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 Entre mère et fille [Lily-Lune]

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Jeu 11 Juin 2015, 06:00

« Je n'ai pas beaucoup Lucrezia ces derniers temps... Est-elle morte ? » Cocoon soupira « Etrangement, dès que tu ne vois plus personne, tu fais l'hypothèse qu'il soit mort. Tu n'as pas d'autres choix dans ta liste ? », « Je ne me fais juste pas d'illusions. », « Il y a un juste milieu partout... Bon sang mais quel bordel sur ce bureau ! » Cocoon fouillait des papiers pour retrouver un plan qu'il avait laisser en vrac suite à une réunion. Ne visitant jamais son office, les documents et dossiers s'entassaient à vue d'oeil, sans qu'il ne puisse rien y faire directement. D'ailleurs, certains vélins inutiles étaient promptement jetés dans la cheminée, et à bon escient pour le bronzé...
Au milieu de cette foule de parchemins, il attrapa une lettre encore cachetée. L'attrapa avec le reste, il l'ouvrit, découvrant ainsi la manufacture des Orines à travers le papier. Il n'était pas trop en retard, il l'avait reçu la veille... Seulement, ce n'était pas la Vénus qui le contactait mais une de ses filles. Risa... « Tu sais qui est Risa Suellan Araé ? », « Le fille de Lily-Lune et Caleb, à vu d'oeil ? », « Merci... Elle le dit dans sa lettre qui elle est. Je te demandais si tu voyais son visage. », « Non. » Ca, c'était du conseiller de compétition « Bon, journée terminée. Rentre chez toi Déon. Merci pour tes loyaux services. »

Grimpant les escaliers qui menèrent à ses quartiers, l'Orisha s'assit sur son divan pour lire la lettre une première fois. Sortant de la salle d'eau, Lucrezia arriva derrière lui, glissant ses mains dans son cou « Je dois partir pour Maëlith, la Vénus a des problèmes. » Embrassant la belle il ajouta « Sa fille m'a contacté, désespoir en plume, pour m'annoncer la mort quasi-imminente de sa mère si je n'agissais pas. Soyons d'accord, c'est plus qu'un cas de conscience. » Se laissant aux bons soins de la vampire, avachi sur le divan, il posa enfin le vélin « C'est loin en plus Maëlith... », « Eh bien téléporte toi ! », « Ouais, je vais prendre le risque d'arriver sans vêtement là-bas, t'as raison. Puis ça créera du contact avec les plus farouches. »


Cocoon prit le temps de terminer certaines choses avant de se déplacer. Ayant donc opté pour un moyen de transport rapide, efficace, mais assez bancal de son côté, il n'était plus aussi pressé que s'il avait eu cinq jours de voyages en volant, et autant en naviguant. Dans le ciel bleu sans nuage des terres d'Emeraudes, pour qui observait bien, un point noir apparu dans l'étendue bleutée. Seulement, rattrapé par la gravité, celui-ci tomba immédiatement en flèche sur le sol. Une partie de la terre frissonna, alors qu'au point d'atterrissage, un cratère vit le jour. Le Titan resta là quelques secondes, le temps d'accuser le coup « Un jour je te montrerai ce que ça fait quand je me téléporte... » Mais il n'entendit résonné dans sa tête que le rire de Lucrezia.
Une fois debout, il épousseta ses vêtements pleins de poussière, et passa une main dans ses cheveux blancs. Le paysage était magnifique -hormis le trou- et il voyait presque à perte de vue. Cela faisait une éternité qu'il n'était pas sortit du continent dévasté, de ses forêts mortes, et ses terres arides.
D'instinct, il se dirigea d'un côté, dans une direction, ayant souvenir que Maëlith était dans le coin, et il ne lui fallut pas longtemps pour distinguer la silhouette d'une jeune fille. Mince, gracieuse, habillée élégamment... Sa vision ne le trahissait pas quant à sa petite beauté « Bonjour... » L'Orisha observa sa réaction un instant enchainant immédiatement « Je m'appelle Cocoon, je suis l'Orishala. Tu... Vous êtes Risa ? » Il s'attendait, on ne sait pourquoi, à voir une femme similaire à Lily-Lune. Alors... Elle était similaire, mais pas comme il le pensait. Lorsqu'il lui parlait de "fille de", dans sa tête, c'était forcément petite fille, jeune gamine, douce vierge pré-pubère et... et non une dame. Aller... Une jeune dame, dirons-nous.

