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 Oomaria et Devaraj collaborent dans un placard

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Sam 31 Aoû 2019, 15:27




Partenaire : Oomaria
Intrigue/Objectif : L'Aether de la Mémoire, Raanu, commence à guider le Suprême de l'Au-Delà vers certaines personnes. Oomaria sera le premier de celles-ci et il devrait collaborer avec le roi, tout deux enfermés dans un placard au milieu du Royaume des Abîmes.

Vergil. Le Chaman faisait glisser la pierre entre ses mains éthérées, passant son pouce sur les gravures. Était-ce un nom propre ? Un prénom ? Un endroit ? Il était certain d'avoir déchiffré correctement les trois syllabes inscrites en Oddelegy, mais cela ne l'avançait pas. L'Akésarlha ne comportait que ces trois lettres, sans aucune autre indication sur la raison de son existence. Un bref soupir s'échappa de ses lèvres. Il ne pouvait pas croire que l'Aether de la Mémoire et de la Connaissance leur ait donné quelque chose d'inutile. S'il y avait trois millions de pierres, elles avaient et devaient toutes avoir une utilité spécifique. Le Chaman reposa la pierre et regarda autour de lui. Son bureau ressemblait à l'hécatombe du Rangement. Des dizaines et des dizaines de cristaux colorés reposaient, entassés partout. Des montagnes de papiers et de livres prenaient la poussières, entre des étagères de potions étranges, des masques multicolores aux visages effrayants et des statuettes symboliques. D'un air morne, il porta sa main contre sa nuque, par instinct. Puis il se tordit le bras pour atteindre le tatouage divin qui se trouvait sur ses omoplates, réalisant enfin que les traits tracés à l'encre indélébile le brûlaient. C'était une douleur froide qui provoqua l'apparition de gouttelettes de sueurs glacées et de tremblements nerveux dans ses doigts. Il ferma les yeux pour se calmer, en vain. Un immense frisson le parcourut et il se mit littéralement à greloter en réalisant la présence de la Déesse dans ses veines. «Je-» Puis son bureau disparût, remplacé par une boite noire.

Le Chaman laissa ses yeux s'habituer à la pénombre, jusqu'à distinguer la présence d'un homme qui avait l'air surpris de se retrouver téléporté ici, en face d'un inconnu. Devaraj lui, semblait vivre la situation d'un air détaché, comme s'il y été habitué depuis belle lurette. Il était vêtu d'une tunique bleue brodée d'or, qui laissait voir son torse et descendait juste en dessous des genoux. Il étouffa un soupir et s'assit tranquillement, repliant une jambe vers son corps et laissant l'autre pendre dans le vide, tout en s'appuyant sur le mur en bois. Ils semblaient être enfermés dans un placard, assez grand pour eux deux. A l'intérieur, la matière semblait s'adapter à leurs mouvements et envies. Devaraj prit la parole en premier. «Je vous déconseille fortement d'ouvrir cette porte. Les créatures qui se trouvent à l'extérieur n'hésiteront pas à vous dévorer, vous, votre corps, votre âme, votre esprit.» En tout cas les hurlements qui leur parvenaient du dehors ne donnaient envie, pas même à un Démon. Il pencha légèrement sa tête sur le côté après avoir reconnut l'endroit où ils se trouvaient. Devaraj médita un instant sur le fait que se jeter dans la gueule de mille Dies Irae serait le parfait suicide et l'opportunité rêvée de disparaître de ce monde. A ses yeux, c'était tentant et comportait suffisamment de risques pour l'attirer. Mais Raanu ne l'avait pas téléporté ici pour qu'il meurt. «Croyez moi, elles ont été créés par mon père, l'Aether de la Mort.» Un Réprouvé... Ces imbéciles n'avaient même pas suffisamment de capacité spirituelle pour se rendre compte de l'existence de la plupart des Aetheri, ni assez de cervelle pour comprendre que la majorité de leurs Zaahin étaient des dieux tout autant priés par le reste du monde. Les religions bancales et les cultes ridicules de certains peuples étaient ce qui excitait le plus le racisme du Chaman, qui ressentit un profond mépris pour cette personne qui se tenait devant lui. Néanmoins, les indications de la Déesse étaient claires et il ne pouvait s'y soustraire. Raanu choisissait ses élus selon des critères qui étaient encore inconnus et obscurs à Devaraj.

Le Chaman, qui avait gardé sa pipe allumée dans la main, tira une longue bouffée dont les volutes colorés se dissipèrent en formes étranges et rocambolesques. «On me surnomme le Fumeur Macabre. Ou bien le Prince de la Démence, comme vous voulez... Quant à mon vrai nom et nature, vous n'êtes pas assez méritant pour en entendre parler. Quoiqu'il en soit, l'on m'a demandé de vous venir en aide.» Il ne précisa pas tout de suite que ce ne serait pas gratuit, ni qu'il n'avait pas le choix de refuser. Ses yeux se tintèrent, billes azures et turquoises. La couleur vive, qui ne ressemblait à rien de réel, se propagea le long de ses peintures, sur ses paupières, ses lèvres, descendant le long de ses bras et jambes. Des lucioles de la même couleur flottaient autour d'eux, silencieuses. Même la fumée semblait influencée et se mit à dessiner la forme d'un pont à l'architecture fine et délicate, qui reliait les deux protagonistes. Victime de son don du Lien Divin décuplé par ses puissantes capacités magiques, Devaraj se mit à parler d'une toute autre voix, particulièrement possédé par la magie divine qui l'envahissait. Une sourde mélopée s'éleva dans les airs, au rythme lent et aux notes mystérieuses. Il prononça alors ces quelques paroles sur un ton calme et sans vices ni danger, qui donnait confiance mais qui ne laissait pas la possibilité de répondre négativement ou d'imaginer une alternative. «Nous ne sortirons pas d'ici tant que vous n'aurez pas retrouvé vos souvenirs.»

