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 [VI] Pour une fin plus paisible | Sarah [Aëla]

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Ven 24 Aoû 2018, 18:27


Catégorie de quête : VI. Recherche
Partenaire(s) : Sarah [Aëla]
Intrigue/Objectif : Il n’y a rien de surprenant à ce qu’un bateau amarre à Sceptelinôst. Mais l’évènement devient plus insolite, lorsque des animaux s’y échappent. Ce navire marchand n’a pas était suffisamment vigilant et par mégarde, il a laissé fuir une partit de sa marchandises, dont un loup. Si le père de Lysange est parvenu à réceptionner ce dernier, il suppose que d’autres loups se sont également échappés. Malheureusement, Lysange et Sarah sont interdites de toute enquête. Allant même jusqu’à être défendu de participer à la recherche du paternel. Étant sanctionnés pour leur imprudence de la veille, Lakrhil les a congédiées à domicile. Sauf que les deux demoiselles, ne vont en faire qu’à leur tête et mener leur propre traque.




Le retour au bercail se passa dans le plus grand des silences, seule la respiration saccadée des loups et le bruit de leurs pas retentissait parmi les ombres. Marchant derrière son père, au côté de Sarah, Lysange traînait des pieds. Elle redoutait ce moment. Le chemin ne lui avait jamais paru aussi long et durant ce qui aurait dû être un court moment de déplacement, elle ne put contenir les brides d’idée qui cogitaient dans son esprit. Cette situation allait la rendre folle. Ce n’était pas de sa faute et pourtant, elle ne se sentait pas capable d’assumer ses choix. Les responsabilités, elle avait tendance à les fuir. Ses épaules n’étaient pas assez solides pour supporter un tel mot. Mais c’était trop tard, elle ne pouvait revenir dans le temps. Tout ce qu’elle désirait à présent, c’était d’en finir. Une bonne fois pour toute. Que la sentence tombe, pour enfin être délivré de ses foutus remords qui commençaient à la ronger. Pourtant, malgré ses torts, le marteau de la justice ne lui fracassa pas le crâne. Une fois arrivé à destination, son paternel n’aborda pas le sujet tant redouté. Aucun procès ne fut déclaré. Le patriarche se contenta d’ignorer copieusement sa progéniture – qui pourtant, cherchait à attirer son intention –, pour privilégier le bien-être de leur invité : il lui fit faire le tour du propriétaire, en lui demandant de faire attention avec les nombreuses armes et outils qui traînaient au rez-de-chaussée, pour ne pas qu’elle se blesse d’avantage. Il lui indiqua ensuite où elle pouvait se rafraîchir et pour finir, lui expliqua qu’elle pouvait prendre son lit pour la nuit. Après ces quelques explications, l’homme de la maison leur conseilla d’aller se coucher et sortit de la bâtisse sans plus de cérémonie. Ce qu’elles firent. Sagement et dans un bref échange de banalité. Ainsi s’achever leur soirée mortuaire.

Les premiers rayons de soleil filtraient entre les planches de la maisonnette. Faisant comprendre même au plus sot que la nébulosité arriver à son terme. Cette fatalité semblé arriver bien trop tôt pour le repos de la réprouvée, qui n’avait de cesse de se retourner dans sa couche durant le peu d’obscurité que lui avait offert la nuit. Le sommeil n’avait pas voulu d’elle. Tantôt énerver, tantôt attristé. Un sentiment de culpabilité et d’anxiété l’avaient torturé durant tout ce laps de temps. Elle songeait à son avenir, se remémorant leur journée passer. Aspirant aux divers moyens qu’elle disposait pour racheter ses péchés et aux prochains, qu’elle pourrait aisément réaliser. Un grognement retendit d’entre ses dents. Trop d’informations ou de possibilités. Son cerveau ne pouvait suivre les différents fils de son raisonnement. Ça en était trop. La comédie avait assez duré. Son regard se posa sur sa nouvelle colocataire, qui lui tournait le dos. Seule sa longue chevelure d’ébène pouvait être contemplée, pourtant, Lysange continuait de la fixer, se demandant si elle faisait semblant de dormir ou si les rêves la bercer. Quelle traîtresse. Dans un premier temps, elle fut tentée de tendre sa main vers elle, pour secouer son épaule en quête de réponse. Mais elle s’abstenu. Finalement résignée à assumer le sort qui l’attendait de pied ferme juste en dessous d’elle. La gamine se redressa, décidée à quitter son lit de paille. Non sans mal. Elle souffrait. Les courbatures commençaient à se manifester. Son cocard induisait en erreur ses mirettes, qui ne voyaient plus aussi clair et ses lèvres gercées, se déchirées à chaque rictus. Quant à son épaule, il était juste quelque peu engourdit. Rien de grave. Du moins, elle supposait. Peut-être que la plaie c’était infecter, sans qu’elle ne le sache. Allez savoir. Du moment qu’elle ne sentait pas la vieille charogne, ça devrait aller. Au moins, avec tous ses blessures, elle pouvait maintenant se permettre de faire concurrence à Sarah, sur le thème de l’épouvante. D’un pas las et lourd, elle fit avancer sa carcasse vers le bord des escaliers, qui craquèrent sans ménagement sous le poids de son corps. Si Sarah était parvenue à dormir, elle doutait fortement que son sommeil soit resté intact durant ses mouvements. Heureusement que les escaliers n’étaient pas longs à descendre. Le supplice pour les oreilles fut court.

Le silence qui régnait en bas l’inquiéter au plus au point. Aucun son ne raisonnait dans la demeure. Pas la moindre tonalité de métal battant le fer. Aucun bruit de crépitement ou de craquement de charbon, au bout de la fluidification. Tout sembler être éteint. Voir mort. Ça ne présagé rien de bon. Pour la première fois, Lysange souhaitait apercevoir sa « mère » sur le seuil de la porte. Seule Yennefer parvenait à rendre le visage de son paternel serein, sans le moindre ombrage de regret dans le regard. Son don si particulier lui aurait été fort utile dans cette situation. Cependant, vain espoir. Elle ne pouvait être présente. Lysange aurait entendu son rire cristallin à des kilomètres et l’air ambiant aurait été enveloppé par une odeur de rose et d’oranger. Pour une fois que cette catin pouvait lui être d’une utilité… Foutu mère indigne. Non, définitivement, son père l’attendait et elle ne pourrait pas y échapper. Pas cette fois. Son protecteur avait beau être de nature conciliant, il n’en demeurait pas moins un réprouvé et un père. Il avait ses limites et la petite les avait sauvagement franchises.

