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 [XXIV] Petit cataclysme

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Mer 13 Fév 2019, 22:24


Crédits : The River of Ang-roth par Ferdinand Ladera
Catégorie de quête : XXIV. Situation de crise | VI. Recherche et exploration
Intrigue / Objectif : RP débutant pendant les catastrophes naturelles qui ont eu lieu sur l'île. Aria tente d'agir pendant le séisme. Une fois le calme revenu, un groupe d'apprentis dont elle fait partie sera chargé de visiter les environs sous forme matérielle, pour constater les dégâts et agir si raison est.


« Il y a peut-être des nuées ardentes. Ne sortez pas et peut-être que vous survivrez. Nous verrons bien. » Damlys somnolait, alors que le contexte ne le permettait pas. Il devenait petit à petit un homme étrange, voire dérangeant. Peut-être l’avait-il toujours été. Un ensemble de facteurs expliquait probablement sa personnalité, mais personne ne chercherait à résoudre l’équation. Le peuple de l’île maudite aimait s’entourer de mystères, annulant les hypothèses à l’instant même où elles se formulaient. En un sens, c’était ça, la Folie. Il fallait trouver un sens, un signe divin, derrière chaque chose, car autrement, la vie ici n’était qu’un ensemble de questions sans réponses. Les voies des aetheri ne demeurent pénétrables que par les chamans, et ces derniers ont bien du mal à décrypter les messages divins.

« Est-ce qu’on va mourir ? » Aria ne demandait pas de réconfort. C’était une question, sincère et froide. Seulement, elle ne trouva pas de réponse. Tous demeuraient immobiles, comme absents. Depuis son retour, ils agissaient souvent comme ça. En ces circonstances, intercepter un soupçon de calme s’avérait plutôt compliqué, mais ils s’efforçaient de rester aussi tranquilles que possible, même quand le monde semblait s’écrouler.

L’éruption du volcan devait sûrement faire des ravages. Le sol tremblait. L’eau salée s’infiltrait dans la terre. Tous ces évènements cumulés donnaient à la situation un air de fin des temps, mais personne ne bougeait. Leur survie n’était pas assurée, mais il ne servait à rien de paniquer. Si la Mort voulait les prendre, elle n’hésiterait pas. Dans le cas contraire, il y aurait beaucoup à faire. Ces deux issues se valaient, en un sens.

« Zi’Ljubica’Ir… comment on est censés agir ? » Aria était attendrie de voir que, vu l’état des choses, on l’appelait par son Hiwa. Les plus jeunes apprentis, aussi perdus qu’elle, espéraient sûrement obtenir des réponses auprès d’une personne plus âgée et de leur rang. Cependant, il n’y avait pas grand-chose à dire. « Je ne sais pas. Prie et attends. » La chamane ne rassurait pas avec beaucoup de tact, mais c’était bien le cadet de ses soucis. Ses yeux se posaient sur la terre. Le sol grondait, se fendant par endroits.

Tous se demandaient qui pouvait être à l’origine d’un tel cataclysme. Si tout ceci était le désir d’un aether vengeur, ce dernier n’y allait pas avec le dos de la cuillère. Aria n’avait pas pu observer l’entièreté de l’œuvre de Nīḍalu, mais on lui avait raconté que la présence de son symbole suffisait à l’éloigner. Il semblait donc étrange qu’il ait agi maintenant, mais, après tout, qui peut se vanter de prédire les mouvements de la Folie ? Son amante, probablement. Comment s’appelle-t-elle, déjà ? Ah, oui... Elizabeth. Si cette catastrophe était due à la malchance — concept bien abstrait pour ceux qui déchiffrent les signes du hasard, cette aether avait certainement dû en être à l’origine. Peut-être voulait-elle imposer son adoration plus intensément chez les chamans, tout comme Nīḍalu par le passé.

Néanmoins, ceux deux aetheri n’étaient pas les pistes les plus privilégiées. En effet, le nom d’un autre coupable sortait lui aussi du champ des probabilités. Ezechyel. L’aether de la Mort chercherait à se venger de la destruction de son temple. On l’avait offensé, son culte avait été bafoué. Delawam avait été élu à sa place, mais cela ne suffisait pas.
Les pensées fourmillaient, et les rumeurs, plus que des potins inutiles, étaient les seules choses auxquelles ils pouvaient se raccrocher. Aria ne pouvait s’empêcher de trouver cette situation paradoxale : alors que Raanu s’était, selon certains, manifestée, la connaissance leur échappait.

