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 [XXXII | RP dirigé] Un navire et une sirène

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Dim 13 Jan 2019, 18:57

[XXXII | RP dirigé] Un navire et une sirène 257907Sanstitre1
Un navire et une sirène


Catégorie de Quête : XXXII. Autre - RP Dirigé
Partenaire : Solo
Intrigue : Votre personnage reçoit un parchemin lui indiquant quelques instructions. De nombreux commerçants ont disparu en mer, sur différents bateaux. On lui indique le dernier emplacement du navire qui transportait des marchandises concernant la Coupe des Nations, des marchandises qui devaient être acheminées dans le lieu de votre choix puis vendues. Quand votre personnage va arriver sur le navire, il va se rendre compte que tout le monde est mort. Il faudra ramener le navire sur la terre ferme avant de recevoir d'autres instructions. Aussi, si les individus sont morts, c'est qu'ils ont été victimes d'une malédiction, qui peut aussi atteindre votre personnage. Vous êtes assez libres quand à cette dernière, si vous voulez développer ou non.

[XXXII | RP dirigé] Un navire et une sirène Equipe10

La caresse était douce, agréable. Je fermais les yeux tandis que je poursuivais mon mouvement. Je savourais ces moments où je n’étais que ma propre préoccupation et où la responsabilité familiale ne m’assiégeait plus. J’ouvrais les yeux pour m’observer dans le miroir de ma coiffeuse. Plus le temps passait, plus j’avais l’impression que ces moments se raréfiaient. Ils n’en étaient que plus importants.

Délicatement, je finissais de passer le tissu sur mon visage pour éliminer le restant de mon masque aux algues. Un demi sourire naquit alors au coin de ma bouche tandis qu’un souvenir me revenait en mémoire. Ce masque aux algues était le produit de notre entreprise familiale. Il y a peu, un scandale avait éclaté à son propos. Cependant, ce dernier avait été tué dans l’œuf et, si quelques-uns en gardaient un souvenir pénible, d’autres en avaient presque oublié la crise.

Le léger mais sec tambourinement à la porte de ma chambre ôta tout sourire de mon visage. Je fronçais mes sourcils. N’était-il pas possible d’être tranquille pendant quelques instants ? Après un léger soupir, je dirigeais mon visage vers la porte. « Entrez ! » Ma voix était légèrement plus haute mais je m’efforçais de ne pas crier. La poignée pivota. Je décrispais mon visage pour camoufler au mieux mon agacement. Karsath fit son entrée. Son air était grave, comme à son habitude. Je pouvais très bien l’obliger à sourire plus mais je n’en avais cure. Mon Mur ferma doucement la porte derrière lui. Malgré moi, mon expression se fit interrogatrice. Je me levais de ma chaise et la contourna sans la dépasser pour autant. « Quelles nouvelles m’apportes-tu ? » Il pivota et inclina respectueusement sa tête pour me saluer. « Aerchise Song. » Je posais ma main sur le dossier de mon ancien siège. « Je vous apporte du courrier. » Je souriais, dubitative. « Tu aurais très bien pu me l’apporter plus tard. Après le déjeuner par exemple. » Karsath s’approchait pour s’arrêter à un mètre de ma personne. « Pas celui-ci. » Il me tendit un parchemin scellé. Avant de me saisir du papier, je regardais lourdement Karsath. J’essayais de décrypter ses pensées, vainement. « Laisse-moi voir. » Je baissais les yeux vers le parchemin que je saisissais délicatement. Mon sourire mourut instantanément. Je caressais du pouce le rond de cire tout en l’examinant longuement. Mon contact était prudent, comme si je craignais que le papier ne me brule soudainement. Mais après quelques secondes de silence, il n’en fut rien. « Ce sceau… » Le murmure m’avait échappé tandis que mes pensées se bousculaient. Je reconnaissais ce sceau. Je l’avais déjà vu. Il ne me rappelait pas de joyeux souvenirs.

