’exclama-t-elle, triomphante. « Et qu’est-ce que tu vas faire là-bas ? » - « Voir d’autres Réprouvés. Qui puent peut-être un peu moins, mais qui ont de vraies têtes de bandit. » Il ne se doutait pas à quel point il était dans le vrai. Elle rit. « Je devrais peut-être y faire un tour, je suis sûre que je m’y plairais. » - « Sans doute. » - « Tu m’emmènes ? » L’Ailé fronça le nez. C’était bête. Sans appendices blancs, il aurait pu se passer quelque chose. Si elle avait été plus puissante que lui et plus persuasive, elle aurait sans doute réussi à le traîner dans son lit. L’une comme l’autre des hypothèses ne concordant pas avec la réalité, l’Ange parvint à échapper à l’étau que ses avances resserraient peu à peu, et à rentrer à l’hôtel toujours enrubanné dans sa pureté – et en grognant.


Il s’endormit facilement, et se réveilla tout aussi promptement. Haletant, le fils de Réprouvés passa une main anxieuse sur son front humide. Un mauvais pressentiment étreignait son cœur. Il tourna la tête : contre le carreau de la fenêtre, la pluie battait. De grosses gouttes s’y écrasaient dans un fracas assourdissant puis glissaient le long de la vitre. La Lune Rouge projetait ses lueurs carmines dessus, leur conférant un aspect sanglant. Priam rabattit la couverture et se leva. Il se sentait guidé par un instinct puissant, qui le dépassait probablement. Devant la fenêtre, il aperçut dans la pénombre de la nuit et de l’orage d’autres personnes, qui semblaient se diriger vers un même point. En toute hâte, il s’habilla. Alors qu’il allait se précipiter à l’extérieur, il se rappela de son apparence : comme il passait devant un miroir, il l’arrangea. Puis, il sortit. En quelques secondes, il fut trempé jusqu’aux os. Inutile de penser à déployer ses ailes plumeuses : malgré leur bonne étanchéité, elles finiraient probablement gorgées d’eau. Les membranes démoniaques percèrent son dos et s’étendirent de part et d’autres de son buste. L’Ailé s’éleva mais demeura bas. L’orage grondait et, au loin, les éclairs frappaient la terre. Les vents malmenaient les cieux : plus il était près du sol, moins ils étaient virulents. Poussé par une force inconnue, il se dirigea jusqu’au Cœur Vert, cette zone agricole d’ordinaire florissante. Le marteau de la pluie saccageait les cultures. On aurait pu s’attendre à ce que tous fussent rentrés chez eux ; en réalité, nombre de personnes affrontaient la tempête. Des cris fusaient à travers l’espace de verdure. Derrière les fenêtres des maisons, on distinguait quelques silhouettes sombres, qui observaient probablement la scène avec effarement. Et leur surprise eût été aisément compréhensible.

A une centaine de mètres de Priam, une immense créature se dressait. Son corps écumait d’une fumée étouffante, produite par l’assaut de la pluie sur les braises de sa peau. De larges cornes roulaient contre son crâne noir d’où perçaient deux petits yeux rougeoyants. Elle ouvrit la gueule et poussa un hurlement guttural. « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? » ne put-il s’empêcher de penser tout haut. « C’est Dadou. » Il se tourna vers l’origine de la voix. C’était une gamine à la peau mate et aux larges yeux bruns. « Dadou ? » - « Le dernier Wëltpuff né chez nous. » - « Un Wëltpuff ? Ce truc-là ? » - « Promis, juré ! La foudre est tombée dessus et ça l’a transformé… » L’Ange la considéra quelques instants, silencieux – ce qui lui paraîtrait extrêmement saugrenu plus tard, considérant la situation. « Tu ne devrais pas rester ici, c’est dang- » Il n’eut pas le luxe de terminer sa phrase. Le monstre projeta l’un de ses attaquants, dont le corps vola au-dessus de leurs têtes – ils se penchèrent par réflexe. Se retournant d’un même mouvement, ils virent la victime se redresser, un peu sonnée, et lancer un : « ça va ! » en levant la main. « Rentre chez toi. » ordonna Priam à la fillette, qui parut vouloir défier son accès d’autorité jusqu’à ce qu’elle croisât l’ombre sèche de ses prunelles. « Faites attention à Dadou… » Puis, elle tourna les talons et courut jusqu’à une petite ferme, à une vingtaine de mètres de leur position. Autour de celle-ci, plusieurs Wëltpuffs détrempés grelotaient, les yeux braqués sur leur ancien congénère pris de folie. Sans attendre, l’Ailé se dirigea vers le blessé, qui avait perdu son assurance et regardait son bras d’un air écœuré. L’os formait un angle inattendu. De sa tempe coulait un filet de sang. « Fais-voir. » Comme il tournait les yeux vers lui, Priam tendit la main vers sa tête et l’y déposa doucement. Utiliser la magie des Anges quand il voulait se faire passer pour un Réprouvé et qu’il portait deux ailes démoniaques n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus malin à faire, mais laisser le Déchu dans cette situation d’inconfort lui paraissait encore plus inadmissible. Une chaleur émana de ses doigts et la plaie se referma. « Je ne peux pas réparer ton bras, simplement soulager la douleur. » Il y posa la main aussi et une sensation d’apaisement se diffusa dans le membre endommagé. « M-merci. » fit l’homme. « Attention ! » Il eut à peine le temps de se retourner et, dans un réflexe inespéré, de détourner la roche de sa trajectoire, grâce à la télékinésie. Elle alla s’écraser un peu plus loin, dans la terre meuble, soulevant des gerbes de boue. Le démon manifestait sa rage à travers des attaques virulentes. « Attrape ça ! » Il obtempéra et se retrouva avec un piquet en bois entre les mains. Le blessé, visiblement rouage manquant du plan du petit groupe, s’exclama : « Vous allez le faire tomber, tourne autour de ses jambes ! » Un épais cordon, d’une matière qu’il ne parvenait pas à identifier, le reliait à un morceau de bois similaire, tenu par une femme de haute stature. « Tiens-le bien et fais comme moi ! » cria-t-elle pour se faire entendre par-dessus le torrent tempêtant et les mugissements de la bête. Durant une demi-seconde, l’Ange fut troublé et ne sut comment réagir ; puis il l’imita et s’élança en avant, décrivant un arc de cercle pour passer derrière la créature. Ailes déployées, il vola par-dessus celle qui courait, et effectua plusieurs cercles. Les griffes de l’Ur’Welluff menacèrent plusieurs fois de le découper, cependant, il parvint toujours à esquiver leur tranchant. Lorsque les membres de l’ancien Wëltpuff furent saucissonnés et qu’il essaya d’avancer, il perdit l’équilibre et s’effondra dans un rugissement. Priam vit son ombre s’étendre sur l’homme qu’il avait soigné. D’un battement d’ailes, il fondit sur lui et le percuta de plein fouet pour le chasser de la zone d’impact. Le monstre chuta à quelques mètres à peine. Étalés dans la boue, les deux rescapés poussèrent un même soupir de soulagement. A l’aide d’un objet qu’il ne connaissait pas, les combattants parvinrent à rediriger la foudre sur leur assaillant : le souffle d’une explosion balaya les cheveux du brun et lui coupa la respiration. De l’épaisse fumée qui se dégageait de la parcelle calcinée, un bêlement inquiet monta. Quelques secondes plus tard, ils purent apercevoir le Wëltpuff qui se débattait dans la corde utilisée pour l’arrêter. « Kohr soit loué ! » souffla l’individu au bras cassé. « Kohr ? » - « L’Æther des Bergers et des Wëltpuffs. » Priam afficha une mine désabusée. Evidemment.