Avant de descendre la dernière marche, la réprouvée prit la peine de contempler son père, qui était assis face à son enclume, sans pour autant battre le fer. Comme elle l’avait supposé, la forge n’était pas allumée. Dans un soupir, la jeunette rejoignis sa place habituelle, sur la vieille chaise en bois qui était disposée en face d’un petit bureau. Elle attrapa le dossier pour faire basculer la chaise vers son père, puis s’assit dans une position qui lui était propre, où elle se sentait à son aise. « Qu’es-ce qui s’est passé ? » Cette simple interrogation mit en boule Lysange. Elle se sentait maussade et absolument pas d’humeur à coopérer. Préférant jouer avec ses mèches blonde, plutôt que de gérer cette confrontation. « J’veux pas en parler. » – « Lysange. » Le ton de sa voix ne lui plaisait pas. Trop dure. Trop froid. Marquant son autorité et sa contrariété. De plus, il ne prit même pas la peine de la regarder, préférant fixer la forge, vide de tout feu, plutôt qu'elle. Cette situation l’irriter et il n'aidait franchement pas à l'améliorer. « C’était pas d'ma faute ! D’accord ?! » Elle illustra son brusque énervement par de grands gestes. Hélas, ses souvenirs lui rappelèrent immédiatement à l’ordre : elle n’était pas en situation de faire des caprices. L’agacement laissa sa place au remords. « J’voulais pas... » – « Tu ne voulais pas quoi ? » Elle mordu sa lèvre inférieure, contrarié. La blonde sentait déjà que le prochain mot qu’elle allait prononcer, lui resterai en travers de la gorge. « Pardon. » – « Pas cette fois. Non. Tu ne pourras pas toujours t’en sortir aussi facilement. » – « Et pourquoi pas ? Son agacement reprit le dessus, Jusque ici, j’m’en suis toujours très bien tirée ! » – « Tu as eu de la chance. » – « Non ! C’est pas une question d’chance et tu l’sais parfaitement ! J’peux gérer tout ça. Sans aucun problème. J’pourrais toujours m’en sortir jusqu’au jour o-… » – « Jusqu’au jour où ton loup ne sera pas présent. Il la fixa, enfin, Jusqu’au jour où tu sera en sous nombre ou moins expérimenté pour t'en sortir. Jusqu’au jour où tu n’auras pas d’arme pour te défendre. Jusqu’au jour où tu ne rentrera pas à la maison et où j’apprendrais que ton corps traîne dans le caniveau. C’est ça que tu désires ? » Le silence fut sa réponse. Bien qu’il avait été rester calme durant tout leur échange, Lakrhil était parvenu à faire perdre la soif de rébellion que manifester son enfant. Maintenant qu’elle avait obtenu son intention, c’était elle, qui fuyait son regard en fixant le sol. La culpabilité traçait son chemin dans son cœur. « Que tu me désobéis délibérément est une chose » – « Mais non ! je... » D’un signe de la main, il lui fit comprendre qu’il valait mieux pour elle qu’elle se taise. « Tu as mis ton amie en danger. Pire encore, vous auriez pu vous faire tuer si Yol’Saavos n’avait pas était là et heureusement pour toi que tu avais une hache. Il soupira, tristement, Seuls les Grands Zaahin peuvent savoir ce qui aurait pus vous arriver dans le cas contraire. » D’une mine boudeuse, l'enfant fit la sourde oreille et ne répondit rien. Son esprit était embrouillé, elle était perdue dans ses songes les plus sombres. « Tu me déçois beaucoup. » Sa conclusion était la plus douloureuse des vérités. Elle le savait. Elle l'avait toujours su. Mais jamais il ne lui avait encore dit et Lysange aurait préféré être pendu que d'entendre ses mots. « J’sais. » Finit-elle par articuler, la boule à la gorge. « J’en doute. Je t’avais pourtant donné des consignes simples : fuis les combat, ne t’arrête pas pour aider des inconnus et rentre avant la nuit. Tu n’as strictement rien respecté de notre accord. » Les larmes rongeaient les mirettes de l’enfant, qui pourtant, ne voulait pas céder à la tentation. Elle était perdue et désarmée. Une échappatoire, c’est ce dont elle avait besoin. Et vite. « Elle avait besoin d’moi, murmura-t-elle. J’pouvais pas là laisser tombée. » En soit, ce n’était pas un mensonge. Sarah était en mauvaise posture et son état devenait inquiétant, comme son père avait pu le constater. « Où est sa famille ? » – « Hum ? Quoi, de Sarah ? J’en sais rien. J’sais juste qu’elle n’avait nulle par où dormir. » – « C’est une Kiir’Sahqon. À sa naissance, elle a forcement était confier à quelqu’un. » – « P’t-être. J’en sais rien, on n’as pas plus discuté qu’ça. » Lysange était quelque peu surprise de ce retournement de situation, mais elle n’insista pas pour revenir sur le précédent sujet de discorde. Croissant les bras, elle cherchait des souvenir qui permettrait d’alimenter un maximum ce nouveau centre de discutions. « J’l’ai juste trouvé en pleure dans une ruelle. Elle avait d'jà cette tronche-là quand j’l’ai vue. Après... J'sais pas. » Caressant sa barbe grisonnante, en contemplant sa fille, Lakrhil finit par quitter son socle en se dirigeant vers son établi. « Hum. C’est entendu. Nous verrons tous ça avec elle à mon retour. » – « T’vas où ? » – « Quelque part » Elle haussa un sourcil. « Mais encore ? » C'était peine perdu, il savait qu'il ne pourrait se débarrasser de son enfant s'il persistait à garder le silence. Elle l'aurait harcelé et il n'avait pas le temps pour ce jeux. « Cette nuit, des créatures se sont échappés d’un navire. C’est comme ça, que je l’ai trouvé. » A cette allusion, la petite se rappela du loup noir qui avait attaqué Yol’Saavos la vieille. Du regard, elle le chercha dans la pièce. Aucune trace de lui. Par ailleurs, son loup aussi manquait à l’appel. « T’veux dire… qu’il y a p’t-être d’autres loups ? » – « Si c’est le cas, je les trouverai. » – « J’viens avec toi ! » Soudainement heureuse, son bonheur fut de courte durée. « Non, tu en as déjà fait suffisamment. » A l’entente de cette interdiction, Lysange sauta de sa chaise. « Attends, t'n’as pas le droit de me mettre de côté juste à cause d'cette p'tite malchance ?! » – « Je croyais que tu ne croyais pas en la chance ? » Elle le fixa, outrée, la bouche entrouverte, prête à protester. Mais son paternel grogna plus fort qu’elle. « Ça suffit. La discutions est clause. Toi et Sarah vous restez ici. Il est hors de question que vous sortiez. » Il saisit une épée bâtarde et avant de quitter la bâtisse, il lui ordonna : « Veille sur notre invité. Demain, nous irons à la cité chercher quelqu’un qui la connaît. » Le claquement de porte mit fin à leur conversation. Laissant Lysange perplexe, puis énerver. « Mais j’m’en fou d’ça ! » Hurla-t-elle en faisant valser sa chaise à coup de pied.