Je pivotais sur moi-même pour cacher mon trouble. Cependant, même en faisant cela, je savais que Karsath n’était pas un sot. Il eut pourtant la bienveillance de ne rien dire. Si tel avait été le contraire, sans doute aurait-il interrompu ma réflexion bancale et désorganisée et, sans doute, me serais-je emportée. « Quand est-ce arrivé ? » demandai-je enfin. Je me retournais pour voir que ma créature m’examinait avec son habituel air apathique. « Très tôt ce matin. Avant le lever du soleil. » Je portais ma main à ma bouche et pinça légèrement ma lèvre inférieure. J’avais beau essayer de toutes mes forces, je n’arrivais pas à passer au-delà de mon trouble. Ma réflexion n’aboutissait pas et tournait en rond dans mon esprit. « Qui l’a déposé ? » Je fixais le parchemin tout en ayant une vague idée de la réponse qu’allait m’apporter Karsath. « Personne ne l’a vu. » Je cessais de me triturer la lèvre pour reposer ma main sur le sceau.

L’appréhension se tapissait dans mon esprit. Qu’allait contenir se parchemin dont l’expéditeur était aussi mystérieux que puissant ? Il n’y avait qu’une façon de le découvrir et, plus je faisais durer l’attente, plus l’appréhension grandissait. Je fis donc sauter le sceau qui scellait le papier. Après un rapide coup d’œil vers le morbide Karsath, je finis par dérouler prudemment le parchemin. Mes yeux se déplacèrent sur l’écriture soignée qui le noircissait. Inconsciemment, je commençais à faire les cents pas alors que je prenais connaissance du message qu’il contenait. Après un énième froncement de sourcils, je finis enfin par rire brièvement. Etait-il dû à ma nervosité ou bien était-il dû à l’absurdité de la mission qui m’était confiée ? Dans tous les cas, il eut pour effet de me détendre. « Qu’y a-t-il ? » demandait enfin Karsath. « Je crois qu’ils, quelques qu’ils soient, n’ont pas compris que je ne sauvais pas des navires. Que c’est même l’exact opposé. » Je m’avançais vers Karsath. Tout en le dépassant, je lui plaquai le parchemin sur le torse pour qu’il s’en saisisse. Ce qu’il fit. Pendant qu’il lisait, je m’asseyais sur le bord de mon lit et l’observais. Aucune expression ne trahissait sa lecture. J’allais finir par croire que ce Mur était vraiment fait de marbre. « Voulez-vous que je jette le parchemin, Aerchise ? » Je souris. « Bien sûr que non. » Il me regardait. « Au contraire, va préparer mes affaires. »

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Dim 13 Jan 2019, 20:34

[XXXII | RP dirigé] Un navire et une sirène 257907Sanstitre1
Un navire et une sirène


« Vos affaires ? » Cette fois-ci, un air perplexe le trahit. Cela m’amusait mais je sus garder un sérieux de convenance. Je finis par hocher la tête. « Un problème avec cela ? » Je savais qu’il n’allait pas contrarier mes plans, même s’il ne les comprenait pas. « Loin de là, Aerchise Song. » Il enroula le parchemin sur lui-même. « Prévois léger mais utile. » Ce fut à son tour d’hocher la tête. « Je présume que nous allons à la recherche du navire perdu. » Je me relevais tout en agitant négativement la tête. « Je te corrige : J’irais seule. » Cette fois-ci une légère expression de contrariété se peignait sur son visage. « Et si d’aventures il vous arrivait malheur ? » J’appréciais son inquiétude. Je ne pus m’empêcher de sourire tendrement et d’apposer délicatement ma main sur sa joue. Il ne sursautait pas. Rien ne laissait présager qu’il appréciait le contact. « S’il m’arrivait quelque chose, je sais que tu ne te le pardonnera pas, Karsath. » Je connaissais son histoire. Je savais que si quelque chose de terrible venait à se produire, Karsath le vivrait comme une profonde honte, comme un échec de plus. « Aussi, je te fais la promesse que je serais prudente et que si le danger devait arriver, je fuirais à toutes nageoires. L’océan est le domaine de mon peuple. » De ma main libre, je jouais avec la perle qui me servait de pendentif. « Aylidis veillera sur moi. » Je tapotai légèrement sa joue pour mettre fin à cet instant sentimental. « Va à présent préparer mes affaires. Je ne veux pas y passer la journée. » Il inclina respectueusement la tête. « Très bien. Je ferais comme selon vos désirs. » Je souriais alors qu’il disparaissait derrière la porte massive de ma chambre.

