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 [Evénement] La Mère et la Fille

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Mar 29 Jan 2019, 05:54



Un Jour chez les Evershas


Le silence était pesant. Personne n’osait bouger. Les Evershas se contentaient d’attendre la sentence, presque pendus aux lèvres d’une adolescente au visage de poupée et aux boucles blondes. Elle était assise en tailleur, près du feu. Elle scrutait les visages d’une demi-douzaine d’individus, avec ses grands yeux clairs. Elle soupira doucement, un acte anodin qui fit pourtant tressaillir les concernés. L’assistance retenait son souffle. Le moment approchait. C’était une nuit magnifique. Il faisait doux. La lune était ronde et blanche, haute dans le ciel. Elle illuminait le Rocher de son délicat halo argenté. Elle semblait nimber la silhouette de l’enfant, comme entourée d’une aura mystique. C’était aussi le cas de la femme, droite et sévère, qui se tenait derrière elle. Ava. Elle était vêtue d’une longue robe blanche aux broderies bleues, et elle portait une couronne de fleurs fraîches. Elle contemplait sa fille, un mince sourire aux lèvres. Elles se ressemblaient beaucoup, et leurs points communs ne s’arrêtaient pas aux similitudes physiques. Bien au contraire. C’était dans la peur qu’elles inspiraient aux autres qu’elles étaient le plus semblables. Lillytha tendit délicatement la main, le bras tendu vers les cieux. L’assemblée suivit son geste, le souffle coupé. Quelques papillons voletaient distraitement autour des doigts de la jeune fille, les ailes colorées et lumineuses. L’un d’entre eux se posa sur l’index de l’Eversha, qui approcha tendrement la petite bête de sa bouche, soufflant avec une infinie précaution sur ses antennes. Elle ferma les yeux durant un instant, comme si elle méditait sur des révélations qu’elle était la seule à entendre. Elle baissa la tête, tout en marmonnant un « hum » songeur et chantant. Puis elle releva les yeux, gratifiant les quelques Evershas, à genoux de l’autre côté des flammes, d’un regard tranchant. Elle leur décocha un large sourire, aussi innocent que radieux. « Traîtres. » articula-t-elle tout bas. Les papillons s’envolèrent subitement. Ava fit un pas. Elle posa sa main sur l’épaule de sa fille, sans que ses iris ambrées ne se décrochent des captifs. « Encore des égarés ... » se lamenta-t-elle, en contournant le grand brasier. « Encore des hérétiques, incapables de comprendre et soutenir les desseins de la Grande Phoebe. Des païens, qui souillent nos croyances et défient nos rites. Des abominations, qui veulent renverser l’ordre établi par la Déesse. » Elle se mit à rire. C’était un son froid et mauvais. « Je cherche à être magnanime, mes pauvres hères. Seulement … Comment pardonner de telles injures ? Comment tolérer vos offenses ? » Elle croisa les mains, la tête penchée sur le côté. « Vous avez eu l’occasion de vous repentir, durant cette session extraordinaire. Vous avez eu l’occasion de dire la vérité. Vous avez préféré vous enfoncer dans vos odieux mensonges. » Une bêtise incommensurable. Rien n’échappait à la Royauté. Ava semblait toujours au courant de tout. Elle avait toujours plusieurs coups d’avance. Certains murmuraient même qu’elle prenait un malin plaisir à laisser les complots prendre forme, pour mieux punir leurs auteurs. C’était presque évident. Parfois, il lui déplaisait d’attendre et elle tuait les rebellions dans l’œuf, avant même que les préparatifs soient entamés. C’était un règne sanglant, carnassier. On ne peut plus répressif. C’était une terreur, une horreur ayant pris les traits d’une femme mystérieuse et de sa fille à l’apparence si tendre. Les procès étaient rares. De toute manière, ils n’étaient que de vastes mascarades. Des comédies – ou plutôt des tragédies – singeant le système. Des pièces de théâtres, mises en scène pour inspirer la torpeur et rappeler aux Evershas qu’ils n’étaient pas libres de leurs mouvements. Penser différemment était devenu dangereux. Ils étaient peu nombreux à réellement s’opposer. La grande majorité était simplement en accord avec Ava. Elle était l’élue. Nul ne pouvait rien contre cette vérité. C’était ainsi et ils acceptaient cette réalité. Les autres suivaient en silence, préférant taire leurs remarques plutôt que de se faire tuer pour un mot de travers. Les rebelles … Les rebelles ne vivaient jamais très longtemps. « C’est réellement ... » commença la Déesse Totem, en esquissant un signe vers ses hommes, qui se tenaient un peu plus loin dans l’ombre. Ils sortirent de leur cachette. C’était des Totems Imposants, comme des grands fauves ou des Ours. Ils filaient vers les prisonniers. Les quelques hommes de loi – venus faire tapisserie – s’écartèrent brutalement. Il n’y avait plus rien à faire. Le sort de ces gens était scellé. Pas depuis le mot de la jeune Lillytha. Depuis le moment où ils avaient été attrapé, en réalité. Tout le monde le savait. « Navrant. » finit la Reine, sans sourciller face au spectacle des corps brisés et des os broyés. Elle ne cilla pas davantage lorsqu’elle reçu une éclaboussure, le sang tachant son visage en forme de cœur et ses vêtements immaculés. Elle accompagna simplement du regard les dépouilles des accusés, jetés du haut du Rocher. Lillytha ne regardait même plus. Elle avait un feuille entre les mains et était concentrée, occupée à la plier méticuleusement pour en faire une cocotte en papier. Avec un grand sourire, elle tendit son ouvrage à sa mère, qui choisit une couleur avec une expression tout aussi calme et sereine. « Il y en a d’autres. » claironna la petite, lorsqu’elles furent seules. La réunion était terminée. Chacun s’était empressé de regagner son territoire, après avoir salué la Reine avec tous les hommages possibles et imaginables. « Je sais. » souffla Ava en s’asseyant près de sa fille. « Puis-je me charger d’une partie des opérations, demain ? » continua-t-elle de sa petite voix. « Avec plaisir. Je me charge de Dhitys et de ses environs. Fais un brin de ménage où bon te semble, mon enfant. » Elle acquiesça pensivement.

Un bruissement d’ailes. Un sourire. Lillytha se mit à rire. « Ils savent. Ils cherchent déjà à s’enfuir de la région. » C’était ce qu’elle préférait : quand ils tentaient de s’évader, comme si quitter le Rocher était une solution magique. « Ce sera donc une partie de chasse pour moi. » s’enthousiasma-t-elle. Le règne d’Ava avait bousculé bien des choses. Parmi les changements, il y avait la façon dont les Evershas considéraient les Totems. Les plus petits, les plus insignifiants, n’étaient plus moqués. Un Papillon, comme Lillytha, faisait bien plus peur que le plus imposant des Lions. « Je suppose que c’était ton but. Je me demandais pourquoi ils étaient ici ... » - « Je voulais les effrayer. C’est bien plus amusant ainsi. Nous manquons cruellement de divertissement, ces derniers temps … » Elle balançait la tête en rythme, au son d’une musique qu’elle chantonnait du bout des lèvres. « C’est que nous sommes bien trop efficaces pour tous ces misérables. C’est presque … Ennuyeux. » Ava se leva. Elle mourrait de faim. « Il est temps pour moi de dîner. » Lillytha dévisagea sa mère, le temps de discerner de quel repas elle parlait. Avec un Totem comme celui d’Ava … On pouvait s’attendre à bien des choses. « Oh. » articula-t-elle simplement, peu chamboulée par la vérité. « Bon appétit, mère. » - « Merci. Ne rentre pas trop tard. » - « Mère ... » - « Oui ? » - « Que faisons-nous pour les signes de Phoebe ? » Elle évoquait un sujet sensible. Ils étaient très peu nombreux à être au courant de ce qu’il commençait à se profiler. « Continue d’enquêter en toute discrétion. Je veux connaître le fin mot de cette histoire. » - « Elle est méfiante. Elle se doute que nous cherchons à les approcher pour en savoir davantage. » - « Tu ne voulais pas plus de défi ? Tu es servie, ma chérie. Tâche d’être discrète. Je ne veux pas de scandale avec son peuple. Pour l’instant … Mieux vaut faire profil bas. S’il s’avère que nous avons correctement interprété les signes … Je prendrai les décisions qui s’imposent, au sujet de ces gamines. » Lillytha retourna à sa cocotte en papier, tandis qu’Ava s’enfonça dans les forêts les plus obscures du Rocher. Il y avait certains endroits reculés, inconnus des Evershas. Des endroits craints, sombres et réputés maudits. Des endroits qu’Ava adorait. C’est là qu’elle laissait libre court à son Totem. « Bonjour, mes amies. » murmura-t-elle. Elle avait un grand sourire aux lèvres. Elle leva doucement les yeux vers son repas, qui se débattait encore. « Qu’avons-nous là ... Oh ! Quelle surprise. » Peu à peu, sa voix devenait basse et caverneuse. Elle se métamorphosait, à l’instar du corps de la Reine qui prenait une apparence animale. Ce Totem que les gens ne connaissaient pas.


Règles


Bien. Alors c’est un événement qui s’adresse uniquement aux Evershas. Votre objectif est très simple : je veux que vous me racontez une journée de la vie quotidienne de votre personnage, en prenant en compte le contexte des Evershas, la répression sanglante d’Ava, l’ambiance franchement glaçante et la peur de tomber pour tout et n’importe quoi. C’est le moment de dire si vous êtes pour le règne d’Ava (comme 80 % des Evershas), si vous êtes un peu mal à l’aise avec l’idée mais pas suicidaires donc vous serrez les dents (comme 19 % des Evershas) ou contre (comme 1 % des Evershas et autant dire que ce sont des gens morts) Comprenez bien que le régime d’Ava, c’est clairement une dictature. C’est une vraie terreur et Ava – et son entourage, son gouvernement – est très puissante. Elle a mis à profit le talent des Totems, pour tout surveiller. Comprenez aussi que les Evershas sont très croyants et que Phoebe a désigné Ava, donc … Les 80 % pour le règne d’Ava, ils sont pas majoritairement fous. Ils savent très bien qu’elle est mauvaise. Seulement … La foi l’emporte.

A moins d’être Niveau IV ou V, il y a peu de chance pour que vous assistiez aux événements de mon post. C’est juste pour vous donner l’ambiance. Crainte de tout et n'importe quoi. Tomber pour des broutilles (avec quand même pas une peine de mort pour n'importe quoi hein ... Mais si c'est grave bah non c'est clairement pas impuni). Régime ultra répressif. Délation. La bonne ambiance quoi.

Evénement à message unique.

Cet événement prendra fin le 29 mars, 2019.

Gains


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Mar 29 Jan 2019, 17:27


Cela faisait peut-être la dixième fois que le jeune louveteau reprenait à la même ligne de la même page. Si son précepteur s’en était rendu compte il ne lui fit pas remarqué. Tout le monde était légèrement perturbé en ce moment. Cassius n’en faisait pas exception. Après un soupire, il posa le livre qu’il était incapable d’étudier, levant les yeux vers l’homme assit face à lui.