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Jeu 30 Aoû 2018, 13:23

Un grognement sourd acheva de tirer Sarah du profond sommeil dans lequel elle s’était plongée plusieurs heures plus tôt. Qui eut cru que soulever ses paupières pouvait s’avérer si douloureux ? Ton son corps l’élançait et elle n’était pas encore prête à esquisser le moindre mouvement pour chercher l’origine du grognement. Dans le pire des cas, il s’agirait de ce satané loup qui la mangerait toute crue. Autant dire que compte tenu de sa force actuelle il n’en ferait qu’une bouchée et pas très nourrissante de surcroît. Le grincement des escaliers lui fit réaliser que Lysange était debout. Le souvenir de la fin de leur soirée s’ancra dans l’esprit de la jeune femme qui referma les yeux en soupirant pour se cacher sous la couverture en gémissant. Le trajet en compagnie du paternel de la fille au loup avait été ... glacial. Pas un mot n’avait été décroché. Pas même un regard. Lysange n’avait pas eu le droit à la moindre attention de la part de son père alors que Sarah avait accaparé tout l’espace. Elle culpabilisait d’autant plus qu’elle avait suivit les recommandations de l’homme de très très loin, son cerveau étant tout occupé à la maintenir debout. Elle n’avait, pour ainsi dire, rien retenu.
Lasse, la demoiselle voulu se passer une main sur le visage mais poussa un couinement de douleur dans la seconde. Au diable la culpabilité pour les trois prochaines minutes, que se passait-il avec son visage ?! La culpabilité fut très rapidement remplacée par de l’inquiétude et elle rejeta aussitôt la couverture loin d’elle. Regrettant ce brusque mouvement sur le champ, la demoiselle se stoppa net dans une grimace de douleur. Quelle idiote. Procédant avec lenteur et le peu de de délicatesse qu’elle possédait, la réprouvée entreprit de tâter sa figure. Le bilan était pour le moins étrange. Sarah était bien loin d’être jolie c’était un fait. Elle n’avait d’ailleurs pas grand chose de joli. Mais tout de même ! Jamais elle n’avait été si peu ... symétrique. Un pan entier de son visage avait joyeusement enflé durant la nuit. Pour le coup son surnom de sans-âme lui allait à la perfection. Cela allait copieusement faire rigoler une certaine gamine d’ailleurs ... Sa concentration redit surface et elle repensa aussitôt à sa compagne. Sarah allait lui présenter des excuses ! Il ne fallait pas que Lysange et son père s’ignorent. Ils avaient la chance d’avoir une famille, il ne fallait pas gaspiller cette chance. Toute ragaillardie, Sarah entreprit de se mettre debout. L’opération dura un certain temps et fut ponctuée de belles grimaces et de quelques jurons. Plus jamais elle ne sortirait de nuit ! Plus jamais ! Que tous les Zaahin en soient témoins, on ne l’y reprendrait plus. Leçon retenue. Fière d’être sur ses pieds, la demoiselle se tourna vers les escaliers et son sourire disparut aussitôt. Les bribes de conversation qu’elle entendait achevèrent de faire fuir sa bonne humeur.
Non ! Non, non, non ! Lysange ne l’avait pas mise en danger ! Elle l’avait sauvée ! Sans elle, Sarah ne serait probablement plus en vie à cet instant. Elle lui devait énormément. Il ne fallait pas qu’il se fâche contre elle. Désemparée, Sarah ne parvint qu’à rester plantée bêtement en haut des escaliers. « Je suis désolée. » Des larmes roulèrent sur ses joues et elle fut bien incapable de les retenir.
Sarah savait qu’elle avait une famille quelque part. Tout le monde en avait une. Elle ne s’en souvenait juste pas. Elle ne se rappelait pas de ses parents. Il n’y avait rien excepté ces deux dernières semaines. Un énorme vide. Et malgré cet énorme vide, ce dialogue en bas lui faisait mal. Ils devaient profiter. Elle n’en était plus capable. Après réflexion ... c’était sans doute cela aussi une famille. Des mauvais moments. Une pointe de jalousie perça le cœur de la demoiselle. Elle aurait aimé avoir quelqu’un à décevoir. Elle aurait aimé se faire réprimander elle aussi. C’était une preuve d’attention comme une autre après tout. Un semblant de sourire étira les lèvres de la jeune femme. Lysange avait énormément de chance d’avoir une telle personne à ses côtés.