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Sam 13 Juin 2015, 16:36


« Ta lettre doit tout juste être arrivée à la Capitale des Orishas. Cesse donc de t'inquiéter, Cocoon Sforza doit être un homme occupé. Il est inutile de passer tes journées à l'attendre, seule. Il arrivera quand il arrivera. » Le Vampire tâchait de rassurer sa jeune sœur qui, à l'instant même où sa missive fut envoyée, sortit sur les Terres d'Émeraude dans l'espoir de voir la silhouette du Titan. La Rehla, assise sur une grosse roche près d'un petit lac, soupira. Du bout des doigts, elle écarta les quelques petites mèches folles échappées de ses tresses. « Mère n'a même pas remarqué que je n'étais plus à Maëlith la journée. Elle est réellement … mal. Cela ne te touche pas plus que ça ? » Vlad se glissa à ses côtés, posant une main sur la joue de la demoiselle. « Bien sûr que je suis soucieux. Je ne souhaite simplement pas que tu te rendes malade. Tout s'arrangera. » - « J'aimerai être aussi assurée que toi. Tu sais, j'ai essayé d'interroger l'avenir, de voir dans les étoiles. Je crains de ne pas être assez puissante pour entendre quoique ce soit. » - « Ne pourrai-tu pas simplement demander à ton père ? » - « Il est contraint au silence et je ne risquerai pas sa vie. Mère est déjà souffrante et condamnée si l'on ne fait rien, je ne tiens pas particulièrement à être responsable de la mort de Père. » Vlad enlaça brièvement sa sœur. « Risa … Rentre avec moi, s'il te plaît. » Elle hocha la tête. « Je préfère rester encore un peu. S'il te plaît. » Il hésita un instant. « Je reviendrai te chercher si tu n'es pas revenue avant la tombée de la nuit. » - « Je ne risque rien. Nos terres sont tranquilles. » - « Jusqu'au crépuscule, Risa. Pas plus. » Il se leva, embrassant le front de la jeune fille au passage. « Ne m'oblige pas à prévenir Marcus. » Elle fit une légère grimace. « Tu n'oserais pas. » marmonna-t-elle. Son arrière-grand-père était quelqu'un de froid, sévère et assez étrange. Elle ne l'appréciait pas beaucoup. Vlad sourit. « Seulement en dernier recours. Sois prudente. »

Risa patienta de longues heures, sans trépigner ni s'irriter. Coucher dans les herbes hautes, elle s'était mis à cueillir des fleurs pour les réunir en une couronne naturelle, comme sa mère lui avait appris quand elle était petite. Il faisait chaud. La Rehla, dont le teint était de lys, était fragile aux rayons incendiaires du jour, oiseau de nuit. Elle rabattit davantage le voile qui recouvrait ses cheveux sur son visage. Elle se mit à réfléchir, puisqu'elle n'avait rien d'autre à faire, et songea avec amertume aux dires de Vlad. Peut-être avait-il raison, peut-être était-elle idiote d'attendre inconsciemment. Elle n'eut pas le temps de se faire une idée sur la question et sursauta, les yeux écarquillés, lorsqu'un immense fracas fit trembler les environs. Elle se releva d'un bond. Plus loin au nord, un cratère était apparut, une carrure imposante en son centre qu'elle distinguait malgré la distance. « Que … » Elle se précipita dans la direction du phénomène. Elle ne put s'empêcher de sourire en comprenant qui était le nouveau venu. « Bonjour ! » répondit-elle gaiement de sa petite voix douce en s'approchant davantage. Une touche d'espoir revenait. Il était venu. Elle s'arrêta, tout de même, à bonne distance du Souverain, se penchant prestement dans l'esquisse d'une révérence. « Je suis vraiment … vraiment heureuse de vous voir, mon Seigneur. » Elle relava la tête radieuse. Elle acquiesça doucement, confirmant son identité. « Ma mère vous porte en estime. Elle a ... je crois …  toute confiance en vous et moi aussi. » Risa était quelqu'un de foncièrement bon, un tantinet candide et définitivement rêveur. Elle emmêla ses doigts dans la soie rouge de sa robe. « Merci d'être venu. » Son cœur n'avait jamais battu aussi vite au creux de sa poitrine. Les joues roses, elle proposa au Roi de le conduire à la Cité des Arts. Sur le chemin, elle lui parla de la Vénus, de son comportement mélancolique et sombre depuis la mort de Lucain.

