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 [XXIII] Une nuit au Musée des Horreurs | Siruu & Nostradamus

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 10 Mai 2019 - 18:06


Catégorie de quête : XXIII. Métier
Partenaire : Siruu
Intrigue/Objectif : Nostradamus doit gérer l'ouverture d'un nouveau cabinet de curiosité et doit le faire connaitre. Pour cela, il fait appel aux services de Siruu afin d'avoir un article traitant du lieu dans le journal local.

Vulpina observa le plat principal posé au centre de la table avec un regard suspicieux. "Hum, qu'est ce que c'est ? Du gibier ?" questionna-t-elle d'un air innocent. Nostradamus esquissa un sourire amusé face à sa réaction. "Oui, je l'ai chassé moi-même. Et cuisiné, même. Vous êtes certaine de ne pas vouloir y goûter ? C'est une recette de famille. Il me semble que ma grand-mère m'a appris sa recette elle-même." Le mage noir ne prit pas la peine de préciser que sa grand mère était également sa mère... Dès qu'il devait préciser ce genre les liens de parentés qu'il entretenait avec les Dementiae, les choses devenaient toujours délicates. "C'est très goûtu." "Mmh, je n'en doute pas mais... Je pense que je m'abstiendrai pour ce soir... Sans doute que les tendances végétariennes de mon hôte ressortent encore un peu malgré moi." Se disant, la mage noire s'empara du saladier pour remplir son assiette de verdure, prenant soin de vérifier qu'aucune traces de viandes sous quelque forme que ce soit ne rode dans le plat. "Vous ne voulez même pas des carottes qui accompagnent ma viande ?" proposa le sorcier. La blonde s'arrêta un instant pour fixer l'homme. Un sourire poli étira ses traits mais elle ne parvint pas tout à fait à masquer son dégoût tandis qu'elle refusa cordialement, avalant une feuille de salade. "Quel dommage que mon invité n'ait pas pu se libérer pour venir déjeuner avec nous avant cet interview... J'aurais été ravi de le recevoir." Nostradamus partit dans un grand rire face au visage quelque peu perdu de sa camarade, de l'autre côté de la table. L'idée qu'il puisse proposer une viande aussi atypique à un inconnu, sans le prévenir au préalable de sa véritable origine était quelque peu dérangeante. Elle même avait commencé à se douter de quelque chose et avait pris la sage décision d'arrêter de goûter la viande lorsqu'elle se rendait compte des absences de son camarade. Lorsqu'ils restaient dans les environs d'Amestris, où la présence policière l'empêchait de se prêter à son activité favorite, elle pouvait se permettre de manger sans y réfléchir mais dès qu'ils s'éloignaient de la capitale pour se retrouver dans des petits villages comme celui-ci, la méfiance était de mise.

"En parlant de cet invité... Quand arrive-t-il ?" "Nous avons rendez-vous pour quinze heures." "Et quel est le programme, exactement ?" "Je ne suis pas encore certain de ce que nous ferons... Ce sera sans doute à discuter une fois que le concerné sera présent." "Hum... Et, vous êtes certain qu'il est compétent ?" demanda Vulpina d'un air critique. Le sorcier haussa les épaules avant d'attraper un journal posé sur la table. Son regard traîna sur un article avant de le replier. "Sa plume n'est pas désagréable et les articles qu'il traite ne sont pas publiés en première page... C'est ce qu'il nous faut." L'homme avait été payé pour faire le nécessaire afin que le nouveau cabinet de curiosité de Monsieur D. se fasse connaitre. L'homme d'affaire avait investit dans un nouveau musé des horreurs et il tenait à ce que son entreprise connaisse autant de succès que les précédents lieux qu'il avait ouvert. Et c'est à Nostradamus qu'il avait décidé de confier la tâche de faire connaitre l'endroit. Le mage noir avait donc décidé d'organiser une soirée d'ouverture où les plus fins collectionneurs et petits curieux seraient conviés, mais cette soirée là ne concernerait que les connaisseurs, ceux dont on connaissait déjà les penchants pour les objets obscurs. Désormais, il fallait parvenir à éveiller la curiosité des moins connus, de la plèbe ingénue. L'homme avait opté pour une parution dans un journal local, qui lui fournirait une visibilité suffisante pour faire venir à lui les âmes sensibles à cet art mécompris et quelque peu effrayant... Il ne souhaitait pas non plus faire les premières pages pour ne pas attirer de clientèle indésirable. Le mage noir avait donc proposé une visite guidée du musé pour qu'il puisse ensuite en faire la promotion... "Je vois... Et en quoi ma présence était-elle nécessaire ?" "Que se passe-t-il, ma chère ? Seriez-vous mal à l'aise à l'idée de devoir rester dans cet endroit en ma compagnie ?" Vulpina esquissa l'un de ses sourires charmeurs. "Pourquoi donc craindrais-je votre compagnie ? Vous êtes tellement convivial."
762 mots



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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Mar 28 Mai 2019 - 14:51


Crédits : The Keeper par Emilis Emka

Siruu s’observait dans le miroir, comme tout bon protagoniste au début d’une histoire. Son regard sévère se posait sur des traits plus doux, des hanches plus larges, une poitrine… oui, il portait cette fois l’apparence d’une femme. S’il avait lu la note qui était laissée avec le parfum, peut-être qu’il aurait pu être averti de ces effets secondaires. Quoi qu’il en soit, ce nouvel atout qu’on lui offrait ne manquerait pas de lui servir à l’avenir. Il pouvait déjà modifier sa physionomie, mais, cette fois, son corps n’était pas la seule victime. Sa personnalité aussi semblait plus audacieuse, comme si l’on avait ajouté une touche d’acide à son mental habituel. Cela lui donna presque l’envie de venir sous une telle forme à l’entretien qu’il avait. Presque. Il n'avait pas perdu tout bon sens.

