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 [Evenement Vampires & Evershas] Pour sa Terre.

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Lun 18 Fév 2019, 14:13


Pour sa Terre

Neka laissa tomber sa tête en arrière tout en laissant échapper un long soupire. « Qu'est ce que l'on s'ennuie ici. Il n'y a rien d'intéressant à faire. » Pedro referma le livre qu'il consultait et le rangea sur l'étagère. « Désolé de t'infliger ça. Peut-être aurais-tu préféré rester à Terbanrian ? » Cette remarque fit se redresser la plus jeune sur son fauteuil, un air contrarié sur le visage. « Non, bien sûr que non ! Tu sais que jamais je ne voudrais être éloignée de toi. » La rouquine se mit debout pour rejoindre son frère. À vrai dire, il était beaucoup plus que cela. Il est vrai qu'avant leur mort, Pedro et Neka n'étaient que de simples jumeaux, mais le lien qui les unissait désormais était bien plus profond : il était son Créateur, celui qui lui avait offert la vie éternelle. « Et puis... Les choses ne sont-elles pas meilleures maintenant ? Ici, nous sommes riches. Ici, nous sommes les rois. » La cadette retint sa grimace. Être la reine de nulle part et de rien du tout, ça ne l'intéressait pas. Ce qu'elle voulait, elle, c'était la puissance. Le pouvoir. La gloire. Et elle obtiendrait sans doute tout cela, dans le futur. Mais la patience ne faisait pas partie de ses qualités. Elle voulait tout, maintenant et tout de suite. « C'est vrai mais... J'aimerais juste que les choses aillent plus vite. Que des gens civilisés puissent nous rejoindre, et que ces constructions soient enfin terminées ! » Le vampire soupira. « Je sais ma pauvre, je sais. Malheureusement, avec les attaques répétées de ces barbares... Les choses sont plus compliquées que prévu. » « Pourquoi ne pas nous débarrasser purement et simplement de ces bestioles ? Si nous envoyions un groupe de traqueurs, ils pourraient trouver l'endroit où ils se terrent et il ne nous resterait plus qu'à les saigner un à un. Je suis certaine que Lubuska serait ravie de recevoir une offrande digne de ce nom : depuis que nous sommes ici, nous n'avons pas honoré notre protectrice comme il se doit... Pas étonnant que les choses n'avancent pas comme nous l'avions espéré. » « Allons ne soit pas si mauvaise langue, on croirait entendre les sermons des descendants d'Oksana. » Pedro se massa les tempes, la migraine menaçant de lui lacérer la tête. « Si les choses étaient aussi simples, crois tu que je resterais ainsi sans rien faire ? Pour le moment, nous pouvons nous réjouir de n'avoir qu'une seule meute contre nous. Mais si nous continuons à repousser ces bêtes sur leur propre territoire, ils rallieront d'autres sauvages à leur cause. Nous profitons pour l'instant de la disparité qui scie ces barbares et les empêche de lutter ensemble, de s'unir sur un même front. Pour l'instant, ils ne nous ont mis que des batons dans les roues, quelques sabotages, quelques vols de matériel, rien de bien sérieux. Mais si nous attirons trop l'attention, leur reine risquerait de - » « Alors c'est ça qui te gêne ? Leur reine ?! Mais que craignons nous ? Elle est sans doute déjà au courant de notre présence sur son territoire depuis bien longtemps, et pourtant, elle ne fait rien, car elle sait reconnaître des prédateurs lorsqu'elle en voit. Tout ce que nous faisons en restant inactifs, c'est leur laisser plus de temps pour s'organiser. Et chaque journée laissée à leur portée signifie plus de dégâts sur nos efforts. Nous avons déjà essuyé trop de pertes, ici. »

Paola esquissa un sourire amusé. Dissimulée derrière les branches de la forêt, elle épiait la tente où se querellaient les deux suceurs de sang. Elle était toute proche, à quelques mètres seulement : elle pouvait entendre tout ce qu'ils se disaient. Le duo avait préféré s'installer à l'écart des autres vampires, sans doute pour être plus tranquilles. Grave erreur. Cela ne faisait que les rendre plus vulnérables. Ils auraient mieux fait de s'installer au centre du campement, là où les autres auraient formés une zone protectrice. Sur sa droite, un léopard la rejoignit, signe que les troupes étaient arrivées. Le félin s'était approché sans un bruit, il aurait été impossible de le repérer s'il ne l'avait pas souhaité. Sa présence signifiait que les soldats étaient prêts, qu'ils attendaient ses ordres. La cheffe de meute attrapa sa lance et s'avança hors de sa cachette, sans dire un mot. Aussitôt, les troupes derrière elle se mirent en marche. Les evershas se séparèrent en petits groupes, se dispersant à différents points stratégiques du campement pour attaquer . Paola se dirigea vers la tente des dirigeants. « Je suis d'accord avec la fille. Il ne faut jamais sous estimer des hommes bêtes. » Un sourire carnassier se dessina sur sa face tandis qu'elle lançait la première attaque.

La bélua referma ses crocs sur la gorge de sa proie, étouffant le cri qu'il avait espérer pousser : un gazouillement ridicule s'échappa de sa cible tandis que celle-ci tombait au sol. Elle resta quelques secondes pour observer le fruit de son travail, satisfaite, avant de laper quelques goutes du liquide sombre qui s'échappait de sa plaie. Elle serait bien resté admirer le spectacle plus longtemps, mais les envahisseurs pullulaient, à tel point qu'elle ne savait plus où donner de la tête. Se relevant sur ses pattes, le monstre s'avança vers la tente voisine. Elle marqua une pause pour observer le paysage sur lequel elle avait une vue globale. Les vampires s'étaient installés sur l'une des rares zones où les marais n'avaient pas rendus la vie presque impossible. La végétation restait néanmoins abondante, la canopée des arbres restant suffisamment opaque à la lumière du jour pour que les Buveurs de sangs ne le craignent pas. La bête se lécha les babines, comme si la haine qu'elle portait à ces envahisseurs se transformait en faim insatiable.

Explications

Bonjour mes chatons <3
Pour inaugurer le lieu, voici un petit évènement pour les Vampires et les Evershas, pour mettre en scène les confrontations qui ont lieu pour récupéré Durienrisda.

Pour les Vampires : vous avez été recruté pour participer au chantier, à la construction d'une cité sur le territoire nouvellement acquis. On peut aussi avoir fait appel à vous pour surveiller le coin après que plusieurs incidents aient été déclarées. Les evershas mettent tout en œuvre pour retarder la construction de la ville et mettre le basard (rien de bien sérieux, quelques vols, des sabotages, des petits choses mais ça reste quand même embêtant et les hauts gradés veulent que ça cesse.). Le vampire à la tête du groupe a préféré ne pas agir et des tensions ont pu naître à ce sujet. Les gens sont fatigués que les choses n'avancent pas plus vite. Les evershas font une attaque surprise et, pour la plupart, vous êtes surpris. Votre rôle est de défendre le lieu (et votre peau, accessoirement XD) et de donner l'alerte pour que tout le monde soit au courant de l'attaque. L'attaque se fait en pleine journée mais les branches des arbres offrent un peu d'ombres -vous risquez juste d'avoir bien mal aux yeux, par contre.

Pour les Evershas : ça fait plusieurs semaines que des groupes sont organisés pour ruiner les efforts des vampires. Sabotage et gros basard au programme (mais pas de bains de sang, jusqu'à présent ça se résumait à des dégâts sur le matériel, ce genre de choses). Ce laps de temps a permis de rallier plusieurs petites meutes du coin et d'autres soldats qui auraient étendu l'appel pour une attaque à plus grande échelle, la dernière qui aura lieu, pour essayer de faire partir une bonne fois pour toute les vampires. C'est une attaque furtive. Votre rôle est de tuer le plus de vampires possible tout en les empêchant de donner l'alerte. Vous pouvez essayer de détruire ce qu'ils ont essayer de construire mais cela risque de nuire à la discrétion de la mission.

Enfin, petit rappel de la situation globale par Vanille : "Dans les faits, actuellement, ce sont les Vampires qui s'en sortent le mieux. Ils sont mieux équipés, mieux préparés, mieux organisés, puisque c'est une race relativement avancée et civilisée là ou les Evershas sont plutôt primitifs. Par contre, les Evershas sont sans doute plus nombreux."

Vanille passera à la fin, lorsqu'elle aura un moment, pour décider quel camp aura gagné :3
Bon bain de sang.  [Evenement Vampires & Evershas] Pour sa Terre. 2289842337

Vous avez jusqu'au 18 mars pour poster.

Gains

Pour 900 mots : Un point de Force
Pour 1350 mots : Un autre point de spécialité au choix



Merci Kyky  nastae
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
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Mar 19 Fév 2019, 03:25


‘'Dit Methirm, pourquoi on fait ça déjà ?'' Demande une voix trop doucereuse à l'oreille du Wynmeri Anba. L'homme au regard doré se porte sur la gamine, qu'il avait récupérée il y a peu. La jeune fille, une Wynmeri de type lapin blanc qui était très loin du caractère délicat de l'animal en question, l'observe curieusement. La gamine n'était pas de celles qui gambadaient joyeusement en cueillant des fleurs. Elle était plutôt du style mature et très ouvert mentalement sur bien des techniques ou des lignes de pensée que Methirm jugeait douteuses, mais il ne pouvait pas dire que certaines méthodes c'était montré efficace pour elle. L'homme-félin, semble avoir compris que la petite Kezia n'a pas eu une vie facile dû à sa jeune apparence et son totem, à l'apparence des plus inoffensives. Derrière ses grands yeux rouges, se cachait une expérience de vie douloureuse qui avait donné envie à Methirm de la prendre sous son aile. Une chance pour lui, elle semblait avoir accepté sa main tendue et n'était pas parti avec plusieurs doigts comme avec plusieurs autres. Ce qui avait souvent fait douter l'homme sur l'âge réel de la fillette. Cependant, son apparence des plus joviales et innocentes, aidait énormément à berner tous ceux qu'elle désirait. Ce n'était certainement pas sa pilosité aussi blanche que neige ou encore ses yeux écarlates qui surprenaient le plus, mais plutôt se ranger de petites dents pointues qui lui servaient principalement d'arme de défense, ou d'attaque. La petite était plutôt du genre la meilleure défense est d'attaquer en premier.  

Toujours silencieux, il pose sa large main sur la tête de la petite pour l'inviter à se pencher un peu plus vers le sol. Les couleurs de sa personne, étaient loin d'être camouflant facilement, mais en même temps, elle avait peut-être un tour de magie dans son sac. Kezia lisse le-devant-de sa petite robe rouge et blanche, se cachant un peu mieux dans le buisson en attendant la réponse de son compagnon. ‘'Je te rappelle que c'est toi qui as insisté pour me suivre ici et tu oses déjà oublier notre but premier.'' Marmonne l'homme dans sa barbe naissante. La gamine fait la moue, avant de venir s'appuyer contre lui un peu et venir observer ce qu'il observait depuis un petit moment. ‘'Tu comptes les regarder combien de temps avant d'agir ?'' Lui souffle-t-elle à l'oreille. ‘'J'attends le signal des autres. Je te rappelle que nous ne sommes pas seuls et que nous devons être discret.'' ‘'Je sais, mais j'ai l'impression que ça fait des heures que nous sommes là à attendre stupidement dans un buisson.'' Marmonne-t-elle à son tour. Methirm soupire lourdement avant de poser ses yeux dorés sur elle. Il fouille dans ses poches et lui donne quelques bonbons qu'il voit aussi rapidement disparaitre dans la bouche de la petite. Un sourire de satisfaction s'étire sur ses lèvres de la gamine pendant qu'elle dévore les bonbons. Methirm n'avait pas trouvé beaucoup de points faibles chez ce petit monstre, mais celui-ci avait été le plus flagrant.

La tente qui se trouvait devant eux, contenait trois suceurs de sang. Methirm laisse échapper un faible grognement qui attire l'attention de l'autre femme qui se trouve avec lui, un pur-sang qui n'avait pas rechigné à faire équipe avec deux Wynmeris. Avec son apparence presque humaine, son totem était presque passé inaperçu aux yeux du félin et c’était que ses yeux, marron clair à la pupille élancée qui l'avait vendu. Ses yeux étaient ceux d'un noble et puissant prédateur volant, l'aigle royal. La femme s'était montrée plus d'une fois efficace en combat et Methirm avait commencé à lui faire confiance. Elle était haute perchée dans son arbre, la femme n'avait pas arrêté de surveiller les deux groupes de tentes qui se trouvent devant eux. Quand la femme au corps élancé pose ses yeux sur lui, elle hoche lentement la tête, signe que l'autre groupe de suceur de sang étaient partis prendre du repos et qu'elle n'entendait plus rien. D'un geste habile et silencieux, elle saute de sa branche effectuant un saut de l'ange avant d'atterrir presque sans bruit non loin d'eux. Les oreilles de la petite Kezia se redressent et Methirm comprend qu'elle a envie de bouger. Pendant qu'il tire sa dague de son fourreau, avant de sortir de sa cachette suivie de Kezia et de l'autre femme. Tous les trois, se dirigent vers les tentes de leurs ennemis jurer dans le plus mortel des silences.

Même si le félin était loin d'être le plus efficace de tous, il avait su se débrouiller et s'améliorer durant les diverses petites missions de sabotage qu'ils avaient effectués pour nuire à l'avancement des Vampires sur le nouveau territoire. La petite kezia s'était montrée deux fois plus utile que lui en ce qui consistait à toucher leur cible en les distraiyant et l'aigle royal bien plus qu'efficace pour toute les missions qui touchaient à l'infiltration et a la discrétion. À chaque fois, elle avait touché silencieusement ses cibles sans se faire remarquer. À chaque mission, Methirm remercie Phoebe de l'avoir placé avec ces deux femmes expérimentées. Même si l'une d'entre elles était une gamine d'une quinzaine d'années en apparence. Presque de manière synchroniser, ils s'avancèrent vers la tente. Le but principal était d'éliminer les cibles en silence avant de refaire le même truc avec l'autre tente. Toutefois, la lapine écarlate avait toute autre chose en tête. Plus rapide que les deux autres, elle pénètre la tente sous les yeux horrifier de Methirm et de l'autre femme. Il y eut ce qui ressemblait à un petit saut de surprise avant que le silence ne retombe aussi rapidement. Incertains, les deux Eversha qui se trouvent à l'extérieur s'observent avant de pénétrer l'intérieur de la tente et de découvrir une scène des plus étranges.