Son tourbillon d’émotions se calma lentement et elle put à nouveau se concentrer sur la scène qui se déroulait en bas. Le père de Lysange claquait la porte à l’instant en leur ordonnant de ne pas bouger d’un pouce et la réponse de la demoiselle au loup arracha un petit rire à la grande brune. C’était mal partit.
Déjà si elle pouvait réussir à descendre les escaliers ce serait un bon début. On verrait ensuite pour les escapades interdites. Un pied après l’autre, la réprouvée finit par atteindre le bas des marches. Essoufflée et capable de sentir des muscles dont elle ignorait l’existence jusqu’alors, mais en bas. N’ayant pas le courage d’aller plus loin, Sarah s’assit sur la dernière marche et s’adressa à sa comparse qui avait largement eu le temps de l’entendre arriver. Dix minutes pour descendre des escaliers, si cela n’était pas soigner une entrée ça ! Savoir se faire attendre qu’ils disaient. Dès que Lysange fut dans son champ de vision, elle arbora une moue désolée. Tout du moins, avec la tête qu’elle se payait actuellement, elle espérait que ce soit plus désolé qu’effrayant. « Je tiens à m’excuser. » Cherchant ses mots, Sarah ouvrit et ferma la bouche à plusieurs reprises sans savoir de quelle manière s’y prendre. Ça n’étaient d’ailleurs pas son charisme et son éloquence dignes de ceux d’une huître qui allaient l’aider. « Ton père tient tellement à toi. J’adorerais que quelqu’un s’inquiète pour moi comme il s’inquiète pour toi. Je voudrais juste que ... vous vous fâchiez pas à cause de moi. Merci de m’avoir aidé dans cette ruelle. Si j’avais su que tu te mettrais ton père à dos en faisant ça, je t’aurais envoyée balader depuis un moment pour que tu rentre à temps. » Elle eut un rire stressé et s’empressa de se relever, vacillant tant ses muscles la tiraillaient. « Je peux dormir par terre si ça vous embête pas et travailler ou aider en échange si tu veux ! » La suite avait du mal à sortir. C’était trop douloureux et Sarah avait honte de l’avouer à voix haute mais après tout, elle devait bien ça à Lysange. Tournant la tête pour ne pas avoir à affronter le regard de sa compagne, Sarah enchaîna dans un souffle à peine audible. « Juste ... m’abandonnez pas s’il te plaît. Me laissez pas toute seule, j’y arrive plus. J’suis morte de trouille à chaque fois et c’est trop dur. J’suis pas capable de survivre toute seule comme ça. »
La demoiselle souffla un grand coup, essuya discrètement les quelques larmes ayant roulé sur ses joues et elle osa enfin regarder Lysange dans les yeux. Elle allait faire ce qu’elle savait faire le mieux en ces circonstances : fuir la situation.
« On va où ? Compte pas sur moi pour te laisser y aller avec seulement ton louveteau. Douée que t’es tu vas te retrouver dans une bagarre au premier coin de rue. » La grande brune acheva sa phrase avec un gigantesque sourire moqueur. Changer si brutalement de sujet lui avait fait du bien. Elle n’était pas capable d’affronter la réalité aussi longtemps. Elle préférait fuir et penser à autre chose. Jusqu’à la prochaine fois. « Je propose une douche rapide parce que sincèrement on pue c’est une infection et ensuite on y va. Pars devant, je te rejoins dès que j’ai grimpé ces foutus escaliers. » Sarah se retourna et entreprit de grimper, le tout en se dandinant dans tous les sens. « Crois pas que j’ai pas remarqué ton sourire tout à l’heure d’ailleurs espèce de gamine ! Aussi laide et risible que soit ma tronche actuellement, tu me le paieras. » Un doigt accusateur vint compléter le tout pour tenter d’effacer toute trace de moquerie chez sa partenaire. « D’ailleurs on part où et on cherche quoi ? Va me falloir un compte rendu détaillé, j’ai pas tout suivi. » Sarah venait tout juste d’avouer qu’elle avait espionné leur conversation. Il n’y avait plus qu’à croiser les doigts pour que Lysange ne lui en veuille pas trop et qu’elle se récolte une bonne tape sur la tête. Cela serait une punition amplement suffisante compte tenu de son faciès du jour. Pour l’instant la priorité était de récolter des informations sur l’affaire en cours du père de la demoiselle. Elle penserait au reste plus tard. Oui. Se concentrer sur cette histoire était tout ce dont elle avait besoin actuellement ! Se retournant une énième fois vers sa partenaire, Sarah eut un temps d’arrêt. « Depuis quand t’es blonde ? » On ne pouvait pas dire qu’elle brillait par son sens de l'observation pensa-t-elle en roulant des yeux. « D’ailleurs ... j’ai pas de vêtements de rechange. » Elle tira sur les loques lui collant à la peau avec un air dégoûté qui accentua encore davantage la laideur de son visage.


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Mar 04 Sep 2018, 20:47


Les mirettes de Lysange contemplaient la chaise brisée, qui n’avait pas survécu au choc. Rien d’étonnant, ce support avait été réparé de nombreuses fois. Alors une de plus ou moins, l’objet ne lui en tiendrait pas rigueur, habituée à subir les crises de nerfs de sa propriétaire. Elle était sa soufre douleur, l’objet de sa rédemption. Cette fois-ci, pourtant, cela ne suffisait pas à calmer la concerner, encore en proie à la colère. Rien n’allait en s’arrangeant. D’autant plus qu’il lui semblait avoir discerné le rire de sa nouvelle camarade de chambre. Manquer plus que ça. Agacer, ses yeux glissèrent lentement vers le haut des escaliers, où elle put observer un spectacle des plus pathétiques. Elle ne put s’empêcher de sourire bêtement, en haussant un sourcil, mais ne fit aucun commentaire malveillant. Bien trop absorbé par cette cocasse vision, elle se demanda tout de même comment sa chute se déroulerait, si jamais une marche se dissipait sur ses pieds. La tatouée était soudainement d’humeur à la taquiner, mais lorsque la "sans-âme" ouvrit la bouche pour s’excuser, sa joviale envie brûla dans un rage nouvelle. Les choses empirèrent quand elle mentionna son père. Son action était des plus louables. Elle se voulait être rassurante et compatissante, seulement, toute sa bonne volonté eux pour effet son opposé. Sarah ne savait pas de quoi elle parlait. Avec le temps, elle apprendrait que son père était un sujet tabou, qu’il valait mieux éviter. Les poings serrés, tout comme l’étaient ses dents, Lysange songeait à attraper la jolie crinière d’ébène de son interlocutrice, pour la traîner de force jusqu’à dehors. Souhaitant qu’elle crève ou que ses loups la dévorent. Peu importe la cause ou la raison. Seulement, elle ne voulait plus jamais la revoir, qu’elle sorte de sa vie, définitivement. Elle la détestait. Au plus au point. Rien ne pourrait la faire changer d'avis. Et pourtant, sans crier gare, la pitié chassa à grand coup de pied sa rage, lors de sa supplication. Qu'elle l'abandonne ? Venir en aide à Sarah avait sans doute été l’unique acte de bienveillance qu’elle avait réalisé au cours de sa vie et cette fois-ci, elle ne souhaitait pas tout gâcher. Ce qui impliquer, ne pas l’abandonner et prendre soin d’elle. Veiller sur son bien être. Lui laisser le temps nécessaire pour qu’elle puisse à nouveau voler de ses propres ailes, tel un oisillon blessé, qu’elle aurait normalement écrasé sous son pied. Définitivement, elle ne comprenait pas ce qui lui avait prit, ce soir là. En temps normal, jamais elle ne serait venue à son secours. Mais maintenant que le mécanisme avait été lancé, elle n’avait plus le cœur de le détruire. Pour une fois, il fallait qu’elle assume les conséquences de ses choix et puis, même si elle ne l’avouerait jamais, la petite appréciait sa compagnie. Sarah était loin d’être une sotte ou un boulet finie. On pouvait même dire que "l’oisillon noir" l’avait plutôt bien cerné, puisqu’elle comprit immédiatement que Lysange n’allait pas rester ici, à ne rien faire. Finalement, cette grande asperge lui plaisait bien. « Hum. Mouais, j’sais pas si tu m’seras d’une grande aide avec ta tronche, mais un peu d’compagnie m’f’ras pas de mal. » Elle lui rendit son sourire « Et puis, au pire, j’pourrais toujours m’servir de toi comme d’un appât ou comme diversion. » Sans l’ombre d’un remords, elle aurait été bien capable de se servir de sa congénère comme d'un vulgaire morceau de viande, néanmoins, son esprit lui rappelait à tue-tête qu’elle devait la garder en vie. Pour son plus grand malheur.