Après son départ, je m’autorisais un nouveau soupir. « Pourquoi ? » finissais-je par dire. « Pourquoi moi ? » Je levais les yeux au ciel et regardais le plafond sculpté de ma chambre. Je finis par fermer les yeux tandis qu’une prière silencieuse murissait dans mon cœur. Leur demander « pourquoi » était vain. Leur demander « pourquoi » revenait à entendre un « Parce que. ». Je devais accepter le fait que je n’étais qu’un pion dans le jeu des Divins. Je n’avais aucune autre raison de penser l’inverse. Aussi, je m’étais sentie obligée d’accepter la mission que l’on m’avait confié. Je devais retrouver ce navire contenant des marchandises pour la Coupe des Nations. J’ouvrais les yeux après quelques minutes d’immobilité et de silence.

Karsath revint à cet instant avec une bourse de taille moyenne. Une fois arrivé à ma hauteur, il me la tendit. Je m’en saisissais doucement et l’inspecta pour en apprécier son contenu. « Très bien. Tout cela me saura grandement utile. » Je levais les yeux vers mon Mur. « Merci. » Je refermais la bourse en tirant sur les deux ficelles qui la composaient. Sans plus attendre, je commençais à avancer vers la porte. « Voulez-vous que je vous prépare quelques vêtements ? » « Ne t’en donne pas la peine. » Après ces dernières paroles, je pris mon départ et sortis de l’humble cité-bulle qui protégeait ma demeure. Revêtir ma forme aquatique fut un véritable plaisir et je m’enfonçais rapidement dans l’immensité de l’Océan. Le parchemin m’avait renseigné sur la dernière localisation du navire perdu. Aussi, je nageais vers cette dernière qui, à ma grande et agréable surprise, se révélait être non loin de ma propre position. Je présumais que j’y serais dans une ou deux heures de nage, tout au plus.

Et je présumais bien. Après une grosse heure de nage, j’immergeais à la surface plutôt calme de l’Océan. Je fus légèrement déçue de ne voir aucun bateau à l’horizon. Cependant, je m’y attendais. La mission aurait été trop simple si tel avait été le cas. Sans attendre plus longtemps, je replongeais dans les profondeurs. Je me retrouvais bientôt à remuer les coquillages à la recherche d’un indice. Aussi infime soit-il. « Tu cherches quelque chose ? » Une voix féminine me fit légèrement sursauter. Je laissais échapper le coquillage que je tenais entre les mains. « Tu as perdu un objet précieux ? » Je me retournais vers une jeune sirène qui souriait de toutes ses dents. C’était une enfant qui avait l’air de terriblement s’amuser de la situation. « Je recherche un bateau qui a été aperçu ici hier. » Elle ria. « Oui. Oui. Je l’ai vu ! C’était un assez gros bâtiment ! » Un vague espoir s’alluma en mon sein. « Saurais-tu dans quelle direction il est allé ? » « Bien sûr ! Mais je ne le ferais que si tu m’attrapes un poisson ! » « Quoi ?! » Je fronçais les sourcils. Pour qui me prenait cette gamine ? « Attrape moi un poisson et je te dirais dans quelle direction est parti le bateau ! » Répéta-t-elle.  Mes joues s’empourprèrent de colère. « N’as-tu guère honte de demander cela à une Aerchise ? » Mon ton était sec et impitoyable. Cet enfant n’avait-il par reçu des leçons de savoir-vivre de la part de ses parents. Cette fois, c’était ses joues qui s’empourprèrent et elle baissa les yeux. « Je… Pardonnez-moi, je vous prie. » Je me calmais. « Et donc ? Par où est parti le navire ? » Elle pointa du doigt le sud. « Il naviguait assez doucement, comme porté par la seule puissance des vagues. Vous le rattraperez rapidement. » « Je l’espère bien. » D’un coup de nageoires, je pris la direction que m’avait indiqué la jeune fille.