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Mer 04 Sep 2019, 00:00


Oomaria se sentait comme libéré, incroyablement soulagé. Il n’y avait pas vraiment de mot pour décrire l’état de sérénité dans lequel il était. Il trouvait ça étranger de pouvoir se mouvoir à sa guise sans ressentir la moindre gêne, avoir simplement la possibilité de lever le bras sans crier pour que quelqu’un lui vienne en aide. À présent que ses plaies étaient parfaitement guéries, il était temps qu’il s’occupe du problème plus important qu’était sa perte de mémoire. Assis confortablement sur une chaise capitonnée, qu’il aurait trouvé proprement immonde il y a quelques temps, il gardait sa tête plongée dans les rouleaux de parchemins qui tapissaient le sol de chambre. Pour lui, tous ces écrits n’avaient absolument ni queue, ni tête ; Oomaria avait l’impression de lire les mémoires d’un bipolaire, plus qu’un Réprouvé ne pouvait l’être en tout cas. Des bribes d’une histoire, de plusieurs personnes, d’une seule âme ? L’hybride avait du mal à le définir car aucun prénom n’était jamais précisé dans les écrits, les personnes étant simplement désignées par des pronoms ou leurs races, qui était le plus souvent Réprouvé. Et si tout ces textes parlaient de lui ? Et si Oomaria était le Réprouvé bipolaire qui avait laissé tomber sa famille comme le suggérait le narrateur ? Sous ses yeux, se trouvait une énième page, un peu plus intrigante que toutes celles qu’il avait trouvé jusqu’à maintenant car il s’agit d’un monologue et non d’une simple description d’un fait ou d’une histoire quelconque :

« Si je compte profiter de la vie ? Tu te fous de ma gueule c’est ça ! J’ai vécu des dizaines, des centaines d’années, peut-être même des millénaires sans jamais en profiter et je ne me suis jamais senti aussi vivant qu’aujourd’hui ! Plus de contraintes, plus besoin de me préoccuper de savoir si je vais blesser quelqu’un en faisait un simple geste ou une parole de travers, plus de famille, plus rien ! La liberté, la vraie ! Si je regrette mon ancienne vie ? Alors ça ! Je préfèrerais me couper les parties avec un couteau rouillé plutôt que de la revivre ! Qu’elle se noie dans les limbes de la mémoire et qu’elle y reste définitivement. J’ai eu beaucoup trop de regret dans mon existence, des regrets qui ont creusé ma poitrine jusqu’à y laisser un trou béant et qui ont causé ma perte ! Je suis mort à cause d’une bande d’imbéciles, tu entends ?! Tout ça a fini par causer ma perte, par désespoir, par fidélité envers une personne qui n’était plus. Je n’oublierai jamais ni ma femme, ni mon enfant mais la première est morte, et le second ne doit pas subir mes changements d’humeurs alors ne parle plus jamais d’eux ! C’est fini, je veux prendre un nouveau départ, oublier tout ce qui m’a fait regretter d’être né jusqu’à présent ; je prends ma mort comme une renaissance qui va me permettre de ne pas réitérer les mêmes faux pas qui ont dicté mon existence. Tu veux connaître mon histoire ? Toute mon histoire ? Trouve une drogue assez puissante pour ça dans ce cas car tu ne pourras me faire avouer ce que je ne te dirai jamais… Maintenant arrête tes conneries avec ta plume et ton parchemin et viens boire en l’honneur de mon trépas ! »

Tout ceci était flou, bien trop flou, impossible de recoller les morceaux. Plusieurs fois Oomaria avait fait appel à cet enfant dans son esprit, mais toujours il était resté muet à ses suppliques. Et si Oomaria devait prendre ça comme un signe ? Un signe de renouveau comme avait pu le faire la personne du récit ? Un instant, davantage sous le coup d’une pulsion, Oomaria était prêt à saisir sa bougie pour mettre le feu à toutes ces traces de l’histoire. Ne valait-il mieux pas aller de l’avant plutôt que ressasser le passé comme il tentait de le faire ? Une question à laquelle il aurait souhaité répondre mais il se sentit soudainement étrange.

En un claquement de doigt, le Réprouvé avait changé de lieu. Il ne se trouvait plus à Sceptelinôst dans son auberge miteuse mais dans ce qui semblait être… Un placard ? Parfaitement. Un placard. Ses yeux ne s’étaient pas encore habitués à l’obscurité qu’il se sentit attaqué par une personne qu’il ne connaissait pas et qui lui sommait de ne pas ouvrir les portes sous prétexte d’être le fils d’une divinité quelconque, tout aussi stupide que les autres selon lui. Un tout s’accumula pour Oomaria : la condescendance de son camarade, qu’il arrivait à présent à entrevoir, son attitude désinvolte, le fait qu’il se présente sous un titre que le Réprouvé trouvé parfaitement exagéré. Un tout qui l’avait fait passée d’une relative bonne humeur quelques minutes auparavant à un état d’exaspération qui ne cessait de grimper à présent. Tout c’était passé beaucoup trop vite à son goût, il n’avait pas eu son mot à dire, ce qui n’arrangeait pas son humeur. L’inconnu se mit soudainement à luire dans le noir, Oomaria ne voyait pas d’autres façons de décrire se qui se passait sous ses yeux. En temps normal, le Réprouvé se serait sans doute méfié de cet état de transe qui s’était emparé de l’homme mais pas maintenant. Il s’approcha brutalement de l’inconnu, non sans sentir une sorte de pression, qui s’accentua davantage lorsqu’il tapota le torse de son camarade pour marquer chaque mot qu’il prononçait.

