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 Union Rouge | Lilith

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Sam 28 Oct 2017, 13:02

Union Rouge
-Lilith


Rouge étaient les lignes droites sur son front, rouges elles coulaient le long de son nez jusqu'à ses lippes, glissaient sur son torse pour enflammer chacune de ses formes dans le sang d'un sacrifice offert pour implorer des Aetheri à accomplir des souhaits que lui seul connaissait. Et qui ne collaient pas vraiment aux éthiques attendues d'un quelconque mariage chamanique. Devait-il avoir honte de ses funestes desseins possessifs ? Le temps lui glissera une réponse à l'oreille quand l'heure sera venue pour lui de payer pour ses actes. En attendant, il se trouvait bien incapable de refouler un quelconque désir ayant pour source cette créature en particulier. Le chaman souleva la tenture qui servait de porte à la hutte de préparation. L'immense campement était en ébullition, une sorte de fourmilière grouillante qui s'affairer à préparer les noces de son souverain avec une figure dont le nom était, par un concours de circonstances, déjà considéré comme sacrée sur les lèvres de certains. Être mère des jumeaux d'Edel avait de toute évidence suffit à Lilith pour se créer une place de qualité au sein de la communauté, place qui n'avait cessé de prendre de l'ampleur jusqu'à l'annonce du mariage. De toute cette joie que transpiraient les chamans préparant les festivités, lui ne retenait que la légère complaisance de la voir accepter sa demande -pour des raisons qui lui étaient d'ailleurs assez obscures, connaissant le sens unique de son attirance. Devaraj n'espérait pas jouir longtemps de cette union, qu'elle pourrait briser de sa simple volonté, car telles étaient les lois de la race. Et la simple idée de pouvoir poser la main sur elle ne lui provoquant que plus d'envie, il se retrouvait enfermé dans un cercle infernal où les méandres de sa jalousie et possessivité n'avaient pas de fin.

Uniquement vêtu d'une fourrure lui recouvrant les épaules, le chaman salua un à un les Draugr présents, à l'exception de Raya qui devait se trouver en ce moment-même avec sa future épouse. Pendant que des symboles roses, blancs ou verts étaient tracés sur son corps, par chacun d'entre eux, le Fumeur Macabre se laissait envahir par la forte senteur qui émanait de la peinture, délaissant la vision picturale de l'agitation vivante et colorée pour celle plus calme et neutre du monde des morts. Fébrile, il l'était. Comme un affamé à qui on montre un morceau de pain, sans le laisser s'en emparer. Un mirage de désir charnel, acide et incessant. Il finira par la tuer pour se débarrasser de cette douleur, éventuellement. C'est cette sombre idée qui lui traversait la tête pendant que l'érotisme et l'amour s'encraient sur son corps.

Le chant des tambours s'envola et, revenant brusquement à la vie, le chaman découvrit devant lui Kouakmaw, le grand prêtre Raoni, en compagnie de Kaori, son Oracle. Que disaient les Aetheri sur cette proche union ? Le messager n'avait été clair que sur un point précis : il n'en sortira aucune vie. Rien de fertile. Mais aucun signe de refus divin. Qu'importe. Sa soif avait besoin de s'assouvir, même en l'absence de bonne augure. Sous les incantations du prêtre, Devaraj s'avança sur une dizaine de mètres parmi la foule, jusqu'à rejoindre Raya et Lilith. Son absence de résistance contre son charme l'effrayait, à vrai dire. Il s'était habitué à contempler sa beauté comme on devient dépendant d'une drogue. Lui faire du mal ne faisait pas parti de son idéal, pourtant une part de lui-même lui chuchotait qu'il serait obligé d'y venir s'il souhaitait la garder près de lui. Dans un sourire étrange, qui était à la fois chaleureux, malsain et maladroit, il serra sa main et commença la longue marche solennelle jusqu'à l'autel de sacrifice, à la suite de Kouakmaw.

Ils montèrent les marches sanglantes de l'îlot aux sacrifices pendant que les grondements des tambours fendaient l'air brûlant dans lequel tournoyaient âpres fumées et clameurs enflammées. Sur l'autel, deux colombes et deux corbeaux se débattaient avec horreur dans leur cage, près au sacrifice nécessaire. Kouakmaw invoqua la Vie et la Mort, sa lame plongeant dans les chairs.
Elle était rouge.
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Mar 31 Oct 2017, 10:54

