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 [I] Parce qu'il fallait te tuer, mon ami [Solo]

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Sam 26 Jan 2019, 22:05

Catégorie de quête : I. Meurtre
Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Djinshee suit un Lyrienn pendant son voyage à la recherche des Eléments Eternels. Il semblerait que celui-ci soit surtout motivé par l’assassinat d’un ancien ami. Le rôle de Djinshee est donc de s’assurer des intentions de sa cible et de l’assassiner avant qu’il ne passe à l’acte. Si elle y parvient, son ami/mentor Merserr estimera qu'elle peut faire de l'assassinat son métier.


Elle savait déjà ce que c’était de tuer. Elle l’avait déjà fait de nombreuses fois. Plus ou moins légalement. Plus ou moins légitimement. Elle se souvenait surtout de ces fois où elle n’avait fait que répondre à ses pulsions, suivre son instinct. Elle n’avait pas toujours été à blâmer. Parfois, il n’avait s’agit que de légitime défense. D’autres fois, cependant, elle avait juste été stupide. Elle n’avait pas réfléchi parce qu’elle n’aimait pas réfléchir. Elle l’avait fait de son propre chef, imbue de sa personne, pourrie par l’esprit de rébellion de l’adolescence. De tout ça, elle gardait une certaine amertume. Pas envers les personnes qui étaient mortes par sa faute. Envers elle. Non, elle n’était pas toujours fière. C’était dur à admettre, dur de dire qu’elle avait eu tort. Mais elle avait fini par le faire. Il avait bien fallu. On l’y avait forcée, et maintenant, elle se disait que c’était bien. C’était comme ça qu’on apprenait de ses erreurs. C’était énervant, certes. Ça la rendait folle de rage. Mais c’était nécessaire. Il fallait arrêter d’être stupide.

Djinshee l’avait rattrapé à peine quelques heures plus tôt. Maintenant, elle le suivait. C’était un Valyuta. Tout comme elle. C’était bien tout ce qu’ils devaient avoir en commun, avec, peut-être, le caractère. Du reste, tout les séparait. Hatë n’était pas de Sülh. Il venait tout droit de Djormir. Comme tout Valyuta digne de ce nom, il avait entamé le classique voyage à la recherche des Eléments Eternels. Du moins, c’était la version officielle. La version officieuse, c’était que le tueur était de sortie. C’était ce que lui avait dit Darja, la mère de Luke. C’était Merserr, celui qu’on pouvait appeler son mentor, qui lui avait donné le boulot. Ce dernier comptait sur elle pour mener la demande à bien. Cette mission demandait pas mal de patience. C’était exactement ce qu’il voulait tester chez elle, voir si elle pouvait véritablement devenir assassin. Darja lui avait demandé de protéger son fils en tuant le tueur. Le truc, c’était que Djinshee devait d’abord s’assurer des intentions de Hatë. La mère voulait avoir la conscience tranquille. Elle avait déjà en partie payé la Lyrienn de Feu, et comptait lui donner le reste une fois qu’elle aurait fait son travail. Pour sa mission, elle était grassement rémunérée. Elle le serait d’autant plus si Luke n’était au courant de rien. Toute cette affaire était due à une histoire de famille complexe, couplée à une histoire d’amitié brisée. Pour faire simple, suite à sa Révélation, Luke avait rejoint sa mère sur Sülh. Il avait laissé derrière lui son ami, Hatë, qui lui vouait depuis une haine incommensurable. Luke avait reçu des menaces de sa part, et dans sa dernière lettre, il avait juré de le tuer. Un peu tyran dans l’âme.

Djinshee était assise parmi les buveurs. Elle attendait sa bière qu’elle ne boirait jamais, et se faisait lourdement draguer par son voisin, auquel elle répondait brièvement. Elle était plus occupée à surveiller sa cible, à faire comme si de rien n’était plutôt qu’à répondre à cet abruti. Elle n’était pas encore experte en ces choses, qui consistaient à faire plein de trucs en même temps. Ça demandait énormément de patience, énormément de calme. Or, les gros lourds comme le con à sa droite, ça empiétait sur le peu de patience qu’elle possédait. Sa bière arriva enfin et la Lyrienn se mit à faire tourner le verre sur le comptoir. Elle faisait attention à ne pas en renverser. Pour elle, c’était comme si cette pinte était remplie d’araignées, ou encore de serpents. Il n’y avait pas assez d’alcool pour qu’elle puisse presque apprécier la boire, alors elle n’allait pas se forcer. Hatë était installé à l’autre bout de la pièce. Il était seul, mangeait à peine ce qu’il avait commandé. Son visage était fermé. Il était préoccupé, perdu dans la contemplation des pommes de terre qui gisaient dans son assiette. Il resta encore quelques minutes, puis se leva soudainement. Il s’approcha d’elle et Djinshee crut un moment qu’il l’avait remarquée. En réalité, il demandait juste une chambre. On lui donna la clef, il paya et disparut.