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Événement | Chasse aux Ur'Welluffs 1628 :


Événement | Chasse aux Ur'Welluffs 2289842337 :
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 08 Mar 2020, 18:26



« Alors c’est toi la greluche qui a détruit l’habitation d’Adam Pendragon ? » Je soupirai. Ça commençait mal. Je venais à peine de rencontrer mon mentor que j’avais déjà envie de lui péter l’arcade sourcilière, de lui aplatir le nez et de mordre l'une de ses jugulaires, tellement fort qu’elle sortirait de sa prison de chair. « La politesse c’était en option quand t’es née ou bien ? » ajouta-t-il lorsqu’il constata que je n’étais visiblement pas décidé à répondre. « Et toi ? » rétorquai-je. Je manquais un peu de répartie. J’étais agacé. Je ne savais pas trop comment qualifier ce qu’il m’était arrivé quelques jours plus tôt. Le fait d’être un homme en temps normal n’arrangeait rien à mon affaire. Le porc et moi avions bien consommé. Vu mon état, le consentement avait été en option, comme l’aurait si bien dit le barbu en face de moi. Je n’allais pas pleurer sur mon sort. Je n’étais pas innocent. Je ne m’en rappelais pas, de toute façon, mais ça me hantait. « Quoi moi ? » demanda-t-il en s’avançant, tout en me tendant une main ferme et solide. Un rictus s’invita sur mon visage. Que faisait-il ? Essayait-il, par hasard, de jouer à qui avait le plus de force ? Il allait être servi s’il pensait que ma puissance physique reflétait mon apparence actuelle. Je souris, moqueur, avant de prendre sa paume dans la mienne, bien décidé à lui montrer que j’étais supérieur. Je n’avais jamais ce genre de besoins en temps normal. Je me fichais totalement de ce qu’autrui pensait de moi. Je préférais même que l’on me sous-estime, ce qui rendait ma tâche plus facile. La Bague ne m’épargnait pas, même si elle ne devait pas être la seule à porter le poids de la responsabilité de mon état. La nature même de Colérique changeait les choses. Je ne pouvais pas être celui que j’étais lorsque je faisais partie du peuple des Sorciers.

Contre toute attente, alors que je cherchais à éprouver sa force en mettant toute la mienne dans mon bras, je ne trouvai en face de moi qu’une main molle. Je compris trop tard, une fois qu’il m’eut mis par terre avec une facilité déconcertante. Un balayage discret avait suffi. Il se mit à rire, ses poings rejoignant ses hanches. Sa voix était grave et il semblait réellement s’amuser de la situation. Je râlai. « Ne t’inquiète pas, je suis passé par là aussi. Mon Mentor m’a fait exactement la même chose et, comme toi, je suis tombé dans le panneau. La Colère est éprouvante. » Il s’arrêta pour continuer de rire, visualisant la tête que je faisais. « T’as quand même une bonne poigne pour une gonzesse. » « Ta gueule. » répliquai-je, avec autant de répartie que la première fois. « C’est con parce que tu vas devoir m’écouter. Ils ne te laisseront pas repartir si tu ne te contrôles pas. Bon la bonne nouvelle c’est que ton Adam là, il a baisé ma femme. » Je me redressai. « Je me demande bien qui il n’a pas baisé. » soufflai-je, soudain encore plus énervé. « Je me demande aussi. C’est qu’il est vieux le gaillard. » Il sourit. « De toute façon, je ne lui convenais pas à la bougresse. » Il avait un langage qui m’aurait rapidement mis hors de moi en temps normal. « Son Orgueil ne se plaisait pas dans ma ferme. Il m’a rendu service, en un sens. Il m’a évité de la frapper à force de frustration. Je te jure qu’être Colérique et être en ménage avec une Orgueilleuse c’est clairement pas la meilleure combinaison. » Il se tut un moment. « Un Colérique avec un Luxurieux c’est mieux. Le sexe est juste violent mais comme ces cons aiment ça de toute façon, ça marche bien. » « Ouais. » Je n’allais pas lui dire que je n’avais pas besoin de la Bague pour être rude. « Le mieux c’est quand même les Luxurieux et les Gourmands. Enfin bref, on pourra parler plus tard des combinaisons gagnantes. Je vais te faire visiter ma ferme. Viens. »

« Là il y a les Wëltpuffs, et là les montons standards. J’ai des chevaux, des poules et des chèvres aussi et, derrière ce bâtiment, il y a des cochons. T’aimes la viande ? » « Pourquoi ? » « Parce que ce soir on va manger un bon rôti ! J’ai un potager aussi. J’ai déterré des patates, on pourra les faire griller avec. » Je soupirai. « Quoi ? » « Je pensais juste que t’allais m’enseigner tes trucs pour faire partir la Colère et que j’allais me barrer. J’ai pas que ça à faire. » Il se mit à rire et finit par passer une main dans sa barbe, comme s’il essayait d’atténuer la douleur qui s’était réveillée dans ses joues à cause de son hilarité. « T’es vraiment impatiente. C’est quoi que t’as avec toi ? » « Un cadeau. J’ai remarqué que quand j’en fais aux autres, je suis plus… calme. » « Et t’attends quoi pour me le donner ? » « Je crois pas que ça corresponde. » « Tu t’attendais à quelqu’un de plus… ? » « De plus érudit. Pas franchement un bouseux dans sa gadoue. » dis-je sans prendre de gants. « Le bouseux t’emmerde, la morveuse. » dit-il sans aucune méchanceté, plus amusé qu’autre chose. Il n’y avait pas à dire, il maîtrisait bien sa Colère. « En tout cas, si tu veux un premier conseil, je t’en file un gratuitement : il faut que tu utilises ta Colère pour les choses qui te tiennent à cœur. Tu la canalises et tu la laisses fuser quand c’est le bon moment. Autrement dit, tu arrêtes d’insulter tout le monde et de t’auto-détruire simplement parce que t’as pas envie de faire comme les autres ou juste pour les faire chier. » « J’ai envie de faire comme tout le monde… » « C’est pour ça que tu détruits la propriété des autres ? Tu crois que tu pourras vivre en société comme ça ? » « Venant d’un paysan dans sa ferme c’est quand même osé… »

« Alors, c’était bon ? » Je fis une grimace d’agacement. « Mouais. » « Tu peux le dire que je cuisine bien, ça ne va pas t’étouffer. » « Tout le monde sait préparer un rôti, pas de quoi se vanter. » « Tu sais faire mieux peut-être ? » « Je ne cuisine pas. » « Et pourquoi ça ? » « Parce que ça me prend mille ans et que ça me gave. En plus, j’ai cuisiné pour Adam et il n’est pas venu. Il me soûle. » « Tu t’attendais à quoi en côtoyant un Luxurieux, hein ? » « À rien. » « Ben visiblement si, la morveuse. » Le respect était mort. « Je ne suis pas une putain de morveuse. » dis-je, irrité. « Et si tu me le donnais mon cadeau ? » « Ouais. » Je fis glisser sur la table un paquet. Dedans, il y avait un crayon et un carnet en cuir. « J’aime bien. » « Tu sais écrire au moins ? » Il sourit, d’un air tellement mystérieux que ça en éveilla ma curiosité. Il me fixait avec l’air de quelqu’un qui savait des choses, qui en cachaient. Je sus alors qu’il n’avait pas grandi dans une ferme. Il y était pour le calme que ça lui conférait. Qu’avait-il fait avant de venir ici ? Qui avait-il été ? « À quoi tu penses ? » demanda-t-il. « À rien. Si, en fait, que t’es pire que ces vieilles femmes qui resservent cinq fois de leur plat. J’ai jamais autant mangé de ma vie. Je vais exploser. » « Tu dormiras bien comme ça. » « Je dors pas beaucoup. » « Pourquoi ? » « Ça te regarde ? » « Oui, je suis là pour t’aider. » Je plissai les yeux. « Disons que j’ai beaucoup de choses dans la tête. » « Une Corvus ne devrait pas avoir tant de trucs à gérer. » « Ouais. » dis-je simplement, tout en me levant. « Tu sais quoi ? Je vais aller me coucher. Tu me fatigues. » La Colère avait au moins le mérite de m’épuiser. « Dors bien. Si t’as froid il y a des couvertures dans l’armoire. » Je lui fis un signe de la main avant de me rendre dans la chambre qu’il avait préparée pour moi.