Maëlith, cité enchanteresse où les Orines vivaient en paix. Surprises, les villageoises dévisageaient la Princesse qui conduisait un homme à travers les allées, commentant tout bas la scène, tantôt préoccupées tantôt charmées. Une fillette d'à peine huit ans alla même à la rencontre de Cocoon, une petite fleur à la main, pour lui offrir, avant de s'enfuir à toute jambe. Risa rit. « Ma mère vit dans une maison à l'écart. » prévint-elle. Il y avait encore un peu de marche. « Tiens donc. » commenta Sébastian d'un air pincé en voyant l'Orishala. « Ainsi donc il est bel et bien venu. » - « Où est ma mère ? » - « Dans le jardin. Je ne suis pas certain qu'elle désire de la visite. » - « Je suis certaine de ne pas avoir demandé ton avis. » Elle était soudainement froide, distante. « Désolée. » souffla-t-elle à Cocoon tout bas. « C'est le majordome de la maison. Je ne le supporte pas. Il est … mauvais. » Elle contourna le manoir, longeant les façades blanches et les cerisiers jusqu'à arriver près d'une petite rivière. « Maman ? » Lily-Lune lisait simplement un livre, assise sur un banc de pierre près de l'eau. Elle était belle, comme toujours ; mais sa peau était peut-être un peu trop blanche et surtout, ses yeux étaient tristes. Elle tourna la tête vers sa fille, la contemplant sans sourire, avant de remarquer la présence d'une vieille connaissance.  « Cocoon. » murmura-t-elle, déconcertée.
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Sam 13 Juin 2015, 19:10

Cette fille était magnifique. La beauté qu'elle dégageait n'avait rien de fatal ou de séduisant à outrance. Elle était fragile, attendrissante. Sa figure était similaire à celui d'une poupée en terme de proportion, symétrique. Ses cheveux noirs lui donnaient un air exotique, en alliance avec ses vêtements et sa tenue. Cocoon la vit se courber pour le saluer, le remerciant grandement de sa visite. Le Titan était souverain, mais l'appeler Seigneur le troubla légèrement. Il n'était pas habitué à tant de respect cérémonieux, prônant plutôt la simplicité et la sobriété, entre lui et ses sujets. S'éclaircissant la voix il lui répondit « Je suis venu aussitôt votre lettre ouverte. Et... Vous me voyez tout aussi ravi de la confiance que vous me portez, chacune de vous. J'espère, à ce titre, que la Vénus n'est pas encore trop touchée par cette perte. Il est difficile de résorber des maux une fois que ceux-ci sont profondément ancrés, même pour moi. » L'Orisha décela aisément en la jeune Rehla, plusieurs sentiments emmêlés les uns aux autres, mais tous positifs. C'était particulièrement plaisant de se rendre compte combien sa présence rassurait du monde. Du moins elle...
Risa lui proposa de se mettre en route, et il la suivit, curieux de découvrir cette cité de légende, faite de fleurs et de femmes. Cocoon discutait avec la jeune fille, comprenant ainsi où en était Lily-Lune dans le deuil, et la relation qu'elle avait entretenu avec son maitre. Lucain était mort trop tôt à son goût. Il l'avait rencontré plusieurs fois, il l'avait même sauvé, mais... Il était de ceux partit trop vite. Regrettable...

