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 [Evènement] - Un Bon Bol d'Air Pur

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Ven 10 Mai 2019, 14:43


Un Bon Bol d'Air Pur
Evènement pour Tous


Claire était encore dans sa chambre ce matin. Assise en tailleur, à même le sol, les yeux fermés, on aurait pu penser qu’elle priait. Or, ce n’était rien de tout cela. Claire essayait juste de se remémorer les derniers chapitres du dernier ouvrage qu’elle avait lu. Elle avait pour habitude étrange de se réciter les mots qu’elle lisait afin d’être sûre qu’ils soient à jamais graver dans son esprit. Elle cherchait la perfection, le savoir absolu, pour que son futur Maître n’ai aucun reproche à lui faire … et si elle pouvait se rendre utile par ses connaissances, elle n’en serait que plus heureuse.
Malheureusement, les jours défilaient, et elle n’avait toujours aucune piste pour trouver son Maître. Ce dernier était, pour l’heure un parfait inconnu, et bien qu’elle le cherchait sans relâche, elle n’arrivait pas à trouver ne ce serait-ce qu’un indice sur ce dernier.

Quelques mèches folles balayaient son visage sous l’effet du léger vent qui lui parvenait de la fenêtre ouverte. Elle frissonna doucement. Elle se leva alors et mis un petit gilet de laine par-dessus ses épaules. La température extérieure était encore fraîche, bien qu’elle annonçait une belle journée en perspective. La saison de l’Empereur avait débuté il y a quelques jours, mais elle avait été tellement absorbée dans sa tâche, qu'elle n’avait pas encore pu profiter du renouveau de la nature.
Elle s’approcha de la fenêtre ouverte et contempla le paysage. La maisonnette dans laquelle elle avait trouvé refuge se situait à la bordure de la ville, si bien qu’elle pouvait observer de nombreux champs aux alentours. Plusieurs agriculteurs étaient déjà sur le pied de guerre et semaient inlassablement de nombreuses graines pour les prochaines récoltes. Attirée par leur courage d’être si tôt au travail, Claire se mit en tête de se rendre, elle aussi, utile. Elle pensa à sa mère et se dit que, si cette dernière avait été avec elle aujourd’hui, elle serait fière que sa fille rendre hommage à Phoebe de cette façon.
Pleine de bonnes intentions, Claire resserra son gilet un peu plus près de son corps frêle et sortit d’un pas décidé. Elle se dirigea résolument vers les paysans qui travaillent ardemment dans les champs. « Bonjour Monsieur » fit-elle en s’approchant d’un des fermiers. « Que plantez-vous là ? ». Les cheveux roux de l’agriculteur lui tombaient devant les yeux, et il passa une main dans sa tignasse lorsqu’il se releva afin de faire face à l’orine. Il était essoufflé et attendit quelques secondes avant de répondre : « Du riz mam’zelle. » « Ahh. J’en ai déjà mangé vous savez ? C’est très bon ! » Le rouquin la regarda d’un air étonné et finit par hausser les épaules. « Vous croyez que je peux vous aider ? » demanda la belle. « J’ch’pas sûr que vous m’s’rez très utile mam’zelle. S’rez p’t’être bin mieux aux festivités du village. J’pense qu’ils cherchent d’monde pour les stands ou pour servir l’soupe. » L’orine sourit de plus belle. « Des festivités ? Anh mais j’adore les festivités ! Vous croyez que je pourrais chanter ? » « J’en sais rien mam’zelle. C’q’j’chuis sûr, c’est q’si vous v’lez aider, y cherchent du monde. Pour sûr ! Z’avez qu’à y j’ter un coup d’œil. » « Vous avez sûrement raison. Merci bien Monsieur ! Je vous souhaite bon courage pour votre labeur et j’espère vous revoir bientôt aux festivités ! » Elle enlaça le fermier avant de rebrousser chemin vers le village, laissant un agriculteur soulagé de pouvoir continuer tranquillement son travail.

Elle ne mit pas très longtemps à arriver à l’entrée du village. Elle constata alors, pour son plus grand plaisir, de nombreux fanions disposés ça et là dans les ruelles. Des petits groupes s’étaient formés au centre du village et en passant à côté de chacun d'eux, elle put entendre certaines brides de conversation. « Allez, dépêchez-vous ! » s’exclama une femme rondelette à un premier groupe. « Nous devons être prêts pour la cérémonie. Nous devons encore placer les bancs pour que chacun puisse prier Phoebe ... » « Les gâteaux, c’est de ce côté-là » fit un homme qui semblait gérer les opérations en griffonnant sur une feuille. « Et j’aimerais un rapport concernant la piste de danse. Est-ce qu’elle est enfin installée ? ... Ah ! Et si vous voyez des chasseurs ou autres cueilleurs, pouvez-vous leur dire qu’ils feraient mieux de nous aider un peu, avant d’aller se promener dans les bois pour je-ne-sais-quelle raison ! Il faut vraiment qu’ils revoient leur priorité ceux-là ? Si tout le monde mettait la main à la patte, nous aurions sûrement déjà fini ! Et vous là ? » termina-t-il à l’encontre de Claire. « Oui, vous ! Ne restez pas les bras ballants ! Venez par là, je vais vous trouvez quelque chose à faire. J’imagine que vous ne savez pas utiliser un marteau pour planter des clous et je ne pense pas qu’il soit judicieux que je vous mette dans l’équipe de montage des stands … Bon, allez avec ce groupe-là, ils vont chercher des fleurs de toutes sortes pour décorer les rues » finit-il en désignant un petit groupe de personnes frôlant le troisième âge.

Docilement Claire se fraya un chemin parmi le petites mamies, dont deux d’entre elles s’empressèrent de passer un bras autour de ceux de l’orine. « Dîtes-moi ma jolie » commença la première « Comment vous appelez-vous ? » « Je m’appelle ... » « Mais laisse-la un peu respirer voyons, ne vois-tu pas que tu la déranges » lança la deuxième avec un clin d’œil. « Avec l’âge, on oublie vite que les jeunes gens ont d’autres préoccupations plus importantes ... Et donc d’où venez-vous ? » « Je viens … »  « Tu manques pas d’air Simone ! Toi aussi, tu l’embêtes ! Et je suis sûre que tu l’ennuies plus que moi ! »  « Mais non, je ne … »  « Tss, Tss, ne vous en faîtes pas mon enfant, on a l’habitude. En tout cas, si vous voulez mon avis, mon arthrite me dit qu’une sacrée averse va nous tomber dessus avant la fin de la journée ! »  « Ah bon ? »  « Pff, toi et ton arthrite … Toujours entrain de faire ton intéressante ! Moi, j’te dis qu’on aura un beau soleil ! »  « Si tu l’dis ! Toujours est-il que mon arthrite a toujours raison ! Comme la fois où je t’ai dit : « Attention Michelle, tu vas glisser sur une plaque de verglas ! » et que tu n’as pas voulu me croire ... Et qu’est-ce qu’il s’est passé ? Hein ? Je suis sûre que ton coccyx s’en rappelle encore ! »  « Lâches-moi la grappe, tu veux ! Et puis, tu vois pas que t’embêtes la p’tite. Allez venez ma jolie, on va se promener un peu dans les jardins. Vous allez voir : il y a toutes de papillons en cette période. J’en connais tout un rayon ! »  « C’est joli les papillons, mais je croyais que nous allions récupérer des fleurs pour agrémenter la ville ? »  « Pff, ne t’inquiètes pas. D’autres le feront pour nous. »  La petite vieille lui fit un clin d’œil et elles partirent toutes les trois bras-dessus-dessous sur des chemins en terre battue dont les abords avaient été laissés en friche. Les hautes herbes recelaient de vie que les anciennes connaissaient plutôt bien et ne cessaient de détailler à la jeune orine, sans omettre quelques anecdotes. Claire était tellement accaparée par ses nouvelles connaissances qu’elle ne vit pas le temps passer et très vite la nuit s’annonça.