-Je vais prendre une chambre aussi, s’il-vous-plaît.


Ils n’étaient pas voisins, mais presque. Djinshee était assise sur son lit. Elle ne savait pas trop quoi faire. Elle n’avait pas envie de dormir, de peur de louper quelque chose. Comme s’il allait s’enfuir en pleine nuit. Elle avait la Marque de l’Assassin. Elle le voyait à travers les deux murs qui les séparaient. De là, Hatë était de profil. Il était immobile, droit comme un pic, et ce depuis qu’elle était entrée dans sa chambre. Il devait regarder par la fenêtre. Regarder quoi ? A quoi est-ce qu’il pensait ? Djinshee faisait tourner sa bague d’aura sur son doigt. Elle ne la portait pas souvent parce que cette dernière la gênait. Elle avait su faire une exception, tout en se disant que l’exception n’allait plus être si exceptionnelle que ça.

Le problème était de lui faire cracher le morceau. Hatë agissait seul. Il ne parlait pas, n’avait pas besoin de quelconque trace papier. Tout était dans sa tête. Tout ce qu’elle pouvait faire pour connaître ses véritables intentions était de se rapprocher de lui et d’interagir. De plus, l’un des problèmes était que Hatë semblait savoir où Luke se trouvait. Elle, elle n’en avait pas la moindre idée. Il pouvait être à des lieues d’ici comme à cinq mètres. Or on lui avait demandé d’être discrète, c’est-à-dire de faire son boulot avant que les deux anciens amis ne se rencontrent.

Lorsqu’il bougea, Djinshee fit un bond, passant aussitôt sa cape par-dessus ses épaules. Elle resta un bon moment comme ça, debout et immobile à scruter – le mur – la forme lumineuse que représentait sa cible. Il était assez perturbant de pouvoir percevoir ses mouvements, mais pas les objets avec lesquels il interagissait. Il avait quelque chose entre les mains. Il devait le contempler. Sa tête faisait des mouvements répétés, allant de haut en bas. Que regardait-il d’autre ? Toujours la fenêtre ?

-Magne-toi, bordel.

C’était long. Djinshee serrait nerveusement les poings. Elle voulait qu’il sorte, qu’il fasse quelque chose, n’importe quoi, mais qu’il ne la laisse pas plantée là, à regarder le mur !

Et… Et il reprit sa contemplation exaspérante de l’extérieur. Les épaules de Djinshee s’affaissèrent. Elle relâcha sa respiration. Cet homme était terriblement énervant. Il la faisait poireauter comme une idiote. Qu’y avait-il de si intéressant à l’extérieur ? Elle alla jeter un œil. Rien. Il n’y avait rien. Seulement la neige et la lune, qui éclairait le village endormi, accompagné de quelques nuages et d’une brise froide qu’elle ne pouvait pas percevoir. Rien de très fascinant à ses yeux. Était-il vraiment utile de s’obstiner à surveiller un homme contemplatif faire au vide ? De son point de vue, c’était largement discutable. Cela ne l’empêcha pas de se tourner une nouvelle fois vers le mur, et…

Il avait disparu. Djinshee se précipita vers la porte. Il était dehors, le salaud ! Il s’éloignait. La rousse dévala les escaliers, enfila sa capuche et sortit à son tour. L’ombre enveloppa son visage et ses cheveux. On aurait presque dit qu’elle n’était plus qu’un corps sans tête. Djinshee rattrapa assez vite le Lyrienn. Elle se fichait qu’il la remarque. Ce n’était pas son objectif. Au contraire. Hatë se dirigeait vers la forêt qui bordait le village. Les conifères en bordure étaient coupés et un tas de bois reposait non loin, recouvert d’une fine couche de neige. Ils devaient servir à alimenter les cheminées. Mais peu importait. Il s’arrêta à la limite de la parcelle, regardant la jeune femme arriver par-dessus son épaule.

-Qu’est-ce que vous voulez ? Lui demanda-t-il froidement lorsqu’elle arriva à son niveau. Il aurait aimé qu’on ne le dérange pas.

-Rien. Prendre l’air avec quelqu’un.

Ils regardaient tous les deux les arbres. Maintenant qu’elle était postée à ses côtés, Djinshee remarquait que Hatë était vraiment grand. Il la dépassait d’une bonne tête, lui et sa forte carrure. Elle avait la sensation d’être une gamine, comparé à lui. Néanmoins, l’homme serrait les poings. Il était préoccupé. Un peu nerveux, peut-être. Elle, elle ne l’était plus autant. Maintenant qu’elle était à côté de lui, elle ne se posait plus trop de questions, concentrée sur son objectif. Peut-être était-ce aussi le fait d’être aux côtés d’un élément vulnérable. En tous les cas, c’était agréable.

-Dans ce cas, pourquoi vous cachez votre visage ?

-Ça vous rend nerveux ?

Il ne répondit pas. Personne fière qui se voulait intimidante et non intimidée. Elle s’en doutait. Elle était pareil. Djinshee passa. Elle ne voulait pas non-plus le faire fuir.