« Puis-je vous posé une question ? » L’érudit ne dit rien, mais acquiesça laissant le jeune homme toute la liberté de s’exprimer. L’étude était l’un des seuls lieux dans lesquelles Cassius se sentait en sécurité chez lui. Le professeur en avait conscience et désirait garder cette confiance, car il savait que ça n’était pas pour autant que Cassius aimer étudier. Le garçon pris quelque longue seconde avant de posé sa question, réfléchissant à comment il pouvait formuler sa pensé. Il ressemblait plus à son père qu’il le croit, n’usant jamais de mot inutile s’il pouvait l’évité.

« Est-il arrivé quelque chose ? » La naïveté du garçon était touchante et quelque part tout aussi alarmante. L’homme souri tristement. Cassius était un garçon observateur, il avait dû remarqué les changements subtils de chaque membre de sa famille. Plus tendu, sur la défensive, les Galagrim n’était pas de nature à être effrayé mais ils étaient fiers et avait des principes bien trancher. Le précepteur se pencha vers le garçon pour lui donner toute son attention, les coudes posés sur la table. Cassius était curieux et il était important de l’ouvrir à la vie hors de l’île.

« Si votre père est soucieux, c’est à cause des nouvelles pratiques royal. Vous savez que votre famille est au services de la royauté depuis tans de générations qu’il est difficile de les compté. Notre Reine… Dison qu’elle a une manière bien à elle de prendre en charge la justice. » Au milieux des sourcils du garçon se creusa le trait du souci. Son père était bien le dernier homme qu’il croyait possible être capable de connaître un sentiment pareil. L’érudit connaissait l’enfant pratiquement depuis sa naissance, il connaissait cette moue et ne voulais rien d’autre que d’apaiser son élève.

« Le premier devoir de notre Alpha c’est de nous protéger, sa priorité est notre sécurité. »
« Somme nous en danger ? » Cassius était perdu, et l’érudit se rendit compte de son erreur, secouant rapidement la tête, horrifier.

« Non ! Bien sûr que non. Ce que je veux dire, c’est que vous n’avez pas à vous inquiéter. Nous ne sommes pas en danger. La Reine à était choisi par Phoebe et notre divine mère, qu’importe soit ses dessins, ne nous veux que du bien. » Cette réponse calma visiblement le garçon qui acquiesça, mais il ne baisa toujours pas les yeux sur son livre, toujours avide de réponses.

« Les façons de faire de notre souveraine sont… nouvelle et change de nos habitudes. Votre père est chagriné car cela faisait des lunes que votre meute fait partie de celles honorant la justice pour la couronne. Or il semblerait que la Reine Ava est décidée de rendre justice elle-même et... à sa façon. » De nouveau Cassius fut surprit.

« Allons-nous perdre notre travail ? » L’érudit pris de cours par la question bien que surprenante mais légitime du garçon, ria finalement. Cassius était bien plus intelligent et vif d’esprits à son âge que ne le fut ses ainées.

« Non mon garçon, je ne crois pas ça possible. Il est vrai que la prison est moins remplit que d’ordinaire et votre maison prend part à moins d’exécution, mais ça n’est pas une possibilité. Notre peuple doit toujours être réguler par nos lois et si ces lois son enfreint alors les criminels son juger puis envoyé ici, à Himroc sous la régence de votre famille. Vous le savez. » Cassius acquiesça lentement, attentif à tout ce que son précepteur lui disait. « Votre maison est fière, l’orgueil de votre père est ébranlé car il porte une fierté particulière à servir l’élu de Phoebe. Mais si la Reine n’as pas besoin de nos services pour le moment, c’est que nous devons être patient, et attendre que notre temps viennes. »

Cette réponse suffit au louveteau qui s’enfonça dans sa chaise, en croisant les bras. Son regard dévia de son précepteur à la petite fenêtre de l’étude. C’était donc à cause de la Reine que l’atmosphère c’était alourdi sur le Fort depuis un certain temps. Sa mère le laisser rarement paraître mais elle était inquiète. Cassius avait pu voir de rare, mais bien présent, regard angoisser jeter à son époux à table les derniers jours. Ses plus grands ainés ne semblaient plu nullement intéresser dans l’idée de le harceler ou l’intimider gratuitement. Visiblement préoccupé par autre chose. Le voyant se perdre dans des pensés bien peut utile pour un garçon de son âge, l’érudit se pencha à nouveau sur la table.

« Vous ne devriez pas vous alourdir la pensé par tout ça, jeune maitre. Croyez-en mon expérience, cela ne servira à rien d’autre que vous torturé l'esprit. Votre famille n’est sous aucun danger. Les inquiétudes que vous avez perçues ne sont que de l’ordre de la fierté de votre famille. Jamais le Fort ne manquera de travail, vous pouvez en être certain. » Cassius acquiesça mais ne reposa pas les yeux sur l’érudit avant la fin du temps de son étude. Le précepteur ne lui demanda pas, le laissant respiré, et n’ayant de toute façon pas cette autorité sur un Evergrim, qu’il soit son étudiant ou non.

Quand Cassius quitta la pièce après ce long et pesant silence, l’érudit eux la sensation de respiré à nouveau. Cette situation était des plus stressante, mais il était de son devoir de protéger le dernier des Galagrim. Le garçon parcouru les couloirs froids du Fort, ses livres sous le bras, les yeux fixer sur ses pieds. C’est quand il entendit des hurlements venir des escaliers qu’il accéléra le pas. Les échos des ricanements le firent paniquer, et quand il entendit les nombreux bruits de pas et de griffes glisser sur la pierre il lâcha ses livres pour se mettre à courir. Trop tard, attraper au pied par un énorme chien, il trébucha. Bien qu’il se débattait l’animal continuer de lui déchirer le pantalon en grognant.

« Alors, a peine arrivé, ton totem ta abandonner ? »
« Brutus, brise lui la jambe, ça vas peut-être provoquer quelque chose d'utile chez lui. »
Les jumeaux Galagrim ricanaient alors que leur autre frères, Brutus sous sa forme de chien féroces grogna plus fort, goutant déjà le sang de la chair de leur petite frère, ravis d’avoir la permission de lui briser quelque chose. Cassius tenta de lui donner un coup dans la gueule de son autre jambe, mais les jumeaux l’attrapèrent pour le forcé au sol.

« Ça suffit ! » Cassius n’aurait jamais crue dire ça un jour, mais il jamais entendre Fenris ne l’avait autant rendu heureux. A la seconde, Brutus et les jumeaux lâchèrent leur proie et s’écartèrent du louveteau alors que Fenris s’approcher d’eux. Fenris était le second de leur fratrie après Prime, il avait donc tout autorité sur eux. Seulement c’était bien la première fois qu’il prenait la peine de s’interposé. D’ordinaire il était l’un des premiers à rire et écraser un peu plus leur dernier frère. Fenris de toute sa hauteur toisa les trois faiseurs de trouble avant d’asséné d’une voix dure.

« Aller ramasser ses livres. »
« Quoi ? Mais Fen… » Un simple regard et Furie perdis toute envie de répliquer. Attrapant sa jumelle Keos la tira dans le couloir pour aller chercher les affaires de Cassius. Brutus sous sa forme de chien, suivit non sans gémir déçu que son jouet lui soit si rudement retiré. Fenris posa alors son regard sur Cassius, visiblement irrité.

« Et toi, tu es pathétique, apprend à te défendre. » L’homme quitta son frère rien ajouté, laissant Cassius seul avec sa botte et son bas de pantalon ensanglanté et déchiré. Ce n’était pas les premières marques de crocs ou morsures qu’il recevait, mais ça n’était jamais agréable. Se hissant debout, non sans grimace, il ne fallut pas quelques secondes avant que les trois reviennes avec ses livres. Keos les lui plaqua brutalement sur le torse, le forcent à les attraper le souffle couper. Alors qu’il pensait que c’était fini pour aujourd’hui, Fury passa derrière lui balayant sa cheville encore viable. Le louveteau ne chuta pas, mais du de nouveau lâcher ses livres pour se retenir au mur.  Les rirent résonnèrent encore. Cette fois la colères pris le contrôle, Cassius sentit son corps s’alourdir un grognement bestial lui échappant.

Quand quelques minutes plus tard Fenris aperçu dans les couloirs un loup, courir difficilement, après deux hyènes et un chien, qui le narguais, il esquissa un sourire.



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Jeu 31 Jan 2019, 02:09

[Evénement] La Mère et la Fille Hie0


Malgré une longue absence aux rochers du clair de lune, Methirm ressent immédiatement la lourde ambiance qui y règne. Pendant un instant, le félin regret d'être venue ici, mais pour le bien de la meute, il avait eu besoin de se rendre ici. En fait, ce n'était pas réellement une meute, du moins une vraie. C'était plutôt un ramassis de Wynmeri, qui n'avaient nulle part où allés. À la base, il avait ouvert sa maison à Russ, qui s'était montré un allier très précieux face à son délicat problème du mémoire. Jusque tout récemment, il avait appris qu'il était doté d'un pouvoir particulier, celui de renaître de ses cendres, mais il avait eu un petit problème durant le processus, il avait perdu une très grande partie de son ancienne vie. Même s'il avait retrouvé sa femme et sa fille, beaucoup trop de temps c'était écoulé depuis la dernière fois et la femme, qu'il avait jadis aimée n'était plus l'ombre d'elle-même. En fait, le Wynmeris, avait eu tellement peur de la réaction de cette femme qui était devenue sa femme, qu'il n'avait même pas osé l'approcher et la fuyait maintenant comme la peste.

Sa fille par contre, avait vieilli dans l'ombre de sa mère et il avait immédiatement reconnu sa personne en elle. Même s'il n'avait aucun souvenir d'avoir passé du temps avec elle, il avait immédiatement su que c'était elle. Même la gamine, qui n'en était plus vraiment une maintenant, avait ressenti la même chose que lui quand ils s'étaient rencontrés la toute première fois. Le temps qu'ils eussent passé ensemble avaient été merveilleux, mais malheureusement, il avait dû quitter. Pour plusieurs points. Le premier avait été la suspicion que sa femme commençait à ressentir et l'attention un peu plus concentrée de certains Ydgraë sur lui. Il ne ressemblait en rien à un animal normal et même s'il aimait beaucoup sa fille et désirait plus que tour la surveiller, il devait également penser à son monde. Il devait gagner en puissance, redevenir l'homme qu'il était autrefois et peut-être qu'à ce moment-là, il pourra enfin aller voir sa femme sans avoir peur. Intérieurement, il se sent pathétique et l'ambiance froide et glauque de l'endroit ne faisait que renforcer son sentiment d'inconfort.