Si je réussis à m’endormir sans aucun problème, le bruit du vent sur les carreaux finit par me réveiller. J’avais gardé la Bague pour dormir. Je sentais des progrès, même si ce n’était toujours pas ça. Je me tournai sur le côté. La foudre s’écrasa non loin quelques secondes plus tard. Je me redressai. Mes poils se hérissèrent. Quelque chose n’allait pas. Ce n’était pas de simples bourrasques. Le temps était électrique, chargé de quelque chose de lourd. J’enlevai l’Anneau un instant, comme pour être sûr. Lux in Tenebris ne tarda pas à me répondre, la magie excitée par le chaos qui semblait nous entourer. Je levai soudainement les yeux vers la toiture qui grinçait de façon anormale. Le vent hurlait de plus en plus. Je remis la Bague lorsque j’entendis des pas dans le couloir qui menait à ma chambre, à moitié effacés par le bruit ambiant. « C’est normal par ici ? » demandai-je. « Non pas du tout ! Il se passe quelque chose. » Un rugissement diabolique se fit entendre soudainement, coupant court à notre conversation. « Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? » vociférai-je, alors que le vent rendait tout échange compliqué. Je sentais la Colère en moi rugir en même temps que le monstre qui se trouvait à l’extérieur. Elle était instable et se nourrissait de mon appréhension. « Viens ! Il faut aller voir ! » Je plissai les yeux. J’aurais pu le traiter de fou mais je sentais aussi une forme d’attraction vers ces grognements. « Ouais. » Je me levai et faillis m’étaler au sol. Était-ce moi où la ferme venait de trembler ? J’aurais pu croire qu’il s’agissait d’un effet de la Bague si le regard du Déchu ne m’avait pas prouvé le contraire. « Il se passe quoi à la fin ? » « On le saura quand on sera dehors ! Dépêche-toi ! » Je descendis au rez-de-chaussée, pris ma veste et me chaussai. Nous sortîmes ensemble.

Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, nos corps ballotés par le vent comme des bonhommes en papier, nous nous retrouvâmes face à une créature énorme et rougeoyante. « C’est un Ur’Welluf ! » me cria l’homme. « Un quoi ? » « Un Wëltpuff maudit ! » Le vent, la pluie et le tonnerre rendaient toute communication compliquée. Je ne compris pas ce qu’il me disait. Je voyais simplement que cette chose, qui était bien plus grande que moi, venait de nous apercevoir et qu’elle semblait bien plus Colérique que je ne l’étais moi-même. Les animaux aux alentours essayaient de se recroqueviller du mieux qu’ils le pouvaient. La bête écrasa l’une de ses pattes sur la terre, proche de nous. Un arbre tomba, abattu d’un seul coup par la foudre. « Merde ! » laissa échapper le fermier. Mes sourcils se froncèrent. En temps normal, je n’aimais pas du tout ce genre de configuration. J’étais un homme de l’ombre, qui aimait tirer les ficelles tranquillement, sans prendre de risques. Je n’étais absolument pas une brute qui aimait régler ses problèmes dans un combat au corps à corps. Mon engagement dans l’armée magicienne avait de quoi m’étonner un peu plus tous les jours. Il fallait bien palier à mes faiblesses. Je visais la perfection et celle-ci ne s’atteignait jamais sans mal et sans sacrifice. L’avantage de mon état de Déchu était que la Colère m’aveuglait tellement qu’elle me faisait totalement oublier les problèmes liés à ma jambe. Ce n’était qu’à charge de revanche. Je savais que le retour de bâton serait atroce. Néanmoins, pour l’instant, il me fallait en profiter. Voir ce monstre, puissant, dangereux, m’excita. L’adrénaline parcourait mes veines, nourrissait ma détermination et m’impulsait une raison de vivre et d’arrêter de m’autodétruire. Le danger me faisait frissonner et me semblait revêtir les mêmes aspects qu’une drogue. C’était peut-être la première fois que je m’en rendais compte et je savais parfaitement que ça deviendrait problématique.

« Attention ! » cria le Déchu. Je me jetai sur le côté. Je n’avais pas encore le réflexe d’ouvrir mes ailes et les graviers m’écorchèrent lorsque je tombai par terre. « Sale bestiole de merde ! » dis-je entre mes dents, la Colère grimpant d’un étage. Ma mâchoire se serra et je me redressai, les poings serrés. « Viens te battre ! » hurlai-je, tel un dément, inconscient des risques. J’avais envie de la casser en deux pour lui apprendre qui était le chef ici. Un peu comme un enfant orgueilleux, j’avais décidé que le chef n’était nul autre que moi. J’eus subitement une idée et m’écartai un peu pour la mettre à exécution. Je n’arriverais à rien avec ma taille normale. Ma magie se déclencha, modifiant mon corps. De femme je passai à bête. Bientôt, j’eus exactement la même corpulence que l’Ur’Welluf. Je modifiai ma trachée de façon à pouvoir émettre des sons rauques et abattis mes pattes avant sur le sol, porté par une pulsion destructrice. Le monstre rugit dans un bruit qui se termina en une sorte de rire macabre. Était-ce de ça que parlait Devaraj ? La Bête de l’Enfer ? Il n’avait pas été très précis mais si j’avais dû donner un physique à celle-ci, sans doute lui aurais-je attribué celui que j’avais devant les yeux. Les animaux sauvages obéissaient à un instinct infaillible. Tous ou presque se soumettaient à plus puissant qu’eux. La puissance pouvait s’illustrer de différentes manières, par une attaque frontale ou par ce que je choisis de faire. J’utilisai Vox et rugis, un rugissement si puissant qu’il me faudrait plusieurs jours pour récupérer une ouïe normale. L’onde qui s’en dégagea repoussa le monstre qui heurta un arbre violemment. Quelques minutes plus tard, l’Ur’Welluf était redevenu un Wëltpuff, tremblant sous la pluie, la laine pleine d’eau. Je relâchai ma magie et courus en boitillant vers lui. Je n’entendais plus rien et je n’étais pas le seul. Mon mentor non plus. Je ne lui avais même pas demandé son prénom.

Au petit matin, nous étions tous les deux de retour entre les murs de sa ferme. La toiture avait été partiellement arrachée par le vent. Il y aurait des travaux de réparation à faire. Nos vêtements étaient en train de sécher près du feu. Je me sentais détrempé jusqu’aux os. Nous nous regardions en silence. J’étais cassé, si bien que la pire idée du siècle me passa par la tête. Quelques jours auparavant, une chaussette était apparue devant moi, contenant des cristaux orangés. Je les avais déjà vus, dans le Désert. Je savais qu’il s’agissait d’une drogue. Je me déplaçai pour attraper mon bien et revins m’asseoir. Le Déchu me fit un geste, auquel je répondis pour lui demander s’il n’avait pas une pipe. Il hocha la tête et alla chercher un objet poussiéreux qui n’avait sans doute pas servi depuis longtemps. J’écrasai les cristaux minutieusement et les mélangeai avec le tabac qu’il me ramena. Je disposai le tout dans la pipe et l’allumai. Je tirai dessus, les effets ne tardant pas à apparaître. J’étais détendu. Le Déchu fit de même mais ne sembla rien ressentir de particulier. Il haussa les épaules. Un sourire béat et débile germa sur mes lèvres.