Elle était nue dans ce qui semblait être une immensité de rien. Dernière elle, elle sentait son souffle sur sa nuque et son cou. Elle aurait dû bouger, lui refuser l’accès à son intimité mais elle en était incapable. Elle savait qui il était. « Petite Ange perdue… » murmura-t-il alors que le bout de son index et celui de son majeur parcouraient sa peau, de sa mâchoire à son épaule. Lilith voulait lui souffler qu’elle avait l’impression qu’il entretenait une obsession malsaine envers elle, qu’elle ne comprenait pas ses actes et qu’il aurait tout intérêt à hanter un autre individu, mais, là encore, il semblait impossible de le contrarier. Il avança ses lèvres pour les poser délicatement sur sa peau. Elle ne le voyait pas mais elle savait qu’il souriait. « Tu as les yeux de ta mère. Un curieux mélange entre le vert et le bleu. » Elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Les mains de l’homme vinrent attraper sa taille comme s’il savait qu’elle avait dans l’idée de se dégager de son emprise. Pour lui barrer la route, un grand miroir apparut. Il releva la tête pour poser son menton sur son épaule et ce que Lilith perçut pour la première fois, en les regardant tous les deux, la fit vaciller. Elle se réveilla.

Le songe que l’Ange avait fait des jours avant son mariage ne cessait de la hanter. Les Chamans accordaient une signification particulière aux rêves, ce qui n’était pas le cas chez les Anges. Pour autant, Lilith était une ancienne Djinn et le Monde des Rêves leur appartenait, en quelque sorte. Néanmoins, au lieu de demander une interprétation, elle garda ses aventures nocturnes pour elle. Ce qu’elle pensait avoir compris était fou, impossible. Aussi, elle décida de chasser l’idée une bonne fois pour toute de son esprit alors que les peintures chamaniques propres au mariage lui étaient dessinées sur le corps. Elle se demandait encore par quelle folie elle avait accepté. Peut-être à cause d’un trop plein de rationalité. Devaraj avait tout fait pour ses enfants et sans doute pensait-elle que cette union faisait partie des engagements qu’ils avaient pris l’un envers l’autre ce jour un peu insensé où elle lui avait fait une mauvaise plaisanterie à propos de sa paternité. Pourtant, au fond d’elle, Lilith savait pertinemment qu’il y avait plus que ça. Simplement, elle ne pouvait pas se l’avouer. Elle connaissait ses mauvais côtés. Elle voyait la violence et la folie en lui, percevait cette lueur malsaine dans ses yeux qui la fixait parfois comme s’il désirait l’étrangler. Et elle avait dit oui à cet homme qui dirigeait un peuple aux us et coutumes capables d’en faire défaillir plus d’un.

Lorsqu’elle aperçut Devaraj, Lilith lui sourit, un sourire apaisant qui répondait au sien, un peu plus complexe. Elle s’y était habituée. Uniquement vêtue d’un pagne blanc couvrant ses hanches, elle caressa de sa main celle de l’homme. L’Ange avait l’impression que tout se passait au ralenti, le chemin vers l’autel lui paraissant sans fin. Elle ignorait pourquoi, si ses sens lui criaient qu’elle devait fuir ou si, au contraire, la présence du Chaman à ses côtés rendait ce moment particulièrement intense ; sans doute les deux. Le sang gicla. Elle savait qu’elle ne devait rien faire pour sauver ces oiseaux. Elle l’aurait voulu mais elle savait que ce serait faire preuve d’ethnocentrisme. Ne pas être capable de comprendre la culture d’un autre peuple, la critiquer ouvertement, voilà qui était le signe d’une forme d’orgueil. À se croire supérieurs, certains Anges avaient vu leurs plumes se teindre de noir. Pourtant, Lilith n’arrivait pas à déterminer si la race à laquelle elle appartenait comptait pour elle, si la déchéance la dérangerait ou non. D’un petit geste de la main, elle dénoua le pagne, décidant de s’en débarrasser pour épouser ce peuple qui l’avait accueilli d’une façon qu’elle n’aurait jamais pu croire possible.

Aussi, après que la peinture fut appliquée sur les zones les plus érogènes de son anatomie, son poignet fut entaillé et placé sur celui du Suprême de l'Au Delà. Lilith le fixa pendant le processus. Elle se demandait si sa vie serait la même une fois les formalités accomplies. Elle aurait voulu plaisanter afin de détendre l’atmosphère, afin que l’appréhension qu’elle ressentait disparaisse, mais elle savait qu’elle n’en avait pas le droit. Ce rituel était d’une importance capitale. La seule question qui hantait son esprit était sa fin. Elle avait compris que mariage signifiait union charnelle. Il ne lui avait rien précisé sur cette partie. Avait-il oublié ou gardait-il intentionnellement ces informations pour lui ? Serait-elle damnée pour la folie dont elle faisait preuve ? Le goût âpre de la mixture qu’elle but fit taire ses interrogations internes. Elle aurait menti si elle avait clamé que les us chamaniques ne l’effrayaient pas un tantinet. Elle avait cette impression qu’elle pourrait boire demain du poison parce que l’un d’eux avait vu en rêve qu’elle devait être testée. Elle avait l’impression qu’elle pourrait être battue pour expier des fautes que les Ætheri lui auraient reprochée, juste parce que les flammes ou le thé en avait décidé ainsi à l’œil de l’interprète.