Pourtant, entre l’impuissance et le désespoir de voir son foyer risquer la destruction, la brune n’était triste que pour Zhimael. Mourir avant d’avoir accompli sa part du contrat serait indigne de sa part. L’Hozro venait justement de faire son apparition, alors qu’à l’accoutumée, elle ne se montrait que rarement aux autres. Pourtant, on ne pouvait pas lire de signes de détresse sur son visage. « Prépare-toi à fusionner, juste au cas où. »« Ce n’est pas le moment, à mon avis. » Margaux ne perdait pas de prestance, laissant son regard se perdre tandis qu’elle analysait les éventualités. L’existence est un arbre gigantesque, où chaque branche représente un choix. Un scientifique ne se laisse pas décontenancer. Un mage ne doit être affecté par les circonstances lorsqu’il travaille. Et, par-dessus tout, une sorcière ne pleurniche pas pour un rien quand il est l’heure d’être efficace. Ryem avait dû oublier cela.

Le sol tonna une nouvelle fois. Les capacités d’Aria ne lui permettaient pas de faire cohabiter leurs deux esprits assez longtemps. Toutefois, ce n’était pas son seul pouvoir. « Tu as raison. Prépare-toi à me faire fusionner avec ton bâton. » La maîtrise de la terre. Voilà qui était ironique, étant donné la mort qu’avait connue l’Hozro. Néanmoins, si cela permettait de combler une faille ou de faire survivre la chamane, c’était suffisant.

Le sol se déchira encore, créant de nouvelles brèches et agrandissant significativement celles qui avaient été formées précédemment. La chamane se concentrait dans la mesure du possible, laissant son bō reposer contre la paume de sa main. Les esprits : les voir, les lier, les invoquer… toutes ces choses faisaient partie du quotidien des chamans. Pourtant, de telles aptitudes ne se maîtrisent pas en un claquement de doigts. Cela demande du temps, de la patience et une rigueur à toute épreuve. Aria ne possédait pas cette expérience, mais peut-être pouvait-elle essayer. L’adage veut que ce soit en forgeant que l’on devienne forgeron, mais la technique de celui qui déforme le métal n’est pas la même que celle de celui qui joue avec la mort.

Margaux se sentait étirée à l’intérieur d’un réceptacle trop grand et pourtant si petit. Excellente nécromancienne de son vivant, elle se doutait bien que ce pouvoir reposait sur une âme artificielle, simulacre temporaire du travail d’Edel. Cependant, contrairement au souffle maléfique inspiré par les sorciers, la chose qui recevait ici un semblant de vie pouvait accueillir un esprit, libre d’agir comme bon lui semble.

Néanmoins, l’Hozro ne comptait pas intervenir en la défaveur d’Aria. Margaux venait de lui apporter un talent qui pourrait la sauver : la chamane utilisa ses maigres réserves magiques pour boucher autant de failles que possible. Seulement, le charme se rompit bien assez tôt. « En supposant que le tremblement de terre prenne fin dans peu de temps, ce qui est peu probable… ça fait déjà un élément de moins à affronter. Reste l’eau. Vous avez de la chance d’être assez épargnés par... » L’esprit n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le sol hurla à nouveau. Aria avait eu raison, lorsqu’elle parlait à cet enfant : il ne leur restait plus qu’à prier les Dieux.


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Les aetheri s’étaient montrés cléments. Aucun mort ni aucune perte matérielle — en dehors de quelques huttes s’étant enfoncées de plusieurs centimètres dans le sol — n’était à déplorer. Les combinaisons de plusieurs catastrophes naturelles sont en générales plus destructrices, mais le Destin en avait apparemment décidé autrement.

« L’air est plus pur. Il est temps d’inspecter les alentours. » Cthuali, lui, ne changeait pas. Excentrique, il avait pourtant moins été affecté que les autres aînés par les pièges de la Folie, récupérant rapidement et sans trop de dégâts sa santé mentale. Tous n’avaient pas eu cette chance. « On m’a dit de vérifier à l’Est. Je vais prendre des apprentis. Delphe, R’gvand, Hohenilg, Aria, et Lans : venez avec moi. »

« Que doit-on regarder, au juste ? » Certains ne manquaient pas de toupet. « Les dégâts, les changements et tout ce qui pourrait te sauter aux yeux. »« Est-ce qu’on doit chercher d’autres chamans ? Certains n’ont peut-être pas eu autant de… autant d’indulgence de la part des aetheri. » Cthuali aurait pu répondre à cette question. Cependant, il se contenta de regarder Aria dans les yeux. « Je dois en conclure qu’ils vont le faire à distance ? » « Exactement. Nous sommes ici pour voir, mais aussi pour agir s'il le faut. »