« Non, ce ne serait pas très sérieux… » Le sorcier s’adressait à Jorderunn, qui était en haut de l’escalier, sans ses chaînes. Vous ne croiriez à quel point une potion peut rendre docile, si prise fréquemment. Le prisonnier, déjà vide de tout souvenir, avait perdu ses attitudes rebelles des premiers jours. Toujours incapable de parler, ses capacités en compréhension s’étaient néanmoins grandement améliorées. Sans doute que l’éternité du phénix qui lui était conférée offrait quelques bribes de compétences passées, pour ne pas laisser le réincarné aussi faible qu’un nourrisson.

« Bon, il est temps d'arrêter ça. » Le sorcier sentait la couche artificielle de sa personnalité comme de son apparence. C'était comme une étoffe fine, collée à sa peau. D’un geste, il pouvait la retirer, et c’est ce qu’il fit pour retrouver son vrai corps. C’était comme tuer quelqu’un, avec la promesse de le — en l’occurrence, la — faire revenir si l’envie lui prenait. « J’y vais. Tu retournes en cave. » Lorsque Siruu attendait une réaction de la part de l’esclave, il illustrait toujours ses mots par le geste. Jorderunn agissait en conséquence. Cet homme sans éducation, sans capacités, tout juste bon à se ressusciter et à être étudié pour cela… il apportait tout de même une pointe de joie chez le mage noir. Tout d’abord parce voir quelqu’un d’inférieur lui rappelait chaque jour que lui, au moins, n’avait pas terminé dans la cellule d’un autre. Cependant, ce n’était pas la seule raison. La présence d’une autre personne le rassurait. Un autre être vivant, c’est un bouclier humain éventuel. Un sac de sang supplémentaire. Des runes futures. C’est l’assurance d’une protection. Toutefois, Siruu allait devoir quitter son nid et son écritoire quelques heures. Le travail l’appelait.

Le journaliste marchait lentement dans les rues, jetant parfois un regard à la porte de son appartement vétuste. Il l’avait maudite — au sens magique du terme, un jour. Celui qui touchait cette porte en étant malintentionné envers son propriétaire verrait la peau de ses mains brûler. Il y avait meilleure formulation pour un tel sort, mais, pour être honnête, Siruu n’avait jamais eu l’occasion de voir ce maléfice en pratique. Peut-être qu’il ne marcherait pas, qui sait.

Après avoir dépassé le stade où sa demeure se fondait dans le décor, il se concentra de nouveau sur son objectif : un cabinet de curiosité. On lui ferait certainement une visite guidée du lieu, une fois sur place, ce qui lui permettrait de prendre l’essentiel de ses notes. Le reste de l’article serait brodé dans le schéma type que ses confrères suivaient pour faire l’éloge d’une enseigne. Vanter l’ambiance, le personnel, utiliser tel ou tel mot, parler du contexte de construction, faire quelques hyperboles, s’improviser voyant et prédire que ce sera le prochain endroit de référence pour tout amateur du genre… ce n’était pas une tâche bien compliquée.


L’établissement se situait bien après la périphérie de La Vorace. L’atmosphère pittoresque et humble serait sûrement un argument de vente, se dit le sorcier entre deux pas. Il s’amusait de la situation. Peut-être n’était-ce que la folie des premiers mois, mais son métier lui plaisait. L’avoir étudié pendant plusieurs années aidait.
On avait sonné les quinze heures il y a de cela quelques minutes. Siruu toqua à la porte à trois reprises avant de s’arrêter, prêt à patienter. Ce devait être la bonne adresse, de toute manière. Les indications qu’on lui donna lui parurent assez précises, dans le bref échange épistolaire qu’il avait eu avec un gestionnaire. Serait-ce celui qui allait recevoir le journaliste ?
Dans ces situations, malgré une pointe d’appréhension et de curiosité, le mage noir se lançait. Alors, en voyant la porte s’ouvrir, il n’hésita pas.
« Salutations. Je me présente : Sirh Juuka Belhades, journaliste. Nous devions travailler sur la promotion de cet établissement. »
Sa diction était neutre et certainement trop articulée. Il y avait mieux, mais ce serait suffisant.


777 mots. Si ça ne te dérange pas, je préfère que ce RP se passe pré-CDN puisque que je ne sais pas encore ce que Siruu va faire dans l'immédiat après l'épreuve des chamans xD.
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 8 Juin 2019 - 21:23