Pour la suite, elle devrait s’en remettre à son époux.

867 mots
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Jeu 18 Jan 2018, 23:52

Union Rouge
-Lilith


La soie blanche se perlait de pourpre.
Le chaman vivait l'instant comme séparé de la réalité, bien loin des acclamations qui montaient depuis le rivage de la baie noirci par la foule. Son regard évitait précisément le visage de l'Ange. Il ne se risquait pas à affronter ce sourire devant un si grand public, peu certain du contrôle qu'il aurait sur ses propres réactions. Pas sûr que ce soit une bonne idée d'étrangler sa nouvelle reine devant l'autel, sur un coup de colère ou un doute imprévisible issu des toiles paranoïaques qui tapissaient son esprit. La pression maintenue pour avoir l'air détaché et ne pas simplement tenter d'écraser les doigts glissés dans sa main moite n'était pas minime. Quelques minutes de plus à attendre avec une placidité effroyable que les yeux et oreilles curieuses s'en aillent, que la barque retourne sur la plage et que le pan de la tente les sépare à nouveau du monde. Les potins naîtront sûrement selon les sons de voix entendus -il s'agissait bien de son dernier souci, sa fertilité n'était plus à prouver- mais personne, mort ou vivant, n'avait l'autorisation d'entrer. Certains détails de l'union étaient à cacher, il n'était pas dupe.

Le Fumeur Macabre relâcha alors les doigts de la mariée. La pièce était légèrement enfumée, chaude et humide à cause du bassin d'eau qui ornait le sol au fond. Songeur, Devaraj contempla sans gêne le corps de sa compagne. Dans l'instant présent, il se complaisait de l'avoir sous les yeux et sous la main, toute entière. Il avait même crû percevoir de l'appréhension dans les yeux de la belle. Inutile de préciser qu'il s'en réjouissait. La situation était plutôt amusante. D'un côté lui et son excitation grandissante, de l'autre, elle. Doucement, il se débarrassa de la fourrure qui alourdissait ses épaules et traversa la pièce en quelques pas pour aller se glisser dans le bassin. "Il vaut mieux se mettre à l'aise pour ce genre d'activité. Tu ne t’assois pas, Ma chère épouse ?" précisa-t-il en désignant le lit, articulant précisément les trois derniers mots. Cela le faisait sourire.

Il pourrait la violer, s'insinuer dans sa chair, la marquer, l'idée lui plaisait une fois envisagée. Mais alors, que lui resterait-il après avoir satisfait son propre besoin, si ce n'est le néant, le vide laissé par un désir disparu et trop longtemps envié ? Il devait s'avouer à regret que l'incapacité de saisir ce qu'il souhaitait ne lui déplaisait pas, au contraire. Peut-être cela s'accentuait, maintenant que tout lui était servi sur un plateau. La faire jouir, la briser, la posséder ou la tuer ne suffisait pas à dessiner le tableau de ses envies. Une infime partie de son souhait était qu'elle vienne par elle-même jusqu' à lui. Si cela ne se réalisait pas avant que sa patience n'arrive à sa fin, il se débarrassera de cette chaîne avec frustration. Cette dernière option lui semblait si vide d'intérêt, triste et morne. Elle avait ce don de voir clair en lui et d'apaiser des cicatrices peu enviables par un simple regard compréhensif. Pour un écorché vif dans son genre, cela devenait rapidement une addiction. Une addiction difficilement remplaçable. Cette dépendance était détestable. Le chaman laissa sa nuque savourer la caresse de l'eau. Il ferma les yeux, expirant lentement. "Explique-moi. Pourquoi avoir traversé tout ce chemin pour venir te perdre ici ?" Elle n'était pas si naïve et il le savait. "J'en connais peu qui auraient choisi ce lieu ainsi que ma propre personne pour réussir à garder la fierté blanche de ta race." Ou ce qu'il restait de sa race, mais la blague resta dans sa tête et il en rit. Peut-être que les motivations de Lilith étaient aussi troubles que les siennes, auquel cas leur union se destinait à un futur de plus en plus bancal.