Methirm secoue la tête, revenant au moment présent. “Tu as entendu les rumeurs ?” Demande une femme à une autre. ‘'Oui... C'est affreux...” Lui répond l'autre femme. “Mais la parole de Phoebe reste toujours aussi impénétrable. “ Essaye de rationaliser l'une des femmes. “J'ai entendu dire que d'autres étaient morts...” Continue la plus jeune. “Il suffit... Tu veux nous apporter des problèmes ?” La coupe la plus vieille. Methrim en profite pour s'approcher du stand de tissu que les deux femmes semblent tenir. Pendant qu'il regarde les tissus, il se dit qu'il serait bien qu'il en ramène pour la maison. Les rideaux commençaient à faire dure et il était sûr avoir entendu quelqu'un en demander. “Excusez-moi mesdames. Combien pour le mètre ?” “Trois Lears et si vous en reprenez quatre mètres je vous le fais à dix Lears au lieu de douze.” Marchande la plus vieille des deux. Methirm hoche la tête, c'était quand même un bon prix, le tissu semblait de bonne qualité “Je suppose qu'il ne reste que quatre mètres de tissu ?” Demande l'homme. La plus jeune des deux rougies face à ses paroles, signe qu'il avait vu juste. “Je vous achèterai ce rouleau complet à une seule condition...” "Laquelle ?” Demande la plus jeune visiblement curieuse.

“Tamaria !” S'exclame la plus vieille. “Il y a longtemps que je ne suis pas venu ici, au rocher du clair de lune et l'impression que quelque chose de grave est arrivé...” Les deux femmes se regardent, de l'incertitude avait remplacé la curiosité dans les yeux de la plus jeune. “Je rajouterai un autre un mètre de tissu, j'aurais également besoin de ses deux couleurs ici en plus de celle-ci.” Continu Methirm pour amadouer les femmes. La plus jeune, clairement sous le totem du lapin, attrape les deux autres tissus et commence à couper deux mètres de chacun pendant que la plus vieille, un totem du lièvre laisse sa langue se dénouer. “On raconte qu'il y aurait eu un procès hier soir. Il y aurait eu plusieurs prisonniers reconnus comme étant des rebelles tuer sous les ordres de la grande reine.” Chuchote la vieille femme. “Qui serait assez stupide pour être rebelle ?” Jette la plus jeune rapidement, pendant qu'elle termine de couper son deuxième mètre de tissu. “Des gens désespérés” Répond simplement Methirm. Du moins c'était son opinion personnelle. Il tire les pierres de Lears de sa poche et paye la femme. Il les salue respectueusement et quitte leur petit stand de tissu.

Pendant qu'il déambule dans le marché, le Wynmeri reste pensif face à la réalité qu'ils vivaient tous en ce moment. Même s'il avait un très grand respect envers la déesse Phoebe et qu'il la priait a tous les jours pour le bien de la meute et de sa fille, il ne comprenait pas encore très bien pourquoi elle avait mis une telle femme au pouvoir. Jamais il n'oserait contester son choix, elle avait ses raisons et avant Ava, il y avait eu d'autres qui avaient fait le mal... Peut-être pas aussi bien que cette femme et sa fille, mais quand même. Peut-être que Phoebe avait eu envie de redresser son peuple ? Peut-être qu'avec le temps, elle avait vu dans les Eversha un relâchement qu'elle n'avait pas apprécié. Avec le temps, le peuple c'était déchiré, presque dévorer entre totems au vu des différences de penser entre les différentes races animales qui avaient eu la misère du monde à vivre ensemble. Peut-être que Phoebe en avait eu assez de toutes ses chicanes inutiles. Maintenant qu'Ava était au pouvoir, Methirm avait quand même l'étrange impression que le peuple changeait. Il se souvenait encore vaguement de l'ancienne Reine, celle qui avait été assassinée de la même main d'Ava. Même si ses souvenirs restent encore très flous sur son passé, il ressent une grande reconnaissance et du respect pour cette femme.

Son regard observe autour de lui. Même si le marché semble fonctionner normalement, il peut sentir la peur de certaine, puante. Il finit par s'arrêter à un autre stand, achetant certains matériels outils pour réparer la maison. La maison n'était plus tout jeune et c'était son devoir, lui le propriétaire de la maison de s'en occuper. “Chéri... Ne fais rien de stupide... S'il te plaît...” Supplie une femme. Pendant que Methirm lève la tête, il peut voir un jeune homme accompagné de sa mère qui avait presque les larmes aux yeux. “Je ne vais certainement pas rester les bras croisés pendant que mes amis meurent...” Grogne l'Eversha. Clairement il était du style fonceur, peut-être de la famille de lupus ? Ou encore à voir sa massive silhouette il était quelque chose de plus impressionnant encore. “Tu risques simplement de te faire tuer...” Murmure la femme aux traits trop délicats au goût du félin. “Écoute ta mère, petit... J'ai horreur de le dire, mais si tu vas faire ce que je pense, tout ce que tu récolteras sera la mort et cela sans le moindre procès.” Déclare Methirm. La femme et le gamin tournent la tête vers lui, un peu surprit, mais le félin peut voir de la reconnaissance dans son regard. “Alors, je fais quoi ? Je serre les dents et je me tais ?” Grogne le gamin. “Comme plusieurs d'entre nous.” Continu Methirm en choisissant plusieurs outils. “Combien ?” Demande-t-il à la femme presque en pleure qui tenaient le stand. “Je ne suis pas un lâche !” déclare le gamin. “Ce n'est pas une question de lâcheté, c'est une question de ne pas être suicidaire et d'avoir un instant de survie. Que feras-tu de toute façon ? Tu iras jusqu'à sa maison ? Tu seras bien rapidement arrêté par ses gardes du corps et probablement tuer sans qu'ils posent de questions.”

Le gamin semble se calmer un instant, réalisant les paroles de son interlocuteur. “N'oublie pas, que même si parfois les choix de Phoebe ça dure à comprendre, qu'il y a toujours une raison. Tu ne voudrais pas non plus laisser ta mère toute seule avec la forge, qui forgerait tous ses outils sinon.” Continu Methirm pour encourager le gamin. En silence, le jeune homme entre finalement dans la maison et peu de temps après, on peut entendre la forge reprendre vie. “Merci... Tenez, c'est offert par la maison.” Souffle la femme. Methirm dépose tout de même quelques pièces sur la table. “Ne vous découragez pas, même si parfois le jugement est dur à avaler, que ferons-nous de plus pour l'instant ? Nous devons être patient et quand le moment sera venu, Phoebe fera son signe, comme elle l'a toujours fait.” Termine Methirm avant de quitter pour terminer ses emplettes et de se mettre en chemin pour rapporter les biens à la meute qui l'attendais dans les Marais Brumeux.


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Jeu 31 Jan 2019, 11:01


Dans l'un des villages qu'héberge le rocher au clair de lune, une jeune eversha blonde aux yeux d'azur allait souvent chercher de l'eau à la rivière. Chaques matins, l'on pouvait voir passer dés l'aube cette beauté douce et le parfum enivrant qui la suivait. Cette jeune fille était admirée de tous, il était impossible pour quiconque de haïr son visage tout comme ses propos malgré le fait qu'elle s'occupait des batard de l'orphelinat. Les autres evershas qui la fréquentaient n'en tenaient pas rigueur. Ils savaient comment elle était et savaient bien que cette jeune femme était tout simplement incapable d'hair qui que ce soit. Une véritable enfant ayant grandie avec sa naiveté, qui pensait que personne ne méritait la haine de quiconque.

Cette femme se nommait An, et elle a longtemps été mon modèle à l'orphelinat. C'était elle qui s'occupait de nous et qui jouais avec nous. Peu importe notre sang ou notre provenance, elle était avec nous, à notre écoute... Et qu'elle était belle. L'on dit souvent que les beaux evershas ne peuvent pas être intelligents... Ou qu'ils sont égoïstes... Eh bien, croyez-moi qu'An vous ferait bien vite oublier ce stéréotype idiot si vous la rencontriez! An était une femme forte et intelligente. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds et malgré sa naïveté a toujours su comment gérer notre groupe d'enfant. Bon, j'admets que nous lui avons joué quelques sales tours... Mais on l'aimait beaucoup, et généralement elle arrivait à retourner nos sales tours contre nous pour nous faire apprendre la leçon. Et qu'elle était drôle... Bien plus que tous les autres evershas qui ont du s'occuper de nous. Elle, elle n'avait pas cet air de dégoût qui venait obscurcir son regard dés qu'elle posait ses yeux sur nous. Elle nous aimait sincérement.
Un véritable don de Phoebe...

Mais aujourd'hui, cela fait quelques heures que je la cherche dans les couloirs de l'orphelinat. Je veux qu'elle vienne nourrir Alexender, cela fait plusieurs jours qu'on essaye de faire en sorte que cette boule de plumes jalouse accepte d'aller sur son épaule. Et après, si ça ne marche pas, on ira jouer ensemble avec les autres enfants.
Oh, d'ailleurs, il faut que je cache la fronde qu'on a fabriquée... Si elle tombe dessus elle va s'inquiéter.

Par contre maintenant, c'est moi qui commence à m'inquiéter... An est toujours la première arrivée et déjà, je vois l'une des gérantes arriver avant elle. Ce n'est pas juste, on n'aura pas le temps de jouer... "Madame?..." dis-je timidement. Cette femme me fait peur, la gérante nous crie sans arrêt dessus et j'ai l'impression qu'elle nous prend pour un troupeau d'animaux sans cervelle. Elle baisse d'ailleurs son regard froid vers moi, me regardant de toute sa hauteur... An, elle, se baisse pour me parler... Je ne l'avais jamais remarqué jusqu'à présent, mais c'est bien moins effrayant. Je ne veux pas lui parler, je veux voir An. Mais je vais devoir quand même, pour voir An.

"Excusez moi madame la gérante... Est-ce que vous savez quand An arrive?"
"Elle ne viendra pas." me répond la femme avec un ton aussi froid et strict que son regard. Je veux partir. Mais An? Ne pas venir? Même quand elle était malade, elle venait nous rendre visite! Elle aurait pu être mourante qu'elle viendrait tout de même! Ce n'est pas normal, et cette réponse ne me suffit pas, même si j'ai très envie de retourner m'enfouir dans mon lit. J'insiste donc "Pourquoi?..." La gérante me fixe d'abord avec un regard froid, fronçant légèrement les sourcils devant mon insistance. Je veux partir. D'habitude, quand j'ai peur, je suis rassurée par la présence d'Alexender sur mon épaule, mais je ne peux pas venir devant elle avec lui... Elle risquerait de s'énerver et de me le prendre.

"Une voisine a vu An en train de vous inculquer des idées haineuses envers l'élue de Phoebe." Mensonges, An priait Phoebe et respectait les décisions de la Déesse Totem... Mais quel rapport avec le fait qu'elle ne viendrait pas? "Elle comptait faire de vous une meute dissidente dont elle aurait été la chef." Qu'est-ce que cette femme raconte?... Est-ce que nous parlons de la même An?... Diriger une meute d'enfants contre une déesse? Comment est-ce qu'un plan aussi stupide aurait pu l'effleurer? Je n'arrive même plus à ouvrir la bouche tellement les questions s'enchaînent. "Et la voisine en question a même interprété des signes de Phoebe la désignant comme une traîtresse."
Des signes?...