Avant même de songer à partir en expédition, des préparatifs devaient être réalisés et l’invitée aux cheveux noircis en souleva quelques-uns. « Hum. J’m’en fou d’puer. » Elle souleva son haut pour l’attirer vers son nez, mais étant donné l’odeur qu’il s’en dégageait – et en vue de sa mine dégoûter –, elle ne pouvait que donner raison à son interlocutrice. « Bon, va pour le bain. P’t-être que t’f’ras moins peur après ça. » Si la plus jeune envoyait volontairement des piques, juste par plaisir, la plus âgée le faisait également, toutefois, à l’inverse, sans s’en rendre compte et sans la moindre d’animosité. Suite à sa remarque sur sa chevelure, Lysange se vexa et usa d’Eskel Wah Kein Farore pour teintait rapidement sa tignasse d’une colorisation rose fuchsia. Néanmoins, d’un soupir, sa teinture se dissipa peu à peu, pour laisser place à sa couleur naturelle. « J’ai trop la flemme d’utiliser la magie. Va falloir que tu t‘habitues à m’voir en blonde. » Heureusement, sa chevelure ne resta pas longtemps le sujet de conversation. C’est là, que Sarah souleva un deuxième point important, ce qui obligea Lysange à la contemplait plus longuement. « Et après, on ose m'dire que j’ai aucun goût. » conclut-elle, dans un nouveau soupire. « J’vais t'prêter des fringues, mais jette moi cette horreur que tu portes. T’as vraiment l’air d’une clocharde avec. » Sans attendre sa réponse, Lysange passa au-dessus de la présumer "misérable" pour monter à l’étage et lui hurla d’en haut : « Bouge pas, j’arrive ! »

Lysange se dirigea instinctivement vers l’unique meuble dont disposer la pièce et ouvrit le tiroir du milieu. La plus par de ses vêtements y était stockés, ainsi que dans le tiroir du dessous. Si habituellement, elle prenait les premiers habits qui lui passés sous la main, cette fois-ci, elle fit l’effort de choisir de "jolie" tenu. Elle ne serait dire, si c’était par orgueil ou par bienveillance, mais elle voulait rendre Sarah attrayante. Cause sans doute perdue. Elle prit pour cette dernière une chemise, qui avait dû être blanche dans une vie antérieure, mais qui, à présent, s’approchée plus d’une couleur crème. Elle lui prêta aussi un pantalon en cuir noir, où des boutons à clous longeaient les coutures. Avec ceux-ci, une paire de bottes et un serre-taille de la même couleur, brune. Une fois ses propre vêtements sélectionnée et récupérer deux bandeaux de toiles, elle referma le tiroir sans ménagement et accourut vers le rez-de-chaussée. Arrivée au niveau de Sarah, elle lui jeta les vêtements qu’elle lui avait choisis dans la tronche – sauf les bottes –. « Allez, suis-moi la sans-âme et évite de perdre tes membres en route. » Un petit rire retentit, avant qu’elle n’ouvrit la porte de la bâtisse. Une fois dehors, elle eut la bonne surprise de voir Yo'Saavos qui l’attendait, la queue battante et la langue tombante. « Ah bah tu es là toi. » Lysange balaya du regard les alentours. Si son loup blanc était présent, le canidé noir, quant à lui, manquait à l’appel. Sans doute était-il parti avec son père. Ce qui n’était pas pour lui déplaire, ce loup ne lui inspirait pas confiance. « Allez, toi aussi, viens. » Elle fit signe de la tête pour indiquer au loup la direction à prendre. Ce dernier sautillait à ses côtés, en poussant des halètes fort et rapide, visiblement ravie d’avoir retrouvé sa place. Il ne fit même aucun caprice concernant Sarah, qui les suivait de près. Sans toute préférait-il l’ignorer plutôt que de la grogner. Une fois que cette joyeuse compagnie fit le tour de la maisonnette, Lysange déposa les vêtements sur le petit banc en pierre, qui était disposé prêt du tonneau géant qu’avait fabriqué son père. Elle eut l’agréable surprise de voir que tout avait été préparé : le baril était rempli d’eau et du charbon était déjà disposé en dessous. Son paternel avait visiblement pensé à tout. Sans doute espérait-il que la venue de la nouvelle demoiselle dans la demeure, obligerait sa fille à prendre soin de son hygiène corporelle. Cette dernière avait pris la mauvaise habitude de simplement se débarbouiller le visage avec l’eau du réceptacle dédié à la trempe des armes. Il fallait que ça change. « Yol’ ? » Il n’en fallait pas plus, pour que le loup crache ses flammes à l’encontre du charbon. C’était son petit plaisir : cramer les objets. « Brave bête » Dit-elle, en caressant énergiquement son crâne au long poils blanc. Le bain se situait derrière la maison des Moj’Arke, là où il n’y avait aucune bâtisse, juste les collines. Ainsi, ils pouvaient préserver un minimum d’intimité. Mais quand bien même, Lysange s’en fichait. Elle n’était pas spécialement pudique, pour ne pas dire nullement. Pour preuve, sans plus de cérémonie, la blonde se déshabilla devant sa congénère, avant de rentrer dans le tonneau. Puis, elle fit signe à Sarah de la rejoindre, la barrique étant suffisamment assez grande pour deux, mais sûrement pas pour trois. « J'vais ni t'bouffer, ni t'noyer. C’est promis. » Soudainement, elle songea au fait qu'elle était probablement prude. Dans le doute, la petite leva les yeux vers le ciel, qui doucement prenait des colorations roses et oranger. Elle se mit à fredonner, lui laissant ainsi le temps nécessaire pour se dévêtir sans être fixé. Une fois fait, elle la regarda à nouveau. « Bon que les choses soient claires. J't’abonnerais pas et tu ne dormiras pas par terre. Au pire, on se serrera dans ma couche, mais j'pense pas qu’on ira jusque-là. Ensuite, comme tu l’as remarqué, mon père est propriétaire d’une forge. Donc, déjà que j’ai pas l’droit de l’aider, j’doute qu’il te demande de l’assister. À la limite, tu m’accompagneras faire des livraisons, comme on l’a fait hier. Mais plus jamais de nuit, ça, j’te l'assure d’avance. » Elle passa de l’eau dans sa nuque et se débarbouilla le visage pour se débarrasser du sang sécher qui lui rester de la veille. Puis, elle chercha un moyen d’aborder le sujet que Sarah semblait attendre avec impatience. « T’as vu le loup noir qui nous à choper hier ? Bah c’est un nouveau. J’le connais pas. De ce que mon père m’a dit, il s’est échappé d’un navire et il pense qu’il y a p’t-être un autre loup, ou alors plusieurs, qui se sont aussi égaré sur notre île. Faut que l’on essaye de les trouver, avant que quelqu’un ne les capture à nouveau ou qu’ils ne fassent trop de dégâts. » Un loup n’était pas fait pour vivre en cage et il était rare que les Moj’Arke gardent l’une de ses créatures auprès d’eux. Généralement, ils cherchaient juste à les délivrait. Après, libre à eux de rester auprès d’eux ou de retourner à la vie sauvage. « Donc, on finit de se laver, on s’habille et on part enquêter sur cette histoire. Oh ! Et au passage, va te prendre une ou deux armes dans la forge. On n’sait jamais c’qui peut se passer et j'doute que ta technique secrète du bonhomme de neige fonctionne encore. » D’un revers de la main, elle lui balança de l’eau en pleine face, dans un rire enfantin. Tendît que le loup, s'amusait à attiser les flammes, pour que l'eau ne refroidisse pas.