La visibilité était médiocre. La cohorte ne pouvait se fier qu’à ce qui se trouvait sous leurs pieds : un sol escarpé, formant des espèces de dalles en pierre encore chaudes au toucher. « Tout a changé en si peu de temps… »« Crois-moi, si les dieux l’avaient voulu, ils l’auraient fait en un instant. »

Tout se rapportait toujours à eux. Certains pourraient penser que les chamans sont des créatures folles, mêlant foi et quotidien alors que les aetheri sont, par définition, discrets. Des sauvages, qui s’extasient lorsqu’ils voient un feu allumé par la foudre. Des incultes, incapables de justifier la moindre chose sans mentionner l’intervention divine. Ces qualificatifs sont en partie vrais. Pourtant, les chamans n’en sont pas pour autant les plus lucides d’entre tous. Ce peuple avait toujours été le plus proche du monde divin. Bien entendu, les démons mentionneront avec fierté leur lien avec l’Œil, les alfars insisteront sur les privilèges qui leur sont offerts par Dothasi, et les Evershas ne manqueront pas de faire allusion à Phoebe. La liste est longue. Toutefois, les chamans sont les seuls à voir leur existence rythmée entièrement par les aetheri. Ils sont l’union d’une déesse et d’un mortel. Par conséquent, plus encore que d’être le pont entre le monde des vivants et des morts, ils sont celui entre les aetheri et les fourmis que l’on appelle Hommes.

« Vous avez remarqué les pierres ? »« Oui. N’y touchons pas pour l’instant. » Aria, qui effleurait les contours de l’une de ces gemmes, leva la main comme si sa paume allait se mettre à brûler. Les ordres ne se discutent pas, et il valait mieux rester prudent.

Quelques fleurs, ayant survécu aux changements, s’épanouissaient çà et là, quoique partiellement recouvertes de cendres. La végétation semblait avoir été épargnée, pourtant l’essentiel de la récolte devait certainement être perdu. Peut-être pouvaient-ils espérer avoir de quoi nourrir tout le monde, en semant les graines sur le nouveau territoire. Dans le pire des cas, les marchands seraient sûrement chargés d’acheter de quoi compenser la faim.

« Hum… il y en a toujours eu, de ceux-là ? » Delphe — l’un des membres du groupe — pointait du doigt une sorte de fougère jaunâtre, à même le sol. Les autres apprentis se contaient de fixer Cthuali, dans l’attente d’une réponse. Il ne savait pas. « Je ne suis pas botaniste. Prends-en un échantillon, nous demanderons à un expert. » L’un des jeunes commençait à déraciner le végétal. Toutefois, le simple toucher de l’une des feuilles suffit à provoquer une étrange réaction : la plante se rétracta, laissant derrière elle un léger nuage cuivré. « Bouchez-vous le nez et écartez-vous tout de suite ! » Cthuali avait réagi directement, tirant les apprentis par le bras.

« Qu’est-ce que c’était ? » Le bruit des respirations saccadées couvrait les paroles. « Des spores se sont libérées, on a dû toucher un sporange. » Aria avait quelques connaissances de base, pour être une ancienne apprentie, ayant cueilli les plantes un nombre incalculable de fois. Le maître prit la parole, après s’être massé la nuque. « Ce n’est pas nouveau, en tout cas. J’avais oublié que ce truc existait. C’est juste une plante qu’on voit rarement hors du sol. La dernière fois que j’ai pu en observer c’était… »« Il y a quelques secondes, vraisemblablement. Je peux l'attester. » La blague n’était pas particulièrement drôle, mais fit retentir de légers rires encore empreints d'anxiété. Les regards se croisaient, soudainement plus détendus. « En tout cas, ce n’est pas dangereux. »

Le séisme de l’île et l’éruption du volcan étaient récents, et l’on peut dire à n’en pas douter que les habitants d’Awakatu No Hi avaient connu des changements topographiques plus doux. Forcément, une certaine anxiété s’installait, et le moindre élément suspect allait les faire paniquer outre mesure. Les chamans ne devaient pas oublier que cette île était la leur, cadeau offert par les aetheri. Le territoire pouvait changer, mais ce fait restait immuable.


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