"As-tu seulement déjà ressenti du plaisir en compagnie d'un homme ou d'une femme, subi la morsure du désir charnel ? J'ai l'ombre d'un doute, mais peut-être suis-je mauvaise langue..." Un sourire ironique ornait son visage.

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Ven 19 Jan 2018, 20:18

Ainsi donc y avait-il bien une « activité ». D’un côté, l’Ange aurait trouvé l’absence de coït étrange pour un peuple qui avait autant à cœur de se reproduire pour la gloire des Ætheri. Seulement, quand bien même Lilith avait-elle une forte volonté d’intégration, il y avait un léger problème : elle n’était pas de la même race que son époux et ne pouvait pratiquer cet acte sans que son cœur ne soit conquis. L’était-il ? Rien n’était moins sûr. Du moins, elle n’en était pas convaincue. Ses yeux se posèrent sur le lit. Ils allaient devoir discuter de son impossibilité à copuler avec lui et elle était certaine qu’aborder le sujet ne ferait pas particulièrement plaisir au Chaman. « Pas pour le moment, non. » fit-elle doucement en s’approchant de l’eau. Elle avait vu son regard se poser sur son corps et le comprenait sans difficulté. Après tout, les besoins primaires étaient des plus difficiles à réfréner. Quoi qu’il en soit, si elle n’avait pas l’habitude de s’exhiber de la sorte, la pudeur elle, avait, depuis longtemps, été chassée de son vocabulaire. Simplement, elle aimait être habillée. Elle n’avait ni honte de son corps ni peur de ceux qui pouvaient la fixer mais préférait garder une barrière de tissu entre les autres et elle, par respect, sans doute.

Aussi, elle fit le tour du bassin pour se placer derrière Devaraj. Elle s’agenouilla près de l’eau et passa ses doigts dans les cheveux de l’homme doucement. « Tu sais très bien pourquoi je suis ici. » murmura-t-elle. Devait-elle lui rappeler la présence en ce lieu de ses enfants ? « Je veux rester près d’Oswald et d’Hestia. ». Ils comptaient plus que tout pour elle et elle aimait les voir s’épanouir jour après jour. Bien entendu, les mœurs chamaniques étaient particulières et l’effrayaient légèrement. Pourtant, elle comptait respecter le contrat que son nouvel époux et elle avaient conclu jadis. Tant qu’il ne la violenterait pas, elle resterait près de lui avec ses enfants. S’il enfreignait cette unique condition alors elle n’aurait d’autre choix que de le fuir. « Les voir s’épanouir auprès de toi, également. C’est ce que tu souhaitais, Devaraj. ». Lilith n’était pas idiote. Elle savait que s’il devenait fou en sa présence ou faisait du mal à son fils ou sa fille, sa fuite ne serait pas sans conséquence. Arracher les Chamans à leur propre peuple, trouver un abri sûr, toutes ces choses étaient difficiles. Pourtant, elle y avait déjà réfléchi. Sans doute était-elle trop prudente mais elle commençait à le connaître et les délires qui étaient les siens parfois n’avaient rien de rassurant. Ses doigts cessèrent de caresser ses cheveux et elle déposa un baiser sur le front du Suprême de l’Au Delà.

Elle se redressa avant de le rejoindre dans l’eau. Toutes ces peintures la mettaient mal à l’aise en un sens. La chaleur du liquide s’occuperait de les dissiper. Aussi, elle alla se placer en face du Chaman, le fixant un instant avant de répondre à sa question. L’Ange faisait attention à ses paroles, comme si elle essayait de déceler dans des interrogations semblant anodines une partie sombre qui n’attendait qu’une phrase de travers de sa part pour se révéler. Elle finit par sourire. « Bien sûr, très cher époux. Ne me prends pas pour ce que je ne suis pas. La frigidité ne m’étreint pas. Seules les vertus ont une importance à présent. Pourtant, je n’ai pas toujours été Ange. ». Il y avait eu deux autres Rois avant lui. En un sens, cela la faisait rire puisqu’elle ne courait pas après les têtes couronnées, bien au contraire, elle essayait même de les éviter au maximum. La richesse de certains la révoltait, ceux qui vivaient dans l’opulence alors même que leur peuple crevait de faim. Seulement, le hasard l’avait toujours poussée dans les bras de ceux qui devaient embrasser un Destin glorieux… Glorieux mais éphémère. Était-elle maudite ? Le Démon qu’elle avait servi en tant que Génie avait fini Monarque Démoniaque et avait disparu. L’homme qu’elle avait aidé lors du Fléau des Maudits avait fini Orishala. Dire qu’elle n’avait pas éprouvé du désir en la compagnie de ce dernier des Ères plus tard aurait été mentir. La suite était connue. Et Devaraj… « Seulement, je doute que le sujet t’intéresse vraiment. Savoir qui ont été mes amants ne t’apportera rien. Pas plus que si je faisais la liste des tiens. Une telle liste est-elle seulement possible vu le nombre ? ». Ses yeux pétillèrent. Elle le taquinait. Cela dit, c’était le moment idéal pour placer ce qu’elle avait à lui dire concernant le coït, en douceur. « Et puis, tu sais très bien que je ne peux pratiquer l’acte sans aimer mon partenaire. Je ne tiens pas à être déchue. Les miens trouvent déjà que je passe trop de temps loin d’eux alors que la situation est désastreuse… ». Sans un mot de plus elle pencha la tête en arrière, laissant l’eau annexer progressivement sa chevelure jusqu’à son front. Elle expira d’aise, se laissant bercer par la chaleur quelques secondes avant de se redresser lentement et d’appuyer son crâne contre le bord. Elle ferma les yeux et demanda lentement. « Que fait-on, à présent ? ». Après tout, elle n’était pas censée savoir que la cérémonie devait se terminer par le coït. Il ne lui en avait pas parlé explicitement et elle pouvait donc encore espérer ne pas avoir à aborder le sujet de front.
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Ven 19 Jan 2018, 21:31

