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 [XXIV] - Sur un fil | Solo

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1066
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Lun 21 Mai 2018, 23:55




Sur un fil

# Marchons comme un seul homme au-delà des horizons



Catégorie de quête : XXIV | Situation de crise/conflit
Partenaire : Solo ♪
Intrigue/Objectif : Depuis la montée de l’Extrémisme au sein de la population angélique, une tension de plus en plus grande se fait sentir dans les rangs de la Compagnie de Yüerell, majoritairement pacifique. Aujourd’hui, la discorde est encore plus palpable depuis la récente annonce d’expansion territoriale faite par l’Élue des Cieux, lors des obsèques offerts aux victimes du génocide. Isiode, au cœur du conflit et malgré son camp évident, doit tout de même calmer l’orage entre les deux partis puisqu’en ce moment de crise, ils doivent, d’abord et avant tout, penser à rester unis.


Environ une semaine s’est écoulée depuis le Jour du Grand Recueillement, au pied du nouveau cénotaphe des Colombes qui surplombait, à l’aube de cet Ère, l’une des plaines des Jardins de Jhēn. À présent, les mille et une tourterelles de marbre qui en consistaient l’apparence pouvaient s’envoler, en paix, vers la tranquillité du ciel qu’elles avaient toujours méritée. En mémoire à nos camarades, à notre famille, à nos amours perdus au cœur de la guerre, nous espérions que cette cérémonie avait apaisé l’esprit des défunts qui étaient tombés sous la main des infernaux de l’Enfer. Cela étant dit, au plus profond de nous, nous savions pertinemment que ces funérailles n’étaient pas que pour le repos éternel de ceux qui nous ont quitté : ce deuil avait également été mené afin d’éveiller un semblant de sérénité dans le creux de nos âmes. Vivants de chair et de sang, nous progressions ci-bas dans l’espoir d’être réconfortés et consolés au cœur d’une réalité plus douloureuse que supportable, et ces obsèques, malgré tout le chagrin qu’ils avaient soulevé, étaient un moyen de nous rassurer, de nous faire prendre conscience que nous n’étions pas tous morts, là-bas, sur les Terres Blanches. Nous espérions que les hurlements de nos âmes seraient étouffés par la douceur des chants, par la force de nos louanges, par le battement coordonné de nos cœurs qui pleuraient à l’unisson…

Pourtant, bien des jours plus tard, le goût amer de cette cérémonie persistait à l’intérieur de notre bouche, laissant un relent salé de tristesse et de désaveu dans le souffle de notre haleine. Malgré toutes nos belles paroles, malgré les honneurs et les prières dédiés à ceux qui sont décédés, nous les retenions toujours avec désespoir et colère sur cette terre, les empêchant non seulement de partir vers l’Au-Delà, mais en nous empêchant également d’enterrer définitivement leur trépas. Avions-nous si peur de les savoir partis vers un ailleurs qui ne peut nous être accessible dans l’état dans lequel nous étions ou craignions-nous plutôt la Destinée qui nous attendait, ci-bas, au croisement des chemins, de sorte que nous désirions être amenés, nous aussi, vers l’Autre Monde? Pourquoi n’arrivions-nous pas à tourner la page et à marcher, comme un seul homme, au-delà des horizons? Stagner dans cet état ne nous avançait à rien pourtant. Nous n’étions que plus faibles et misérables aux yeux du monde, aux yeux de nos Colombes qui, de là-haut, devaient s’essouffler à force de crier, à force de nous pousser à poursuivre ce pour quoi ils ont toujours vécu. Essoufflés et fatigués, eux aussi ont dû pleurer de là où ils nous ont observé, mais aujourd’hui, il serait peut-être temps d’actionner les rouages de la machine et d’avancer, d’avancer, jusqu’à des frontières encore inexplorés. Nous ne pouvons connaître ce que le Destin nous réserve, mais nous pouvons, de par nos actions et notre volonté, le faire prendre une voie que nous aurions nous-mêmes tracée : nous sommes peut-être enchaînés à la surface terrestre dans un corps mortel, rien ne nous empêche, pourtant, d’ouvrir nos ailes et d’emporter nos idéaux bien haut dans le ciel. En mémoire à tous ceux que nous avons perdus, nous devrions cesser de pleurer et nous redresser afin de marcher sur le chemin que nous esquisserons : notre peuple, dès lors, pourra renaître de ses cendres et espérer vivre dans la prospérité.