2603 mots
Merci  Événement | Chasse aux Ur'Welluffs 2289842337
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Kitoe
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Kitoe
Lun 23 Mar 2020, 22:14

Weena1872 mots
Chasse auxx Ur'Welluffs
-Weena.

-Hmmm…

-Weena, réveille-toi !

-HmmmmmmmAAAAAAAHH !

Weena bondit de son lit et attrapa la première chose qui tomba sous sa main, à savoir une chandelle. Les dents serrées, le souffle court, les yeux écarquillés et les bras brandissant son arme terrible au-dessus de sa tête, la jeune femme examina celui qui venait de la réveiller. Elle aurait pu l’assommer tout de suite, mais il lui semblait qu’elle le connaissait.

-Qu’est-ce que tu fous là ? Comment t’es rentré ?

-Il faut que je te parle et je suis rentré par la porte d’entrée.

Elle se laissa un temps pour reprendre son souffle et se rappeler du prénom de ce type. Elle aurait dû s’en rappeler tout de suite, c’était son ami tout de même. Et puis sérieusement, la porte d’entrée ? Impossible.

-Arrête de mentir. Qu’est-ce que t’es venu me voler, espèce d’enfoiré ?

Finn. Il s’appelait Finn. Elle ne baissait pas sa garde pour autant. Pas avant qu’il lui ait dit la vérité. Il avait beau être son ami, elle était avant tout une Déchue de l’Avarice.

-Je ne t’ai rien volé, je suis passé par la porte d’entrée parce qu’elle était ouverte. T’avais visiblement oublié de la fermer à clef, comme tu passes jamais par là. Allez, c’est bon, on peut parler ? Fouille-moi si tu veux, mais on parle.

Weena baissa sa garde et reposa sa chandelle sur sa table de chevet, à côté de son couteau. Ce dernier était toujours à proximité d’elle, mais cette fois-ci il n’avait pas été à sa hauteur de main pour qu’elle s’en empare. Son instinct avait fait le choix du plus accessible. Elle s’approcha ensuite de Finn pour tâter la moindre partie de son corps – oui, même là espèce d’esprit mal placé – et vérifier ses dires.

-Je me suis réveillé avec un étrange sentiment. Dit-il en leva les bras pour qu’elle vérifie ses manches.

-Moi aussi.

-C’est vrai ?

-Oui, celui qu’on était en train de me cambrioler.

-Oh, tais-toi, je t’ai rien volé, sinon je serais pas venu te réveil... oui, enfin bref. J’avais ce sentiment que je devais aller au Cœur Vert. Je l’ai encore, il y a quelque chose là-bas. C’est comme si quelque chose m’appelait.

-Hm hm… Et pourquoi tu es venu me réveiller pour me raconter ça ?

Ça lui semblait être une histoire complètement bidon, sûrement une excuse pour la tromper et ne pas qu’elle s’aperçoive qu’il l’avait volée. Il la prenait vraiment pour une idiote.

-Parce que je veux y aller maintenant, mais j’ai peur d’y aller tout seul. C’est un sentiment terrible, tu sais, et il ne s’estompera pas tant que je n’y serai pas allé. Est-ce que tu pourrais venir avec moi ?

-Non.

-Je t’en prie.

Weena croisa les bras. Dans le doute, elle décida de jouer le jeu et de tenter de croire à son histoire.

-Pourquoi tu demandes pas à ton ami Ralph ?

-Weena…

Ledit Ralph était un Paresseux et elle le savait parfaitement. La jeune femme ne l’avait vu que deux fois, et ces deux fois elle aura pu parier qu’il était tombé dans un profond coma dont il ne se réveillerait jamais. Elle le voyant aussi pitoyablement avachi, elle avait songé qu’il ne lui serait jamais possible de supporter un Déchu de ce péché. Elle soupira avec exagération.

-J’ai quoi en échange ?

-Toute ma gratitude ?

-Dégage. Son ton était sec et autoritaire. Mais lui voulait se montrer persuasif. Alors, quand il insista, elle haussa le ton. Je ne veux plus rien entendre, tu dégages, non lalalaaaaa lala la laaaa !

-Tu auras tout ce que tu voudras ! Tout ce que tu voudras, c’est promis ! Je te paye une journée de magasins !

Weena s’arrêta net, comme hypnotisée par sa dernière phrase.

-Une journée de magasins. Répéta-t-il pour s’assurer d’avoir son accord.

Elle fronça les sourcils et se pinça les lèvres. Elle était tentée, mais ça les lui brisait franchement d’aller dans le trou du cul du monde en plein milieu de la nuit sous le prétexte d’une intuition d’un ami débile. En même temps, tout ça en valait la chandelle. Sachant qu’elle doutait très fortement de ce soi-disant appel, cela voulait dire qu’il allait l’embêter pour rien, et dans ce cas-là, elle saurait tout à fait comment se venger : la journée de magasins l’endetterait à vie.

-Seulement si tu me promets cette journée.

-Oui, promis. On peut y aller ?

La jeune femme acquiesça et tendit la main.

-D’abord, tu me rends ce que tu m’as volé en rentrant ici.

Il la dévisagea. Il n’en croyait pas ses oreilles. Là, elle allait vraiment commencer à l’énerver.

-Je. Ne. T’ai. Rien. VOL-

*

Les sourcils froncés par un mélange d’incompréhension, d’impression et de peur, Weena suivait Finn en direction de ce tumultueux horizon.

-Comment…

-Une intuition.

-Tu veux qu’on meure en fait, c’est ça ?

Ce qui expliquerait pourquoi il lui avait promis une journée complète d’achats : en fait, il n’aurait jamais l’occasion de la lui offrir. N’aillant honte de rien, l’Avare entrouvrit la bouche pour le lui faire remarquer, mais n’eut pas le temps de prononcer un son qu’une villageoise du coin vînt les aborder, terrifiée. Ce qu’elle faisait là par un temps pareil était tout à fait questionnable, mais aussi retournable à eux. L’inconnue tenait de toutes ses forces un chien en laisse, qui lui, paniqué, tentait d’aller dans la direction opposée.

-Rentrez chez vous, bande d’inconscients ! Les Weltpuffs ont été frappés par la foudre, il y a plein d’Ur’Welluffs partout.

-Oui, répondit Weena, que la proposition satisfaisait pleinement.

-Nous sommes ici pour aider, répondit Finn.

Weena le dévisagea. Soit il était fou et inconscient, soit il était particulièrement courageux. Dans tous les cas, cela relevait la question suivante : avait-il vraiment eu besoin de partir avec elle ? Il se débrouillait très bien tout seul et il avait déjà l’air plus rassuré qu’elle.

-Ces monstres sont incontrôlables. On dit que l’on peut les calmer, mais moi je ne vois pas ce qui pourrait calmer une chose pareille. Venez ou rentrez chez vous mais ça ne sert à rien, vous allez mourir.

-D’accord, répondit Weena qui en plus que de vouloir garder la vie, voyait ça comme un bon moyen de se faire servir un chocolat chaud gratuitement, et pourquoi pas de terminer sa nuit dans un bon lit douillet.

-Si on le dit, c’est qu’il y a un réel moyen de les calmer.

Weena le dévisagea. Il tenait vraiment fort à mourir, ce con. La villageoise leva sa main disponible pour se dédouaner. Elle les aurait prévenus. La Déchue trouva qu’elle se souciait au final très vaguement de leur sort et trouva cela très impoli. Elle la traita intérieurement de garce. Finn profita de son moment de pensée pour entrainer son amie avec lui, tout droit vers ce qu’elle décida de nommer la vallée de l’apocalypse.

