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 [XXII ; XXIX] ♪ Tu t'envoles, tu t'envoles, je t'embauche, te débauche ♪ | Shanxi

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Lun 04 Mar 2019, 15:54

Catégorie de quête : XXII. Escorte ; XXIX. Fuite
Partenaire(s) : Shanxi
Intrigue/Objectif : Ethel (PNJ) veut emmener un groupe d'esclaves anges à son bordel, Shanxi en faisant partie. La démone va chercher à ce que tous les prisonniers atteignent la maison close à temps, mais certains comptent s'enfuir.
+ Interludes où Zhimael essaye de convaincre Aria.

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Crédits : Crédits : illustration pour le jeu Pathfinder : Kingmaker

« Danthès, broie-lui la nuque. » Un voleur avait cru bon de poser sa main sur la mauvaise porte. Ethel gardait sa fortune en un seul endroit, et certains petits malins laissaient fuiter cette information à qui voulait bien l’entendre. La richesse de la maquerelle n’était destinée qu’à ses supérieurs, et à elle-même. Les parasites n’y auraient jamais droit. 
Le son caractéristique d’os craqués vibrait dans l’air. À en juger par la charogne qui reposait sur le sol, Danthès avait une excellente poigne. « C’est bien. Bon Mur. » S’il y avait eu un public à impressionner, la rousse l’aurait certainement gratifié d’un de ces rires glaçants. Malheureusement, cette partie-là du Petit Cabinet était presque entièrement vide. Presque. Des pas amicaux résonnaient à travers les couloirs. 
« Excusez-moi, madame, mais... » Ethel fit face à sa servante, oubliant tout à coup le cadavre. Elle n’entendit qu’un bégaiement informe. Au service de la maquerelle depuis quelque temps, la jeune femme n’était pas encore habituée à voir ces choses-là. Elle aurait tout le temps de s’habituer. Le Pacte qui les liait la faisait répondre à la moindre volonté d’Ethel pour l’éternité. « Donc, que vouliez-vous ? » 
« C’est que... le nouvel arrivage d’ange est prêt beaucoup plus tôt que prévu. Des troubles récents ont poussé les démons à reconsidérer votre offre et à accélérer les choses. » La maquerelle haussa un sourcil. Habituellement, elle arrivait à obtenir un meilleur prix après avoir rendu les prisonniers insupportables à l’aide de drogues. Cependant, cela ne faisait avancer l’arrivage que de quelques semaines. En l’occurrence, elle n’aurait pas dû faire rentrer de nouvelles prostituées avant plus d’un mois. Voilà qui n’arrangeait pas ses affaires. « On peut reporter tout ça ? Je ne sais pas si le tailleur sera prêt. » Tous le personnel se voyait imposer un habit sur mesure, dans le bordel de Giniyi. Les employés devaient alors rembourser ce qu’on leur avait offert à l’aide d’une partie de leur maigre salaire. Cette stratégie permettait de rendre esclaves des hommes et des femmes libres, piégés dans un cercle financier trop bien ficelé. 
« J’ai essayé de négocier, mais leur offre est unique. Ils veulent qu’on les prenne maintenant, ou ils les exécutent. » Ethel fit claquer sa langue contre son palais. « Les fourbes... bien. Dis-leur que c’est acheté. » Il allait falloir contacter le tailleur, embaucher des gardiens pour escorter le convoi, demander à quelqu’un de la remplacer le temps du trajet... la démone détestait devoir s’organiser en urgence. 
 
 
Des pas affirmés résonnaient à travers les Terres Blanches. Elle connaissait parfaitement le visage de ses futurs employés, et les faisait libérer à mesure qu’elle progressait dans les couloirs. « Bien, il ne reste plus que deux filles et un garçon. Soyez patients, vous serez bientôt hors de cet affreux cachot. » Ce qu’Ethel omettait de mentionner, c’est que le Petit Cabinet pouvait se montrer bien plus désagréable qu’une prison. Le seul avantage qu’avaient les employés, c’était le confort pendant leurs heures de repos. Lorsqu’ils travaillaient... tout dépendait du client. 
La rouquine salua de toutes ses dents l’un des gardes, en entrant dans une nouvelle section des geôles. Elle détestait cet homme. À vrai dire, si la démone devait l’employer dans son bordel, elle ne ferait même pas payer ses clients pour qu’ils lui roulent dessus. Ce genre de traitements était aussi donné aux demoiselles et aux damoiseaux n’ayant pas fait leurs preuves en tant qu’experts en plaisir. L’intuition de la maquerelle lui indiquait que ce serait probablement le cas de l’un des derniers anges qu’elle devait récupérer ici. 
« Comment on se retrouve ? J’ai une bonne nouvelle : tu peux quitter ce maudit endroit. » Ethel insista sur ces deux derniers mots, sans prendre la peine de regarder les matons. C’était une revanche plutôt gentille, comparée à ce qu’elle avait pu faire par le passé. Elle détestait être pressée. « Bon, allez, viens... » La démone voulut clore sa phrase à l’aide d’un prénom, mais aucun ne lui vint en tête. Agacée, elle téléporta sa protégée en dehors de sa cellule. Prendre les clés, c’était surfait 
« Quel est ton nom, déjà ? » Ethel prit une brève pause, laissant son interlocutrice répondre. « Hmm... dès aujourd’hui, tu seras Vexena l’Innocente Tentatrice. » Renommer le personnel faisait partie du processus. L’objectif, c’était de leur enlever toute identité, toute motivation de quitter le Petit Cabinet et ce, sans les maltraiter directement. Avec les anges, ce n’était pas bien compliqué. La plupart d’entre eux n’avaient plus rien. 


755 mots. Je poste beaucoup avec ce PNJ ces temps-ci, mais dès que j'aurais assez ouvert la voie avec elle je pourrais reprendre mes trucs avec Aria 8D. Et oui, elle n'a toujours pas de couleurs ^^.
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Shanxi
~ Ange ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 873
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Shanxi
Mar 05 Mar 2019, 10:02


Leurs chaînes dansaient au rythme de leur pas, tandis qu’ils arpentaient le long couloir qui les conduirait en cellule. Les vertueux venaient tout juste de s’acquitter de leur tâche du jour, et ils allaient enfin pouvoir se reposer. A peine arrivaient-ils à la porte de leur cellule, que l’enfant de l’œil qui était en charge de les surveiller l’ouvrit d’un grand geste. Visiblement, les emplumés n’étaient pas les seuls à connaître la fatigue. Bien sûr, ils ne devaient pas la ressentir de la même façon, et certainement pas à la même intensité. Il ne fallait pas oublier que certains étaient des esclaves, et d’autres leurs tortionnaires. D’un pas lent, tant l’épuisement assaillait leurs membres, les captifs entrèrent dans leur cellule, tandis qu’un vil les talonnait afin de les attacher. Une fois le garde sorti, la jeune femme s’adossa à un mur avant de se laisser glisser contre lui. Si Shanxi pensait s’habituer un jour à tous ces maux, à présent il était clair que ce ne serait jamais le cas. Elle balaya la pièce du regard, avant de laisser tomber sa tête contre le même mur au pied duquel elle était assise. La journée avait été longue, comme toujours, et si la faim ne lacérait pas son estomac, l’ange pourrait rejoindre Harabella en un battement d’aile.


C’était d’ailleurs ce que la captive avait fait, sans vraiment s’en rendre compte. Les yeux clos, une expression paisible flottait sur son visage, contrastant avec le décor ambiant de ces lieux. Cela aurait probablement duré jusqu’au prochain levé du soleil, si la jeune femme n’avait pas senti le froid se glisser sur sa nuque. Elle revint donc à la réalité dans un sursaut. Plus par réflexe qu’autre chose, Shanxi passa sa main sur celle-ci, et lorsqu’elle sentit l’humidité sur ses doigts, l’ange ne pu retenir un léger soupir. Quelque part, elle était soulagée qu’elle ait été réveillée par quelque chose d’aussi insignifiant. Après tout, elle avait vécu cela tant de fois. Divertir ses geôliers à n’en plus pouvoir trouver le sommeil. Shanxi aurait bien voulu échapper à ce cauchemar une nouvelle fois pour rejoindre un rêve moins sombre, mais elle savait bien que c’était inutile. Pour cause, leurs comparses ne tarderaient pas à venir leur donner leur pitance, et s’ils la trouvaient endormie, la captive n’y aurait pas droit. Aussi répugnante la nourriture puisse-t-elle être, l’ange ne voulait certainement pas rester le ventre vide. Son corps ne lui permettrait pas.


Des pas retentirent dans le couloir qui longeait leur cellule. Ils se faisaient de plus en plus lourds, et si la plupart des emplumés pensaient enfin pouvoir se remplir la panse, ce n’était pas le cas de la jeune femme qui ne tarda pas à prêter un visage à leur visiteur. Pourquoi ? Cela ne faisait pas encore trois jours que la maquerelle était passée. Elle n’était pas censée revenir si vite. L’ange qui s’était légèrement avachie contre son unique support se redressa légèrement, tandis qu’elle suivait le regard de l’enfant de l’œil qui gardait leur cellule. La jeune fille était juste là. Shanxi se recroquevilla un peu plus. Quand bien même cette démone ne l’avait jamais réellement maltraitée, si bien sûr l’on omettait l’état second dans lequel l’ange se trouvait systématiquement après ses multiples visites, la captive ne s’était jamais vraiment sentie très à l’aise avec elle. Bien sûr, il en était de même pour tous les vertueux, mais pour ces deux-là, c’était une autre histoire. La jeune femme la craignait bien plus que ceux qui avaient pu la violenter par le passé, et même aujourd’hui encore. Cela pourrait paraître bien étrange à première vue, mais le fait qu’elle ne montre aucune hostilité l’avait toujours inquiétée au plus haut point. Peut-être trouvait-elle les autres enfants de l’œil plus honnêtes ?


Quoi qu’il en était, Shanxi préférait d’ores et déjà savoir ce qui l’attendait, puisqu’elle ne pensait pas un seul instant à échapper à ce que les vils pouvaient lui imposer. Pourtant les intentions de la jeune maquerelle n’avaient jamais été claires. C’était précisément ce qui la dérangeait. Ce qui l’effrayait. L’idée de fouler une terre loin de ce cauchemar pourrait séduire n’importe qui. La jeune femme demeurait néanmoins perplexe. Allait-elle vraiment pouvoir sortir ? Qu’est-ce qui l’attendait ? Ethel ne lui laissa pas vraiment le temps d’y réfléchir de toute manière. Shanxi écarquilla les yeux, sans voix, tandis qu’elle voyait ses chaînes tomber. Elle n’y croyait tout simplement pas. Cela faisait si longtemps qu’elle les portait, que de sentir son poids seul sur ses jambes faillit lui faire perdre l’équilibre. Ses prunelles s’attardaient un certain moment sur ses poignets, puis sur ses chevilles. Les marques que ses entraves avaient laissées étaient telles que l’on pourrait croire que jamais elles ne s’effaceraient. Puis, son regard revint à son interlocutrice. « Shanxi. » Sa voix était aussi basse que tremblante. A peine avait-elle eu le temps de se présenter que l’enfant de l’œil lui attribua une nouvelle identité. Pourquoi le lui avait-elle demandé si c’était pour l’en dépouiller ?