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Dim 13 Jan 2019, 21:55

[XXXII | RP dirigé] Un navire et une sirène 257907Sanstitre1
Un navire et une sirène


Après avoir donné de nombreux coups de nageoires, la silhouette du navire fit enfin son apparition. J’avais presque fini par croire que la jeune Næphina m’avait, pour se venger de mon ton, menti à son sujet. Ce que j’aurais fait à sa place.

J’étais fatiguée d’avoir autant nager. Aussi, j’utilisais mes dernières forces pour reprendre une forme humaine et me hisser aussi discrètement que possible sur le pont du bateau. Quand ce fut fait, je me cachais rapidement entre plusieurs grosses caisses tout en réfléchissant à une excuse potable si les marins venaient à trouver la passagère clandestine que j’étais. Cependant, alors que je commençais à avoir des courbatures provoquées par la position des plus inconfortables dans laquelle j’étais, je me rendis compte que ce bâtiment était des plus silencieux. Seul le bruit des vagues qui s’écrasaient doucement sur la coque en bois troublaient le silence auquel j’avais fini par m’habituer. Finalement, je me risquais à sortir la tête d’entre les caisses pour observer ce qui m’entouraient. Pas un poisson-chat aux alentours. Je sortais de ma cachette une fois que j’en eus la certitude. « Étrange. » Le mot était insuffisant. Des frissons teintèrent ma peau nue. Une désagréable sensation m’enserrait les tripes. « Cela n’augure rien de bon. » J’avais besoin de m’exprimer à haute voix pour briser ce silence de mort. Malgré qu’aucune odeur pestilentielle ne venait me titiller les narines, je m’attendais à retrouver une vingtaine de cadavres, si ce n’est plus, dans les niveaux inférieurs du bâtiment. Je refrénais ce pressentiment qui me nouait l’estomac. J’avais promis que si je sentais le danger arriver, je repartirais dans l’autre sens. Pourtant, maintenant que j’étais si près du but, je me voyais mal rebrousser chemin aussi facilement. Et puis, rien ne justifiait que l’endroit était réellement dangereux. Rien excepté l’absence de matelot ou le terrible silence qui régnait sur l’endroit.

Je décidais de rentrer dans l’enceinte du navire pour prouver à mon instinct que je n’avais rien à craindre ici. Dans tous les cas, si je trouvais des cadavres, je savais que je ne pourrais pas en gouter un bout ou même les toucher sous peine de contracter une de ses nombreuses maladies que les marins se partageaient entre eux. Finalement, après avoir marché longuement et avoir inspecté tous les recoins sombre du navire, je trouvais finalement les corps, entassé au même endroit. « Etrange. » répétais-je une nouvelle fois. Cette situation me laissait perplexe. Que leur était-il arrivé ? Je m’étais attendue à faire face à une flopée de Gælyan aussi abrutis les uns que les autres. Au lieu de cela, je naviguais à présent sur un bateau fantôme, une de ses légendes qui faisait pâlir de terreur les plus impressionnables des matelots.

De retour sur le pont principal, je levais les yeux vers le ciel légèrement couvert. J’avouais que je n’aimais pas non plus me retrouver dans cette situation. Mon dernier souvenir où j’avais embarqué, contre mon gré, sur un bateau me faisait d’ailleurs blêmir. « Allons, cesse de ressasser cette histoire et ressaisis toi. » J’inspirais une grande goulée d’air marin. Il fallait que je prenne en main la situation si je ne voulais pas dériver jusqu’au bout du monde. Je regardais la grande voile qui était hissée. J’avais besoin de plus de vent pour finir rapidement ma traversée. Cependant, si je savais comment l’intensifier, je ne savais en aucun cas le maitriser et j’ignorais si trop de vent n’allait pas me mener à ma perte. « Je n’aurais qu’à plonger si ça s’annonçait dangereux » me rassurais-je. Je voulais prendre le risque. Si j’avais été plus réfléchie, sans doute aurais-je laissé murir ma réflexion et trouvé que cette idée était inconsciente.