Oui, ce nom convenait très bien à ce qui se déroulait sous leurs yeux : le Cœur Vert était en plein centre d’une tempête comme Weena n’en avait jamais vu. Le ciel était noir de nuages, parfois zébré par les éclairs, la pluie était battante et salopait ses vêtements, et le vent soufflait à bloc comme si son unique objectif était de faire s’envoler les arbres et la pelouse. Pour combler le tout et comme convenu, de grandes créatures noires et aux pupilles de feu circulaient dans la vallée.

-T’es qu’un taré, Finn.

-Peut-être. Mais vois le positif, toi qui rêves d’être négociante, tu vas pouvoir t’entrainer et souviens toi qu’une belle journée à mes frais t’attend ensuite.

Mais avec un temps pareil et des monstres moutonneux qui rodaient dans les parages, elle avait plutôt du mal à voir le bon côté des choses. Sans vouloir se l’admettre, Weena avait peur. Elle était accrochée au bras de son ami, lui-même parfaitement concentré. Cette situation n’avait pas de sens. Du tout. Et en plus, elle avait super froid. Elle n’avait pas prévu de se retrouver dans une situation pareille.

-Et qu’est-ce que tu veux que je leur négocie ? Tes conneries ? Tu veux me donner en pâture, c’est ça ? Aaaah !

Il y en avait un à seulement une centaine de mètres d’eux et elle venait de s’en rendre compte. Tel un ormeau sur son rocher, elle s’agrippa encore plus fort à son ami.

-Ur’Welluff !

Finn appelait sans la moindre gêne. Au fond de lui, il était terrifié, mais il était un homme fait d’une grande « bravoure » – appelons cela ainsi – que Weena avait du mal à comprendre. Une fois qu’il était lancé, il était capable de beaucoup de choses. La bête, elle, les avait repérés se dirigeait maintenant vers eux.

-Ur’Welluff ! Calme-toi, sshhhhhh, calme-toi. Raconte-moi ce qui ne va pas.

-Finn !

-Hmm ?

-Tu parles à un P**AIN de MONSTRE PAS CONTENT ! Tu crois vraiment qu’il va s’allonger sur un divan pour te raconter son enfance ? P**AIN MAIS QUEL CON CELUI-LA !

A la peur était maintenant mêlée de la fureur. Elle le tira en arrière pour l’inciter à s’enfuir. La créature noire se rapprochait de plus en plus. Elle se servait de Finn comme d’un bouclier. Il l’avait bien cherché. Elle, elle n’avait pas demandé à mourir dans ces conditions. Elle était encore trop jeune et pas assez riche pour mourir.

-Va-t’en de là, sale bête !

Mais comme prévu, cela n’eut aucun effet sur le comportement de cette dernière. Finn se débattit pour se libérer de son emprise.

-Retourne brouter ton herbe ! Regarde ce que tu fais, un peu ! T’es en train de tout saloper !

Soudain, dans un élan de panique, Weena se baissa, arracha un bouquet d’herbe et de fleurs trempées et les montra à l’Ur’Welluff, comme si cela allait l’aider à culpabiliser.

… Et certainement que ce fut le cas. A la vue de sa source de nourriture, l’ex-Weltpuff se calma. Weena lui jeta l’herbe à la gueule, qui s’envola comme un tourbillon de confettis, recula d’une dizaine de mètres pour se mettre en sécurité et recommença. L’Ur’Welluff s’arrêta. Finn la regardait avec ahurissement. A son tour, il arracha de l’herbe et la lança comme il le put à la bête. Ça lui plaisait tant que ça de se prendre des bouts d’herbe à la figure ? Weena continua et lui aussi. Et ça marcha.

*

Lorsqu’ils eurent terminé, les couleurs du ciel avaient changé. L’atmosphère était devenue plus chaleureuse. C’était le lever du soleil.

-Bon, eh bien je crois que tu l’as eue ta récompense. Dit son ami en souriant gentiment alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer. En tous les cas, merci d’être venue avec moi.

Les villageois étaient sortis pour venir les remercier, eux et quelques autres sauveurs. On leur avait offert des présents, que Weena avait accueilli avec la plus grande joie. La jeune femme considéra son ami. C’était pas pour autant que cela annulait sa promesse. Elle le lui fit remarquer et elle obtînt une moue en réponse. Malheureusement, oui, il avait promis. Weena sourit, ce qui lui fit un peu peur. Elle avait passé une très mauvaise nuit en sa compagnie. Et il savait à quel point elle pouvait se montrer rancunière.



Bijin
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Mer 01 Avr 2020, 23:40

Faust revenait d'une longue après-midi en compagnie d'Edgard. Ce dernier était toujours médusé de voir la puissance que de ce petit bout d'homme pouvait dégager. Il l'aidait assez bien dans les travaux d'abattage des arbres en prévision des réserves à réalisées. Jeanne lui servait son repas en racontant les dernières nouvelles, quand un éclair déchira le ciel et que le tonnerre fit trembler les vitres de la maison. Ce n'était pas passé loin. Cet aléas naturel le détournait de la conversation, distrait par la puissance de cette tempête déroutante. Celle-ci se prolongeait durant la nuit et semblait être faite pour perdurer. Il s'était glissé dans ses draps et s'était apaisé sous la Colère des cieux, l'envoyant directement dans les bras d'Harabella ... Sans savoir quand exactement, le garçon s'éveilla en sursaut dans son lit, tremblant et en sueur, comme si son esprit avait été agité dans un cauchemar dont il ne se souvenait pas. Il se redressait à moitié sur sa couche, la bouche sèche, mais tempérait ses envies en regardant vers l'extérieur, l'eau qui s'abattait avec violence sur la vitre. Il devait aller voir. Quelle idée de sortir en plein déluge. Il n'avait pas envie ... Et en même temps, ce sentiment oppressant lui saisissait les tripes. Il verrait ça demain matin ... Suite à cette interruption, Faust eu du mal à avoir un sommeil correct. Comme si son Péché l'invitait à se joindre à la Fureur. Comme si sa Colère pourrait pleinement s'exprimer sans que rien, ni personne, ne puisse l'arrêter. Le Déchu ne devait pas céder.

Au lendemain de cette nuit mouvementé, le temps était encore sombre, mais moins ravageur. Sa mère ne semblait pas vraiment d'accord pour le laisser sortir, mais il ne craignait rien à se balader dans les environs. D'un sourire, il disparu pour quitter la Cité qui avait subi quelques dégâts. Nombreux étaient les habitants à se demander ce qu'il s'était passé et quel Aether. Maxwell, tenant une ferme non loin, semblait être en train de maugréer. Il s'arrêtait pour voir ce qu'il en était, tandis que Mazerith, son épouse, levait ses yeux au ciel.

Il y a que quelques bestioles de mon troupeau ont disparus ! grommela-t-il. Que Khor maudisse ce temps ! J'y tenais moi !
P't'être qu'ils ont eu peur et qu'elles r'viendront ?
J'espère ! J'y tenais à Tondu, c'était le plus vieux de la bande ! On a été élevés ensemble, personne touche à mon Tondu ... Ah ... Tondu !

Faust sourit, entre l'amusement et la tristesse. Il se proposait de les accompagner aux alentours pour chercher un peu. Peut-être que, vraiment, elles avaient eu peur et s'était réfugiées en attendant que le mauvais temps passe. Ça pouvait être sensibles, ces petites choses ! Après un temps considérer sa proposition et par égard pour leur amitié avec les Griffendél, ils acceptèrent. Pendant qu'ils cherchaient près des rebords rocheux, où de vaste caillou plus grand que lui pouvaient les dissimuler, il se contentait d'écouter s'il n'entendait pas un son particulier dans les airs. Ou quoi que ce soit. Il y en avait bien un, comme des vibrations violentes, qui secouaient le sol. En essayant de voir la source, très nettement visible de loin lorsqu'on la repérait enfin, Faust s'immobilisait, regardant l'horizon en plissant les yeux. D'innocents et mignons Wëltpuffs étaient devenus des ... choses étranges. Il le sentait d'ici, c'était mauvais. Ils étaient en Colère, comme si la rage venue d'en-haut les avaient atteints et qu'ils essayaient de s'en prémunir. Ces derniers tapaient le sol rageusement. De leur pelage doux ne restait que du sombre qu'on aurait dit rugueux. Il appelait ses partenaires, ainsi que les autres fermiers venus se joindre à eux, quelques bêtes leur appartenant ayant disparues. Maxwell se mis devant Faust, l'instinct protecteur devant sa bouille d'enfant s'éveillant, tétanisé par ce qu'il voyait. Ils l'étaient tous. L'un se mit sur ses pattes arrières, crachant du feu dans leur direction, faisant bondir les Déchus présents.

