« Triomphez des sept et replacez-les à l’origine. » récita le mage noir tout en grattant le sang séché sur la marque apparue peu de temps après avoir passé le pacte avec son nouvel allié. « Tu n’as vraiment aucune idée de ce que ça signifie ? » Le démon ricana. « Non, la réponse ne m’est pas divinement apparue depuis la dernière fois que tu as posé la question. » Le sorcier tiqua, faisant claquer sa langue contre son palais. « A quoi me serres-tu, si tu ne peux même pas répondre à mes questions ? » « Oh je ne sais pas, peut-être à éviter que tu ne te face trucider par nos charmants amis qui rodent un peu partout. Dois-je te rappeler que, sans moi, tu aurais déjà perdu la tête ? » Nostradamus rétracta les lèvres dans un sourire malsain. « Et sans toi, je n’aurais pas eu la moitié de la cuisse sauvagement arrachée. » « Oh tu exagères mon ami. Moi, je ne sens déjà plus rien. » Le tentateur partit dans un grand rire face à son camarade qui lui avait lancé un regard fort peu sympathique sans pour autant oser répliquer. Le Dementiæ s’était vite aperçu que le gardien qu’on lui avait si gracieusement offert ne se révélerait pas aussi efficace qu’il ne l’avait espéré. Ça avait été idiot de sa part de se montrer aussi naïf, et il l’avait payé : tandis qu’il s’était contenté d’envoyer son garde du corps au combat pour protéger ses arrières, tel un chien de combat enragé, le démon avait souffert d’une vilaine plaie au niveau de la cuisse, infligée par la monstrueuse créature qu’il affrontait. Nostradamus avait donc été surpris de sentir une vive douleur là où seul son partenaire aurait dû être touché. Sa propre blessure s’était révélée bien moins grave que celle de son serviteur mais n’en restait pas moins handicapante pour se déplacer. Quant au Vil, ses dons de guérison avaient tôt fait de le rétablir. Malheureusement, cette régénération n’avait pas l’air de pouvoir se partager, au grand damne du concurrent. « La prochaine fois, tu n’auras qu’à m’aider un peu plus ! Tu ne croyais quand même pas que ça allait être une croisière de vacances, mmh ? » Nostradamus leva les yeux au ciel et se contenta de répondre par un soupir.

« Bon, que veux-tu faire maintenant ? » « Essayer de comprendre ce pour quoi je suis coincé ici. Qu’est-ce que je suis censé faire avec ces fichues pierres ? On ne me les a pas données juste par plaisir. Vous n’êtes pas vraiment du genre généreux, vous autres. » Nostradamus, avançant à l’aide de la béquille qu’il s’était improvisé, scruta l’étrange tunnel dans lequel ils avançaient depuis maintenant plusieurs heures. « Les sept, ça fait forcément référence aux péchés non ? Alors peut-être dois-je réussir à résister à leur tentation. Et l’origine… L’origine des péchés, c’est sans doute à vous que cela fait allusion. Probablement les seigneurs de péchés. » Le cœur de l’homme sembla rater un battement tandis qu’une idée terrible s’imposait à lui. « Attends attends, on ne doit quand même pas essayer de se battre contre eux ? Encore moins espérer les vaincre ? » Zacharyas ricana de nouveau. « Bah alors, on flippe ? » Nostradamus ignora sa remarque, continuant son raisonnement. « Ce serait idiot de la part du Seigneur des Enfers de vouloir cela… Ceci dis… N’y a-t-il pas ces gêneurs qui échappent au contrôle du Diable ? » questionna-t-il. Ses connaissances et son intérêt concernant la hiérarchie et la politique démoniaques était très limités, mais il lui semblait avoir entendu parler de ces Seigneurs, totalement indépendants à la volonté du souverain. « En effet. Certains des Kāmada Byāran. » Le nécromancien se gratta le menton, les sourcils froncés. « La Bête espérerait donc qu’on les élimine pour lui ? Ce serait insensé. Aucun de nous n’aurait la force nécessaire pour le débarrasser de ces opposants. Si lui-même en est incapable, comment espère-t-il nous voir réussir. Et puis, se mesurer à l’un d’entre eux et en ressortir vivant relève du miracle, alors réitérer l’expérience sept fois… » Une migraine commençait à pointer le bout de son nez, rendant son raisonnement encore moins agréable. Peut-être réfléchissait-il trop, après tout. Les démons