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Mar 25 Sep 2018, 23:43

Une immense vague de soulagement s’abattit sur Sarah lorsque Lysange perdit son air furieux pour reprendre ses habituelles remarques ironiques. Ces dernières parvinrent même à lui arracher un sourire sincère. Pour ce qu'elle savait de Lysange, celle-ci n'hésiterait pas une seule seconde pour faire d'elle un appât de dernière minute. Cette pensée n'insurgea même pas la jeune femme qui aurait rit si son visage n'avait pas été si boursouflé et douloureux. "T'es pas si moche que ça en blonde en fait. Tu rivalises pas avec mon sublime visage mais j'apprécie l'effort." Sarah conclut le tout par un sourire qui se voulait ravageur, mais qui devait être plus effrayant qu'autre chose, tout en indiquant son visage enflé à grands renforts de gestes exagérés. Le temps que la demoiselle fasse demi-tour dans les escaliers, Lysange était reparue avec des affaires plein les bras. Sarah eut tout juste le temps de relever la tête. Geste qu'elle regretta dans la seconde puisque le tas de vêtements lui arriva en plein visage avec un élan plus qu'indésiré. Un grommellement de douleur suivit la rencontre entre le visage de la jeune femme et des vêtements. "Je sais très bien me faire toute seule comme une grande, t'es gentille mais j'ai pas besoin d'aide." Esquissant plusieurs grimaces douloureuses, Sarah se dépêcha de suivre sa congénère qui fut bien vite rejoint par son grognon de loup. D'ailleurs le louveteau ne lui grognait pas dessus et ne lui lançait pas la moindre oeuillade meurtrière. Soit il cachait une très mauvaise attention contre sa personne soit il l'ignorait royalement. Sarah devait avouer que la technique du "je t'ignore" la tentait beaucoup. Toute guillerette, la demoiselle suivit Lysange d'un bon pas tout en tournant régulièrement la tête derrière elle afin d'être certaine de ne pas perdre de vêtements dans son sillage.

Sarah s'arrêta devant l'immense barrique en bois remplie d'eau. Ses yeux s'arrondirent au possible et sa bouche forma un large rond surpris. C'était tout bonnement génial ! La demoiselle laissa les vêtements sur le sol et se dévêtit à toute allure, ses yeux pétillants de joie. Jusqu'à présent elle n'avait eu droit qu'à un petit seau d'eau froide pour se laver. Le gros fût d'eau chaude lui faisait méchamment de l’œil. Sarah hésita à sauter dans la barrique mais elle se rendit bien vite compte qu'une grosse vague dans la tête de Lysange n'était peut-être pas la meilleure idée du jour si elle ne voulait pas se retrouver dans la rue en deux temps trois claques. La demoiselle se contenta donc d'entrer sobrement dans l'eau sans faire de vagues. Son côté sage ne dura pas bien longtemps et elle plongea sa tête dans l'eau avant de la ressortir dans de grandes éclaboussures. Ses cheveux vinrent se coller devant son faciès et tout ce qu'elle put faire fut rire aux éclats. "Je voudrais un bain comme celui là tous les jours !" Même son visage boursouflé ne put entacher son bonheur. La joie parcourait tout son corps à sa plus grande satisfaction. Les mots de Lysange ne firent qu'accentuer son bonheur. Elle ne l'abandonnait pas ! La réprouvée sentit son cœur se gonfler tant elle se sentait bien. Sarah ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres. Elle se retint de faire un quelconque commentaire mais remerciait sa congénère en silence.

La conversation dériva sur un sujet plus sérieux et la demoiselle cessa de faire l'enfant et stoppa tout ses jeux avec l'eau pour écouter attentivement la jeune blonde. Toute cette histoire semblait fort inquiétante. Sarah s'apprêtait à faire part de ses pensées lorsque Lysange fit une remarque sur son bonhomme de neige. Fronçant du nez, la demoiselle jeta un regard accusateur à la tatouée. "Tu sais ce qu'il te dit mon bonh... mais ça suffit avec ma tronche à la fin !" Sa fausse colère fut vite dissipée par une rapide bataille d'eau. Les deux demoiselles finirent par stopper leurs enfantillages lorsque l'eau fut colorée par la crasse. Sarah se sécha en vitesse avant de se diriger vers les vêtements tout en réfléchissant aux propos de la demoiselle. Ses songes furent interrompus par le bandeau de toile qu'elle tourna dans tous les sens. Un rapide coup d'oeil en direction de la blondinette lui fit savoir de quelle manière elle devait s'en servir. Il fallait dire que personne ne lui en avait fournit ces deux dernières semaines. Fin prête, la jeune femme se sentait presque jolie malgré son visage déformé. Elle adorait cette tenue qui était bien plus belle que tout ce qu'elle avait pu porter jusqu'à présent. La réprouvée se tourna vers Lysange, absolument ravie. "T'as vachement bon goût quand même !"
La demoiselle se laissa tomber au sol sans plus de cérémonies et croisa les jambes tout en réfléchissant. "Je comprend pas qui pourrait les enfermer quelque part et pourquoi. Ton père a laissé quelques indices derrière lui qu'on pourrait exploiter ? Ou alors peut-être qu'ils ont été relâchés volontairement par quelqu'un sur l'île ? J'y comprend pas grand chose là." La jeune femme attendit que Lysange soit prête avant de se relever pour la suivre jusqu'à la forge. Arrivée sur place, la jeune réprouvée se saisit d'un poignard et d'une hache. Satisfaite de ses trouvailles, elle remercia sa compagne et se nota mentalement de ne surtout pas remercier le père de Lysange. Question de discrétion.

Une fois que les deux demoiselles furent prêtes, elles et le louveteau quittèrent la forge. Ils avaient décidé d'aller investiguer à l'extérieur. La fine équipe était bien décidée à en savoir plus sur cette histoire. "Qu'est-ce qu'on fait si jamais on croise un loup ? Non parce que si jamais il est agressif et qu'il crache du feu comme le louveteau, arrêtes de tirer la tronche t'es un louveteau point,  même avec mes bonhommes de neige on ira pas très loin..." La demoiselle ne souhaitait absolument pas finir carbonisée . Elle était certaine de ne pas être comestible en plus... Baissant les yeux sur les pavés, la jeune femme finit par relever la tête pour observer les alentours. Un mouvement sur sa droite la fit stopper tout ses mouvements. Elle était presque certaine d'avoir vu passer une large truffe juste derrière ce mur. Attrapant aussitôt le bras de Lysange, la jeune femme vira de bord et s'engouffra à toute allure dans la ruelle. Une queue touffue disparut à un autre angle plus loin devant elles. "Il faut absolument qu'on arrive à le rattraper ! La demoiselle accéléra sans lâcher le bras de sa compagne et manqua s'étaler de tout son long lorsque son pied buta contre un obstacle. Se rattrapant tant bien que mal sans faire tomber Lysange, elle poursuivit sa course sans jamais lâcher des yeux son objectif.