Je fermais les yeux et tendis les bras devant moi. Les paumes vers le ciel, j’écoutais en silence le souffle tranquille du vent. Je le laissais inonder mon ouïe, me concentrant uniquement vers cet élément aussi instable que puissant. « Vent. » avais-je fini par murmurer. « Toi qui berces les vagues, Toi qui balayes les larmes, Toi qui agite le monde, je T’implore. Ecoute ma prière. Viens à mon secours. Je T’implore. Utilise Ton incommensurable puissance pour m’aider à traverser la difficulté.  Souffle sur cette voile qui te fait barrage et conduis-moi à bon port. » Finissant de murmurer ma prière, j’attendis quelques secondes avant d’ouvrir un œil pour observer la voile. Rien ne s’était produit. J’inspirais une nouvelle fois l’air salé et réitéra ma prière. Je la réitérerais autant de fois qu’il le faudrait. Aussi, au bout de la quarantième fois, le vent se mit à souffler plus bruyamment. Je souris tout en sentant que ma faible magie était drainée tandis que le vent répondait à mon appel. J’ouvris les yeux tout en continuant à scander doucement ma prière à sa gloire. La voile se tendit fortement, mes cheveux noirs étaient balayés dans tous les sens. Au bout de quelques secondes je commençais à douter que mon idée se révélait peut-être être une fausse bonne idée. Cependant, le bateau accéléra dans une direction précise quoiqu’en étant fortement balloté de tous les côtés. Je décidais que le vent m’amenait sur le bon chemin tout en espérant que ce bon chemin ne me conduirait pas à l’extrémité du monde.

Au bout d’une dizaine de minutes seulement, je finis par m’évanouir de mon propre chef. Ma magie n’était pas assez puissante pour m’éviter l’éreintement et mon corps n’était pas assez fort pour encaisser un tel drain de magie. Aussi, je ne me réveillais qu’après avoir dormi quelques heures. Je pris appuie sur le bois du pont pour me redresser. Je me sentais encore assez vide en termes d’énergie. La nausée qui s’empara de moi me le confirmait. J’eus tout juste le temps de rejoindre le garde-corps que je rejetai mon petit-déjeuner dans les abysses de l’océan. Le vent soufflait de nouveau tranquillement, sans doute avais-je réussis à gagner une bonne heure sur le trajet qui m’emmènerait à ma destination final. Une bonne heure pour plusieurs heures de fatigue intense. Oui, c’était une fausse bonne idée.

Je m’accoudais au garde-corps et surveillait l’horizon. L’emplacement du soleil m’indiquait qu’en effet, j’étais sur la bonne direction. Je soupirais de soulagement et me déplaçait en trainant des pieds vers la barre pour diriger le bateau. Avant de la prendre en main, je fouillais dans ma bourse à la recherche d’un bonbon de Marth. J’espérais ne plus être très loin de ma destination.

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Dim 13 Jan 2019, 23:25

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Un navire et une sirène


Après avoir navigué durant de longues heures et avoir surveillé que le bateau ne faisait pas d’écarts, j’avais fini par m’allonger sous la voute céleste. La nuit était plus froide que je ne l’avais pensé. Je regrettais soudain de n’avoir pris aucun vêtement lorsque Karsath m’en avait parlé. Je m’en voulais de ne pas y avoir réfléchi. Je soupirais en prenant conscience que le trouble dans lequel m’avait plongé le parchemin ne m’avait pas laissée l’occasion de réfléchir sainement. « Au moins les Divins pouvaient m’observer dans le plus simple des appareils. » pensais-je cyniquement.  Je souris en regardant les étoiles. Le spectacle était magnifique. Ce monde regorgeait de beauté. Je fermais mes mires turquoises et me laissait bercer par les alizées qui secouaient doucement l’Océan.