n'étaient-ils pas que des monstres assoiffés de sang, sans raison ? « Non, non je pense plutôt que – » « Les voilà ! » Nostradamus releva la tête. Un groupe d’homme, armes à la main, s’approcha du duo avec la très évidente intention de les tuer. Pas très étonnant, tout ce qui grouillait ici semblait prêt à leur ôter la vie. Tandis que les uns scandaient la gloire d’une certaine Aurore et que d’autres proféraient des injures à leur encontre, Nostradamus soupira. « Tu voulais un peu d’aide n’est-ce pas ? Alors recule un peu. » Le sorcier s’empara du trident sur lequel il s’appuyait et le dirigea dans la direction du troupeau qui fonçait vers eux. Il se concentra quelques secondes puis des jets de glace jaillirent des pointes de l’arme, s’abattant sans différence sur les hommes, les parois ou le sol. Deux hommes furent frappés de plein fouet au visage, tombant alors à la renverse. D’autres furent touchés moins gravement ou esquivèrent. Impatient, Nostradamus descendit la pointe de l’arme pour toucher le sol et, s’accroupissant pour faire apparaître une bulle protectrice, il créa suffisamment de glace pour que le sol emprisonne leurs assaillants. Une fois immobilisés, Nostradamus se remit debout, non sans grimacer, et invita d’un geste son acolyte à passer devant lui. « Je te laisse t’amuser. Il me semble que tu avais l’air très enclin à sacrifier des bêtes pour ton dieu… Je suppose qu’il sera d’autant plus ravi si tes proies sont humaines. » Le sourire carnassier du démon donna raison au mage noir.

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Nostradamus atterrit en gémissant, pressant le bandage qu’il s’était fait autour de la cuisse pour essayer d’atténuer la douleur. « Voilà princesse, vous voici arrivé à destination ! » se moqua le vicieux après avoir rétracté ses ailes rachitiques. Le sorcier regarda autour de lui. Ce n’est pas ainsi qu’il avait imaginé le domaine du Seigneur de la Lâcheté. Cela n’avait pas réellement d’importance. « C’est toujours aussi… Mouvementé ? » demanda l’homme, visiblement à bout de force. Il était encore plus pale qu'au naturel. « Oh non, ce serait pire d’habitude. L’Œil n’apprécie pas les étrangers. Si tu avais été seul ici, tu aurais dû affronter bien pire que ces quelques monstres et démons de bats étages. » Nostradamus essuya son front dégoulinant de sueur. Il n’était pas vraiment rassuré à l’idée que des démons de bas étage aient pu le mettre dans un état aussi lamentable. Il garda néanmoins cette pensée pour lui et se mit à avancer en direction du palais, suivant la haie givrée qui les y conduisait. « Tu sais ce qui nous manque ? Des jolies filles. J’ai pas encore pu baiser et je dois t’avouer que je tirerais bien mon cou avant de devo – » Une immense silhouette était apparue et avait, d’un revers de mains, balayé Zacharyas à l’autre bout de l’allée. Par réflexe, le mage noir eut tout juste le temps de s’accroupir pour invoquer de nouveau sa carapace bariolée, le protégeant de l’assaut qui suivit. Si le surhomme ne le toucha pas directement, la force de son attaque fut suffisante pour le propulser sur plusieurs mètres en arrière, brisant par la même le bouclier protégeant le corrupteur. Sans lui laisser le temps de réfléchir, l'homme se mit à courir dans sa direction, sans doute pour l'achever. « Maudits... Auryannites ! » Nostradamus ne prit pas le temps d'essayer de comprendre de quoi il parlait. L'adrénaline se mit à traverser son corps, lui donnant l'énergie nécessaire pour se retourner sur le ventre et commencer à ramper aussi vite que possible, afin d'échapper à son poursuivant malgré sa cuisse endommagée. Le sol tremblait sous les pas lourds de l'inconnu qui fonçait droit sur lui en hurlant. Il ne restait plus que quelques secondes au sorcier pour trouver un moyen de s'en sortir, s'il ne voulait pas finir anéantit par ce berserker. Une sorte d'explosion eut lieu dans son dos. Le fuyard ne prit pas la peine de regarder derrière lui, trop occuper à ramper le plus loin du grabuge, mais le rire de Zacharyas lui indiqua que le démon était de retour, sans doute en train de se perdre corps et âme dans ce combat.