Putain, c'est quoi ces trucs ?!

Mazerith tapait sur son avant-bras pour éteindre la flammèche qui avait volé jusqu'à elle.

Merdeux d'Ur'Welluff !

Ce nom était bien trouvé, compte tenu de la situation.

On devrait s'éloigner avant qu'ils chargent.
Ils sont dangereux, on n'peut pas les laisser là ! Ils vont saccager nos fermes !
Ouais, mais on ne peut pas trop s'approcher, t'a vu ce qu'il vient d'faire ?

Le Déchu, lui, choisi de tester ses aptitudes.

Faust, reviens ! Rah ! Quel petit con !

S'élançant près de l'Ur'Welluff qui semblait dominant, le Déchu essayait de ne pas se montrer plein d'agressivité, mais plus d'amusement pour ne pas exciter cette créature qui l'observait d'un air ... méprisant ? Probablement. Celle-ci se mis à rugir avant de lancer un nouveau crachin enflammé dans sa direction, mais ... dissimuler derrière un rocher, se tenant à distance pour éviter de se brûler contre la roche dont l'état passait du gris vers le blanc en raison de la température, pour le contraindre à se fatiguer. Est-ce que seulement, cela se fatiguait ? C'était le moment d'user de sa magie et de mettre en place son plan. Devant les pas lourds de son ennemi, le meilleur moyen restait la fuite. Ils se dédoublaient alors en quelques autres version de lui, pour le distraire. Devant plusieurs copies de Faust, l'Ur'Welluff paru un instant déconcerté. Il essayait d'en attraper un, bien trop aventureux à son goût, en l'aplatissant de sa patte. De son côté, l'Originel créa un vent glacé qui devait contraindre la créature à redoubler d'efforts, augmenter son stress et l'obliger à faire des erreurs, pendant que le groupe venait l'aider. C'est alors qu'il eu une idée. Une idée peut-être ridicule, mais il souhaitait essayer. Il tendait ses paumes en avant pour invoquer la glace, créer une place assez grande pour le faire tomber. La créature se prit les pattes dedans, mais la chaleur, mêlée à sa glace, semblait être un combo qui créa une boue répugnante, affaiblissant sa température corporelle, avant que la plaque de givre n'eu raison de sa mobilité et ne le cloue au sol.

Bien joué, Faust !

Ses compagnons essayaient de l'immobiliser avec leur magie, essayant de contenir sa hargne. Faust sentit Mexwell lui claquer sa grosse main à l'arrière de la tête, tandis qu'il passait la langue, plein de malice.

... Mais tu es quand même un petit con !

1060 mots
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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Jeu 09 Avr 2020, 18:08


La chasse aux Ur'Welluffs





« Est-ce que les gens du village ont été mis à l’abri ? »
Daé regarda derrière lui son dragon de papier s’agiter dans les airs pour essayer d’amener une famille tétanisée à se réfugier à l’intérieur de leur habitation précaire. La tempête faisait rage au dehors et le Somnae et lae Caeli qui l’accompagnait étaient trempéxs. « Il faut qu’on s’occupe duquel du coup ? » « Bah ça j’en sais rien ! » « Tu m’avais pas dit qu’il fallait que je vienne parce qu’on avait une mission ? » « Oui, mais tu pense bien que c’est pas moi qui l’ai donné cette mission ! » « Ah bah j’avoue que pour le coup j’y avais pas pensé non » . Yzex, lae Caeli en question explosa de rire : « Quand est-ce que tu cesseras d’être bête, petite tête ? » Daé sourit aussi. Les deux Rehlas s’entendaient bien depuis longtemps, iels s’étaient croisés plusieurs fois à Lua Eyael et avaient pour habitude de discuter de tout, sauf de ce à quoi leurs vies étaient dédiées. Une sorte de bulle d’oxgène dans deux existences régies par le destin et le devoir. « Bon, je propose qu’on prenne celui-ci ! On y va tranquillement et on essaiera de voir comment on peut l’immobiliser. » Le plus jeune des deux acquiesça d’un signe de tête et suivit saon compère. Le Ur’Welluff s’éloignait du troupeau, apparemment attiré par une illusion qu’était en train de créer lae Caeli.

Filature.
« Tu sais comment les arrêter alors ? » « Non plus, apparemment les Welluffs ont été frappés par la foudre et se sont transformés. » « Comment tu sais ça ? » A peine Daé eût-il finit sa question qu’il se tapa le front. « Je suis bête ! » « Oui ! » Rires. Evidemment que vu comment il l’avait réveillé au milieu de la nuit, il avait du avoir une vision ou un message de la part de son Maître.

~~~

« Comment ça, maintenant, mais tu as vu l’heure ? » « Prends tes affaires et viens ! » Daé ne réfléchit pas. Saon amix avait l’air inquietx et le Somnae connaissait très bien ce genre de tête. C’était les visages des Rehlas qui n’en savaient pas plus que ce qu’iels disaient, mais qui savaient qu’il fallait aller faire quelque chose. Le Somnae prit des habits simples et pratiques, réveilla rapidement Synaën et Mobile avant de descendre où l’attendait lae Rehla qui l’avait extirpé du sommeil. Les deux s’arrêtèrent un instant pour adresser une prière muette à la Prophétesse, se regardèrent, puis Yzex ferma les yeux et iels se retrouvèrent au milieu d’une tempête dans un champ qui oscillait entre le vert de l’herbe et le rouge doré qui émanait des créatures montrueuses qui semblaient y régner en maîtres. « On est où ? » « Au sud d’Avalon apparemment, la cité des Déchu.e.x.s. »

~~~

La cible des deux Rehlas ralentit. « Je crois qu’il a compris que c’était une illusion. » « J’ai une idée. Syn ? » La tigresse releva la tête vers son ami aux cheveux blancs. « On est d’accord que lorsque tu crées un bouclier, rien n’est censé pouvoir le franchir tant que tu te concentres ? » Acquiescement. « T’as compris ce que je voulais faire ? » Un temps. « Parfait. » Yzex ne posa pas de question, mais se prépara juste à réagir. Synaën s’approcha furtivement de la bête aux cornes dorées qui commençait à s’énerver de ne pas trouver ce que lui avait fait voir Yzex et que Daé n’avait pas bien vu. Mais à ce moment-là, la bête se retourna, la tigresse apparemment trop peu discrète pour l’Ur-Welluff et commença à charger de tout son être massif sur le petit groupe.

« … »

« Cours. »

Les deux Rehlas détalèrent, Synaën tenta de les protéger en faisant se matérialiser un bouclier translucide sur le chemin de la charge du monstre. La bête s’y cogna una première fois et la tigresse tressaillit sous la violence du choc mental. Daé s’arrêta un instant. « Tu fais quoi ? »  « Je laisse pas Synaën toute seule ! » Et le demi-tour. La bête reprit gentiment ses esprits et la charge reprit. « DAÉ ! A TROIS TU SAUTES ! » Le Somnae entendit l’information et continua sa course en essayant de se précipiter sur sa tigresse pour la sortir de là. Synaën titubait et ne semblait plus pouvoir ni entendre ce qu’il pensait ni comprendre par où partir. « TROIS » . Daé sauta. Au dernier moment. A peine il sauta qu’il sentit un courant d’air violent le propulser dans les airs bien plus haut que ce qu’il n’aurait réussi à faire seul. Yzex venait de faire pareil. Bien joué. L’Ur-Welluff finit sa course dans un arbre qui se trouvait juste derrière. Sa corne coincée, à la limite de déraciner l’arbre, l’avait stoppé pour donner au groupe un instant de répit.