« Non, non et non. Je-ne-veux-pas-de-ton-aide. »

Oomaria recula de quelques pas, prêt à exploser alors qu’on le traînait de nouveau dans une histoire dans laquelle il ne demandait pas être impliqué, même si celle-ci semblait le concerner directement. Il ne comptait pas le nombre de fois où cela lui était arrivé depuis son réveil.

« J’en ai assez des hvis de ton espèce. »


Bien sûr, le Réprouvé avait conscience que s’adressait de cette façon à une personne qui semblait frôler l’état de divin n’était pas raisonnable ou censé mais la nature même de sa race lui provoquait des états d’instabilité qu’il ne contrôlait et ne voulait pas contrôler. Une personne capable de rendre ses souvenirs à un amnésique ? Oomaria aurait dû sauter sur l’occasion, mais à cet instant, il ne savait plus quoi faire. Attrapant sa tête entre ses mains, il se sentit tirailler entre son envie d’en savoir plus et cette fierté déplacée qui tenait davantage de la folie. Incapable de raisonner ou de faire un choix. En reculant d’avantage, il heurta la paroi de l’armoire, provoquant une légère secousse qui attisa les cris à l’extérieur. Le Réprouvé était prêt à faire quelque chose de stupide mais se ravisa après quelques secondes d'immobilité; cette paralysie tenait surtout de l'inconnu dont la présence avait suffi a annihiler toute envie de rébellion qui avait commencé à se manifester brutalement chez l'hybride. Doucement, Oomaria fini par desserrer ses doigts et libérer sa tête, la pression commençant à redescendre lentement. Il finit par se laisser glisser le long de la paroi, laissant mollement tomber sa tête en avant; le Réprouvé sentait, de manière inexplicable, qu'il n'était pas capable de résister à cet être dont la magie enveloppait tous les sens.

« Raconte-moi donc ta passionnante histoire, finit-il par lâcher. »


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Mer 18 Sep 2019, 19:08




Le Chaman se darda d'un rire mauvais. «Oh. Ta volonté n'a rien à faire ici. Je ne te demande pas ton avis et d'ailleurs on ne me demande pas le mien non plus.» Si cela ne tenait qu'à lui, il aurait préféré rester sur ses terres. L'éloignement physique du cœur de l'île le rendait malade. Cela lui aurait été compliqué plus jeune de vivre avec cette condition, mais son goût du voyage lui était passé. Il savait pertinemment qu'il ne pourrait pas trouver ailleurs le charme de l'Île Maudite, qui, loin de tout, pouvait s'épanouir comme une fleur cachée et invisible. Là-bas, la frontière avec le monde des Morts était visible, là-bas rien ne pouvait perturber les mots que leur soufflaient les dieux. Le Chaman reporta son attention sur l'homme. L'Aether de la Mémoire et de la Connaissance était-elle bien sûre de ne pas s'être trompée de personnage ? Celui-ci semblait pour le moins rébarbatif et très peu croyant. Étrange. Il était certain que Raanu était priée par l'ensemble de ce monde. Aucun peuple ne pouvait se priver du savoir, ni de la mémoire. Il devrait peut-être le tuer pour son hérésie qui consistait à refuser l'aide d'un Dieu pourtant bénéfique.

«J'espère que tu t'en montreras digne et reconnaissant...» grogna-t-il. La grimace de son visage rappelait le sourire du crocodile enragé. «Je ne suis pas là pour planter des coquelicots. C'est comme ça que les Réprouvés vénèrent leur Reine ? Eh bah, la pauvre ! Ma sœur, ça m'étonne pas qu'elle se soit cassée de son trône. Je devrais faire comme elle, tiens. Elle en a toujours, des bonnes idées comme ça...» Une sorte de dialogue continu sortait de sa bouche alors que ses yeux regardaient toujours l'homme sans vraiment le voir. «Bref ! Si tu veux repartir la queue entre les jambes, soit Même si, comme je l'ai dit, tu vas simplement mourir dévoré par les choses qui nous attendent dehors. La Déesse de la Mémoire fera seulement en sorte que les tiens se rappellent éternellement de toi comme le plus lâche d'entre eux.» dit-il d'un ton désormais nonchalant. Le Chaman regarda la pierre qui avait été téléportée avec lui. Le Réprouvé ne devait pas être en mesure de la voir puisque ses yeux étaient aveugles au monde des Morts. En vérité, Devaraj n'avait aucune idée de la façon dont il était censé procéder. «J'en déduis que tu te dénommes Vergil.» En référence au seul mot qu'il avait déchiffré sur la pierre. Le reste des inscriptions restait hors de portée de sa compréhension, comme beaucoup d'autres pierres. Jusqu'à quand allait-il continuer comme ceci avant d'aller demander de l'aide aux Ygdraë ? Il ferma les yeux et sembla méditer pendant quelques minutes.