Les trois amies n’y voyant plus grand chose, se dépêchèrent de retourner dans le centre du village où la fête battait son plein. Des odeurs toutes plus douces et alléchantes les unes que les autres arrivèrent aux narines de la jeune femme qui ne savait plus où regarder : il y avait tellement de monde, et tellement d’activités, qu’elle se dit qu’elle aurait bien du mal à pouvoir tout faire, même si elle en avait grandement envie. Un nouveau dilemme s’offrit alors à elle : aller goûter à la soupe qui était apparemment une spécialité du village, aller écouter les ménestrels qui faisaient danser les gens ou aller compter les étoiles avec le groupe d’astronomie qui se préparaient à partir loin des lumières de la ville ?

1392 mots.

Explications

Petit évènement printanier  [Evènement] - Un Bon Bol d'Air Pur 46
Les beaux jours reviennent et nos personnages ont aussi le droit de sortir un peu profiter de la nature.

C’est un évènement pour tous à message unique.

Vous pouvez faire un peu ce que vous voulez : il y a de nombreuses festivités qui se déroulent pendant cette période sur les Terres du Lac Bleu donc vous avez le choix. Je vous ai mis quelques exemples dans le post, mais vous pouvez trouver d’autres activités à faire, du moment que cela a un lien avec la nature, comme par exemple faire un peu de jardinage, aller ramasser des fraises de bois, faire un tour au marché, organiser un repas champêtre, se prendre une méga averse, aller chasser/pêcher etc ...
Bref, c’est open !  [Evènement] - Un Bon Bol d'Air Pur Mini01

Autre information importante : On n'en sait toujours pas plus sur la situation de la Reine des Magiciens et malgré les propos rassurants des conseillers de la Reine, certains Magiciens demeurent inquiets =)

Vous avez jusqu’au 1er Juillet 2019, 23h59 pour poster. Faîtes-nous rêver !  nastae


Gains


900 mots : +1 en agilité
et à partir de 1350 mots : une famille de trois rossignols qui chantent les jours de beaux temps, et qui peuvent attaquer un assaillant s'ils sentent que votre personnage est en danger : une attaque possible par oiseau, après il retourne dans son nid pour finir ses jours.

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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 913
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Dim 09 Juin 2019, 11:53

"Mamie mamie mamie ! Dis est ce qu'on peut faire de la peinture maintenant, hein, diiiiis ?" Bellada racla le fond du son petit pot en verre afin de récupérer les dernières traces de son riz au lait et avala la bouchée de son dessert, dont elle était plutôt satisfaite. "Je ne sais pas, est ce que tes cousins sont d'accord avec ça ?" Orlane regarda soudain ses souliers, témoignant une réponse négative avant même d'avoir à parler. "Bah... Les garçons ils veulent aller à la chasse aux escargots avec Papi et Constance et Justine, elles veulent pas que je reste avec elles. Elle préfèrent discuter de trucs de grandes." La magicienne sentit son cœur se serrer face à la tristesse qu'elle lisait sur le visage de sa petite fille. L'écart d'âge qui la séparait avec ses sœurs et ses cousines apportait souvent ce genre de disputes entre elles, les plus grandes écartant inéluctablement la blondinette de leurs activités. La grand-mère leva les yeux et aperçu le groupe de fillettes installées un peu plus loin dans le jardin. Habituellement, elle aurait essayé de régler le problème en forçant les demoiselles à inclure la plus jeune, mais malgré ses efforts les plus mâtures reproduisaient sans cesse ce schéma. Si elle continuait de cette façon, elle ne parviendrait qu'à les irriter davantage, et Orlane ne serait que plus déçue de se voir repousser avec plus d'acharnement... Non. Cette fois-ci, elle n'irait pas blâmer les filles. Après tout, c'était de leur âge. Le début de l'adolescence sonnait leur envie d'indépendance, leur désir de devenir de véritables petites dames. Elles n'avaient aucun attrait à se voir collées par ce qu'elle considéraient comme un bébé... Bellada sourit en posant son pot sur la table de jardin où elle était posée. "Tu sais quoi, Loustique ? Ca tombe extrêmement bien ! Aujourd'hui, Madame Tourneval m'a donné deux anciennes tuiles à elle pour que je puisse les rénover. Ca te dirait de faire ça avec moi ?" La fillette retrouva instantanément un sourire radieux face à la réponse don son aïeule. "Han, c'est vrai ? Je peux t'aider ? Oh  oui alors ! C'est trop bien !" Bellada partit dans un petit rire satisfait face à la réaction d'Orlane qui s'était mise à sautiller. "Bien, dans ce cas vient avec moi, nous allons chercher le matériel dont nous aurons besoin." Le duo rentra à l'intérieur de la petite chaumière après avoir débarrassé la table où ils avaient pris le repas, puis se dirigea dans la bibliothèque de la magicienne. Dans l'un des coffres de la pièce, la mage blanche sortit différents pots de pigments, une bouteille d'huile, quelques craies blanches et bien évidement, les tuiles en argiles qui leur servirait de support. Les deux dames retournèrent ensuite à l'extérieur pour profiter du beau temps tandis qu'elles laisseraient libre court à leurs esprits créatifs.

"Bien, tout d'abord, quelle tuile veux-tu prendre ?" questionna la vieille dame. Elle avait déjà prit le temps de passer une première couche de couleur afin de faire l'arrière fond de leur toile. L'une était d'un jaune orangé doux, tandis que la seconde était d'un bleu-violacé plutôt sombre. Sans grande surprise, Orlane pointa du doigt la seconde ardoise en déclarant : "Je préfère celle-ci !" "Très bon choix,, petit Loustique !" La peintre tandis une craie blanche à sa disciple tout en lui expliquant la suite des opérations. "Bien, maintenant, que tu as choisi, il faut passer au croquis ! Il faut commencer par dessiner à la craie ce que tu voudras peindre par la suite ! Cette étape est cruciale et te permettra de peindre avec plus d'aisance ! Il faut bien s'appliquer car si l'on néglige ce pas, la suite sera bien plus compliquée et l'on risque de rater notre oeuvre ! Avec la craie, on peut se tromper, effacer, alors que la peinture ne permet pas de bavure. Alors prend bien ton temps, d'accord ?" La fillette, concentrée, acquiesça. "Bien. Alors, qu'est ce que tu vas nous dessiner de beau, aujourd'hui ?" "Mmh, je ne sais pas. Peut être juste des arabesque. Oh ! Je sais ! Est ce que j'ai le droit de cacher un pentacle, à l'intérieur de ma tuile ? A l'école, on a appris les clés pour dessiner un pentacle qui fait venir le beau temps ! Comme ça, ce sera toujours la saison de l'Empereur !" Bellada réfléchit un instant. Elle doutait très fortement que sa petite fille ait les capacités magiques pour que son pentacle face vraiment effet. Cela n'aurait donc pas d'impact si ce n'était celui d’entraîner la fillette à tracer son pentacle. "C'est très intéressant en effet ! Je te laisse faire ça, dans ce cas." "Et toi mamie, tu vas dessiner quoi ?" "Moi ? Je vais faire un bouquet ! Avec des coquelicots, des petites violettes et... Mmh... Des épis de blés ! Oui, voilà, je vais faire cela." Orlane laissa échapper un bruit impressionné qui fit sourire la grand-mère. Les magiciennes se mirent ensuite au travail, dessinant en chantonnant.

"Dis Mamie, pourquoi on peint sur des tuiles, et par sur des toiles ? C'est pour décorer ton toit, qu'on les fait ?" La question innocente de la petite Ward fit rire son ancêtre. "Non, ma chérie, c'est simplement un autre support. Mais avec, on peut décorer les façades de notre maison ou alors notre Jardin... Papi et moi, on va délimiter le chemin qui traverse le potager avec des tuiles que l'on peindra." "Je pourrai vous aider à les peindre ?" "Bien sûr, Loustique."