Synaën était juste sonnée. « On n’a pas beaucoup de temps, il est déjà en train de se sortir ! On fait quoi ? » Daé se fendit soudain d’un immense sourire et sortit de son sac…son pyjama. « Tu fais quoi ? » « Je sais pas pourquoi, mais en partant je me suis dit que j’avais pas envie de laisser mon pyjama à la maison, alors je tente un truc ! » Le pilou-pilou en forme de Cerfeuil d’Od était un peu trop grand pour Daé et bien trop petit pour l’Ur-Welluff, mais tant pis. C’était actuellement la seule chose à laquelle pensait Daé et ça valait le coup d’essayer. Le Somnae prit une grande respiration et s’approcha du monstre en train de ruer de tous ses muscles pour se sortir du piège dans lequel il s’était fourré. Il apposa délicatement le pyjama extrêmement doux sur la corne qui n’était pas coincée de la bête et s’éloigna en serrant ses pouces dans ses poings fermés.

Le temps était comme suspendu. Yzex regardait la bête. Synaën aussi. Mobile, le dragon de papier, revenait maintenant de sa mission et se posa sur la tête de son ami Rehla. La bête semblait ruer de moins en moins fort. Elle semblait se calmer et même…devenir légèrement plus petite. Elle continua à rapetisser, sa queue fourchue disparut, ses yeux fous devinrent calme et ses cornes, en rétrécissant elles aussi, laissèrent tomber le pilou-pilou et s’enlevèrent seules de l’arbre.

« Voilà, voilà. Ça va mieux ? » Pour seule réponse, le Somnae eut un petit retour d’affection quand le Welluff qui avait pris la place de son alter-ego lui léchouilla la main goulûment. Daé sourit à pleines dents en regardant Yzex.  « J’ai faim ! On retourne à la maison ? J’ai à manger chez moi ! » « Vendu ! »


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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

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Bellada Ward
Ven 17 Avr 2020, 19:32


Ilda souleva le rideau pour jeter un regard à l'extérieur. Dehors, une tempête faisait rage : la pluie brouillait la vue et le vent faisait siffler les interstices de la maisonnée comme des suppliques dramatiques. La vieillarde n'aimait pas ça. Mais alors vraiment pas du tout. Elle avait un très mauvais pressentiment. « Nous n'aurions pas dû venir ici. C'était une mauvaise idée. » répéta-t-elle à l'attention de la séduisante femme qui l'accompagnait. Celle-ci se fendit d'un sourire en se retournant vers la vieillarde. La Luxurieuse avait l'habitude du caractère pessimiste de son épouse. Lorsqu'elle lui avait annoncé qu'elles pourraient profiter de ce petit chalet en amoureuses, l'Avare avait déroulé tout une liste d'arguments prouvant que se rendre-là pourrait se retourner contre elles - ou plutôt, contre leur compte en banque, car c'est généralement ce qui inquiétait la vieille femme. Ilda avait besoin d'être rassurée encore un peu pour pouvoir profiter de ce moment en toute sérénité. La blonde se leva donc et alla se coller contre l'inquiétée, passant ses bras autour de ses épaules et posant son menton contre le haut du crâne grisonnant. « Mais non, il n'y a pas de souci à se faire. » assura-t-elle en souriant. « Nous avions besoin de vacances ! Tu n'arrêtes pas de travailler ces derniers temps, tu avais besoin de souffler et moi, j'avais besoin de passer du temps seule avec toi. » Sensuellement, elle commença à embrasser la peau ridée de celle qui enflammait son cœur. « Hum... Oui, certes, mais tout de même... J'ai un mauvais pressentiment. » insista l'ancienne magicienne. Graetz soupira en lâchant son épouse. « Je te l'ai dit : le propriétaire ne nous demandera pas la moindre pièce de bronze ! » Elle s'en était assurée : il lui était désormais redevable. L'habitant était en fait un Paresseux, dont la famille commençait à s'impatienter : tous avares, contrairement à lui, ils désiraient qu'il trouve épouse pour pouvoir agrandir leur richesse et leur patrimoine économique. Ils lui avaient trouvé un bon parti et avaient lourdement insisté pour qu'il la rencontre au plus tôt. Ça ne semblait pas si difficile, dit comme ça. Une rencontre arrangée, tout ce qu'il y avait de plus banal. Sauf que le fainéant qu'il était n'avait aucune envie de s'y rendre. C'était, selon lui, trop d'efforts pour pas grand-chose. Il avait donc décidé d'engager quelqu'un pour prendre sa place. Par un heureux jeu de hasard, c’était Graetz qui avait été choisie. Le frisson des premières rencontres l'électrisait toujours et puisqu'elle était habituée aux jeux de rôles - bien que les siens soient souvent cantonnés à ce qui se passait dans l'intimité - elle s'était révélée être une bonne candidate. Et puis, elle ne demandait rien en échange, à part un petit service : lui prêter son petit cottage pendant une semaine. Ce n'était pas cher payé, surtout en constatant la prestation plus que satisfaisante qu'elle avait fourni. Le paresseux s'en sortait à très bon compte : il n'y aurait pas de trou dans ses économies et sa famille ne se rendrait sans doute pas compte de la supercherie - du moins, pas avant que l'épouse trompée crie à la supercherie, bien sûr. « Il m'était redevable et c'est de cette façon qu'il repaie sa dette ! » affirma la luxurieuse. « Et puis regarde : de la nourriture gratuite pendant toute une semaine ! Des sorties en campagne, des soirées auprès du feu... Bref, des vacances sans avoir à user de nos économies... » Cet argument sembla faire retomber la méfiance instinctive de la Voyante, qui se détendit légèrement en se rapprochant de sa dulcinée et en passant ses bras dans son dos. « Oui... Oui, je m'inquiète sans doute pour rien... »

A peine Ilda eut-elle prononcé ces paroles qu'un éclair éblouissant - qui illumina jusqu'à l'intérieur du chalet malgré les rideaux - se mit à gronder dehors. Tout de suite après, on put entendre d'autres bruits qui n'avaient rien de rassurant. Le troupeau de Wëltpuff, gardé dans un enclos juste à côté de la maison, se mit à s'agiter. La vieille femme avait sursauté et s'était retourné vers l'entrée du chalet : la porte s'était mise à trembler dangereusement sous le coup des rafales de vent. Après avoir constaté qu'elle restait bien ancrée sur ses gongs - vous imaginez, si elle volait en éclat, elles auraient dû la réparer et les frais auraient été à leur compte - l'Avare se précipita à la fenêtre pour observer ce qu'il se passait dehors. Elle ne mit pas longtemps à comprendre ce qui agitait tant les pauvres bêtes, ses yeux affolés perçant l'épais rideau de pluie. « Graetz... » dit-elle d'une voix sourde, les yeux écarquillés. Dans le jardin, une immense boule noire à l'air féroce venait d'apparaître. La Voyante n'avait jamais vu quelque chose de semblable de toute sa vie. Son rugissement la fit sursauter à nouveau et, morte de peur, elle s'éloigna de la fenêtre. Son épouse en revanche s'en approcha et découvrit à son tour l'horreur qui terrorisait les bêtes. « Qu'est-ce que c'est que ça ? » « Bah, je sais pas, y'a eut un éclaire et puis pouf ! Tu vois, je t'avais dit qu'on aurait des soucis ! » Ignorant les reproches, la courageuse alla chercher une cape pour se préserver de la pluie et s'apprêta à sortir dehors. « Mais que fais-tu, voyons ? » « Je vais aller nous débarrasser de cette menace ! Je ne peux pas prendre le risque que cette créature envoyée des enfers saccage la maison et nous blesse ! » « Graetz, ce n'est pas raisonnable ! » la protestation d'Ilda ne servait à rien : sa femme était déjà sortie dehors.

