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 [XIX] Le monde est petit | Solo

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2338
◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Mer 20 Fév 2019, 22:14

Catégorie de quête : XIX. Enquête. XXIII. Métier
Intrigue/Objectif : Dans la continuité de l'entretien autour d'un thé. Siruu obtient légalement le statut de pigiste et se retrouve un peu perdu. Il décide d'aller dans un village de Nementa Corum pour trouver un sujet d’article innovant. (C'est aussi l'occasion d'expliquer pourquoi il vise cette profession.)



Zélie Nianrah se délectait de son verre de vinasse comme s’il s’agissait d’un grand cru. Tout cela n'avait aucun sens. Cette dame pouvait certainement se permettre d’acheter de bien meilleurs alcools. Le mage noir envisageait deux possibilités : soit elle était trop proche de ses sous, soit elle entretenait un lien particulier avec cette boisson. Il se laissait aller à quelques réflexions à ce propos, mais fut bien vite rattrapé par le débit de parole infernal de la dame. C’était la deuxième fois que le sorcier la rencontrait. Rien n'avait changé. Enfin, si. Sur le bureau au bois noble de l'agente, il était impossible de manquer un nouvel élément, et pas des moindres : une pile de parchemins et autres papiers à n’en plus finir. Siruu venait d’un rajouter un.

«  J’ai analysé le contrat chez moi. Il y a quelques clauses dont j’aimerais… discuter. » Le blond faisait référence à certains droits, que l’agente s’était réservé sur le modèle-type du contrat. Zélie se contentait d’un rapide coup d’œil aux inscriptions écrites par le sorcier. « Malin. Beaucoup signent vite. » La dame, impassible, dévorait du regard un biscuit, dont elle venait de s’emparer. « Supprime ou modifie ce que tu veux, tant que ça ne te touche pas ta paie. Je m’occuperais de re-négocier ça avec toi en temps voulu. » Une première bouchée fut prise. L’agente semblait plus intéressée par son encas que par la discussion. « C’est une décision assez… rapide. »« Tu ne vas tout de même pas cracher sur ma clémence ? » Elle n’avait pas tort.

« Bon, reprenons. Donc, tu veux devenir pigiste, tu as les qualifications pour et tu connais Staurakios. Soit. Cependant, les archives te reconnaissent en apprentissage auprès d’un certain... Lurdi. Ce n’est plus d’actualité ? »
Siruu était surpris par une telle assiduité. Peu de personnes seraient prêtes à passer du temps dans les archives, entourées par la poussière et suivies par un garde vérifiant leurs moindres faits et gestes. « Hmm. Disons que je suis en congé depuis j’ai découvert que mon maître nourrissait les poissons. » Le sorcier faisait osciller le liquide à l’intérieur de sa coupe à vin, pensif. Ses expériences passées en lien avec l’alcool ayant souvent viré au désastre, ce n’était plus un grand buveur. Il se demandait ce qu’il allait faire de ce verre. « À mon avis c’est une histoire de sirènes, comme toujours. »

Zélie acquiesçait en silence, puis, après une inspiration, reprit de plus belle. « Les années passent, mais ces truites-là sont fidèles à elles-même. J’espère que la situation politique va s’arranger, si on se chamaille avec les peuples des eaux encore longtemps, les démons vont pouvoir profiter du reste du gâteau sans la moindre concurrence. » La dame semblait sincèrement blasée par le contexte géo-politique.

« Enfin, on n’est pas là pour parler de ça. En tout cas pas tout de suite. » Le blond s’amusait d’avoir trouvé la corde sensible de sa recruteuse, mais il avait un objectif précis tandis qu’elle semblait rêvasser. Siruu voulait une réponse. « Donc… c’est un oui ? »« Ah. Excuse-moi, j’oubliais. Bien évidemment, je n’allais pas refuser. Tu as les diplômes, une plume perfectible mais acceptable et les bons amis. » Siruu put se permettre un sourire. Tout n’était pas perdu. « Bon, c’est pas tout ça mais je dois organiser la couverture d’une affaire d’héritage, et ce cabinet poussiéreux me mine le moral. Je te contacte dès qu’on t’as trouvé une offre. D’ici-là, envoie-moi des articles. Va voir Staurakios si tu as des questions. Zou’, au revoir. »


Siruu ne semblait pas mécontent de s’être fait jeter dehors. Il avait fait un premier pas dans la profession qui l’intéressait. Enfin… « intéresser » est un bien grand mot. Le mage noir cherchait à gagner en calme, et à rentabiliser ses études en journalisme. Tout avait commencé par curiosité, par prudence, par peur. L’empoisonneur avait rarement mis fin à la vie d’autres sorciers sur leur propre territoire. Le risque était trop grand. Pourtant, une fois, les choses dérapèrent.