Cela étant dit, s’il suffisait de sécher quelques larmes sur le visage des Anges en leur contant le récit d’une nation déchue qui a remonté la pente afin d’embrasser un futur illustre et grand, nos problèmes se régleraient forcément à l’aide du temps, une médecine particulièrement fascinante et efficace, du fait que, sans nous faire oublier les tourments de notre esprit, il parvenait néanmoins à soulager les maux qui le meurtri. C’est pour cela que j’étais persuadé que la mélancolie qui se lisait sur le visage de mes compagnons s’effacerait progressivement et qu’ils seraient de nouveau en forme pour la suite des événements, puisque rien n’était encore terminé pour nous. Au contraire, tout était à préparer, notamment en raison de la récente annonce faite par l’Apakan lors du Jour du Grand Recueillement, comme quoi il était temps – enfin temps – de chercher une terre qui serait nôtre. La nouvelle, comme je l’appris une fois revenu dans les quartiers de la Compagnie de Yüerell, avait suscité différentes réactions de la part de mes compatriotes. Si plusieurs s’enthousiasmaient de cette nouvelle, l’autre proportion dissimulait avec grande peine leur inquiétude quant à cette promesse d’expansion territoriale. Et une fois de plus, les frictions déjà existantes entre les différents partis se sont de nouveau avivées, les uns proclamant qu’il était temps d’investir d’autres terres afin de se développer et de recouvrir notre indépendance tandis que les autres s’angoissaient de la finalité de cette initiative, sachant que, dans la situation actuelle des choses, nous n’avions pas assez d’effectifs ni assez d’argent pour mener à bien une telle entreprise. Certes, l’Ultimage nous avait accordé des crédits ainsi qu’un soutien financier non négligeable, il semblerait, mais était-ce suffisant, surtout lorsque nous peinions à soutenir et à protéger nous-mêmes notre population?

« Toutes ces querelles sont ridicules… Laissais-je tomber lorsque je fus rejoins par mon frère.

- Que se passe-t-il?

- D’après toi? Soupirais-je en fixant les protagonistes de cette nouvelle démêlé. Ils se disputent encore sur le bienfondé des expéditions que la Reine compte mener « par-delà les Mers », concluais-je en citant les paroles de l’Élue des Cieux, le jour de la cérémonie funéraire.

À cette réponse, mon frère se tut, portant son regard céruléen sur la scène qui défilait devant moi. Attiré par le tumulte de l’altercation, les autres membres de notre Troupe firent chemin jusqu’à nous, créant ainsi un petit rassemblement plus ou moins confus autour des révoltés.

« S’il-vous-plaît, Acram, Hiddleston, calmez-vous… » Avança Travis, un jeune épéiste, en voyant ses confrères se disputer véhément sur ce qui serait bon pour notre peuple.

Mais les deux intéressés s’arrêtèrent à peine pour le fixer. Je soupirais. Malheureusement, ce genre de conflits étaient devenus de plus en plus courant au sein de la Compagnie et ce n’était pas pour m’en plaire, croyez-moi, puisqu’au lieu de se serrer les coudes en perspective du développement et de la pérennité de notre communauté, certaines personnes préféraient déployer toute leur énergie à se battre entre elles. Certes, les mésententes concernaient bien souvent nos idéologies et même s’il fallait s’en préoccuper, à l’heure actuelle, il fallait plutôt se préoccuper de notre avenir à tous…

« Nous devons partir, il est temps, répliqua le fameux Acram, l’un de nos guerriers qui possédait une longue chevelure brune et des yeux aussi vert que l’aiguille des sapins. Les Magiciens nous ont été d’une grande aide et il serait ingrat de ma part de cracher sur ce qu’ils ont fait et font encore aujourd’hui pour nous. »

En voyant qu'Hiddleston allait répliquer, Acram reprit rapidement :

« Cependant, nous ne pouvons pas dépendre d’eux pour tout! L’Apakan nous annonce qu’il est enfin temps de trouver un nouveau chez-nous afin que notre peuple puisse prospérer et grandir et toi… »

Acram se retourna brusquement vers les deux autres soldates qui, en retrait, s’étaient, plus tôt, rangées à l’avis d'Hiddleston.