"Nous vous attendions." répliqua sobrement la sorcière face aux présentations du journaliste. Calme, elle ouvrit plus grand la lourde porte en bois pour inviter l'homme à entrer, puis referma derrière lui. La blonde s'approcha ensuite de la commode d'entrée où étaient disposés plusieurs masques blancs, semblables à celui qu'elle portait. Elle s'empara d'un coffret et le présenta au visiteur, un sourire aux lèvres. "Si vous voulez bien vous munir de ceci... Il vous sera utile pour pouvoir avancer à travers le manoir." expliqua-t-elle. Une des étranges lubies du propriétaires des lieux. Chacun de ses musés possédait une particularité pour pouvoir espérer visiter le lien entièrement. Certains établissements nécessitaient de sacrifier quelques gouttes de sangs, d'autres d'avaler une potion particulière, le tout selon les désirs du mystérieux Monsieur D. Fort heureusement, ce musé là réclamait simplement le port d'un masque, sans lequel les clients seraient incapables de se repérer et se perdraient inéluctablement. Une perspective bien peu enviable, en réalité. Les malheureux qui se retrouveraient à errer là ne parviendraient sans doute jamais à retrouver la sortie. Mais cela, elle n'était pas certaine d'avoir le droit de le laisser filtrer aux oreilles curieuses de cet individu. "Ne vous inquiétez pas, vous pouvez le touchez sans risque... C'est d'ailleurs le seul objet auquel vous pouvez vous confier sans crainte... En ce qui concerne ceux exposés derrière les vitrines... Disons qu'il est plus sage de toucher avec les yeux." La mage noire reposa le coffret à sa place une fois que l'homme se fut emparé du masque puis elle se mit en marche. "Par ici je vous prie. Monsieur Dementiæ vous attend." Vulpina se dirigea à travers les couloirs sombres, simplement éclairés par des bougies accrochées aux murs tapissés dans des tons verts sombres, s'arrêtant finalement derrière une porte noire à laquelle elle donna quelques coups. Une voix étouffée les invita à entrer.

Nostradamus était installé dans le grand fauteuil derrière son bureau, un verre de vin entre les mains. L'homme d'affaire se releva afin d'échanger une poignée de main avec le nouveau venu. "Monsieur Belhades ! Ravi de faire votre connaissance." L'hôte leva son verre pour illustrer son propos. "Puis-je vous servir quelque chose à boire ?" proposa-t-il en s'adressant au journaliste. Vulpina, elle, avait refermé la porte pour laisser les deux mages noirs discuter de la suite des événements. Son rôle à elle consistait désormais à gérer les employés pour s'assurer que tout soit prêt pour la visite. "J'ai quelques bonnes bouteilles magiciennes à vous proposer, si vous êtes amateur de bons vins." proposa le sorcier. Même si cela pouvait être difficile à admettre pour certains mages noir, il fallait reconnaître que leurs Némésis n'avaient pas volé leur réputation en ce qui concernait ce breuvage. Pour en avoir goûté de nombreux, le Dementiæ approuvait volontiers ce titre, quand bien même il soit donné à leurs ennemis naturels. "Bien, voici ce que je vous propose pour la suite : entamer une visite guidée du musée, pour vous montrer nos salles de collections, puis nous pourrons revenir dans mon bureau pour que je puisse répondre à vos questions. Nous pourrons ainsi parler des modalités de l'article." Nostradamus bu une gorgée de vin sans quitter son compatriote des yeux. Cela lui semblait étrange, de s'entretenir avec un inconnu de la sorte. Cela faisait bien longtemps que ça ne lui était plus arrivé. En dehors de son cercle de partisans et des victimes qu'il sélectionnait, il n'avait eu que très peu d'échanges sociaux... Ce n'était pas une mauvaise chose, finalement : cet entretient le remettrai d'aplomb dans les codes raciaux. Il devrait néanmoins faire attention, il avait face à lui un journaliste... Une seule mauvaise parole et ses propos pourraient être détournés, transformés de leur sens original afin de faire scandale dans la presse sorcière, comme les chroniques savaient si bien le faire... A cette pensée, le mage noir esquissa un rictus.

"Bien, nous devrions commencer, n'est ce pas ? Je ne voudrais pas gâcher votre précieux temps." Le gestionnaire ouvrit l'un des tiroirs de son bureau et para son visage du masque conventionnel. Une fois fait, Nostradamus conduisit son invité à travers quelques couloirs, jusqu'à arriver à la dénommée salle du destin, comme l'indiquait l'écriteau en argent au dessus de la double porte. Tous les objets exposés derrière elle possédaient une histoire désastreuse, relevant d'un mauvais coup du sort, se terminant souvent de façon tragique. Le guide ouvrit les battants afin de laisser passer le journaliste. "Bienvenue au Musée des Horreurs."
784 mots



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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Jeu 4 Juil 2019 - 23:04


Crédits : The Keeper par Emilis Emka

« Volontiers. » Siruu ne refusait jamais un bon vin. Ce n’est pas tant qu’il aimait boire. Il avait tout simplement constaté que, souvent, cette proposition était plus une obligation. Parfois, l’hôte avait tout simplement un penchant immodéré pour l’alcool, qu’il cachait en proposant la pareille à son interlocuteur. D’autres fois, il s’agissait seulement de politesse. Ce Monsieur Dementiæ semblait raisonnable, mais il était impossible d’en être certain. Alors, Siruu acceptait, et se débrouillait après avec son verre. On lui avait enseigné que, dans les échanges courtois comme celui-ci, il s’agissait avant tout de boire assez régulièrement, par petites gorgées. Il fallait que, à la fin de la discussion, il ne reste qu’un peu de boisson. Vider le verre serait perçu comme peu élégant, mais laisser trop de breuvage ferait penser à son hôte qu’il n’a pas été apprécié.
C’était curieux. Tant d’années à porter à masque, le temps que sa magie lui permette de devenir qui il voulait… pour en remettre un. Ce constat le perturbait quelque peu, comme si le passé revenait à lui de manière inattendue. De toute façon, il valait mieux suivre les coutumes du lieu. Les quelques indications de son hôtesse semblaient révélatrices de la dangerosité éventuelle de ce Musée des Horreurs. Siruu n’aimait pas les risques, mais ceux-là étaient sous contrôle. Là était la différence entre affronter un serpent et en voir un en cage. Ce second cas était plus excitant. Il confortait l’ego, là où voir la créature dans son état naturel rappelait à l’humain son impuissance. Le sorcier sourit. Peut-être n’aurait-il pas à trop mentir, dans cet article. Cela restait à voir.