Pendant que sa fine épée ce plante dans le cœur même de l'un des vampires, les deux autres ne soufflent aucun mot, visiblement hypnotiser par le balancement rythmé des oreilles blanches qui se berce de gauche à droite. Sur le visage de la gamine, flotte un air malicieux qui invite les deux autres à agir. L'aigle royal ne se fait pas prier, bondissant sur sa docile proie pour lui planter une arme en plein cœur. Methirm lui vient décapiter le dernier vampire, tranchant la moitié de son cou avant d'observer la tête faire le reste. Les trois corps tombent ensuite silencieusement au sol, retenu par les Eversha. La femme du totem de l'aigle royal jette un coup d'œil en coin à Kezia, loin d'être satisfaite par la manœuvre improviste de la plus jeune avant de hocher la tête vers Methirm. Elle point le fond de la tente où se trouve exactement l'autre tente. Elle montre ensuite sa main en dévoilant quatre doigts, signe qu'il y aurait un ennemi de plus. Methirm hoche doucement la tête en signe de compréhension. La gamine ose les épaules en signe de désintéressement avant de sortir à l'extérieur. Elle est rapidement suivie par les deux autres qui la suivent de près. Tous voulaient réussir ses missions d'avancement, pour le bien de la communauté. Ils avaient besoin de ce territoire aux promesses infinies.

Methirm n'était pas chaud à l'idée de devoir faire la guerre, mais il voulait aider les siens dans cet avancement, il voulait malgré tout se démarquer un peu, faire sa place permit les siens. Il ne voulait surtout par ne laisser aucune chance à ses suceurs de sang qui se pensaient tout permis. S'il détestait bien quelque chose, c'était qu'on vient leur voler leur territoire. Au moins, il se réconfortait sur le fait que ses monstres étaient déjà morts et que ce qu'ils combattaient n'étaient que le fruit décomposé d'une race qui n'aurait jamais dû voir le jour. Arrivés à l'autre tente, ils reproduisent le même exercice qu'ils avaient utilisé à maintes reprises, attendre une bonne opportunité avant de frapper. Même si leur temps était compté avec la lumière du jour, aucun d'eux voulait perdre la vie inutilement, parce que tous savaient que ceci n'était que le début d'une plus Grande guerre et qu'il y aurait beaucoup plus de travail à faire quand ils seraient rendus là.


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Lun 04 Mar 2019, 18:29


Elle me raconta plus tard, qu’elle y était allée totalement sur un coup de tête.

Sa soif été dure à contrôler et elle perdait souvent la raison. Elle se raccrochait comme elle pouvait à certains de ses penchants de sa vie d’humaine. Ainsi, elle voulait être libre, pouvoir aller où elle le souhaitait. Et elle s’était retrouvée là. Dans cette tente. Assise sur cette chaise en bois branlante. En face d’une petit bureau où s’amoncelait des tonnes de feuillets et livres en tout genre. A côté d’elle se trouvait une armoire massive dans laquelle trois personnes pouvaient entrer. Elle m’avait dit, quelques années plus tard, que cette armoire lui faisait penser à ces histoires qu’elle lisait parfois en tant qu'humaine, où des jeunes gens s’imaginaient voyager dans des mondes féeriques en entrant simplement dans une armoire. Quand elle prenait pleinement conscience de sa nouvelle situation, cela la faisait faussement rire. Comment avait-elle pu perdre autant de ce temps si précieux à croire à rêver à ses balivernes. N’était-ce pas à cause de tout cela qu’elle était là aujourd’hui ? A cause des ces foutus bouquins ! Mais cela est une autre histoire ! Car ce que je vais vous raconter à présent, est ce qu’il s’est passé pour Sabrina lors de cette journée à Durienrisda.

Elle  m’avait conté alors qu’elle était assise sur cette chaise à attendre que qu’un autre de ces compères viennent lui annoncer sa tâche de la journée. Elle savait bien que cela lui demanderait beaucoup d’efforts. Le simple fait de rester assise lui demander déjà beaucoup. Elle n’avait qu’une envie : celle de se lever et de courir dans cette forêt, de chasser tout ce qui s’y trouvait. Elle aurait pu alors étancher sa soif. Tellement douloureuse. Peut-être. Quoiqu’il en soit, elle m’avait dit que le soleil s’était levé depuis plusieurs heures et que l’attente lui avait paru très longue. Mais elle ne savait plus vraiment comment percevoir le temps qui passait. C’était tellement plus facile lorsqu’elle était humaine. C’était dans ces moments-là que sa vie lui manquait le plus. Ceux-là et les autres. Ceux où elle se retrouvaient au-dessus de ses victimes exsangues. Ceux-ci étaient tout aussi terribles, car elle percevait alors l’ampleur de la monstruosité qu’était devenue son âme. Vous vous rendrez compte : je ne vais pas arrêter de vous le répéter à chaque fois que nous nous retrouverons pour parler de ma Sabrina : dans sa vie humaine, elle avait été une belle personne. Une personne qui n’aurait fait de mal à personne. Elle qui aimait tant les animaux, elle se voyait contrainte à présent, de les tuer pour survivre. Et elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était tellement dur de renoncer à boire. Le sang lui faisait tellement de bien quand il se répandait dans son corps. Cela la rendait plus forte. Plus puissante. Et elle appréciait cela. Et elle se détestait pour ça. Mais là encore, il s’agit d’une autre histoire que nous développerons plus tard. Là encore, vous vous apercevrez que j’aime faire des digressions. C’est tellement facile de vous parler de ma belle Sabrina…

Pour revenir donc à mon récit initial : Sabrina avait décidé de faire faux bond à sa créatrice pour quelques jours afin de voir si elle pouvait survivre seule. Elle n’avait jamais apprécié devoir dépendre de quelqu’un, même lorsqu’elle était humaine. Partie à Durienrisda, elle avait demandé qu’on lui assigne quelques besognes. Et elle avait vite compris qu’elle ne serait pas d’une extrême utilité. Elle m’a raconté qu’entre ses épisodes de folies meurtrières qu’elles essayait de contrôler et ses moments de dépressions à repenser à sa vie d’avant, il était rare qu’elle arrive au bout des corvées reçues. Et c’était sans parler de ses muscles trop faibles, et son manque de coordination qui la rendaient maladroite au possible. Elle avait encore beaucoup de mal à s’habituer à sa nouvelle forme. Et il ne fallait pas compter sur les autres Vampires pour lui venir en aide. Cela lui permit toutefois à se rendre compte de l’importance de sa créatrice pour sa propre survie. Cela la contrariait et en même temps elle lui en était reconnaissante. C’était ça, sa nouvelle vie : une dualité constante entre ses souvenirs d’avant et ses sentiments d’aujourd’hui. C’était une période compliquée pour elle. Que j’aurais aimé être à ses côtés ! J’aurais pu l’aider ! Lui dire que tout se passerait bien ! Elle allait s’en sortir ! Enfin …

Ce jour-là, donc, elle était assise à se demander si une minute de vie vampirique équivalait une minute de vie humaine, quand soudain elle entendit la sirène d’alarme. C’était la première fois qu’elle l’entendait. Elle se demanda d’abord s’il s’agissait celle des siens. Et puis soudain plus rien n’avait vraiment de sens. Des années plus tard, elle me raconta qu’elle avait eu peur ce jour-là. Une peur presque humaine. Car elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait. Elle avait peur pour sa vie et en même temps, elle sentait comme une vitalité nouvelle se répandre dans ses veines, une excitation qu’elle avait peur de ne pas contrôler. C’était souvent ce qu’elle ressentait lors de ces parties de chasse. Cette fois-là, c’était le sang répandu au-dehors de la tente qu’il lui emplissait les narines. Elle savait que si elle allait dehors, elle voudrait tuer. Boire. Sans raison. Sans limite. Elle tuerait peut-être des assaillants. Mais aussi des Vampires. C’était déjà bien assez difficile de se voir comme une meurtrière, elle ne voulait pas, qu’en plus, elle devienne cannibale.

Alors, elle resta là, assise sur sa chaise, en serrant les poings, en rentrant ses ongles dans sa peau pour lui faire garder les pieds sur terre quelques instants de plus. Si jamais elle sortait, non seulement elle essaierait de tuer, mais en plus, elle risquait sa vie. N’était-ce pas de cette façon que mourraient de nombreux jeunes vampires ? Seuls, sans leur créateur, sous l’emprise de leur soif, en prenant en chasse des cibles trop puissantes pour eux ? Elle ne voulait pas faire cette erreur. Elle espérait être plus intelligente que ça. Pourquoi fallait-il qu’il se passe une attaque aujourd’hui ? Alors qu’elle attendait sagement dans cette tente une nouvelle tâche. Elle voulait seulement être utile. Pas un monstre assoiffé de sang, sans jugeote qui se jette dans la gueule du lion. A quoi avait-elle donc pensé ? Pourquoi était-elle venue ici au départ ? Elle me dit plus tard, qu’elle s’était posée toutes ses questions dans cette tente pendant l’attaque. Elle ne sait pas combien de temps tout cela a duré.

Et puis soudain, elle les sentit avant qu’ils n’entrent. Des odeurs d’animaux. C’était étrange. Assez étrange pour qu’elle ait la bonne idée de se lever et d’aller dans cette armoire qu’elle avait vu plus tôt et qui lui avait fait revenir quelques secondes à sa vie humaine. Elle referma les portes de l’armoire derrière elle quelques secondes avant qu’ils n’entrent. Ils étaient deux. Deux hommes. Du moins c’est ce qu’elle pensait. Ils sentaient le chien errant. Depuis sa nouvelle vie, elle était tombée sur des loups sauvages lors de ces chasses. Elle n’avait pas encore eu le courage de les affronter, mais elle pouvait reconnaître leur odeur. Et ces deux hommes qui étaient entrés dans la tente, sentaient la même puanteur. C’est comme cela qu’elle me le décrit plus tard en tout cas.

Elle me raconta aussi que ces deux hommes parlaient entre eux, évoquer des papiers importants. Elle les avait entendu farfouiller sur le bureau et elle se dit que s’il cherchaient véritablement quelque chose, ils allaient sûrement devoir ouvrir cette armoire et alors elle serrait à découvert. Et qui viendrait la sauver ? Était-elle seulement en mesure de les affronter ? Elle avait déjà bien du mal à se retenir de leur sauter dessus. Elle essayait de se focaliser sur cette odeur nauséabonde de chien et non sur celui du sang. Elle décida tout de même de sortir son petit poignard par simple précaution. Un des hommes se dirigeait vers elle. Elle le savait. Elle ne comprenait pas tout ce qu’ils se disaient, mais elle entendait leurs intonations. L’auraient-ils repérée ?

Elle me raconta qu’elle avait serré plus fort le poignard dans sa main, prête à sauter sur eux s’il le fallait. Elle était prête à mourir si tel devait être son destin. N’avait-elle pas déjà survécu une fois à la mort ? Elle se préparait à sauter, quand un des hommes poussa un cri terrible. Là, encore elle me raconta qu’elle ne comprit pas tout ce qu’il s’était passé cet jour-là. Quoiqu’il en soit alors qu’elle entendait le premier se noyer dans son propre sang, le deuxième homme se battait contre quelque chose. Attirée par l’odeur de sang frais, elle ne pût plus se contrôler. Elle ouvrit les battants de l’armoire et sauta dans la mêlée, ses dents découvertes.

Des années ont passés, et encore à ce jour, elle ne souvient pas de tout ce qui s’est passé. Elle souvient seulement de cette couleur rouge sombre qu’elle avait sur les mains, et sur ses vêtements à son réveil, des heures plus tard après l’affrontement. Ma pauvre, pauvre et magnifique Sabrina ! Que j'aurais aimé être là pour toi !

1537 mots.
Merci !  nastae
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Lun 04 Mar 2019, 21:02

« Y a un fou dans nos rangs ! » A ces mots, je me retournais vers les autres Evershas du campement. Une conversation se tenait non loin d’un petit feu de camp. Quelques Evershas parlaient d’une personne qui voulait exterminer les vampires dans cette zone, qui voulait une vengeance. Cette personne se nommait Wallace, une personne qui s’en foutait bien de rester discret dans ce genre d’événement. J’écoutais la conversation de loin, tout en me préparant à sortir pour tuer nos ennemis. Cette bataille était loin d’être finie, même si nous étions loin derrière les vampires. Ils avaient créé des bastions pour nous faire reculer. Ils possédaient des constructions bien plus sophistiquées que nous. Les vampires avaient un temps d’avance sur nous et une technologie plus évoluée. Nous étions vraiment dans une galère pas possible… Cependant, nous étions vraiment en supériorité numérique par rapport à eux. Il fallait que nous gagnions l’avantage dans cette grande vague. Ils nous étaient impossibles de détruite, de saboter leur engin. Il fallait attaquer de manière rapide, de manière agile et en silence. C’était ce que beaucoup d’Evershas voulaient aussi, tuer des vampires sans donner l’alerte. Par contre, ce dénommé Wallace allait changer les plans pour certains. Il voulait juste foncer dans le tas, sans crier gare, sans faire attention aux autres Evershas qui voulaient rester furtifs. Je me mordais la lèvre inférieure. Que faire ? Suivre cet homme et détruire tout sur mon passage ? Ou bien rester dans l’ombre et dans la discrétion ?

Au diable la discrétion ! Je n’étais point bonne dans ce domaine précis. Je souris et je préparais mes armes pour le combat. J’avais pris avec moi, mon arme la plus dangereuse de toute : L’estoc Trempée fabriquée de la main de l’ancienne Reine Takias des Lyrienns avaient fait pour moi. Je continuais d’écouter la conversation comme quoi, ce Wallace, était parti pour lancer une grande vague de front avec quelques hommes qui l’avait bien voulu le suivre. Il était vraiment suicidaire cet homme. Mais… Soudainement, je me transformais en Aigle Royale avant de survoler la zone pour repérer cet homme dans la grande forêt. Adieu mes vêtements encore une fois… Une fois transformée avec encore des douleurs horribles dans mon corps, je volais calmement. J’essayais de retrouver cet homme, mais il était vraiment beaucoup trop enfoncé dans la zone. Au sol, je vis des corps de Vampires gisant dans des mares de sang. Wallace devait être vraiment furieux et hors de contrôle pour tuer ainsi. Je me déposais sur une des branches d’un pin pour observer la zone. Puis, je décidais d’aller vers l’Est afin de tuer aussi des vampires. J’allais pouvoir faire tomber mon masque et de redevenir une femme assoiffée de sang et de combat. Je souris de manière dangereuse et mon regard changea radicalement. J’espérais vivement que personne ne me prenne en flagrant délit. Cela pourrait avoir des répercussions négatives sur ma survie dans ce peuple. Je croisais les doigts que la Reine Ava ne puisse rien savoir de ces actions.

