Bellada avança dans le petit salon où elle avait dirigé la jeune fille. Elle tenait dans ses petits bras potelés un plateau sur lequel elle avait installé tout le nécessaire à thé, et déposa le tout sur la petite table basse en bois. La douce voix fluette de l’enfant lui fit relever la tête, et elle ne put s’empêcher de sourire en entendant la proposition. « Oh non ne vous en faites pas ma fille ! On ne dirait pas avec mon vieil âge et toutes mes rides, mais j’ai encore la force de courir de partout ! » Effectivement, Gilbel pouvait le confirmer. Il ne la voyait jamais se poser, la magicienne préférant brasser l’air avec toutes ses activités. Parfois, lorsqu’elle avait terminé toutes ses affaires, elle en profitait pour tricoter deux trois vêtements, ou s’affairait à créer des talismans pour éloigner les mauvais esprits de leur maison. D’autres fois, il trouvait quelques minutes de répit lorsqu’elle se plongeait dans une lecture tellement passionnante qu’elle la continuait hors du lit. Mais à part ça, Bellada tenait plus de la tornade que de la petite brise. « Non non, vous pouvez rester là, reposez-vous. » En plus, quelle idée que de faire travailler ses invités ? Il était hors de question que la mage laisse quelque chose comme ça se produire sous son toit. « De toute façon, il ne me reste plus grand-chose à faire. » Lui souriant de plus belle, la mamie retourna dans sa petite cuisine où elle attrapa les assiettes recouvertes de gâteaux et autres gourmandises qu’elle avait cuisiné le matin même. Avant de retourner vers son invité, la grand-mère passa la tête dans le petit bureau de Gilbel. « Pss, la petite est arrivée ! Viens dire bonjour ! » « Oui, je veux juste terminer ce que suis en train de faire. » « Nom d’une chouette à plume Gilbel ! L’âge te rend malpoli ! Lève tes fesses de ce fauteuil et rejoins-nous tout de suite avant que je me fâche ! » De nouveau aux côtés de la nouvelle venue, elle déposa les plats et s’assit à côté d’elle sur le canapé moelleux. « Oh mais voyons ma fille… » La magicienne attrapa l’une des mains de la demoiselle et la serra tendrement, tapotant le dessus de la main. « C’est nous qui devrions te remercier. Avec nos vieux âges, nous n’avons plus de travail, plus personne à voir. Oh bien sûr, nos enfants nous rendent parfois visite. » En réalité, la maison était souvent prise d’assaut par leurs petits-enfants, plus vivante que jamais. Ces jours-là, il n’y avait pas seulement Bellada qui s’amusait à gigoter dans tous les sens. Gilbel devait supporter les rires des plus jeunes, les chamailleries des plus grands et les ronchonnements de Bellada qui s’inquiétait de voir les enfants grimper de partout. Il ne manquait pas de ronchonner pour la forme, mais au fond de lui, il appréciait de voir sa demeure aussi festive. Aussi animée. « Mais même avec ça, je ne refuse jamais un peu de compagnie. » Bellada lâcha la main de la demoiselle et se pencha vers la table basse. « Un peu de thé ? » Sans attendre véritablement la réponse, elle commença à remplir les trois tasses. « Du sucre ? Ou un peu de lait peut-être ? » Tandis qu’elle préparait la boisson de leur invité, le vieux magicien rejoignit le duo dans le salon. « Bonjour jeune fille ! » Il se dirigea jusqu’à elle et, avec galanterie, déposa un baiser sur sa main. « Pardonnez mon vieil âge, Bellada a surement dû me faire part de votre nom mais ma mémoire l’aura vite effacée ! Comment dois-je vous appeler ? » Il s’assit dans l’un des fauteuils en face d’elles. « Vous pouvez m’appeler Gilbel. » « Tenez ma douce, votre thé. » La grand-mère tendit la tasse qu’elle avait rempli selon les indications de la jeune fille. Elle s’occupa ensuite de préparer les leurs selon leurs habitudes : un sucre pour Gilbel, une simple pointe de lait pour elle. « Tenez, servez-vous n’hésitez pas. C’est moi qui les ai faits, j’espère qu’ils seront à votre gout. » La mamie aux cheveux gris fit passer l’une des assiettes à la blonde.