Il n’y avait aucun bruit, si ce n’est leurs pas légers. Le journaliste se dit que, au final, ces affreuses chaussures de villes avaient au moins cette utilité-là. Il ne vit pas le temps passer, en écrivant quelques notes sur le décor et l’ambiance, en sténographie. Sans doute aurait-il dû poser quelques questions à ce Monsieur Dementiæ, mais il n’y pensa pas. De toute façon, les deux auraient tout le temps pour discuter : ils avaient atteint une certaine salle du destin. Siruu gratifia son guide d’un large sourire — un autre, lorsque ce dernier le laissa ouvrir la voie. Il y avait, dans le comportement du blond, une part d’hypocrisie mondaine qu’il ne savait pas encore contrôler.

La pièce dans laquelle ils étaient entrés possédait des proportions impressionnantes, en comparaison aux couloirs précédents. Ce contraste dans les dimensions devait certainement être une manière de déstabiliser le visiteur. L’établissement en général semblait particulièrement professionnel. Le budget de construction avait dû être ahurissant.
« C’est assez imposant… et impressionnant. Quand est-ce que la construction a commencé ? » Siruu s’approcha d’un gant, enfermé entre quatre plaques de verre près de la porte d’entrée. De toute évidence, ce ne devait pas être un simple bout de vêtement trouvé sur le sol. Une inscription, en dessous, clarifiait son contexte.
« Je ne savais pas que Lady Thorne avait été assassinée tandis qu’elle cherchait son gant. C’est fascinant. Elle n’a pas pu se protéger de tout, quel dommage… le tueur était un humain engagé par je ne sais quel sorcier, si ma mémoire est bonne. N’est-ce pas ? » L’histoire des époux Thorne, parmi tant d’autres, était un classique dont tous connaissaient les contours. Cela dit, certains détails restaient inconnus du grand public. Il était intéressant de voir que des pièces aussi coûteuses se trouvaient ici. Sans doute que le propriétaire des lieux souhaitait disséminer ses meilleures acquisitions dans différents cabinets. Diviser son butin pour ne pas s’écrouler en cas de pépin, en somme.

« Dites, je suis curieux… que savez-vous sur le maître de tous ces établissements ? » La question était risquée. Il n’était pas là pour ça et, surtout, cela pouvait ruiner le semblant de confiance que les hôtes avaient en lui. Pourtant, Siruu n’avait pu s’en empêcher. « Bien entendu, vous êtes tout à fait en droit de ne pas répondre. De toute façon, le mystère vous attirera certainement plus de clients. » S’il en avait eu la patience, le journaliste se serait mis à faire la moue pour obtenir un maximum d’informations. Sa curiosité connaissait quelques limites, mais sa pudeur pouvait disparaître assez facilement. S’il avait voulu savoir ce qu’avait mangé Monsieur Dementiæ récemment, il l’aurait demandé. Néanmoins, il n’avait que peu d’intérêt pour la gastronomie, et n’allait donc pas l’interroger sur ce thème. Cela était sans doute pour le mieux, vu les goûts de son interlocuteur.

Le blond porta un peu de vin à sa bouche. « Oh, et cet écusson… je ne le reconnais pas. Quelle est son histoire ? » Il y avait certainement une inscription détaillée en dessous de l’objet, mais Siruu eut envie de faire parler son guide. Surtout, cela lui permettait de prendre des notes en même temps.


804 mots.


[XXIII] Une nuit au Musée des Horreurs | Siruu & Nostradamus 3v8q
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Stanislav Dementiæ
Ven 19 Juil 2019 - 11:05


« La bâtisse n’a pas été construite uniquement pour ce musé. A vrai dire, il s’agissait d’un ancien manoir… Ce lieu possède ses propres mystères, ses propres secrets et son lot de tragédies… Mais, cela, c’est une histoire pour plus tard. » commença le guide avec un sourire courtois. Il ne voulait pas révéler avant l’heure des informations qui devaient être devinées au fur et à mesure de la visite… Le musé possédait une pièce spécialement dédiée à l’histoire du lieu. Il y emmènerait sans doute le journaliste, lorsque le temps serait venu. « Mon employeur ne désirait pas raser ces murs emplis d’histoires passionnantes. Il a sagement préféré rénover l’endroit, transformant à son avantage ce qui existait déjà, l’adaptant à ses besoins. » L’homme suivait son invité tandis qu’il s’aventurait dans l’imposante salle d’exposition. « Les travaux ont donc débuté il y a trois mois. Ils ont permis d’ajouter une aile supplémentaire ainsi qu’un pavillon secondaire, à l’arrière du terrain. Ils ont été terminé il y a seulement une semaine. » expliqua-t-il au rédacteur. Les mains dans le dos, Nostradamus se tenait droit, faisant profit de toute sa hauteur. Derrière son masque, ses yeux suivaient avec intensité chacun des mouvements du second homme.

