Physique : Un grand Corbeau noir, jusqu'à présent en tout point identique aux autres, libre, sauvage, mais apprivoisé par Y'b.
Pouvoirs :
- ♠ ♠ Se rendre invisible (pas encore apparu)
- ♠ ♠ Absorber l'énergie d'autrui
- ♠ ♠ Révélation
- ♠ ♠ Lire dans les pensées ( avec Y'b involontairement)
- ♠ ♠ Contrôle des rêves (avec Y'b involontairement)
- ♠ ♠ Immunité aux sorts mentaux (pas encore apparu)
- ♠ ♠ L'éternité (pas encore su)
- autres

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  Durant le voyage de retour de Yagh'ba avec Kham'hya en direction de la grand plage au sud de l'île, les jours se succédèrent en un crescendo apocalyptique sur l'île. Celle-ci semblait à présent rivaliser d'imagination pour se montrer à la hauteur du surnom sarcastique dont on l'affublait, plus maudite que jamais. Seuls les animaux gardaient un semblant de raison, ou bien n'en ayant pas, ils ne craignaient pas la folie des hommes, se fiant à leur instinct. Profitant de ce que les chamans s'entretuaient avec une frénésie plus qu'amoureuse, pour prélever leur du, et même un peu plus, ce furent pour les bêtes sauvages une aubaine inespérée que ces agapes offertes à leur appétit toujours prompt. Ces hommes là devenaient des proies faciles que la ribambelle de prédateurs s'empressaient de cueillir pour nourrir des ventres toujours affamés, ou mieux pour pondre les oeufs des larves carnivores qui allaient festoyer sur les pauvres hères incapables de se défendre. La nature cruelle des terres chamaniques s'en donnait à coeur joie et nul doute que certains Aetheri aux cultes morbides se seraient délectés des souffrances trouvant là matière à se sentir honorés, si tout ce déluge d'horreurs n'avait été accaparé par un seul.

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Nīḍalu

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  Son aura, comme une ombre d'un noir multicolore drapait Awakatu No Hi, couvrant la tête de Corbeau, pour mieux obnubiler toute sa population, oblitérant ainsi jusqu'à la dernière parcelle de bon sens qui eut pu éclairer les consciences. Les hommes devenus monstres effrayaient plus que toutes les bêtes sauvages, car que faire contre l'être aimé qui vous agresse? Que peut une mère devant la folie de son fils, un amoureux éperdue devant sa belle devenue harpie aux folies mortifères. Nombreux furent celles et ceux qui prirent la fuite dans la jungle préférant se battre contre les griffes, les crocs et les dards de la faune et de la flore, quelques féroces qu'ils fussent.


  Au-dessus de cela planait dans une certaine indifférence les emplumés de toutes sortes, dont le ballet et la hiérarchie ne s'en trouvaient guère bousculés. Le bruissement des ailes dans le vent, l'instant gourmand où l'œil rond et vif repère sa proie, objet ultime du désir, l'intense panique de cette dernière quand la décharge d'adrénaline l'avertit que la fatalité s'abat sur elle. Puis les dés du destin décidant de l'issue, parfois létale, parfois simple avertissement d'avoir à vivre vite le présent.

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Khrk

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  C'est dans un de ces moments là que Khrk ressenti l'appel. Comme ses congénères, comme des centaines d'autres il déploya ses ailes, goûtant du bout de ses rémiges les courants aériens sans plus se soucier du campagnole qu'il aurait du déguster.


  Quittant les abords du campement où séjournait sa bipède, il prenait de l'altitude, avec ses congénères couvrant le ciel de cris et de croassements, et cachant bientôt le jour de leurs longues plumes noires, et de leurs silhouettes découpées sur le ciel, comme des béances en forme d'oiseau laissant voir l'infini noirceur de l'envers du monde.

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Le Maître Ultime des Ailes Noires

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  Alors que Y'b avait raison perdue face à une de ses tentatives,  manifestement pas si puériles, de créer son propre totem et de faire offrande aux Ætheri, Khrk obéissait à l'appel du maître des ailes noires, et le monde agonisa sous le regard des corvidés menaçants, avant de se re-stabiliser dans une image paroxystique de la désolation, peinte de sang et de poussière. Sans même s'en rendre compte Khrk au sein de ce Chaos envoyait une multitude d'images à la petite chamane, dont la conscience rationnelle habituellement déjà naturellement chancelante, ne pouvait même plus filtrer cela sous forme de rêves.


  Les visions macabres de l'île, que l'oiseau avait survolée étaient étalées dégoulinantes de vermeille, dans l'esprit de Yagh'ba. Même pour une chamane pour qui sang et sacrifice sont offrandes et bénédictions cette débauche de folie et cette démesure  dans la violence, avaient de quoi laisser une empreinte profonde chez l'adolescente.


  Lorsque le monde des chamans cessa de vaciller, que les oiseaux messagers se furent à nouveau dispersés, Khrk retourna vers Y'b. Il ne perdit pas de temps au retour, comme pressé par l'instinct, celui d'un oiseau ayant abandonné son nid et ses petits trop longtemps. Il appela au loin, et il répondit de presque aussi loin. Les grands arbres comme des mains griffues tendaient leurs doigts décharnés et recouverts de mousses et de licchen, s'offrant aux serres noires et brillantes, qui s'y agrippèrent les ailes encore battantes. Il l'a trouva là. Perchée sur un arbre, croassant follement avant de se calmer enfin sous le regard vif et rond de son ami, Y'b redevenait elle-même. Il lui fallut un bon moment avant de trouver le courage de redescendre, alors la fillette et l'oiseau partagèrent longuement ce refuge au-dessus du monde, où la folie des hommes les avaient oubliés.