Désormais, tout était installé. Les discussions pouvaient enfin commencer. S’installant confortablement, la vieille dame se positionna toute face à Amanda. « Mon enfant… Vous êtes nouvelle dans la région n’est-ce pas ? » Cette question n’attendait pas réellement de réponse, la magicienne espionnait suffisamment le voisinage pour savoir toutes les nouveautés qui s’y passaient. Sa venue ne datait pas de longtemps. « Je n’ai pu m’empêcher de remarquer que beaucoup de personnes étaient venu s’installer en même temps que vous dans la région. Y aurait-il, par hasard, une raison à tout cet arrivage ? »

Bellada n’avait pas pipé mot durant toues les explications données par la demoiselle qu’elle avait invitée. Elle avait stoppé son geste pour prendre une gorgée de thé, laissant sa tasse à hauteur de ses lèvres sans pour autant boire. « Les hu – Les humaines dites-vous ? » La vieille dame observait sa voisine, son regard à mi-chemin entre l’inquiétude et l’incrédulité. Pendant un instant, elle se demanda sérieusement si la demoiselle essayait de lui faire une farce. Pourtant, l’air tragique qui planait sur ses traits, comme si elle était profondément touchée par ce qu’elle racontait, lui fit vite oublier cette idée. L’adolescente ne mentait pas non plus, Bellada l’aurait senti, elle aurait su immédiatement que la petite essayait de raconter des bobards. Mais là, en l’écoutant parler, son précieux don qui lui titillait l’esprit à chaque mensonge ne s’éveilla pas. Force était de croire qu’elle racontait la vérité, ou tout du moins ce qu’elle pensait-être la vérité. Alors quoi ? Était-elle folle ? Cette pyramide dans laquelle elle avait soi-disant été enfermée pendant si longtemps lui avait-il ravagé l’esprit au point qu’elle soit capable de croire à ses propres fantaisies et lubies ? Devraient-ils l’emmener voir un guérisseur, ou quelqu’un capable de savoir quels maux lui retournaient le cerveau ? La magicienne papillonna des yeux, faute de ne pas savoir quoi faire d’autre. Essayant de se donner une meilleure contenance, elle termina le geste qu’elle avait mit en pause, portant la tasse en porcelaine jusqu’à ses lèvres. Elle reposa ensuite le tout sur la table basse et glissa un regard discret à son époux. Gilbel semblait partager son inquiétude, visiblement pas convaincu par cette histoire. « Des humains, ici ? A Haute-Terre ? » Une pointe de scepticisme pointa malgré lui dans le ton de sa voix. Il ne souhaitait pas se montrer impoli ou vexant, mais cette idée était tout bonnement absurde. Haute-Terre était un territoire magicien. Tout le monde savait cela. Les humains, eux, s’étaient disloqués à travers le désert. Du moins était-ce ce qu’ils avaient entendu.