Union Rouge
-Lilith



"Oh. Tu ne m'aimes pas à ce point, je suis surpris..." Une fausse moue déçue orna ses lèvres. Il se retenait difficilement d'en rire. Contrairement à ce qu'elle semblait penser, cela l'intéressait d'avoir quelques noms. Sa curiosité n'avait pas changé avec l'âge et il était loin de s'imaginer les surprises qu'il pourrait découvrir ainsi.   "Je ne sais rien de toi. J'ai vécu des années entières en ne connaissant qu'un vulgaire surnom attaché à ta personne." Et pourtant, elle avait réussi à devenir une obsession.

Que de paroles désagréables à ses oreilles. Particulièrement une phrase qui réveilla en lui une jalousie maladive. Il connaissait que trop bien le scénario des doubles nationalités, cela ne se passait jamais bien avec lui. "Les tiens sont aussi ici-même, tout autour de toi." siffla-t-il, un rictus colérique au coin des lèvres changeant brusquement les traits de son visage. "Manger dans les deux râteliers de façon égale, c'est bien joli. Tu incarnes une personnalité sacrée aux yeux de mon peuple, aussi ironique que cela soit. Il va falloir choisir la part que tu embrasseras et celle que tu laisseras prendre la poussière, tôt ou tard, que je sois impliqué ou non dans l'affaire." Cela restait un choix de sa part, malgré les conséquences désastreuses qu'il lui préparait sans le cacher en cas de refus. Il haussa les épaules. Ce n'était rien qu'elle ne savait déjà dans les moindres détails. Rompre le mariage serait compréhensible, il s'y attendrait sans surprise et la laisserait agir passivement. Après tout sans consommation, le rituel en lui-même était annulé. Mais si Lilith décidait en plus de repartir ou fuir chez les ailes blanches... Renier ceux qui l'avaient accueilli serait un problème bien plus épineux. En réalité il ne supportait pas l'idée de la voir hors de sa portée. Cela faisait parti des possibilités qui épuiseraient sa patience et avec elle, sa clémence. Il se verrait obligé de se débarrasser de sa mémoire, peu importe si cela ferait du mal aux jumeaux. Lui aussi pensait aux enfants, d'une façon bien différente. Edel les avait placés ici, il y croyait et avec lui des millions de personnes. Ils devaient donc rester ici, devenir de grands prêtres. Devaraj pensait que Nīḍalu était favorable à Oswäld, les augures avaient tous été en sa faveur. Bien sûr il se gardait bien de partager ses ambitions avec leur mère. Elle n'avait pas tord, comme toujours. Il appréciait de les voir près de lui, il se sentait stupidement fier pour chacune de leur réussite. Leur présence avait depuis longtemps fait oublié la mauvaise blague concernant sa paternité. S'ils étaient une monnaie d'échange au début, leur nature divine les avait rendus intouchables aujourd'hui. La seule qui n'était pas protégée des humeurs du chaman, c'était Lilith.  