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Lun 03 Déc 2018, 15:08


Ce court moment d’enfantillage lui donna du baume au cœur. Jamais auparavant, elle n’avait partagé un instant de complicité avec une autre fille de son âge. C’était plutôt agréable, elle ne pouvait le nier. La présence de la grande asperge l’apaisait et contre toute volonté, son cœur commencé à s’y en accoutumer. Si au premier abord, elle ne donnait aucune valeur à sa promesse d’adoption, la graine du doute se sema en elle. L’avoir à ses côtés serait-il si désastreux ? La tatouée réfléchit à cette énigme tout en regardant sa congénère s’habillait. Durant ce court laps de temps, la rancœur et la rage innée de Lysange se firent silencieuses. Pouvait-elle être la rédemption qui l’empêcherait de sombrer dans la folie ? Non. Aucune chance. « Hum. Mouais. C’est pas moi qui les ai choisit. » Elle leva les yeux au ciel, ayant une vague penser pour Yennefer. « C’est … des cadeaux. » Finit-elle par avouer froidement, en sortant du baril. Elle s’habilla à son tour, perdu dans ses pensées. Au final, elle n'écouta que d’une oreille distraite les interrogations de Sarah et ne lui apporta aucun élément de réponse. La situation la rendait plus que perplexe. Une fois vêtit d’un pantalon sombre, déchirait à l’avant par diverses lésions – volontaire et non – et d’un chemisier dans la même teinte, la plus jeune prit le chemin du domicile.

Pénétrant dans la forge, elle se saisit machinalement de sa faux, qu’elle scella entre ses ailes à l’aide d’une sangle. Quant à ses couteaux de lancer, il lui fallut quelques minutes, avant de remettre la main dessus. Après s'être convenablement équipé, Lysange prie la peine de vérifier l’armement de sa partenaire, puis s'empressa de prendre la direction de la Cité. L'île n'étant pas gigantesque, elles ne mirent guère longtemps pour se retrouver à déambuler dans les ruelles de la ville aux mille plaisirs. « J'sais pas par où commencer. » Soupira-t-elle, en regardant autour d’elle. Elles ne firent que quelques pas en silence, avant que la demoiselle à la chevelure de jais ne prenne à nouveau la parole et face à ses propos, la gamine ne put contenir son fou rire. « Non, mais Sarah, j’t’ai déjà dit que tes bonshommes de neige ne servent à rien. Même de base. En plus, t-… » La continuité de sa phrase se perdit dans un couinement de surprise. Sans comprendre le pourquoi du comment, elle fut entraînée de force par son aînée à travers diverses ruelles. Pour autant, elle resta passive, se contentant de la suivre, le regard interrogateur. Leur course se termina dans une étroite ruelle, où les trois compères s’entrechoquèrent.  À l'intérieur, il semblait impossible que deux personnes puissent se déplacer côte à côte. Pourtant, c’est bel et bien ce que le louveteau tentait de faire, en essayant tant bien que mal de passer en force. Il se glissa entre les jambes des deux réprouvées, sans prêter attention à leur potentielle perte d’équilibre. Le spectacle était des plus pathétiques : entre les grognements de la bête, les injures à répétition de Lysange et les acrobaties des deux demoiselles pour ne pas chuter. Cette mascarade ne dura que quelques instants, néanmoins, elle ressemblait bien plus à une épreuve d’endurance, qu'à un simple désaccord. La tatouée eut tout juste le temps de crier le nom de son loup – en levant l’une de ses jambes pour ne pas l’écraser au passage – que ce dernier les avait dépassé. Yol ne leur adressa pas un regard, ne paressant pas prendre conscience de sa sottise. Il continua son chemin vers l’extrémité de la ruelle, reniflant l’air, puis le sol, en quête d’une quelconque odeur familière. Ce ne fut qu’une fois arriver vers l’embouchure, que la bête cessa sa traque. L’odeur de sa proie c’étant mélangé aux diverses senteurs exotiques, typique de la Cité, il perdit rapidement son objectif. « Mais c'n'est pas vrai ! Qu’est-c'que j'vais faire d 'toi ? » Lysange apparut derrière le loup, frottant brusquement le sommet de son crâne. « T’crois pas que j’ai d'jà assez à faire avec Sarah ? » Elle pointa du doigt cette dernière, qui était postée dans son dos. Si cette remarque laissa de marbre le loup – qui poursuit son chemin en trottinant –, la petite aux cheveux rose se mit à sourire bêtement, grâce aux propos de sa propre plaisanterie.

Quittant l’embouchure la première, la jeunette contempla à nouveau les alentours, cherchant dans ses souvenirs une vague similitude avec son nouvel environnement. En vain. « Hum. Si j’ai bien compris, t’as cru voir un loup ? » Elle plongea son regard dans celui de son interlocutrice. « T'es sûr que c’n’était pas juste un chien ? » La plus jeune n’attendit pas la réplique de la concerner pour faire quelques pas de plus dans la rue pavée. « Dans tous les cas, faudrait p't-être se renseigner. Maintenant qu'l'on est paumé ici, autant que ça sert à quelque chose » La voie où elles avaient atterri était bien plus large que celle emprunter auparavant. Elle semblait être très fréquentée, voire même envahie à toute heure. « J't'aurais bien dit que l’ont s'sépare, pour aller plus vite. Mais j'doute que ce soit l’idée du siècle. » Elle se retourna à nouveau vers Sarah. « Non pas que l’idée de malencontreusement te perdre ne m'séduit pas, elle donna un petit coup de coude dans ses côtés, accompagnée dans sourire moqueur, mais vue c'qui c’est passé hier… » Elle laissa sa phrase en suspens. Aucune conclusion n’était nécessaire, elle comprendrait facilement où elle voulait en venir. « Bon, dois bien avoir quelqu’un qu'a entendu parler de ce foutu bateau ou de ces bestioles... Allons voir là-bas. » À son tour, elle glissa sa main dans celle de la Kiir’Sahqon, avant de s’élancer vers l’étrange chemin qui s’offrait à elles – toujours suivie de leur loup domestique. Son empressement se solda finalement par une pétrification. Prise en proie d'une nouvelle crise de panique, sa tête se mit à remuer vers tous les sens cardinaux. Lysange fit les gros yeux à Sarah, la bouche légèrement entrouverte. Ne sachant que dire, elle fit de grands gestes pour exprimer son choc et son désarroi.