L'Orishala mit alors les pieds dans la ville. Comme il l'espérait, la décoration et l'architecture était à la hauteur de la beauté des Orines. Arrangeant le bas de son vêtement, il regarda les alentours d'un oeil neutre, comme un roi le devrait. Il s'adressait à Risa avec une voix calme, restant près d'elle, par politesse, pendant la traversée de la belle capitale. Autour de lui, les filles étaient nerveuses, anxieuses, curieuses ou encore les trois à la fois. Certaines n'étaient peut être jamais sortie des murs de la ville, et Cocoon n'était pas le genre d'homme à passer inaperçu. Mâle Alpha dans une meute de loup, il était, ici, comme un cheveux sur la soupe. Mais cela ne l'ébranla pas pour autant. Une fillette, ne voyant nullement le mal la dedans, s'approcha en trottinant du couple, pour se planter devant eux, et tendre, tout sourire, une fleur rougeâtre à l'Orisha. De sa grande main il entoura le visage de la petite, lui donnant alors une caresse de remerciement « Risa, permettez... ? » Il s'arrêta alors face à elle, et lui glissa la tige fine et verte dans les cheveux. La couleur disparue, pour ne laisser apparaitre que la fleur éclos « Elle vous sied bien mieux qu'à moi. » D'un sourire, il laissa les mots s'envoler d'eux-même, embellissant ainsi la Princesse. Le chemin continua jusqu'à croisé un homme. Le visage mesquin, plutôt fermé, mais assez propre sur lui. Risa ne lui offrit aucune possibilité quant à une échappatoire pour empêcher la visite. Après tout, il n'était que majordome, et elle, fille de la Reine. Si son ton de voix changea du tout au tout, Cocoon n'était pas né d'hier pour comprendre que cette attitude hostile venait de quelque part. Seulement, peu curieux des affaires des autres, il resta silencieux. Ce fut finalement elle qui se justifia « Mauvais ? Pourquoi ne pas le renvoyer ? Chez nous il y en a qui perde leur tête pour moins que ça. Enfin, je me doute qu'ici les pratiques doivent être plus douces. » Fermes mais douces. Cocoon imaginait -sans laisser paraitre- les Orines châtier quelqu'un à coup de tournesol (qui peut faire mal si on se reçoit plusieurs graines en même temps dans les yeux), ou le torturer avec des oiseaux chanteurs dont les cordes vocales n'étaient pas faites pour le chant.

Seulement, l'Orishala n'eut pas le temps de se divertir un peu plus, qu'ils entrèrent chez la Vénus. Contournant la maison, Cocoon se sentit nerveux. Il savait qu'il n'était plus loin d'elle, il le sentait, et il ne pouvait pas empêcher son coeur de s'accélérer. Il savait qui elle était, ce qu'elle était, et tout comme au conseil des chefs, il avait à la fois envie et pas envie, de la voir. La maison ne faisant pas la largeur d'un pays, il du à un moment la voir là, assise sur un banc. Elle était magnifique, en kimono, gracieuse, particulièrement bucolique, fragile. Autant de mots clés qui faisait réagir son espèce d'instinct masculin primitif. Mais comme il n'était pas un animal, il se calma immédiatement, sous une douche froide de pensées bien plus sérieuses. Le Titan était là pour la sauver, et ce n'était pas le moment de confondre la lettre v avec la lettre t.