Ma bouche était liée, incapable de s'ouvrir.
Cette personne que j'admirait tant était une vile traîtresse qui nous manipulait pour nous diriger contre la déesse elle-même. Moi qui voyais en elle une femme admirable, un modèle, elle n'était qu'un monstre qui se cachait dans un bel écrin doré. Plus tard ce jour-ci, j'ai pu voir cette femme. Ses cheveux dorés étaient traînés dans la boue et son visage couvert de bleus. Elle tourna son regard vers moi, les larmes aux yeux, comme cherchant un support en moi... À quoi s'attendait donc cette traîtresse? Je ne fis que remonter ma capuche avant de fixer avec dégoût ce visage autrefois si pur maintenant enlaidi par la boue. C'est ce que tu mérites, traîtresse. C'est ce que tu mérites pour m'avoir menti... Pour nous avoir tous mentis. C'est ce que tu mérites pour avoir tellement bien réussi à nous berner que nous t'aimions tous.
La femme que j'admirais baissa lentement le regard vers le sol boueux ou elle était traînée, fermant calmement les yeux pour ne plus voir la haine qui était dirigée à son égard. Et la mienne en faisait partie.

Je n'ai jamais autant pleuré que ce soir-là. Jurant que plus jamais je ne me laisserai ainsi berner... Mais malgré ces promesses, je sentais en moi ce vide, cette sensation désagréable d'avoir raté quelque chose... Cet instinct qui vous dit que quelque chose ne va pas... Peut-être que Phoebe s'était trompée?... Non, les divinités ne se trompent pas. Cette femme, avait-elle réussi à tellement me manipuler que j'en venais à remettre en question la parole de Phoebe?... Ou peut-être que c'est la voisine qui s'est trompée?...
Non, non, arrête ça ! Il fallait que je me batte contre cette manipulation. Il fallait que je me rende à l'évidence. An est une traîtresse, et elle m'a bien eue, tellement que même une fois sa culpabilité prouvée je continue d'en douter.

Ce soir-là, je fus réveillée par les rires de la voisine et de ses amies. Il faut dire qu'après les événements, j'avais le sommeil encore plus léger que d'habitude. Je me suis donc approchée de la fenêtre de ma chambre pour regarder, n'arrivant plus à trouver le sommeil. J'avais une vue imprenable sur la cour des voisins où la voisine et ses amies discutaient tranquillement à la lueur d'une bougie. C'était une femme très religieuse, pas étonnant qu'elle ait été capable de lire les signes qui indiquaient la trahison... Elle était aussi réputée pour être jalouse et un tantinet narcissique, mais bon, elle participait activement à la vie de la meute alors on pardonnait rapidement ses demandes d'attention... Et qu'est-ce qu'elle était belle elle aussi. Tellement belle qu'elle était admirée par les membres de la meute presque autant que An...
Presque autant que An...

Ce déclic, cette petite étincelle de doute était loin d'être une véritable preuve. Mais c'est tout ce qu'il me fallait pour pardonner An. Je me mis à courir hors de l'orphelinat vers l'endroit où j'avais vu An pour la dernière fois. Trébuchant à plusieurs reprises dans la boue où ses beaux cheveux blonds avaient été traînés. J'aurais voulu m'excuser... M'excuser de ne pas avoir cru en elle... De ne pas l'avoir soutenue alors qu'elle en aurait eu besoin... J'ai finalement trébuché une fois de trop, et suis restée à genoux dans la boue à penser. Elle avait déjà été emmenée loin depuis bien longtemps... Peut-être même qu'elle avait déjà été exécutée...
An... Pauvre An, elle était trop parfaite.
An était plus fidèle à la reine que nous tous. An n'aurait jamais mis en place un plan aussi idiot. An n'aurait jamais voulu nous mettre en danger, ni diriger quoi que ce soit. Phoebe ne se trompe jamais, Phoebe n'a jamais tort... Mais même la parole divine peut être sabotée par son interprète jalouse.

Sous ma colére, j'en voulais à tout... Et à tous.
J'en voulais à cette élue et à sa loi qui condamne aveuglément au moindre doute... J'en voulais aux evershas qui sur de simples rumeurs de trahison ont laissé tomber une femme qu'ils aimaient...
Et j'en voulais aux gens comme moi, à ceux à qui il a suffit de parler de Phoebe pour que de simples paroles d'événements sans témoins deviennent des preuves inébranlables.

Maintenant, je ne saurai jamais la vérité. Je ne peux plus demander à An sa version de l'histoire et me retrouve donc bloquée par l'incertitude. Tout ça parce que je n'ai pas su écouter, guidée par une colère qui n'était basée que sur les paroles d'une femme qui disait parler au nom de Phoebe.
C'est peut-être naif de ma part mais plus jamais...
Plus jamais je ne me laisserai être manipulée.

Mots : 1650
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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

~ Ombre ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Ven 01 Fév 2019, 17:51


Alahna n’était vraiment pas à son aise en déambulant dans les rues. Tête baissée, elle marcha rapidement en essayant de ne pas se cogner à un Eversha colérique. La jeune femme était si timide qu’elle en devenait presque invisible et devait se tordre pour ne pas bousculer les gens. Alahna détestait les foules, plus encore lorsque celles-ci émettaient des inquiétudes. L’Eversha mouflette aurait bien voulu faire la sourde d’oreille, mais elle n’avait pas cette capacité. On discutait ci et là, on s’inquiétait et le stress d’Alahna ne faisait qu’augmenter à mesure de sa progression. La reine des Eversha n’était apparemment pas une tendre femme et la moindre rébellion était sévèrement punie, pour ne pas dire mortellement. La jeune femme avait peur car elle ne se sentait pas une Eversha complète et craignait de subir le courroux de la reine à cause d’une maladresse ou d’une incompréhension.

La jeune femme s’était réveillée un jour tel qu’elle était, adulte et sans repère. Elle cherchait depuis à comprendre un peu mieux sa race, chose peu évidente. Aussi, elle avait pris le chemin un temple de l’Æther Phoebe, sa déesse protectrice désormais. Elle souhaitait ressentir ce que les membres de races ressentaient face à ses divinités. Elle ne s’attendait cependant pas y voir tant de monde, ni à y ressentir tant de craindre. Si la déesse avait élu le Reine, pourquoi tant d’inquiétude ? La foi semblait manquait à certain. Alahna glissa entre quelques Eversha un brin encombrant qui discutaient sans avancer pour se faire une place devant le temple. Elle souhaitait recevoir la foi de Phoebe, à défaut d’avoir un passé, se dire enfant de Phoebe simplifiait bien les choses. Elle avait ainsi une mère que nul ne démentirait.

Lorsqu’elle fut devant la bâtisse, elle leva la tête. Lentement. Puis observa le toit. Longuement. Elle grimaça en constatant qu’il n’y avait pas de cheminée pour pénétrer à l’intérieur. Il y avait une porte. Grande et immense, comme seul passage visible. Cela n’arrangeait pas les affaires de l’Eversha qui ne savait toujours pas comment faire pour entrer dans un lieu normalement. Une malédiction dont elle ne connaissait pas les raisons. Elle soupira doucement, puis, entrepris de faire le tour pour chercher un autre point d’entrer. Il lui fallait escalader le toit, elle n’avait le choix en espérant trouver une cheminée, même étroite pour découvrir l’intérieur du temple. Alahna attrapa une pierre, puis une seconde, en fit tomber quelques-unes maladroitement. Elle n’était pas encore experte dans l’escalade et ce n’était pas encore maintenant qu’elle progresserait dans ce domaine. Une violente main l’agrippa fermement et mit fin à son ascension en la jetant vers le sol sans même le moindre avertissement préalable. Sonnée, elle eut du mal à remettre de l’ordre dans les mots qui raisonnaient autour d’elle. Elle voyait des doigts pointés dans sa direction, l’air menaçant.

« Elle a souillé la demeure de Phoebe ! Je l’ai vu.
Hein ? Non, j’ai juste marché dessus
Elle avoue son crime en plus ! Se mettre au-dessus de Phoebe, c’est la défier. Et la défier, c’est défier notre Reine.
Non, je… je ne savais pas passer par la porte
Ben tiens »

La jeune femme eut bon répéter la même chose, elle resta incomprise et se retrouva embarquer sous haute protection comme une menace. Elle si fragile et si timide ! Elle pleura tout le long du trajet, sans même chercher à se débattre ou échapper à ses geôliers. Lorsque ceux-ci arrivèrent dans ce qui semblait une prison fraichement aménager. Ils la lancèrent avec violence à travers la porte. Un geste qui se voulait probablement habituel pour traiter des gens accuser de mettre à mal le règne de la Reine Elue. Sauf que la mouffette ne s’étala pas à travers le couloir, mais sembla rebondir sur une paroi invisible pour retomber aux pieds de ses deux geôliers qui écarquillèrent les yeux, surpris.  Ils retentèrent l’expérience, sans plus de succès.

« Mince, elle ne franchit vraiment pas les portes ! Dû finalement admettre l’un deux.
Je suis une enfant de Phoebe, je respecte la Déesse et ses choix.
Ce n’est pas une raison pour gravir Son temple !
La Déesse ne me laisse pas le choix, elle ne m’a pas donné la capacité.» Couina-t-elle en espérant éviter le courroux des Evershas.

Les deux hommes se regardèrent un instant, hésitant sur la manière de traiter ce cas étonnant. Les ordres étaient aussi clairs qu’ils étaient simples, les rebellions devaient être étouffées dans l’œuf. Mais s’agissait-il bien d’une rébellion dans ce cas-ci ? Phénomène intriguant. Mais une nuit au cachot lui apprendrait les bonnes manières à avoir envers la Grande Déesse Phoebe. Du moins, c’était l’argument premier qu’ils lui avancèrent. L’odeur nauséabonde qu’elle dégageait depuis peu servirait à torturer les véritables rebelles qui grognaient derrière leur barreau. Aussi, ils firent passer la jeune femme par la cheminée du bâtiment. L’Eversha mouffette pleura toute la nuit de son emprisonnement, sa pestilentielle angoisse envahissant toute la bâtisse et incommodant tous les prisonniers.

Alahna ne fut libérée que quelques jours plus tard, ses geôliers l’informant toute fois que sa libération n’était due car son crime mineur. Ils avaient bien d’autre chat à fouetter, au sens propre du terme, et si chaque acte méritait d’être puni, tous ne finissaient pas par la peine de mort. Il fallait toutefois noter que les punitions étaient rares, bien souvent les signes de Phoebe ne trompaient pas la parole des autres.  Et les traîtres et rebelles recevaient la peine de mort. Alahna déglutit, ravi d’apprendre que les signes interprété de la Grande Déesse étaient allé en sa faveur. Après, peut-être était-ce bien la déesse qui lui avait rendu incapable de pénétrer dans des lieux autrement que par la cheminée. Elle ignorait toutefois que son délateur, lui, n'eut pas la préférence de la Déesse. Accusé d'avoir porté des accusations mensongères à plusieurs reprises pour sauver les apparences, il avait été jugé pour rébellion tôt au matin.