Thekla lui proposait un simple échange de bons procédés. Il devait, à la nuit tombée, mettre feu à la boutique d’un concurrent. Un vieil homme, capable de hurler sur son esclave personnelle comme si le Diable le possédait, et, l’instant suivant, de reprendre son doux sourire devant un thé. Un simple incendie. En échange de ce maigre service, elle lui donnerait ce qu’il convoitait : une petite boîte dorée, impossible à ouvrir et dont personne ne connaissait le contenu. La curiosité du sorcier était trop forte, il ne pouvait se permettre de refuser.

Seulement, en entrant à l’intérieur du magasin, Siruu avait repéré du mouvement dans l’arrière-boutique. C’était le gérant. On l’avait remarqué. Dans l’urgence, sa seule échappatoire fut de traverser la matière pour quitter les lieux au plus vite. Si l’on dénonçait son intrusion, ce serait sûrement la fin. La prison, peut-être. La paranoïa gagnait le mage noir.
Une seule solution s’offrait à lui. Plus précisément : une boisson, à base de drupes de lierre commun et de fruits de bois-gentil. Cette dernière appellation est d’ailleurs bien trompeuse, puisqu’il suffit d’une vingtaine de baies pour tuer un Homme à l’aide de cette plante.

Se rendre dans la boutique au petit matin. Prendre l’apparence de la servante du gérant. Patienter jusqu’à l’arrivée du propriétaire. Verser la mixture dans la théière. Quitter les lieux. Laisser les pouvoirs de la valse destructrice déformer la serrure jusqu’à ce que la porte soit verrouillée. Attendre.
La servante fut inculpée, puisque c’est elle que l’on vit quitter le magasin en dernière. Siruu observa les journaux couvrir l’affaire. A l’époque, il était nouveau en ville, et n’avait jamais vraiment lu de gazette. Bien loin du stéréotype du loup solitaire se délectant de voir les enquêteurs piétiner, l’empoisonneur paniquait à l’idée de se voir découvert. Chaque jour, il observait les nouvelles des quotidiens. Chaque jour, il changeait de masques, d’habits ou de visage. Chaque jour, il rôdait plusieurs heures près de sa petite demeure à Amestris, guettant l’arrivée du danger. Rien n’arriva.

L’envie de devenir journaliste germa des habitudes qu’avait pris le sorcier. Le métier n’était pas commun, à l’époque. Pourtant l’idée d’avoir en main l’information lui plaisait. Au même moment, il était temps pour lui de commencer un cursus à l’université d’Asresh. Le choix lui sembla évident.


Siruu se retrouvait seul, avec sa plume et quelques parchemins. Tout ce dont un pigiste a besoin, pour démarrer une carrière dans le journalisme. Il savait quoi faire. Écrire sur des nouvelles déjà publiées, et essayer de vendre tout ça à Zélie. Pourtant, les mots ne voulaient pas sortir de sa plume. Il n’y avait pas pire moment pour faire face à la page blanche. Siruu savait ce dont il avait besoin : un peu de terrain.

« Un sorcier parmi tant d’autres à Amestris ne peut rien voir. Les gardes enlèvent tout conflit, tout croustillant, tout intérêt. Non, vraiment, si un mage noir cherche à observer un peu de ces imperfections que font l’existence, il doit braquer ses yeux quelque part dans Nementa Corum. Trouver une jeune ville prometteuse, assez petite pour ne pas être trop surveillée, assez grande pour ne pas être trop ignorée ; assez proche de la Capitale pour ne pas être isolée, assez loin pour ne pas être absorbée. Quand il aura déniché sa perle, là, le sorcier pourra agir.
Ernotès n’est qu’un village, situé à quelques centaines de mètres au-delà de la zone d’influence d’Amestris. L’on y trouve quelques personnes influentes ; des archéologues, principalement. Le passé de la zone intéresse encore certaines personnes. Je pense pouvoir trouver une piste solide entre ces murs. Reste encore à savoir ce que je cherche. »

Sur place, Siruu se sentit inspiré par des nouvelles qui n’existaient pas encore. Une découverte incroyable par ci, un futur Chancelier des ténèbres par là. Il fallait bien s’occuper. La révélation quant à ce qu’il cherchait vraiment ne lui venait pas. Le sorcier ne pouvait que regarder, attendre, et interroger les gens du pub. Faire semblant de boire commençait à l’agacer, à force. A croire que, dans la région, l'individu lambda était biberonné à coup de liqueur.

Toutefois, de ses recherches, un nom revint souvent dans la bouche des villageois : Mélusine d’Ernotès, femme du chef. Une inconnue, à la Capitale. Les gens d’ici semblaient pourtant lui faire confiance.