"Bien, maintenant que nous avons terminé de tracer nos guides, il faut passer à la peinture. Pour ça, il faudra lier les pigments avec le ligand. Et pour ça, on utilise de l'huile de lin." expliqua l'amatrice. "Oh, de l'huile ? Est ce que l'huile de tournesol ça marche aussi ?" Bellada sourit tendrement. "Mmh, je n'ai jamais essayé mais j'en doute. En revanche, on peut utiliser de l'huile d’œillettes." Les deux Ward se mirent donc à l'oeuvre et mélangèrent ensemble différents pigments avec l'huile de lin, afin de créer leur peinture. "Voilà, il faut d'abord commencer par le fond et tout ce qui est en arrière plan, puis ensuite s'attaquer aux détails..." conseilla la plus habituée. Se servant des différents pinceaux, les magiciennes se mirent donc à décorer leurs tuiles, la plus âgée exécutant un tracé plus net, moins hésitant, tandis que  la fillette apprenait lentement mais surement à apprivoiser cette technique. Cette activité les occupa durant toute l'après-midi, car les différentes ouches nécessitaient beaucoup de temps de pause afin de sécher. Lorsqu'elles patientaient, elles discutaient donc l'une et l'autre; se racontant des histoires. Bellada écoutait Orlane raconter les péripéties qui lui arrivaient à l'école ou encore les histoires qu'elle avait entendue de ses copines. "Et tu te souviens de ma copine Julie ? Eh bah son grand frère, il est allé au village des elfes pour la coupe des nations, et il a ramené un arc rien que pour elle ! T'as vu, c'est trop bien hein ? Et puis y'a aussi Velusine, sa cousine, elle a participé à la coupe des nations des elfes ! Il parait que c'était vraiment super compliqué ! Mais bon, tant mieux, parce que du coup, c'est pas elle qui a gagné. Elle est sans doute pas gentille, mais c'est pas une magicienne alors..." Le soleil brillait haut dans le ciel, une légère brise empêchant néanmoins que la température ne devienne trop chaude. Pour s'assurer que tout le monde s'hydratait bien, La grand-mère prit une petite pause dans son atelier créatif pour aller préparer une limonade faite maison, qu'elle servit aux enfants qui ne s'en étaient pas allés en vadrouille avec son époux. "Parfois, j'aimerais bien comprendre ce qu'ils disent en chantant, les oiseaux. Tu imagines, Mamie, comme ça doit être trop bien de toujours s'exprimer en chantant ?" dit la magicienne après avoir entendu le chant des petits rossignols qui virevoltaient entre les branches de l'arbre dans le jardin. "C'est très romantique, en effet." "C'est décidé, à partir de maintenant, je m'exprime en chantant, moi aussi ! Làààà ♪"
1402 mots


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[Evènement] - Un Bon Bol d'Air Pur 2exr
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 24 Juin 2019, 21:50




Un bon bol d’air pur

# Le retour des beaux jours… ou presque



« Nous devrions nous dépêcher… Il y a de gros nuages à l’horizon, s’alarma Faith en pointant du doigt les énormes amoncellements obscurs qui couvraient quasiment l’intégralité du ciel.

- Le marché ne devrait plus être bien loin de toute façon », supposa mon frère en évitant, habilement, le risque d’une malencontreuse bousculade avec un civil, qui rigolait nerveusement aux bras d’une jeune femme : tous les deux courraient s’abriter en prévision de l’averse qui s’apprêtait à tomber sur nos têtes.

De même, mon frère et moi traçâmes notre chemin au milieu de l’allée en accélérant le pas tandis que Faith, une consœur milicienne appartenant à la même Troupe que nous, s’accrocha avec un peu plus de force à la selle du destrier qu’elle chevauchait, à l’instant même où je donnais quelques coups délicats aux rênes du cheval pour indiquer à ce dernier d’avancer plus vite. Quasiment en même temps, nous rabattîmes le capuchon de nos capes légères sur le dessus de nos crânes. Nous venions à peine de pénétrer à l’intérieur de ce petit village, en périphérie des Jardins de Jhēn et du reste des Terres du Lac Bleu, que nous nous mettions tout de suite à la recherche d’un commerce bien particulier appelé L’Entre-deux Frontières, un nom sans équivoque pour qui savait faire le lien entre l’appellation et la localisation du commerce. Selon les informations qui nous avaient été fournies, il s’agissait d’une petite affaire qui se léguait de père en fils Vaughan depuis des décennies et il semblerait que le propriétaire actuel, monsieur Heios Vaughan, ainsi que sa femme, Steffie Vaughan, étaient des amis proches du capitaine Endeover, qui avait prit pour habitude de s’arrêter, de temps en temps, à l’intérieur de leur restaurant pour casser la croûte.

Même si leur menu paraissait délicieux, nous n’étions pas ici pour nous arrêter et déguster : le jour de notre départ arrivait à grand pas et pour remercier les nombreux acteurs ayant participé au projet, l’Archange Nathanaël avait souhaité organiser une petite fête où il pourra exprimer sa gratitude et sa reconnaissance à l’égard de tous ceux qui l’ont soutenu, de près ou de loin, dans son entreprise. C’est pourquoi, en prévision de cette fête, que notre capitaine nous avait mandaté d’aller chercher une commande qu’il avait lui-même déposé à ses amis : cinq tonneaux de jus de tomate devaient nous attendre, mais il nous fallait encore trouver ce commerce.

« Regardez, de ce côté », nous indiqua soudainement Faith en portant son regard sur quelques bâtisses, non loin de notre position.

Aussitôt, nous nous tournâmes dans la direction qu’elle venait de nous désigner, apercevant une partie de la devanture d’un restaurant. Si nous étions en mesure de distinguer les deux premières lettres gravées dans l’insigne, le reste nous était habilement caché par d’autres étalages.

« Allons voir. »

D’un geste, je tirais légèrement sur les rênes de la monture, qui se mit à me suivre docilement, s’ébrouant avec vivacité lorsque les premières gouttes se mirent à tomber du ciel.

« Trop tard… Soupira mon frère en décidant de prendre les devants, dépassant notre hauteur pour aller vérifier de lui-même de quoi il s’agissait. Fiou! Venez! C’est bien par ici! »

Le ravissement se dessina instantanément sur nos traits alors que j’encourageais le cheval à me suivre. Puis, une fois arrivés sur place, j’attachais le destrier à l’endroit prévu à cet effet, à l’abri de la pluie, caressant brièvement son encolure avant d’aider Faith à descendre de l’animal. De son côté, mon frère avait déjà pénétré à l’intérieur du commerce et discutait auprès des propriétaires, qui nous accueillirent aimablement une fois que Faith et moi ayons traversé le seuil de la porte.

« Bonjour! Vous devez être les compagnons d'Isley. Je suis le propriétaire, Heios Vaughan, et voici ma femme, Steffie Vaughan.

- Ravie de vous rencontrer », nous salua la blonde en nous tendant l’une de ses mains.

Son tablier était taché à quelques endroits et une serviette, qu’elle venait certainement d’utiliser, reposait non loin du comptoir.

« Excusez mon accoutrement, mais je suis en train de remplir le dernier tonneau de votre commande, se justifia-t-elle en riant.

- Non, non, ce n’est rien, je vous rassure, lui assurais-je en souriant. Je m’appelle Isiode Yüerell, me présentais-je en leur serrant successivement la main.

- Faith. Faith Vaughan, s’introduisit, à son tour, l’Immaculée en leur adressant un sourire timide.

- Je me disais bien que le nom de votre frère me paraissait familier… M’apprit le mage en me gratifiant d’un regard entendu. Comment avez-vous trouver le Lux In Caelum auprès de l’Impératrice Blanche?

- Hum… Spécial et… très particulier.

- N’est-ce pas? Enfin, j’espère que tout va bien pour elle. Nous n’avons toujours pas de ses nouvelles depuis ce banquet. »

Le commerçant soupira et sa femme vint tendrement lui frotter le dos de sa main.

« Je suis sûre que tout va bien. Tu as entendu les conseillers royaux, non? »

Je me pinçais les lèvres, légèrement mal à l’aise. Je ne comprenais toujours pas pourquoi la Reine Edwina avait cru bon de m'envoyer cette lettre…

« Et… Hum… Savez-vous où es parti mon frère?