Le soleil brulant me tirait de mes songes. Je plissais des yeux tout en me redressant. Mettant une main sur mon front pour faire barrière à la forte luminosité, j’inspectais l’horizon. Toujours aucune trace de la terre recherchée pour accoster. J’ajustais la trajectoire du navire puis parti en direction de la cale. Je voulais inspecter la marchandise plus en détail et, surtout, me protéger du soleil.

Après avoir contourné l’amas de cadavres qui commençait à sentir, je rentrais dans la pièce où étaient amassées toutes les richesses du bateau. La marchandise était diverses, allant de la viande séchée à l’or le plus pur, tout en passant par des vêtements de bonnes factures. Je me dirigeais ensuite vers la cabine du capitaine pour me saisir du registre qui faisait l’inventaire de l’ensemble des marchandises. Je voulais m’occuper l’esprit. Aussi, je choisis de vérifier que tout était bien là et je comptais chaque caisse sur le pont ou dans la cale. La désagréable sensation qui m’avait assiégé à mon arrivée sur le bateau ne m’avait pas quitté depuis le départ. Même si je l’oubliais à certains moments, je préférais m’occuper mentalement pour ne pas y réfléchir du tout. Après tout, c’est en pensant à une chose que celle-ci peut exister.

Après avoir passé une bonne partie de la matinée à m’assurer qu’il ne manquait absolument rien et que le registre était bien tenu, j’engloutis un nouveau bonbon de Marth. Il n’y avait rien de mieux pour combler l’appétit de toute une journée. Je décidais ensuite de refaire surface sur le pont. Cependant, alors que ma tête avait immergé au soleil et que je pouvais voir l’horizon, je me figeais. Au loin, un petit vaisseau pirate approchait. Je retins de peu un juron tout en cherchant une solution. Que pouvait-faire une sirène seule face à une flopée de pirates, aussi petite soit-elle ? Si je voulais tenir ma promesse faite à Karsath, c’était le bon moment pour plonger et me mettre en sécurité. Je triturai pendant quelques secondes mon pendentif avant de décider de faire demi-tour et de me cacher dans la cale.

Je me dirigeais droit vers les cadavres puants et, saisissant le poignard caché dans ma bourse, j’entaillais l’avant-bras d’un marin. La gravure « J. L'E » sur la lame se teinta de sang. Je posais ma main sur la blessure et appliqua le sang sur divers endroit de mon corps. « Aux grand maux, les grands remèdes » comme certains le disaient. J’espérais sincèrement que tous ces matelots n’étaient pas morts d’une maladie incurable et contagieuse.

Après m’avoir peint, je me cachais derrière des caisses qui était entreposée là et fouillait dans ma bourse. Karsath avait bien fait son travail en ne me donnant que des objets petits et légers mais aussi terriblement utiles. Je me saisis donc d’une pièce d’échec représentant un serpent que je posais sur la caisse et d’une clochette dorée. Je fis teinter cette dernière. Un sosie de ma personne apparut dans un accoutrement des plus outrageants. « Bonjour, je suis Furie ! Que puis-je faire pour vous ? » Je cherchais une poignée de bonbons dans mon sac et le lui donna. « Va te cacher là-bas. Quand des individus rentreront, tu jetteras, un par un, ces bonbons contre le mur en face de toi. C’est compris ? » Avec un sourire enthousiaste, elle hocha la tête et alla se tapir dans l’ombre. Je ne savais absolument pas si mon plan allait fonctionner, sans doute cela allait-il dépendre du nombre d’individus qui allaient pénétrer ici. Dans le pire des cas, son lancer de bonbons pourrait me servir de diversion tandis que je tenterais de m’enfuir. En vérité, mon plan était extrêmement risqué mais je ne pouvais plus faire marche arrière.