Dès que son visage, jusque là dissimulé, se montra, l'Orishala ne reconnu pas la femme à côté de qui il s'était assit au conseil des chefs. Des yeux presque pleureurs, un visage nostalgique, une âme en peine, cherchant un refuge en vain. Empathique, il s'approcha d'elle, désireux d'être son refuge l'espace d'un instant. Qu'elle se repose sur lui, pour noyer sa peine dans son cou, et laisser parler son coeur. Il connaissait parfaitement la cassure et l'amertume que pouvait laisser un lien à moitié brisé. Seulement à moitié, car l'autre partie était morte, et c'était la partie la plus importante. Sans mot dire, il prit place sur le banc étroit à côté d'elle, effleurant une de ses cuisses avec la sienne, son bras avec le sien pour dire calmement « Lily-Lune. » Frottant lentement ses mains l'une contre l'autre, il détourna son regard du sien, le visage sérieux, comme s'il cherchait quoi dire « Risa, votre fille, m'a parlé de votre situation. Elle a jugé bon, et moi aussi, de m'expliquer la teneur de votre vie actuelle, et de votre souffrance morale. Vous savez... Il est des secrets de mon peuple, que nous sommes capables de briser les liens. Tout types de liens. Mais sachez que, bourreaux que nous sommes, nous comprenons également les sentiments ressentis au travers de ce fil. » L'Orisha s'arrêta quelques secondes pour reprendre « Je ne suis pas un homme de mensonges, et je ne veux en rien forcé ce choix qui, au final, sera le votre. Bien que Risa m'ait dit beaucoup sur vous et votre maitre défunt, j'aimerai connaitre vos raisons à ne pas briser de vous-mêmes ce fardeau qui vous pèse. Savoir ce qui lie vos mains, pour que vous ne puissiez plus bouger, alors que l'étau se referme lentement sur vous. » Il inspira, se redressant pour la regarder. Ses yeux vairons n'avaient rien de doux ou de tendre à cet instant précis. L'homme cessa de parler quelques secondes, la fixant pour dire, comme prit d'une nouvelle énergie « Et si je ne vous laissez pas le choix, Vénus ? Comme Jun ne vous a pas laissé le choix de vous marier, comme d'autres vous ont contraint. Il me serait facile, après tout, d'agir sans votre consentement. Votre destin n'a été dirigé que par des hommes finalement. Détestez-vous autant votre vie d'Orine pour mourir pour un énième homme ? Je vous tend la main. Je vous la tendrai autant de fois que vous en aurait besoin, car il n'est pas trop tard pour mettre un terme à tout cela. J'ai eu des blessures identiques aux vôtres, et j'ai refusé qu'elles m'annihilent. Outre l'espoir que vous représentez pour votre nation, pensez à vous, et osez acquiescer à la demande de votre fille, à votre demande au fond, et je prend le risque que vous me haïssiez, pour la souffrance que je vous infligerai. Vous êtes tellement plus belle lorsque vous êtes libre, que condamnée. Que vous puissiez à nouveau choisir un homme, un maitre, avec toute la liberté qui vous incombe. » Dans un geste lent, il attrapa, sans la toucher, une mèche volante de ses cheveux de soie. Regardant ses doigts jouer avec les filins raides, il dit, d'une voix rauque, intimiste « Lily-Lune... Ce n'est pas un homme qu'il vous faut. C'est un Titan. »

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Jeu 25 Juin 2015, 15:43


Risa effleura du bout des doigts la petite fleur que Cocoon avait glissé dans ses cheveux. Les joues roses, elle sourit. Ils s'apprêtaient à rencontrer la Vénus, venant tout juste de croiser le majordome qui les avait renseigné de mauvaise grâce. « Ma mère est une femme … compliquée. » souffla-t-elle, pensive. « Elle est trop douce et généreuse pour son propre bien. J'ai cru devenir folle lorsque j'ai appris de la bouche de ma gouvernante ce qu'il lui avait fait. Depuis, je peine à tolérer sa présence sans avoir le courage d'en parler à ma mère. Il y a certaines choses … qui ne se disent pas. » La Rehla ne pouvait s'y résoudre. « J'en ai tout de même touché deux mots à mon frère et à une amie dans l'espoir qu'ils parviennent à lui faire entendre raison, qu'elle le renvoie. Pour des raisons que j'ignore, elle le garde à ses côtés. Elle est toujours polie, aimable avec lui. Ça me dégoute.» Elle secoua la tête. « Il est mauvais, c'est un fait et il faut se méfier de lui. » Le sujet la rendait mal à l'aise, embarrassée par sa propre naïveté. Petite fille, elle avait adoré le Génie. Aujourd'hui, elle le regrettait.