- Ah oui! Il est descendu chercher vos tonneaux.

- Suivez-moi. »

D’un même pas, nous descendîmes les escaliers menant à l’entrepôt, dans lequel nous trouvâmes mon frère en train d’extirper les quatre tonneaux, pleins de jus de tomate.

« Un coup de main? »

Aussitôt, nous aidâmes Isley à transporter les tonneaux jusqu’à l’extérieur, où nous attendait notre cheval et notre charrette. Un à un, nous déposâmes les tonneaux à l’intérieur et lorsque les quatre fûts furent justement disposés, le mari Vaughan nous invita à déguster l’une de ces soupes à la courgette, histoire de nous réchauffer, après que cette averse nous soit tombée dessus, en attendant que sa femme termine le remplissage du dernier tonneau.

« Ces courgettes proviennent d’un champ qui a récemment été acquis par la famille Hautbourg. C’est tout de même incroyable comment la nouvelle propriétaire a augmenté la production et le rendement de cette culture en si peu de temps! »

Durant ce repas, nous comprîmes bien rapidement que Monsieur Vaughan était excessivement bavard et que sa femme devait être celle qui le gardait les deux pieds sur terre. Néanmoins, toute cette énergie fit apparaître quelques sourires sur la commissure de nos lèvres.

« Et voilà! C’est le dernier tonneau, s’exclama avec fierté la commerçante en s’essuyant le front après que nous l’ayons aidé à remonter le fût. Je vous assure que vous allez vous régaler!

- Nous n’en doutons pas. Le capitaine Endeover ne dit que du bien de votre nourriture.

- Nous avons confiance en son palais », renchérit mon frère, ce qui fit sourire les propriétaires, à qui nous offrîmes le reste de l’argent que nous leur devions pour la commande.

Puis, ensemble, nous quittâmes le bâtiment, redressant la tête pour constater que le Soleil, rayonnant, était de retour dans le ciel. À ce constat, nous ne pûmes réprimer un rire. Décidément, nous avions vraiment un drôle de temps.


1 166 mots


It's a little price to pay for salvation
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[Evènement] - Un Bon Bol d'Air Pur Signat20
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 26 Juin 2019, 19:31

« Il est hors de question que je sorte avec ça sur la tête ! » Un sourire mutin couvrait les lèvres de son frère et empêchait un rire de sortir de sa bouche. Elle le voyait : quand il pinçait le nez de cette façon, c'était pour retenir pouffement, gloussement ou ricanement. « Tu vois, même toi, t'as envie de te marrer ! » N'y tenant plus, il éclata de rire. « Ah ! » fit-elle en pointant sur lui un index accusateur, tandis qu'elle sentait l'amusement lui chatouiller les lèvres. Il se défendit immédiatement : « Mais moi c'est parce que je te connais. » - « Et ? » - « Ça va pas du tout avec l'image que j'ai de toi. » Laëth arqua les sourcils, dans l'attente qu'il approfondît son propos. « T'as l'air si gentille et douce avec ça sur la tête, ça me perturbe. » - « Eh ! » Elle le poussa au niveau de l'épaule. « Tu vois ! Ça c'est tout toi. » Laëth se recula et croisa les bras en adoptant un air excessivement détaché. « Tu m'fatigues, Priam Belegad. Si tu continues, je vais te les faire bouffer, sil hvis do za. » Elle retira la couronne de fleurs de sa tête et la jeta au visage de son frère, qui rit de plus belle. Il la réceptionna avec délicatesse. « Franchement c'est pas sympa, je me suis levé aux aurores pour réaliser cette merveille. Je savais que j'aurais dû t'en faire une avec des ronces... » La brune secoua la tête, un large sourire accroché au visage. Il y avait des journées comme celle-ci, légères et joyeuses. Priam ne pensait pas trop à Lumnaar'Yuvon et ne ruminait pas dans son coin. Elle avait l'impression de retrouver son frère, ou une version un peu différente de lui, peut-être moins grognonne que lorsqu'ils vivaient parmi les Réprouvés. Elle ne savait pas trop si c'était qu'il avait changé, ou que pétri de déception, il valsait parfois entre les bras d'une joie trépidante et d'autres fois s'abîmait dans une morosité accablante. « Bon, t'es prêt ? » Elle était venue le trouver pour lui poser cette question, à l'origine. Les habitants des Terres du Lac Bleu célébraient l'arrivée des beaux jours, et les deux Anges avaient prévu de participer aux festivités. « Ouais ! » Ensemble, ils sortirent de la caserne.

En route, ils avaient croisé Ella, qui leur avait indiqué qu'un groupe de Magiciens et d'Humains avait besoin d'aide pour monter des stands et préparer un repas. Ils s'étaient donc rendus jusqu'à eux, et constataient désormais l'ampleur de la tâche. « Mais... vous attendez combien de personnes ? » - « Houla, faut compter ce village, et celui d'à côté... ah, et celui qui est par là-bas. » leur indiqua une femme à la figure joviale tandis qu'elle leur chargeait les bras d'outils. Laëth jeta un regard sceptique à Priam. Il haussa les épaules. « Vous voulez qu'on les monte où, les stands ? » - « Par là, entre les deux bosquets, ce serait parfait ! Les autres vous y attendent déjà. Ah, d'ailleurs ! » Elle leva la main pour leur faire signe d'attendre, puis disparut dans une maison. Elle revint avec une jarre, néanmoins, elle s'arrêta devant eux sans la leur donner. « Hum. Je vais vous prêter une brouette, ce sera plus pratique. » Elle posa le contenant et les quitta à nouveau. « T'as déjà monté des stands ? » - « Non. » - « Moi non plus. » Sourires de connivence.  Le ramdam provoqué par la brouette rappela leur attention à la femme. « Voilà ! » Ils y déposèrent les outils. Elle tendit la jarre à Laëth. « Tiens. » - « Euh... » - « Quoi ? C'est pas parce que c'est une femme qu'elle peut pas porter ça ! » attaqua l'inconnue, soudainement moins avenante. « Hein ? » fit Priam qui, éduqué par les Réprouvés, ne saisissait pas bien l'argument. Laëth rattrapa le coup : « C'est juste que j'ai deux mains gauches depuis ce matin. » - « Oh pardon ! C'est que vous savez, les garçons, parfois... » Après avoir accordé un regard entendu à la jeune femme, elle donna le récipient à l'aîné. Sans discuter plus longtemps, ils se dirigèrent vers le bosquet. Un groupe d'hommes et de femmes s'affairait déjà et ils les rejoignirent dans l'effort.

Avec autant de bras à disposition, et malgré deux mains maladroites, ils eurent tôt fait de monter les stands et de dresser les innombrables tables. De doux fumets émanèrent bientôt de certains stands, et de nombreuses personnes affluèrent. La fratrie, qui s'était plutôt bien intégrée à la petite troupe de travailleurs, partagea son repas avec elle. Les conversations et les plaisanteries allaient bon train ; tout le monde semblait oublier que nul n'avait revu la Reine depuis Lux in Caelum, hormis ses conseillers, et aucun des deux Anges ne pensait à ses tracas du quotidien. Le ventre plein, ils restèrent assis un long moment avant d'envisager un quelconque déplacement. « Tu veux aller où, maintenant ? » - « On n'a qu'à continuer jusqu'à la ville et aviser là-bas ? Il paraît qu'il y a plein d'animations différentes. » Son frère acquiesça. Il leur fallut encore quelques minutes pour trouver la force de se lever. L'épreuve réussie, ils firent leurs adieux à la population locale et entamèrent leur marche digestive.