Quoi qu’il en était, l’ange ne risquait pas de contester les directives de la démone. Quand bien même elle se méfiait d’elle au vu de son comportement, la jeune femme ne voulait certainement pas la courroucer. Sans plus tarder, les deux femmes sortirent de la cellule pour rejoindre le couloir que l’enfant de l’œil avait emprunté pour venir. A peine la captive eut-elle franchi la grille, que son souffle fut coupé face à pareille vue. En effet, un petit comité d’emplumés levèrent timidement la tête lorsque ces deux-là posèrent un pied hors de la cellule. Shanxi se doutait bien qu’elle ne devait pas être la seule, mais le constater de ses propres yeux lui retournait l’estomac. Sa mâchoire se serrait, tandis que ses mirettes ne purent trouver refuge qu’au sol. Rapidement, le petit groupe entama la marche en direction d’autres cellules, où encore, ils trouveraient d’autres de leurs frères et sœurs que le désespoir avait tant touché, qu’eux aussi n’avaient eu d’autre choix que de se tourner vers la seule personne qui leur tendait la main, aussi aberrante soit-elle.


1013 mots.
On a qu'à dire que sa couleur c'est le noir. 8D


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Mer 06 Mar 2019, 12:21


Crédits : Crédits : illustration pour le jeu Pathfinder : Kingmaker

Le groupe déambulait à travers couloirs. Beaucoup étaient surpris à l’idée de voir une démone d’apparence jeune suivie d’un bataillon d’anges libres. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’elle venait faire ses courses en ces lieux. Alors qu’ils allaient chercher le dernier emplumé, Danthès apparut à l’avant de la cohorte. Les messes basses entre le servant et sa maîtresse pouvaient commencer. 
« Il a été battu à mort. » La rousse grinça des dents. « Trouve le coupable, et occupe-t’en. Lui et toute sa famille. » — « Ce ne sera pas possible. Tout ça s’est produit pendant les révoltes et... » D’un geste de main, Ethel l’interrompit. « Bien, je comprends. Ne neutralise que le tueur, alors. On épargnera sa famille au vu du contexte. Fais-moi ça discrètement. Utilise tes dons sans interroger personne. » Le Mur acquiesça, avant de disparaître de nouveau. Elle était souvent comme ça. Accepter que les circonstances excusent son besoin de revanche n’était pas son genre. Cependant, elle ne pouvait pas se permettre de faire preuve de trop d’ardeur. Partir dans un cycle de justice infini ne l’arrangerait pas. Alors, Ethel trouvait un compromis, une manière de contrôler la situation tout en acceptant l’imprévu. 
« Bien... » La démone se retourna, pour faire face à tous les anges. Aucun n’avait essayé de s’échapper. Qu’ils étaient sages, ces emplumés ! Il faut dire que la dizaine d’escortes qui les entouraient aidait à maintenir le calme. « Je sais que certains d’entre vous ne me font pas confiance. Lorsqu’on fait affaire comme moi, on apprend vite à développer les dons nécessaires, pour lire en ses interlocuteurs. » Elle soutint son regard sur l’un des anges, puis fixa Shanxi — ou Vexena, selon votre humeur —. Eux deux étaient les pires, les moins crédules, diront certains. Toutefois, la Maquerelle n’avait jamais menti. « Sachez, et j’insiste que vous n’irez pas en territoire démon. Pas en territoire maléfique non plus. Alors certes, je ne vais pas vous emmener danser au coin du feu avec des Ygdraë, mais l’endroit où vous irez est bien neutre. Vous rencontrerez tout type de personnes, au Petit Cabinet. » La majorité d’entre eux ne connaissait pas encore leur futur métier. Certains l’avaient deviné. Ceux-là savaient à quel point la dernière phrase de la démone était véridique. Dans un bordel, on rencontre tout type de personnes. 
« Puisque le dernier convié ne pourra pas nous rejoindre, nous allons débuter maintenant. Suivez-moi, nous allons prendre un portail. » Direction Giniyi, dans l’Antre de la dame. Le terme « maison close » était adapté, puisqu’une fois à l’intérieur de leur lieu de travail, les possibilités de sortie seront difficiles à avoir. Ils pouvaient prendre le soleil, mais, marqués par un artefact, ils ne pourraient s’éloigner trop loin ou trop longtemps du domaine. La douleur du poison qui se déverserait dans les veines de l’imprudent souhaitant fuir était immense. 
Ethel guida ses esclaves — puisque désormais ils lui appartenaient sans vraiment le savoir — jusqu’au portail. A la vue des quelques dégâts qu’avaient causé la révolte, elle avait envie de hurler « Vous êtes incompétents » à tous les démons qu’elle croisait sur le chemin. C’était la sorcière en elle qui parlait, affligée par les choix stratégiques de ces enfants de l’œil finalement assez peu doués en gestion d’esclaves. Il faut dire que les mages noirs ont fait de l’Homme un objet de marchandise depuis des temps immémoriaux, et maintiennent leur mainmise sur ce marché alors même que l’on offre aux démons un afflux constant. « Comment cela est-il possible ? », me direz-vous. 
Eh bien... les maltraiter, leur faire comprendre qu’ils sont prisonniers, c’est le meilleur moyen d’obtenir une rébellion. Les orishas et les réprouvés illustrent certes parfaitement mon propos, mais l’essence du sous-fifre n’est pas déterminante. Ce qu’il faut, pour un contrôle parfait, c’est éviter de titiller cette glande présente en chacun de nous. On l’appelle orgueil, et, aussi petite soit-elle, ses effets sont dévastateurs pour qui ne sait pas jouer avec. Personne n’est épargné. Oui, les anges ont un ego, et rares sont ceux qui sont enjoués à l’idée d’être réduits en esclavage. Non, vraiment, le seul moyen d’obtenir des servants dociles — en dehors du contrôle mental, c’est de leur laisser croire que leur situation est bonne ou, tout du moins, qu’elle pourrait être pire. Les optimistes, aussi intelligents soient-ils, auraient tôt fait de se contenter de la mie de pain qu’on leur donne, alors même que la tarte aux pommes est à côté. Quant aux pessimistes... eux, se laissaient mourir de faim. Dans les deux cas, Ethel ne perdait pas. 
 
La troupe commençait à passer le portail. Ce moment était particulièrement tendu, puisqu’il fallait faire rentrer certains démons en premier, sans pour autant délaisser la défense sur place. Ethel décidé d’emprunter le passage en dernière. C’était le moment ou jamais pour les anges souhaitant gagner leur liberté. Toutefois les gardes étaient intimidants, et enlevaient une grande marge de manœuvre aux prisonniers.


820 mots. Oui, disons ça =D.
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Shanxi
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Shanxi
Mer 06 Mar 2019, 16:18


La jeune femme écoutait la maquerelle d’une oreille attentive. C’était bien la première fois qu’elle daignait donner plus d’informations sur leur situation. Une aubaine pour ceux qui buvaient ses paroles. C’était également aussi la première fois que Shanxi maintenait aussi longtemps ses prunelles dans celles de son interlocutrice. Quelque part, elle essayait d’arracher la moindre information supplémentaire que pourrait lui indiquer une expression, un choix de mot, n’importe quoi. Force est de constater que l’enfant de l’œil n’était pas un livre ouvert comme certains de ses comparses pouvaient l’être. Une fois le discours de la démone terminé, le petit groupe ne tarda pas à lever le pas. Ils marchaient par rang de deux, entourés d’une escorte aussi bien fournie qu’imposante. L’ange n’osait guère poser les yeux sur leur personne, préférant observer la direction qu’ils prenaient. Le convoi traversa aisément le couloir, sous les regards curieux de certains vils, tandis que d’autres emplumés qui se trouvaient encore derrière leurs barreaux semblaient les envier, ou pour les plus perspicace, ils les plaignaient, s’apitoyant sur le sort qui leur était réservé. Assez rapidement, ils purent sentir les rayons sur soleil réchauffer leurs corps. Ils baignaient dans cette chaleureuse étreinte. La seule à laquelle ils pouvaient aspirer. Bientôt, ils noieraient leur désespoir dans celle de leurs clients.


Ils ne tardèrent pas à arriver au fameux portail dont la maquerelle avait parlé. Il était là depuis tout ce temps. Bien gardé pour tout ceux qui avaient un jour essayé de le franchir afin de se soustraire à ce cauchemar. Shanxi s’attarda un moment sur celui-ci. Elle ne savait pas vraiment si elle devait être heureuse de le voir, et de pouvoir le passer. Après tout, la jeune femme craignait de quitter une vie d’esclavage pour une autre. Puis, son regard se porta dans son dos, en direction des grands bâtiments qui se dressaient sur les ossements de ses frères et sœurs. Elle ne pensait pas se sortir de ce bourbier un jour. Pourtant, ce grand jour était devant elle. Il n’était pas glorieux. Il était même loin de l’être, comme tout ce qu’elle avait pu connaître en ces lieux d’ailleurs. Finalement, peu lui importait. Si elle devait vraiment troquer un supplice pour un autre, au moins on l’y avait préparé. La captive ne préférait pas envisager un meilleur cas de figure. Elle n’attendait rien des enfants de l’œil. Même si la jeune démone ne l’avait jamais maltraitée, c’était ce qui la poussait à craindre le pire.


Enfin, ses mirettes quittèrent ce lieu infâme pour se tourner vers un horizon qui serait sans nul doute aussi sombre. Le petit groupe franchi le portail en quelques foulées. Quelque part, ils s’était peut-être tous attendus à ce que leur regard se pose sur un décor des plus effrayant, et ce, bien malgré le petit discours de la maquerelle avant qu’ils ne quittent la Terre blanche. Pourtant ce ne fut certainement pas le cas. A peine eurent-ils passé le portail que leurs prunelles furent séduites par la beauté de Giniyi. Ce style architectural régalerait la rétine de n’importe quel bougre. Ce qui attira probablement le plus les vertueux fut la teinte écarlate des toits, qui baignaient eux aussi dans la lumière du soleil. C’était tout bonnement incroyable. Les emplumés étaient ébahis face à telle vue. Certains ne se rendaient même pas compte que leur yeux adoptaient cette même couleur qui les attirait, tant leurs larmes les inondaient, coulant abondamment le long de leur joues rougies elles aussi par l’émotion.


Les anges n’avaient de cesse de balayer la paysage du regard. Ils revenaient toujours aux imposants bâtiments qui se dressaient fièrement face à eux. Shanxi, quant à elle, demeurait sans voix. Si Giniyi s’était elle aussi fait une place dans son cœur, son charme ne parvint pas à l’empêcher de revenir à la réalité tandis que son regard se porta un court instant sur les enfants de l’œil qui les accompagnaient. Elle n’était d’ailleurs pas la seule à être soucieuse. Certains vertueux se démarquaient dans la petite assemblée. Si dans un premier temps ils avaient été émerveillés par la beauté de cette ville, ils se rappelèrent rapidement de la raison de leur venue. Finalement, ce n’était qu’une prison dorée. Rien de plus. Peut-être même qu’ils ne reverraient jamais un tel paysage. Après tout, ils ne savaient pas vraiment s’ils bénéficieraient de plus de liberté que ça avait été le cas jusqu’à aujourd’hui. Ils n’avaient pas encore passé le pire.


739 mots.