J’invoquais le serpent de ma pièce d’échec d’un souffle. Celui-ci sifflait. Je le regardais ses yeux qui trahissait son côté extrêmement venimeux. Une morsure et la mort était assurée. « Tue pour moi. Tue pour me protéger. » Son sifflement se fit plus important. Il avait compris mon ordre. Son sifflement se tut et, dans les ténèbres de la cale, il semblait avoir disparu.

Enfin, après quelques minutes d’attentes, quelques pirates finirent par grimper sur le bateau. Ils remarquèrent à leur tour l’absence des matelots. « Mouais. Ca s’trouve sont juste cachés dans l’bateau, les crevards. Vous deux, allez débusquer ces mauviettes. » Deux. Ils n’étaient que deux. Mon plan pouvait fonctionner si je me débrouillais bien. Je l’espérais sincèrement. J’attendis patiemment que les pirates descendent. L’attente me semblait une éternité mais enfin je distinguais leur silhouette. « Je le sens pas ce bateau. Et puis tu sens ? » « Ouais, ça sent la morue. » Furie commençait alors son lancer de bonbons. « T’as entendu ? » Mon serpent n’attendit pas un instant de plus et sauta à la gorge d’un des pirates pour le mordre et lui enserrer la nuque. L’autre pirate qui me faisait dos ne savait pas comment aider son camarade. Il était mitigé entre l’idée de donné un coup d’épée vers la gorge de l’autre, au risque de le tuer, et d’approcher ses mains, au risque de se tuer. Je ne lui laissais guère le temps de réfléchir plus et lui colla ma lame sous la gorge. « Pitié… » Je souris. Ce que j’adorais avec cette lame, c’est qu’elle donnait l’intime sensation à sa victime qu’elle vivait ses derniers instants. « Lâche ton arme. » Il obéit sagement. « Retourne-toi doucement. » Il pivota sur lui-même, rompant le contact visuel avec son camarade qui étouffait. Je le regardais froidement, tout en lui offrant mon sourire le plus carnassier. Vêtue uniquement de sang, j’espérais lui faire effroyablement peur. « Me faites pas de mal. » Je penchais la tête sur le côté et lui entailla légèrement la peau du cou. Une goutte de sang y perla. « Je suis l’esprit vengeur de ce navire. » Il déglutit. « De quel droit osez-vous mettre les pieds sur MON NAVIRE ?! » Je plongeais mes yeux dans les siens tout en utilisant mon pouvoir d’illusion pour amplifier le son de ma voix dans son esprit. Il sua alors à grosses gouttes. « Je vous laisse une chance de vous en sortir. Décampez d’ici. Décampez ou vous subirez ma colère. Décampez ou je vous tuerez comme je l’ai fait avec le reste de l’équipage. » Je retirais ma lame de sa gorge. « Maintenant ! » Lui ordonnais-je. Il courra pour sauver sa vie. Il retourna sur le pont et cria à qui voulait bien l’entendre que tout le monde était mort et qu’ils allaient eux aussi mourir s’ils ne partaient pas d’ici.

Ce qui était bien avec les marins, quel qu’ils soient, c’est qu’ils étaient intimement persuadés que les contes et légendes faites pour s’effrayer mutuellement étaient vraies. Aussi, tous les pirates repartirent dans leurs barques puis dans leur vaisseau. J’attendis que ce dernier s’éloigne pour sortir de ma cachette. C’était moins une. Je devais me promettre de ne plus jouer avec ma chance comme cela.

Je repris ma navigation et le reste de la journée se déroula tranquillement. Finalement, en fin d’après-midi, j’aperçus la ville portuaire que je visais. « C’est pas trop tôt ! » J’attendis d’être arrivée à une centaine de mètre des quais pour faire teinter une dernière fois la clochette et de demander à Furie de m’aider à jeter l’ancre. Après cela, je plongeais dans les eaux tranquilles et nageait tranquillement vers ma demeure. Je comptais sur les Gælyan pour faire le reste du travail. Ça ne devrait pas être bien compliqué.

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