Inquiète, la Ward se précipita à la fenêtre pour essayer de suivre ce qu'il se passait. Malheureusement, elle en fut vite incapable : la Luxurieuse essayait d'éloigner la menace et sa visibilité était presque nulle à cause de la tempête. Ne supportant pas d'être confinée dans cette baraque miteuse - ne pouvant se défouler autrement, la déchue reportait sa frustration sur la maisonnée - sans savoir ce qu'il se passait dehors, Ilda commença à faire les cent pas, tournant en rond dans la salle à vivre. Elle marmonnait dans sa moustache, inquiète. Bien sûr, elle aurait pu sortir pour venir en aide à sa moitié, mais la couardise qui étreignait son cœur l'en empêchait. Elle avait connu la mort, une fois, et cela lui suffisait amplement. Elle n'avait aucune envie de réitérer l'expérience. Elle n'était pas suffisamment forte pour affronter cette chose titanesque qui avait soudainement poussé dans le jardin ! Si elle s'y risquait, elle finirait écrasée en bouillie ou alors pire. Le simple fait de piétiner dans le salon la fatiguait : elle dût s'asseoir, essoufflée par l'inquiétude et par l'effort que subissait son vieux corps. Elle tremblait tandis que sa respiration se faisait irrégulière : elle était prise d'une crise de panique. Bien vite, les larmes lui montèrent aux yeux. Elle commençait à s'imaginer les milles et une torture que risquait de subir sa moitié en affrontant ce démon de feu et de cendres et cela l'inquiétait plus que tout - plus encore que les sous qu'elle risquait de perdre à cause des dégâts. Elle devait faire quelque chose ! Mais quoi ? Il lui fallut plusieurs minutes pour que son esprit agité ne trouve une réponse : de la Voyance.

Reprenant contenance, Ilda se leva et trottina jusqu'à la chambre. Elle ouvrit une armoire où elle avait rangé ses affaires et tira un petit coffre où elle rangeait son matériel de travail - elle l'emmenait partout où elle allait, dans le doute : le travail était une chose sérieuse, qu'elle ne négligeait jamais. Les mains tremblantes, elle s'empara de la boule en cristal et la déposa au milieu du lit, sur lequel elle grimpa également. Les mains moites, elle essaya de se concentrer et observa avec insistance la sphère translucide, essayant de discerner l'avenir. Le capricieux artefact resta obstinément opaque et la Voyante se rendit à l'évidence : elle ne parviendrait pas à lire l'avenir de cette manière. Fort heureusement, elle avait d'autres cordes à son sac. Sans perdre plus de temps, la grognon farfouilla dans son matériel et en retira un petit sachet contenant des feuilles de thé. Elle redescendit à la cuisine et fit chauffer de l'eau. Chaque seconde était un véritable supplice mais malgré son anxiété, elle devait se montrer patiente. Si elle négligeait son art, il ne lui révélerait rien et tous ses efforts seraient rendus inutiles ! Lorsque l'eau se mit à bouillir, elle la versa dans la tasse avec les feuilles, puis vida la soucoupe pour ne garder que le thé. La diseuse de bonne aventure s'approcha ensuite de la cheminée, seule source de lumière, pour pouvoir lire ce qui se révélait à elle. La lecture des feuilles de thé était quelque chose de compliqué. Les prédictions qu'on en retirait étaient souvent vagues, imprécises. Il était parfois difficile de comprendre les messages, de décrypter le destin qui s'y dévoilait. Ilda avait mis des années avant d'être capable d'user de cette méthode, et aujourd'hui encore, elle était loin de faire partie de ses préférées. Mais les feuilles de thé avaient l'avantage d'être fiable : si l'on arrivait à décrypter correctement, on pouvait être certain que la prédiction se réaliserait. S'asseyant à même le sol, l'Avare fronça les sourcils pour pouvoir lire.

La Voyante perçut une épée, dont la lame pointait vers une étrange forme de G. « Querelle, discorde. Ou bien danger. Contre Graetz. » Cette prédiction-là n'était pas bien difficile à imaginer. Elle était déjà parfaitement au courant que son épouse courrait un risque et cela ne fit que lui rappeler l'urgence de la situation. Essayant de se calmer, elle passa à l'analyse des autres symboles, tournant la tasse pour comprendre ce qu'il s'y disait. Sur le rebord droit, une forme d’œil. C'était un bon présage ! Le signe d'une résolution. Un sourire rassuré s'épanouit sur le visage ridé tandis que les yeux décryptaient la suite du message. Sa magie jouant, elle parvint à voir une scène dans cet entrelacs incertains : un éclair, une colline et un carré : pour obtenir la protection, il faudrait aller chercher l'éclair sur la colline. Ilda ne comprenait pas elle-même ce que cela signifiait, mais elle était certaine d'une chose : il fallait se rendre sur cette colline.

Abandonnant la tasse par terre, la Ward-Pendragon se releva avec difficulté puis quitta la maison. Elle fut prise de court par la puissance du vent, qui semblait vouloir la dissuader d'aller au secours de son épouse. En quelques secondes à peine, elle se retrouva trempée jusqu'aux os. Ignorant ces conditions déplorables, elle s'élança en avant, scrutant les alentours pour voir où s'était rendue son épouse. Elle finit par l'apercevoir, ou plutôt, par voir le monstre. Graetz, en comparaison, ressemblait à un point vague dans le lointain, comme une mouche qui tournait autour de cette chose titanesque. Avec difficulté, la vieille femme déploya ses ailes d’ébènes puis décolla du sol. Elle n’était pas une bonne voleuse lorsque les conditions météorologiques étaient favorables à cette pratique, mais avec cette tempête, les choses furent plus compliquées encore ! A plusieurs reprises, elle fut déviée de sa trajectoire par une bourrasque violente, manquant de se prendre un arbre ou d'être projetée sur le toit d'une maison. Elle parvint cependant à destination. « GRAETZ ! » hurla-t-elle pour attirer l'attention de son épouse. Cette dernière esquiva un assaut de son ennemi puis vint jusqu'à l'Avare, qui peinait à voler sur place - elle était à bout de force. « Tu dois aller sur la colline pour trouver un éclair ! Ça te protégera ! » La courageuse ne sembla pas comprendre tout de suite mais acquiesça. Elle savait que son épouse possédait quelques capacités divinatoires. Si elle avait fait le déplacement pour lui dire cela, c'est qu'elle était certaine de ce qu'elle avançait. Criant elle aussi pour recouvrir le tumulte des intempéries, elle conseilla à sa moitié de regagner le couvert d'un abri, pour ne pas courir de danger inutile. Ilda ne se fit pas prier et retourna jusqu'à un préau, d'où elle observa les manœuvres de la voltigeuse. Après quelques altercations qui firent à chaque fois frémir de terreur la Ward, la Luxurieuse attira la créature sur le haut de la seule colline présente. A peine l'Ur-Welluff l'y suivit-il, un second éclair se mit à jaillir du ciel, frappant à nouveau le monstre assoiffé de sang. Pendant un instant, le temps sembla se suspendre, sans que rien ne bouge, seule une épaisse fumée noire se dégageant de point d'impact. Ne supportant pas d'attendre, Ilda s'envola pour rejoindre la scène.

Un Wëltpuff au pelage aussi sombre que les ailes des Déchus dormait paisiblement.
2204


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