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 [X ; XXVI] - Le portrait de l'héritage [Anîhl]

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Dim 06 Jan 2019, 18:45


Catégorie de quête : X.Enseignement et XXVI.Familial
Partenaire(s) : Anîhl
Intrigue/Objectif : Zane s'infiltre à Gona'Halv afin de retrouver son vieil ami Brady, mais il tombe rapidement sur une surprise en la personne d'Anîhl. Le Démon compte bien la tester et voir de quoi elle est capable en tant que Réprouvée qui partage son sang. Il va ainsi tout faire pour la repousser dans ses retranchements et la juger sur place.



Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas revus ? Depuis probablement assez de lunes pour permettre à ce maladroit de l’amour de découvrir le mode d’emploi relatif aux meilleures approches sociales. Brady et Zane entretenaient un lien d’amitié assez solide pour deux espèces qui n’étaient coutumièrement pas vouées à interagir de cette façon. Si les Démons et les Réprouvés se correspondaient sur quelques points — notamment les bienfaits de la guerre —, leurs clans respectifs avaient plutôt tendance à se mépriser. Toutefois, Zane était à mille lieues de cette image qu’on lui prêtait parfois, celle d’une créature implacable qui maudissait le monde entier. Élitiste, pragmatique et dictatorial, il l’était largement oui, mais il ne s’arrêtait pas aux frontières de la couleur. Le racisme était bien loin de l’inspirer, à tel point qu’il pourrait même apprécier la compagnie d’un Humain ou d’un Ange si tous ceux qu’ils avaient fréquentés jusqu’alors ne l’avaient pas considérablement déçu. Soit ils étaient puissants, mais incroyablement naïfs, soit expérimentés, mais condescendants à flots. De tels traits de caractère ne convenaient qu’à un Roi. Des Enfers, par exemple. Quoiqu’il en soit, le régent des Terres brûlées ne se fiait pas vraiment à ce genre de fadaises désuètes, bien trop fréquemment gâché par une personnalité bien en deçà du reste. Lui, ambitieux et avide, convoitait l’aboutissement absolu de ses aspirations, bien heureux de transcender ses propres limites. Les autres se reposaient sur leurs lauriers, et c’est ça qu’il exécrait le plus dans son impérative exigence. En cela, Brady avait toujours éveillé sa curiosité. Non pas grâce à ce qu’il était actuellement, mais par ce qu’il pouvait devenir s’il y mettait un peu plus du sien. Ainsi donc, la Bête voulait voir de ses propres yeux les changements qui avaient opérés — ou non — chez l’individu depuis qu’il vivait à Gona’Halv.

S’infiltrer dans un camp militaire truffé de grivois plus ou moins engaillardi pouvait s’avérer certes difficile pour le commun des mortels, mais pas pour le grandiloquent Maitre du traquenard et de l'entourloupe qu’il incarnait. "Magouilles & compagnies" auraient probablement été un excellent slogan s’il s’était converti dans le monde du commerce itinérant. Mais pour l’heure, le Diable emprunta l’apparence d’un commandant de l’armée, ceci après avoir neutralisé ledit supérieur sans un bruit. Avec les pouvoirs qui étaient siens, très orientés vers l’espionnage, rien ne pouvait le retenir très longtemps de ses méfaits. Il avait jeté le corps à la mer, certain que les poissons et autres carnivores trouveraient satisfaction à ce repas. À présent débarrassé de tout soupçon, le nouvel officier se dirigea nonchalamment vers les nombreuses tentes qui nichaient en masse sur les hauteurs, persuadé qu’il y apercevrait le blondinet dans les parages.  

« Ah ! Tu tombes bien, Elric. Je te cherchais justement pour mettre fin à l’insubordination de ces morveux. » L’homme qui l’avait interpellé disposait du même accoutrement que le sien. Pas très grand et légèrement plus enrobé que la moyenne, il n’en demeurait pas moins imposant pour son âge. À ses côtés se tenaient trois jeunes recrues, visiblement plus captivées par la silhouette découpée des femmes que par leur éducation. Il pouvait comprendre ce besoin, indissociable d’une fougue printanière…

« Alors comme ça, ils manquent à leurs engagements ? Laisse-les-moi un instant, je vais bien m’en occuper. » Manifestement pleins d’entrain, les juvéniles s’égosillaient, peu influencé par le grade qu’ils évoquaient. Si seulement il avait pu se montrer sous son vrai jour, le problème n’en serait d’avance plus un.