Ma course continua vers l’Est et je me rapprochais dangereusement des constructions de nos ennemis. Les tours étaient vraiment bien difficiles à détruire… Aucune chance de les saboter, je n’avais pas le matériel pour. Cependant, je vis des Vampires non loin de moi. Il n’était que deux pour l’instant, cela n’allait pas être si compliqué de les tuer en silence. De nouveau sous forme humaine et nue, je dégainais mon estoc trempée. Cette lame pouvait se transformer en fluide et donc de mouvoir n’importe où. Elle transformera en lame solide, lorsqu’elle toucha un corps solide. Je laissais ma lame descendre de l’arbre afin de rencontrer leur chemin de ces deux vampires. L’estoc trempé ne mit quelques minutes avant de tuer ces hommes, qui ne comprirent rien à ce qu’il se passait. Ils étaient morts avant même de penser à la façon comment ils avaient pu être tués. Je souris. Trop simple, il me fallait quelque chose de plus enivrant et combatif. Au loin, je pus voir un petit campement de vampires, il devait être une petite dizaine tout au plus. Voilà ce qu’il me fallait pour me défouler… Je me transformais en Aigle pour me rapprocher de leur camp. Je devais être discret, mais en même temps, mon sang bouillait à l’intérieur de moi. Je ne devais pas faire de fausses manipulations. Une fois aux portes du camp, je comptais à peu près dix vampires. Oh, je n’avais pas peur, non… Cela me rappelait des souvenirs ce genre de combat… Mon cœur battait tellement fort que je ne pouvais pas résister à l’appel du sang et du combat. Je laissais mon instinct alors.

Je fis craquer mon cou violemment et je laissais ma magie débordée de mon corps. Je respirais donc tranquillement avant de me téléporter au centre du campement. Les vampires avaient compris qu’un ennemi s’était téléporté dans leur base. L’un d’eux prit la parole avec une voix hautaine et sans détour : « Oh ? Mais qui voilà ? Ne serait-ce pas l’une des bêtes primitifs et sans lois ? Viens-tu pour te rendre, petite ? » - « Petite ? Sais-tu qu’il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire ? » - « Oh, mais tu es seule ! Donc, je compris que tu ne seras pas assez forte pour nous affronter… Serais-tu suicidaire ? » Je le fixais dans les yeux sans réellement écouter ce qu’il me disait. Je soufflais en haussant les épaules vers le ciel et je ne répondis même pas à ces provocations. Il était tellement futile à mes yeux. Je me téléportais derrière lui. Il n’avait pas même le temps de se retourner qu’il fut congelé sur place. Les autres vampires prirent peur et allaient sonner l’alerte dans la zone. Je devais les empêcher pour que d’autres ennemis ne viennent me rejoindre. Je souris et je continuais de me téléporter derrière les ennemis en jetant des piques de glaces. Mon dieu, il était vraiment faible pour le coup. Cela ne devait pas être des vampires de bas niveau. Je n’avais pas peur d’eux et jamais je n’aurais peur d’eux. Je continuais mon attaque avec la glace. Une bonne partie des ennemis étaient déjà morts.

Il me restait deux vampires qui essayaient de me tuer. Ils n’avaient pas froid aux yeux. Je les laissais venir vers moi. L’un semblait contrôler le sang et l’autre essayait de venir au corps-à-corps. Le premier essayait de me blesser avec son sang, mais il faut aussitôt geler. Le sang était aussi un liquide, donc je n’avais pas de mal à le briser. Le deuxième s’avança rapidement en ma direction avec une lame. Je n’avais pas eu trop le temps d’esquiver son attaque, alors il me touche au niveau de mon avant-bras. Ce n’était qu’une égratignure. « Tu crois vraiment que tu vas me blesser ainsi ? Ridicule… » Je créais une bourrasque de vent violent et tranchante. Les deux hommes ne purent résister à mes vents tranchants. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais servie de mes éléments. Malgré ma perte de mémoire grave et le peu d’entraînement de la magie, j’avais peur d’avoir tout perdue. Mais finalement, j’avais mis peu de temps à récupérer tous mes savoirs et les mécanismes de la magie. Je n’avais rien perdu et j’en étais vraiment fière de cette prouesse. Je créais une pression d’air en plus puissante que la première. Les deux vampires ne purent pas lutter contre tout cela ! La mort était assurée pour eux. Mais pour m’assurer d’aucun problème, je décidais de congeler l’ensemble du camp pour que personne ne puisse trouver des indices.

J’avais du sang plein les mains et sur mon corps nu. Mince, décidément, je ne faisais pas les choses à moitié lorsque je m’y étais réellement. J’espérais fortement que personne ne m’avait vu faire tout cela, sachant que je devais porter un masque d’innocence sur mon visage. Ma magie était puissante et mon aura de même. Je devais essayer de me contrôler, mais ce n’était pas si facile que cela. Je me transformais à nouveau en Aigle royale pour couvrir la zone et savoir ce qu’il se passait sur le territoire. Hum… Je n’étais pas en confiance dans cette guerre contre les Vampires. Ils étaient vraiment évolués par rapport à nous, les Evershas. Il fallait que nous soyons forts dans cette tempête… Je survolais la zone en quête des autres Evershas et j’entendis des échos sur le fait que Wallace avait fait d’autres combats intenses et sans subtilité.
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Kitoe
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Kitoe
Sam 09 Mar 2019, 22:31

Dario1395 mots
Pour sa Terre
Ce n’était pas avec une cigarette au bec qu’il marchait, mais avec une tige d’herbe qu’il mâchouillait tranquillement. Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, il n’avait pas opté pour sa forme animale. On avait décrété qu’un canard en ces lieux, en plus d’être encore plus remarquable qu’un simple homme, ça servait à rien. Il fallait admettre qu’il était plutôt d’accord avec eux. C’est pourquoi il ressemblait plutôt à un employé chargé de promener une ribambelle de fauves, canidés, ou autres chordés qu’à un homme venu participer à la reconquête d’un territoire. Dario n’avait pas l’expérience de la vie, et encore moins celle de la mort. C’était la première fois qu’il se mobilisait pour quelque chose d’aussi important. C’était aussi la première fois qu’on lui demandait de tuer. L’idée ne l’effrayait pas, et il en était agréablement surpris. Beaucoup, en le voyant rappliquer et déclarer qu’il était du Totem du Canard, l’avaient pris pour un con qui ne savait pas quoi faire de ses journées. Mais il fallait admettre que s’il avait bel et bien l’air con, ce petit avait quand même un peu de la gueule. Son ignorance ne devait pas y être pour rien : ça lui donnait l’air d’être assuré et paradoxalement, de savoir où il mettait les pieds. Bref, on avait bien voulu de lui parce qu’on s’était dit qu’il ferait les choses bien. Ou au moins, il tenterait de bien les faire. Tout ce qu’on lui avait demandé de faire, c’était de ne pas se mettre dans les premières lignes, de suivre les plus expérimentés, et surtout, de tuer tous ces buveurs de sang dégueulasses tout en évitant de mettre le souk dans leur chantier. On voulait rester assez discret et éviter d’attrouper toute une horde de Vampires d’un coup. Dario pensait saisir la logique de tout ça.

Le groupe s’était arrêté aux abords de Durienrisda, se cachant derrière les arbres et la végétation abondante qui caractérisait l’antre des marais. On avait envoyé des oiseaux en éclaireur pour communiquer les positions des Vampires et par où il était conseillé de passer. Pendant ce temps, Dario avait fait craquer ses doigts, puis enfilé son gantelet. Ce n’était pas la meilleure arme du monde, d’autant moins que c’était un premier prix. Néanmoins, c’était le style d’objet qui plaisait particulièrement à Dario, et sans lui, il n’aurait certainement pas la même assurance. Il fallait se sentir bien avec son arme pour bien l’utiliser. Il n’avait appris ça de personne, ça lui paraissait juste normal.

-શું તમે તૈયાર છો? (-T’es prêt ?) Chuchota Isaak.

C’était un loup. Il devait avoir une quarantaine d’années. Depuis le début de cette expédition, Dario le considérait un peu comme son père, parce qu’il le trouvait classe. Le canard acquiesça. A peine eut-il obtenir réponse que le loup sauta hors de sa cachette et se rua sur sa proie. Le Vampire poussa un cri mêlant rage et douleur. La lutte dura une trentaine de secondes. Toujours caché derrière son arbre, Dario n’en vit pas grand-chose. Il ne sortit que lorsque le suceur de sang fut achevé pour suivre le canidé. Dario sentait son cœur battre à toute vitesse. Il était concentré, les poings déjà serrés à l’idée de devoir frapper quelqu’un. Isaak reprit forme humaine et se cacha derrière un mur qu’on avait commencé à construire. Le volatile l’imita.

-ત્યાં બે છે. હું પહેલા જાઉં છું અને મેં તેમને નુકસાન પહોંચાડ્યું છે. તમે ખાતરી કરો કે તમે એક સમાપ્ત કરો છો. (-Il y en a deux là-bas. J’y vais en premier et je les blesse. Tu te chargeras d’en achever un.)

Il hocha la tête pour lui signifier qu’il avait compris. A peine eut-il répondu qu’Isaak était reparti. On entendit un homme s’écrier et la femme d’à côté dire quelque chose du genre « Toi le clébard, tu vas crever ! ». Ce fut dans ce moment on ne peut plus judicieux que Dario se surprit à songer que si tout le monde devait sans arrêt dire ce qu’il pensait, on s’en sortirait pas. Ceci fait, il osa jeter à œil au combat que son ami du moment avait entamé.  Les deux connards avaient des couteaux, et Isaak avait visiblement du mal à les gérer tout seul. Vite, Dario sortit lui aussi de sa planque et se précipita sur la fille. Elle le vit arriver. Il vit qu’elle vit. Elle vit qu’il vit qu’elle vit et sourit, dévoilant ses dents parfaitement blanches. Il lança son poing, visant sans hésitation aucune son joli visage de pétasse. Mais il était trop lent. Elle attrapa son poignet et en un rien de temps le jeune homme se retrouva le bras tordu dans son dos. Il poussa un grognement, parce que même s’il n’avait rien de cassé, ça faisait vachement mal. A côté, l’autre Vampire pissait le sang, ce qui était plutôt ironique. Isaak le laissa, jugeant qu’il allait mourir tout seul puis bondit sur la femme. Ils basculèrent tous. Dario poussa un cri lorsqu’il sentit son bras se déboiter. Pourquoi est-ce que ça devait être le droit, en plus ? Rha ! Le loup avait arraché le couteau des mains de l’ennemie et maintenant, il mordait fort son autre main pour qu’elle lâche le canard. Dario fit douloureusement bouger son épaule. Vite, il retira son gant et le mit à l’autre main, bien qu’il dut se confronter à un problème de doigts. Il avait vraiment envie de la butter. Il ne voulait pas repartir avec des regrets.

-તમારા વિચારો, તે સારું છે. (-Pousse-toi, c’est bon.)

Elle était toujours au sol, tentant de prendre le chien par le cou, mais c’était qu’il était doué. Isaak recula un peu. Le garçon brandit cette fois-ci son poing gauche et le lui enfonça en pleine face. Il sourit, mais dut quand-même avouer que c’était un peu dégueulasse. Il ne frappait pas aussi fort qu’il ne l’aurait voulu. Evidemment, il n’était pas habitué à s’entrainer avec le bras gauche, et la douleur paralysait aussi une partie de son corps, l’obligeant à faire des gestes moins violents. La femme poussait un râle à chaque fois qu’il frappait. Au début, ses lèvres et son nez avaient été les premiers à devenir rouges, puis à ne plus ressembler à rien. Ensuite il y avait eu le front, et enfin les yeux. Son visage n’était à présent plus qu’un ovale de chair déchiquetée et sanguinolente. Dario se demandait comment il se pouvait qu’elle soit encore en vie. Il fouilla à sa ceinture à la recherche de son canif. Il allait terminer comme ça. Il en avait marre, et surtout, il avait mal à force de frapper. Un coup ou deux dans la poitrine…

Dario s’écroula, haletant. Il était en sueur. Il venait de tuer quelqu’un, et pire que ça, il avait tué sans avoir eu peur. Sans avoir réfléchi. Maintenant qu’il regardait le cadavre, il frissonnait de dégoût. Il détourna les yeux. Il crut un instant qu’il allait rendre.

-ગુડ બાળક લોહી, ખૂબ જ મુશ્કેલ. હું ચાલુ રાખવા માટે પ્રસ્તાવ મૂક્યો હોત પરંતુ તમારા હાથને ખેંચીને મોઢું આપું, તો તમે વધુ સારી રીતે ઘરે જાઓ. હું ગંભીર છું. તમારી તરફ ધ્યાન આપો. (-Bon sang gamin, très un acharné. Je t’aurais bien proposé de continuer mais vu la gueule que tire ton bras, tu ferais mieux de rentrer. Je suis sérieux. Fais attention à toi.)

Il avait raison, il était hors de question qu’il continue. Sa contribution était maigre, mais il avait contribué et ça, ce n’était pas donné à tous les canards du monde. Dario se leva et repartit en sens inverse. Il titubait, mais ça, il ne parvenait pas trop à se l’expliquer. Il jeta un dernier regard à sa victime, puis à son comparse qui avait effectivement succombé à ses blessures. Il regarda ses compatriotes partir à l’assaut de ce territoire qu’ils revendiquaient. Lui, il se tenait le bras. Il n’osait pas essayer de le remettre en place, trop effrayé par la douleur que cela pourrait lui causer. Où est-ce qu’il allait trouver quelqu’un susceptible de le soigner ? Il n’en savait trop rien. Il devait bien y avoir quelques médecins parmi eux et pas trop loin. Il verrait bien… Dario retrouva sa cachette initiale : derrière un arbre. Il le contourna lentement et s’y accorda une petite pause. Son dos glissa lentement contre l’écorce. Il émit un gémissement grave et douloureux. Il respirait vite et transpirait toujours. Il observa les alentours à la recherche de quelqu’un qui aurait pu le voir. A une centaine de mètres, il recensa l’avancée d’un nouveau groupe. Peut-être une meute, petite, composée d’à peine dix individus. Dario se sentit soulagé. Il lâcha une sorte de rire nerveux et ferma les yeux, un peu étourdi.

Oh la vache… Il allait quand-même pas tomber dans les pommes, là, si ?