L'intérieur du placard était plus grand qu'on ne s'y attendait. L'espace semblait se mouvoir selon la volonté des protagonistes, et aussi, s'arranger à leurs besoins. Ainsi une lampe à huile posée sur un table en bois vint les éclairer. Il n'y avait bien évidemment pas de fenêtre mais on ne s'y sentait pas oppressé pour autant. Le bruit d'un ruisseau leur parvenait de loin, suivi de chants d'oiseaux et de bruissement de feuilles. Le sol était en moquette sombre et des canapés étaient posés autour de la table, sur laquelle apparaissaient des provisions diverses et variées comme du pain, du saucisson et de l'alcool. Le Chaman était donc assit en tailleur, les mains plaquées l'une contre l'autre contre son torse en signe de prière. Il ne se rendit pas vraiment compte qu'il était en train de léviter, au rythme vacillant de tambours chamaniques dont l'écho leur parvenait par dessus le chant de l'eau sur les galets. Il exerçait le Lien Divin en espérant entendre de Raanu la démarche à suivre. Le Don D'Edel lui permettait aussi de faire en sorte que ni lui, ni le Réprouvé n'angoissent ou se sentent mal. Si l'on se rapprochait de la porte, les horribles cris des Dies Iraes étaient de nouveau audibles pour leur rappeler la dure réalité.

Le Chaman rouvrit les yeux. Deux choppes de bières étaient là pour eux. Il les remplit et bu une gorgée, sans rien dire, fixant d'un air curieux la deuxième choppe. L'Esprit qui était caché dedans ne lui était pas encore visible. Il trouvait ça curieux, qu'un Conservateur choisisse de se cacher dans une choppe à bière pour communiquer alors qu'il était en présence du roi des Chamans. «Regarde derrière la table.» chuchota Devaraj. Le Conservateur faisait apparaître des scènes du passé à leurs yeux. Peu à peu, on pût distinguer un ailé, élégant, en compagnie d'un enfant qui semblait être son fils et dont les traits étaient plus doux. Enfermés dans un bureau cossu, le père aidait son fils à faire ses devoirs, ou à lui transmettre ses connaissances. L'on entendait pas encore ce qu'ils disaient même si cela ne tarderait pas à venir. L'illusion était parfaite, les couleurs et le volume des formes richement recréés, avec un nombre de détails qui frôlaient l'absurde. Le Chaman se darda d'un sourire rêveur. Il adorait assister à la représentation d'un Conservateur. Leurs illusions étaient toujours époustouflantes. D'ailleurs, puisqu'elles étaient censées faire revivre le passé, les non-habitués tombaient dans le piège et pensaient vraiment être présent dans la scène, en tant que spectateur invisible et inaudible.  

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Jeu 19 Sep 2019, 13:53

Oomaria et Devaraj collaborent dans un placard  Sans_t10

« Je… Non rien, laisse tomber. »

De nouveau Vergil. C’est à partir de cet instant qu’Oomaria décida que les enfants, qui avaient décidé de se jouer de lui en l’affublant d’un prénom qui n’était pas le sien, auront tout intérêt à avoir de très bonnes explications à lui donner sinon… Le Réprouvé n’était pas capable de faire quoi que ce soit face à lui pour le moment, il ne pouvait que subir les caprices de ce cauchemar. Mais il se jura de trouver une solution pour le faire sortir de sa tête. Le placard se transforma de sorte à faire apparaître une table, et de la bière. Oomaria ne toucha pas à cette dernière et s’assit au bord du canapé afin d’observer ce qui se passait, tel un enfant attendant Lus Sata'claus. Quand était-ce la dernière fois qu'il avait fêtait Sata'claus?

La scène se matérialisa devant ses yeux. Son souvenir se matérialisa devant ses yeux. C’était inconcevable à son échelle de réaliser ce prodige, mais tellement de choses lui échappaient en ce bas monde, qu’il ne pouvait qu’effleurer ce qui se passait au-delà de ses connaissances. Les éléments apparurent les uns après les autres, dévoilant une demeure splendide où des tentures aux couleurs chatoyantes côtoyaient les matières les plus précieuses. Une douce chaleur se diffusait dans la pièce. Étonnamment, Oomaria se sentit apaisé face à ce spectacle qui se déroulait devant lui ; dans cette situation, il aurait sans doute paniqué ou pesté, mais rien. Il appréciait simplement de voir cette scène, avec un certain degré d’inquiétude cependant. Lorsque son double fit son apparition à quelques mètres devant, il ne put s’empêcher de réprimer un haut-le-cœur. Ses ailes, ses précieuses détruites, apparaissaient devant lui, l’instant perdu d’un passé chimérique. Il avait l’air mieux et bien plus heureux qu’Oomaria, ce n’était pas qu’une impression. Tout respirait la joie et la bienveillance dans ce souvenir féérique. Un élément attisa davantage son attention : l’enfant. Il n’y avait pas vraiment de doute possible quant à son identité, ça ne pouvait être que son fils. Les mêmes yeux, les mêmes traits de visage, les mêmes ailes…

*Est-ce que c’est toi ? * Demanda-t-il désespérément à ses esprits. Mais comme toujours, le silence régna.

Si effectivement le Réprouvé avait eu un enfant, qu’était-il devenu ? Est-ce que cette voix qui s’adressait à lui était le même petit garçon au visage d’Ange qui se présentait à eux ? Que s’est-il passé ? Le plus frustrant dans toute cette histoire était sans doute que personne ne pouvait apporter de réponses à ses interrogations. Il allait devoir vivre avec tout ça sans encore un long moment. Jusqu'au jour où il s'en lasserait et déciderait de reprendre tout à zéro.