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Ven 08 Mar 2019, 00:05


Crédits : Crédits : illustration pour le jeu Pathfinder : Kingmaker

La démone était pensive. Elle avait trouvé de nombreuses choses intéressantes, dans le coffre-fort de sa mère. Margaux ne lui avait rien légué — pour ne pas avoir prévu sa mort — mais n'avait pas manqué de collectionner un tas d'objets. Un outil en particulier était intéressant, sur le concept. Cassé et irréparable, ses plans permirent pourtant d'en fabriquer d'autres. La rousse gardait quelques tours dans son sac, pour sûr. Délaissant ses réflexions, elle reporta son attention sur les anges.

Le groupe progressait à travers la ville, toujours lourdement escorté. Ils atteignirent rapidement la boutique du tailleur. L'artisan était un homme talentueux et efficace. Rapide rime avec cupide : tant mieux, parce qu'il était les deux. La maquerelle s'empêcha de rire de son propre jeu de mots. Dans sa famille, la mélodie des sons avait une importance toute particulière. Si elle avait encore été sorcière, peut-être que ses talents en versification lui auraient ouvert de nombreuses possibilités.

Reprenant conscience de son environnement, Ethel s'adressa au tailleur. « Je vous présente mes plus sincères excuses pour être venue si tôt. Comme vous pouvez le voir, on a obtenu de moi que je me presse. J'ose espérer que ma commande est prête à l'avance. Vous serez compensé pour votre assiduité, cela va de soi. » Un regard entendu fit comprendre à l'homme qu'il allait recevoir quelques centaines de pièces d'or. Il ne s'en plaindrait pas.

Ethel ne prit pas la peine de regarder l’artisan partir vérifier la présence des vêtements dans son arrière-boutique. Pendant ce temps, elle put observer tranquillement son attelage d’anges. La maquerelle voyait bien que Shanxi ne semblait plus aussi émerveillée que ses confrères. En fait, ils étaient quelques-uns, à regarder l'horizon comme si on les enfermait à nouveau. Quels ingrats pathétiques, éternels insatisfaits. Oh, elle savait très bien que d'ici quelques jours, tous auraient formulé des plaintes. Bien entendu, la plupart n'était pas assez bête pour critiquer leur nouveau travail de vive voix. Le souci, c'est que la rousse savait lire les pensées, et ne s'empêchait pas de le faire. Alors, quand elle les entendait geindre, quand elle sentait le désespoir à nouveau poindre dans leur esprit, quand ils soupiraient sans le vouloir... la démone ne pouvait qu'être écœurée. Quand ils étaient, il y a quelques semaines, enfermés en Terre blanche, les trois quarts d'entre eux auraient préféré être les tapins personnels du Monarque Démoniaque pour en sortir. Et voilà que maintenant qu'on leur offrait un beau cadre, des conditions de travail acceptables, qu'on leur épargnait la folie de l'enfer, ils se plaignaient qu'on les paye au lance-pierres — quand on les payait — pour une profession soi-disant dégradante. Quelle bande de crétins. S'ils savaient à quel point la maquerelle faisait des concessions pour eux.

Car oui, au début, Ethel ne s'était pas montrée aussi magnanime. Ils étaient tous parqués dans des cachots lugubres, en Enfer, et les gens venaient savourer les plaisirs de la chair presque gratuitement, payant un pourboire à leurs employés favoris. La force de l'expérience a montré à la démone que les clients sont plus satisfaits quand leurs partenaires ne s'effondrent pas en larmes au milieu d'une séance de coït. Alors elle leur avait donné plus de feu, pour les réchauffer. Puis plus de nourriture, pour ne pas qu'ils s'évanouissent. Puis plus à boire, pour qu'ils restent en bonne santé. Peu à peu, les conditions de vie s'amélioraient en même temps que la rentabilité. La charité de la rousse était lucrative. Seulement, le personnel n'arrêtait jamais de se plaindre pour une raison ou pour une autre. "Oui, un client t'as coupé deux doigts, et alors ? Il a payé. L'expression 'vendre son corps' était à prendre au sens littéral." Voilà ce qu'Ethel dirait, si sa retenue ne l'empêchait pas de devenir folle. Elle, qui faisait pourtant preuve de tant de générosité envers ses employés, se faisait critiquer ! Quelle blague. Heureusement, les emplumés n'étaient pas les seuls à travailler au Petit Cabinet, et certains maléfiques venaient nuancer le dégoût qu’elle ressentait pour eux. Autrement, la maquerelle aurait organisé une soirée à thème “remise en scène du génocide angélique”.

« Dis-moi, Vexena... » Cela faisait quelques secondes qu'elle regardait Shanxi, l'air intriguée. Elle ne savait pas comment cette fille faisait pour être autant invisible, autant recroquevillée sur elle-même. « Je sais que j'ai perdu de la contenance, en me téléportant et en hurlant. Vraiment, je m'en excuse. Alors... comment ça s'est passé, avec Asborn ? Il est resté calme ? Il avait quelque chose à dire à propos de ce que j'ai fait ? » Ethel voulait vraiment savoir. Son image avait peut-être été ternie par cette esclandre. Ainsi, elle s'amusait à sonder la surface de l'esprit de sa victime, prête à saisir de plus amples informations.



850 mots.
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Shanxi
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Shanxi
Ven 08 Mar 2019, 10:41


Alors que le petit groupe attendait patiemment le retour du tailleur, la maquerelle interrogea la jeune femme au sujet de la soirée qu’elle avait passé en compagnie d’un autre enfant de l’œil. Cette soirée-là, elle ne risquait pas de l’oublier. L’ange se rappelait même du moindre geste, de la moindre parole. Leur hôte s’était montré des plus détestables, et à côté, il ferait passer la jeune démone pour un enfant de chœur. Il n’y avait pas à dire, si la captive avait pu choisir, elle aurait encore préféré passer sa soirée avec Ethel plutôt que ce rustre. Elle, au moins, avait le mérite de ne pas être habitée par la violence. Lui, au contraire, avait l’air de vivre pour ça. Il s’était montré impoli même envers sa propre compagne. Il avait d’ailleurs chargé Shanxi de lui transmettre un message, enfin deux. Plus elle se remémorait la teneur de ses paroles, et moins la jeune femme pensait à les divulguer à l’intéressée. « Il ne s’est pas réjoui de votre absence. » C’était le moins que l’on puisse dire, et encore, l’ange lui avait épargné toutes les grossièretés que les lèvres sulfureuses du vil avaient pu articuler.


Quant au déroulement de cette petite réception… Si au départ, l’ambiance était passablement mauvaise, elle avait nettement dégénéré après le passage éclair de la maquerelle. D’aucuns diraient qu’une soirée inoubliable devrait être considérée comme réussie, mais ce n’était clairement pas le cas de celle-ci. Alors que la captive réfléchissait à la formulation de ses propos, le tailleur revint les bras chargés de vêtements. « Vous me connaissez. Je ne déçois jamais mes clients. » Il laissa la jeune démone s’assurer qu’il n’y avait pas eu d’erreur dans la commande. « Si cela vous convient, vos femmes peuvent aller se changer de ce côté, et les hommes de l’autre. » Il désigna d’un geste de la tête chaque extrémité de sa boutique. « Vos gardes peuvent les accompagner, mais comprenez bien que vous n’êtes pas mes seuls clients, alors il vous faudra respecter la répartition des sexes. » L’enfant de l’œil devait avoir l’habitude, de toute manière. L’homme ne manquait pourtant jamais une occasion de s’assurer que son règlement était respecté à la lettre. Sans trop tarder, le petit groupe de vertueux se scinda en deux pour se plier à la demande du tailleur. Les femmes se dirigèrent dans l’aile gauche du bâtiment, tandis que les hommes s’entassaient à droite. 


Chaque groupe était escorté de minimum trois démons. Le tenancier ne leur aurait pas permis d’assigner plus de gardes à leur surveillance, pour la simple et bonne raison qu’il ne voulait pas les voir les uns sur les autres. De plus, comme le tailleur l’avait précédemment précisé, ils n’étaient pas seuls dans cette boutique. Une trop grande escorte pourrait mettre ses clients mal à l’aise, et ça, il se le refusait catégoriquement. L’homme était un indécrottable perfectionniste, et si son chiffre d’affaire venait à chuter, il en ferait une affaire personnelle. Il attendait d’ailleurs avec une impatience certaine de voir les emplumés sortir, parés de ses ouvrages, pour observer la satisfaction sur le visage de sa cliente. Ceux-là s’accommodaient d’ailleurs de leur nouvelle tenue tranquillement. Alors que la jeune femme commençait à retirer ses haillons, elle ne pouvait s’empêcher de remarquer l’unique fenêtre qui se trouvait au fond de la pièce, non loin du paravent près duquel elle se changeait. Shanxi détourna nerveusement le regard pour le porter sur les enfants de l’œil qui les surveillaient. Si elle avait quitté une prison pour migrer vers une autre, quel était l’intérêt ?


Certes, la captive ne pouvait nier que l’offre de la maquerelle lui avait sauvé la vie maintes fois. Seulement, elle savait aussi pertinemment qu’un démon ne la sortirait pas de ce bourbier gratuitement, et la jeune femme craignait que la contrepartie ne soit bien pire que ce qui l’attendait finalement en Terre blanche. Elle balaya la pièce du regard. Certains de ses frères et sœurs savaient quel sort la rouquine leur réservait, selon ses propres dires d’ailleurs. Si c’était bel et bien le cas, avaient-ils accepté leur situation ? Cette question brûlait ses lèvres. S’ils avaient accepté, était-ce parce que finalement, la maquerelle leur avait fait une proposition favorable ? Ou bien était-ce simplement car eux aussi manquaient cruellement de courage pour affirmer leur opinion ? L’ange retourna ses interrogations maintes fois dans sa tête. Plus elle réfléchissait, plus elle semblait s’éloigner de la réponse, qui était pourtant évidente. Shanxi se remémora alors sa rencontre avec l’enfant de l’œil, ainsi que les quelques discussions qu’elles avaient pu entretenir. Il était indéniable que la maquerelle avait toujours intimé à l’emplumée de prendre soin de son corps, et ce, de multiples manières différentes. Sans réelle surprise, la démone ne s’était jamais vraiment intéressée à la captive, et cet élément lui avait échappé car il n’avait rien d’anormal dans le contexte de la Terre blanche. Ce ne fut seulement lorsque la jeune femme s’attarda un peu plus sur la tenue que ses comparses et elle devaient enfiler qu’elle comprit. En effet, ses vêtements semblaient avoir été conçus pour mettre les vertueux en valeur. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Shanxi l’ignorait. Peut-être qu’elle aussi avait finalement été aveuglée par un espoir insoupçonné. Pourtant, ce genre de pratique était monnaie courante chez les enfants de l’œil, et l’ange le savait. Quelle ironie. Elle avait réussi à y échapper alors même qu’elle était entourée de vils, et allait devoir se laisser souiller alors qu’elle venait à peine de poser le pied sur une nouvelle contrée. Sa gorge était nouée tandis qu’elle imaginait les horreurs qu’elle allait devoir subir.  