Bijin
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Dim 17 Mar 2019, 05:49



Pour sa Terre


Kinji était de garde dans un petit avant poste qui devance la position du campement des vampires, ce lieu qui se veut le berceau de la nouvelle cité de sa race dans la région de Durienrisda. Les vampires avaient acquis se territoire et voulait s'assurer de le garder par le biais d'une ville directement sur place plutôt qu'à une frontière précédente. Cela avait pour but de décourager les evershas sur leur envie de reprendre ce territoire qu'ils considèrent à eux. Une guerre entre les races étaient une évidence et la tension était palpable depuis un moment. Cette série de sabotages et de problèmes dans les chantiers était la faute de certains téméraires venu y mettre leur grain de sel dans l'engrenage vampire. Plusieurs n'avaient pas eu la chance de revenir au point de ralliement, vidés de leurs sangs tel de misérables proies dont les cadavres était jetés sur les terres, en direction de l'ennemi pour qu'ils croisent les restes sur leur chemin. Le vampire jonglait avec ses haches de lancer pour passer le temps après une boisson chaude, assis sous le couvert d'un arbre pour se ménager la peau bien qu'il puisse jouer de façon périodique avec la lumière pour s'en préserver. Il n'était pas mal pris si le besoin était de sortir sous les rayons de l'astres mais il valait toujours mieux être prudent et prévenant pour tout imprévu. À ses pieds un bougre, mi-homme mi-chat, qui était mort faute de sang dans ses veines. Kinji l'avait vu mais pas son adversaire, quand ce fut le cas, il était déjà trop tard puisqu'il sentait les crocs qui s'enfonçait dans sa chair. Il avait tenté en vain de se débattre et de crier mais il était bâillonné,

Alors qu'il souhaitait que la reste de la journée soit plus calme, ce fut une alarme qui retentis au sein d'un camp principal. Il gardait en main ses haches tout en prenant de la hauteur, à la fois pour se retrancher vers les murs protecteur et repérer l'ennemi. La rumeur circulait qu'un petit cantonnement à proximité avait été décimé, qu'une couche de glace recouvrait les lieux. Personne n'y avait échappé pour dénoncer l'auteur de cet acte, Kinji se demandait si l'aigle qu'il avait vu passer était l'un d'eux mais sans le croiser de nouveau et reconnaître son odeur, il ne pouvait en être certains. Des assauts étaient de plus en plus répertoriés, les evershas avaient choisis de donner l'assaut en plein jour pour espérer un avantage, certains vampire pouvaient y résister, d'autres s'en voyait pénaliser. La puissance contre le nombre, voilà le duel qui s'enflammait aujourd'hui et il souhaitait que son peuple montre avec quelle hargne il compte garder ses acquis. De nouveau les pieds au sol, il se tenait près d'une porte du camp qui craquait de plus en plus sous la poussée de l'ennemi qui voulait entrer. Un rang de vampire de chaque côté du couloir qui menait à cette porte, ainsi lorsqu'elle céderai, l'adversaire irait en ligne droite dans la suite de son élan. Ils allait subir les armes et la poigne des vampires pour être blessé, mordu et vidé de leurs sangs. Un à un, tout à tour, ils défendaient et résistaient à l'envahisseur. Ce n'était pas parfait comme travail, des pertes chez les buveurs de sang était à noter mais pas autant que les animaux. Les corps transportés à l'extérieur de l'enceinte, réparation sommaire de la porte, cette section s'en tirait avec des dégâts mineurs.

Des rapports indiquaient des pertes ailleurs et des combats toujours en cours, Kinji pris son envol pour rejoindre l'un de ses lieux, ses griffes en métal dans une main, il avait gardé l'autre libre pour une meilleure emprise sur le cou de ses victimes. Se posant à l'arrière des assaillants pour créer surprise, il engageait avec férocité le combat, enivré par l'odeur du sang dont il s'abreuvait sans pouvoir étancher sa soif. Il se laissait aller à cette folie meurtrière, l'instinct de survie sous la menace qui l'entoure. Parfois il tombait sous la force des coups, qui aurait pu rester debout face au poing d'un ours dans le ventre ? Les vampires s'aidaient entre eux, protégeaient ceux au sol en détournant l'attention vers eux et permettaient ainsi qu'ils se relèvent, soit pour aller à l'écart, soi pour reprendre la lutte. Kinji ne comptait pas abdiquer de sitôt, voilà longtemps qu'il avait l'occasion de dégourdir et il comptait bien en profiter. Les rondes de surveillances et la construction n'avaient rien eu de palpitant à lui offrir. Les goûts se mêlaient dans sa bouche, allant du rat au cheval, du corbeau à la moufette, ils en souhaitaient de ne plus pouvoir distinguer ses proies. Il voulait seulement les tuer et faire comprendre que les vampires n'ont pas besoin du nombre pour être supérieurs. Il ne quittait une zone que lorsqu'il était sûr que la victoire était acquise à cet endroit, il en rejoignait un autre pour recommencer. Il savait qu'il ne pouvait être partout à la fois mais il avait aider comme il le pouvait, certaines zones étaient toujours considéré sûres, d''autres devenaient à risques par la perte des gardes et ouvriers du secteur. Les evershas semblaient se retirer après une victoire, du moins le nombre d'assaut et la quantité semblaient se restreindre. «Aurait-t'il compris qu'ils ne pouvaient gagner ? » Tel était la question qu'il posait à un vampire de plus haut rang que lui, celui qui aurait à faire les rapports officiel plus haut. «Tant qu'ils ne sont plus ici, c'est ce qui m'importe.» Il tournait les talon aussitôt pour aller continuer ses inspections, il n'avait que peu de temps pour se présenter devant Pedro et Neka qui avaient eux aussi essuyer une attaque selon les rumeurs, nul avait confirmé si tout c'était bien passé de ce côté.

Des blessés vampires se retrouvait dans l'infirmerie de fortune, de base elle était pour les ouvriers en cas de blessure mais l'installation était débordée face à la quantité bien plus grande que l'usage habituel. Kinji était retourné à son poste, il marchait lentement, endolori sous les coups reçus mais rien de cassé à première vue. Il avait traîné deux corps pour les jeter sur le feu à la brunante, il montrait à ceux qui était là à espionner que la pitié n'était pas de leur vocabulaire. Cette mission en cet endroit était loin d'être son paisible métier de prêteur sur gage mais ça lui faisait du bien de se dégourdir. Pour l'heure il surveillait à nouveau les alentours, il espérait que le temps était venu de prévoir la contre-attaque pour repousser plus loin les evershas, les dirigeants avait ce travail, lui il obéissait lorsque l'ordre tombait. Il y avait eu erreur de les laisser approcher et s'installer dans la végétation aux alentours, savoir qu'ils étaient présent et continuer de croire que c'était seulement pour regarder ce qui se passe. Il y a toujours un ou des cinglés qui ne jurent que par la guerre et le sang qui venait convaincre les plus faibles d'esprits à se joindre à lui pour un raid. Une attaque surprise qui viendrait à bout des méchants vampires et de leur cités sur nos terres. Voilà ce que Kinji marmonnait, bien assis sur sa bûche en guise de siège, il essuyait ses armes avec le chandail qu'il avait retiré. Éclaboussé de sang, il ne faisait plus très propre, le vampire avait balancé le tissus dans le feu et effectuait sa ronde torse nu. Lorsque son tour de garde viendrait à sa fin, il irait chercher des vêtements propre dans es affaires mais pas avant. Il avait gardé un certain focus sur cette personne qui c'était changé en aigle dans les débuts de l'assaut. Kinji allait faire des rondes en hauteur avec le mince espoir de percevoir l'odeur à nouveau et venger les vampires tombés au combat.
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Dim 17 Mar 2019, 13:34



Pour sa Terre
[Christian]




Christian plissait les yeux. L’astre solaire le gênait atrocement. Il eut besoin de plusieurs secondes pour viser le clou avec son marteau. Même s’il n’avait pas été amené ici à cette fin, le blond aidait à la construction du camp. Le nouveau territoire avait été conquis il y a peu. Il fallait donc avoir recours à toute l’aide qu’il était possible. Il fallait s’établir au plus vite. Même si cela signifiait travailler en pleine journée.

D’une certaine façon, cela ne gênait pas le jeune Vampire. Il s’agissait même d’une excuse qu’il s’était donné. Travailler sous l’astre du jour, même s’il était caché par la canopée, lui rappelait sa mortalité. Il savait qu’il devait cesser de regarder en arrière mais l’époque où son cœur battait encore était trop proche. Christian fermait les yeux pour oublier que la luminosité l’aveuglait à présent. Ses gestes se firent un peu plus lents car il avait besoin de plus de concentration. Il ne voulait pas se planter un clou dans la main par inadvertance. Le vent balayait doucement sa crinière de lion. Il huma l’air. Ce dernier avait une odeur particulière aujourd’hui. Il n’aurait su la qualifier mais il fronçait les sourcils. Il rouvrit ses paupières pour observer les autres vampires. Il voulait savoir si son nez lui jouait des tours ou si les autres avaient aussi perçu l’odeur. Pourtant, en regardant autour de lui, il ne ressentit que de la déception. A part lui, il n’y avait que deux autres vampires qui travaillaient eux aussi en plissant les paupières. La majorité du camp se terrait dans les tentes. C’était le cas de Ninon, sa sœur, et d’Alexeï, son Père. Tous deux s’économisaient pour la partie de chasse de ce soir. Là était le but de leur arrivée en ces contrées. Alexeï était un Père joueur. Il avait apprécié emmené les deux Rahzdens dans ce pays inhospitalier pour leur faire apprendre toute la difficulté de la chasse. Ici, tout était plus dangereux. Il fallait faire attention à chacun de ses pas dès lors que l’on s’éloignait de Durienrisda. Bien sûr, même si leur Père ne leur montrait pas, il surveillait chacun de leur geste pour ne pas qu’il leur arrive malheur.

Christian planta un autre clou. Il était lent, épuisé par la luminosité qui l’entourait. C’était du moins l’excuse qu’il s’entêtait à se répéter. En vérité, il craignait moins la luminosité que la soif qui l’assiégeait continuellement. Il rêvait d’une peau dans laquelle il pourrait planter ses crocs. Il rêvait de sentir le liquide chaud glisser le long sa gorge. Cette dernière lui semblait d’ailleurs avoir une texture râpeuse. Cette sensation était douloureuse et inconfortable. Il donnait un autre coup de marteau pour enfoncer l’attache dans le bois. Il ne voulait plus y penser. Cette soif, qui hantait ses pensées, il voulait la faire taire. Il était de ces Vampires qui éprouvaient la plus grande des difficultés à oublier leur vie d’antan. Il aurait donné de nombreuses choses pour revenir une année auparavant. A présent, il avait la sensation d’avoir été privé de nombreux plaisirs. La gourmandise de la nourriture avait laissé place à la fadeur et au dégoût. L’émoi à la vue d’une jolie fille avait laissé place à des instincts sanguinaires. La chaleur et la fraicheur de l’air était des concepts qu’il oubliait. Christian laissait tomber le marteau au sol. Son front vint se coller à la paroi du bois qu’il venait de fixer à la verticale. Il soupirait et, derrière le rideau d’ondulations qu’avait formé sa chevelure autour de son visage, regardait ses mains. Elles étaient blêmes. Elles attendaient de commettre un crime sanguinolent. Elles étaient celles d’un futur meurtrier. Le Rahzden frappa la planche contre laquelle il était avachi. Ca le rendait fou. Dans combien de temps allait-il succomber à sa soif et accomplir l’irréparable ? Oh, il avait déjà tué. Il avait déjà apprécié le goût de la traque. Mais ce n’était que des animaux. Comment réagirait-il lorsqu’il arrachera la vie d’un être humain ? Comment se sentira-t-il lorsqu’il aura commis son premier meurtre ?

Il soupira tout en se redressant. Il était temps pour lui de rejoindre Ninon et Alexeï. A ruminer son passé, il n’était bon à rien. Il fallait qu’il se repose pour être plus performant ce soir. Son Père lui avait dit que cette nuit serait particulièrement enrichissante. Il fallait qu’il s’y prépare. Il n’avait pas le droit de s’enfermer dans sa mélancolie. Il fallait qu’il apprécie sa nouvelle vie. C’était du moins ce que Ninon lui répétait sans cesse. Il pensait arriver à cacher son mal être devant sa sœur mais il n’était pas bon acteur. Aussi, sa sœur avait beau ne pas briller par une intelligence remarquable, elle connaissait assez son frère pour ne pas être totalement dupe. Cela ne changeait rien au fait que Christian se débrouillait pour ne pas parler de ce vide qu’avait provoqué sa mort. Car oui, pour lui, sa mort n’avait pas été le commencement d’une nouvelle vie mais bien la fin de son existence. Il n’était pas fou, il savait qu’il fallait qu’il renonce à une partie de ce qu’il était pour devenir ce qu’il devait être. Il avait de nombreuses fois regretter les choix qui l’avaient transformé jusqu’à penser bruler sous le soleil. Cependant, il n’avait jamais pensé jusqu’à agir. Il n’était pas assez torturé pour oublier ce qui le faisait tenir : Ninon. Il ne voulait pas qu’elle se sente coupable de sa mort. Une deuxième fois. Il ne pourrait jamais l’abandonner. Elle était sa sœur. Dans la vie, comme dans la mort. Elle avait beau être parfois impossible, elle était la raison qui le poussait à devenir ce qu’il devait être.

Tranquillement, Christian commençait à marcher vers la tente dans laquelle il était censé dormir. Pendant qu’il avançait, il mettait sa main sur son front pour faire barrage à la lumière. Ce faisant, il s’autorisa une nouvelle fois à se perdre dans ses pensées. Sa maison lui manquait. Ses parents lui manquaient. Son autre sœur, Sabrina, lui manquait. Qu’était-elle devenue depuis qu’il était parti ? Alexeï refusait qu’il prenne de ses nouvelles. Il ne voulait pas qu’il renoue contact avec son passé et il le confrontait à un fait troublant. Que se passerait-il si Christian succombait à sa soif et qu’il égorgeait son ancienne famille ? Son Père savait que ce serait la goutte de trop et que ce fait détruirait à jamais Christian. Ce dernier avait une forte valeur familiale. Son Père souhaitait maintenant que cette valeur s’intéresse à une nouvelle famille : la seule qui importait à présent.