La ville bouillait d'effervescence, et il y avait de quoi s'extasier à chaque coin de rue. Ils s'émerveillèrent devant certains étals, s'interrogèrent devant des pratiques magiciennes, écoutèrent les ménestrels - Laëth voulut essayer de danser, mais Priam s'y refusa -, firent la rencontre d'un conteur exceptionnel et goûtèrent un jus de fruit délicieux. . Tandis qu'ils remontaient une rue étroite, une masse blanche venue de nulle part leur barra la route. Surpris, ils s'arrêtèrent nets. « Une chèvre ? Qu'est-ce qu'elle fait là ? » Une moue dubitative sur le visage, la jeune Ange observait l'animal. « Elle est toute jeune, elle a dû perdre son troupeau. » - « C'est le berger qui parle ? » le taquina sa sœur. « Je savais que ma remarque éclairée te plairait. » Elle sourit et s'approcha de l'animal. Priam lui emboîta le pas. Loin d'être farouche, la bête resta campée sur ses pattes. Elle semblait les dévisager. « C'est quoi ça ? » Le plus âgé s'accroupit pour être au niveau du caprin, qui tenait quelque chose dans sa bouche. « Une rutabaga. » Alors qu'il prononçait le nom du légume, l'animal le posa au sol et commença à le manger. « Elle est marrante, tiens. » Doucement, la jeune fille passa sa main dans la robe blanche et lustrée. « On n'a qu'à l'emmener, y'a peut-être quelqu'un qui la retrouvera. » - « Faudrait avoir une corde. » - « T'as vu sa taille ? J'la porte ! » Joignant l'acte à la parole, elle souleva le chevreau et le cala contre sa poitrine, les deux pattes sur son épaule. Priam la détailla et esquissa un sourire narquois. « Pour le coup, ma couronne de fleurs n'aurait pas été de trop. » Laëth leva les yeux au ciel, amusée, et reprit sa marche.

Après plusieurs heures de pérégrinations, la chèvre sur les talons, ils s'étaient retrouvés à pêcher. Si la majorité des participants gardaient un œil attentif sur leur ligne, Laëth baillait toutes les minutes, et Priam s'était allongé. Au bout de ses maigres capacités d'attente, elle se tourna vers lui. « Bon c'est super long, Priam ! Je m'ennuie ! ... Priam ? » Il s'était endormi. Leur nouvelle compagne broutait ses cheveux. Malicieuse, sa cadette lui pinça le nez ; il se réveilla brusquement. « Tu ronflais. » mentit-elle, un sourire facétieux aux lèvres. Les yeux plissés, il grogna et se rallongea. Rutabaga - la brune avait décidé que ce nom lui seyait à merveille -, voyant qu'il fermait à nouveau les yeux, se rapprocha et bêla aussi fort qu'elle le put. Priam cria une flopée de jurons en Zul'Dov et Laëth éclata de rire. « Bah alors papi, on tiendra pas le coup pour regarder les étoiles, ce soir ? » - « Une chose est sûre : je tiendrai plus longtemps que toi, peut-être même toute la nuit si tu me baves sur le bras dans ton sommeil... » Elle arracha une poignée d'herbe et lui lança à la figure. Leurs rires et leurs cris avaient certainement fait fuir tous les poissons, ce qui leur valut le regard courroucé de quelques adeptes aguerris.

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[Evènement] - Un Bon Bol d'Air Pur 1628 :


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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Dim 30 Juin 2019, 04:06


Svën interrompit subitement sa progression à travers le dédale façonné par les nombreux commerces s’étant installés autour du Lac Bleu dans le cadre des festivités qui battaient en ce moment même leur plein. Son regard scrutait avec inquisition un étal où avait été placé une grande sélection de pâtisseries qui semblaient tout aussi savoureuses les unes que les autres. Pris de court par l’arrêt inattendu de mon semblable, je manquai de peu de lui rentrer dedans, évitant de justesse la collision en me décalant à la dernière seconde sur le côté, alors que l’homme dévorait des yeux les gâteaux se trouvant dans son champ de vision. Il était difficile d’affirmer s’il éprouvait réellement un faible pour les sucreries ou, à l'inverse, un motif ultérieur légitimait ses actes, mais dans tous les cas, ses pieds finirent par le guider devant le comptoir de la vitrine. Imitant sa manœuvre, je m’avançai jusqu’à atteindre la hauteur du Cyraliel qui, entretemps, s’était déjà penché au-dessus du présentoir pour humer le parfum émanant de la collection de desserts. Étant près de ce dernier, je pouvais aussi sentir l’odeur alléchante se dégageant de la marchandise me chatouiller le nez, mais contrairement à mon compagnon de route qui semblait captivé par la vue des galettes, des biscuits et des tartes, ma conduite ne ressemblait pas à celle d’un enfant. C’était plutôt inhabituel de voir le sylvestre agir de la sorte – pour ne pas dire carrément suspicieux. Cela dit, ce n’était pas ma place de lui faire des remontrances à propos de son attitude, ni de l’image que celle-ci projetait par ailleurs. En vérité, je trouvais la situation plutôt amusante, alors que je devenais témoin de l’existence d’une autre facette de cet homme qui m’avait rarement été donné l’occasion d’observer dans toute sa splendeur – et, je devais l’admettre, de son innocence également. Est-ce qu’il était seulement conscient du malaise qu’il engendrerait si ses connaissances venaient à assister à la même mise en scène qui se dévoilait présentement sous mes yeux? Sans doute. Je me retins de rire. Le Borghild adorait sûrement se laisser aller lorsqu’aucun membre de sa famille ou collègue de travail n’étaient présents pour surveiller et critiquer le moindre de ses faits et gestes. Peut-être avais-je vu juste en formulant ma première hypothèse : Svën pouvait sans aucun doute cacher un grand amateur de pâtisseries derrière sa façade d’homme d’affaire et de politicien. Néanmoins, à peine la pensée m’eut traversé l’esprit qu’elle me parut instantanément absurde, et de fait, je fus tenté, durant un court instant, de la discréditer. Cela dit, quand la propriétaire de la boutique s’avança finalement vers nous dans le but de nous accueillir, ma curiosité prit aussitôt prédominance sur mes doutes.

La jeune femme nous gratifia d’un sourire chaleureux, alors qu'elle secouait, au-dessus du sol, sa guenille recouverte de farine. Elle se frotta ensuite vigoureusement les mains, avant d’exclamer d’une voix enjouée et professionnelle « Bonjour! » pour mieux se buter au mutisme du brun qu’elle avait interpellé. Celui-ci, visiblement trop distrait, ne semblait pas l’avoir entendue – ou bien il s’attendait simplement à ce que je réponde à sa place – mais qu’importe ce qu’il en était, je me retrouvai malgré tout à échanger la salutation avec la ravissante marchande. « Bonjour. » Je marquai par la suite une pause, incertain de ma prochaine démarche. Après tout, je n’étais pas le véritable intéressé par ses marchandises et Svën semblait encore perdu dans son petit monde, pour une obscure raison. Ça ne lui ressemblait pas de se comporter de la sorte et plus j’y songeais, plus j’étais certain que quelque chose clochait vraiment avec lui, sans en connaître le pourquoi néanmoins. Était-il malade? Non, c’était peu probable. Le Cyraliel ne s’était pas soustrait à ma vigilance depuis notre arrivée aux Terres du Lac Bleu et en l’occurrence, il y a quelques jours à peine, son comportement était encore tout à fait normal. Que lui arrivait-il dans ce cas? Était-ce l’effervescence des festivités qui avaient fini par lui faire perdre la tête? J’en doutais fortement. En outre, il n’avait même pas bronché lorsque nous étions venus assister à la performance de son cousin aux Jardins de Jhēn, dans le cadre de l’Épreuve angélique de la Coupe des Nations. Alors, en quoi ces fêtes printanières organisées par les Mages Bleus pouvaient être différentes des autres célébrations? Je n’en avais pas la moindre idée. Las, je retins de peu le soupir qui voulut s’extirper de la commissure de mes lèvres.