La mouffette s’empressa de retourner au temple et de s’agenouiller devant lui pour faire pardonner sa maladresse et montrer sa foi envers Elle. Plus jamais, elle ne grimperait sur un lieu sacré. Elle pria également pour la Reine Ava, espérant que tous les rebelles à son règne finiraient par tomber. Alahna espérait qu’ainsi l’élu Phoebe retrouverait de la quiétude dans son règne et que l’atmosphère serait plus apaisante.

1060 mots



[Evénement] La Mère et la Fille CLDAsI2

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Sam 02 Fév 2019, 16:22



« Mais bon sang, où étais-tu passé ?!» Itak parla beaucoup trop fort. Cela faisait dix ans qu'il cherchait son grand-frère. Par une chance inouïe, il venait enfin de le retrouver et voilà que Jiang-Li semblait prendre la chose à la légère, comme si de rien n'était. Le jeune brun ne cilla pas. Il avait apprit à dissimuler la moindre de ses émotions, question de survie vu les monstres qu'il avait eu comme maîtres. En réalité cela faisait déjà quelques années qu'il avait retrouvé une liberté conditionnelle et qu'il se savait être recherché par son frangin. Il avait fait le mort, ne s'estimant pas encore près pour lui faire face avec un sourire affable et naturel sans laisser paraître ses cicatrices. Si Itak apprenait que son frère avait vécu comme esclave et que c'était pour cela qu'il n'avait pas pu le joindre, cela lui ferait un choc nerveux beaucoup trop grand, sans parler de lui dévoiler les détails macabres de sa captivité. Une partie de lui l'aimait trop pour le laisser souffrir par sa faute. L'ancien captif avait donc attendu que ses plaies guérissent avant de reprendre contact. Il articula doucement, prévoyant déjà la fin de leur conversation. C'était lui qui orienterait le dialogue. Il s'était déjà préparé à mentir, maintes et maintes fois. Reculer était impossible.«J'ai une vie bien remplie, petit  frère. Je n'ai pas reçu les lettres dont tu parles. Je pensais te retrouver au Rocher. Tu sais, parmi les nôtres, que tu renies.» Une accusation à peine cachée perla dans ses mots. Itak lui avait raconté ses aventures, ses petits rêves, son indignation devant la tyrannie. Jiang-Li avait d'autres opinions. D'habitude, il aurait évité de brusquer son frère, mais aujourd'hui, ce n'était pas commun. Aujourd'hui, il fallait faire en sorte qu'Itak arrête de le chercher partout et qu'il ne revienne plus jamais ici. Il fallait faire en sorte d'être détesté et haï par son cadet. Le blond s'indigna. «Tu n'est pas sé-» ; «Ce que tu viens de me dire est sacrilège. Je me sens aussi éloigné que toi de notre peuple. Après ce qu'il s'est passé à VasteSylve... Bref. Nous ne sommes pas les seuls traumatisés. Mais ce n'est pas pour autant que je vais renier cette Reine. Phoebe l'a choisi pour une raison qui nous échappe et ne nous appartient pas et je suis certain qu'Ava œuvre à remettre debout les Evershas et à en faire une nation puissante et respectée, tu sais... Un peu tout ce qui nous manquait avant. Un tel changement, cela ne se fait pas dans la joie et la bonne humeur surtout dans une nation aussi désunie et disparate que la nôtre. Je viendrai presque à louer la fermeté et l'intelligence dont le gouvernement fait preuve, c'est impressionnant, d'instiller autant de peur dans autant de Totems.» Le jeune homme haussa vaguement les épaules. Il en avait vu des horreurs, bien pire que la régression actuelle. Il avait vécu esclave chez le Suprême de l'Au-Delà, qui était lui aussi un grand dictateur de ce temps et dont le fanatisme n'avait pas de limite ; avant d'être vendu à un Alfar particulièrement cruel. Plus rien ne le choquait vraiment et la naïveté éternelle de son jeune frère l'agaçait. La tension montait. Il y avait une grande part de vérité dans ses paroles, c'était ainsi que l'on mentait le mieux. «Bref. Je préfère mourir plutôt que lui mettre un bâton dans les roues. Peut-être que je vivrais assez pour voir de mes propres yeux ce qu'elle souhaite construire. Quand j'habitais encore parmi eux, je rêvais souvent d'appartenir à un pays avancé et respecté. Mais nous étions au milieu des sauvages incultes.» Jiang-Li plissa les yeux, hautain. Ses manières étaient infiniment plus délicates que celle de son cadet. «Tu m'en veux alors ?» murmura Itak, décontenancé par la tournure que prenait leur conversation. Un malaise constant l'envahit. Il n'aurait pas dû parler de ses activités, mais enfin, il était si fier d'avoir trouvé une place pour lui dans ce monde. «Je ne t'en veux pas pour vouloir rejoindre cet Empire soit disant merveilleux. Le massacre de VasteSylve en aurait dégoûté plus d'un et nous avons tout deux plus aucune attache avec les Evershas.» Ils se trouvaient à des milliers de kilomètres du Rocher au clair de lune, dans une maison habitée par Jiang-Li, qui appartenait à Léto. Le brun retint un soupir. Il était heureux de revoir son cadet, heureux de voir qu'il se démerdait tout seul pour vivre convenablement de surcroit, mais il ne pouvait pas le montrer sinon Itak ne lui lâcherait plus jamais la grappe, trop content de l'avoir retrouvé après une décennie de silence. Au bout d'un temps indéfini, il apprendrait la sombre histoire que le brun avait subit et en souffrirait énormément, jusqu'à mourir de remords pour ne pas avoir sû le protéger. Jiang-Li regarda par la fenêtre, se concentrant sur ce qu'il convenait de dire pour mettre un terme à cette relation bien trop dangereuse. Ce n'était pas difficile car il respectait profondément Ava et ne voulait pas en entendre du mal dans sa propre maison. Malgré tout quelque chose en lui se brisa lorsqu'il prononça ces mots d'un ton glacial : «Mais je t'en prie, ne viens pas pleurnicher dans mes bras au sujet de notre passé. J'ai changé, Itak. Si tu recommences à me parler de tes simagrées, je te dénoncerai. Un vrai traître, de la tête aux pieds. Alors, on verra si tes fabuleux Chevaliers d'Hébé arriveront à te protéger.» Jiang-Li se mordit la lèvre. Il avait été trop sévère, trop froid... Trop tard maintenant. Décontenancé, Itak fixa son frère sans rien dire, en se demandant ce qu'on lui avait fait pour qu'il change à ce point. Jiang-Li avait toujours était empli de mépris mais il avait gardé le souvenir d'un lien spécial qui dépassait tout entendement. La colère et les larmes se mirent à briller dans ses yeux ambrés. «Je ne te reconnais pas. Tu n'es pas mon frère, pas celui que je connais.» Personne ne savait qu'il avait rejoint l'Ordre d'Hébé. Il avait voulu l'expliquer à Jiang-Li en attendant en retour de la fierté et de l'aide. «Lui m'aurait soutenu au lieu de me cracher dessus. Et surtout, surtout, il ne m'aurait jamais menacé de briser notre lien de sang.»

Le Chevalier porta la main au fourreau de son épée, un réflexe contre la peur et l'incompréhension brutale qui tournoyaient en lui, ce à quoi Jiang-Li répondit par un feulement, se sentant subitement agressé. Il jouait le jeu, sachant pertinemment qu'ils allaient se battre. Itak était un guerrier qui prenait le soin de régler tout ses différents par les armes. Il ferait semblant d'être énervé lui aussi, donnerait quelques coups et se laisserait battre. Tout ceci lui sembla irréel. Allaient-il vraiment le faire ? Se trahir ? Briser le dernier bout de la famille Akai ? Comme à VasteSylve, quand ils s'étaient tous entretués. L'atmosphère était lourde. Ils étaient devenus une menace mutuelle, l'un avec son épée, l'autre avec sa langue. Le lynx grondait en eux deux.





Jiang-Li souriait étrangement, malgré la douleur. Il allait mourir.... Peut-être. Il baignait dans son sang, allongé contre le sol. Mais il avait fait ce qu'il fallait faire : se séparer de son frère. Itak était parti et ne reviendra plus. Ses bourreaux ne devaient jamais savoir qu'il avait un frère. Son passé était trop dangereux et encombrant pour Itak, qui devait apprendre à se débrouiller seul et sans attache autre que celle de l'Ordre. Comme l'avait si bien remarqué le blond, il n'était plus celui qu'il avait été. Le lien devait être brisé.


1358 mots -
Itak est un traître :D J-L est pour Ava à fond (mais euh bon il est presque mort là donc osef)


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Mar 12 Fév 2019, 02:00


C’était une salle monumentale, comme Helly n’en avait encore jamais vu. Les nombreuses colonnes qui soutenaient l’immense dôme s’alignaient sans fin, disparaissant par intermittence derrière de hautes étagères chargées de parchemins et de vieux livres. Peu d’Evershas avaient l’honneur de fouler ce lieu chargé d’histoire et les rares âmes vivantes qui semblaient hanter ses murs paraissaient bien trop affairées à leurs tâches pour ne serait-ce qu’accorder la moindre attention à la présence de la jeune femme. Elle venait de fouler le seuil de cette prestigieuse enceinte avec une certaine retenue, consciente du privilège qu’on lui avait accordé en lui octroyant une humble mission.
Après une brève hésitation, sa silhouette s’était avancée avec une certaine fébrilité dans l’allée de bureaux, jusqu’à atteindre celui qui était chargé d’innombrables piles de feuilles. Pas un regard ne s’était levé vers elle, l’obligeant à détailler du coin de l’oeil ces étranges commis noyés sous la paperasse. Les traits tirés de ces fantômes au regard fatigué ne faisait que démontrer l’implication de ces petites mains, dans ce vaste système dont on lui avait vanté les mérites. Se mettre au service de Phoebe autrement que par les armes s’était imposé comme un besoin, un nouveau souffle dont Helly s’était saisi dès qu’on lui en avait donné l’opportunité. C’était une tâche administrative ingrate mais qui avait du sens si elle voulait comprendre les rouages de ce qu'il se passait à l’extérieur. Depuis peu, les choses semblaient avoir perdu du sens aux yeux d’Helly. Elle ne se retrouvait plus vraiment, errant hagarde parmi les siens et les passerelles de Dhitys. Elle avait cru se perdre avant de rencontrer Hafyla, une eversha léopard au service des Layfrea. Cette jeune femme oeuvrait pour Phoebe au travers de la justice, aidant certains membres de cette honorable lignée à faire respecter la voix de celle-ci. Cela avait brusquement plu à Helly, qui s’était empressée d’accepter l’offre de cette nouvelle amie.