Le vent vint à nouveau balayer sa tignasse. Cette fois-ci, l’odeur qui l’accompagnait figea le Rahzden. Sa mâchoire se crispa. Son corps se raidit. Ses narines se dilatèrent. Il ne put s’empêcher d’inspirer une grande goulée d’air. L’odeur du sang frais imprégnait ce dernier. Aussi rapidement que ses muscles s’étaient tendus, il pivotait sur lui-même, la bouche entrouverte et les canines apparentes. Le traqueur avait pris le dessus sur l’homme. Cependant, aussitôt qu’il se retournait, une masse poilue bondissait vers lui en feulant. Il feula à son tour, prêt au combat, prêt à goûter au sang. Alors que la masse allait atterrir sur lui, toutes griffes dehors, un vampire s’interposa entre les deux combattants. Une lutte sans merci se déroula sous les yeux presque fous du Rahzden. Sans aucun doute, ce Vampire plus expérimenté que lui venait de lui sauver la vie. « Va prévenir les autres ! » hurla le Vampire à l’intention du blond. Il luttait pour ne pas se faire mordre par cette chose mi-bête mi-homme. « Vite ! » Christian sursautait, reprenant ses esprits. Le camp se faisait attaquer par ces maudites créatures qui peuplaient les environs. Il fallait qu’il sonne l’alarme. Aussi rapidement que possible, il se mit à courir en direction de la tente qui abritait les êtres les plus précieux à ses yeux ici. Sans s’en rendre compte, il esquiva par la même occasion un rapace qui avait fendu l’air pour le tuer. « Attaque ! Attaque ! » Criait-il sur le chemin à qui voulait l’entendre. Il devint par la même occasion la cible de nombreuses bêtes. Heureusement, les Vampires réveillés par l’alerte engagèrent une lutte acharnée avec ses assaillants. Ce fut presque avec une chance insolente qu’il atteignit la tente désirée. Il l’ouvrit sans ménagement. Alexeï était déjà debout, en train de revêtir une armure en cuir. Ninon n’était que dans sa chemise de nuit blanche et s’armait de ses pieux en argent. « On se fait attaquer par ces sauvages ! » A peine eut-il le temps de prononcer cette phrase qu’un énorme chien vint lui sauter dessus. « Christian ! » Hurla sa sœur tandis que son Père fonçait protéger son engeance.

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Dim 17 Mar 2019, 18:20



Pour sa Terre
[Ninon]

« Psss » Ninon s’était redressée sur son lit de fortune. Sa chevelure platine et mal peignée lui encerclait le visage. Elle replaçait une de ses mèches derrière son oreille. « Psssssssssss ! » retentait-elle avec plus d’insistance. Un sourire en coin sur les lèvres, elle essayait d’attirer l’attention de son Père qui était endormi sur un autre lit. « Ma parole ! Il a le sommeil lourd, le bougre ! » Disait-elle tout haut. En effet, les paupières d’Alexeï étaient bien closes et ne trahissaient aucun signe d’éveil. Ninon soupirait bruyamment avant de souffler sur la mèche qui était retombée devant ses yeux. Elle espérait qu’elle reprendrait sa place derrière son oreille mais ce fut un échec cuisant. La mèche platine était décidée à rester devant son visage tant que sa chevelure ne serait pas peignée. Soit. Ninon n’avait pas envie de se battre contre son aspect matinal. A la place, elle prit dans ses mains l’oreiller inconfortable sur lequel elle avait dormi toute la matinée. Ensuite, elle le jeta brutalement sur la figure de son Père. Aucune réaction. L’oreiller restait figé sur son visage. « Mais c’est pas possible ! Tu es vraiment mort cette fois ? » Son ton était joueur. « Tu veux sentir mon pouls pour vérifier ? » répondit la voix masculine et étouffée de son Père. Ninon riait tandis qu’Alexeï retirait l’oreiller qui trônait sur sa face. Tout en se redressant pour s’asseoir au bord de son lit, il lança l’objet sans ménagement sur l’effrontée. Celle-ci, sous la force de l’impact, tomba à la renverse sur son lit. « Hé ! » Rouspéta-t-elle. « Œil pour œil, crocs pour crocs ! » La Rahzden se redressait.

« Pourquoi tu m’as réveillé ? Un souci ? » Ninon fit un geste de tête vers l’entrée de la tente où ils étaient. « Chris est sorti. » « Et ? » Ninon balaya toute sa chevelure pour la ramener sur son épaule droite. « Et il fait encore jour. Ce n’est pas le moment de sortir dehors. » Alexeï regardait l’entrée de la tente. Ninon essayait de décrypter ses pensées, sans y parvenir. « Cesse de t’en soucier. Il est sorti car il en avait besoin. » « En avoir besoin ?! » se fâchait Ninon. Alexeï fronçait les sourcils, intimant à sa Fille de se calmer. Il ne le montrait pas, mais il s’inquiétait aussi pour Christian. « Pourquoi est-il sorti d’après toi ? » Ninon croisait les bras sur sa poitrine en prenant une moue boudeuse. Elle ne répondait pas à sa question car elle ne connaissait pas la réponse. Elle n’était pas vraiment ce que l’on appelait une flèche. Aussi, elle avait beau aimer son frère, elle ne le comprenait pas. Depuis qu’il avait été transformé, il lui paraissait être devenu plus sombre et mélancolique. Ninon avait essayé tant de fois de lui donner des paroles encourageantes mais il semblait que Christian était le seul qui pouvait s’extraire de sa nostalgie.

« Regrettes-tu parfois ? » Ninon regardait son Père sans comprendre sa question. « Regrettes-tu de m’avoir demandé de m’intéresser à lui ? » Ninon baissait les yeux. Si Alexeï avait posé les yeux sur Christian, puis les canines, s’était uniquement parce que Ninon avait joué un rôle fondamental dans cette histoire. Elle se mordait la lèvre inférieure, retenant la réponse qui lui brûlait les lèvres. « Alors ? Regrettes-tu ? » La blonde relevait ses yeux olive. « Jamais. » finit-elle par dire. Voilà sa réponse égoïste. Elle se remerciait et remerciait tous les jours Alexeï pour avoir fait de Christian un Vampire. Ainsi, le lien du sang qu’elle partageait avec lui ne s’éteindrait jamais. Elle voulait avoir son frère à ses côtés. « Et toi ? Tu regrettes ? » Elle plongeait les yeux dans ceux de son Père. Ce dernier ne put retenir le sourire qui agrandissait ses lèvres. « Jamais. » Son père se releva pour se rapprocher de Ninon, assise en tailleur sur son lit. Il finit par s’adosser contre le pilier qui soutenait la tente en son milieu. « Vous avez tous deux vos défauts… » « Mais ? » le coupa Ninon sur un ton enjoué et espiègle. Le sourire d’Alexeï s’agrandissait. « Mais ! » reprenait-il en appuyant la conjonction de coordination. « Je sais qu’une fois que vous aurez évolué là dedans… » Il tapota à l’aide de son index sa boite crânienne.  « Vous serez de fantastiques Vlad. » Ninon gloussait. « Et à ce moment je serais tellement fiers de vous, mes enfants ! » continua-t-elle en imitant avec moquerie son Père. Ce dernier levait les yeux au ciel. Sa relation avec Ninon n’était pas la même que celle qu’il entretenait avec son Fils. Avec Ninon, il était complice dans le jeu. Avec Christian, la complicité se formait autour de la chasse. « Je suis déjà fie… » Alexeï s’était arrêté de parler.

Ninon le dévisageait humer l’air et tendre l’oreille. Elle fit de même. Cependant, son faible odorat, presque comparable à celui qu’elle avait en étant humaine, et son ouïe insensible ne lui permettait pas de percevoir ce qui troublait Alexeï. « Qu’y a-t-il, Père ? » « Tu ne sens pas ? » Elle répondait par la négative de la tête. Elle avait encore tant de choses à apprendre. Elle ne savait pas encore comment se servir pleinement de ses capacités vampiriques. « L’odeur métallique qui te donne des frissons… » Elle frissonnait automatiquement. Ses pupilles se dilatèrent comme celles d’une droguée. « Elle enivre l’atmosphère. » Ninon se redressait et alla chercher ses pieux qui trônaient sur la table de fortune de leur tente. « Il se passe quelque chose dehors. Tiens-toi prête et sois sur tes gardes. » Ninon se figeait et se retournait vers son Père. « Et Chris ? Il est dehors ! » La blonde commençait une marche rapide vers la sortie. Alexeï la retint par le bras. « Mais qu’est-ce que tu fais ? Je dois aller l’aider ! » Criait-elle en s’impatientant. « Tu ne servirais à rien dehors ! » Lacha-t-il en hurlant. « Tu ne serais que de la chair fraîche pour nos attaquants alors cesse de faire l’enfant ! Tu ne bougeras pas ! » Finit-il par ordonner. Ninon s’immobilisa. « Maintenant, aide-moi à mettre mon armure. » Elle obéit, muette comme une tombe.

Son sourire l’avait quitté. Elle ne pensait qu’à Chris qui était dehors. Soudain, alors qu’elle nouait le dernier nœud servant à faire tenir l’armure en cuir sur le corps de son Père, le rideau qui servait d’entrée à la tente s’ouvrit. C’était Chris. Il semblait paniqué et cria une phrase que Ninon ne prit pas le temps de comprendre quand elle vit une bête fondre sur son frère. Elle criait d’instinct le nom de celui-ci. Alexeï ne prit pas le temps de faire de même et bondit sur la chose qui s’en prenait à son fils. Ninon savait que son Père était un excellent combattant et que sa force et son agilité était digne des plus grands chasseurs. Pourtant, quand elle le vit arracher la tête de l’animal qui glapissait elle sut que l’adrénaline et l’élan protecteur qu’il avait envers Christian décuplaient ses capacités. « Ça va Christian ? Tu n’as pas été mordu ? » Hurla-t-il pour se faire entendre par-dessus les hurlements, les rugissements, les sifflements et tout autre cri produit par les bêtes qui avaient envahi leur campement. « Il est temps de battre en retraite les enfants ! Vous m’avez compris ?! » Il tourna la tête vers l’intérieur de la tente mais Ninon n’y était plus. A la place, une large entaille, faite par les pieux de la blonde, traversait le tissu de l’abri. Ninon était partie, submergée par l’appel du sang. A présent, elle parcourait le camp, inconsciente du danger et de la mort qui la menaçaient de toute part. Son heure était-elle venue ? Elle ne s’en souciait pas. Seul le sang importait. Elle voulait se nourrir. Aucune autre pensée ne traversait son esprit. C’était à peine si elle se rappelait qui elle était.

Un rugissement aigu se fit entendre à sa droite. Elle pivota rapidement. Ses yeux complètement aliénés se posèrent sur un lion adolescent. L’air dérangé, elle sourit à la créature avec espièglerie et folie. Ses crocs acérés ne demandaient qu’à se planter dans le cuir de l’animal. Mais, avant, il fallait qu’elle le mette aux portes de la mort avec ses pieux. Elle ne prit pas plus le temps de réfléchir à une stratégie et fonçait vers l’animal. Il en fit de même. Ninon ne réussit même pas à le toucher. Ce n’était pas le cas de l’animal qui avait donné un coup de patte bien placé. La blonde était blessée et une entaille hideuse parcourait son buste, de son épaule à sa clavicule. Pourtant, totalement folle, elle fondit une nouvelle fois vers le lion. Celui-ci avait la gueule grande ouverte. Cette fois-ci, il comptait bien en finir. Cependant, une épée batarde s’abattit sur sa nuque et le décapita. « Ninon ! » grondait Alexeï qui avait une fois de plus sauvé l’un de ses enfants. « C’était une grossière erreur de vous amener ici vous deux ! » Christian enferma la main de Ninon dans la sienne pour qu’elle reste près de lui et pour la ramener à la raison. « Restez près de moi. Je vous protègerais coûte que coûte. » Alexeï raffermit sa poigne sur le pommeau de son épée. Il était véritablement prêt à en découdre pour protéger ses enfants. « Si la situation vire à notre défaveur, nous ficherons le camp. Est-ce clair ? » Les deux enfants répondirent par l’affirmative.
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Lun 18 Mar 2019, 18:02



Pour sa Terre


Daim était un vieux ours. Un Ours qui avait connu nombreuses batailles. Entre peuples, race, clan ou meutes. S’il avait appris une chose durant ces longues années, c’était que qu’importent les actes, une guerre ne se gagner ni avec éthique, ni avec moral. Il faisait partie des prêtres guerriers persuadés que Phoebe pouvait tout accepter, tant que le résultat final était de protéger ses enfants. Il avait connu Wallace il y a bien longtemps. Avait même partagé un repas avec sa défunte famille. Un homme dont la haine pour les vampires n’avait d’égale que sa détermination pour les exterminer. Si cela devait passer par la perte d’un territoire c’était égal. Daim, comme de nombreux autres de la région c’étaient rallier à lui. Ils ne s’attendaient pas à ce que leur reine vienne les soutenir. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’une armée soit lever pour les aider. Alors Wallace avait lui-même rallié les clans de la région avec une folle intention. Il était clair que sans l’aide d’une plus grande force de frappe leur peuple ne pourrait sauver cette zone. De leur plus bestial instinct de vengeance naquit alors la résolution absolue.

« જો આ જમીન હવે આપણી ન હોય, તો પછી તે કોઈની નહીં. »
(Si ces terres ne sont plus à nous, alors elles ne seront à personne.)

L’on pouvait mesurer le poids de cette difficile décision. Seulement qui mieux que les enfants de la nature pour être capable de la détruire ? En tant que prête, on c’était tourné vers lui. Wallace était-il devenu fou, où leur aether mère les suivrait-elle dans cette bataille ? Le vieux ours rassura alors tous ceux ayant encore des doutes. Ils étaient les enfants de Phoebe, ceux en qui elle avait espoir, qu’importe leur chemin elle leur offrirait sa force. Il ne s’agissait pas de détruire, il s’agissait de défendre leur terre et leurs vies. C’était ici un acte absolu de défense. La voix de Phoebe était impénétrable et il était persuadé que dans un tel moment elle ne désirait que la victoire de leurs enfants, qu’importe le chemin pour y arriver. Cette bataille ils ne la gagneraient pas, mais ils ne laisseraient pas non plus les vampires la gagner. Le but était de ruiner la zone pour tous. Les marais déjà si hostiles à la vie, deviendraient invivables pour toutes créatures. Les suceurs de sang, si délicat et bienséant, si leur détermination à rester ici s’avérait plus forte que prévue, devraient alors vivre dans la bouse de leurs ennemies et la putréfaction des leurs. Rien que savoir qu’ils allaient s’infliger une telle écœurante existence réjouissait les clans ralliés à la cause de Wallace.

Daim ne pouvait empêcher son sourire. C’était peut-être la plus folle et la plus brillante idée qu’il n’ait jamais entendue. L’idée de Wallace fut simple. Détourné l’attention, et ralentir l’expansion des vampires en les attaquant et sabotant leurs camps et construction. Pendant tout ce temps des barrages furent aménager par les autres Eversha. En amont, sur de multiples sources d’eau, se trouvaient maintenant des constructions de fortunes, mais capables de stopper assez d’eaux pour provoquer une crue lors de leurs relâchements. Cela n’était pas l’unique idée. Bien sûr que non, bien que barbares, les Eversha n’étaient pas de stupides animaux comme l’aimer croire leurs ennemies. Inondé une zone, pouvait être fatale. La destruction provoquée par le déferlement de l’eau n’avait nulle égale, pas même celui du feu, mais inondé un endroit déjà imbibé par l’eau ne serait qu'une demi-efficacité. Les maitres de la nature qu’étaient les Eversha avaient ajouté bien plus que cela a leur attaque surprise. Si Durienrisda était le territoire le plus vivable de l’antre des Marais, après le relâchement de leur « arme secrète » il deviendrait le pire, et les Eversha présent en jubilaient. Il faudrait attendre le bon moment bien sûr. Être certain que le plus d’Eversha possible auraient discrètement évacué la zone avant de laisser déborder les cuves. Seulement dans leur folie, les bêtes acceptées aussi le sacrifice de leurs frères et sœurs. Si ceux-là venaient à mourir dans l’inondation, ils ne feraient qu’ajouter plus de matière organique à décomposer, faisant de leur corps une arme sacres.