« C’est fou, comme les choses sont faciles, hors de la ville. J’ai rapidement pu obtenir un rendez-vous auprès de cette Mélusine. Pour être plus précis, je l’ai croisée en train de bidouiller un drôle d’appareil, et lui ai proposé une entrevue quand elle en aurait fini. Si tout se passe bien, je pourrais lui parler dans deux heures, prendre des notes et écrire. L’idéal serait que je puisse rentrer à Amestris avant le coucher du soleil, mais je ne compte pas là-dessus. Je ne sais même pas ce que je vais faire de l’article obtenu, pour être honnête. En fait, je ne suis pas certain de savoir si ce sera un article. Malgré l’expérience d’études poussées dans le domaine, le fait de se retrouver libre rend souvent ingénu. Je vais devoir me débrouiller pour gagner en confiance. »


Armé de quelques notes regroupant ses informations sur Mélusine, le journaliste en herbe préparait ses questions. Les pages de son carnet étaient presque toutes recouvertes d’encre. Aussi stupide que cela puisse paraître, Siruu se ruinait en papier.

« Vous vouliez me voir ? » La femme du chef entrait, deux boissons chaudes à la main. Enfin une qui ne se saoule pas à longueur de journée. « Oh, oui. J’espère que tout s’est bien passé, avec la machine que vous utilisiez avant. » Les deux affichaient un sourire factice. Ils le savaient. C’était l’usage, en ces circonstances. « Oui, c’est le prototype d’un instrument d’optique. Comment ils appellent ça, déjà ? Une longue-vue. » Mélusine donnait l’impression d’être une femme froide, mais ne manquait pas de manières. « Fascinant. Comment l’avez-vous trouvé ? »« Un membre de ma famille me l’a donnée récemment. Ma famille originelle, pas les Ernotès. »« Oh, qui sont-ils ? » Des fossettes venaient de faire leur apparition sur les joues de la dame. « Les Shantsor. » Une dynastie peu imposante, qui ne manquait pourtant ni de talent ni d’âge. L’on n'avait plus entendu parler d’eux depuis longtemps. « Oh, je vois. Pensez-vous que les vôtres tirent leur épingle du jeu ? » Siruu essayait tant bien que mal d'orienter l'entrevue, mais son interlocutrice ne se laissait pas faire. « Vous savez comment ça marche. Un mariage stratégique par ci, un prodige par là… je pense que nous sommes dans une position avantageuse. Cela pourrait être mieux, comme toujours, mais je ne m’en soucie pas. En tant qu’historienne et femme de celui qui administre Ernotès, je m’en sors déjà bien. »« Vous n’avez pas plus d’ambitions à déclarer ? »« Si je voulais que tout le monde sache mes objectifs, j’irais me pavaner devant le centre des grandes gazettes. Je n’attendrais pas qu’un pigiste de Zélie vienne me cueillir. » Un léger dédain faisait surface dans sa voix. Toutefois, le fait qu’elle ait mentionné l'agente intriguait le blond. Le milieu des journalistes n’était pas connu. Ce nom ne sortait pas de nulle part. « Mais je n’ai rien à cacher. Mes ambitions résident dans les découvertes que je fais. »« Et que cherchez-vous ? »« Un maximum d’informations sur ceux qui habitaient les terres de Nementa Corum avant nous. Avoir perdu autant d’histoire… c’est affligeant. »
La discussion continuait, plus intéressante que prévu. Pourtant, alors que Siruu ne cessait de prendre des notes, Mélusine mit fin à leur entretien. Elle avait à faire.

« Tu diras bonjour à Zélie de ma part. » C’était la deuxième fois qu’elle faisait référence à l’agente. « Excusez-moi mais… d’où la connaissez-vous ? »« Ma sœur est dans le milieu. Dommage que vous n’ayez pas posé plus de questions sur ma famille, j’aurais pu vous donner des noms. »« Il n’est jamais trop tard. » C’était une tentative assez désespérée. Pourtant, quelque chose en lui l'assurait que Mélusine n'avait aucune raison de lui refuser cette faveur. « Morgana Tolshem. Femme de quelqu’un que vous devez sûrement connaître. Je vous laisse enquêter, monsieur le pigiste. » Enquêter serait inutile. Siruu avait déjà sa réponse.

Il faisait nuit noire, lorsque le pigiste atteignit Amestris. Sous le bras, il tenait l'embryon d'un premier article, qui résumait son petit interrogatoire. « Je pense tenir le bon bout. » Après ces dernières notes, le carnet était officiellement rempli. Il allait falloir en acheter un autre.
2090 mots.
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