« Et vous, vous préférez que nous restions ici, les bras croisés, à nous cacher indéfiniment? Quels lâches!

- Correction : nous sommes prudents. Tu sais aussi bien que moi dans quel état se trouve notre peuple, tu sais aussi bien que moi que nous n’avons ni la force, ni les ressources nécessaires pour ce projet! Et tu as pensé à ce qui nous arriverait si les Démons nous tombaient dessus?

- Ça n’arrivera pas. Nous ne les laisserons pas faire cette fois.

- C’est insensé! Riposta Hiddleston d’un œil étincelant. Vous et vos idées de fou… Nous devrions nous concentrer sur nos relations, nos alliances et pourquoi pas sur nos accords avec les Réprouvés et les Déchus aussi? Au lieu de cela, la Reine veut nous mener à l’autre bout du monde nous faire tuer!

- Ça suffit. Nous ne pouvons pas espérer de l’aide de ces peuples : les premiers sont des barbares et les seconds, des traîtres qui ont tourné le dos aux Vertus. Tout ce qui nous attend avec eux, ce sont des ennuis.

- Mes frères… Pitié… Les supplia Travis.

- Tout ce qui nous arrivera sans eux, ce sera encore plus d’ennuis », rectifia Hiddleston sans prêter attention au troisième parti qui essayait vainement de calmer le jeu entre eux deux.

Ils se jetèrent un regard noir, silencieux.

« Tu as peur, mon pauvre Hiddleston? Tu as peur d’abandonner ton petit confort, ici, sur cette terre qui n’est pas là nôtre?

- Et toi, tu as peur d’affronter les difficultés que nous avons nous-mêmes créés? Pourquoi vous fuyez ou vous décidez de vous bagarrer lorsque les choses se complique? Parce que vous savez que vous avez tort, mais vous ne voulez pas l’avouer. »

S’il n’y avait jamais encore eu de violence physique quelconque entre les différents partis qui s’opposaient sur telle ou telle idée, aujourd’hui, je sentais que le poing d’Acram le démangeait férocement.

« A-Acram! » S’exclama soudainement le jeune Ange en bondissant devant le brun.

Le coup parti tout seul. L’Immaculé ferma prestement les yeux, prêt à encaisser le choc.

« C’en est assez… »

L’Aile Blanche qui s’était interposée entre les deux hommes ouvrit lentement son œil pour voir les jointures d’Acram à quelques centimètres à peine de son visage. Doucement, des larmes se mirent à couler sur ses joues.

« Les Extrémistes… Et ça se dit guerriers des Vertus par la suite.

- Vous allez vous calmer tous les deux!

- Regardez-les, Nora, Faith… Regardez comment finissent ceux qui prônent les mêmes valeurs que notre très chère Reine! Avança le guerrier en se tournant vers les deux autres soldates.

- Hiddleston… »

Relâchant le poignet d’Acram que je venais d’arrêter, je me tournais vers le second Ange, le scrutant intensément.

« Suis-je le seul ici qui commence à s’exaspérer de ce genre de scènes puériles? Pour l’amour des Dieux! Nous connaissons tous notre situation actuelle et pourtant, vous perdez votre temps à vous crêper le chignon alors que vous pourriez travailler pour ce fameux peuple auquel vous sembler tant tenir l’un et l’autre! »

Je me mis à les dévisager, un à un, leur adressant un regard dur.

« Avant de nous préoccuper des Réprouvés, des Déchus, des Démons, pourquoi ne nous préoccuperions-nous pas de nous d’abord et avant tout? »

J’émis une courte pause, plaquant finalement mon regard sur les deux fauteurs de trouble.

« À vous voir vous chamaillez de la sorte, je commence à penser que nos véritables ennemis ne sont pas les Démons, mais plutôt nous-mêmes. À ce rythme, ils ne seront même pas obligés de nous tomber dessus pour nous décimer : nous le ferons très bien tout seul, à force de nous déchirer de la sorte.