Shanxi n’était pas sûre de pouvoir le supporter. Elle avait pourtant assisté au pire, mais cette fois-ci c’était différent. Cette fois-là était de trop. A nouveau, le regard de l’ange vint se poser sur la fenêtre. Elle menait sur l’arrière de la boutique, dans une petite ruelle qui ne semblait pas trop fréquentée. La captive avait toujours manqué de courage jusqu’ici. Elle avait lâchement désiré la fin de tout, sans pour autant essayer de la provoquer. Alors qu’elle revenait à sa tâche, la jeune femme remarqua le regard persistant d’une de ses compagnes. Elle aussi avait remarqué cette opportunité, cette faille dans la défense du convoi de la maquerelle, que représentait cette simple fenêtre. Puis, les mirettes de l’inconnue se portèrent sur l’ange. Elle devait savoir que Shanxi l’avait vue, elle aussi. A partir de ce moment, le temps paraissait comme suspendu. En un instant, la femme avait usé d’un des pouvoirs qui était accordé aux vertueux pour faire apparaître trois armures enchantées qui vinrent retenir les vils, tandis que la lanceuse de sort se précipitait vers la fameuse fenêtre. Si dans un premier temps, elle avait réussi à passer, ceux qui eurent le courage de la suivre n’eurent pas tous cette chance. La jeune femme, quant à elle, ne bougea pas d’un pouce, se contentant de regarder ses camarades s’éloigner. L’un des enfants de l’œil se lança à leur poursuite en faisant le tour, tandis qu’un autre retenait deux anges qui avaient essayé de se soustraire également à leur vigilance. Le dernier, lui, se contenta d’encadrer ceux qui, comme Shanxi, n’avaient pas eu le courage de suivre le mouvement. Cela lui rappelait la mutinerie qui avait eu lieu il n’y a pas si longtemps que cela en Terre blanche. Là encore, elle avait choisi le confort de l’inaction plutôt que de prendre le doux risque de goûter à la liberté.


1252 mots.


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Sam 09 Mar 2019, 15:01


Crédits : Crédits : illustration pour le jeu Pathfinder : Kingmaker

« Bien, je vois que ces costumes vous vont parfaitement. Je n'en attendais pas moins du maître. Je vous paierais demain, à l'aube. D'ici-là, veuillez conserver les tenues en bon état. » Ethel fit une courbette en direction du tailleur, qui ne comprenait pas pourquoi elle ne se mettait pas en colère, ni ne faisait mention de l'incident. Plusieurs de ses esclaves avaient essayé de fuir, après tout. En vérité, elle était confiante. Les gardes rattraperaient bien vite les imprudentes qui avait cherché la liberté. La démone riait intérieurement. Ce serait l'occasion parfaite pour utiliser l'un des as de sa manche lorsque le temps viendrait.


« Reprenez vos tenues habituelles. Nous allons y aller. » Elle se rapprocha de Shanxi comme si de rien n'était. Lorsque, plusieurs minutes avant, elle lui avait adressé la parole, le tailleur les avait interrompues alors qu'Ethel capta une pensée intéressante. « Comment ça, il ne s'est pas réjoui ? Qu'a-t-il dit, sur moi ? Je veux savoir en détail. » Asborn n'était pas de ceux qui soignaient leur parole. La démone voulait entendre les mots qu'il avait prononcé à son encontre. Les mots exacts.

Le groupe reprenait le mouvement. Ethel n'eut pas à écouter son interlocutrice : la réponse se trouvait déjà dans son esprit. Elle se demandait comment se venger de son cher ami — autrement dit Asborn — sans trop fatiguer. Reprenant la tête du mouvement, la rousse ne parlait plus, ce qui eut le mérite d'inquiéter tous ceux qui l'entouraient. On avait l'impression qu'elle marchait plus vite que tout le monde. En vérité, démons comme anges rechignaient à avancer rapidement, avec une fille si imprévisible en tant que meneuse. Mettant sa revanche éventuelle de côté, la maquerelle décida de fermer la marche. Ainsi, ils arriveraient bien vite au Petit Cabinet.


Beaucoup se demandaient où étaient passées les fugitives. Aucun garde ni Ethel n'avaient mentionné leur sort. C'est seulement lorsque les anges s'étaient approchés du bâtiment des charmes qu'ils comprirent. « Comme vous pouvez le constater, nos amies, impatientes, ont décidé de rejoindre leur lieu de travail plus tôt. C'est gentil de leur part. » Cette ironie cachait une part de colère. Pourtant, l'on ne peut pas dire que les démons ne s'étaient pas vengés des fuyards : deux d'entre elles avaient vu leurs yeux crevés et, si la dernière semblait en bon état, elle pleurait à chaudes larmes. Ces actes n'étaient pas des débordements, ou des blessures de combat. Ethel avait donné ces directives, au cas où certains cherchent à s'enfuir. Elles devaient devenir des exemples.

« Vous savez, la ville n'est pas si grande, et vous êtes isolés de tout. » Elle s'adressait à son groupe. Les seules à avoir tenté de s'échapper étaient des femmes, mais ce n'était pas tant une question de caractère : en vérité, les hommes avaient tout simplement eu des tenues plus simples, et donc un temps d'essayage plus bref. La grimace triste d'une opportunité manquée se lisait sur plusieurs visages, et dans presque toutes les pensées. « Ce qu'elles ont fait là, c'est... ça me rend triste. Je paie tant pour vous, et vous gâchez tout. » La rousse fixait le sol, son air juvénile aidant à la rendre attendrissante pour qui ne pouvait pas déceler ses mensonges. « Vous pouvez encore mourir d'ici quelques années. Et, hier encore, chaque seconde qui passait augmentait vos chances d'être assassiné par un maître en colère. Alors, mes chers anges, je vous en prie : restez calmes, car moi, je serais là demain, après-demain et pour les siècles suivant. »


~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~


Aria ne dissimulait pas sa surprise. « Il y a quelques secondes, tu me disais que tu l'aimais bien, et maintenant tu veux que... mais ça n'a aucun sens ! » Tout ceci n'était pas dans le contrat. La chamane se sentait bête, d'avoir cru qu'un accord oral empêcherait son Hozro de lui demander ce genre de choses. « Si, ça en a un, et c'est plutôt clair : j'aimerais bien que tu la tues. Pour qu'on soit réunies. » « C'est ta fille. Tu es morte. Elle est vivante. Il ne s'agit pas d'une réunion classique, comme si tu vivais sur l'île d'à côté. Là, on est en train de parler de quitter Awakatu No Hi pendant un temps, de partir à la recherche d'une démone, de lui fourrer un couteau dans la gorge comme si c'était un gâteau et... » En vérité, Aria n'était pas dérangée à l'idée de devoir mettre fin à une vie. Toutefois, viser une démone puissante pouvait, dans le meilleur des cas, lui faire avoir un esprit sur le dos. Et si la chance ne souriait pas à la Nyam'Wa, tuer Ethel signifierait attirer le courroux d'un parasite. Autant dire qu'il fallait prendre en compte ces deux risques.

« Et de revenir. C'est tout. Quatre actions, ce n'est pas grand-chose, non ? J'ai toujours voulu t'aider, que ce soit avec ce stupide esprit Kazak ou tout simplement pour que tu médites mieux. Franchement, je ne vois pas ce que je demande d'immense. » La Nyam'Wa voulut parler, mais se résigna. « Si tu avais accepté ma proposition de la voir, je n'aurais peut-être pas changé d'avis. » « Ou alors tu m'aurais dit " Au fait Ryem j'aimerais bien que tu tues ma fille " à mi-chemin. Je pense avoir choisi la meilleure option. » Margaux soupira. « S'il te plaît, ne me laisse pas tomber. »



947 mots.
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Sam 09 Mar 2019, 17:41


La jeune femme marchait à la suite de ses comparses sans réelle conviction. L’incident qui avait eu lieu plus tôt trottait toujours dans sa tête. Plus le temps passait, plus Shanxi se posait de questions, sans pour autant trouver de réponse à ses interrogations précédentes. La maquerelle, quant à elle, semblait anormalement bien calme. Elle revint d’ailleurs à la charge concernant la fameuse soirée dont elles parlaient avant de se faire interrompre par le tailleur. Visiblement, l’enfant de l’œil tenait à connaître le fond de la pensée qu’Asborn avait exprimé à son égard. L’ange réfléchissait toujours à la formulation de sa réponse, après tout, elle ne voulait certainement pas que les états d’âmes d’un autre lui causent du tort, et encore moins être punie à sa place. Se remémorer ce moment lui était d’ailleurs fort pénible. Le vil lui en avait fait voir de toutes les couleurs. La captive se demandait d’ailleurs comment pouvait bien se porter sa comparse. Elle, plus que quiconque, avait été la victime des mœurs de son maître. Shanxi retrouvait son agacement de lors à cette seule pensée. Si elle n’avait pas autant manqué de courage, la jeune femme lui aurait volontiers demandé d’aller se faire foutre lui aussi, pour reprendre ses propres mots.


Finalement, le fait qu’Ethel découvre le pot aux roses n’était pas une si mauvaise chose, si celle-ci comptait s’en prendre à son comparse à son tour. Il le méritait après tout. L’ange gonfla ses poumons d’air autant qu’il lui en était possible d’emmagasiner, avant de révéler à l’enfant de l’œil les paroles peu flatteuses qu’Asborn avait eu à son égard. La peur lui nouait le ventre, tandis qu’elle se trouvait dans l’expectative de toute réaction qui pourrait animer son interlocutrice. Celle-ci semblait d’ailleurs être accaparée par ses pensées, et n’avait plus l’air autant attentive qu’avant. Sans rien dire, la rouquine s’éloigna pour rejoindre la tête du convoi. La captive haussa un sourcil. Vraiment, elle n’arrivait pas à suivre cette adolescente. La jeune femme ne pu s’empêcher de pousser un long soupir. Elle aurait bien aimé retourner à ses réflexions concernant les fugitives, mais n’en ressenti nul besoin lorsqu’elle aperçu le bâtiment qu’Ethel présenta comme étant leur nouveau lieu de travail. Alors que l’ange laissait ses prunelles parcourir lentement les lieux, elle eu le souffle coupé face à l’horreur qui avait, une fois de plus, frappé son peuple. S’ils avaient été nombreux à se demander ce qu’il était advenu des vertueuses qui avaient eu l’audace de se soustraire à leur nouvelle situation, peu eurent le courage de contempler l’étendue de cette tragédie.


Shanxi couvrait sa bouche tandis qu’elle énumérait les afflictions que portaient ses sœurs. La voix de l’enfant de l’œil fit sursauter l’ange, qui ne parvenait pas à se détourner de ses comparses. Elle entendait et comprenait la moindre syllabe que les lèvres de la démone articulaient, alors même que son esprit semblait se faire happer par la détresse des audacieuses. Finalement, comme la captive s’en doutait, dans des cas comme celui-ci, les enfants de l’œil ne récompensaient pas leurs efforts par le néant. Ils ne pouvaient pas se contenter de cela, s’ils voulaient que le message soit clair. A croire que se soumettre restait leur meilleure option. Ils ne voulaient pas leur laisser le choix, même si les moins éclairés avaient cette impression. Peut-être que si Shanxi n’avait pas rencontré Fergus, ou n’avait pas suivi ses conseils, elle aussi aurait fini là-bas. Il était vrai que, de prime abord, les paroles de cet emplumé lui paraissait comme celles d’un homme qui aurait abandonné toute forme d’espoir. Pourtant, il n’en existait pas de plus avisées. Ironiquement, cette vertu, qui autrefois, animait le peuple angélique, et ce, alors même que nombre d’entre eux sombraient dans les affres de leur génocide, les condamnait désormais à la mort, et rien de plus.