Des pas raisonnèrent brusquement, tirant Helly de ses rêveries.Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis sa prise de poste. Elle avait relevé son nez des piles de feuilles, sans même redresser totalement sa posture. Entre ses mèches de cheveux cendrés, ses doigts tachés d’encre noire s’étaient figés dans le contour du mot écrit en Grimwyn.
La silhouette qui s’avançait à présent dans la grande allée d’étagères, accaparait maintenant toute son attention et celle de ses congénères. Cette présence, toute aussi inattendue que surprenante, semblait avoir suspendu chacun dans sa tâche, obligeant Helly à balayer les visages blafards de ses voisins.
L’homme qui se frayait un passage parmi les bureaux n’était pas un illustre inconnu. Gamaliel était un juge respecté et craint par beaucoup. On disait de cet augure bien des choses mais personne ne s’était jusqu’ici risqué à les vérifier en s’adressant directement à lui. Il n’était plus tout jeune et certains avaient de nombreuses explications concernant le fait qu’il n’avait jamais pu se hisser au rang de Totem. C’était des commérages dont Helly ne se préoccupait guère. Il était pieux et sa foi envers Phoebe était suffisamment éloquente pour que la jeune femme lui accorde toute sa confiance sans se poser de question.

La tête penchée sur un côté, Helly s’étonna de le voir poursuivre sa course en passant devant chaque bureau occupé. Il ne semblait plus vouloir s’arrêter, jusqu’à ce qu’il atteigne le sien, obligeant la frêle silhouette d’Helly à se redresser complètement face à lui. Dans un profond doute, quant aux raisons qui avait poussé cet homme à venir à sa rencontre, la jeune femme se renfrogna en serrant la plume dans la paume de sa main.

« Hellë Altariel … » l'interpella t-il avec insistance, « Hafyla a lourdement plaidé ta cause en insistant tous les jours pour te voir intégrer ces nouvelles fonctions. Être juge est une noble tâche, mais elle ne se fait pas en un jour …» souffla Gamaliel tout en saisissant la feuille sur laquelle elle était en train de travailler.

Avec précaution, il tira sur le parchemin et plaça la feuille à plat sur sa paume.
Son regard sombre parcourut l’ensemble des retranscriptions de jugements avant de retrouver les prunelles bleutées de son interlocutrice.

« Ton Grimwyn est correct. Comment trouves-tu tes nouvelles tâches ? Les comprends-tu ? »

Helly se laissa lentement tomber sur le dossier de sa chaise. Son regard se voulait fuyant, pourtant elle ne comptait pas se dérober à la question. Après une longue introspection, elle releva ses yeux vers Gamaliel pour lui répondre en toute honnêteté.

« Je comprends … Je comprends l’importance de retranscrire les lois des evershas. De s’assurer que les nouvelles lois soient correctement écrites et qu’elles soient diffusées et appliquée dans chaque village. C’est une humble mission que de diffuser la voix d’Ava, mais ô combien fastidieuse.»

Gamaliel ramena son poing vers ses lèvres pincées. Son rire s’étouffa à peine avant qu’il ne reprenne en posant le bout de son fessier sur le bureau d’Helly.

« Oui, beaucoup trouvent la retranscription des lois et des jugements particulièrement redondante, mais tu apprendras beaucoup en le faisant. Certains pensent qu’être juge ce n’est que rendre la justice, mais tu verras que c’est parfois beaucoup bien plus compliqué que cela » avoua t-il à demi-mot, tout en reportant son attention sur une pile de feuilles.  « Beaucoup ne comprennent pas que nos lois peuvent changer, ils n’ont pas le temps de les assimiler et il est parfois difficile de faire changer les vieilles croyances … Puis d’autres y trouvent leur compte … Nous recevons de plus en plus de lettres … Qu’en penses-tu? »

Helly haussa un sourcil tout en quittant le visage de son interlocuteur. Son regard s’était naturellement porté sur la pile de feuilles devant Gamaliel, lui faisant alors redouter une réponse honnête. Sa nervosité se retranscrivait dans les pressions qu’elle exerçait sur la plume dans sa paume. Celle-ci craqua subitement sous le regard intrigué de l’augure qui croisa ses bras dans une posture insistante pour la décider à parler.
Mal à l’aise, Helly soupira. Son regard se porta sur les autres qui depuis longtemps étaient retournés à leurs tâches, avant qu’elle ne se décide à se plier à l’exercice.

« Il faut se méfier de la délation … Beaucoup en profitent pour régler de vieilles querelles. Il est important de s’assurer que la loi de Pheobe, d’Ava.. » rectifia t-elle « ...Est justement appliquée et respectée. »

Gamaliel, se recula légèrement dans un léger sourire. Sa silhouette glissa du bureau pour se placer devant la jeune femme. Les mains derrière le dos, il l’observait à présent d’une façon bien indéchiffrable qui finit par embarrasser Helly.

« Hellë, voudrais-tu voir par toi-même comment nous appliquons la justice d’Ava ? L’augure Zuriel doit se rendre à Himroc. C’est un juge extrêmement dur, peu d’assistants ne restent à ses côtés plus d’un mois, mais peut-être pourras-tu apprendre de lui … »

La jeune femme avait baissé ses yeux. Elle connaissait de réputation l’augure et Hafyla l’avait mise en garde contre ses irrévérencieuses manières et son sens déplorable de la justice. Zuriel était un être arrogant dont la seule ambition était de pouvoir jouir des nombreux avantages de son statut de juge. Il était le parfait opposé de Gamaliel, la parfaite incarnation de tout ce que Helly détestait. Travailler pour cet homme était une folie, mais derrière tout cela Helly ne pouvait s’empêcher d’y voir un moyen de faire ses preuves. Si Gamaliel pensait qu’elle pouvait apprendre de cet homme, alors elle s’efforcerait à y trouver un enseignement.

Avec gratitude, la jeune femme s’inclina.

« J’accepte. Je ne suis jamais allée à Himroc, je suis sûre que j’apprendrai beaucoup. Je vous remercie de me faire confiance. »
« Je vais informer Zuriel de cette décision. Il cherchait quelqu’un pour l’accompagner, je doute qu’il s’offusque qu’une charmante jeune femme se joigne à lui » se contenta de commenter Gamaliel dans un sourire.

Il fit volte-face pour prendre congé, mais s’arrêta avant d’emboiter le pas.

« Cela sera très instructif … »

Sans un mot de plus, ni même une explication, l’augure quitta la salle des archives.
Helly était restée pétrifiée. Elle observait maintenant ses mains tachées d’encre, s’interrogeant sur les intentions du juge Gamaliel. Elle avait accepté mais elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine appréhension. Beaucoup attendaient d’elle à présent. Elle était mise à l’épreuve et il ne tenait plus qu’à elle de réussir ou d’échouer.

1389 mots
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Lun 18 Fév 2019, 17:10

« Anwen, tu as terminé avec Inès ? » - « Oui j’ai terminé, je lui ai appliqué des soins sur son avant-bras. » Depuis que j’avais réussi à porter secours aux enfants attaqués par une meute de loup, le village me demandait sans cesse de l’aide. Il était vraiment que j’étais une experte dans les soins, que c’était aussi mon métier depuis toujours. Donc, cela me faisait plaisir de porter main forte à la communauté, en tant qu’infirmière. C’était ainsi que je leur donnais une contrepartie, après des mois d’aide et de soutien. Maintenant que j’avais retrouvé la mémoire, j’essayais de m’adapter à ce nouvel environnement, aux habitants et à cette ambiance plus que froide. J’avais très envie compris que la Reine Ava imposait une dictature puissante et immense sur l’ensemble de la population des Evershas. Personne ne disait rien, mais cela ne me surprenait pas plus que cela. Tout le monde voulait vivre, tout le monde avait peur d’en parler, peur de se faire attraper par les espions. La Reine Ava possédait un vaste réseau d’espions, et ils pouvaient connaître toutes nos conversations, même les plus intimes. Je n’osais même plus parler le soir, après mon travail, je n’avais aucune envie de parler à qui que ce soit. La seule chose que je faisais après les soins, j’allais prier la Déesse pour lui parler de tout et de rien. Je pouvais rester plusieurs heures assises devant l’autel, avec de l’encens autour de moi.

Mais aujourd’hui allait être longue, car plusieurs personnes avaient été blessées lors d’une grande chasse contre des sangliers. Les sangliers étaient assez dangereux en meute, il fallait faire attention aux défenses, mais aussi à leur force puissante. Nous avions récupéré quelques hommes avec des blessures assez profondes, des côtes cassées, et de déchirement de peaux. Il fallait que je me dépêche avant que cela ne s’infecte. Donc, je devais un peu les paralyser, les endormir pour enlever la peau sale, et nettoyer toutes les blessures. Cela allait me prendre beaucoup de temps, de patience, mais aussi du silence dans la grande tente. Je m’occupais du premier homme, nommé Sandros, un Evergrim au totem du loup. « Que s’est-il passé, Sandros ? » - « Je me suis fait surprendre par une attaque surprise des sangliers. Ils m’ont foncé dessus sans crier gare. Je n’ai pas eu le temps de me transformer. Je viens seulement de réaliser mes premières transformations. » - « Oui je comprends. Je bois cela. Cette infusion va te détendre, te reposer aussi, tu ne sentiras plus les douleurs de ton corps. Je vais prendre soin de toi. » - « Comment veux-tu me détendre ? Je ne supporte plus cette pression, cette vie avec cette Reine sauvage qui nous mène à la mort… » Mon visage se crispa soudainement. Je ne lui avais pas encore donné le tranquillisant. Je devais le faire taire pour éviter des problèmes, surtout lui pour qu’il n’en ait pas. « Je t’en supplie, tais-toi ! Tu dois arrêter de dire cela ! Sinon, tu vas avoir des problèmes avec les corps de la royauté. » Je jetais un coup d’œil une des Anciennes qui m’avait suivi depuis mon arrivée. La vieille dame regarda dehors pour vérifier l’agitation.

Puis, elle me laissa un regard en me disant que je devais faire quelque chose pour le faire taire, sinon nous aurions plus que des problèmes. L’homme continua de parler à haute voix, comme s’il voulait que tout le monde le sache de son opinion. « Cette satané de Reine … Elle nous apporte que malheur, et solitude. A cause d’elle, beaucoup de liens se sont brisés entre plusieurs meutes. Nous vivons sous la peur de mourir chaque jour pour un rien, pour une broutille. Et je ne veux pas mourir… » - « Si tu ne veux pas mourir, je te conseille d’arrêter de crier aussi fort. Quelqu’un pourrait t’entendre et venir te prendre d’un moment à l’autre. Alors, je t’en supplie taisez-vous ! » L’homme allait répliquer encore une fois et par peur qu’un espion nous entende, je décidais lui enfoncer dans la bouche un bout de tissu que je venais de créer de toute pièce. Je l’enfonçais bien profondément dans la gorge pour qu’il ne puisse plus émettre de son. Je regardais autour de moi, en croisant les doigts que personne ne l’avait entendu dire toutes ces phrases. Rien que de penser à cela, j’avais les mains qui tremblaient fortement. Je me les pressais l’une contre l’autre pour essayer de les calmer, mais rien ne semblait les calmer. Je ne voulais pas mourir, je ne voulais pas faire tuer. Je repris mes esprits avec une certaine lenteur, car je vérifiais que personne n’allait venir pour être jugée de comploter contre la Reine.