« C’est bon, on s’arrête pour aujourd’hui. Tu peux y aller, on reprendra ça demain !
- Oui ! » S’exclama joyeusement l’enfant avant de partir en courant.


Le Réprouvé secoua la tête un petit sourire aux lèvres. Un sourire de satisfaction peut-être ? Ou simplement de bonheur ? Oomaria ne se connaissait pas cette expression, il ne pouvait y voir un quelconque signe d’interprétation comme étant le bon. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans son esprit à ce moment ? La fierté d’avoir un enfant ? Comment pouvait-il le savoir, lui qui n’était que l’ombre de son passé. Son double plaqua soudainement ses mains devant sa bouche et après une terrible quinte de toux, de minces filets rougeâtres s’échappèrent de ses doigts et se répandirent sur les feuilles. En retirant ses mains, il constata qu’elles étaient maculées de sang et que ses yeux étaient cernés de violet. En se voyant ainsi dans le passé, Oomaria ne put s’empêcher de lâcher tout haut une simple question, qui n’était pas plus adressée à la mystérieuse personne luisante, mais davantage aux enfants qui peuplaient son esprit.

« Je vais mourir ? »

Sa voix n’était qu’un semblant de son, une complainte qu’il ne parvenait pas à maîtriser. La tristesse pouvait se lire dans son timbre cassé. Pas de pleur ou de larmes mais cette simple question car il semblerait que même le souvenir de sa mort n’était qu’un sujet de plaisanterie. Oomaria sortit alors de sa poche trois petits rouleaux de parchemin qu’il posa sur la table à l’adresse de son homologue. Ces derniers contenaient des bribes d’histoire qu’on lui avait transmis alors qu’on l’avait laissé pour mort.

« Le fumeur de crabe ou je ne sais plus quoi. Qu’est-ce que je suis sensé faire de ça ? Tu peux invoquer le passé apparemment, alors quel est le rapport entre moi dans le passé qui suis en train de mourir et ces putains de parchemins ? Et ce souvenir date de quand ? Dix ans, un siècle, un millénaire ? »

Le Réprouvé ne s’exprima pas avec la moindre once de colère, même si l’envie était grandement présente, cela ressemblait plus à une supplique, une détresse face à l’incompréhension. En y réfléchissant quelques secondes, l’idée de ne pas avoir correctement retenu les surnoms de l’inconnu jouaient sans doute en sa défaveur… Il espérait que ce dernier ne lui en tiendrait pas rigueur car il avait quelqu'un devant lui capable de lui apporter une réponse à ses mille interrogations, il ne pouvait pas laisser passer cette chance. En regardant de nouveau son souvenir, Oomaria sentit la bile envahir sa bouche. Il était à présent allongé à terre. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il pourrait refaire sa vie... Sur l'instant, il tira un roulé de tabac de sa poche, gratta une allumette et tira la fumée comme une bouffée d'oxygène avant de tout rejeter par le nez. Il maintint entre son pouce et son index, le faisait rouler de manière frénétiquement entre ses doigts.

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu me montres ça ? Est-ce que je dois y voir un signe ? Un avertissement? » Demanda-t-il d'un ton monotone sans détacher son regard de son double effondré au sol.

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Ven 11 Oct 2019, 22:00




"Mourir ? Oui, tu vas mourir. C'est une fatalité." répondit le Chaman d'un ton détaché et neutre. Pour lui, c'était une simple banalité. Le spectacle avait provoqué en lui une sorte de léthargie mentale, comme lorsque l'on se plonge dans une lecture et que l'impression de revenir d'un autre monde prend à la gorge en fermant le livre. Il était peu sensible aux états d'âme que semblait traverser son acolyte. L'empathie ne faisait pas parti de son existence. "Ce n'est pas aussi terrible qu'on le pense..." ironisa-t-il alors. Il se surprenait lui-même à vouloir rassurer ce crétin au sujet d'Ezechyel. D'habitude, il était plutôt du genre à les pousser dans leurs tombes en les faisant mourir de terreur. Autant dire qu'il aurait fait une excellente Ombre... C'était tout de même hilarant de distiller la peur de la fin, du néant, quant on connaissait parfaitement ce qui se passait après la mort. Devaraj avait lui aussi assisté à la scène en spectateur, mais contrairement au Réprouvé, il ne s'était pas attardé sur le sens ou la signification du tableau qui avait prit vie, seulement sur la beauté de cette magie si particulière, qui le rendait quelque part, fier de faire partie de son peuple et d'en posséder les dons. Les protagonistes lui étaient inconnus, puisqu'il ne s'agissait pas de son souvenir mais des bribes du passé d'autrui.