Là était toute la force de leur entreprise. La nature elle-même, quelle qu’elle soit, viendrait améliorer leur œuvre. Plus qu’une destruction c’était finalement une ode à leur mère. Daim près d’un des barrages regarda avec incrédulité la finalité de tous ces longs efforts. L’odeur était absolument insoutenable. Chaque Eversha sous sa forme humaine avait un chiffon imbiber de parfum sur son visage pour camoufler l’horreur, mais cela ne suffisait pas, justifiant la forme animale de la majorité des leurs. Le prêtre observa l’abondante masse brune s’accumulant aux portes du barrage. C’était incroyable à voir. Jamais il n’aurait cru possible d’avoir une telle vision écœurante dans sa vie. Lui pourtant qui avait vécu des batailles sanglantes, il en resta choqué de voir le schéma fini. Cela avait été fastidieux. Avait pris du temps et de l’énergie, mais le résultat était là. Une marée putride, mélange de lisier et de cadavre. Certains cadavres étaient ceux de vampire, d'autres des restes de chasses ou de condamné à mort, mais la majorité resté les animaux aquatiques. Malheureuses victimes de leur entreprise, mais aussi star incontestée. Leur grand nombre rendaient l’odeur et l’action bactériennes au contact de la bouse bien plus efficace.

« તે એક નબળી દ્રષ્ટિ છે તે નથી ? »
(C’est une morbide vision n’est-ce pas ?)

Daim leva les yeux sur celle qu’il savait la chef charpentière de certains barrages. Eversha castor, comme la majorité de ceux assigné à ces constructions, devant également surveille la tenue de ceux-ci le temps des ajouts dans les bassins.

« મેં વિચાર્યું કે તે શું આપશે તે એક ખ્યાલ છે, પરંતુ વાસ્તવિકતા અસહ્ય છે. »
(J’avais cru avoir une idée de ce que cela donnerait, mais la réalité mes insoutenables.)

La nausée atteint présente depuis le moment où il c’était rapproché de la zone pour assister au final. La femme à côté de lui rit, un de ces rires que l’on peut calcifié dément.

« આ બધા સમય પછી પણ આ કામ કર્યા પછી પણ તમે ક્યારેય ગંધમાં જતા નથી. આપણે જોશું કે આ દુઃખદાયક લીક આપણા શિટ અને તેમના પોતાના શરીર દ્વારા ભરાયેલા જમીન સાથે રહેવા માટે તૈયાર છે. »
(Même après tout ce temps a travaillé dessus on ne s’habitude jamais à l’odeur. On va voir si ces misérables sangsues sont près de vivre avec une terre imbibée par notre merde et leur propre cadavre.)

Il était clair qu’elle aime cette idée, et que tout ce labeur lui avait été supportable grâce à l’idée unique de voir les vampires ce noyé dans cet infâme mélange. Daim pouvait voir des tonneaux remplis de lisier être encore déversé dans l’écluse déjà presque au summum de sa capacité. Si tous les barrages étaient comme celui-ci alors le raz-de-marée serait réel et la zone perdue dans une putride dévastation. Le relâchement de tous ces barrages d’un coup provoquerait une crue artificielle et la submersion de Durienrisda. Le débit et la hauteur d’eau abondante provoqueront des dommages irréversibles sur la zone. La zone marécageuse n’ayant aucune capacité de boire l’eau en excès resterait inondée pendant assez longtemps pour étouffer la vie. Le dépôt et la stagnation du lisier et des cadavres putréfiés de créatures laisserait une trace nauséabonde jusqu’au plus profond des marécages, rendant la vie impossible en ces lieux. L’ampleur de la catastrophe, et la puissance de la force de l’eau détruirait également le majeur parti de tout ce que les vampires avaient construit jusqu’ici, et cela rendrait l’attaque que plus jubilatoire. Il faudrait une éternité pour que la zone redevienne vivable, ne serait-ce que pour la nature elle-même, alors les vampires seraient forcés d’abandonner leur colonisation. Bien sûr les Eversha devraient aussi déménager, mais quittent à perdre leur maison, autant faire en sorte que personne ne puisse jamais y vivre et saboter eux-mêmes leur terre. On pourrait parler ici d'une attaque bactérienne, car la destruction serait immédiate par la puissance de l'eau, mais le vrai force de cette action se déroulerait sur la durée, par le processus de décomposition et de prolifération putride.

« અમે એકત્રિત કરવા માટે વ્યવસ્થાપિત ટન ઓફ ટિટ ખૂબ અસાધારણ છે. હું કબૂલ કરું છું કે સેંકડો બેરલને અનલોડ કરીને જોવું શરમજનક હતું. » (Les tonnes de merdes que nous avons réussies à rassembler sont assez exceptionnel. Je dois avouer que ce fut embarrassant de voir les tonneaux se faires décharger par centaines.)

« તેવું કહેવામાં આવે છે કે અમારા ઉત્સર્જનમાં ડૂબેલા વેમ્પાયર જેવા ઉત્સાહી કરતા વધારે હતા. »
(Il faut dire que les nôtres on était plus qu’enthousiaste à l'image des vampires noyés dans nos excréments.)

Daim ria avec la femme-castor. Qu’il gagne ou perde cette bataille étaient égales, car les Vampires n’auraient que ce qu’ils méritaient.

« આ scoundrels પોતાને જાતને કરતાં ચડિયાતું થવું લાગે છે, અને કારણ કે તેઓ તેને શોધી છે, તે તેમને સૌજન્ય આપવા માટે અમારા વ્યવસાય છે. તેઓ બધા પછી લાશો ગમે છે. » (Ces fourbes se croit supérieur à nous autres, et puisse qu’ils l’ont cherché il naît tien cas nous de leur rendre la politesse. Ils aiment les cadavres après tout.)

« શું તમને લાગે છે કે તેઓ કંટાળો પણ ગમશે? »
(Crois-tu qu’ils aiment aussi la merde ?)

Elle le regarda l’air confuse.

« શું તેઓને ફક્ત તેમની જરૂર છે? »
(Font-ils seulement leur besoin ?)

Ils éclatèrent alors de rire, soudain frapper par cette stupide idée. Ils prenaient vraiment trop de plaisir à réaliser ce qui serait certainement un grand moment de l’histoire de leur peuple.

« આ દિવસે એવર્ષાએ વેમ્પાયર્સ પર ટન ફેંકી દીધો તે દિવસે તેને પરિવર્તન આપવાના દિવસ તરીકે ચિહ્નિત કરવામાં આવશે. » (Ce jour sera marqué comme le jour où les Eversha ont déversé des tonnes de chiasse sur les vampires pour leur rendre la monnaie.)

« હું પહેલાં આ પ્રકારની એક fetish હોવાનું ક્યારેય વિચારતો ન હોત, પરંતુ મારે આ ડાઘમાં પેસ કરવાનો પ્રયત્ન કરવા માટે એક માણસ બનવું ગમ્યું હોત અને મને સંતોષ છે કે મારા પિસને આ suckers પૈકી એકને હેરાન કરે છે. » (Je n’aurais jamais pensé avoir un fétichisme comme celui-là avant, mais j’aurai souhaité être un homme juste pour pouvoir pisser dans cette bouse et avoir la satisfaction que ma pisse est étouffé un de ces suceurs.)

Daim était pris d’un incontrôlable fou rire maintenant, accompagné par ceux autour ayant entendu l’échange. Bientôt le souhait de la femme serait bientôt réalisé. Il ne restait plus beaucoup de temps avant que les barrages ne soient à bout. Wallace devrait lancer son attaque avant que les vampires ne se rendent compte de quoi que ce soit. Pour le moment les attaques et sabotages avaient bien suffi, mais il ne fallait pas jouer avec la chance. Daim n’avait qu’un seul regret, il ne serait pas capable d’observer toute l’étendue du massacre. Il envier les Eversha capable de voler pour ça, qui seraient capables de survoler la zone et être aux premières loges de la catastrophe.

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Lun 18 Mar 2019, 18:04


Dans l’obscurité omniprésente d’une aurore encore timide, une petite horde d’Eversah se tenait aux aguets sur un petit chemin escarpé qui bordait le continent Naturel. Leurs regards inquiets avaient ricoché de visage en visage avant de se porter sur la toile encore froissée derrière eux. Le coup d’éclat d’une voix rauque avait jailli, tel un rugissement, dans une envolée spectaculaire d’oiseaux qui se dispersaient à présent dans le ciel.
À l’intérieur de la tente, un homme à genoux scrutait ses accusateurs dans un sourire édenté. Sa bouche ensanglantée laissait paraître ses chicots noircis dans une vision plutôt éloquente des piètres conditions de vie auxquelles il était habituellement confronté.

_ Je ne vous révélerai rien … cracha t-il dans un filet de sang.

À bout de patience un homme s’avança vers lui, lui assénant une magistrale claque qui manqua de peu de décapiter l’homme.

_ Leonidas, vous allez le blesser, ironisa un troisième homme en avalant un gorgée de vin.

Assis sur une chaise curule finement confectionnée, le juge Zuriel se délectait du comportement du léonin en jouant de son verre de vin et du reflet des torches sur le liquide séveux.

_ Et jusqu’à preuve du contraire il n’a fait que défendre ses terres, reprit-il en s’empressant de porter vers son verre ses lèvres en cul de poule.

Le ronflement guttural de Leonidas gronda comme le tonnerre, hâtant une jeune femme à s’avancer pour tempérer les propos provocateurs de son supérieur.

_ Pardonnez-moi Leonidas, insista Helly, ne serait-il pas plus prudent d’envoyer des hommes pour juger de la gravité de la situation ? Après tout, on ne nous a rapporté que des rumeurs à ce sujet …

Zuriel manqua de s’étouffer en relevant sa tête vers son agaçante assistante.
Alors qu’il s’apprêtait à formuler ses pensées, Leonidas le coupa net dans son élan en soupirant gravement. Les mains derrière le dos, l’homme à la carrure bestiale observait le pauvre hère étalé sur le sol.

_ La situation ? répéta t-il en montrant la proéminence de ses canines dans une moue de dégoût. Et que devrions-nous faire Hellë Altariel ? Ce n’est pas tant que l’un d’entre nous se soit décidé à venger les siens en courant droit au devant des sangsues efflanquées, railla t-il avec un plaisir certain à insulter les vampires. Non, poursuivit-il en fronçant les sourcils, c’est qu’un homme qui dans sa soif de vengeance a su insuffler suffisamment de hargne et de volonté à plusieurs hordes pour leur permettre de se rallier les unes aux autres
_ L’insubordination, insista Zuriel en levant son doigt comme s'il détenait la vérité absolue.
_ La liberté ! cracha l’homme à terre.

La main sur sa nuque, il redressa son regard sombre vers les trois inquisiteurs devant lui.
_ Wallace agit pour la liberté, non pas la liberté d’un peuple mais la liberté de chacun. Celle de vivre, de ne pas se plier face aux usurpateurs …
_ Cela su-ffit
! insista Zuriel en se redressant de sa chaise. Vil fabulateur, colporteur du désordre et de la révolte. Ne voyez-vous pas ce que fait votre Wallace ? D’abord les vampires et après … la reine.

L’accusé secoua sa tête dans un soubresaut d’hilarité.

_ Parlons-en … Quelle excuse a t-elle, alors que nous prions tous les soirs Phoebe, dans son infinie clémence, à nous venir en aide? N’entend t-elle pas les cris des nôtres qui crèvent pour nourrir ces monstres, ces scélérats qui volent nos terres, insultent notre race et nos valeurs ! Et vous … vous qui craignez de voir surgir l’insurrection d’une horde de va-nu-pieds qui ne font que défendre leur droit d’exister, quelle gloire pensez-vous en tirer ?

Leonidas s’était avancé dès les premières insultes proférées envers la reine, mais s’était résigné à le laisser terminer son discours, tandis que Zuriel s’étouffait dans ses sempiternels soupirs de consternation. Légèrement en retrait, Helly ne savait que penser de tout cela. Elle comprenait les inquiétudes de ses aînés, mais elle entendait aussi la détresse des evershas de Durienrisda. En sentant le regard du léonin sur elle, la jeune femme ressentit son corps se tendre d’instinct. Elle craignait d’avoir trop baissé sa garde et de s’être montrée aussi limpide que de l’eau de source, mais contre toute attente, ce fut une demande inattendue qui lui fut adressée.

_ Hellë, vous êtes venue accompagnée n’est-ce pas? demanda Leonidas de sa voix grave.
Surprise, Helly se contenta d’opiner légèrement de la tête, insistant le léonin à reprendre.
_ Bien, poursuivit-il en fermant ses paupières, volez jusqu’à Durienrisda et voyez ce que ce Wallace a en tête …
_ C’est …
s’indigna Zuriel dans un masque de mépris.
_ Ce sont mes ordres, insista Leonidas sur un ton calme et détaché. Si ce Wallace échoue, cela ne fera que démontrer que des intentions même louables, sans appui de la reine, sont vouées à l’échec. Seule Phoebe peut accompagner les nôtres dans pareille entreprise … S'il réussit, en revanche … Veuillez à ce qu’il ne survive pas !
_ Vous n’avez pas le droit ! s’époumona le prisonnier.

Dans son élan à vouloir défendre son nouveau messie, l’homme s’était jeté sur le léonin dans de sombres intentions. Cela avait suffi pour motiver Leonidas à sortir une dague qu’il enfonça d’un mouvement leste dans la cage thoracique du malheureux, qui s’écroula lentement à ses pieds dans une interminable rengaine.

_ Pour la liberté … La li … ber … té.
_ Que faites-vous encore là ?
demanda le léonin en s’adressant à la jeune femme.

Sans perdre de temps Helly se recula, encore hébétée par ce qu’elle venait de voir. Elle chassa les images de cette scène irréelle et interpela Serin dès qu’elle fut hors de la tente

_ Que se passe t-il ? insista l’eversha du totem du corbeau en la rejoignant à la hâte. C’est suffisamment grave au vu de ton regard, conclua t-il en souriant. Encore une mission suicidaire ?