"Je sais que tu restes pour eux. Ma question était pourquoi as-tu choisi de te retrouver nue dans cette tente devant moi, pendant que toute ma tribu attend patiemment les cris de notre copulation ? C'est original comme moyen pour venir me parler." A vrai dire, il n'avait jamais pensé obtenir une réponse positive à sa demande, cela l'avait prit de court. Un homme et une femme ne partageant par leur couche pouvait parfaitement élever des enfants ensembles dans ce peuple. Pourquoi s'engager avec lui dans une pente aussi difficile ? Ses doigts attrapèrent le calumet posé sur le rebord du bassin. Il le ralluma habilement avant de porter l'embout à ses lèvres. "Eh bien, le rituel n'est toujours pas terminé." Le silence accompagna ce constat moqueur. Il s'absorba dans la contemplation des volutes de fumée, avant de rajouter. "Bien sûr, cela n'est pas obligé de se savoir." Le goût âpre de l'herbe descendait dans sa gorge. Effectivement, que faire, maintenant ? La réponse coulait de source, elle était toujours la même et soulevait une question plus générale : leur relation s'améliorera-t-elle avant que l'instable sablier de sa patience ne s'écoule complètement ? "Nous pouvons rompre ou bien attendre une meilleure augure. Mais tu sais comme moi que je finirais éventuellement moi-même le travail un jour, si tu ne t'es pas décidée à venir de toi-même avant." avoua-t-il, le regard brillant. Il chuchota. "Tout est une question d'équilibre. "

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Ven 19 Jan 2018, 22:49

« Je ne sais rien de toi non plus, Devaraj. » murmura-t-elle. Ô bien entendu, elle l’observait jour après jour et il lui avait raconté certaines blessures, notamment celle engendrée par cet enfant qu’il avait recueilli et qui lui avait tourné le dos. Seulement, le connaissait-elle réellement ? Elle en doutait profondément. « Et mon existence est loin d’être aussi captivante que tu sembles le croire. ».

Quand l’Ange s’aperçut de sa maladresse, elle écouta l’homme lâcher sur elle sa réprobation. « Excuse-moi, ce n’est pas ce que je voulais dire. Je me suis mal exprimée. ». Il y avait pourtant bel et bien ici un souci. Lilith était compréhensive, peut-être même un peu trop. Elle n’était pas naïve ou trop permissive mais elle essayait de faire preuve de la plus grande empathie qui soit. Le problème résidait des deux côtés. Les Anges toléraient de moins en moins qu’elle vive parmi les Chamans et la voulaient près d’eux pour gérer la crise. C’était plutôt ironique puisque depuis sa réincarnation, elle avait plutôt cherché à rester loin des préceptes angéliques. Pourtant, les choses avaient changé avec le génocide perpétré par les Démons. Elle n’avait pu rester sans rien faire. Elle s’était néanmoins refusée à quitter ses enfants et le peuple qui l’avait accepté en son sein. Et, à présent, Devaraj exigeait presque un choix. « Tu sais très bien que je n’ai ni demandé à porter les enfants d’Edel, ni à devenir sacrée pour ton peuple. Cela m’honore, bien sûr, et tu sais plus que quiconque à quel point j’aime mes enfants. Ils sont tout pour moi, peu importe qui en est le géniteur. ». Elle fixa l’eau un instant. « Je te demande simplement du temps. La situation est loin d’être facile. Je ferai un choix si tu y tiens tant mais pas tout de suite. ». Elle lui aurait bien signalé que celui qui demandait de faire ce genre de choix était souvent la partie lésée mais elle redoutait ses foudres. Et puis, en réalité, elle ne savait pas quelle position adoptée. Vivre pour toujours parmi les Chamans, entre les sacrifices et les superstitions, était une idée qui laissait un goût âpre dans sa bouche. Pourtant, quitter Devaraj, quitter ses enfants – car il lui demanderait de les laisser ici – ou les arracher à leur peuple, était une solution impossible à prendre, qu’elle n’envisagerait sérieusement que si les choses tournaient mal.

Pourquoi avait-elle accepté de se marier avec lui ? La question lui semblait aussi étrange que l’était la réponse. Y avait-il une réponse ? « Tu ne m’as pas non plus donné de raisons quant à ta demande et il m’a semblée opportun d’accepter. ». Elle ignorait un peu pourquoi. Avait-elle pensé à la potentielle stabilité des enfants ? Les coutumes angéliques allaient en ce sens. Celles qui régissaient le peuple chamanique étaient cependant différentes. Et puis, d’un point de vue plus personnel, l’offre l’avait tentée. Les sentiments qu’elle éprouvait pour lui étaient bien trop flous pour qu’elle arrive à les identifier. Elle l’admirait en un sens, au moins autant qu’elle le craignait. Et puis, plus que tout, elle était attachée à lui, à leur histoire. Elle l’avait rencontré dans un moment de déception : celle qu’avait laissé l’Orishala. Ce dernier lui avait promis un amour sincère et, contre toute attente, n’avait pas compris qu’elle ne puisse vivre au milieu de son palais, n’avait jamais cherché à la rattraper lorsqu’elle avait fui et, plus que tout, s’était mariée à une autre quelques temps après. « Je t’aime beaucoup Devaraj. Ne l’oublie pas. ». Elle se tut un instant puis rajouta : « Peut-être même trop pour mon propre bien. ».