Sortant brusquement de sa torpeur, Svën releva les yeux au moment opportun. Alors que la Magicienne s’apprêtait à ouvrir la bouche afin de s’acquérir de notre commande, ce dernier lui souffla à son tour un rapide « Bonjour » avant d’arquer un sourire qui la charma sur-le-champ. L'Ygdraë causait constamment cet effet sur la gente féminine et, bien que mon cas tendît progressivement à lui être semblable, le charisme de mon semblable était tel qu’il se faisait, inévitablement, toujours remarquer en premier. C’était sans doute mieux ainsi. « Veuillez accepter mes plus sincères excuses, Madame. J’étais si distrait par l’odeur tout à fait exquise de vos produits que je ne vous ai malheureusement pas entendue. » Celui-ci ponctua d'ailleurs ses mots d’une courte révérence qui fit aussitôt monter le rouge aux joues de la femme. « C-ce n’est pas bien grave, voyons! V-vous n’aviez pas à vous excuser auprès de moi, Monsieur. » bredouilla-t-elle, détournant son regard en biais afin d’échapper à celui, plus intense, de son interlocuteur. L'homme lui faisait indéniablement de l’effet et de ce fait, la Mage Bleue éprouvait de la misère à garder contenance devant lui. « Que puis-je faire pour vous? » Sa voix tremblait encore légèrement. « Je voudrais un gâteau, le meilleur que vous ayez. » précisa l’Ygdraë. « Bien sûr! Si ce n’est pas trop indiscret, c-comptez-vous l’offrir à quelqu’un? » Il sourit. « Oui. » - « Dans ce cas, je peux vous l’empaqueter avec un emballage spécial. Qu’est-ce que vous en dîtes? » - « Ce serait grandement apprécié. Je vous en remercie. » Conformément aux volontés de son client, la marchande déposa le gâteau à l’intérieur d’une boîte qu’elle referma délicatement, avant de l’envelopper avec un papier-cadeau dont les éclatantes couleurs rappelaient bien entendu le Printemps. « N’oubliez pas de profiter des festivités surtout. » nous conseilla la Magicienne en nous tendant la boîte fraîchement emballée. « Il y a une cérémonie en l’honneur de Phoebe qui se déroulera très bientôt, si jamais cela vous intéresse. » Les oreilles aux terminaisons en pointe de Svën n’avaient guère échappé à son regard. Par conséquent, elle espérait le ravir en lui faisant passer le mot, consciente que l’Æther de la Nature possédait une place prépondérante dans la culture elfique. « Nous tâcherons de garder cette information en mémoire. Merci. » La Magicienne sembla satisfaite. « Au plaisir de vous revoir! »


« À qui comptez-vous offrir ce cadeau? » avais-je laissé tomber au bout de quelques minutes, après que nous ayons repris notre marche. Des nuages gris avaient commencé à s’entasser le ciel, présageant la venue d’une imminente averse. Le Cyraliel ralentit un peu le pas, l’expression pensive. « Mes parents adoptifs. » finit-il par m’avouer. Un sourire nostalgique venait à présent de s’incruster sur ses lèvres. Quant à moi, je fus incapable de contenir ma surprise. « Vos parents adoptifs? » répétai-je, presque sidéré. « Ils vivent ici, à Vervallée ? » Le sylvestre acquiesça d'un hochement de tête. « Je pense à eux depuis que nous sommes arrivés. En toute honnêteté, je me sens un peu trop nerveux à l’idée de les revoir. » - « Est-ce pour cela que vous vous comportiez de façon si… inhabituelle? » Le Dagmar me dévisagea un instant avant d’éclater de rire. « Je suppose. » Lorsque les premières gouttes de pluie se mirent finalement à tomber, nous nous dépêchâmes aussitôt de trouver un abri.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 01 Juil 2019, 18:16



Un bon bol d'air pur


« Alors c’est toi ? » Je tournai les yeux vers un homme aux vêtements débraillés. Ses longs cheveux noirs lui tombaient sur le visage et il tenait à la main une bouteille de vin. Je plissai les yeux, ramenant mes propres cheveux en arrière pour mieux voir. Un éclair perça le ciel, suivi de près d’un coup de tonnerre tonitruant. « C’est toi ! » répéta-t-il en commençant à rire. Sa voix m’était familière. Sa silhouette aussi. « Qui êtes-vous ? » demandai-je d’une voix calme mais ferme. Ma chemise blanche était détrempée et je sentais l’eau à l’intérieur des semelles de mes chaussures. Je l’avais certainement bien mérité : cela faisait plusieurs longues minutes que je restais sous la pluie, face à ma mémoire. Ce regard qu’elle m’avait lancé avant de s’effondrer… cette harpie savait. L’Eorane s’était jouée de moi. Elle m’avait doublé alors même que nous portions un projet commun. Pourquoi ? L’instabilité de cette femme ne faisait plus aucun doute mais j’aurais aimé que notre collaboration soit beaucoup plus fructueuse que quelques coups de ceinture entre deux pénétrations. Repenser à ce jour me rendit malade. C’était le jour où elle avait eu une ascendance telle sur moi que je n’avais pu résister à la plus violente et désespérée luxure. La débauche ne me correspondait pas mais elle m’avait poussé à bout, à cet instant. Ainsi en étions-nous là aujourd’hui ? Elle avait pris une deuxième fois l’ascendance. Ça ne me rassurait pas. Cette femme était capable de tout, même de trahir ses partenaires de complot. Je devais la tuer pour en finir une bonne fois pour toute. Sa disparition n’aidait pas. Quant à la véritable Impératrice Blanche, elle était hors de portée. Lord m’avait confié une mission et je ne pouvais pas quitter Valera Morguis pour me rendre à l’autre bout de la terre sur un coup de tête.

Comme l’autre ricanait toujours, je réitérai ma question. « Qui êtes-vous ? » Il releva la tête, son visage sortant de sa masse chevelue. J’eus un léger mouvement de recul. « Khaal ? » demandai-je, visant par là l’un de mes triplés. C’était idiot parce que l’un comme l’autre ne me ressemblait plus du tout. Il y avait eu un moment où nos physionomies avaient changé. Eux étaient semblables, malgré la corpulence de l’un. Moi, j’étais différent. Je savais pourquoi. Il s’avança en titubant. Il était saoul, complètement saoul. « Tu m’as volé ma vie ! » clama-t-il tout en s’élançant vers moi, le poing tendu en direction de mon visage. Je m’écartai. Nous étions en territoire magicien et je ne pouvais pas me permettre de faire des esclandres, même si c’était la nuit et qu’il n’y avait pas un chat dans les rues. J’avais pris trop de risques dernièrement pour recommencer. Seulement, il ne semblait pas décider à laisser tomber. Il revint à la charge et au lieu de me laisser faire, je parai son attaque avant de lui asséner un coup de coude derrière la nuque après l’avoir déstabilisé en usant de son état d’ébriété. « Ne vous relevez pas. » dis-je d’une voix plus basse que d’ordinaire, légèrement envoûtante. Il ne bougea pas. J’en profitai pour rentrer chez moi.

« Kaahl ! J’ai amené les fraises que tu as demandé ! » La voix claire de mon amie me parvint par la fenêtre ouverte. Je me dirigeai tranquillement vers la porte, toussant au passage. « T’es malade ? » me demanda-t-elle lorsqu’elle découvrit ma mine. « J’aime trop la pluie pour mon propre bien. » « Je vais te soigner, attends… » « Non ce n’est pas la peine, Adélie. Je me serais soigné moi-même si ce n’était que ça. » « Ça alors ! Tu es bien la seule personne que je connaisse qui apprécie avoir le nez bouché et la gorge enflammée. » Elle me regarda un instant. « C’est parce que tu te punis ? » « Non je t’assure, ça va. » Elle prit un air suspicieux. « Ou alors c’est parce que tu veux que je m’occupe de toi ! Je ne viendrais pas te border, je te préviens. » « Mince. Je suis démasqué. » répondis-je avec un sourire sincère. « Regarde ! » dit-elle en me mettant son panier rempli de fraise sous le nez. « Fais-moi goûter. » « Ce serait presque du détournement de mineure… » « Sauf que tu n’es plus mineure et que je ne suis plus ton enseignant. » « Tu as de la chance de ne pas vieillir. » « C’est un point de vue. Fais-moi goûter, allez. » « Tiens le panier alors. » Je pris le panier. Elle se pencha dessus pour choisir une belle fraise, grosse et mûre. Elle enleva la queue et la prit entre ses doigts avant de l’amener à mes lèvres. « Fais aaaahh ! » « Aaaahh » répétai-je, comme un enfant bien élevé. C’était délicieux. J’avais décidément un faible pour les fruits rouges. « T’as du jus de fraise partout maintenant… » « T’avais qu’à mieux visé aussi. » dis-je en plaisantant, tout en m’essuyant d’un revers de main. « Et voilà que Monsieur m’accuse, on aura tout vu ! » « Viens plutôt faire les gâteaux. Si on veut pouvoir en distribuer aux personnes défavorisées pour fêter les beaux jours, autant s’y mettre. » Je les aurais tués, moi, les déchets de l’humanité, ceux qui étaient incapables de subvenir seuls à leurs besoins. « Oui oui ! » En équeutant les fraises, elle me regarda. « Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai encore du jus de fraise ? » « Non. C’est amusant en fait… lorsque j’étais adolescente, je ne te trouvais pas aussi séduisant. Ça doit être la vieillesse. C’est dommage que tu ne restes pas, je t’aurais présenté à des amies. » J’étais assez surpris de la remarque, si bien que je demeurai silencieux. « Ça va ! Ne fais pas ton modeste là ! » « Heureusement que le détournement de professeur n’existe pas… » dis-je d’un ton taquin.