Je comprenais parfaitement que la situation était complexe et dangereuse pour tout le monde, aujourd’hui. La tension était palpable au quotidien. L’idée de me faire arrêter traversait mon esprit tous les jours et parfois, j’avais l’impression qu’on me suivait le moindre fait et geste. Chaque jour, nous pouvions voir certains Evershas disparaître sous nos yeux ou bien de ne plus les voir du jour au lendemain. Je vivais dans la peur de disparaître à mon tour. Alors, toutes les nuits, je venais prier la Déesse Phoebe pour rester vivante. Cela faisait plusieurs jours, voire semaine que je n’avais pas dormi. Je tenais sur les nerfs, je tenais pour survivre à cette tension. Cependant, je savais bien que je ne pourrais pas tenir encore bien longtemps. Je revins au présent afin de prodiguer les soins sur ces hommes. Je terminais de nettoyer les plaies, de recouvrir de tissu l’ensemble du corps. L’homme semblait se calmer depuis que je lui avais enfoncé du tissu dans la gorge. Cependant, je devais rester sur mes gardes, car cet homme pouvait être mauvais pour l’ensemble de la communauté. La vieille dame soigna d’autres personnes pendant ce temps, mais elle continua de regarder dehors. « Vous savez très bien comme moi, que cette tension ne va pas rester éternellement. Un incident se déclara bien un jour. Je n’ai pas peur de mourir, car je veux que mon peuple vive heureux et sans avoir peur de parler de tout et de rien. » Je serrais le poing, car je ne voulais pas entendre un mot de plus venant de cet autre homme.

A son tour, je lui enfonçais profondément du tissu dans la bouche. Ils ne devaient plus parler, plus rien et à jamais. Alors que j’avais terminé de tous les soigner, je décidais de faire un tour à l’autel de la Déesse pour essayer de me détendre. Ce n’était pas chose facile, car j’avais entendu tellement de choses sur la reine Ava et des envies que tout cela s’arrête. J’avais tellement envie de me creuser un trou pour disparaître ou bien fuir le territoire pour ne plus avoir de problèmes. Mais je savais trop bien que la Reine Ava pourrait essayer de nous retrouver pour nous tuer, pour éviter les fuites d’informations. Je me concentrais sur la prière du soir, pour savoir ce que je devais dire Phoebe. Je lui racontais absolument tout de ma journée et des hommes rebelles. Qu’est que je devais faire pour eux ? Je restais dans le silence et assise pendant des heures jusqu’à que je m’endorme à cause de l’encens dans la salle. Je m’endormis à même le sol, roulé en boule en respirant l’encens si doux. J’étais bien à ce moment présent. Je n’avais plus de pensées, je ne pensais à plus rien. Je me laissais aller…

Puis, les rayons du soleil me réveillèrent subitement en comprenant que j’étais au retard à la tente de soin. Je me dépêchais d’y aller pour vérifier les blessures des hommes, sans que je fasse une toilette. J’entrais dans la tente avec rapidité et je ne vis personne. La vieille dame, l’Ancienne, nettoya le sol avec de l’eau de clair. Je la regardais droit dans les yeux et elle me fit de la tête qu’ils étaient partis, emmener subitement durant la nuit. Je m’écroulais au sol, avec un trou dans mon cœur. J’avais essayé de les retenir, de les faire taire … Mais mes actions n’avaient servi à rien malheureusement. Je n'étais pas assez haute dans la hiérarchie pour avoir une quelconque pouvoir sur le peuple et sur les autres. Je restais par terre pendant une bonne dizaine de minutes avant de reprendre mes esprits et repartir au travail en silence, que ce soit autour de moi ou bien dans ma tête.
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Sam 02 Mar 2019, 21:58

Dario1368 mots
La Mère et la Fille
- ધૂમ્રપાન બંધ કરો. (-Arrête de fumer.)

Dario souffla longuement, libérant ses poumons d’un filet blanc et volatile qui disparut bientôt dans le bleu du ciel. Il tapota du bout du doigt sur la cigarette qu’il s’était confectionnée pour faire tomber la cendre dans l’herbe. Il était temps qu’il investisse dans une pipe, ou quelque chose du genre. Ce serait plus pratique. Pas besoin de chercher un contenant à tout bout de champ. Et ça aurait meilleur goût. Parfois, les feuilles ou autres surfaces planes et combustibles qu’il utilisait donnaient un goût acide franchement dégueulasse au tout. Parfois, il oubliait de quoi il s’agissait et il se refaisait avoir. Alors il s’efforçait de tout consommer – car il avait pour principe de toujours terminer ce qu’il avait commencé, question de fierté –, non pas sans une grimace de dégoût, accompagnée de légères quintes, voire d’un crachat. Aujourd’hui, il fallait croire qu’il avait trouvé le bon contenant. L’Eversha aspira une nouvelle fois, faisant rougir l’amas de plantes qui raccourcissait à vue d’œil.

પ્રમાણિકપણે, તે તમારા માટે શું કરી શકે છે? (-Franchement, qu’est-ce que ça peut te faire ?)

- અટક, તે બધું છે. (-Arrête, c’est tout.)

Dario expira et écrasa le reste de sa cigarette contre le tronc d’arbre sur lequel il s’appuyait. Il s’agissait pour lui d’un effort assez conséquent que de gaspiller ce qu’il aurait encore pu brûler. Il leva les yeux. Il avait un peu envie qu’elle parte. Il voulait être seul. Elle l’avait rejoint ici sans qu’il n’ait rien demandé. Déjà gonflante d’habitude, Methrya était particulièrement tendue aujourd’hui. Elle n’avait jamais aimé qu’il fume toutes les bêtises qu’il trouvait. Lui, il voyait pas trop ce que ça pouvait lui foutre. Il ne faisait de mal à personne. Il prenait déjà la précaution de s’éloigner un peu de la meute pour ne déranger personne et que personne ne le dérange. Et puis, il n’était même pas son fils. Techniquement, elle n’avait pas à lui trainer dans les pattes pour lui dire ce qu’il devait faire.

- હું તમને રોકવા માંગુ છું. ખરેખર. (-Je veux que tu arrêtes. Vraiment.)

હું ત્યાં શું કર્યું? (-Qu’est-ce que j’ai fait, là ?) Demanda-t-il avec insolence, lui montrant son mégot tordu et ébouriffé, qui ne ressemblait plus à rien. Les restes d’aromates se disloquèrent entre ses doigts. Methrya ne comprenait pas ce qu’il pouvait trouver de bon ou de cool dans ces trucs.

હું ગંભીર છું, ડારિયો. હું તમને વાસ્તવિક માટે રોકવા માંગુ છું. સારા માટે અને હું પણ તમને તે વાળ કાપવા માંગુ છું.
(-Je suis sérieuse, Dario. Je veux que tu arrêtes pour de vrai. Pour de bon. Et je veux que tu me coupes ces cheveux, aussi.)

- તમે અચાનક કેમ મારી સાથે દારૂ પીતા હો? (-Pourquoi tu me soûles avec ça, tout à coup ?) Dario gardait de graves séquelles de la crise d’adolescence. En soi, il y était encore plongé, mais il était tout de même bon de savoir qu’il avait su être pire. La patience était un point sur lequel il tâchait de travailler.

Methrya resta muette face à cette question. Les bras croisés, elle lui lançait un regard noir. Il savait très bien pourquoi. Ses grand yeux sombres étaient brillants, comme si elle était sur le point de pleurer. La vérité c’est qu’elle avait peur. On avait contrôlé la meute voisine la nuit dernière et on craignait que ça soit au tour de la leur dans l’après-midi ou la nuit qui suivrait. Comment avaient-ils été mis au courant, sachant que personne n’était venu leur dire ce qu’il se tramait là-bas ? Ils avaient entendu. Il y avait eu des cris déchirants un peu avant les premières lueurs du jour. Le pouvoir des montagnes du Rocher, disait-on parfois. Leur capacité à renvoyer les échos pouvait s’avérer impressionnante. Elle l’avait particulièrement été la nuit dernière. Les cris avaient même réveillé quelques enfants de la meute et ils n’étaient plus parvenus à fermer l’œil de la nuit, terrorisés. Dario, lui, était un bon dormeur. Il n’aurait pas entendu si sa mère adoptive ne l’avait pas secoué comme un prunier avant de le forcer à se lever. Methrya était une grande peureuse. C’était une Shua du Totem du Moineau. Elle n’avait que les yeux pour la trahir. On pouvait dire qu’elle s’en sortait plutôt bien. Au levé du soleil, Seri, un Faucon d’une trentaine d’années, avait pris son envol pour voir ce qu’il était advenu de la meute voisine. Il n’était pas encore rentré. Techniquement, c’était normal. Il n’était pas parti depuis longtemps. Mais la tension rendait les minutes et les heures longues. Beaucoup craignaient qu’il ne lui soit arrivé quelque chose. Qu’on l’ait repéré puis tué était la hantise de beaucoup : si ce genre de déplacement, poussé par la curiosité et la sécurité était prohibé, on se demandait ce qu’il allait advenir de leur peuple avec Ava. Son règne faisait peur à tout le monde ici. Cependant, on avait aussitôt ployé le genou devant elle. Malgré ses méthodes quelque peu radicales, on considérait que Phoebe avait parlé. On se disait que, bien que ça n’en avait pas l’air du tout, l’arrivée au pouvoir de cette femme était pour leur bien.

-તમે વિચારો છો કે હું અહંકાર માટે ખોટી રીતે જઇ રહ્યો છું કારણ કે હું ધૂમ્રપાન કરું છું અને મારા વાળ માત્ર અડધા કટ છે? (-Tu penses qu’on va me prendre pour un hérétique parce que je fume et que mes cheveux ne sont qu’à moitié coupés ?)

અલબત્ત. અલબત્ત મને લાગે છે. કોણ જાણે છે તે કોણ જાણે છે, તમને કોણ નથી જાણતા? તેઓ સમજવાનો પ્રયત્ન કરતા નથી! તેઓ જે ખોટું છે તે બધું દૂર કરે છે! નીંદણ સાથે એક ક્ષેત્ર જેવું! તેઓ દરેક વસ્તુને કાપી નાખે છે! Sa voix s’était cassée. Methrya éclata en sanglots. તમે પણ સાંભળ્યું! હું નથી ઇચ્છતો કે તેઓ તમને લઈ જાય, તમે સમજો છો? અને પછી શું? કોણ જાણે છે, કદાચ તમે અમને બુલશીટથી જોખમમાં મૂકી રહ્યા છો! શા માટે તમે ક્યારેય બીજા બધાની જેમ શા માટે કરી શકતા નથી? ઓહ? તમે મને વિચાર્યું? કેલ્વિન? તે ફક્ત સાત જ છે, ડારિયો! (-Bien sûr. Bien sûr que je le pense. Qui sait ce qu’ils vont penser, eux qui ne te connaissent pas ? Ils ne cherchent pas à comprendre ! Ils éliminent tout ce qui ne va pas ! Comme un champ avec des mauvaises herbes ! Ils coupent tout ce qui dépasse ! * Tu as bien entendu, toi aussi ! Je ne veux pas qu’ils te prennent, tu comprends ? Et puis quoi après ? Qui sait, peut-être que tu nous mets tous en danger avec tes conneries ! Pourquoi ne peux-tu jamais faire comme tout le monde, à la fin ? Hein ? Tu as pensé à moi ? A Calvin ? Il n’a que sept ans, Dario !)