Le Dementiæ, une fois qu'il eut jugé qu'une distance de sécurité suffisante le séparait des combats, se remit sur pied puis continua à avancer. Clopinant, il avança sur quelques dizaines de mètres avant d'apercevoir, au loin, une nouvelle troupe d'humanoïdes foncer sur lui. A en juger par les ailes rachitiques qui semblaient dépasser de la masse, Nostradamus en déduisit qu'il s'agissait d'une horde de démons enragés. Haletant, l'homme pesta intérieurement, appelant à l'aide toutes les divinités dont il connaissait le nom. Ce jeu était-il sans fin ? Il était coincé entre un molosse fou à lier, et une troupe de vils assoiffés de sang. Il sentit le désespoir s'agripper à lui telle une sangsue à sa proie. Alors qu'il était sur le point de jeter l'éponge et d'attendre son destin, il remarqua un passage dans la haie. Un passage souterrain, plongé dans l'obscurité. Parfois, l'obscurité éclaire davantage que la lumière. c'est ce qu'avait dit l'homme avant que l'épreuve ne commence. Le collectionneur hésita quelques secondes, jetant des coups d’œil dans les deux seules autres possibilités qui s'offraient à lui. « Eh bien, quitte à choisir, je préfère encore me perdre dans l'obscurité la plus totale. » Sans plus réfléchir, il s'enfonça tête la première dans l'espèce de terrier, à peine suffisamment large pour le laisser entrer.  

Une odeur de chaire brûlée. Une chaleur insoutenable. Voici ce qui le surpris et lui fit presque changer d'avis, lui donnant franchement envie de rebrousser chemin. Peut-être avait-ce été un tour du diable, une supercherie pour les faire se précipiter dans la gueule du loup ? Nostradamus eut de sérieux doute. Finalement, se résignant à affronter ce qui l'attendait devant -ça ne pouvait pas être pire que ce qu'il avait laissé derrière, si ?- il continua à avancer, grognant parfois lorsque des douleurs infligées par les blessures reçues par son allié se faisaient ressentir. Il progressa ainsi pendant environs huit minutes -il s'était mis à compter le temps, sans trop savoir pourquoi- se sentant de plus en plus proche d'un verre de terre qu'il ne l'avait jamais été de toute sa vie. Finalement, le terrier -ou peu importe de quoi il s'agissait- le fit glisser sans qu'il ne puisse se retenir jusque dans une tanière, plus large que le tunnel. L'endroit était éclairé par des pierres luminescentes, qui baignaient l'endroit d'une lueur verte. Après avoir passé tout ce temps dans le noir complet, il avait l'impression d'être ébloui. Sur ses gardes, il se remit debout et commença à avancer vers le centre de la pièce, où se trouvait une vasque en terre cuite. A l'intérieur, une pierre précieuse, ressemblant étrangement à la sienne. Pendant quelques secondes, il se sentit plus léger, se disant qu'un autre participant était passé par là avant lui : il était sans doute sur la bonne piste - peut-être. Puis il trébucha sur ce qu'il identifia ensuite comme étant un cadavre. Sans doute celui du premier candidat. Des marques de crocs criblaient son corps. Nostradamus s'immobilisa, un mauvais pressentiment le gagnant. Il ne s'autorisa qu'à bouger la tête afin d'inspecter minutieusement son environnement. D'abord, il ne remarqua rien. Puis il finit par se rendre compte que ce qu'il avait pris pour un hôtel où reposait la vasque était en train de bouger lentement, régulièrement, comme si cette chose respirait. Ça dormait. Sans doute était-ce la raison pour laquelle sa tête n'avait pas encore été arrachée de ses épaules. Le sorcier serra les dents. Il ne pouvait pas se contenter d'attendre bien sagement que son démon de compagnie ne vienne à son