Plus la magie du Conservateur s’éteignait, plus il ressentait de nouveau l'agacement et la lassitude devant sa situation actuelle. Son ton se fit beaucoup plus acerbe et coupant. "Le fumeur de crabe n'est pas tenu de répondre à tes interrogations." Ou du moins, il l'aurait fait si un minimum de respect lui avait été accordé. "Un avertissement de ce qui pourrait bien t'arriver si tu continues de te comporter comme un gamin mal éduqué et sans jugeote, sûrement..." Il était un messager, pas un psychologue, ni un professeur. Si c'était le cas, cela ferait bien longtemps qu'il aurait retrouvé un semblant de santé mentale. Son courroux était sur le point de déborder. Il mettait sa patience sur le compte de la Déesse, car il sentait bien que laissé à lui-même, il aurait depuis bien longtemps disparu de cet étrange placard. "Raanu te montres un fragment de ton passé, c'est tout ce qu'il y a à comprendre. Les personnes qui ont perdu la mémoire sont toujours rattachées de près ou de loin à elle. C'est par sa volonté que beaucoup oublient tout et d'autres retrouvent leurs souvenirs. Je suis messager, roi, mais qui suis-je pour interpréter les raisons de ses actions ? Ce n'est pas à moi qu'il faut poser ces questions." Mais plutôt directement à l'Aether. D'ailleurs, les réponses comprenaient certainement une certaine part de vie privée et d'intimité, qui ne le regardait absolument pas.

On en revenait aux raisons pour lesquelles cet homme était prétendument un de ses élus. "C'est aussi un signe. Celui qui dit que tu as été apparemment jugé digne, ou prêt, pour retrouver cette mémoire en partie. Celui qui dit que Raanu te teste, pour voir ce que tu feras de son cadeau." Le Chaman observait l'individu consommer son tabac avec avidité. L'Esprit qui avait activé le pouvoir était toujours dissimulé dans la choppe de bière, il ne pouvait pas le distinguer mais il en mettrait sa main à couper. Les Morts, dans leur ennui, développait très souvent la fâcheuse manie d'espionner les Vivants par simple curiosité et envie de passer le temps. Il poussa un léger soupir, puis après un moment passé à regarder la pièce les yeux dans le vague, il attrapa la main de Vergil. Doucement, sans brusquerie, il l'incita par son regard à l'écouter en silence. "Selon ton comportement et ton hommage envers Elle, tu retrouveras certainement le reste de ton Passé. Ou bien..." Un large sourire particulièrement effrayant fendit son visage. "Eh bien l'on raconte que ceux ayant provoqué son courroux ont subit bien pire que la mort et la déchéance." Raanu était extrêmement puissante, personne ne lui échappait, pas même la Mort. Son Règne était immense et bien que considérée comme bienveillante ou neutre dans sa globalité, les rumeurs n'oubliaient jamais de préciser qu'elle ne pardonnait aucun affront et que son intransigeance était une arme à double tranchant. Le Chaman retira ses doigts. Sur la paume de l'individu était apparu un tatouage bleu, qui brillait de la même magie et lueur envahissant les iris du Fumeur Macabre. Ce dernier parût satisfait de la marque qu'il venait d'imposer. Ce fût à son tour de fumer la pipe, tout en déclarant d'un ton sarcastique. "Crois-moi, parfois, nous sommes bien plus heureux sans nos souvenirs !"

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Sam 19 Oct 2019, 15:14

Oomaria et Devaraj collaborent dans un placard
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Le Réprouvé restait dans un état de semi-conscience où il n’avait pas réellement la maîtrise de ses émotions ou de ses réactions car il sentait que quelque chose l’empêchait de pleinement s’exprimer et de réagir de manière naturelle. Bien que le calme qui régnait en son être lui était étrangement agréable, il sentait que quelque chose de plus intense voulait s’exprimer, comme une démangeaison que l’on ne pouvait atteindre. Il restait cependant là, à observer la scène de son passé, à se poser mille et une questions. Au fond, était-ce vraiment sain et utile de se torturer ainsi l’esprit afin d’y déceler des fragments de souvenirs que les Zaahins avaient jugé bon de lui enlever et qui à présent, se montraient cléments pour lui en redonner une infime partie. Bien qu’il fût évident que ce qui se passait depuis son arrivée dans ce placard n’était pas l’œuvre d’une divinité Réprouvé mais bien d’une culture totalement différente. Ou du moins le supposait-il car le nom « Raanu » ne lui suggérait rien, il ne le reliait à aucune déité, mais si l’hybride avait été élu, si un roi - selon les dires de son camarade - avait été expressément mandaté pour accomplir la volonté de Raanu, il n’était pas prudent de refuser son aide. Bien que jusqu’ici Oomaria ne se soit montré que très peu coopératif…

Il semblait que l’effet de l’illusion commençait à se dissiper peu à peu. Perdu dans ses pensées et les réflexions qui avait suivi les propos de son camarade, le Réprouvé ne s’était pas rendu compte que ce dernier lui avait saisi la main. Des sensations commencèrent à lui revenir peu à peu, mais il ne sentait plus de traces de colère en lui, la sérénité ne dominait pas non plus, plutôt une certaine stabilité. Alors qu’il écoutait calmement ce que lui expliquait le roi, l’hybride sentit un léger picotement lui parcourir la paume de la main ; un tatouage d’un bleu luminescent où se dessinait des cercles lui avait été apposé.

« Moi qui rêvais de garder une marque de cette rencontre, déclara le Réprouvé son tube roulé au coin des lèvres. Mais je suppose que j’ai assez joué le gamin mal éduqué et sans jugeote pour aujourd’hui je m’arrêterai donc là. »

Un sourire non feint se dessina sur son visage sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, tandis qu’il faisait jouer sa nouvelle marque en ouvrant et refermant sa main. Il ressemblait à un enfant à qui on aurait offert le plus beau des cadeaux, un soudain changement d’attitude qu’il mettait sur le compte de sa bipolarité. Et de la personne se trouvant en face de lui.