-હ, ચીસો બંધ કરો. (-Hé, arrête de crier.)

A faire ça, elle n’était pas plus discrète que lui. Elle allait interpeler la meute si elle continuait. Dario la prit dans ses bras. Puisqu’elle insistait et vu dans l’état dans lequel elle se mettait pour ça, d’accord. Il allait le faire. Au moins pour les cheveux. Au pire, ça repousserait. Il attendrait que cette crise politique ne cesse pour reprendre sa vie normale. En revanche, les joints, c’était hors de question. Nul ne parviendrait à le séparer de son occupation fétiche. En plus, on avait beau dire, mais il en apprenait beaucoup sur les plantes, grâce à tout ça. En d’autres circonstances, Dario aurait une nouvelle fois posé cette question à sa mère adoptive : à son avis, pourquoi fumait-il de si bon matin ? Pour se détendre, bien entendu. Evidemment qu’il avait lui aussi été secoué par ce qu’ils avaient entendu cette nuit. Les cris avaient glacé le sang à tout le monde, sans exception. Dario n’était pas aussi ingrat qu’il le laissait penser. Juste qu’il n’était pas très fort avec les sentiments et que les exprimer l’agaçait bien vite. Fumer était également un remède contre les pulsions violentes auxquelles il aurait eu recours autrement, pour se défouler. Au final, toutes ses émotions négatives partaient dans la clope. Il les inhalait puis les recrachaient en douceur avant de les regarder s’envoler puis disparaître dans le ciel, en filets de plus en plus fins. Elles volaient haut et vite, il ne les voyait plus, perdues à tout jamais.

Dario et Methrya rentrèrent ensemble. La mère avait cessé de pleurer, mais elle reniflait encore et ses yeux étaient rouges. Elle baissait la tête pour ne pas qu’on la remarque et qu’on évite de poser des questions. Dario gardait un bras autour de ses épaules. Une fois rentrés, ils furent accueillis par Calvin. Ce dernier se jeta dans les bras de sa mère. L’enfant n’avait pas été témoin. Bien qu’il n’en fût pas un, il avait dormi comme un loir. Il avait été convenu qu’on n’en parle pas trop devant lui pour éviter de l’inquiéter davantage qu’il ne devait déjà l’être, vu l’ambiance générale et anormalement calme qui régnait dans la meute. Il avait été convenu qu’on tente de vivre normalement. A première vue. Car au fond, dans les yeux de chacun régnait une lueur de profonde inquiétude. On n’était pas encore certain de saisir l’ampleur de ce que représentait Ava. Et surtout, on ne savait pas combien de temps ça allait durer.



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Dim 03 Mar 2019, 18:56

-Non. Non, Hana, je ne viendrai pas avec toi. Non. Lâche-moi ! C’est hors de question. Tu ne me tireras pas d’ici, aussi dure que la vie pourra y être. Pourquoi ? Tu me demandes pourquoi ? J’espère que tu plaisantes ? Chut, tu vas réveiller Grinwe ! Parce que c’est comme ça, j’ai choisi. Je ne suis pas folle. Je tiens à ma vie. Je tiens à ma famille, à ma maison, à mon métier, et à ma meute. Ici, j’ai tout, je ne vois pas pourquoi j’irais perdre mon temps et mon énergie ailleurs, quand bien même ce serait possible. Je n’ai pas de vie à risquer. Et puis, la situation ici n’est pas si mauvaise que ça, quand on y pense… Non, arrête de crier et laisse-moi terminer ! Je t’ai dit que tu allais réveiller Grinwe ! C’est ça que tu veux, peut-être ? Qu’il rapplique ? Je ne veux pas qu’il nous voit ensemble. Ça serait aussi dangereux pour toi que pour moi. Il va me prendre pour une rebelle et me foutre à la porte. Pire, il va nous dénoncer toutes les deux ! Bon. Où j’en étais ? Ah oui : la situation n’est pas si mauvaise que ça. Enfin, bien sûr que nos jours ne sont pas… simples. Mais c’est normal, après tout. Ça fait partie du changement. J’imagine qu’une fois que tout le monde marchera sur le même chemin et qu’il n’y aura plus de traîtres à chasser, on ressentira moins cette oppression. Et puis on s’habituera à notre nouvelle vie. Tout redeviendra normal. Je suis d’accord qu’Ava a pris le pouvoir de manière assez… assez drastique. Mais c’est la volonté de Phoebe. Tu le sais autant que moi et je ne vois pas pourquoi je dois te l’expliquer. Ne me dis quand même pas que tu conteste les décisions de notre Déesse ? Cela n’aurait pas de sens. Il faut suivre Phoebe. Elle nous fait traverser cette épreuve pour une raison bien précise, j’en suis convaincue. Phoebe ne souhaite pas notre perte. Elle est notre mère. Une mère ne tue pas ses enfants. Ce n’est pas seulement une question de religion. Je te l’ai dit, Hana, je ne suis pas folle. Toi, je pense que tu l’es. Ou alors tu ne te rends pas compte. Ava est terrifiante, Hana. C’est du pur suicide. Cette femme est dotée d’une puissance incroyable. Elle est d’autant plus terrifiante que nul ne connaît son Totem ; en d’autres termes, personne ne sait de quoi elle est réellement capable. Ce qui est certain, c’est qu’elle est suffisamment puissante pour rassembler et faire peur à la fois. Elle est partout, tout le temps. On dit que ses espions sont partout, qu’ils sont le moindre de ses sens. En fait, quelque part, on est un peu tous ses espions. Si tu fuis, elle te verra fuir. Elle saura où te chercher. Elle ira. Pour le simple plaisir de te tuer, d’éliminer la traîtresse que tu seras. Oui, même toi, que tu te crois importante ou non. Tu ne seras qu’une traîtresse parmi tant d’autres. Une morte parmi tant d’autres dont on oubliera aussitôt le prénom parce qu’on s’empressera de l’effacer. Ta mort n’aura, en plus, servi à rien. On t’oubliera. Tu seras, au mieux, ou au pire, j’en sais rien, un exemple à ne pas suivre si l’on ne veut pas terminer comme toi. Tu n’es pas spéciale, Hana. Tu n’es pas une héroïne. Tu n’as pas un rôle à jouer. Tu n’es qu’une Eversha parmi tant d’autre, troublée par l’existence d’Ava. Mais tout le monde est troublé ! Mais que veux-tu ? C’est ainsi, c’est Phoebe qui l’a choisie. Si tu décides de prendre cette voie-là, la voie de la rébellion, de la fuite, tu vas mourir. Non, attends, ne t’en vas pas ! Assieds-toi. Tu as écouté ce que je t’ai dit ? Je te dis que tu ne tiendras pas longtemps comme ça. Je pense que tu ferais mieux de rester ici. Partir serait un acte parfaitement égoïste, et tu n’y gagnerais rien. Ce serait quand-même bête de terminer comme ça, tu es encore jeune. Tu es naïve. Tu as encore beaucoup de choses à apprendre. Tu as pensé à ta mère ? A tes amis ? Tu vas nous attirer des ennuis à nous tous si tu continues. Non, très honnêtement, je pense que tu devrais arrêter tes bêtises et rentrer. Malgré tout ce qu’on a pu te dire, je pense que tu peux encore faire machine arrière. Je pense que tu peux te repentir, qu’on oublie tout ça. S’il-te-plaît. Rentre chez toi et prie Phoebe. Plie-toi à la volonté de notre Déesse. Il n’est pas trop tard. Je sais ce que tu penses, et… je… non, enfin, c’est compréhensible. Mais il ne faut pas perdre la foi. On ne peut pas vivre sans. Ne dis pas de bêtises : perdre foi en notre peuple, c’est perdre foi en Phoebe. La prier une fois que tu seras partie n’y changera rien, tu ne seras plus des nôtres. Et je ne vois pas ce que tu feras lorsque tu seras partie. Tu n’auras pas ta place dans le monde extérieur. Je sais que tu l’as déjà vu et pas moi. Mais si tu t’y sentais vraiment bien, pourquoi est-ce que tu es revenue ici ? Tu m’avais dit une fois, qu’ailleurs n’était pas mieux qu’ici. Tu m’avais dit qu’on t’avait insultée, agressée parce que tu étais une Shua. Ici, on a l’avantage de ne pas vivre ce genre de choses. Du moins, dans une moindre mesure... Je ne sais pas si c’est de la conviction ou de l’indécision qui te guide ? Tu aimes changer de camp et tu es têtue. En tous les cas, je crois que cela va te perdre. Ce soir en est un très bon exemple. Quoi qu’il en soit, j’espère que tes intentions ne reposent pas seulement sur le fait qu’Ava soit devenue notre reine. Est-ce que tu as réfléchi à tout le pour et à tout le contre que cela impliquait ? Est-ce que tu as pensé à tout ce que tu ferais là-bas ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup de prendre autant de risques pour si peu de chances de réussite ? Est-ce que tu es sûre et certaine de voul… ? … Très bien…


« Tu sais, Hana, ce qui me fait le plus peur dans tout ça ? Je crois que ce n’est pas tant que tu partes ou que nos avis divergent. De toute façon, on ne s’entend pas sur beaucoup de sujets, haha. Je crois que j’ai juste peur qu’ils viennent, ou… qu’il arrive un moment, peu importe, où je vais devoir te dénoncer. Je suis vraiment désolée, mais je ne veux pas avoir quelque chose à voir, que ce soit avec toi ou tes félons d’amis. Je ne veux pas être impliquée dans des histoires qui ne me concernent en rien. Moi je veux une vie sans problèmes parmi les miens. C’est peut-être lâche, mais c’est comme ça. Je ne suis pas faite pour l’aventure, et encore moins ravie à l’idée me mettre en danger pour ça. Il faut de tout pour faire un monde, comme tu dirais. Tu peux m’en vouloir et je comprendrai. Je voulais simplement qu’on soit quittes. Voilà… Je ne sais pas quoi dire d’autre pour t’inciter à rester. J’imagine que je n’arriverai jamais à te faire changer d’avis. C’est dommage. On était bien, ensemble. Je sais que tu n’as jamais été très proches des Evershas, mais je pensais, ou du moins, j’espérais qu’on pourrait continuer à vivre normalement. Les bonnes choses ont une fin, malheureusement… Je crois que tes amis t’attendent. Ils sont à la fenêtre. Dis-leur de partir, je ne veux pas les voir. Et toi non plus. A partir de maintenant, je ne veux plus que tu t’approches de moi, ni de mes enfants, ni de rien qui puisse me lier à toi. Oublie-moi. Ne t’inquiète pas, j’irai bien. Maintenant, prend tes affaires et va-t’en loin d’ici. Adieu, Hana. J’ai été heureuse de te rencontrer. Je prierai Phoebe pour que ta mort ne soit pas trop douloureuse.


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[Evénement] La Mère et la Fille

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