Bellada se tourna à nouveau vers la fille assise à ses côtés. Elle s’accorda une seconde de réflexion tandis qu’un silence s’installait dans le petit salon, habituellement animé. Tout ce que venait de raconter l’invité semblait tout simplement impossible. Elle, Bellada Ward, l’aurait découvert depuis belle-lurette si des humains avaient vécus ici… Elle savait toujours tout ce qu’il se passait dans les parages ! Mais dans ce cas, pourquoi ne pouvait-elle empêcher cet étrange sentiment de compréhension l’envahir, comme si cette explication éclairait beaucoup de zones d’ombres qu’elle s’était jusque là refusé de gratter. Les magiciens utilisaient leur magie dans la vie de tous les jours, se simplifiant la vie à bien des égards. Pourtant, elle avait remarqué que beaucoup des siens vivaient de façon tout à fait rustique. A bien regarder, il y avait plusieurs de ses connaissances qu’elle n’avait jamais vu manipuler la magie. Elle avait simplement pensé qu’une grande majorité de ces personnes n’étaient simplement pas douées pour la maîtriser, et qu’il était moins fatiguant pour eux d’utiliser la force de leurs bras. En ce qui concernait les anges qui trainaient dans les parages, elle avait supposé qu’ils avaient décidé de quitter les Jardins de Jhen, suite à la folie grandissante des choix de leur souveraine, et qu’ils s’étaient installés au sein de leur territoire dans l’espoir de trouver un peu de calme et de paix. Quant aux nombreux enfants qui restaient ici pour étudier, et qui n’étaient pas envoyés au Sanctuaire… Elle avait simplement fermé les yeux. Soudainement, plein de détails qui lui avaient semblés étranges sur le moment mais qu’elle avait repoussé au plus profond de son esprit la submergèrent, les unes après les autres, jusqu’à ce que, finalement, elle en vienne à la plus étrange des conclusions : cette fillette disait la vérité. Cela expliquait bien trop de chose pour que ce ne soit qu’une coïncidence. « Mais bien-sûr mon enfant, il y a des humains ici. » Contrairement à son époux, la vieille dame ne laissa transparaitre aucune pointe de doute dans cette affirmation, ce qui fit hausser les sourcils de Gilbel. Prenant la tasse de thé des mains de la fillette, elle la posa pour ensuite attraper, une nouvelle fois, les mains de la plus jeune d’une façon bienveillante, comme si elle voulait par ce geste lui transmettre son soutien. « Et vous, ma fille, vous êtes l’une de ces humains. » Elle tapota le dos des mains de son interlocutrice. « Eh bien, ne vous faites pas de tracas ! En ce qui concerne l’acclimatation à nos coutumes… Eh bien vous n’avez qu’à nous poser des questions, si vous en avez. Pour résumer les choses simplement, nous vivons de façon simple, au jour le jour. » Un petit rire lui échappa. « Mais n’est-ce pas ce que nous faisons tous, partout dans le monde ? » Nouvelle pression exercée sur les mains entre les siennes. « Et… Avez-vous trouvé un endroit où vous loger ? Si vous en avez besoin, nous pouvons vous prêter une chambre, le temps que vous trouviez un lieu où vous loger. » Elle se doutait que quelqu’un devait déjà la loger : personne ici n’aurait oser la laisser dormir dehors… N’est ce pas ?

Se reculant au fond du canapé, elle attrapa sa tasse pourboire à nouveau. D’un air faussement détaché, elle commenta : « Vous savez, je me suis toujours demandé comme cela se faisait que les humains ne soient pas restés dans le désert ? » En réalité, elle venait de se poser cette question. Elle espérait que la jeune femme rebondisse dessus.

« Quel genre de métier ? » La question semblait quelque peu tomber de nulle part, pour la magicienne. La réponse n’était-elle pas évidente ? « Eh bien, il y a un peu de tout, je suppose. Des marchands, des domestiques, des coiffeurs, des agriculteurs, des bergers… » Bellada se creusa un peu la tête. Elle avait assuré à son invité qu’elle répondrait à ses questions sur les mœurs de cette communauté à laquelle elle faisait partie. Quoi que, en était-elle réellement membre ? Cela faisait prêt d’une décennie désormais que son époux et elle avaient déménagé à Haute-Terre. Et pourtant, elle venait de découvrir un secret énormissime, qui n’aurait jamais dû lui échapper… La vieille femme remua la