Les plus chanceux ne voyaient tout simplement pas leur volonté s’accomplir, à croire que plus personne ne voulait écouter leurs prières. Le flot de sentiments qui avait élu domicile dans la poitrine de la jeune femme semblait avoir trouvé son chemin, remontant le long de sa gorge, rendant chaque inhalation plus difficile. Son regard était planté dans celui d’une de ses comparses, qui elle au moins, pouvait le lui rendre, contrairement à ses sœurs qui s’étaient vues arracher le vecteur de leur humanité. S’estimait-elle chanceuse finalement ? Peut-être qu’elle aussi voulait être plongée dans le noir pour ne pas avoir à observer le vide qui comblait les orbites de ces malheureuses. Si, en tout cas, elles ne pouvaient plus verser de larmes, la rescapée s’en chargerait à leur place. Rapidement, les enfants de l’œil rassemblaient les emplumés décontenancés afin de les faire entrer dans le Petit Cabinet. Les décorations intérieures avaient certainement rendu les lieux des plus accueillants, et si les vertueux n’avaient pas été aussi remués, et qu’ils étaient bien sûr prêts à faire abstraction du type de travail qu’ils exerceraient sous ce toit, peut-être se surprendraient-ils à ne plus vouloir quitter cet endroit merveilleux. Le changement d’ambiance était bien trop brutal, et si certains s’essayaient tout de même à découvrir par de petits coups d’œil, sans réel enthousiasme, ce que ce lieu avait à leur offrir, d’autres ne daignaient même pas relever la tête. Leurs visages n’exprimaient rien. Ils étaient livides. A croire que leur corps avait certes passé la porte, mais leur esprit demeurait toujours en dehors de ces murs, aux côtés des victimes du courroux de la maquerelle. Shanxi, quant à elle, ne pipait mot, et se contentait de suivre le mouvement de la visite, un air absent flottant sur son visage. Elle s’y était préparée, elle se doutait qu’il en serait ainsi et qu’elle ne pourrait rien y changer. Pourtant, cela n’avait pas suffit à réduire sa peine. Visiblement, l’ange ne connaîtrait jamais les secrets de l’indifférence. Elle ne pourrait pas s’habituer à un quotidien empli d’horreurs comme celle-ci.


981 mots.


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Sam 16 Mar 2019, 19:24


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« Je sais que j'ai pu vous faire peur, aujourd'hui. Mes gardes ont privé ces femmes de leur vue, et c'est affreux, mais... » L'un des démons qui gardait l'endroit écarquillait les yeux, sans comprendre pourquoi un tel retournement de veste de la part de la maquerelle. Elle lui offrit un regard dévastateur, qui pouvait tout aussi bien signifier "je t'emmène nourrir les poissons à la seconde où tu ouvres la bouche pour protester". « Va vérifier que ces pauvres petites vont bien, cruelle chose. » Ethel inspira longuement, après avoir éloigné le garde. « Donc, je disais : c'est affreux, mais... non, il n'y a pas de mais. C'est insensible. Cependant, sachez que ce genre de choses ne devrait pas arriver à l'avenir. » clama-t-elle en tournant la tête, dans un geste qu'elle ne voulait pas trop théâtral.

« Je vous propose de prendre quelque chose à boire. On pourra parler de votre nouvelle vie ici. » Une voix fluette s'éleva. Un jeune homme, à peine adulte. « Nouvelle vie ici ? Et si on veut vivre autre part ? On ne peut pas être libres ? » La démone ne savait pas s'il était stupide ou complètement désespéré. Cependant, reprenant son rôle de sainte bergère, elle lui adressa un regard plein de compassion. « Oh, l'esclavage, quel sujet infâme. Discutons de tout cela autour d'une boisson chaude. » Une manière comme une autre de lui demander de se taire, avant de reprendre. « Café, ou chocolat ? »

Quelques secondes plus tard, l'attelage d'anges était à table, devant des tasses chaudes dont s'échappait une douce vapeur sucrée. « Danthès va nous apporter des biscuits secs. Vous êtes à votre aise ? » Ils avaient plutôt intérêt à l'être. Ces emplumés ne devaient pas avoir connu un aussi grand confort depuis des mois, voire des années. « Mes employés sont à l'étage, pour ne pas vous déranger. Ils sont polis ! » Autrement dit :  Ethel avait interdit au personnel de se rapprocher du rez-de-chaussée. Il fallait que l'illusion perdure un temps. « Je vous propose de les rejoindre, et de faire partie du personnel. » Les attentifs auront remarqué que, avec des vêtements déjà taillés selon leurs mensurations, la proposition de la maquerelle ressemblait plus à une obligation.

« Bien entendu, vous êtes libres de ne pas accepter cela. J'y tiens, et cela fait partie de mes principes fondamentaux. » La rousse but une gorgée de chocolat chaud. Cette boisson était si sucrée que les anges, déshabitués de ce plaisirs, risquaient de s’enivrer bien vite. « Le soucis étant que, officiellement, vous êtes toujours leurs... esclaves. » C'était faux. Ethel feignit tout de même de grimacer, comme si l'idée même de posséder des personnes la dégoûtait.

« En fait, l'astuce que j'utilise depuis quelques temps pour vous récupérer, c'est de leur faire croire que vous êtes en période d'essai de quelques jours, et qu'en échange je les paie. Sauf que, si vous devenez des employés légaux d'ici-là, ils sont bloqués. Ensuite, je négocie avec eux un contrat spécifique, qui leur enlève leur propriété sans qu'ils ne s'en rendent compte. Et paf, le tour est joué ! » La démone ria telle l'enfant dont elle avait l'apparence. S'ils savaient que, sous cette peau de jeune adolescente, se cachait une femme plus vieille qu'une bonne partie d'entre eux...

« Sauf que, vous l'aurez deviné, si vous ne souhaitez pas travailler, je ne peux vous garder ici. Et, puisque vous êtes temporairement sous ma responsabilité parce période d'essai, tout ça tout ça... bah je ne peux pas non plus vous laisser partir et me contenter de pouffer de rire une fois que maîtres viennent toquer à ma porte pour vous demander. Du coup, si vous ne souhaitez pas travailler ici... on enclenche la solution B : on est dans l'obligation de vous héberger le temps de la période d'essai — ce que j'accepte avec plaisir, et ensuite on opère à un transfert pour que vous reveniez là où on vous a récupérés. Après vous pouvez aussi décider de rester, hein, ça m'arrange ! Mais je ne veux pas non plus vous forcer, donc le cas échéant on optera pour la solution B dont je viens de parler. » Autrement dit : faites le tapin, ou retournez en Terre blanche. Le choix était vite fait, même pour les plus réticents d'entre eux. Ethel avait longtemps réfléchi à cette histoire, à ce dilemme qui leur était imposé. Un tissu de mensonges. En vérité, tous ces anges lui appartenaient déjà, légalement. Seulement, avaient-ils besoin de le savoir ? Ne serait-il pas préférable pour eux de croire qu'une jeune rousse, bienfaitrice ambiguë, ait eu envie de se les accaparer pour les protéger en jouant des lois ?



811 mots. Fiou', j'avais accumulé un petit retard. Je te propose d'y aller à la vitesse de la lumière, comme ça tu seras libérée au plus vite, parce que sinon ça risque de prendre un certain temps. Cela étant dit, je ne promets rien quant à la qualité de mes réponses parce que mon cerveau est un peu cassé =D.
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Shanxi
Dim 17 Mar 2019, 14:35


La jeune femme semblait avoir enfermé son esprit pour se protéger. Cette situation était des plus ironiques pour quelqu’un qui voulait échapper à ses barreaux. Son regard stagnait sur la petite tasse qui était posée sur la table en bois juste devant elle. Shanxi aurait voulu se percer les tympans et s’épargner les paroles de la maquerelle. Il était fort dommage de ne pouvoir se priver d’un de ses sens dans ce genre de situation. Les emplumés décolèrent leur prunelles de leur boisson lorsque l’enfant de l’œil leur expliqua que le choix leur appartenait au final. C’était faux. Ils s’en doutaient bien. Si dans un premier temps, les vertueux ne savaient pas vraiment quoi faire, lorsque l’adolescente émit la possibilité qu’ils puissent revenir en Terre Blanche, la plupart pestaient à cette idée. Certains se recroquevillaient sur eux-même, d’autres laissaient leur bras tomber le long de leur corps. D’autres encore s’indignaient plus ouvertement. « C’est n’importe quoi ! Vous n’êtes qu’une engeance ! Comme si nous avions réellement le choix ! C’est de votre faute si notre peuple souffre ! Vos mains sont souillées de notre sang, et vous espérez encore que l’on boive vos paroles ? » L’homme grinçait des dents. Il s’était levé brutalement, probablement dominé par la colère.


Son comportement avait au moins eu le mérite de sortir l’ange de sa torpeur. Elle tendait l’oreille, sans pour autant bouger, ou dire quoi que ce soit. Shanxi savait comment ça finirait. C’était une guerre que le peuple angélique ne pouvait remporter. Les enfants de l’œil avaient confortablement installé leur supériorité sur les emplumés toutes ces années durant. La jeune femme plissait légèrement les yeux. Celui-là allait mourir. Cela ne faisait aucun doute. Les cieux n’étaient plus avec eux. Son courage ne l’épargnerait pas. La captive n’avait même plus besoin de chercher les moindres réactions d’Ethel sur son visage. Elle ne voulait pas voir cela, en réalité. L’ange s’était mise des œillères. Elle était fatiguée de les voir souffrir et mourir. Encore et encore. Ce manège… Non. Cette malédiction était sans fin. Elle persécutait son peuple perpétuellement, et il n’y avait aucune issue. L’espoir n’avait presque plus aucune valeur à leurs yeux, et si certains avaient eu un jour la chance de s’échapper, cela ne devait être que des histoires que les plus anciens leur racontaient afin qu’ils ne rejoignent pas Ezechyel trop vite. Il devenait de plus en plus ardu de démêler le vrai du faux. Il devenait difficile de croire, tout simplement.


Les anges ignoraient à quelle point leurs cœurs étaient en proie au doute. Il s’était insufflé en leur être tel un serpent, à leur insu. Pour ceux qui s’en apercevaient ensuite, il était déjà trop tard. C’était le fruit d’un travail qui s’était étendu sur de nombreuses années. Il en faudrait bien encore pour espérer rectifier le tir. La plupart des emplumés voulaient échapper à cette réalité. Leurs mirettes étaient rivées sur le sol. Ils craignaient les conséquences des paroles de leur frère. Les efforts de la maquerelle pour apaiser, si telles étaient ses intentions, semblaient être vains. Ils avaient été balayés d’un revers de main, par celui-là même à qui le discours de l’enfant de l’œil était adressé. Il avait craché sur cette main qui lui était tendue. Bien sûr, anges et démons s’abhorraient. Sa réaction n’avait rien d’étrange finalement. La plupart de ses comparses se jetaient dans la gueule du loup, Ethel dans ce cas précis, pour échapper à un quotidien de souffrance, et qui les mènerait inexorablement à la mort. Ils n’avaient pas d’autre choix. Elle était leur seule alliée en ces lieux. En tout cas, c’était ainsi qu’elle voulait être perçue, et l’adolescente avait en grande partie réussit. Même pour les plus sceptiques d’entre eux, ils n’avaient pu se résoudre à la rejeter.