« Je m’y serais bien employé, mais malheureusement je suis déjà suffisamment surchargé avec mes hommes. Quant à Floyd, il est à l’infirmerie. »
« Ne panique pas, je vais les dresser comme il se doit. Et puis les requins sont insatiables ce matin. »
« Merci du coup de main, je te revaudrais ça. »
« Compte sur moi pour te le rappeler ! »

Une fois que les pseudo collègues se quittèrent, Zane emporta les trouble-fête en les épinglant par le col afin de les mener vers un champ probablement consacré aux entrainements à mains nues.

« Bien, on va faire simple, les bleus. Si vous me touchez une seule fois, je vous laisse repartir sans aucun sermon. Sinon, une corvée digne de ce nom vous attendra. »
« Une seule fois ? Ah ah, quelle chance ! J’y vais le premier, les gars. »
« Ok, j'suis le suivant ! »

« Vous m’avez mal compris. Je vous prends tous les trois en même temps. » Perplexes au départ, les trois garnements rirent de bon cœur en s’engageant dans l’arène. En règle générale, c’était peut-être du tout cuit, mais… quelques secondes lui suffirent pour les mettre au tapis. Il ne pouvait pas leur en vouloir, ils débutaient seulement. Toutefois, au moment où il les conduisit à l’écurie pour peaufiner son rôle, il les pinça en train de toiser les fesses d’une demoiselle. Mais quelque chose de significatif attira un instant l’attention du Roi. Ce tatouage succinct, ce regard et cette intuition fugace. Oh. Bien sûr, il avait semé des graines partout dans le monde, mais quand Zane tombait sur l’un de ses rejetons, l'excitation prenait le dessus.

« Attendez-moi à l’intérieur, je reviens. »
« Mais euh... » Avant d'avoir eut le temps de protester, il ferma la porte derrière eux.

Le Diable s’effaça ensuite furtivement afin de prendre à part la jeune femme qu’il bouscula frénétiquement dans une tente vide. Il ferma les rideaux et posa ses fesses sur une chaise pliante, les jambes et les bras croisés, puis la dévisagea un moment. Quoiqu'elle fasse, il avait l'ascendant sur elle, c'est pourquoi il n'anticipait aucune mauvaise réaction de sa part.

« Je ne vais pas passer par quatre chemins. Qui es-tu ? Qui sont tes parents ? Et plus que tout, penses-tu mériter de vivre ? »

Cette dernière réflexion, bien qu’elle ne sembla avoir aucun lien avec les précédentes, avait au contraire plus que sa place au sein de son étude. Le Diable avait entrepris tellement de relations d'un soir qu'il oubliait la plupart de ses conquêtes, certaines plus prometteuses que d'autres quant à l'hérédité qu'elle pouvait transmettre à ses enfants. Impatient, il dévoila peu à peu son visage. Elle le reconnaîtrait. Il était célèbre tout.