Les grands yeux noirs de la nymphe scrutaient avec une pointe d'appréhension le Titan. Elle avait toujours apprécié l'Orishala malgré son comportement libre et abrupte. Il était un homme juste et droit à sa manière ; quelqu'un dont elle avait toujours estimé la compagnie. Pourtant, elle ne souriait pas. Cela faisait quelques temps déjà qu'une telle expression n'avait pas illuminé son visage. L'Orine accorda un regard lourd de sens à sa fille. Le chagrin ne lui volait pas les idées et elle savait que la jolie Risa était l'instigatrice de la manigance. Silencieuse, elle laissa Cocoon l'approcher, se glisser à ses côtés. Elle vacilla sensiblement lorsqu'il lui frôla la hanche, éternellement gênée par la proximité des hommes. Lily-Lune ne bougea pas pour autant, se contentant de l'écouter. La tête légèrement courbée en avant, les iris perdues dans le décor enchanteur, elle prêtait l'oreille sans regarder l'Orisha. « Vous songerez aussi au suicide facile que vous offre la condition de ma race si vous étiez une créature aussi désastreuse que moi. » murmura la Vénus, voix basse et douce. Bouche bée, Risa dévisageait sa mère, surprise par la dureté du choix de ses mots. « Charmant paradoxe que je sois Reine d'un peuple dont je dois être la plus mauvaise représentante. J'ai été une enfant difficile, arrogante et rebelle. Être liée au Seigneur de la Nuit qu'était Vlad Sparrow m'a assagi. Seulement, je n'ai jamais été une bonne Orine et il est mort sans que je puisse le protéger. » Elle épargna le récit de la trahison des Muses. Elle préférait évoquer son histoire plutôt que de la raconter. « Puis j'ai rencontré un homme, un magicien dont je suis tombée amoureuse. Je crois qu'il m'aimait aussi. Nous aurions pu être heureux mais il a dégénéré, basculé dans les ténèbres et est devenu Empereur Noir. Il est connu pour avoir été le créateur du Fléau des Maudits. Il a été assassiné sur le chemin qui le menait à sa cellule. » Elle avait toujours été discrète sur ses idylles, et particulièrement sur la passion qu'elle portait à Orion Shidori. Les raisons étaient assez évidentes. « Il y a eu Caleb. J'étais bien près de lui mais il a fallu que quelqu'un décide que je n'avais pas droit au bonheur et Jun est arrivé pour nous voler nos noces. Comment croyez-vous que je vis le fait d'être une épouse Taiji ? » Cela n'avait jamais fais parti de ses plans. « Je me suis entichée d'un Génie. Il a disparu. » Plus personne n'avait de nouvelle de Naram depuis longtemps. « Finalement, Lucain a répondu à mon énigme Lui non plus je n'ai pas pu le sauver. Ce ne sont que quelques noms sur une liste plus longues dont je n'ai cité que ceux que vous connaissez. » Elle écarta une longue mèche brune qui voletait devant ses yeux. « J'ai tendance à croire que je suis damnée.  C'est certainement présomptueux mais c'est toute la difficulté de mon existence. Ma vie n'a jamais été dirigée par les hommes puisqu'ils n'y sont jamais resté assez longtemps. » Elle soupira.

« C'est égoïste de ma part mais je suis fatiguée. » - « Tu ne vois que les mauvais côtés à cause du Lien ! Tu le sais ! » s'écria Risa, le cœur serré. « Plus l'Orine est puissant plus le Lien est fort. Il déforme la réalité et façonne sa propre vérité. Ce n'est pas toi. » La Rehla se sentait au bord des larmes. « Tu t'es toujours considérée comme une mauvaise Orine. Tu n'avais même pas réussi à briser le Lien qui t'unissait à Vlad Sparrow. Pourtant, tu étais heureuse de pouvoir continuer à vivre.» Elle fit une brève pause, ajoutant tout bas : « Adam et Hoshi sont tellement petits. Ils ont besoin de toi. Moi aussi, j'ai besoin de toi. »
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Dim 09 Aoû 2015, 12:11

« Loin de moi l'idée de faire une accusation mais... Vous savez, il y a des femmes -et j'en ai connu- qui, au delà du fait d'être trop bonnes, trop gentilles, et d'avoir un caractère trop souple, se complaisent dans cette léthargie. Le fait d'être soumise, à jamais, sans s'apercevoir, un seul instant, que le voile de la liberté est partit. Il n'y a rien de pire à mon sens. » Il soupira, légèrement lassé de ne pouvoir intervenir directement « J'entends bien que ce doit être compliqué pour elle de gérer tout cela mais... Elle devrait un petit peu plus utiliser ses défenses. Ca l'aiderait beaucoup. » Enfin, il n'était là ni pour faire la morale, ni pour forcer les gens à changer leur rythme de vie. Il tourna les yeux simplement vers Risa en lui disant « Et vous, vous allez bien... ? » Il était navré de n'avoir pu assisté au folklorique mariage de Jun et Lily-Lune. Outre le fait que la supercherie devait être rondement menée pour ne pas que l'Orine s'en rende compte, il aurait pu voir Risa pour la première fois là-bas.