Ils savaient pertinemment que sans elle, ils auraient été condamnés entre les murs de leurs terres. Avec le plus grand des dégoûts, ils embrassaient leur reconnaissance pour la démone. Elle avait remporté cette bataille il y a un certain temps déjà. Les vertueux ne s’en étaient juste pas encore rendu compte. A croire que dès l’instant où la maquerelle avait posé le pied dans leurs cellules, elle était déjà destinée à gagner. Alors, il était inutile de lutter ? Tous ces morts pour arriver à cette conclusion. La plupart avaient beau avoir déjà renié tout espoir, ils n’en demeuraient pas moins aveugles.


733 mots.
Ça me va ! ^^


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Lun 18 Mar 2019, 20:05


Crédits : Crédits : illustration pour le jeu Pathfinder : Kingmaker

Chaud. Froid. Chaud. Froid. Les paroles d'Ethel changeaient de température chaque minute. Elle aimait les déstabiliser ainsi. Il y a quelques temps, elle expliquait calmement aux anges qu'ils ne pouvaient pas s'enfuir. Puis elle s'était apitoyée. Puis elle critiqua les fugitives. Puis elle s'excusa. En vérité, la rousse semblait imprévisible, et cela empêchait aux anges d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher. Elle ne voulait pas être comme ces brutes de démons, toujours  bourreau, constamment cruel. Elle voulait être tout, pour ses anges. Une fille exigeante. Une mère aimante. Une patronne tyrannique. Une pauvre entrepreneuse contrainte à des impératifs financiers. Une tante prête à critiquer. Une sœur prête à écouter. Un monstre. Une sauveuse. Quel rôle endosserait-elle, face à cet ange un peu trop rebelle ?

« Votre... c'est-à-dire ? Moi et les démons ? Je ne suis pas une engeance, comme vous semblez le sous-entendre. » Froid, et sec. Elle allait passer au chaud. « Les apparences vous font peut-être penser que je suis une adoratrice de l’Oeil, capable de dévorer des nourrissons d'une bouchée et à extorquer les autres avec un Pacte trop bien écrit. » L'une de ces affirmations était fausse. Ethel ne pouvait pas manger d'enfant en une seule bouchée, aussi petits soient-ils. Elle avait essayé. « Cependant, l'essentiel va au-delà du matériel. En fait, je suis plus comme une bonne fae. Votre marraine, en sorte. C'est un peu pour ça que mon faciès est enfantin. Je cherche à atteindre ce que je suis vraiment, comme nous tous. » La maquerelle gloussa. On aurait presque cru qu'elle ne cherchait pas à les prostituer. « Quoi qu'il en soit, je n'aurais jamais souhaité que les anges soient aussi meurtris. Ce génocide, tout ce sang... c'est terrible. Tant de morts ! C'est effarant. J'envoie toutes mes prières aux familles, vraiment. » Ethel ne mentait pas. Vraiment, autant de chair gâchée, c'était une terrible idée. Les anges sont des mets de choix, dans les bordels. Alors, honnêtement, voir les démons perdre des prostitués potentiels en tuant les emplumés, ça la dégoûtait. C'était un peu comme frapper dans des billets. « Bon, allez, rassieds-toi et oublions tout ça. » L'ange rebelle ne comprit pas pourquoi son corps avait obéi à la maquerelle, ni pourquoi il s'était reposé sur la chaise. Peut-être était-ce la peur de mourir. Peut-être était-ce de l'hypnose.

« Ah, Dantès, te revoilà ! Vous verrez, les biscuits secs sont délicieux. » Certains avaient peut-être remarqué que le servant avait mis un certain temps, avant de venir. C'est qu'il préparait quelque chose. « Buvez, buvez bien, et mangez. Il faut reprendre de l'énergie. Ensuite, nous irons nous doucher. » Avoir vu les orbites creusés des fugitives avait probablement passé l'envie aux anges de se gaver de sucre. Ethel n'avait pourtant pas uniquement fait crever leurs yeux par plaisir. Elle comptait ouvrir une nouvelle gamme, pour les clients particulièrement laids. Pour se faire, il fallait que certains des employés perdent la vue.

Le goûter se passa sans plus d'encombres. Les boissons étaient délicieuses. Un fou aurait pu suspecter que la démone ait jeté un charme sur les aliments, pour calmer les anges. Ce fou aurait raison. C'était tout à fait du genre d'Ethel. Pourtant, elle ne l'avait pas fait. « Bon, allez, il est temps d'arriver aux douches. C'est à l'étage, mais le personnel ne vous dérangera pas. » Elle, par contre, allait probablement les déranger.

Les esclaves étaient lavés comme des maîtres, par un servant. Ethel ne restait jamais loin, et notait les moindre détails sur les corps de ses futurs employés. Il fallait bien les mettre dans la bonne catégorie, après tout. Comme ça, on aurait pu la prendre pour une voyeuse. Pourtant, elle n'y prenait aucun plaisir. Ces choses-là n'étaient pas pour elles. Les emplumés, avec son prisme de vision, ressemblaient plus à des pièces à forme vaguement humanoïde.


Notre récit continue sur un toit, alors que la majorité des invités avaient été enfermés dans leurs dortoirs respectifs. Il y avait cinq chambres de trois anges chacune. C'était plutôt spacieux, et les ambiances variaient. L'une d'entre elle, aux teintes de cuivre, sentait la cannelle. Une autre, tapissée de motifs représentant les constellations, était embaumée de miel et de lavande par un encensoir. La dernière, enfin, n'était pas peinte. Pourtant, l'on pouvait facilement deviner les teintes de rouge que prendraient ses murs : l'endroit était recouvert d'une fragrance de rose. Il y avait des fenêtres, fermées. On pouvait les ouvrir. Seulement, les fuyards se rendraient vite compte que leurs efforts n'auront servi à rien, puisqu'un charme empêchait quiconque de passer au-delà.

« Danthès, quand penses-tu que l'on pourra implémenter les bijoux ? » — « Quelques tests sont faits. D'ici quelques jours, on pourra en mettre à deux-trois nouvelles, pour vérifier plus en amont. » La maquerelle acquiesça. Elle ne parlait pas vraiment à son Mur, si ce n'est pour lui donner des ordres. Pourtant, un peu remuée ces temps-ci, elle eut envie d'avoir quelqu'un avec qui faire la conversation. « Je pense que je mettrais d'abord les bijoux aux trois vierges. » — « Puis-je poser une question ? » — « Oui ? » — « Vous les avez mises dans la même chambre ? » — « Comme toujours. Je compte bien les préserver. Les clients pourront avoir l'honneur d'être les premier... contre un meilleur prix. » Ils n'avaient pas grand chose à se dire.


943 mots.
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Shanxi
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Shanxi
Mar 19 Mar 2019, 12:35


La jeune femme sentait des mains qui lui étaient étrangères parcourir soigneusement son corps. N’importe qui penserait que se faire bichonner de la sorte était quelque chose de très agréable. Ce n’était pas le cas. Ça avait beau ne pas être la première fois que l’ange devait dévoiler ses parties intimes pour qu’elles soient lavées, elle ne parvenait toujours pas à s’habituer à la gêne que cet acte occasionnait. D’autant plus avec la présence de la maquerelle, qui semblait analyser ses atours dans un coin de la pièce. Heureusement, ce calvaire ne s’était pas trop éternisé, et enfin, la captive pu rejoindre la chambre qu’on lui avait assigné. Elle la partageait d’ailleurs avec deux autres de ses sœurs. A peine furent-elle arrivées, les vertueuses demeuraient un moment debout au milieu de la pièce, sans bouger. Elles attendaient. On les avait laissé seules, mais les anges ignoraient pour combien de temps. Enfin, l’une d’elles pris son courage à deux mains, et décida de s’approcher de l’unique fenêtre de cette chambrée. Les autres la regardaient, silencieuses. « La nuit ne va pas tarder à tomber. Je ne pense pas qu’ils reviendront nous chercher ce soir, si ce n’est pour manger peut-être. »


L’emplumée qui était restée en retrait près de Shanxi échangea un regard avec celle-ci. Elle semblait très jeune. Peut-être plus que ses deux autres comparses. Ses longs cheveux bruns tombaient sur ses reins, tandis que la jeune femme semblait se détendre peu à peu. Celle qui se tenait près de la fenêtre, quant à elle, était probablement de la même tranche d’âge que l’ange. Les rayons du soleil couchant semblaient teindre ses cheveux de cuivre, tandis qu’elle s’asseyait lentement sur le bord de son point d’observation. Les rues de Giniyi étaient encore remplies. Elle balaya la zone du regard avant de revenir à ses compagnes. « Je m’appelle Tessia, et vous ? » Visiblement gênée par le silence de mort qui régnait en ces lieux, la vertueuse cherchait désespéramment à engager la conversation avec les deux autres. Puis, si elles étaient venues au sein du Petit Cabinet pour rester, autant se mettre à l’aise. « Shanxi. » - « Alaïa. » Ces dernières répondirent de concert, ce qui fit sourire la rouquine. « Shanxi et Alaïa donc. » Elle marqua une pause. « Dites-moi… Qu’est-ce que vous pensez de cet endroit ? Vous avez bien compris ce qu’on va devoir faire, n’est-ce pas ? » Tessia fronçait les sourcils. Elle semblait inquiète.


La jeune femme croisa ses bras sur sa poitrine. « Elle a beau ne pas l’avoir dit de manière claire, je pense que tout le monde a compris ce qui nous attend ici. » La première acquiesça d’un geste de la tête. Elle se doutait bien que ce détail n’avait échappé à personne. En réalité, c’était son autre camarade de chambre qui l’inquiétait. Elle la soutenait d’ailleurs du regard avec insistance. « On a pas vraiment le choix de toute façon. » Les épaules de Tessia s’affaissèrent. « Non, c’est vrai. » Cela avait beau leur paraître évident, les trois jeunes femmes semblaient tout de même abattues. La rouquine soupira. « Et cette chambre... Ils essaient de nous faire croire qu’ils prennent soin de nous, mais il ne faut surtout pas s’y tromper. » La captive se laissa quelques instants pour balayer la pièce du regard. Les murs n’étaient pas très colorées, mais il flottait dans l’air une douce odeur de rose. Si dans un premier temps, ce détail retenait son attention, ce ne serait sûrement plus le cas après quelques semaines passées sous ce toit. Alaïa releva la tête. « Vous pensez que ce sera pire qu’en Terre Blanche ? » Shanxi et Tessia semblaient perplexes. « On ne pourra pas le savoir avant un moment, je pense. » A nouveau, la rouquine soupira. « On verra bien ce qu’il en est demain. »


Bien rapidement, la nuit était tombée et seule Phoebe éclairait les murs du Petit Cabinet. Les vertueuses n’avaient de cesse de se retourner dans leurs lits. Pour cause, cela faisait bien longtemps qu’elles n’avaient pas jouit d’un tel confort. Elles n’avaient plus l’habitude, tout simplement. Finalement, la nuit fut courte pour tous les nouveaux arrivants, qui devaient désormais se rassembler à l’étage afin qu’on leur assigne leurs tâches de la journée. Les minutes perlaient lentement entre chaque coup de balais que la jeune femme donnait. Alors qu’elle s’évertuait à maintenir la propreté de l’endroit, un homme s’approcha lentement de l’ange. « Tiens, vous êtes nouvelle ici, non ? Je ne vous ai jamais vue. » Shanxi haussa nerveusement les sourcils. « Oui. Je suis arrivée hier. » Il vint soutenir son menton du bout de ses deux doigts. « Je comprends mieux. Oh, je manque à tous mes devoirs. Mon nom est Felis Adanan. Pourrais-je connaître le votre ? » Son sourire se voulait aussi chaleureux que charmeur. « Je m’appelle Shanxi. » La captive soutenait son interlocuteur du regard, malgré son appréhension évidente. « Un très joli prénom, pour une très jolie femme. Enfin… Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, je vois bien que vous avez du travail. » Il marqua une pause, tandis que ses mirettes parcouraient la jeune femme. « J’espère vous revoir très bientôt, en tout cas. » Enfin, il tourna les talons, s’éloignant vers le fond de la pièce. Shanxi ne pu s’empêcher de soupirer. Quelque part, elle était soulagée de son départ. Peut-être était-elle simplement paranoïaque, mais l’ange ne pouvait s’empêcher de penser que cet homme, au même titre que certains enfants de l’œil, devait aussi bien manier les mots que l’épée.