Un peu plus tard, dans l’après-midi, nous nous rendîmes dans un local prévu pour les Magiciens dans le besoin. Il y avait des fleurs, des boissons, des aliments. On y ajouta nos tartes avant de s’éloigner tous les deux vers le lac. Là, nous nous installâmes et en sortîmes une plus petites du panier d’Adélie. Il n’y avait pas à dire : déguster une tarte aux fraises devant le soleil couchant n’avait pas son pareil, même accompagné d’une Magicienne.

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Merci Toupe-toupe

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Lun 01 Juil 2019, 22:06

Ah le printemps. Les oiseaux qui chantent, les fleurs qui s'épanouissent et embaument l'air et surtout, la saison des amours. Ô l'Amour, avec un grand A. S'il fallait choisir une période plus qu'une autre pour le célébrer – même si pour Bénédict, toute saison et tout événement était l'occasion de le faire – c'était assurément ce moment de l'année où les froids s'en allaient pour laisser la nature renaître. Les festivités organisaient sur les Terres du Lac Bleu étaient immanquablement l'occasion de faire savoir à tout le monde son amour et surtout de déclarer sa flamme à l'élue de son cœur. D'ailleurs, il n'était pas avare, il était prêt à faire une annonce à toutes les femmes qui croiseraient son regard, lui offriraient un sourire ou remettrait simplement de façon majestueuse – de son point de vue, ce qui n'était pas difficile dès qu'il s'agissait d'une femme – une mèche de cheveux derrière son oreille. Il ne lui suffisait de pas grand chose pour tomber sous le charme et sentir son cœur lui être ravi par une nouvelle dulcinée.

Ce matin là, il s'était levé très tôt pour aller cueillir des fleurs des prés. Des pâquerettes, des coquelicots, des bleuets, des pissenlits – quoique non en fait, il s'était ravisé, cela ne faisait pas vraiment romantique – des consoudes, des crocus, des mauves et plein d'autres encore dont il ne connaissait pas le nom mais qui avait une jolie couleur et un parfum envoûtant et entêtant. Comme la largeur entre ses bras était devenue rapidement insuffisante, il était vite retourné chercher autant de panier qu'il pouvait en porter. Il en avait même empilé sur sa tête. A aucun moment, il ne s'était posé la question sur les fleurs qu'il avait cueilli avaient été plantées là exprès par un fermier ou non. Il s'était contenté de s'arrêter à chaque nouveau végétal qu'il trouvait jolie, qui lui murmurait à l'oreille de le prendre. Pourquoi se faire prier ? Après tout, il faisait tout cela par amour, pour que tout le monde soit amoureux et que les femmes et les hommes soient ensemble et vivent heureux jusqu'à la fin de leurs jours.

A présent, il distribuait des bouquets de fleurs à tout va, déclamant des vers de poème d'amour à chaque fois qu'il tendait l'une de ses touffes fleuries. Un sourire, un soupir de désir une sérénade. Cela aurait pu s'arrêtait là. Sauf que le Magicien ne se contentait pas de le faire uniquement envers les femmes seules. Il le faisait aussi vis-à-vis de celles qui étaient accompagnées de leur mari. Une œillade, deux œillades, cela passa. Mais il y avait un moment où son manège, même s'il n'avait rien de méchant en soi, ne pouvait plus passer auprès de la gente masculine. Après tout, quel homme sain d'esprit laisserait un jeune dandy faire ainsi la cours à sa femme en pleine rue devant tout le monde et sans même se cacher ? Ce qui devait arriver arriva et un homme finit par le prendre à parti. Comme ils étaient des êtres civilisés, il tenta gentiment de lui expliquer qu'il y avait certaines choses qui ne se faisaient et ne se disaient pas comme draguer la femme d'un autre. Mais le ménestrel ne voulait ou ne pouvait comprendre. Il avait eu le coup de foudre – comme il lui en arrivait cinq fois par jour – comment lutter contre ça ?

Si Bénédict savait plus ou moins – plus moins que plus d'ailleurs – jouer de ses charmes pour plaire à ses dames, élues de son cœur,  il n'était nullement taillé pour les affrontements physiques. Cela ne le gênait pas outre mesure dans la vie de tous les jours, mais il y avait des moments où c'était un fâcheux handicap, notamment quand il se retrouvait face à un mari jaloux. Il finit par se retrouver à quatre pattes les fers en l'air, le cul dans la poussière, avec des gens autour d'eux, observant incrédules la scène. Puis rapidement, ils s'en désintéressèrent, voyant que tout était terminé avant même d'avoir commencé. L'homme était en train de s'éloigner avec sa femme et le jeune Zon la suivait des yeux avec un regard de chien battu, de cocker abandonné. Comment pouvait-elle faire cela ? Elle lui avait ravi son cœur dès l'instant où il avait posé les yeux sur elle. Voilà qu'elle le lui rendait en morceau. Il essuya d'un revers de la main la goutte de sang qui affleurait à sa narine avant de se relever lentement. C'était fini. De toute façon, ce n'était pas grave, il n'avait plus de fleurs à donner. Et puis la nuit était lentement en train de tomber.

Ce n'était cependant pas pour autant que les activités étaient terminées. La nuit était propice à plein de choses, comme observer les étoiles qui illuminaient de leurs touches scintillantes le voile noir qui les surplombait tous. Et qu'y avait-il de mieux que de chantonner la sérénade au pied d'un balcon, sous les astres flamboyants ? De toute façon, il ne se séparait jamais de son luth, toujours prêt à en jouer pour ses dames. Avant de commencer, il finit évidemment quelques vocalises. Cela aurait été tellement dommage de rater ses déclarations d'amour chantées tout ça parce qu'il ne se serait pas préparer avant. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il aperçut une silhouette derrière une vitre. Elle était sublime. Son corps sautait presque hors de sa poitrine tandis que sa mâchoire se décrochait jusqu'au sol. Faisant glisser ses doigts sur les cordes de son instrument, il commença son chant … Avant de se prendre une pantoufle en pleine figure ! Ce n'était pas grave, ce n'était que le début de la nuit et le grand amour l'attendait encore tellement souvent.


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Lun 01 Juil 2019, 23:03


Crédits : House of Prophecy par Chris Ostrowski

Otoris restait sous le parvis, pour observer les environs. Le décor des Terres du Lac Bleu paraissait magnifique ; il l’était, en fait. Rentré tard de Basphel à cause d’une erreur de portail de téléportation, le jeune magicien n’avait, cette fois-ci, pas eu l’occasion de voir ce paysage illuminé par le soleil. Ce n’était pas grave. Demain, il prendrait deux fois plus de temps pour contempler les alentours de sa maison.
« Tu veux qu’on aille se promener ? » Sa tante — Elvira — venait d’arriver, fixant le jeune homme d’un regard fatigué, empreint d’une colère récente qui se dissipait peu à peu. Elle s’était disputée avec sa sœur il y a de cela quelques minutes. « Bien sûr ! » Otoris semblait plus crétin qu’il ne l’était réellement. Son air enthousiaste avait un effet thérapeutique, capable de désamorcer de nombreuses situations. Parfois, cela en agaçait plus d’un, mais le jeune garçon s’était toujours dit qu’il s’agissait d’un avantage. La preuve en était : Elvira avait déjà repris un léger sourire.