« C’est cela… Un esclave, à vrai dire, à qui l’on avait promis la liberté s’il exécutait cette basse besogne… Bien évidemment, l’enquête à rapidement permis de remonter jusqu’à lui et les autorités ont aussitôt pris les mesures nécessaires pour punir ce crime… » On racontait que le pion qui avait bêtement exécuté les ordres, empli de l’espoir de pouvoir à nouveau vivre sa vie d’homme libre, avait fini par se jeter lui-même du haut de la prison où on l’avait enfermé, souhaitant échapper à la torture dont il était quotidiennement victime. « C’est ainsi que vont les jeux de pouvoir. Les plus malins profitent des idiots qui font tomber les gêneurs préoccupants. Il y a ceux qui se font attrapés, et ceux qui n’ont même pas eu à se salir les mains. »

« Je suis navré mais je vais effectivement devoir laisser cette question sans réponse. Mon employeur tient particulièrement à son anonymat… » A tel point que lui-même ne connaissait pas son véritable non, seul un pseudonyme persistait dans leurs échanges. Cela ne l’inquiétait guère. Le travail lui plaisait dans l’ensemble et tant que la paie était correcte,  il ne trouvait rien à redire. Lui-même usait parfois de faux noms pour ses petites affaires, il n’allait donc pas reprocher à un compatriote de faire de même. « … et souhaite également que sa vie privée le reste. » Un sourire étira les lèvres du sorcier. « Effectivement, cela rajoute une part de mystère auquel certains clients sont très sensibles. Je suppose que l’on pourrait voir les choses de cette manière : il s’est tant investit dans ce projet qu’il se considère désormais lui-même comme une pièce de ce musé, une collection qu’il faut suivre à travers ses établissements pour pouvoir recoller les morceaux et comprendre le secret, résoudre l’énigme qu’il a semé derrière lui… » C’était une façon poétique de dire qu’il n’avait aucune idée de qui se cachait véritablement derrière les correspondances. Quelque part, il aurait aimé croire à ses propres sornettes, cette ritournelle qu’il avait répétée à bon nombre de curieux. Même s’il se contentait de ce qu’il avait, il aurait également souhaité découvrir qui se tenait derrière le masque. Buvant une autre gorgée de vin, l’homme chassa ces préoccupations de son esprit, au cas où l’individu tente de sonder ses pensées.

« Il s’agit de l’écusson d’une vieille famille sorcière, aujourd’hui décimée. Il paraitrait que la matriarche possédait l’étrange faculté de s’éveiller dans le corps de ses descendants… Certains historiens s’étant penchés sur cette sombre histoire suspecte qu’il s’agissait d’une vampire à cause de cette pratique qui n’est pas sans rappeler les coutumes de ce peuple, et qu’elle se serait cachée dans les rangs de cette lignée… Il n’y a néanmoins pas de certitude à ce sujet… On n’a jamais été capable de retrouver le corps de cette femme… » Nostradamus esquissa un sourire en coin en apercevant la femme dont il parlait. Vulpina était apparue au pas de la porte qu’ils avaient ouvert. Elle retourna son sourire avant de repartir continuer son travail. « On lui attache également de nombreux crimes sanglants, dont le massacre de sa propre famille… Personne ne sut véritablement ce qu’il s’était passé. Le manoir familial fut simplement découvert, rempli des cadavres des membres de cette lignée. On raconte Que le fantôme de cette sorcière hante encore ceux qui oseraient vivre dans ce qui fut autrefois sa demeure et qu’elle les plonges dans une folie meurtrière, forçant les enfants à tuer les leurs avant de se donner eux-mêmes la mort. »

Nostradamus continua la visite, répondant aux interrogations du journaliste lorsque celles-ci abordaient les objets exposés derrière les vitrines. Il lui montra donc le coffret de cigare du patriarche de la tristement célèbre famille Orzzon qui avait fini brûlée vive dans un incendie après que l’homme ait mis feu à leur demeure durant la nuit, assassiné par l’intermédiaire de ces fameux cigares, ou encore les chaussures de cristal que portaient Dame Lossah, trop petits pour sa pointure, qu’elle portait et à cause desquels elle trébucha du haut d’un pont tandis qu’elle allait rencontrer en secret son amant. Les objets de collection se succédèrent les uns après les autres.

La visite continua et Nostradamus conduisit son invité à travers un étroit corridor. Sur les murs étaient exposées des toiles dépeignant des scènes de la vie quotidienne. Pourtant, chaque œuvre laissait transparaitre une atmosphère pesante, lourde. Une mère donnant un bain à un nourrisson semblait soudainement sur le point de noyer le bébé en larmes, un bûcheron coupait un arbre qui, si l’on s’attardait dessus, semblait en réalité cacher un corps inanimé… Chaque toile cachait en vérité une scène bien plus macabre que ce qu’elle pouvait laisser croire aux premiers abords. Finalement, le gestionnaire glissa une clé dans la serrure de la porte débouchant sur la « salle des bizarreries », où avaient été regroupés tous les objets et artefacts qui n’auraient jamais dû voir le jour mais que lq nature avait tout de même laissé naitre.
1025 mots



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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Ven 13 Sep 2019 - 12:47


Crédits : The Keeper par Emilis Emka

L’ambiance était parfaite. Ce lieu avait, de toute évidence, été conçu par un expert. Quel dommage que son identité soit secrète… tout ceci était plus intéressant qu’une simple commande d’article. Siruu ajustait son masque, le regard intrigué. Le lugubre a quelques attraits qu’il est difficile — si ce n’est impossible — de retrouver en contemplant un objet classique. La mort teinte les habits, les objets de décoration et les écussons. La trace qu’elle laisse ne part pas à l’eau et au savon, car elle s’incruste sur un autre plan : celui des esprits. Les histoires se cachent au sein de notre cerveau, et changent notre rapport à des babioles qui, sans la connaissance du mythe qui les entoure, auraient peu de valeur.