tête, comme pour retrouver ses esprits. « Enfin, je dois avouer qu’ici, il y a surtout des agriculteurs. Il me semble qu’ils produisent du lin, quelques épices et des fruits, aussi. Je dois avouer que je ne connais pas trop ces choses-là. Je cultive mes propres fruits et légumes, dans mon potager -nous pourrons y faire un tour plus tard si l’envie vous en dit. Mais quoi qu’il en soit… Vous n’avez pas vraiment le profil pour ce genre de labeur, ma douce. Peut-être devriez-vous vous tourner vers quelque chose de moins… physique. Il y a de nombreux enfants dans les parages, sans doute une mère en détresse ne refuserait-elle pas un peu d’aide pour s’occuper de sa marmaille. Un peu d’aide pour le ménage, ça ne se refuse pas dans ces cas-là. Ou bien peut-être enseignante ? Je ne suis pas certaine qu’il y ait vraiment d’école ici, ceci dit… Personnellement, j’étais bibliothécaire, lorsque je travaillais encore. J’ai pris ma retraite depuis longtemps mais… C’est une passion qui ne m’a jamais quitté, n’est ce pas mon Bichon ? » Bellada se tourna vers son époux, qui ne semblait toujours pas comprendre ce qu’il se passait. « Moui moui… Tout à fait… » marmonna-t-il dans sa longue barbe, son regard jonglant entre les deux femmes. « Bon moi… Je ferrais mieux de retourner à mes affaires. » Le vieillard se leva, emportant avec lui sa tasse et quelques gâteaux qu’il fourra dans ses poches. Avant de passer la porte, il se retourna néanmoins. « Ceci dit, les magiciens sont connus pour leur fromage de chèvre. Si vous descendez en bas, près du Lac, vous pourrez sans doute demander à quelqu’un de vous apprendre le métier. On n’est pas bien difficile, par chez nous, du moment qu’on est prêt à travailler correctement. Il ne vous resterait alors plus qu’à faire l’acquisition d’une biquète. » Soulevant son chapeau, le mage blanc laissa les deux femmes en tête-à-tête. « Eh bien il n’a pas totalement tort. Mais quoi qu’il en soit, vous aurez le temps de trouver de quoi faire ! En attendant que vous ne gagniez un salaire, vous pourrez rester chez nous. » Bellada marqua une pause, grignotant une sucrerie et buvant le reste de son thé. Elle hésita un instant : sa curiosité légendaire la poussait à s’intéresser davantage aux paroles de l’humaine. Elle voulait en apprendre plus. Ceci dit, elle avait sentit la gêne et le malaise qu’avait provoqué cette découverte. Ca allait être difficile, mais elle devrait se contenter de cela pour le moment. De toute manière, elle avait déjà bien assez à diriger.

« Bon, puisque vous allez rester parmi nous pendant un petit bout de temps… Que diriez-vous d’un petit tour de la propriété ? » La grand-mère posa la porcelaine sur la table basse et se mit debout. « C’est un peu modeste, mais… C’est confortable ! » Bellada fit signe à la demoiselle, l’invitant à se relever. « Vous vous trouvez ici dans le salon, comme vous vous en doutez ! » La magicienne se dirigea vers la même porte qu’avait emprunté son époux. « Ici là cuisine. J’y passe beaucoup de temps. Si vous êtes curieuse, je veux bien vous apprendre deux trois de mes recettes ! En échange, vous pourrez peut-être me montrer des spécialités dont vous vous souvenez ! Par là, c’est notre bibliothèque. Enfin, la mienne, plus précisément, mais si vous voulez lire un peu, je vous en prie, faites comme chez vous ! Ensuite ici, le bureau de Gilbel. Il n’aime pas trop qu’on y entre, mais il n’y a rien d’extraordinaire, vos savez. Il ya installé sa collection d’insectes mais c’est un peu… particulier. » La visite se poursuivit en direction d’une autre porte, qui donna sur l’extérieur. « La cours arrière. Avec ici, mon potager. On pourra venir faire la cueillette ensemble, si vous ne savez pas quoi faire. » On pouvait voir à son visage rayonnant qu’il s’agissait de son petit trésor. La retraitée conduisit ensuite son invitée à l’étage. « Il n’y a que des chambres, par ici. Mes petits enfants nous rendent souvent visite, c’est très animé d’habitude. La notre se trouve ici, c’est la première. Venez par là, voilà regardez : celle-ci sera la vôtre. D’habitude, c’est celle d’Aleran, mais puisqu’il étudie, il n’est pas toujours là. Nous pouvons aller chercher vos affaires, si vous en avez envie ! Pour que vous puissiez vous installer confortablement. »