-Vous faites quoi dans la vie ?

-Je voyage.

-Oh, je vois.

Il y eut un long silence. Elle se racla doucement la gorge, à la recherche de quelque chose d’autre à dire.

-… Et vous ? Finit-il par demander.

Il l’avait devancée et ce n’était pas plus mal. Elle tourna légèrement la tête en sa direction. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir lui raconter ?

-Rien de spécial. Hm… Merserr lui avait déjà dit : pour que quelqu’un se confie, il fallait déjà se confier. Instaurer la confiance. Enfin si. Je voyage aussi. Je cherche mon frère. Il a fugué. J’ai des oreilles à remonter.

S’il y avait bien une expression qu’elle détestait, c’était celle-là. Il y avait intérêt qu’elle ne l’ait pas utilisée pour rien. Hatë sourit vaguement.

-On a tous des oreilles à remonter.

Silence. Cette expression était vraiment pourrie.

-Ah ? L’interrogation était peu prononcée.

Il y eut encore une pause.

-J’ai un ami. Enfin, j’avais. Il ne l’est plus. Je le cherche.

-Ah.

Djinshee inspira profondément. Elle sentait le Feu venir la titiller. Elle retira une partie de l’ombre qui voilait son visage et fit quelques pas en avant, entre les arbres. Elle se tourna vers lui.

-Vous venez ?

Il hésita, puis la suivit. Comme il faisait des grands pas, elle devait marcher vite. Voilà quelque chose que Djinshee appréciait. Ça donnait un aspect efficace à la situation. Sous les arbres, il n’y avait plus beaucoup de neige. Ça en faisait un endroit inhabituel, dans les étendues immaculées du Berceau. Ils déambulèrent quelques minutes sans rien dire. La rousse ne savait pas comment s’y prendre. Elle prenait beaucoup de temps pour émettre une stratégie.

-J’espère que ça ira mieux. Avec votre ami, je veux dire.

-Hm…

Silence. C’était leur meilleure amie à tous les deux ce soir.

-Ça ira mieux quand il disparaîtra.

Djinshee continua de marcher, l’air de rien. Si elle n’avait pas été un peu devant lui, il aurait pu discerner son sourire.

-Vous voulez dire, le tuer ?

-Hm.

C’était un hm sans résistance. Un hm de consentement. Pour certains, il n’aurait pas été suffisamment clair. Djinshee le considérait comme largement significatif.

-Je vois. Mais je ne pense pas que Luke mérite de mourir pour ça.

-Pardon ?

Il s’arrêta net. Elle tenait fermement le pommeau de son poignard. Cela faisait un moment que sa main flirtait avec son arme. Elle était contente de voir que ça avançait. Hatë avait lui aussi sa main au niveau de sa ceinture.

-Luke.

Djinshee lui fit face.

-Qu’est-ce que vous voulez ?

Elle pensait qu’il avait déjà un ton très tranchant. Il le devînt encore plus.

-Juste savoir. Mais c’est chose faite.

Djinshee bondit, Dekym en main et planta la lame dans sa poitrine. Elle n’eut pas le temps de la retirer que Hatë profitait du contact avec l’élément, se changeant subitement en un bloc de minerais. Elle laissa elle aussi son élément la submerger. La déflagration était concentrée sur lui. Elle le sentit fondre sous son influence et Hatë finit par reprendre forme humaine, libérant le poignard. Il était blessé, brûlé, tentait de fuir. Djinshee se jeta de nouveau sur lui, passant à la vitesse supérieure. Elle l’attrapa au cou, s’accrochant tant bien que mal à lui, puis s’enflamma de nouveau. Hatë émit un cri de douleur. Elle le fit taire. La femme laissa tomber le corps sans vie du Lyrienn. Brûlé à la gorge, c’était toujours efficace. Les arbres alentours n’avaient pas brûlé, mais avaient un peu séché sur son passage. Les quelques bouts de neige avaient fondu. Mais ça n’avait pas trop d’importance. Djinshee transporta le cadavre plus profondément dans la forêt. Elle voulait le cacher, loin du regard des vagabonds et des êtres égarés. La nature ferait ce qu’elle avait à faire sur ce corps. Elle, elle ne voulait pas le brûler. C’était un coup à foutre le feu, où alors faire des signes de fumée ou entre laisser des traces dans la neige si elle le faisait en dehors de la forêt. Elle n’était pas spécialement rassurée à l’idée de croiser une bestiole peu sympathique. La réputation du Berceau avec ces histoires n’était plus à faire. Heureusement pour, elle, la voie semblait on ne peut plus déserte cette nuit. Tant mieux. Elle ne voulait pas passer sa nuit ici. Elle était fatiguée. Il fallait encore qu’elle rentre à l’auberge, qu’elle rende les clefs, puis qu’elle disparaisse. Au matin, on pourrait presque croire que les deux Lyrienns seraient partis à l’aube.


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