Cocoon écouta la Vénus parler. Elle était... Vieille. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle ait autant d'années, et en même temps, il l'admirait d'avoir gardé le courage et la foi de toujours avoir un nouveau maitre. Elle lui expliqua ses histoires, ses aventures, par demi-mots parfois, contredisant les siens, se persuadant. Lily-Lune ne faisait que ça, se persuader. Et peut importait, au final, ce qu'elle disait, l'Orishala avait prit sa décision. A travers ses mots, à travers ses paroles, il avait sentit une hésitation qui penchait sensiblement vers le oui je veux me débarrasser de ça. Mais elle ne pouvait le lui dire aussi facilement et librement. C'était une Orine, faite pour assumer son maitre même à travers la mort et, ici, c'était les derniers jours, le dernier moment dont elle pouvait se servir pour faire demi-tour et détruire tout cela.
Risa intervint dans la conversation, apeurée et affolée. Elle ne voulait pas voir sa mère mourir, et ça se comprenait, bien au delà de ça. Le Titan ne dit rien, regardant l'air absent de la Vénus. Il sonda ses traits, retenant alors chaque pore de sa peau un par un, analysant, observant, comme si sa vie en dépendait. Puis il brisa le silence « Vous n'en voulez plus. » Elle ne voulait plus du lien, mais comme le disait sa fille, elle vivait dans une réalité déformée. Mais pas assez pour qu'elle perde sa lucidité « Et donc... Vous restez avec Jun pour la même raison que vous laissez votre majordome abuser de vous ? » Il enchaina doucement « J'ai eu le plaisir de le croiser et ses yeux m'ont révélé beaucoup de choses. » Il était inutile d'accabler Risa de lui avoir dit pareilles confidences.

« Ca va être douloureux, et vous allez certainement vous évanouir. » Sans lui laisser le temps de réagir, il lui attrapa le bras pour avoir un lien physique avec elle, avant de rompre celui magique. La force de l'un avait su palier la magie de l'autre, et vice versa. Comme prévu, la dureté du Lien était conséquente, et sectionner ce fil qui était quasiment imbrisable, fut aussi épuisant pour l'un que pour l'autre. De peur qu'elle ne tombe et qu'elle ne se fasse mal, l'Orisha passa un bras autour de ses épaules, la maintenant doucement contre lui « Risa, va me chercher de l'eau, ta mère a besoin de boire. » Cocoon ne parla pas, vivant au rythme de la Vénus « Je ne vais pas vous faire de mal. » Il avait comprit que le contact n'était pas vraiment son truc, mais s'il voulait l'empêcher de s'écrouler en arrière, accusant le choc de la rupture, il était obligé de la toucher « C'est terminé. Vous allez souffrir un moment, vous le savez, mais vous allez vivre. N'était-ce pas ce que vous vouliez, au fond, chère Vénus... ? » Qui aurait cru qu'un jour, l'Orishala aurait aidé la plus belle femme du monde, à faire une croix sur un énième maitre, échec d'une vie « Je doute que vous soyez damnée, ma chère. Je pense juste que la vie vous a fait faire les mauvais choix et miser sur les mauvais chevaux. Peut être devriez vous reconsidérer le monde et voir qui sont vos alliés les plus résistants... » Pourquoi pas Caleb ? Elle devait se marier avec, elle pourrait le lier peut être. Ou encore quelqu'un d'autre d'un peu plus vivace et éternel que les précédents. Pourtant... Il aurait parié la même chose qu'elle vis-à-vis de Lucain, mais les choses ne se déroulent pas toujours de la meilleure façon...