Le trio avait atterri dans le quartier des bordels.


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Dim 20 Jan 2019, 12:59

Sarah fronça les sourcils et plissa son nez d'un air contrarié. Elle était intimement convaincue que ses bonhommes de neige pourraient leur être d'une grande utilité. Il suffisait de les sortir à la bonne occasion. Ne restait plus qu'à convaincre la petite tatouée d'à côté. Autant dire que cela n'allait pas être une mince affaire. "T'es priée de pas me comparer au louveteau ! Puis je te baby-sitte autant que tu le fais je te signale." Elle croisa ses bras sur sa poitrine d'un air vexé avant de grogner devant le sourire satisfait de sa comparse. Souhaitant passer à autre chose, la grande brune tourna sur elle-même en tentant, en vain, de reconnaître les lieux. Absolument rien ici ne lui évoquait quelque chose de connu. Sarah hocha la tête en guise de réponse. Oui, elle était persuadée qu'il s'agissait d'un loup et non pas d'un chien. Ou alors... un très très gros chien. Le doute s'insinua dans son esprit et la demoiselle soupira. "Je sais plus, tu me fais douter, j'en suis pas sûre maintenant." La Zaam se passa une main sur le visage pour se changer les idées et regretta aussitôt la rencontre de ses doigts et de son oeil au beurre noir. Une grimace vint conclure ses propos jusqu'à ce que Lysange l'entraîne dans une rue plus fréquentée. Non, l'idée de la séparation n'était décidément pas séduisante surtout lorsqu'elle repensait aux événements de la veille. Un sourire en coin étira ses lèvres suite au commentaire de la tatouée.

Lorsque les deux jeunes femmes se stoppèrent dans la rue plus que fréquentée, Sarah avisa une femme non loin et partit l'interroger. Enfin, elle en avait l'intention jusqu'à ce que Lysange la stoppe brutalement, totalement pétrifiée. "Je peux savoir ce qui se passe ? T'es tellement crispée que tu vas réussir à faire crisser tes dents." Sarah releva un sourcil interrogateur devant l'absence totale de réaction de la Réprouvée à la chevelure rose. La grande brune en était rendue à se demander si elle n'allait pas devoir agiter une main devant son visage lorsque la fille au loup reprit vie tout à coup. Sa tête se mit à regarder partout à la fois et elle agita les bras d'un air paniqué. Totalement perdue, Sarah la regarda de travers. "Lysange, calmes toi je comprend absolument rien. Je pourrais presque croire que tu nous fais un arrêt cardiaque." Constata-t-elle d'un air moqueur. Sa remarque sembla à peine effleurer la concernée qui lui lança un regard insistant. Sarah baissa les yeux sur Yol'Saavos. "Tu comprends quelque chose le louveteau ?" Ce dernier se contenta de l'ignorer avec superbe. La demoiselle s'apprêtait à répliquer lorsque Lysange attrapa son visage à deux mains et lui fit regarder les alentours avec attention. La grande brune grimaça et voulut envoyer un commentaire cinglant concernant son visage massacré mais sa réplique mourut sur ses lèvres. Tout l'air quitta ses poumons et ses yeux s'arrondirent au possible. "Oh..." Fut tout ce qu'elle parvint à dire. La jeune femme délogea les mains de sa compagne et tourna la tête vers celle-ci d'un air horrifié. "Oh merde... merde !" Poursuivi-t-elle au fur et à mesure que l'information faisait son chemin dans son cerveau. Ayant désormais parfaitement compris le problème, la jeune femme se redressa, un sourire crispé sur les lèvres. Hors de question d'interroger qui que ce soit dans ce quartier. Elles allaient tout d'abord devoir trouver un moyen de partir de cette partie de la ville en vitesse. La Réprouvée glissa sa main dans celle de Lysandre et essaya de trouver un quelconque indice susceptible de leur indiquer le chemin vers un autre quartier. Ne surtout pas se séparer. "Il va vraiment falloir qu'on arrête de se perdre dans Sceptelinôst si on veut réussir à survire plus d'une semaine."

Sarah prit une grande inspiration et décida de suivre le louveteau qui semblait avoir saisit le problème. "Si tu pouvais retrouver en vitesse l'odeur d'un loup ou du père de Lysange louveteau ce serait absolument génial" Sa phrase mourut dans un couinement lorsque les deux demoiselles se retrouvèrent encerclées par des hommes et des femmes leur proposant diverses activités. La main de Sarah se crispa aussitôt sur celle de la tatouée. La demoiselle n'avait pas compris la moitié des propositions mais cela suffit à teinter l'ensemble de son visage d'une belle couleur rouge. Entre ça et les bleus c'était à croire qu'un peintre invisible avait choisis son visage pour faire quelques expérimentations colorées. Au comble du malaise, la jeune femme perdit toute trace d’intelligence et  se mit à questionner les inconnus. "Dites, vous n'auriez pas vu des loups comme celui-ci dans les environs par hasard ?" Sarah pointa du doigt Yol'Saavos et poursuivit courageusement. "Mon amie et moi les cherchons. En fait, ils se sont échappés de chez nous et tout seuls ils risquent d'avoir des ennuis." Sarah croisa les doigts pour que ses piètres talents en mensonges suffisent à convaincre les inconnus qui se montraient de plus en plus oppressants. Sa prise sur la main de Lysange se resserra davantage au fur et à mesure que la panique l'envahissait. Il fallait absolument qu'elles sortent de là en vitesse. Le petit groupe d'inconnus ne dut pas les trouver plus intéressantes que cela et l'une des femmes agita vaguement sa main dans une direction. Pour autant, personne ne répondit à la question de la jeune femme. Cette dernière ne s'en offusqua pas, bien trop soulagée que tout le monde s'écarte un peu d'elles. Désormais presque seules dans leur coin, les deux jeunes Réprouvées purent recommencer à respirer normalement. Elles ne s'attardèrent pas et se mirent rapidement en route, têtes baissées alors qu'on les hélait de toute part. Oh flûte... Il fallait vraiment qu'elles sortent de là rapidement avant que quelqu'un ne décide de les faire rentrer dans un bordel. De son côté, le louveteau ne semblait pas plus avancé que lorsqu'ils s'étaient arrêtés dans la petite ruelle. La grande brune aurait presque put se mettre à pleurer si une conversation plus qu'intéressante ne venait pas de lui effleurer les oreilles. Ils parlaient de loups ! Tirant sur la main de Lysange, la jeune femme s'approcha aussitôt des inconnus.


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[VI] Pour une fin plus paisible | Sarah [Aëla]

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