« C’est à "Raanu" dis-tu, que je dois d’avoir revu ma première mort ? Je me dois donc de l’honorer comme il se doit, et j’écouterai tes conseils, si tu en as à me donner, afin d’y parvenir au mieux. Ta déesse méritera toute mon attention, au même titre que les Zaahin. »

Oomaria n’avait pas beaucoup de respect pour les autres peuples, pour ne pas dire aucune tolérance. Mais les divinités, quelle qu’elles puissent être, et particulièrement si elles lui venaient en aide, gagnaient son respect et il s’engagerait à garder cette ligne de conduite. Mieux valait ne pas se mettre à dos une entité capable d’effacer des mémoires en un claquement de doigts ou raser un continent entier s’il lui en prenait l’envie. Le Réprouvé les considérait déjà d’une attention particulière mais ces motifs étaient un plus.

« Je suppose que je n’ai pas été assez digne pour savoir de quel peuple tu es le souverain ? » Se hasarda le Réprouvé.

Après tout, il avait été assez indiscipliné jusqu’à maintenant, mais rien ne lui empêchait de tester une dernière fois la patience de l’inconnu… À mesure qu’ils continuaient de parler, le souvenir se dissipa peu à peu, ne laissant plus que l’ombre d’un passé oublié derrière lui ainsi qu’un Réprouvé dont l’esprit était embrumé par ce qu’il venait de voir. Dehors, les cris devinrent de plus en plus pressants, mettant définitivement fin à cette illusion. Doucement, les secousses qui avaient animé l’endroit refirent leur apparition, les deux inconnus revenant au début de leur rencontre. Le Réprouvé retrouva doucement ses sensations et émotions ainsi qu’un minimum de sa mauvaise humeur, il se garda cependant de l’exprimer et se contenta de froncer ses sourcils. Il espérait que tout ça se terminerait très vite afin de qu’il puisse retourner dormir en paix.
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Mer 23 Oct 2019, 16:43




"Je n'ai pas de conseils. Le culte est personnel et inhérent à chaque personne, ce serait idiot de vouloir l'uniformiser et le généraliser au monde entier. Elle est symbolisée par une guerrière à l'oeil borgne en train de fumer une pipe comme la mienne et portant un long chapeau de paille. Autrement elle est aussi symbolisé par un grand pont reliant deux contrées. Puisque tous les peuples prient la Mémoire et la Connaissance à leur mémoire, c'est à toi de trouver la tienne." Conseiller en religion, il devrait se reconvertir tout de suite, il ferait probablement fortune. Il y avait de quoi mener de nombreux cœurs à leur propre perte. "Non. Mes origines n'ont aucune importance dans le processus." Il sourit d'un air particulièrement malsain. C'était plutôt addictif de faire partie d'un mystère inaccessible à une bonne partie de la population mondiale. L'orgueil ne s'en portait pas plus mal. "Mais puisque tu demandes, je vais te répondre en partie. Je suis le petit frère de votre Reine et je dirige un peuple issu du votre, qui s'est séparé en deux branches il y a plusieurs ères de cela. Par ailleurs je suis aussi un haut dignitaire Démon et j'ai la double nationalité Déchue dans les Péchés de la Gourmandise et de l'Envie. Le monde entend parler de moi et de mes horreurs sous le nom de Fumeur Macabre, hum." Finalement, il était pas si mauvais en broderies. S'entraîner sur des esprits plus faibles et sous la coupe de son charisme pouvait aider.

Le Chaman continua de fixer le tatouage tout neuf. Ce dernier semblait marquer la fin de leur entrevue puisque le placard revint à son état initial. Peu à peu les objets qui étaient apparus comme la table disparurent. L'Esprit qui s'était caché dans la chope de bière était parti lui aussi, aussi discrètement qu'il était arrivé. Devaraj fût quelque peu contrarié de ne pas avoir pu lui parler ou même l'apercevoir... Néanmoins son intuition aiguisée par plusieurs siècles de destinée endiablée lui chuchotait qu'il sera bientôt amené à rencontrer cette personne ne manière plus officielle. En attendant, Raanu avait donc désigné un nouvel Élu pour ses futurs desseins et avec la scène qu'il avait vu et entendu via le Conservateur, Devaraj devrait être capable de traduire le reste de la pierre de connaissance. Cette dernière portait donc sur les lettres qui étaient gravées en son milieu un souvenir de ce Réprouvé. Pourquoi ? Cela le dépassait complétement. Néanmoins les traductions aidaient à donner un sens aux symboles, à leur attribuer des mots ou des syllabes. Grâce à l'alphabet qui se constituait ainsi petit à petit, les Chamans seraient ensuite en mesure d'écrire leur propre langue et de mélanger l'Oddelegy oral et écrit pour finaliser ce langage.

Dehors les hurlements s'étaient tus. "Bien. Nous avons dû quitter l'Antre-Des-Damnés." Sans prévenir, le Chaman ouvrit la porte du placard en grand, prenant un risque qui était typique de son éternelle inconscience du danger. Dehors, point de Dies Irae, heureusement. Une grande étendue verte se développait devant eux, avec quelques villages cachés au creux des collines. Plus loin encore, ses dernières se tintaient d'or sous les coloris des nombreux champs de blé qui brillaient au soleil et ondulaient sous la brise froide. "Tiens, si ce n'est pas Bouton-D'Or là-bas, j'ai perdu toute ma tête ! " Un rire étrange franchit ses lèvres alors qu'il s'extirpait du placard. "Au revoir et à bientôt. " Sans même un regard et sans attendre de réponse, Devaraj disparût de l'horizon. Peu de temps après son départ, le placard s'effaça aussi. Et se fût comme si toute cette scène n'avait jamais existé.