Elle rouvrit les yeux, ayant soudain une idée un peu tordue. Elle hésita à la lui proposer parce qu’elle n’était pas certaine qu’il le prenne bien… des fois que ça heurterait les Dieux. Elle se redressa et se mit à le fixer. « Je t’aurai bien proposé de simuler pour ton peuple en réalité mais je ne suis pas certaine que l’idée soit judicieuse. À toi de me le dire. ». Elle avait bien compris le message suivant. « Finir le travail » ne pouvait avoir trois-cents significations. Seulement, elle n’était pas certaine qu’il oserait. S’il envisageait de le faire alors il ne faudrait pas qu’il se rate. Dans tous les cas, qu’il échoue ou réussisse, il ne la reverrait plus. Elle inspira calmement pour éviter de penser au pire et quitta sa position pour le rejoindre. Face à lui, elle posa sa main sur sa joue. « Je ne demande que ça, Devaraj, de venir à toi. Mais ce n’est pas en me menaçant que tu arriveras à éclaircir mes doutes sur la question de mes sentiments. Attendons de meilleurs augures. ». Bien sûr qu’elle le désirait mais là n’était pas le problème. « Ou essayons maintenant mais je ne promets rien. ». Elle ne lui avait jamais fait part de ce curieux phénomène qui se produisait lorsqu’elle était sur le point de pécher. Cocoon en avait déjà fait les frais. « Surtout avec ce que tu viens de me dire. T’entendre me menacer n’a rien d’excitant. ». Elle sourit, audacieuse. « Pourtant, je pensais que tu savais y faire en la matière, fort de ton expérience. ». Sa main remonta dans ses cheveux. Elle le taquinait en essayant de détendre un peu l’atmosphère déjà lourde de fumée et de sous-entendus douteux. « Bien, pour me faire pardonner de ce que j’ai dit tout à l’heure, je vais te donner le nom de deux amants célèbres au creux de l’oreille. Ne sois pas jaloux, le premier a disparu et le deuxième m’a éconduite. ». Elle plaisantait, là encore. Aussi, elle s’approcha un peu plus et chuchota ce qu’elle lui avait promis.
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Sam 20 Jan 2018, 22:12

Union Rouge
-Lilith


Un sourire fugace apparu sur la face du chaman. Il enfouit vaguement son menton dans la chevelure de l'Ange, respirant l'odeur huilée qui s'en échappait. "Dommage, nous ne partageons pas les mêmes goûts." Il rit. Dire qu'il ne s'excitait pas lui-même à s'imaginer lui faire du mal serait mentir. "Notre problème, c'est que tu réveilles en moi les pires envies. Et les meilleurs délivrances." A force de lui courir après, il s'était attaché à elle plus qu'il ne le voulait. Parfois, plus qu'il ne pouvait le supporter. Le cercle vicieux était bouclé. Il savoura le partage du secret, ses yeux se refermant. "Eh bien... On ne peut pas dire que tu ne sois pas attirée par les couronnes." Peut-être qu'il ne voulait pas en savoir plus, finalement. Le mystère de la Voleuse l'excitait.

"Mes raisons ? Il n'y en a pas. Je me suis levé de bonne humeur un jour, -rare, j'ai pensé en rigolant que je pourrais te demander en épouse. Bien sûr en restant sceptique sur ta réponse. Si tu voulais que je te baise, nous l'aurions déjà fait il y a longtemps. Et moi j'aurai pu te prendre sans demander, mais alors tu aurais disparue... Comme cette fumée." souffla-t-il en désignant les volutes qui les entouraient. Sa main descendit dans son cou qu'il enserra. "Et alors sans toi..." Il serra. "Je sombre." Encore. "Regarde dans mes yeux. Regarde-moi." Ils prenaient une teinte verte, malsaine. Sa voix n'était plus qu'un son grave lourd de rage. Comme pour souligner ses faits, la présence des deux esprits concernés se faisaient sentir avec une force écrasante. Il usait de sa magie pour lui faire partager ne serait ce qu'un ridicule morceau de son fardeau. "Mon monde est une balance. Si je penche du mauvais côté ne serait-ce que pour une seule minuscule seconde, je meurs. Et ils vivent. Et toi ? Toi tu es un grand poids qui peut maintenir... ou briser l'équilibre. Ils ne t'aiment pas beaucoup tu sais, pas quand tu me soulages avec tes dons." Ses doigts la relâchèrent brusquement et coururent sur son épaule, retrouvant une douceur paradoxale. Il expira un long soupir. Ce n'était pas la Mort qui l'attendait. Il n'y avait pas de Mort pour un Parasité. Seulement le néant. Et les Aetheri seuls savaient ce qu'un Parasite d'une telle puissance ferait à la couronne de Son peuple sur la tête ! Enfin... Le risque en valait la peine, se consolait-il. "Oui, je peux attendre. C'est déjà ce que je fais depuis toujours. Tant que le besoin de te posséder ne se fait pas urgent. Tant que je t'ai sous les yeux et que tu n'insinues pas des stupidités comme par exemple, partir." conclut-il d'une voix beaucoup plus posée.