« Dis, comment ça se passe, à Basphel ? » Le magicien déglutit, tout en regardant le ciel. Ce n’était pas son sujet préféré. Oh, bien sûr, il adorait la cité-école, ses habitants étaient sympathiques — malgré des moqueries qui, de toute manière, ne l’affectaient pas — et les enseignements étaient passionnants. Cela étant, forcé était d’avouer qu’Otoris n’avait pas les compétences de la majorité de ses pairs. Chaque soir, il souhaitait devenir l’élève modèle ; visiblement, Sympan n’exauçait pas ses vœux. Peut-être que tout cela n’était qu’une épreuve. Oui, cela devait être ça.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as perdu ta langue ? » Le garçon reprit ses esprits. Parfois, il se faisait plus silencieux. La chose était assez rare pour que tout son entourage le note. « Non, du tout ! C’est juste que ta question m’a fait penser au dernier contrôle de bienséances. J’ai été le meilleur ! Enfin, presque. Émilie et quelques autres étaient devant, mais bon, Émilie est toujours devant. Faut savoir prendre les petites victoires, tu sais ! C’est ce que dit toujours Greta. Enfin, elle l’a dit une fois en tout cas, je crois. C’est une autre élève de l’Étain, tu sais ? Je pense franchement que c’est le meilleur département. Enfin, tous les départements se valent, mais… quand même, Lucie, ta cousine, bah elle est franchement douée et elle sort de l’Étain. On la verra quand, d’ailleurs ? » Elvira sourit quelques secondes de plus, encore absorbée par le flot de paroles de l’enfant. Puis elle se mit à grimacer. « Je ne sais pas. On ne s’est plus parlé depuis longtemps. »

Otoris acquiesça sans vraiment réagir. Il se doutait qu’il existait un malaise entre ces deux-là ; entre tout le monde, en fait. Sans doute aurait-il dû éviter de la mentionner… « Donc tu as de bons résultats en bienséance. C’est une excellente chose, bien sûr, mais qu’en est-il des matières plus… concrètes ? Liées à la terre, peut-être ? » Le jeune homme voyait clair dans le jeu de sa tante : elle et son mari cherchaient toujours quelqu'un à qui léguer la ferme. « Ah ! Bah c’est compliqué. Je suis pas très très manuel, tu sais. Enfin bon, c’est pas si mal, je te jure ! J’ai même eu une bonne note dernièrement. C’est grâce à notre nouvelle prof de botanique, Jil ! » Le jeune magicien croisa les doigts derrière son dos. On l’avait convaincu, un jour, que cela rendait les mensonges moins malhonnêtes. Il n’arrivait pas à comprendre cette matière, même sous l’enseignement de leur nouvelle institutrice. « Parfait ! » La dame sembla soudainement plus enthousiaste. « Peut-être seras-tu le futur gérant de la ferme, après Gustave. » Otoris réussit à s’empêcher de froncer les sourcils. Les animaux, les plantes, très peu pour lui. « Eh… oui, peut-être. Mais… je croyais que l’exploitation allait être reprise par… » Ses souvenirs devinrent flous l’espace d’un instant. Comment s’appelait-elle ? « Lorie ? »« Oui, c’est ça ! »« Non, ni elle ne sont père ne semblent vouloir entendre raison. Nous espérons toujours qu’ils se rendent compte du devoir familial, un jour. » La tante fit perdre son regard dans le vide. « Blu est intéressée par cette offre ? » Le magicien se pinça les lèvres un instant. La conversation virait à l’interrogatoire. « Je ne sais pas, je ne peux pas parler à sa place… enfin, vous trouverez quelqu’un, c’est sûr ! Et puis Malcolm voulait bien, non ? » Elvira balaya l’air de sa main, sans cacher son dégoût. « Oh non, pas lui. C’est déjà bien qu’il ne soit pas en prison à l’heure qu’il est. C’est un voyou, il ne ferait pas honneur à nos traditions. Sans parler du fait que ses parents tiennent des opinions politiques tout à fait malvenues. » Une autre façon de dire que cette branche-là de la famille faisait partie de la secte de Kelrosh, et qu’elle ne voulait rien avoir à faire avec eux.

« Bon, bah... assez parler famille ! » Otoris n’admettait pas directement que ce sujet le mettait mal à l’aise, mais son langage corporel était assez clair. « Parlons politique ! Que penses-tu des rumeurs sur la disparition de la Reine ? Les conseillers mentent-ils ? A-t-elle été blessée, traumatisée ? » Un sourire narquois venait d’apparaître sur le visage du jeune magicien. Sa tante, elle, écarquillait les yeux sans prononcer un mot. « Roh, t’inquiètes, je blaguais. Je sais que tu en as assez avec mon père. Puis bon, je connais déjà toutes vos opinions ! Tu veux pas plutôt qu’on aille cueillir quelque chose ? » Elvira acquiesça, dans un sourire forcé.

Le duo continuait à s’avancer, sans vraiment regarder où ils allaient. « Tu sais, le repas de ce soir est bientôt, il n’est pas très raisonnable de… enfin, on pourrait arriver en retard. »« Mais c’est l’occasion de ramener des fraises, justement. Puis bon, élève de Basphel rime avec ponctuel ! C’est comme s’il y avait une horloge dans ma tête ! » Otoris tapotait l’une de ses tempes avec son index, comme pour illustrer son propos. La tante n’avait pas l’air particulièrement convaincue, mais se résigna. Elle avait assez débattu aujourd’hui.

« Dis, tu es allée à Basphel, toi ? »« Non, j’ai fréquenté une école locale. »« Et le Sanctuaire de Coelya ? » Elvira se mit à rire légèrement. « Les places n’étaient pas aussi nombreuses, à mon époque. » Le blondinet haussa un sourcil. « Tu n’es pas une vieillarde non plus ! » Elle sourit. C’était agréable à entendre, mais elle savait que le cours du temps avait déjà commencé à défaire son œuvre. Les cheveux blancs se multipliaient, les rides se creusaient, le visage tombait. La majorité de la population passait par ces phases, les éternels n’étant que les exceptions confirmant la règle. « Les choses changent vite. Dans dix ans, quand tu seras grand, Basphel ne sera plus la même. » Otoris gloussa en imaginant ce que pourrait bien devenir son école, à l’avenir. Il imaginait que les étudiants pourraient tous s’envoler avec des artefacts, et se téléporter à la salle de cours correspondante.

« Oh, un fraisier sauvage ! » Le garçon courra vers l’arbuste. « J’ai entendu dire qu’on pouvait faire de superbes potions avec leur rhizome. Et des bons traitements médicinaux, aussi ! » Finalement, il n’était pas si mauvais en botanique. C’était surtout un problème de méthode. « Tu veux ramener des racines sur le buffet ? Prends juste les fraises. » « Oui, oui, c’est vrai. On peut en prendre quelques-unes et continuer ! »« Et rentrer, surtout. Je sens qu’on risque de finir trempés sous la pluie. » Otoris fit la moue. « Tu as vraiment hâte de rentrer ! » Sa tante se mit à rire. « Pas le moins du monde, mais soyons raisonnables, veux-tu ? » Il opina du chef. De toute façon, il aurait l’occasion de discuter avec tout le monde, en rentrant chez lui. Et, si Blu était là, il lui parlerait de tante Elvira, de ses mésaventures avec le portail de téléportation, et de la potion d’invisibilité qu’il avait inventée à partir d’un philtre de charisme en bouteille qui avait mal tourné. Elle ne l’écouterait probablement pas. Ce n’était pas grave.


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