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Lun 07 Mar 2016, 14:52


Elle avait quitté la chambre de sa mère sur la pointe des pieds, craignant de la réveiller alors qu’elle avait cruellement besoin de calme et de repos. Son cœur frémissait et ses doigts tremblaient. Doucement, elle ferma la porte, tout en frottant ses yeux dorés de sa main libre, les orbes pâles devenues humides à force de retenir une larme qui cherchait à s’enfuir. « Elle s’est endormie. » murmura-t-elle au Titan, qui patientait un peu plus loin dans le couloir. Elle lui sourit. Pourtant, son visage laissait transparaître un chagrin silencieux. « Casser son Lien aura eu des effets … inattendus. » Le mot à peine soufflé. « Je n’aurai pas cru … Cela ne s’est pas passé comme ça, la première fois. » La Rehla était tourmentée, prisonnière d’un sentiment de culpabilité. « Elle a … perdu l’âme de son Maître. » C’était la façon la plus poétique et la moins brutale d’annoncer que la grossesse avait été interrompue, qu’elle ne mettrait pas au monde l’enfant réincarné. Pourtant, c’était la mission considérée comme la plus noble des Orines, celle d’offrir un semblant d’immortalité, de tromper la mort. Allait-elle lui en vouloir ? Elle était incertaine de l’avenir, un comble pour une femme de son espèce. « Ça va aller. » enchaîna-t-elle aussitôt, comme pour éviter qu’il se donne la peine de la réconforter. « Cette épreuve-là aussi, elle la surmontera. » Elle ne précisa pas pour autant comment elle-même allait vivre avec ce poids. D’un pas léger, Risa se rapprocha du Roi. « Je ne vous remercierai jamais assez pour ce que vous avez fait, aujourd’hui. Je n’aurai pas pu supporter de vivre à ses côtés, sachez que son temps était compté et que chaque instant la rapprochait d’une date à laquelle elle n’aurait pas pu échapper. » Elle était à présent devant lui. Elle paraissait si petite et tellement fragile, face au Colosse. Elle sourit davantage, les joues roses. « Simplement, merci. J’espère avoir l’occasion de vous rendre la pareille, un jour. » Elle ne s’était jamais sentie autant reconnaissante, car personne n’avait jamais fait quelque chose d’aussi grandiose, d’aussi important à ses yeux, que ce qu’il venait de faire. A mesure qu’elle le dévisageait, elle sentait ses résistances flancher. Une goutte roula le long de ses pommettes. Elle souriait toujours. « Merci. » répéta-t-elle, encore, mais cette fois-ci, en prenant l’Orishala dans ses bras. Sa mère aurait sûrement désapprouvé une telle étreinte. On ne se comportait pas ainsi avec un Souverain. Seulement, Risa s’en fichait. Elle aurait pu trouver mille et une excuses, mettre en avant qu’il était le Monarque d’un peuple aux mœurs libres. Elle n’avait pas envie de chercher une justification. Elle ne donnait pas dans la réflexion. Elle se laissait juste bercer par ses émotions, qui lui dictait d’enlacer cet homme, sans qui sa vie serait devenue un calvaire. Aujourd’hui, il était son héros. « Juste, merci. » Elle fit en sorte de se faire plus grande, les jambes tendues, pour arriver près de son visage et tendrement, elle déposa un baiser sur sa joue. Elle s’attarda dans cette position un moment. Elle se sentait simplement bien. Presque à regret, elle finit par se détacher de lui.

« Est-ce que … vous désirez boire quelque chose ? Manger un morceau ? Visiter la Cité ? Que je vous raccompagne ? » demanda-t-elle après un silence, désireuse de s’occuper de son invité, qu’il veuille rester un peu dans les parages ou simplement s’en aller. Il méritait toute son attention. C’était un homme remarquable, au-delà des rumeurs et des histoires qui circulaient à son sujet. Elle avait été touchée en plein cœur par sa sensibilité, par l’affection pure et brute qu’il portait à sa mère, la façon qu’il avait eu de prendre soin d’elle, à sa façon. Il était quelqu’un de bien. Dans un sourire radieux, elle tourna les talons, envolée de tresses noires et de voiles colorées. Elle savait que Mégumi et Isuzu allaient passer la journée à veiller sur Lily-Lune, qu’elle ne manquerait de rien et serait entourée, au cas où elle se réveillerait sans pouvoir se rendormir. Elle pouvait accorder le reste de ce jour à Cocoon. Elle en avait envie. La jeune Rehla ne se doutait pas encore de ce qu’il se passait dans son esprit, dans le creux de sa poitrine. Elle avait toujours été une jeune femme sage et mesurée, ne comprenait pas grand-chose à ses propres sensations. Ce n’était que le début.
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Entre mère et fille [Lily-Lune]

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