secours. Il devait déjà être bien occupé, là-haut, à combattre ces fous. Non, cette fois, il devrait se débrouiller seul. Examinant le terrain sur lequel il avait atterrit, il en vint à la conclusion que ce n'était qu'une fois avoir déposé sa pierre dans l'urne que le monstre s'était éveillé. Après s'être rendu compte de cela, il ne fallut pas longtemps au mage pour prendre sa décision. Aussi discrètement qu'il le put, il se fraya un nouveau chemin à travers le tunnel par lequel il était arrivé. Il dû s'y reprendre à plusieurs reprises pour parvenir à y remonter. Une fois qu'il fut installé dans sa cachette, il laissa tomber l'une de ses pierres précieuses. Utilisant sa magie de nécromancie, il éveilla le cadavre pour le forcer à ramasser l'objet et le placer sur le dos de la créature. Comme il l'avait imaginé, le monstre se mit aussitôt à rugir. C'était le signal lui indiquant qu'il devait déguerpir, et vite. D'une main, il continua d'utiliser sa magie, lui laissant le temps suffisant pour fuir. Il était, après tout, sur le domaine de la Lâcheté. Et l'on faisait difficilement plus couard que de laisser un mort se battre pour soit.

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« T’as compris quelque chose toi ? … Parce que moi … En plus, avec le bruit, j’ai entendu un mot sur trois alors … bon, je compte sur toi quoi. Au fait, Auguste : c’est mon p’tit nom. Mais tu peux m’appeler Papi Doug si tu veux. Oui, je sais, il n’y a pas vraiment de ressemblances entre les deux, mais tu sais ce qu’on dit, hein ? L’originalité est maîtresse d’aventures ! … Ah, c’est pas ça qu’on dit ? Bon bah tant pis… Et comment tu t’appelles au fait ? »

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« Bon dis moi, où c’est qu’on va ? A droite ? Ou à gauche ? Je t’avouerais que j’ai une petite préférence pour la droite. Parce que je suis droitier et que j’ai l’impression que le paysage a l’air presque bucolique … Ah, tu es déjà parti ! Bon, on va à gauche alors. Pas de problème pour moi ! La gauche c’est bien. Et puis c’est bien connu : il y a pleins de gauchers qui ont réussi dans la vie ! C’est un très bon choix ! C’est sûr ! Tu vois, je suis content d’être tombé sur toi comme partenaire. Tu m’as l’air débrouillard … et on dirait que tu connais la route. Nous allons peut-être nous en sortir vivants finalement ! »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Est-ce que je t’ai dit comment j’avais fini ici ? Non ? C’est bien ce que je me disais ! Et puis, comme tu n’es pas très bavard, laisses-moi me charger du divertissement ! Héhé. Alors je suis mort. Oui, je sais que commencer une histoire comme ça, c’est un peu bizarre mais, tu vas voir … la suite est … Quoi ? Ah je dois me taire ? Mais pourquoi ? … Comment ça il y a un truc qui va me bouffer ? Si c’est pour me faire peur, tu sais que ce n’est vraiment pas très gentil … Aaaah ! Mais y’a vraiment un truc ! Ah qu’il est moche ! Et aïe c’est quoi ces dents !!! Mais vas-y ! Fais quelque chose voyons ! »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« C’était quelque chose hein ! On a eu chaud hein ? Heureusement que tu as fait ce qu’il fallait : chackchack et puis boumboumbim et après pamshatckboum ! C’était quelque chose ! Pour sûr ! Ne crois-tu pas qu’il faudrait se reposer un peu ici, sur ce rocher. Afin de discuter de l’énigme et voir ce que nous devons faire de ces pierres ? … As-tu de l’eau ? Moi non plus. Tant pis, je crois qu’il nous faudra faire sans. … Et mais attends, tu vas où ? Oulala mais y’a du monde tout d’un coup ! Où est-on ? Oh mais ils sont presque tous nus ! Pourquoi tu souris comme ça ! Attends ! Non mais attends ! »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Et voilà ! Maintenant, comment je fais pour le retrouver celui-là ? … Attention Madame … ou est-ce Monsieur ? Oh mais vous aussi, vous êtes tout nu ! … Qu’est-ce donc ce lieu ?  … Mais ne me poussez pas, vous voyez bien que je suis là … Si vous voulez bien me laisser passer ? … Oui, merci. C’est très aimable ! Passez une bonne journée ! Aïe ! Je crois que vous avez malencontreusement arraché une de mes plumes. Ne vous en faîtes pas … Mais que faîtes-vous ? Aïe ! Mais arrêtez s’il-vous-plaît. Aïe ! Mais laissez-moi ! Aïe ! Je ne vais vous le dire qu’une seule fois : Arrêtez donc cette méchanceté gratuite, et laissez-moi retrouvez mon ami, sinon … sinon, je vais me mettre en colère ! Si, si je vous le jure ! Allez, laissez-moi s’il-vous-plaît ! Aïe, Mais …. VOUS ALLEZ ME LAISSER NOM DE NOM ! »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Bon, j’ai réussi à semer ce démon arracheur-de-plume-tout-nu, mais impossible de retrouver mon compagnon dans cette étrange foule. Autant l’attendre ici. Devant un bon petit plat. Oui ! C’est ce que je vais faire ! Ce ragoût m’a l’air délicieux ! Une gamelle pour moi madame. Merci bien ! En attendant qu’elle revienne, je vais essayer de réfléchir un peu sur ces pierres précieuses... Tiens c’est étrange, j’étais persuadé qu’il y en avait sept au début … Voilà que je n’en ai plus que six. … Et puis qu’est-ce qu’ils ont tous ces gens à se trimballer aussi peu vêtus ? N’ont-ils pas une once de bienséance ? »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Y’a pas à dire ! Ce ragoût est vraiment délicieux ! J’en ai repris déjà quatre fois, et je pense bien m’en prendre une cinquième assiette … Ah, j’en ai plein sur les doigts … Faudrait pas que je gâche pareille nourriture !  Ah tiens ! Te voilà toi ! Où était-tu passé ? … Comment ça, j’ai l’air de rien à me lécher les doigts ? … Tu peux parler toi, avec tes cinq filles au bras ! N’as-tu pas remarqué qu’elles étaient toutes nues ? Je serais toi, j’aurai honte ! Tu imagines ? A mon avis ces filles ont une bien mauvaise réputation ! Ah ça oui ! … Par contre, tu devrais goûter ce ragoût ! Il est ab-so-lu-ment délicieux ! »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« A ton avis, nous avons perdu beaucoup de temps ? Si quelqu’un m’avait dit plus tôt que j’allais me laisser entraîner par ma gourmandise, je ne l’aurais pas cru … Ça parlait peut-être de ça l’énigme … Ah, si seulement j’avais tout entendu ! Je suis sûr que les autres compétiteurs ont déjà tout compris … Si cela se trouve ils ont déjà terminé l’épreuve ! Qu’est-ce que j’aimerais être aussi intelligent et fort qu’eux… Et qu’est-ce que j’aimerais être aussi agile que toi, bon brave ! Avec les bestioles tout à l’heure à la sortie de l’auberge, j’ai bien cru que j’allais en dégobiller ma quatrième gamelle de ragoût à force de courir tiens ! Et toi, tu sautais à droite, à gauche, en évitant leurs coups … Qu’est-ce que tu es fort quand même ! Je t’envie un peu tu sais ... »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Allez lèves-toi ! … On ne peut pas rester là ! … Oh allez, arrêtes de bouder et viens ! … Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu le prends comme ça ? Je n’ai pas voulu te voler la vedette… Non vraiment. La célébrité, très peu pour moi ! … Quand j’ai vu ce truc énorme voler vers nous et que je t’ai vu te figer sur place, je ne savais pas trop quoi faire ! Qui c’était d’abord ? Tu avais l’air de le connaître … Oh tu sais, moi, je ne connais pas grand monde. J’ai l’impression