« Tiens, cette arme-là me fait penser à quelque chose… » Bûcher — le fouet monstrueux — semblait avoir un cousin, confiné en ces lieux. Celui-ci, d’après l’écriteau, asservissait temporairement celui qui en recevait les coups. « C’est curieux, il n’y a pas d’informations sur sa création. Où l'avez-vous trouvée ? » Comme beaucoup d’artefacts, l’origine de ce fouet devait être brumeuse. Cela dit, son hôte devait au moins savoir pourquoi il s’était retrouvé ici.

S’ensuivit un défilé d’objets des plus macabres : des instruments de torture. Écarteleurs, compresseurs, vierges de fer… tout y était. Certaines inventions semblaient originales, voire uniques au monde. Beaucoup étaient de confection sorcières, mais quelques noms de vampires ou de démons se greffaient ici et là dans les textes. Ces trois peuples entretenaient une sorte de fascination pour la torture. « Dites donc… “Construit sous le règne de Jun Taiji”, “construite sous le règne de Parah d’Ox”, “construit sous le règne de Caroline”. Voilà beaucoup d’antiquités. Il ne doit plus y avoir grand-chose à concevoir, nos ancêtres ont déjà fait tout le travail pour nous. » Siruu ne cachait pas son ironie. Il avait lui-même pu voir l’étendue de ce qu’il se passait à Valera Morguis, et constatait chaque jour à quel point les siens repoussaient les limites du réel.

Le journaliste s’arrêta devant un miroir. À première vue, on n’y voyait que son reflet, mais à mesure que le temps passait, son visage paraissait plus creux et sa peau plus terne. Ce qui était il y a quelques secondes le portrait réaliste de ce à quoi il ressemblait était devenu le reflet d’un cadavre ou d’un être mourant. « Charmant. Peut-être que celui qui a confectionné ce miroir s’est inspiré des peintures de la salle précédente. » Siruu s’avança de quelques pas. Ce n’était pas le genre de panorama qu’il souhaitait contempler.

Il posa son regard sur quelques autres objets, mais aucun d’eux n’attira suffisamment sa curiosité… jusqu’à ce qu’il tombe sur un parapluie gris. « L’un des seuls modèles restants de parapluies Mù. Fabriqués par un ange fou — durant l’Ère de la Purge Salvatrice — à partir d’ailes de démons tannées, ces objets furent pour la plupart détruits par le gouvernement angélique. On raconte que, à la manière des piliers de Délix, ces parapluies absorbent l’énergie de ceux qui se tiendront sous leur ombre. » L’apôtre obscur eut un frisson, en lisant cette inscription. « Si les anges appliquaient les vertus qu’ils sont censés défendre, les autres peuples les respecteraient peut-être. » Il n’était pas né de la dernière pluie, mais cet engin avait de quoi écœurer même des personnes enhardies. Ici, ils promettaient l’horreur, et ils la servaient. Ce musée était captivant par de nombreux aspects.

« Dites-moi… depuis quand travaillez-vous ici ? » Il ne pouvait s’empêcher de poser des questions. C’était dans sa nature. L’avidité envers le savoir, en tout temps et quel que soit le domaine, ne le quittait pas. Au moins, ce métier lui permettait d’avoir une excuse. « Vous vivez ici, auprès de ces objets macabres ? Comment qualifierez-vous votre profession ? Vous disiez, en parlant de celle qui s’éveillait dans le corps de ses descendants, qu’elle hantait son ancienne demeure… y croyez-vous ? Aux fantômes, je veux dire. » L’article avait avant tout pour sujet le lieu, et non son personnel. Cependant, le journaliste éprouvait une forte curiosité envers les gens de manière générale. Par conséquent, il ne pouvait qu’avoir son intérêt piqué à vif lorsqu’il songeait à ceux qui, au quotidien, côtoyaient les pierres du Musée des Horreurs. « Ce doit être fascinant, en tout cas. » Les yeux rieurs de Siruu fixaient le masque de son hôte, tandis que ses mains griffonnaient quelques notes sur son carnet. Cet article serait superbe, il en était convaincu.


748 mots.


[XXIII] Une nuit au Musée des Horreurs | Siruu & Nostradamus 3v8q
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Mar 15 Oct 2019 - 8:24