Le Chaman était finalement soulagé de s'en être sorti sans trop de déboires. Il était partagé entre la volonté d'espionner ce Vergil ou de rentrer chez lui pour coucher sur papier ses nouvelles découvertes littéraires. Finalement, il resta quelques minutes à observer l'homme, invisible sous sa forme éthérée. Seulement, sa magie instable ne lui permettait pas de rester dans cet état très longtemps. Il risquerait de se trahir. De plus l'éloignement de l'Île Maudite lui provoquait toujours des nausées. Devaraj reprit donc une forme matérielle un peu plus loin, et se téléporta sur ses terres natales, à l'autre bout du monde;

747 mots | Post 4  

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Jeu 07 Nov 2019, 20:04

Oomaria et Devaraj collaborent dans un placard
| Post 4 . Fin

Le Réprouvé prenait note de toutes les informations que pouvait lui donner le Fumeur Macabre, il essaierait également de retenir cette dénomination pour l’avenir, ne sachant pas ce qu’il lui réservait, tout était bon à prendre. Il honorerait sa parole et veillerait à prodiguer les mêmes offrandes qu’il pouvait en faire au Zaahin ; son tatouage continuait de briller dans l’obscurité lancinante qui planait au-dessus des deux personnages, une preuve s’il en fallait que les Zaahin n’étaient pas les seules divinités dont devait se méfier l’hybride. Il les respectait autant qu’il pouvait les craindre… Dès son retour, il prendrait soin de sculpter une statue de Raanu et de l’emmener partout où il allait, à l’égal de ses homologues. Oomaria tentait de retenir tout ce que pouvait dire le roi, tout ce qui pourrait lui permettre de déterminer de quel peuple il était le souverain, mais le flot de mots qui se déversaient de sa bouche se noyait dans toutes les pensées qui peuplaient dans son esprit. Voilà tout ce qu’il retiendrait : Fumeur macabre, frère d’Erza et schisme du peuple. Autant de pistes qu’il aurait à creuser une fois retourner à Sceptelinôst, mais avant tout, il profiterait de son oreiller et son doux matelas. La perspective de simplement s’allonger et reposer ses esprits lui était plus qu’alléchante. Pourquoi pensait-il autant à dormir ? Un autre mystère qu’il résoudrait plus tard. Après la sieste.

En quelques secondes, la magie qui avait baigné la pièce jusqu’ici, n’était plus que poussière qui avait fini par s’envoler avec les secousses que subissait le placard. Le Réprouvé resta silencieux au moment où le Fumeur Macabre posa sa main pour ouvrir la porte, une pointe d’angoisse fourmillant dans son estomac mais il fut ébloui par les lumineuses terres des Lumnaar'Yuvon. Un soulagement parvint d’abord avant de réellement se rendre compte où il se trouvait… Il mit quelques secondes avant de réagir, quelques minutes de trop. Demander à son camarade de le téléporter à Sceptelinôst aurait sans doute été déplacé, mais qui ne tente rien à rien et la réflexion lui brûlait la langue.

« Je vou... »

Mais déjà, l’homme avait disparu, laissant l’hybride au milieu de ces contrées dorées. Il pesta intérieurement car maintenant qu’il se trouvait à Lumnaar'Yuvon, il devrait refaire tout le chemin inverse pour retourner à Sceptelinôst. Ce qui signifiait devoir de nouveau marchander avec un capitaine qui accepte de le prendre sur son navire, faire de corvées pour payer sa traverser, retourner dans la ville, etc. Plus il y pensait, plus la colère grondait en lui, et la perspective de devoir faire toutes ces manœuvres, alors qu’il ne demandait qu’à rester dans sa chambre, le rendait de plus en plus irritable. Oomaria fixa cette marque bleutée laissée par cette rencontre et se mit à maudire dans ses pensées tous les paramètres de cette aventure improbable.

« Eol faarore ney... » lâcha-t-il tout bas.
Maudite déesse...

Quelques secondes après, la paume de sa main se mit à le gêner, son tatouage bleuté rayonnant de plus en plus. Sans s’en apercevoir immédiatement, il se mit simplement à se gratter en commençant à échafauder son plan de retour, sa peau se mit à rougir sous l’action de friction, jusqu’à ce que du sang ne se retrouve sous ses ongles. La démangeaison était telle qu’il avait fini par s’arracher une fine pellicule de derme. À quoi bon chercher à aller contre les éléments dès lors que l’on se trouvait impuissant face à eux ?

« Io silus ! Je suis désolé ! »

Finalement, rien de cette rencontre ne s’apparentait, ne serait-ce qu’un infime instant à une partie de plaisir. Il fallut plusieurs minutes avant qu’il ne puisse retrouver une tranquillité au centre de sa main. Oomaria retiendrait donc quatre informations de cette rencontre : Fumeur macabre, frère d’Erza, schisme des Réprouvés et ne pas insulter les dieux, surtout ceux qui n’étaient pas des Zaahin… Il se consolait car il repartait avec plusieurs informations capitales pour la redécouverte de son passé ; il avait à présent un fils à rechercher mais par où commencer ? Tout abandonner serait peut-être plus simple… Ce serait une réflexion à laquelle il aurait le temps de s’adonner, dès qu’il aurait retrouver sa chambre ainsi que tous ses écrits.
752 mots
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