d’avoir encore plein de choses à apprendre. Bref, je ne pouvais pas te laisser mourir … Parce que j’ai encore besoin de toi, et que, étrangement j’apprécie nos conversations ! Alors, oui, je t’ai poussé de l’autre côté pour prendre ta place. Je n’ai pas réfléchi. Et après, j’ai senti sa lame me transpercer le bras. J’ai cru que j’allais mourir tellement j’ai eu mal … Mais voilà que j'ai vu que toi aussi tu étais blessé… Que voulais-tu que je fasse ? Je t’ai pris par la peau du cou, et nous ai fait sauté de cette foutue colline pour sauver not’peau ! … Si tu veux on n'en parle plus et puis voilà ! Je ne dirais à personne que je t’ai porté secours ! Promis ! Parole d’Ange ! »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Allez maintenant, lèves-toi ! Cette histoire d’orgueil nous a déjà pris trop de temps ! … Allez ! … Que fais-tu maintenant ? Ne t’endors pas ! … Comment ça tu pries ? … Que pries-tu ? … La Paresse ?!? Est-ce que c'est vraiment quelque chose que l’on peut prier ?! … Comment ça, elle exige un sacrifice ? Non mais, tu es sérieux !!!! Je ne peux pas permettre une telle chose ! … Non c’est hors de question ! … Non non non, je ne bougerais pas d’ici … Je ne veux en aucun qu’un être témoin d’une telle horreur ! … Je préfère restez ici, et réfléchir à ces pierres ! … Tiens regardes ! Je n’en ai plus que deux ! Les aurais-tu voler par hasard ? »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Cela fait combien de temps qu’on marche ? J’ai l’impression que ça fait des jours ! Je ne sais pas à quoi je ressemble … mais plus à grand-chose ! Heureusement que tu es là tu sais ? … Oui, je sais que cela fait plusieurs fois que je te le dis, mais c’est parce que je le pense vraiment ! Grâce à toi, je suis toujours en vie ! Bon évidemment, j’ai reçu quelques blessures lors de tes combats … Mais au moins je ne suis pas mort … Et ça, c’est une bonne chose ! Tu ne trouves pas ? Crois-tu que si on sort d’ici vivants, nous pourrons nous revoir un des ces quatre ? … Je ne sais pas … pour boire un coup ? Et puis je te présenterais les p’tits démons dont je m’occupe … Ils sont adorables ! Et ils adorent mes blagues, alors, ils ne peuvent qu’être adorables ! … C’est vrai, qu’avec tous ces rebondissements, je n’ai pas pu te montrer mes talents d’humoriste ! Qu’à cela ne tienne ! Alors c’est l’histoire d’un elfe et d’un … Attends, Chut … Ecoutes … Tu n’entends pas une musique au loin ? … Ça vient de par là non ? Je ne suis pas certain qu’il faille y aller … Mais vu que tu es déjà parti … »

ɷ.ɷ.ɷ.ɷ.ɷ

« Moi je la lui aurais donné, cette fichue pierre ! … Si ça s’trouve, à cause de ton avarice, nous allons perdre cette compétition ! … Oui, ce mec avait une tête bizarre … et il parlait étrangement aussi … Mais il voulait la pierre … Je sais que c'était notre dernière pierre ! … Je ne sais pas où sont parties les autres pierres. Mais en même temps, qu’est-ce qu’on peut bien faire d’elle hein ? On n'a eu aucune consignes ! Ou alors, je ne les ai pas entendu … et toi non plus ! En plus, pour une fois, qu’on nous parlait gentiment … On aurait pu la lui donner quand même … Mais non, il a fallu que tu lui déchires la carotide ! Moi qui appréciait notre amitié … je n’en suis plus si sûr à présent ! Et puis regarde dans quel état je suis ! Tout ce sang ! C'est affreux ! … Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? On va où ? A droite ? Le chemin m’a l’air très sombre ! Je t’avouerais que cette fois-ci je préférerais aller à gauche ? C’est plus lumineux … Bon bah à droite alors ...  Qu’est-ce que t’es pénible à décider tout seul ! »

1789 mots.