« Figurez-vous que je l'ai trouvé par hasard, dans une brocante en terres magiciennes. » expliqua Nostradamus avec amusement. « Il est plutôt rare de tomber sur une telle pièce de collection sans être activement à sa recherche mais si l'on garde l'esprit attentif à son environnement, on peut tomber sur des petites merveilles un peu partout. » continua l'homme tout en regardant l'arme. « Cette magicienne n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait, mais elle avait pressentit qu'il s'agissait de quelque chose de sombre dont elle ferait mieux de se débarrasser. Et moi, en passant par là, j'ai aussitôt sentit son aura... disons particulière. Sans doute est ce à force de côtoyer des objets obscures au quotidien, on développe ensuite une certaine attractivité instinctive à leur égard. » expliqua le spécialiste. « J'avais quelques doutes quand à l'origine de ce bijoux. Bien sûr, il arrive que notre instinct premier nous joue des tours et il faut donc s'assurer de l'authenticité de nos objets de collection. Cela passe par plusieurs niveaux d'analyses pour s'assurer du passé des objets. » Il ne s'était pas occupé de ces étapes là, il s'était contenté de donner l'objet à des gens plus qualifiés qui purent lui confirmer que son instinct ne lui avait pas fait faut bond. Il ne s'y connaissait pas suffisamment pour s'en occuper lui-même. Peut-être un jour prendrait-il le temps de se plonger entièrement dans ce processus mais pour l'instant, il se satisfaisait de ses multiples missions. Il aimait pouvoir toucher un peu à tout, cette pluridisciplinarité lui donnait une impression de liberté exaltante. Et puis, de la sorte, il ne s'ennuyait jamais. Les choses étaient rarement répétitives. Certains dégradaient son statut d'homme de main, d'homme à tout faire. Ces moqueries ne l'affectaient aucunement : contrairement à ce que certaines pouvaient penser, il n'était pas homme à se laisser influencer par les envies et les opinions d’autrui. Et puis la lâcheté qu'ils montraient en se contentant de messe basse sur son passage lui prouvait qu'au fond d'eux même, ils n'osaient pas l'attaquer frontalement, qu'ils craignaient ses représailles. Bien. A défaut de se montrer braves, ils ne faisaient pas preuve d'une idiotie totale. Il était rassurant de se savoir entouré de gens doté d'un minimum d'intelligence.

« En effet, il est très difficile de surpasser nos ancêtres... Heureusement pour nous, notre peuple est connu pour son inventivité illimitée en ce qui concerne le chaos et les moyens de le répandre. » répondit le tenancier sur le même ton que son visiteur. Il avait sentit l'ironie et ne doutait pas un seul instant que les leurs concoctaient des plans sournois pour nuire aux autres peuples, sous le couverts des yeux et des oreilles indiscrètes. Il avait eut tout le loisir de visiter la nouvelle cité sorcière, et s'il n'avait pu entrer entre les murs des laboratoires pour observer les expérimentations, la seule ambiance se dégageant du lieu suffisait à lui donner confiance quand au futur de leur race. « Peut-être bien. A moins qu'il ne s'agisse des peintres qui se soient inspiré de ce qu'ils auraient vu dans ce miroir. » répondit le Mage noir lorsqu'ils s'arrêtèrent devant la glace. Le tueur s'arrêta pour observer son propre reflet. Bien vite, sa peau commença à fondre, des vers se mirent à ramper sur sa chaire, et à sortir de son orbite oculaire. Un sourire macabre s'étira derrière le masque. « Il est dit que cet artefact serait capable de prédire le futur du corps. A défaut de savoir ce qu'il arriverait à son âme, son créateur aurait souhaiter connaitre le destin de son apparence charnelle. Nul doute qu'il aura regretté la vision qu'il y aura décelé. » Les rumeurs voulaient qu'en voyant ce qui l'attendait, l'homme aurait préféré s'endormir dans un cocon de glace plutôt que de risquer de finir dans le même état que son reflet. Le tenancier suivit son invité et sourit à son commentaire sur ceux que l'on appelait vertueux.

« Cela fait maintenant cinq ans que je travaille sous les ordres de mon employeur actuel. Seulement deux depuis que j'ai commencé à travailler dans ses établissements à proprement parler. Avant cela, je me concentrait principalement sur la recherche de ces objets de collection. » répondit le sorcier. « Je ne vis pas de façon quotidienne dans les musées, non. » continua-t-il tout en guidant l'homme jusqu'à la fin de la salle, où des créatures difformes et effrayantes avaient été empaillées. Certaines étaient des essaient ratés de scientifique souhaitant défier la mort où créer la créature parfaite, d'autres étaient d'origines naturelles mais tout aussi repoussante et hideuses. Ces expositions-là étaient néanmoins bien moins intéressantes au yeux du mage qui ne laissa pas le temps à son hôte de regarder avec beaucoup d'attention les dépouilles. « Mais il m'arrive de rester ici, oui. C'est une ambiance toute particulière, une atmosphère qu'il faut savoir apprécier. Rester dans un lieux contenant autant d'objets pouvant causer votre mort... C'est quelque chose d'amusant et de lourd à la fois. » Nostradamus prit quelques secondes pour réfléchir à la question suivante. « Ma profession est pleine... d'inattendus. On ne s’ennuie jamais. » dit-il simplement. « Eh bien, je travaille dans le milieu de l'horreur. Je suis bien forcé de croire un minimum à ces choses là, pour pouvoir transmettre cette étincelle supplémentaire au lieu. » Et aux clients avides de croire la moindre histoire pouvant leur prodiguer un frisson d'excitation. L'homme les fit passer dans un nouveau couloir, semblable au précédent. Cette fois-ci, les peintures arboraient des scènes beaucoup plus violentes. Des guerres, des meurtres, des morts. Le sang et les larmes se rejoignaient pour former des sillons de tourment. « Et puis, j'ai moi même été le témoin de certaines apparitions que je ne peux pas nier. Ceux que l'on appelle fantômes peuvent prendre diverses formes... » Et cette fois-ci, il ne parlait pas seulement de Vulpina. « Mais assez parlé de moi. Qu'en est-il de vous, monsieur Belhades ? » Le tenancier ouvrit la porte de la salle des Désastres. Derrière, les objets à l'origine des plus grands massacres, ou les bibelots fétiches ayant appartenu à ceux qui les avaient orchestré.
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Merci Kyky  nastae
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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Jeu 28 Nov 2019 - 20:37


Crédits : The Keeper par Emilis Emka

Monsieur Dementiæ avait l’éloquence pour lui. Ses pensées étaient formulées de la meilleure des manières. Parfois, il laissait une pointe d’ambiguïté, ne se contentant pas de répondre par oui ou par non. Dans une autre vie, il avait dû être formé pour riposter face aux journalistes. Siruu se contenta de hocher la tête durant la plupart de discussion, ne trouvant aucun angle d’attaque pour pousser le collectionneur à en dire plus. Ses discours étaient complets, et empêchaient les questions de se soulever.