L’homme aux cheveux de jais connaissait suffisamment bien Helly pour qu’elle n’ait pas besoin de lui répondre. Leurs deux silhouettes descendirent le chemin escarpé, jusqu’à atteindre les hauteurs d’une falaise où ils se postèrent pour attendre deux autres hommes.
Leurs capes noires léchaient leurs mollets dans d’interminables frissons, tandis que le vent soulevait leurs cheveux face au vide et des étendues du continent dévasté. Ils se dévisagèrent une dernière fois, avant de s’élancer dans le vide et se transformer en volatiles.

***

_ Wallace, demanda un homme à la longue barbe, une femme demande à te voir.

L’eversha aux cheveux hirsutes, leva un sourcil dubitatif avant de se détourner de son poste d’observation. Il sauta avec légèreté de troncs en branches et de branches en racines, avant d’atteindre une sorte de clairière au beau milieu de laquelle des hommes se préparaient à faire front. Parmi eux, trois hommes et une femme ne faisaient pas partie de ses rangs. Il les observa assidûment, puis baissa sa tête dans un long soupir avant de poser la main sur le pommeau de son épée et de s’avancer droit vers eux tout en les ignorant. Helly le rattrapa tout en lui saisissant le bras, l’obligeant à se tourner vers elle dans un regard méprisant.

_ Je ne souhaite que parler … insista Helly dans un regard implorant.

Avec douceur et précaution, la jeune femme ouvrit ses bras dans l’intention de prouver sa bonne volonté.

_ Je suis Helly Altariel et ce sont mes serviteurs qui m’accompagnent, précisa t-elle en voyant Wallace se détendre.

Il n’était pas comme elle se l’était imaginé. Il n’y avait chez lui aucune ombre d’animosité ou même de sauvagerie. Si ses vêtements semblaient endeuillés par les épreuves sanglantes que tous les evershas de Durienrisda avaient su traverser, les traits de son visage, quant à eux, paraissaient étonnamment doux. Troublée, la jeune femme se demandait encore ce qui avait pu conduire un homme visiblement intègre sur le périlleux chemin de la folie.
Loin de s’offusquer du trouble que le principal intéressé semblait déceler dans les yeux brillants d’intérêt de son interlocutrice, il se contenta d’étirer ses lèvres dans un sourire espiègle.

_ Je suis visiblement au goût de notre invitée de Dhitys, se moqua t-il gentiment.

Un tollé de rires graveleux s’éleva des rangs alors que des cris résonnaient dans le lointain, laissant à penser que des attaques étaient en cours.

Wallace fit volte-face tout en reprenant son chemin, suivi par Helly qui refusait de le perdre de vue.

_ Vous n’ignorez pas d’où je viens, ce qui me laisse à penser que vous n’ignorez pas la situation dans laquelle vous vous êtes mise … s’époumona t-elle en le talonnant entre les racines des marais.
_ Oh, il est facile de dire d’où vous venez, précisa t-il non sans rancoeur.

Il s’arrêta brusquement et se retourna face à elle dans un duel de regards presque dérangeant.
_ Il n’y a qu’à voir vos belles petites tenues proprettes … Vous sentez le parfum à dix mille à la ronde.
_ Je sens … mais
… tenta de poursuivre Helly.
_ Vous êtes comme ces sangsues pédantes qui se croient supérieures à toutes les créatures de Durienrisda, vous nous prenez pour des bouseux, des paysans, des incultes, de la chair à canon et vous êtes au fond bien contents que nous fassions le sale boulot à votre place !

Avant même que la jeune femme ne puisse rétorquer quoique ce soit, il leva son index pour la faire taire.

_ Eh bien soyez certaine, chère Helly, que le travail sera fait à la hauteur des attentes de Dhitys. Certes à notre manière, mais elle aura le mérite d’exister.
_ C’est de l’insubordination …
_ Parfaitement,
se justifia Wallace non sans un sourire de satisfaction. Je refuse d’obéir à toute créature qui me demandera de me soumettre, moi ou ma famille, à servir de repas à ces sales fils de chiennes.

Dans un dernier regard, Wallace reprit son chemin en abandonnant Helly derrière lui. Loin de renoncer, elle l’interpella une dernière fois.

_ Je sais ce qu’ils ont fait à votre famille !

Alors que Wallace avait interrompu sa course, la jeune femme s’empressa de reprendre la parole.

_ Il n’y a pas de mot pour décrire toute la tristesse que j’ai ressentie à l’évocation de cette épreuve … et je ne peux que comprendre la perte d’un être cher, mais ce que vous faites … Vous risquez d’attirer la colère d’une reine qui ne voit pas d’un bon œil la désobéissance …
_ La révolte …
soupira Wallace. Vous pensez que mes actions pourraient entraîner une révolte … finit-il dans un sourire. Eh bien, j’espère que mes actions engendreront cela.

L’eversha s’était retourné vers son interlocutrice dans un sourire suffisant qui fit tressaillir Helly.

_ Avez-vous conscience …
_ Et vous Helly ? Avez-vous conscience et suffisamment confiance en une reine qui préfère tuer toute opposition plutôt que de remettre en son jugement ?

_ Elle est l’élue de Phoebe.
_ Phoebe n’a rien à voir avec cela,
railla t-il en reprenant son chemin.
_ C’est un blasphème …
_ Non.
Il fit une nouvelle fois volte-face. C’est une constatation ! Phoebe est avec nous dans nos cœurs, dans chacune de nos actions, lorsque nous évidons un vampire et le jetons dans du fumier. Nous ne faisons que poursuivre le cycle naturel de la vie et rendre à Phoebe ce qui lui appartient. Je suis certain qu’ils feront un très bon engrais.

Helly papillonna des yeux sans comprendre ces références.

_ Qu’avez vous fait Wallace ? … Tous ces gens, ces fous qui vous croient … Votre entreprise est vouée à l’échec … Dhitys ne vous laissera pas inspirer le peu de gens qu vous suivent…
_ C’est trop tard,
railla t-il dans un large sourire. Même si je meurs, que tous meurent ce soir, nos actions seront présentes dans l’esprit des nôtres, dans leurs cœurs … Et même s'ils ne font qu’évoquer du bout des lèvres notre insurrection, alors ce pourquoi nous nous battons ici survivra.
_ Vous êtes fous … Quelle raison justifierait un tel sacrifice.
_ La liberté
, souffla Wallace avec conviction. Oui, la liberté et le libre arbitre de penser et d’être qui on veut dans le respect des valeurs de Pheobe.
_ Folie, soupira Helly excédée par l’obstination de cet homme.

Pourtant au fond d’elle-même, elle sentait ses paroles éprouver ses convictions profondes. Quelque part, même si elle refusait de se l’avouer, elle ne pouvait que comprendre ce qui avait insufflé autant d’engouement autour de Wallace.
Sans même qu’elle ne le sente approcher, elle se laissa attraper par la nuque, dans une étrange promiscuité qui la mit soudainement mal à l’aise. Le front appuyé contre celui de la jeune femme, Wallace finit par souffler avec tendresse.

_ Je sais que vous comprenez ce que je fais Helly. Je l’ai su dès que j’ai croisé votre regard … Quelles que soient les raisons qui vous poussent à être ici, ne tentez pas de m’arrêter. Laissez-moi finir ce que j’ai commencé … Laissez-moi venger ma femme et mon fils et les rejoindre comme je l’entends.

Tétanisée, aux prises avec un dilemme qui consumait Helly dans des vapeurs d’embarras, elle finit par acquiescer discrètement.
Sans un mot de plus, Walace se recula en se transformant aussitôt en panthère noire. Avec facilité, il grimpa les tortueuses racines des marais et s’enfonça dans la pénombre de la canopée.

A bout de souffle Serin avait rejoint Helly. Dans un regard inquiet, il s’était empressé d’annoncer d’une voix monocorde.

_ C’est l’assaut final, l’ultime étape de Wallace … Les attaques des clans n’étaient que des diversions, un moyen de tenir les vampires occupés … Le plateau est légèrement incliné … Ils ont détourné le réseau des cours d’eau … Il y a des barrages … Il faut partir ! Maintenant …

Helly resta medusée par ce qu’elle venait d’entendre. Malgré l’insistance de Serin qui la tirait par le bras, elle repensait aux paroles de Wallace et aux ordres de Leonidas.

_ On ne peut pas partir, il faut attendre … voir ce qui va se passer …

Serin laissa tomber son bras le long de son corps. Il se recula légèrement en comprenant qu’Helly avait des ordres et, sans poser aucune autre question, il se transforma à la suite de la jeune femme, pour s’envoler vers des hauteurs qui lui permettraient de suivre le déroulement des affrontements.
C’était un carnage. Sans aucune discrétion, les hommes ralliés à la cause de Wallace s’étaient élancés droit vers les campements des vampires, créant un fantastique désordre qui se répandit de campement en campement … jusqu’aux abords du chantier investi par les vampires. Le sang des evershas abreuvaient les sillons creusés par les détestables suceurs de sang dans une vison insoutenable qui manqua de défaire le ballet aérien des quatre volatiles qui tournaient en rond au dessus de cette scène d’horreur.
Dans les tourments qui défiguraient les visages tordus par la haine et la douleur, Helly cherchait les traits familiers de Wallace. Il apparut soudainement au beau milieu du campement, armé de son épée. Il pourfendait sans mal chaque vampire à portée de lame, ne se retournant que pour chercher du regard une autre victime.
Alors que des cors de brume raisonnaient dans le chaos des échauffourées, Wallace s’immobilisa en levant ses bras en croix. Entouré par une horde de suceurs de sang prêts à le démembrer, il semblait se résigner à se rendre. Cela ne ressemblait pas au Wallace avec qui la jeune femme s’était entretenue. Tandis qu’Helly sentait son coeur se serrer dans le désir de lui porter secours, une vague de boue commença à s’immiscer dans le campement, dans une odeur pestilentielle à la hauteur des propos proférés par Walace plus tôt. Dans une lenteur presque irréelle la marée sombre plia le décor, avalant une à une les tentes pour les entraîner en contrebas du plateau. Une cascade de corps en putréfaction et d’eau croupie s’écoula vers les marais, entraînant avec elle les vestiges de l’arrogance des créatures de la nuit. Ils pataugeait dans cette marre putride, aux relents nauséabonds, cadeau des bouseux qui n’étaient que des bêtes à leurs yeux.
Helly sentit l’amusement alléger ses mouvements d’ailes, tandis qu’en contrebas la fin approchait dans l’éclat de l'émail des crocs prêts à percer la chair de Wallace.
L’eversha avait fait ce que chacun pensait inimaginable, ralliant les clans et reprenant de la plus insultante des manières ce qu’on lui avait pris. Il faudrait sûrement du temps pour rendre les lieux « acceptables » aux yeux des pédants suceurs de sang. Le décor n’avait plus rien de bucolique, les rendant soudainement plus féroces à faire payer l’irrévérencieux affront à l’homme qui leur faisait face.
Comme ces bêtes sauvages dont ils se croyaient si profondément au-dessus, ils se ruèrent sur Wallace et le démembrèrent sans l’ombre d’une hésitation et une rage feroce. Aucun son ne s’était échappé de ses lèvres scellées dans un sourire de satisfaction et Helly se demandait ce qui avait bien pu traverser l’esprit de cette âme éprise de liberté lorsqu’elle avait rendu son dernier souffle.

Apres un dernier tour au-dessus du plateau emprunt de lisier pestilentiel, le faucon s’éloigna reprenant son envol vers Dhitys avec en tête les paroles et les images de Wallace.
Qui pouvait dire ce qui se passerait ensuite ? D’autres clans s’élèveraient-ils pour poursuivre le combat ? Les efforts des hordes de Wallace seraient-ils suffisants pour retarder l’inévitable; une guerre entre evershas et vampires ? Combien de temps les Evershas accepteraient-ils encore qu’on les sous-estime et les rabaisse ?
La tête lourde de questions, Helly suivit l’ascension des corbeaux qui rejoignaient Dhitys.
Elle n’avait pas de réponse et pourtant un sentiment de confiance gorgeait ses veines d’espoir. Wallace la hanterait encore, lui et ses folles idées, lui et son désir de liberté.
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Lun 18 Mar 2019, 21:00



« Valem ? … » Le son de sa voix n’est que douceur, et candeur, laissant paraitre cependant un certain malaise, ainsi qu’une pointe d’anxiété. Son ami et compagnon de route a tout bonnement disparu, laissant derrière lui une jeune demoiselle à l’allure frêle et fragile. Cette dernière pourtant si curieuse, reste bien moins téméraire que ces compagnons. Trop effrayer pour avancer, elle ne peut que rester en retrait incapable de faire le moindre pas sans craindre une attaque. Melina n’est pas en ces lieux de son plein grès, bien au contraire. Ce n’est pas une guerrière et encore moins une combattante aguerrie, la jeune femme laisse ses choses-la à Valem et là est bien le problème. Elle n’a malgré tout ses craintes pas pu s’empêcher de le suivre dans un conflit, qui la concerne certes mais dont elle ne connait pourtant que si peu de choses. Entouré d’animaux et d’hommes en tout genre, elle ne sait plus où donner de la tête, ni même quoi faire. Une enfant parmi les adultes. Ses doigts viennent inlassablement replacer une mèche de cheveux derrière son oreille, geste synonyme de crainte et de peur. Que doit-elle faire ? Ses pensées tournent à une telle vitesse qu’elle ne parvient pas à en discerne une plus que l’autre. Le silence d’ordinaire si paisible lui donne envie de fuir à toute jambe. Et, cet idiot de Valem est toujours porté disparu.

« Valem … » Un bruit sur sa droite, la fait tourner la tête à tout hâte, inquiète quant à l’être capable d’en sortir. Les secondes passent, et surgit lentement un crétin tout sourire, porteur d’une nouvelle balafre sur la jour gauche, à peine sanguinolente. « Mon cœur, ne panique pas … » « Mais je ne panique pas ! » Ses joues sont rouges d’énervement et ses lèvres légèrement tremblante, ne peuvent réussir à le convaincre. « Hm. » Il ne la croit pas. Ce simple mot suffit à la faire sortir de ses gonds. Prête à lui hurler ses quatre vérités, le jeune homme se jette juste à temps sur elle pour la faire taire. « Non, ne parle pas. Je sens d’avance que ces paroles ne vont et pas me plaire et nous faire repérer. » Sa main en appui sur les lèvres de la jeune femme, l’empêche de formuler la moindre phrase. Son regard se fait plus rude pour elle, et plus charmeur pour lui. « Si seulement tu ne pouvais pas parler, tu serais absolument parfaite, mon trésor … » Bien décidé à ne pas lâcher sa prise, il ne s’était pourtant pas attendu à une réaction aussi violente de la part de l’eversha.