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Mar 19 Mar 2019, 22:41


Crédits : Crédits : illustration pour le jeu Pathfinder : Kingmaker

Ethel savourait le grincement de la plume sur le papier. Ce son, caractéristique de ce qu'elle appelait les transactions spéciales, certifiait une vente. Ne croyez pas que la maquerelle irait céder ses employés en entier. Ça, c'était rare. Le contrat qu'elle venait de faire signer concernait une partie bien précise du corps. Une partie unique à certaines femmes. Le bout de tissu que l'on appelait l'hymen. Pour des raisons inconnues, des clients aimaient avoir la preuve d'être les premiers. Ethel n'avait jamais bien compris : ce n'était qu'un bout de chaire fragile, que tout le monde ne possédait pas, qui ne se rompait pas systématiquement, et qui, au final, n'avait que peu d'intérêt. Cela étant dit, si cela se vendait, elle acceptait sans jamais juger les déviances de ses clients. S'ils payaient et s'ils prévenaient, ils avaient, et ce quelque soit leurs délires.

« Bien. Nous pourrons procéder à la transaction d'ici trois lunes, si personne n'a renchéri depuis. Passez bien chaque jour, pour vérifier qu'on ne vous a pas doublé. Bien évidemment, le cas échéant, vous ne serez pas facturé. » La voix nasillarde de l'homme avait eu envie d’interrompre la démone depuis un certain temps déjà, mais quelque chose l'en avait empêché. « Cinq mille, c'est ma seule offre. Pourquoi ne pas sceller la transaction maintenant ? C'est un bon prix, je doute que quelqu'un puisse le battre. » Ethel prenait cet air compréhensif qu'ont les gens qui s'en foutent complètement. Ils finissaient tous par renchérir, de toute façon. « Oui, je vois mais, vous voyez, c'est le protocole. Aranya... » La rousse vérifia discrètement prénom, inscrit sur le contrat. « Alaïa, je veux dire. C'est une nouvelle. Je ne veux pas la presser. » Un sourire entendu clôtura la conversation. Ce client là, aussi riche qu'il soit, n'était pas seul. Il commençait à gêner, et une file se créait derrière lui.

« Alors, monsieur Adanan, l'une d'entre elles vous a tapé dans l’œil ? » Nouveau client, nouvelle rengaine. D'habitude, une réceptionniste — Coralie de son prénom —  faisait ce travail mais, voyez-vous, la dernière fois, un déchu de luxure lui avait tranché la gorge en apprenant qu'on annulait son rendez-vous avec l'une des employées. Coralie n'était pas morte : avoir des anges à proximité avait son utilité. Cela étant, se remettre de sa blessure lui prenait un certain temps. « Hmm... j'hésite entre Shanxi et Tessia. Il y a moyen de voir la marchandise de plus- » — « Non. Ça fait partie du jeu, monsieur Adanan. Elles sont pures et n'ont pas été vues nues par des hommes. » C'était faux. Anciennes esclaves, leurs maîtres n'avaient probablement pas hésité à se rincer l’œil, bien qu'Ethel ait réussi à protéger leur hymen. En vérité, la démone peinait à comprendre en quoi ne pas avoir couché signifiait être plus pure. « Hmm... très bien. Je dirais Shanxi, alors. Pour deux mille pièces d'or. » — « Soit. Va pour Vexena, celle que vous appelez Shanxi. L'enchère continuera. » Intérieurement, la rousse riait. Ce n'était pas tant la faiblesse du prix de ce Felis Adanan qui la mettait dans un tel état. En vérité, ses yeux était restés figés sur l'emblème du dernier client de la petit file d'attente. Lui, allait probablement proposer un bon prix. « Attendez ici, je dois parler à quelqu'un. »


~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-


Danthès toqua à la porte. Shanxi avait été chargée de cirer les sols avant d’être mise au repos dans son dortoir. « Tu es convoquée en salle trois. Pour le travail. » C’était ce qu’Ethel appelait une chambre de travail. Un terme assez parlant. La vente aux enchères n'était pas finie, mais un élément avait accéléré le processus. Il était temps.

On aurait pu croire que les murs de la pièce avaient été recouverts de sang. En vérité, il s'agissait de peinture, recouverte d'une résine spéciale. Si ce n’est les quelques bougies qui tentaient d’éclairer le lieu, il faisait sombre. Entre les ombres que projetaient les chaînes — entre autres objets étranges — et le vacillement des flammes, on peinait à discerner la figure d’Ethel. Elle était là, attendant lentement après Shanxi. Cette fille avait été une perte d'argent, d'énergie et, surtout, de temps.

« Bonsoir. Ton premier client arrive bientôt. Ne te laisse pas faire. Crie. Pleure. Fais une scène. Tout ce qu'il faudra pour que les gardes rappliquent. »

La démone quitta la salle, passablement ennuyée. En quelques pas, elle rejoint la salle principale, où monsieur Adanan patientait. « Elle est prête. D'habitude, on attend de faire renchérir mais votre offre est si grande que je n'ai pu m'empêcher d'accepter. » Stratégie tordue numéro deux-cent-trente-quatre : Ethel ne lui avait rien fait signer.


819 mots. Pas de couleur même pour les autres, car les maisons closes c'est un monde terne 8D
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Shanxi
Jeu 21 Mar 2019, 12:29

Attention : Le contenu de ce post pourrait ne pas être approprié pour les plus jeunes et les plus sensibles. [-18]




Cela faisait déjà deux jours qu’ils étaient arrivés au Petit Cabinet. Ce matin là, on leur avait annoncé que la responsable des employés de la maison close leur expliquerait les tenants et aboutissants du métier. Après le premier repas de la journée, les vertueux s’étaient rassemblés à l’étage comme on leur avait demandé, et attendaient patiemment l’arrivée de celle-ci. Au bout de quelques minutes, où l’attente semblait interminable, ils virent une jeune femme aux longs cheveux d’ébène s’avancer. « Vous êtes en avance, c’est bien. » Ses yeux verts balayèrent la petite assemblée, dont les visages étaient tous tournés dans sa direction. Elle avait leur attention semblait-il. « Je m’appelle Milith. Je suis la responsable ici, comme vous l’aurez deviné. Enfin, certains d’entre vous devaient déjà le savoir, pour ceux qui ont déjà été mis au travail. » Un sourire cordial fendait son faciès. « Bien. On va pouvoir commencer maintenant que les présentations sont faites. » Elle invita le groupe à la suivre d’un geste de la main. « Je vais en profiter pour vous refaire visiter les lieux. Il faut que vous puissiez rapidement devenir familiers avec le Petit Cabinet. Même si, honnêtement, vous verrez que vous vous y ferez au bout de quelques jours ici. ».


Milith et les vertueux parcouraient lentement l’étage. La visite se déroula sans accroc. La responsable leur avait expliqué le fonctionnement de la maison close, et les différentes règles que les employés et clients devaient suivre. Après quelques conseils avisés, la jeune femme avait laissé les nouveaux venus vaquer à leurs occupations. Le temps filait à une vitesse fulgurante, tandis que Shanxi s’acquittait des différentes tâches que l’on pouvait lui confier. Les lieux resplendissaient, et à présent, la captive allait pouvoir se reposer. A peine avait-elle refermé la porte de sa chambre derrière elle, l’ange vint s’asseoir sur le bord de la fenêtre où sa sœur, Tessia, aimait se divertir lorsqu’elle ne travaillait pas. Ses prunelles suivaient le mouvement des différents individus qui passaient ça et là, plus bas dans les rues. La jeune femme s’appuyait doucement contre le mur, tandis qu’elle évacuait une quantité non négligeable d’air logée dans ses poumons. Alors que la fatigue semblait envahir son corps, et que son regard se perdait dans le vague, des coups résonnèrent soudainement dans la pièce.


Quelqu’un avait frappé à la porte, et Shanxi ne tarda pas à découvrir qui cela pouvait être, puisque la personne en question, ou plutôt la chose, laissa apparaître sa silhouette dans son encadrement. Le travail ? N’avait-elle pas déjà terminé tout ce qu’elle devait faire ? Les sourcils haussés, la captive acquiesça d’un geste de la tête avant de lever le pas en direction de la fameuse salle que le mur avait mentionné. La salle trois. La vertueuse se remémorait les explications de la responsable, ainsi que la visite qui avait eu lieu ce matin même. Les seules pièces qui portaient un numéro étaient les chambres destinées au travail que Milith leur avait montré. Cette idée lui glaçait le sang. Pourtant, elle n’avait pas le choix. Rapidement, la jeune femme arriva sur le pas de la porte, et abaissa la poignée, malgré le nœud qui semblait se former dans son estomac. Si Shanxi s’attendait à découvrir le visage de son premier client, elle fut surprise de constater que la seule personne présente dans la salle n’était autre que la maquerelle elle-même. Que la vertueuse ne s’y trompe pas, l’enfant de l’œil lui donna de brèves explications accompagnées de directives pour le moins étranges. Finalement, Ethel ne lui avait pas plus apporté de réponse que ce que la jeune femme attendait, et celle-ci n’avait même pas eu le temps de l’interroger quant à ses consignes.


Shanxi se retrouvait alors livrée à elle-même, dans cette pièce qu’elle savait destinée à une activité qui, finalement, la répugnait dans un tel contexte. Elle n’avait qu’une envie : échapper à ce lieu dépravé, et toutes les horreurs qu’il abritait, peu importe la manière qu’elle utiliserait. Ses genoux claquaient l’un contre l’autre, tandis qu’elle patientait dans le plus grand des silences. Enfin, le grincement de la poignée vint perturber le silence de mort qui voilait la chambre aux murs écarlates. Aussitôt, les mirettes argentées de la jeune femme se levèrent en direction de la porte d’où le bruit provenait. Ce n’était pas celle que l’ange avait emprunté pour entrer, et pour cette simple raison, elle savait pertinemment que la personne qui passerait l’encadrement ne pourrait être que son client. Une silhouette masculine se dessinait dans l’interstice entre les planches de bois, et bien trop rapidement à son goût, son client lui faisait face. « C’est un plaisir de vous revoir, Shanxi. » La surprise semblait murer la captive dans un mutisme sans fin. Elle parcourait futilement les traits de son interlocuteur, qu’elle avait d’ores et déjà reconnu. Shanxi se souvenait aussi du nom qui avait été prêté à ce visage. « Vous vous souvenez de moi ? Nous nous sommes rencontrés hier. » L’ange répondit par l’affirmative d’un geste de la tête. Sa salive semblait avoir bien du mal à descendre le long de sa gorge, tant l’anxiété l’écrasait. « Felis Adanan. » Sa voix était tremblante, et l’appréhension balayait les efforts que la captive avait fourni pour articuler ses mots. Un grand sourire fendait le faciès de l’homme. « Tout à fait. Je me réjouis que vous vous souveniez. » Il s’approchait lentement, tel un prédateur coincerait sa proie avant de la dévorer avidement.