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Mar 22 Jan 2019, 00:16

J’essuie la sueur qui coule de mon front du revers de ma main. Le geste est devenu machinal au fil des semaines, je ne pense presque plus à la transpiration qui coule en continu le long de ma nuque.
Au moins, ici, sur les sommets, la chaleur est plus supportable qu’en bas. Nous sommes en entraînement dans la ville pour la durée d’une semaine et il suffit de gagner un peu d’altitude pour profiter des vents aux vagues relents marins. Le Drem Sinnah a tenu à ce que nous ne dormions pas dans la ville mais sous des tentes à mille cinq-cents mètres au-dessus de la mer. C’est frustrant de ne pas avoir accès aux services de la vie citadine, qui me paraissent incroyablement luxueux en comparaison avec les dortoirs sinistres dans lesquels je dors depuis plus d’un mois, mais d’un autre côté j’aime bien l’ambiance qui règne dans les montagnes. Ça calme l’agitation qu’il y a à l’intérieur de moi.
Là, tout de suite, je profite d’autant mieux car je dois aller aux toilettes et je peux en conséquence me séparer de mon unité le temps de quelques minutes, rare privilège étant donné que nous vivons les uns sur les autres à chaque instant de la journée et de la nuit. C’est ce qu’il y a de pire à Gona’Halv, parce que les autres Réprouvés autour de moi sont des têtes de hareng frit et que je n’aime pas être à côté des gens en général.
Je traîne sur le chemin vers la cabine. C’est la pause déjeuner, le Drem Sinnah nous accorde un peu plus de temps de repos qu’à la base militaire parce que l’air montagnard nous fait du bien et qu’il faut en profiter, apparemment. Voilà au moins une personne qui ne soit pas complètement dépourvue d’intérêt sur cette île. Plus le temps passe, plus le Drem Sinnah gagne en qualité.
Les toilettes sont un portail vers les Enfers et je ne m’y attarde pas, d’autant plus que j’entends des voix masculines non loin de moi. Pas que je me sente particulièrement pudique, au contraire, le moindre soupçon de gêne que je pouvais ressentir avant d’arriver sur l’île a disparu dès les premiers jours et les douches communes. Mais je reconnais ces voix. Elles appartiennent à une bande de gamins qui courent après les fesses des femmes, ce qui les classe dans les plus bas étages de mon estime. Je n’ai pas envie de les croiser, car ils me donnent la nausée et la brûlante envie d’encastrer leur tête dans le sol.
Je sors des toilettes et me dirige d’un pas désormais rapide vers ma tente. Je retiens un grognement lorsque je tombe malgré tout presque immédiatement sur la vermine en question. Je fais d’abord mine de les ignorer, mais je sens leur regard peser sur moi, sur mon tatouage qui disparaît et apparaît sur ma peau, et j’intercepte même un commentaire désobligeant lâché à mi-voix. Je me retourne brutalement et leur jette le regard le plus méprisant dont je suis capable. Je m’apprête à leur cracher les pires atrocités à la figure mais je finis par m’abstenir, parce qu’aucun mot n’est à la hauteur de mon dégoût et qu’un Drem est avec eux. Je ne veux pas me faire épingler à cause de ces crétins.
Je poursuis ma route d’un pas nerveux, ruminant ma colère. Mais faisant irruption dans mes pensées, quelqu’un me bouscule et m’embarque dans la tente la plus proche, sans que j’aie pu opposer la moindre résistance.
-Qu’est-ce que…
Furieuse, je relève le regard et fouille la lumière tamisée pour identifier l’individu qui se tient face à moi. C’est un homme, grand, large, très musclé, un Drem, je crois, je ne le connais pas. Si, je le reconnais, il était avec les trois enflures mais les trois enflures ont disparu. L’homme s’assied, croise bras et jambes, me regarde, je me sens instantanément cueillie au creux du ventre par quelque chose que je n’identifie pas, il est terriblement imposant dans sa posture décontractée.
L’homme parle. Il utilise des mots qui ne s’articulent pas dans mon esprit parce que cette situation est absurde et pourquoi il dit ça ?
La réplique cinglante que je m’apprêtais à asséner se bloque dans ma gorge au moment où, d’un geste parfaitement maîtrisé, il retire le casque qui masquait son visage. Une chevelure sombre et brillante tombe en cascade autour de lui. Des yeux brillants me déchiquettent sur place.
Kobalt me l’a décrit. C’est impossible qu’il soit devant moi, dans une tente à Gona’Halv. Mais c’est lui. Mes tripes ont acquis la consistance du ciment.
-Vous êtes le Bhûta Râja ?
Évidemment que oui même si c’est impossible impossible impossible. La voix qui a franchi mes lèvres est étonnamment calme ; ce n’était pas une question, en fait.
J’ai vouvoyé. Comment est-on supposé se comporter face à un roi ? Par les Zaahin, c’est un Démon maléfique en fait.
N’importe quelle autre bouche ayant posé ces questions ne m’aurait rien inspiré de plus qu’une vive irritation, sinon un profond désintérêt. Mais l’homme devant moi est comme un sort très puissant qui aspire mon corps et qui l’écrase simultanément. Mon instinct me pousse dans la direction opposée à mes habitudes ; je cesse de fixer le roi des Démons d’un air ahuri et dis entre mes dents serrées :
-Je m’appelle Anîhl.
Le son de mon propre nom débloque quelque peu mes sens. Je me redresse et ma mâchoire se détend. C’est dur de garder mes yeux dans ses brasiers incandescents, très dur, pourquoi il a parlé de mes parents ? Le visage de Kobalt traverse mon esprit, se trouble, disparaît, disparais. Je m’efforce d’ancrer mon regard définitivement dans celui du roi des Démons et lance d’une voix encore un peu plus claire :
-Je n’ai pas de parents.
Le silence retombe.
Je me crispe. Je ne comprends pas la dernière question du roi des Démons. Je détourne les yeux presque malgré moi, la nervosité m’a gagnée, pourquoi sommes-nous dans cette fichue tente qui sent les pieds ? Et ce roi est trop magnétique pourquoi est-il magnétique les rois et les reines sont-ils tous magnétiques comme ça ?
-Pourquoi vous êtes là ? je demande en m’agitant. Et pourquoi je suis là ?
Mon regard glisse vers la fente de la tente qui laisse entrer la lumière du jour et la liberté. J’ai très envie de partir de cet endroit. Mais je suis aussi fascinée par l’existence de cet homme. Mes paupières papillonnent et mes yeux migrent une nouvelle fois sur son visage à moitié effacé par la pénombre. Le trouble se distille en moi.

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[X ; XXVI] - Le portrait de l'héritage [Anîhl]

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