« Vous vous sentez bien, mon enfant ? » demanda Bellada en se retournant vers son invitée. Elle avait l'air inquiète en s'adressant à elle. « Vous me semblez un peu palotte, tout à coup. Peut être devriez vous vous asseoir, non ? » Ce fut à cet instant qu'Amanda exprima son mal-être. Avant que la magicienne n'ait pu faire quoi que ce soit, ses yeux tournèrent dans leurs orbites et elle commença à tanguer dangereusement. « Ouhla, Amanda? Vous... Vous... Oh par Suris, vous tombez ! » La vieille femme tendit les bras devant elle pour agripper la plus jeune par les épaules, qui avait commencé à chuter, visiblement inconsciente. Par chance, l'humaine était frêle et ne pesait pas trop lourd, permettant à son hôte de la rattraper sans chuter avec elle. « A-Amanda, vous m'entendez ? Par la barbe du Nylmord, Amanda répondez moi, est ce que vous m'entendez ? » La jeune femme resta inerte dans les bras de la vieillarde, les yeux clos et la bouche ouverte. La grand mère approcha son oreille de ses lèvres et, avec soulagement, elle entendit le souffle de sa respiration. Elle s'était sans doute juste évanouie, rien de bien grave... Du moins c'est ce qu'espérait l'ancienne bibliothécaire. « Ohlala qu'est ce que je dois faire ? » se demanda-t-elle à elle même. « Je-je... Le lit! Je vais vous poser sur le lit ! » Maladroitement, la Ward passa ses bras sous les aisselles de la blonde et commença à la tirer à l'intérieur de la chambre. « Oh non non non, ça ne va pas. Pas du tout... » L'humaine avait beau ne pas peser grand chose, c'était déjà trop pour la magicienne. Celle-ci inspira un grand coup pour garder son calme. « Gilbel ! Gilbel vient vite ! J'ai besoin d'aide ! » Aussitôt, les escaliers grincèrent sous le pois vu vieux mage qui rejoignit les deux femmes aussi vite qu'il le put. Arrivé sur le palier, il avisa sa femme, portant à moitié leur invité. « Gilbel, aide moi à la porter jusqu'au lit, vite. » L'homme attrapa les chevilles de la plus jeune et transporta la blonde jusqu'au matelas. « Bella, qu'est ce qu'il se passe ?" « Oh je-he ne sais pas Gilbel ! Je lui faisait visiter la maison et tout à coup... Elle est devenue toute blanche et-et- Oh Gilbel je n'ai rien pu faire ! Elle est juste tombée comme ça, d'un coup ! Si je ne l'avais pas rattrapée elle serait tomber sur la tête et- » « Respire Bella, respire. Tout va bien, ne t'en fais pas. Elle a juste perdu connaissance. Je vais aller lui chercher un verre d'eau, pour lorsqu'elle se réveillera, d'accord ? Toi, reste avec elle. Si elle se réveille quelque part qu'elle ne connaît pas, sans personne pour lui expliquer ce qu'il s'est passé, elle paniquera sans doute. Allez, prend cette chaise et assied toi. » La magicienne s'exécuta. Nerveuse, elle porta une main au front de la plus jeune. « Pas de fièvre... » Le Ward réapparu quelques secondes plus tard, un plateau entre les mains. « Voilà, de l'eau et quelques biscuits. Il faut manger, lorsqu'on s'évanouit. Assure toi qu'elle avalé quelque chose avant de se lever. Moi, je vais chercher un docteur. »

Bellada resta au chevet de l'humaine pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'elle ne se réveille. « Oh, mon enfant, comment vous sentez-vous ? Mieux ? » La grand mère sourit tendrement à son invitée. « Vous vous êtes évanouie alors avec mon mari, on vous a allongé sur le lit. Gilbel est allé chercher un médecin pour vous ausculter. » informa-t-elle. « Mais en attendant qu'ils reviennent, il faut reprendre des forces... » La magicienne tendit le verre d'eau à Amanda. « Tenez, buvez moi tout ça. Tout en entier. Voilà, et ensuite, prenez quelque chose à grignoter. » Elle tendit cette fois-ci l'assiette de gâteaux. « Vous avez sans doute manqué de sucre, alors il faut remédier à ce problème, n'est ce pas ? » Bellada marqua une pause pour que l'adolescente puisse reprendre ses esprits. « Cela vous arrive souvent, de vous évanouir ? Vous mangez assez, au moins ? Je dois avouer que vous avez l'air un peu maigrichonne. » Au yeux de la vieillarde, tout le monde était toujours maigrichon mais Amanda l'était vraiment. « En tout cas, prenez votre temps, pour vous relever. Allez y en douceur. »