Du bout de ses doigts, il caressait avec une délicatesse insoupçonnée les cheveux de la vertueuse, qui se raidissait au moindre de ses mouvements. « N’ayez pas peur. Je ne vais pas vous faire de mal. Tout va bien se passer. » Sa voix semblait ne devenir plus que murmures à mesure qu’il approchait son visage de celui de la jeune femme. « Je vous ai choisis, et ce n’est clairement pas pour vous mettre à mal. Je veux que vous puissiez profiter de ce moment autant que moi. » Ses mains vinrent entourer pleinement le menton de Shanxi, tandis qu’il laissait ses lèvres parcourir son cou jusqu’à ses épaules. Un frisson remonta l’échine de celle-ci. L’ange n’y prenait bien évidemment aucun plaisir. En fait, la peur la dominait totalement. C’était sur le point d’arriver, et elle ne pouvait rien y faire. La captive était impuissante. Doucement, Felis faisait glisser progressivement ses vêtements à mesure qu’il explorait les différentes parties de son corps. Des larmes commençaient à inonder les yeux de la jeune femme, tandis que son souffle se faisait plus saccadé. Elle avait l’impression d’étouffer sous l’affection que cet homme lui donnait. Shanxi repensait alors à ce que l’enfant de l’œil lui avait dit. Si elle ne pouvait réellement s’évader pour se soustraire à cette situation, au moins le pouvait-elle encore par la pensée.


L’ange ne comprenait toujours pas la raison pour laquelle la maquerelle lui avait donné de telles consignes. L’avait-elle fait pour se moquer d’elle ? Ou bien pour lui rappeler ses possibilités en sachant pertinemment qu’elle n’avait aucun droit de concrétiser sa pensée ? C’était étrange. L’adolescente ne s’était jamais vraiment comportée de la sorte. Elle avait toujours été claire quant à ce que les emplumés avaient le droit de faire ou ne pas faire. Quel intérêt Ethel pouvait retirer à contre-dire les règles qu’elle avait elle-même instauré ? Shanxi fut tirée hors de ses pensées lorsqu’elle sentit la légère pression qu’exerçait l’homme sur sa personne, afin de l’inciter à reculer vers le lit. Plus par réflexe qu’autre chose, la jeune femme opposait une résistance qu’elle-même restreignait. « N’aie pas peur. » Il maintenant sa voix basse, tandis qu’il continuait à parcourir son interlocutrice. Alors que Felis était sur le point de la débarrasser entièrement de ses vêtements, l’ange vint les retenir soudainement. « Non. Je... » L’homme arqua un sourcil, passablement agacé. « Qu’y-a-t-il ? Il n’y a aucune raison d’avoir peur. Je vais y aller doucement. » Il s’évertuait à écarter les mains de la vertueuse qui maintenait toujours plus son emprise, tandis qu’il forçait son passage de ses lèvres pour atteindre son cou.


Au bout de quelques instants de lutte, l’homme parvint à reprendre le dessus sur sa proie. La douceur des draps qui chatouillaient son dos contrastait avec l’emprise que son client maintenait aisément sur sa personne, tandis qu’il la surplombait. A nouveau, il la couvrait de baisers dénués d’amour tant ils étaient avides, se dirigeant lentement vers son bas-ventre. Shanxi referma alors soudainement ses cuisses, dans un souffle coupé. Felis ne s’interrompait pas pour autant, et se contentait de poursuivre sa progression, tandis qu’il essayait d’inciter la jeune femme à lui ouvrir le passage de ses deux mains. Celle-ci profita du fait que son client ne la maintenait plus pour se redresser brutalement, crispant la moindre parcelle de son corps. L’homme ne pu s’empêcher de pousser un long soupir. « Tu ne me rends pas la tâche facile. Laisse-toi faire, ça ne fera pas mal, je te le promets. » Réellement, c’était à se demander où il pouvait encore trouver la patience de négocier avec la vertueuse. « Au contraire, si tu luttes, là je ne pourrais rien faire pour la douleur. » Il lui offrit un sourire étrangement chaleureux, dans l’expectative que la captive cède. Du bout de ses doigts, le sorcier caressait les cuisses de l’ange, qui ne semblait toujours pas vouloir les ouvrir. Cette fois-ci c’en était assez. « Bon. Tu l’auras voulu. » A nouveau, Felis s’évertuait à forcer le passage, puisqu’il n’y avait que de cette manière que les résultats étaient probants. Et sans réelle surprise, la lutte fut mutuelle. « Non ! Je ne veux pas ! Arrêtez ! » Le client ne voulait rien entendre. Au fond, il se fichait de ce que l’emplumée voulait. Il avait payé pour sa virginité, alors il l’aurait. Hélas, Shanxi n’était pas bien forte, et elle savait bien que l’issue de cette lutte futile était assurée. Quitte à rendre les choses difficiles, autant aller jusqu’au bout. La jeune femme dégagea ses poumons pour appeler les gardes. Elle savait que le règlement le lui interdisait, mais en soi, la vertueuse n’avait pas non plus respecté la précédente règle qui donnait tous les droits au client, à partir du moment où celui-ci avait payé pour eux. C’était un pari. Shanxi avait décidé de se fier aux mots de la maquerelle, pour tout le bien ou le mal qu’elle en retirerait.


1743 mots.


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Ven 22 Mar 2019, 00:06


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« Danthès, j’ai de la tension dans les épaules. » La créature se mit à la masser, en suivant les directives qui lui étaient implicitement données. Ethel était rigide. Elle détestait ce genre de situations. « Le serviteur de la Dame Rouge nous attend où et quand ? » – « Danthès, tais-toi et concentre-toi sur le dessous de mes omoplates » La rousse claqua des dents. Elle bouillonnait de rage, en se remémorant leur conversation.

« Quelle situation cocasse… l’un de vos anges est une Taiji. La nouvelle politique de ma maîtresse est centrée sur la notion de réunion. Je crains que sa condition soit incompatible avec… » Le laquais de l’ancienne Reine du Mal continua à discourir pendant plusieurs minutes. La maquerelle avait arrêté de l’écouter. Elle avait compris. « Je vous la donnerais sans problème. » Les deux derniers mots étaient trop accentués pour être sincères. D’habitude, la soi-disant adolescente n’avait aucun souci à masquer ses émotions. Cela dit, la découverte des affaires de sa mère puis tout ce fiasco l’avaient usée. Vexena — enfin Shanxi, une Taiji ? Ne croyez pas qu’Ethel en avait quelque chose à faire. Voir une employée se faire dévorer ne la perturbait pas non plus. Non, l’essentiel de son trouble tenait à la dépossession, la perte, le vol dont elle se sentait victime. Voilà quelque chose qui ne plaisait à aucun démon.

On entendait depuis quelques secondes de lourds pas, caractéristiques des gardes contraints de porter ces bottes imposantes. Avant même que l’on toque à la porte de son bureau, la rousse savait ce qui allait arriver. D’un geste, elle congédia Danthès, avant d’éclaircir sa voix. Il avait une mission.

« Entrez. » L’un de ses hommes commença à prendre la parole, mais elle l’interrompit. « Vexena a décidé de faire des siennes, et le client va exiger réparation ? Bon, et bien je vais préparer un châtiment adapté. » L’un de ceux qui escortaient l’ange s’exclama, hébété. « Mais comment est-ce que vous avez deviné ? » — « Il se trouve que, étant dotée de ce charmant organe que l’on appelle communément oreille, je suis capable d’entendre les cris, ainsi que toute autre forme de son. Par ailleurs, mes cheveux courts laissent à la vue de tous cette partie de mon corps : votre vision seule devrait donc vous permettre de déduire que je suis parfaitement fonctionnelle en termes d’ouïe. Cela ne veut pourtant pas dire que tous les handicaps se voient, cher ami. Par exemple, votre crâne a beau être peu garni, il est amplement suffisant pour cacher le triste état de ce qui se situe à l’intérieur : votre cerveau est atrophié de bon sens, de bonnes manières, et de logique. » La démone tapotait successivement ses cinq doigts contre le verre d’eau de son bureau. Après une pose, elle reprit. « Cette leçon de biologie vous a-t-elle rendu satisfait ? Bien, maintenant partez, si vous ne voulez pas souffrir d’une infirmité autrement plus visible. Je m’occupe de notre petite récalcitrante. » Les gardes quittèrent la salle sans un mot, en échangeant quelques regards confus. « Quelle folle, celle-là », devaient-ils se dire. Ils avaient raison. Restait la nouvelle venue, et la maquerelle. Si Ethel avait en effet gratifié l’ange d’un sourire complice et innocent pendant sa tirade, elle avait tout de même montré une humeur exécrable. À coup sûr, l’emplumée ne serait pas là pour voir la prochaine aube.


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« Bien. Suis-moi, Shanxi. Shanxi Taiji. » Quelques instants plus tard, le Mur réapparut. « Suis-nous, en fait. » L’emplumée n’avait pas trop le choix. Danthès la forcerait, si nécessaire. Il était temps d’implémenter le bijou. « Il nous attend. » — « Il peut bien attendre deux heures de plus. » Le trio se téléporta, atterrissant dans un dédale d’escaliers. Ethel menait la marche, tandis que le serviteur surveillait leurs arrières. « Pas un mot. Pas une remarque. Contente-toi de faire sans questionner. » Techniquement, rien n’empêchait la démone de dire que Shanxi Taiji avait été tuée par un client. Felis Adanan était une tête de mule, et pourrait porter le chapeau sans problèmes. Cependant, la maquerelle répondait aussi aux ordres de la dirigeante des Taiji, et ne comptait pas la trahir. Quand le rapport de forces est si déséquilibré, il vaut mieux ne pas faire d’excès de zèle. Ethel inculquait cette règle à ses employés, et savait l’appliquer lorsqu’il s’agissait de la Dame Rouge.


« Allonge-toi sur le ventre. » La rousse pointa une table en marbre. Comme ça, on aurait cru que Shanxi allait se faire sacrifier. Seulement, voilà, tout ce qu’elle risquait, c’était d’avoir un artefact dans la peau. L’objectif initial était de le donner à tous les employés. Ils avaient déjà des bracelets permettant de les retenir captifs, mais leur situation allait drastiquement changer pour le pire. Pourtant, puisque cette ange en particulier était dans l’obligation de quitter le bordel, Ethel ferait une petite dérogation. Shanxi ne savait pas à quel point elle était chanceuse...


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[XXII ; XXIX] ♪ Tu t'envoles, tu t'envoles, je t'embauche, te débauche ♪ | Shanxi

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