- Lequel es-tu encore? Ironisa soudainement Hiddleston en ricanant, coulant successivement ses deux yeux bleus sur mon frère et moi. Isiode, nous savons tous pour quel camp tu te bats, alors ne fais pas comme si tu connaissais tout sur tout.

- Je n’ai pas cette prétention. Pourtant, c’est bien ce qui est en train d’arriver. Nos mésententes ne cessent de nous diviser. Nous combattons face à face au lieu de combattre côte à côte. »

Il eut un silence durant lequel nous nous dévisagions tous les sept. Nous n’étions qu’une petite unité parmi les autres Troupes, les pertes causées par la guerre ayant eu un énorme impact sur l’effectif de nos cohortes militaires, mais les conflits, ici, dans la Troupe Xēna, semblait être deux fois plus récurrents au contraire des autres groupes de la milice.

« A-Arrêtez de vous battre, tous les deux, je vous en supplie… »

Comme un seul homme, nous nous mîmes tous à regarder Travis. Il avait l’apparence d’un adolescent d’une quinzaine d’années, mais nous savions qu’il portait sur ses épaules bien plus d’années qu’il le laissait supposer; des années sombres et particulièrement douloureuses au vue de son caractère extrêmement sensible.

« Tout cela devient ridicule… Nous sommes des frères d’arme. Nous livrons le même combat et pourtant, nous n’arrêtons pas de nous battre entre nous. Ça suffit, tout ça. Ça suffit… »

De nouveau, Acram et Hiddleston s’échangèrent un regard, mais cette fois-ci, l’animosité, sans avoir complètement disparu, s’éteignait progressivement.

« Vraiment… Je ne peux pas vous laissez une heure tout seul sans que vous vous sautiez à la gorge, on dirait. »

Tous les sept, nous nous paralysâmes sur-le-champ lorsque la voix du capitaine Hayden Endeover résonna à l’extérieur de notre cercle. Lentement, nous nous retournâmes dans sa direction, croisant l’éclat vif de son regard.


Les frasques de cet après-midi étaient parvenues aux oreilles de l’Imperio Militia elle-même, qui avait pris la décision de rencontrer les instigateurs de la dispute tard dans la soirée, avec notre capitaine. Il y a seulement quelques minutes maintenant que le verdict était tombé : pour une durée à la discrétion du capitaine Endeover, Acram et Hiddleston devront subir un entraînement nocturne particulièrement éreintant; le célèbre Capitaine Blanc n’étant pas connu pour ses exercices exigeants et périlleux pour rien.

« Tu t’es bien débrouillé avec eux, tout à l’heure, me félicita Isley en retirant ses bottes, près de sa couche.

- Il faut que ces différends cessent. Ça devient pathétique. »

Assis sur mon lit, tournant le dos à mon frère, je ne pris même pas la peine de détacher mon regard du bout de papier que je tenais entre mes doigts. Derrière moi, j’entendis Isley se glisser à l’intérieur de ses draps.

« Bonne nuit, mon frère. Ne te couche pas trop tard : nous aurons un entraînement rude, demain, avec le capitaine.

- Je n’ai pas oublié, murmurais-je avant de lancer une rapide œillade à mon frère par-dessus mon épaule. Bonne nuit. »

Puis, je me concentrais de nouveau sur la coupure de journal que j’avais en main.

    La Gazette bleue – Un Ange a obtenu le miroir de la Reine...

Plus je lisais cette section de la gazette et plus j’observais ce miroir à main qui avait bien failli me casser les dents lorsque j’avais goûter à la galette des Neiges. À la suite de cet enchaînement, à tous les coups, la nervosité grandissait au creux de mon estomac. De la crainte? De la joie? Me questionnais-je en contemplant mon reflet dans la glace. Quoi qu’il en soit, je voyais cette rencontre comme une excellente opportunité : peut-être en connaîtrais-je davantage sur celle que l’on surnommait la Dame Blanche.


2 440 mots


It's a little price to pay for salvation
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[XXIV] - Sur un fil | Solo Signat20
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