En effet, cette dernière, ne sait pas gêner pour lui donner un coup de pied directement dans le tibia. Rapprochant son corps du sien, Valem, trouve la situation bien trop amusante voir excitante. Sa voix se veut alors plus suave, plus … aguicheuse. « Tu sais bien que les gestes d’affection ne me font pas craquer. Par contre ce regard, … oui ! » Bien décidé à lui mordre la main, le garçon la lui retire in extremis. « Ce que tu peux être mauvaise … » « Et toi abominable ! » Lui tournant le dos pour bien lui faire comprendre son exaspération, cela n’empêche pas le jeune homme de s’approcher d’elle aussi discrètement que possible afin de la prendre dans ses bras. « Ne fait pas la tête, et viens aider avec nous, enfin avec moi. » Son sourire se veut rassurant. « Ces idiots me laissent finir le travail. Enfin je leur laisse plutôt le sale boulot et je m’occupe du reste. Je dois avouer que faire valoir sa domination n’est pas quelque chose de désagréable. » Melina reste cloitrer dans son silence. « Je suis sûr que tu vas adorer. On ne peut pas laisser ses êtres vivre ici. Ils nous volent ce qui nous appartient, on ne peut pas rester là sans rien faire. Profitons de ce moment pour les faire partir. » Ses paroles commencent à l’inquiéter, et l’incite à enfin ouvrir la bouche. « Tu es un idiot Valem. Tu te crois meilleur que tous ceux qui nous entoure. Tu fais le malin, mais t’es tu battu seul face à ces ennemies ? »

Il se fait passer pour meneur, mais il n’est que suiveur. Incapable de prendre une décision seule, incapable d’avancer seul. Il n’est pas encore assez fort pour cela, peut être même ne le sera-t-il jamais. Il a allure et le comportement d’un enfant … Pourtant malgré tout cela, il persiste, il avance, se faisant le plus petit possible, le plus discret possible, suivant la démarche de l’un, puis les allures d’un autre, frappant ici et là dans l’espoir de prouver qu’il participe, qu’il agit. Plus elle le regarde, plus elle se rends compte qu’elle n’a jamais été aussi loin de la vérité, il n’est pas le petit garçon dont elle s’est éprise, il est devenu homme. Valem apprend. Elle n’a pu se résoudre à le suivre dans un combat comme celui-ci, elle se sait bien trop faible et bien incapable de faire ce qu’ils s’évertuent tous à faire.

Quant à son compagnon, ses yeux remplis d’une joie sans nom, le visage bordé d’un sublime sourire. Rares sont les fois où elle a pu le voir si joyeux, si heureux. Il se bat pour ses terres, le coté territorial de sa bête prenait sans aucun doute ne pas sur la logique, et la compréhension. Elle l’observe de loin, incapable de le perdre des yeux, craignant sans nul doute pour sa vie. Bientôt les autres prendraient le dessus, donnant l’alerte pour enfin s’organiser et repousser la horde. Les corps s’amoncellent ici et là, signe évident du carnage actuel. De sa position, elle ne peut dire qui gagne où qui perd. Chaque goutte de sang, chaque cri, chaque bruit d’os ou de chair brisées, la fait frissonner. Comment a-t-on pu en arriver là ? Sa nature même ne peut le concevoir, elle si douce et simple … ne peut plus supporter ce bain de sang. Tout son être se détourne du spectacle, ses yeux d’abord puis son visage et enfin son corps. Valem est entre de bonnes mains, elle l’espère.

Melina n’a rien à craindre pour lui, ce n’est pas comme s’il était impulsif et audacieux, courage mais irréfléchi. « Tout va bien se passer … lorsqu’il se sentira à bout de force, il me reviendra … Oui, je le connais … » Oui elle le connait. « Par les dieux, il va revenir en morceau cet imbécile ! » Avant même de s’en compte, un corps est jeté à ses pieds, bien vivant mais dans un état pitoyable. Se précipitant vers la personne, elle reconnait son comparse. « Valem ? » « Ils sont coriaces. » « Ou tu es juste trop faible ? Tu as beaucoup de chance d’être en vie ! Ce que tu … tu es.. tu es … incorrigible ! » Ses yeux se ferment tout seul, signe évident de son niveau de fatigue. « Hm. » « Tous ses hommes… se sont des hommes Valem, pas des enfants tel que toi et moi. As-tu compté le nombre de vies perdues chez eux comme chez nous ? As-tu compté le nombre de vie perdue pour sauver tes … pour sauver tes petites fesses ?! Bon sang, pourquoi souris-tu ? Ta tête va bien ? » Passant frénétiquement ses mains dans les cheveux de son amant à la recherche de la moindre blessure, ce dernier ne peut s’empêcher de sourire. Oh, il sait n’avoir que peut fait, son aide nullement utile, parfois même encombrante, mais être au milieu de tous ses gens, se battre pour une cause … pour son territoire, il y a quelque chose d’enivrant dans ceci, d’excitant, d’euphorisant. « J’aime t’entendre parler de mes fesses, ce mot dans ta bouche est tout simplement génial. Maintenant, il est vrai que tu as raison. C’était stupide, mais j’en avais besoin … tu me comprends ? » Le silence accompagnant ses paroles se fait pesant. « Oui, je te comprends. »



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Lun 18 Mar 2019, 23:59


« Viens par là. » Il avait une main tendue vers la jeune femme, tandis que l’autre essuyait les quelques gouttes de sang qui s’échappaient de ses lèvres. Megæra glissa doucement sa paume dans celle de son époux, consciente qu’elle n’avait pas vraiment le luxe de lui refuser quoi que ce soit. Personne n’était assez fou pour contredire Lochlann, pas même sa propre femme. Il tira sur sa main avant de lui agripper les hanches pour la hisser sur ses genoux. Elle esquissa une petite grimace lorsqu’elle trébucha sur la dépouille de son repas, qui gisait encore à ses pieds, à peine tombée sur les marches qui menaient au trône. Loin de se préoccuper des états d’âme de la Sirène, il poussa un léger grognement en enfouissant son visage dans sa jolie gorge blanche. Il n’allait pas mordre. Megæra était presque certaine de ça. Il avait suffisamment bu. Dans le pire des cas … Cela ne serait pas la première fois, ni la dernière. Elle promena son regard dans la grande salle, jonchée de cadavres tous plus blêmes les uns que les autres. Vidés de leur sang. C’était l’expression d’une réception réussie, selon les goûts de l’Empereur de la Nuit. Elle soupira tout bas, ce qui lui valu un long regard scrutateur de la part du Vampire, qui finit par esquisser un petit sourire narquois. « Je ne sais pas à quoi tu penses, ma beauté … Mais arrête. Ça ne te va pas au teint. » Il s’esclaffa face à sa mine revêche, glissant ses doigts froids sur la peau de son ventre. Elle ne s’en préoccupa pas, toujours occupée à détailler les lieux. À compter. « Toujours plus ... » murmura-t-elle en fronçant légèrement les sourcils. Son sourire s’accrut davantage, caustique et carnassier au possible. « Ne fais pas semblant d’être délicate, Megæra. Je ne crois pas un instant à ce petit numéro. Tu es simplement inquiète ... » Ses doigts remontèrent très lentement le long du dos de la jeune femme, pour attraper son cou et se loger juste au dessous de ses cheveux. « Inquiète, parce que tu sais que c’est ton sang qui me rassasie vraiment ... » Il se pencha doucement vers elle. « Rien que ton sang. » Elle frissonna. Non … Elle n’était pas tranquille. Cette idée rongeait son esprit depuis quelques temps. Lochlann vidait des dizaines de personnes pour étancher sa soif, mais il semblait toujours aussi affamé. Il n’y avait que lorsqu’il plantait ses crocs dans sa gorge qu’il s’apaisait un peu. Megæra n’avait plus de force. Elle ne pouvait pas continuer inlassablement à se laisser mordre. Elle se garda bien d’avouer quoi que ce soit au Vampire. Il était déjà bien trop amusé par la peur qu’il lui inspirait. Car oui, Megæra craignait son époux. C’était un mariage arrangé, et si chacun trouvait son compte dans ces noces, il n’en demeurait pas moins que Lochlann était écrasant de supériorité. « Hum ... » ronchonna-t-elle simplement, en tournant la tête pour échapper aux prunelles inquisitrices du Monarque. Il aimait voir les sentiments qu’il inspirait. « Meg ... » souffla-t-il, le ton acerbe. « Tu ... » Il s’interrompit, coupé dans son élan par l’arrivée imprévu d’un de ses Généraux. La Sirène esquissa un mouvement pour s’écarter, mais finalement ne bougea pas. D’un coup d’œil sombre et implacable, Lochlann venait de lui indiquer qu’elle n’avait pas intérêt à s’en aller. « Quelles sont les nouvelles ? » s’enquit-il, avec toujours ce fichu sourire suffisant aux lèvres. « La situation semble stagner. Quelques dégâts certes mais rien d'insurmontable. Les Evershas ont beau être désorganisé,  ils n’en restent pas moins nombreux à marcher vers Durienrisda pour reprendre le territoire. » Il hocha lentement la tête. « Cette chère et tendre Ava … S’est-elle décidée à réagir ? » - « Non, Monseigneur. D’après les derniers rapports, elle se contente d’observer la situation de loin. Elle n’ordonne rien, mais ne semble pas non plus sévir contre les assaillants, qui décident sans son aval de s’en prendre à nos structures. » Il ricana, d’une façon froide et mauvaise. « Cette femme est maligne … Bien. Continuons de jouer à son petit jeu malsain. » - « Quels sont vos ordres, Majesté ? » - « Envoyez plusieurs bataillons sur l’Antre des Marais. Exterminez-moi tout ça. Tous ces sauvages. » Le Général fit une brève révérence, avant de tourner les talons pour repartir aussi vite qu’il était venu. Lochlann posa un coude sur son trône, pour poser son menton dans la paume de sa main. Il réfléchissait. Il ne redoutait pas vraiment les offensives des Hommes-Animaux. Ils avaient beau être nombreux, ils n’étaient pas suffisamment organisés pour venir à bout de ses troupes, surtout en l’absence de directives claires et précises de leur Reine. Il devait profiter de ce flou artistique pour reprendre l’avantage. Les soldats allaient sûrement être enchantés. Ils avaient l’autorisation de faire un véritable carnage. Une boucherie, où tout était permis. Un petit creux ? Ils n’avaient qu’à se servir. « N’essaie pas de comprendre. » articula-il, sachant pertinemment quelles pensées agitaient l’esprit de sa femme. Elle se demandait pourquoi la Déesse Totem, qui n’était pas vraiment réputée pour sa douceur et sa tolérance, n’agissait pas contre le Peuple des Vampires. « Tu ne pourrais pas. » Cette phrase offusqua la jeune femme, qui croisa les bras sur la poitrine. Lochlann sourit. « Tu es tellement susceptible. » - « Je n’aime pas quand tu me traites comme une idiote. » - « C’est pourtant ce que tu es. Heureusement que tu es belle. On te pardonne plus facilement. » De plus en plus outrée par les propos volontairement piquants de l’Empereur, elle essaya de se relever pour quitter ses bras. Il n’eut aucun mal à la retenir, dans un rire froid et moqueur, avant de la plaquer contre lui. Les ongles enfoncés dans ses hanches. Les canines dans sa gorge.

Lochlann marchait tranquillement à travers les couloirs de son palais. Le soleil était en train de se lever. C’était l’aube. Tout était calme et silencieux, dans les parages. Il n’y avait que le bruit étouffé et régulier de ses pas, pour briser la quiétude du moment. Il commençait à avoir un peu sommeil. Il était temps d’aller se coucher. Il avait sa femme dans les bras, évanouie. Il avait sans doute un peu trop forcé, et s’était permis de prendre plus de sang qu’elle ne pouvait lui en offrir. Ce n’était pas grave. Elle allait s’en remettre. Il ne pouvait pas s’en empêcher, de toute manière. Il avait bien trop soif. Lochlann ralentit, jusqu’à s’arrêter, au beau milieu du chemin. Il ébaucha un sourire amusé et glacial. « Bonjour. Que me vaut l’honneur de ta visite, à une heure si matinale ? Ce n'est pas un horaire convenable pour un entretien avec un Vampire. » demanda-t-il, sans se retourner. « Mon cher Lochlann … C’est très impoli de parler sans regarder quelqu’un dans les yeux. » Il y avait des bruits étrangers. Elle était toute proche. Il l’entendait se rapprocher. Il eut une mine vaguement dégoûte, avant de faire volte-face, très lentement. Son regard se posa sur Ava. « Je ne rechigne jamais à contempler une belle femme. Mais sous cette forme ... » Il eut un hoquet méprisant. « Tu es hideuse. Tu me répugnes. » Elle éclata de rire. « Regarde-moi dans les yeux, Lochlann. » Il ébauche un sourire innocent. « Lesquels … ? » Nouveaux rires. « Oh … C’est ta petite femme ? Elle me semble délicieuse. N’hésite pas à me l’envoyer, si tu finis par t’en lasser. » - « Si quelqu’un doit la tuer, ça sera moi. » - « Tu es tellement romantique ! » - « Que veux-tu, Ava ? J’aimerai ne pas supporter plus que nécessaire la vision que tu m’obliges à observer. » - « Si je venais sous forme humaine … On aurait tôt fait de me repérer. » - « Certes. Ce n’est pas pour autant que j’apprécie ta compagnie. Pas comme ça. » - « Moi qui pensais que tu m’acceptais toute entière ! » - « Ava ... » s’impatienta-t-il. Elle ricana. «  Je suis venue te prévenir. » - « Je t’écoute. » Elle pencha doucement la tête sur le côté. « Amuse toi tant que tu le peux. J’ai d’autres chats à fouetter pour l’instant et ils sont bien plus gros, plus préoccupants et plus menaçants que toi. N’en déplaise à mon peuple, qui s’interroge sur mon silence prolongé. Ces ignorants ! S’ils savaient … Cependant … Je compte bientôt rejoindre la partie. Il faut bien donner le change, non ? » - « Évidemment. Est-ce qu’il y a eu du nouveau ? De … ce côté ? » - « Pas encore … Essaie de mener ton enquête toi aussi. Tu es proche de cette femme. Elle te parlera peut-être. » - « Je vais essayer. » - « Est-ce que tu les as déjà vu ? Ces filles ? » - « De loin, seulement. Elles me paraissent terriblement ordinaires, pour l’instant. Tout juste des ratées. » - « Je sais mais ce n’est pas le cas. » Elle pesta. « Il se trame quelque chose, Lochlann. Je sais que toi aussi, tu les entends. Tous ces mots … » Il hocha la tête, sèchement. « Pas ici. » Il y avait certains sujets qu’il valait mieux éviter d’évoquer n’importe où. « Repars, Ava. Au revoir. » Elle s’esclaffa. « Dors bien, mon petit Lochlann … N’oublie pas que je ne suis jamais très loin. »    

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