« Disons que j’ai eu la chance d’avoir été éduqué sur certaines choses dépassant la conception commune de la mort. » Pour que sa phrase soit vraie, il fallait remplacer « sur » avec « par ». C’était donc un demi-mensonge, mais, au vu du contexte, le sorcier ne voulait pas délivrer un message qui ressemblait de près ou de loin à du scepticisme. En vérité, à ce moment-là, il ne savait que peu de choses sur ce qu’il pouvait se trouver après la mort. Cela dit, sa figure maternelle n’était rien d'autre qu’une morte s’étant vue offerte une seconde chance sous une nouvelle forme. Alors, qu’une sorte de vie à la suite du trépas existe ne semblait pas trop surprenant. Les histoires de fantômes sont communes, après tout.

« Sachez là encore qu’il ne s’agira probablement pas d’une information qui figurera dans l’article final, mais… le Musée est-il protégé ? Avec toutes ces œuvres, notamment celles recelant des capacités surprenantes, je pars du principe que c’est le cas. Les établissements de votre employeur doivent être gardés par quelque chose de solide. » Le journaliste, tout en parlant, s’inclina légèrement pour remercier le gestionnaire de lui ouvrir la porte. Il avait lu l’intitulé et la description, cependant. Cette salle devait être une pièce maîtresse, sans aucun doute. Puis, il reprit son discours.

« Je suppose que, puisque vos masques sont si nécessaires, vous n’avez qu’à préserver l’endroit où vous les rangez pour empêcher tout voleur d’arriver à son objectif. C’est ingénieux. » Siruu balayait du regard la salle des désastres. Celle-là était plus petite, voire intimiste. Les décorations semblaient inexistantes : n’étaient mis en avant que les objets, qui grâce à un ingénieux système de vitres bénéficiaient chacun d’un maigre rayon solaire. Le calcul avait dû être complexe à effectuer, puisqu’il fallait que la lumière touche chaque objet à tout moment de la journée, sans éclairer de trop.

Le blond se rapprocha d’une pierre rouge sang, capturée dans plusieurs couches de verre. Un spinelle ? Un grenat ? Un rubis, peut-être ? Eh bien non : il s’agissait d’un diamant. Ils étaient rares, à arborer cette couleur. Celui qui le possédait devait y avoir mis le prix. « Arraché à la bague d’Akorm… voilà un prénom qui m’est familier. » Son nom de famille était difficilement prononçable, même une fois retranscrit en langage commun. « Ça ne m’étonne pas que ce bijou ait fini ici, vu son ancien propriétaire. C’était l’un des démons les plus prometteurs de l’Enfer, fut une époque. » Il avait fini assassiné par la Dame Rouge il y a longtemps de cela, pour une histoire d’oreille. Ceci dit, Siruu ignorait pleinement ce détail. « Je ne savais pas qu’il avait en partie dirigé les assauts sur les Terres d’Émeraude. C’était très peu organisé, mais maintenant que j’apprends qu’il était présent… ceci explique cela. » L’engeance démoniaque n’était pas connue pour sa subtilité ou ses capacités de réflexion, à l'époque. Akorn était particulièrement fidèle à cette règle. Toutefois, dans son cas, c'était différent. Si l’on en croyait la description incrustée juste en dessous de la pierre, c’était sa bague qui devait être tenue pour responsable. L’accessoire, enchanté, prenait en sagesse ce qu’elle donnait en compétences martiales. Sur le long terme, elle impacterait également les gens alentour. Il était possible que tout ceci ne soit qu’un tissu de mensonges, justifiant le tempérament erratique et brûlant d’Akorm. Néanmoins, cela n’empêchait pas Siruu de regarder le joyau d’un nouvel œil.

« Ce diamant a vu beaucoup de sang, mais il a surtout dû vous coûter une petite fortune. Et par petite, j’entends qu’en cas de faillite, vous pourriez toujours essayer de le vendre au Chancelier Dorak. » Siruu scella sa remarque par un sourire discret. Puis, il observa d’autres œuvres exposées. Apparemment, un des puissants alfars qui brûla la forêt d'Eywa avait une passion pour les bilboquets. Tous ces objets étaient soit impressionnants, soit drôles. Aucun ne laissait indifférent, si bien que le sorcier se demanda ce qui pouvait se trouver dans les autres bâtiments du propriétaire. Toutefois, essayant de ne pas se laisser distraire, il sortit un calepin. Il fallait construire les bases du texte.

« Nous devions parler des modalités de l’article. Je suis à l’écoute de vos éventuelles demandes. » Le blond leva les yeux au plafond, estimant sa hauteur, puis redirigea son attention sur Monsieur Dementiæ. « J’ai préparé quelques bases en amont. J’envisageais un style détonant légèrement avec le jargon journalistique habituel. Quelque chose qui attire l’œil, qui soit plus mystérieux, plus avant-gardiste. En somme, plus à l’image de ceux qui seraient intéressés par le Musée des Horreurs. »


838 mots.
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