Comme si la tension précédente n'avait jamais existé, Devaraj offrit un sourire franc à la blague. "Eh bien, elles se jettent toutes dans mes bras. Ce qui les fait mouiller c'est mon titre." répondit-il, amusé. Il ne savait pas si son propre désir allait supporter de la voir enfin le toucher. Une de ses mains remonta le long de sa poitrine qu'il effleura à peine, avant de se résoudre à l'empoigner fermement. "Et toi... Comment étaient les autres monarques ?" répliqua-t-il. Aussi étrange que cela puisse paraître, aucune trace de jalousie ne se trouvait dans ses paroles. Peut-être était-il trop accaparé par l'idée de pouvoir enfin poser ses lèvres sur sa peau. "Je ne simulerais point. Autant cracher sur la face d'Edel, que je sois maudis si je m'y abaisse un jour." souffla-t-il, ses lippes découvrant un plein accès à son cou et sa nuque. "Si je me rappelle bien... Je n'ai jamais terminé un certain massage il y a de cela dix ans. Nous avions été... interrompus." Optionnellement dans un bain de sang dont il faisait sa spécialité. Cela avait à l'époque, légèrement ruiné l'ambiance. "Nous pourrions continuer." susurra-t-il, laissant ses doigts la titiller, avide de connaître plus en détail les secrets ce corps tant désiré.

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Dim 21 Jan 2018, 00:24

« Ou les couronnes par moi. » lui répondit-elle en le regardant, amusée. « Quitte à voler, me suis-je dit un jour, autant voler les plus riches. ». Quant à ce qu’elle leur avait volé, elle ne précisa pas. Lilith ne voulait pas tout lui avouer. Moins il la connaissait, plus son imagination avait l’opportunité de combler les vides. Et, surtout, moins il la connaissait, moins il avait d’emprise sur elle. Il n’avait pas besoin de savoir qu’elle avait servir le Monarque Démoniaque cité en tant que Génie, ni même qu’elle avait façonné un enfant pour répondre à l’un de ses vœux. Il n’avait pas non plus besoin de savoir que l’Orishala et elle ne s’étaient jamais unis véritablement. Quant aux autres, elle ne s’en souvenait plus réellement. Elle était vieille et le temps faisait son œuvre. Ses souvenirs s’estompaient peu à peu. Son âge non plus, il n’avait guère besoin de le connaître.

Toujours proche de lui, elle l’écouta parler, employer des mots crus. Elle n’aimait pas ce langage là, pas plus que sa main autour de sa gorge. Lilith ne bougea pas. Elle obéit, le regardant. Lorsqu’elle entrevoyait sa folie, elle tremblait, pour lui, pour elle. La peur s’insinuait en son esprit, lentement mais surement, comme un serpent s’enroulant autour de son cou avec une langueur assassine. Pourtant, plus qu’un homme dangereux, elle voyait un homme en proie avec des démons plus puissants que lui. Son état semblait parfois morbide, cruellement instable et elle ressentait le besoin irrésistible de panser ses plaies intérieures. Peut-être était-ce pour cela qu’elle était encore là, en compagnie de ses enfants ? Peut-être était-ce aussi pour cette raison qu’elle avait accepté jadis de le suivre ? La vérité c’est qu’elle n’en savait rien. Peut-être était-ce les Dieux qui souhaitaient les choses ainsi ? Si la situation n’avait pas été aussi dangereuse, sans doute aurait-elle ri de ses propres pensées. Un peu plus et elle se ferait endoctriner et se mettrait, elle aussi, à essayer de prévoir le futur dans les carcasses d’animaux sacrifiés. Quand il la lâcha, elle porta sa propre main à sa gorge pour la masser, reprenant son souffle. Son départ fut de nouveau évoqué, comme une obsession qui ne cessait de le tirailler. Il n’était pas le seul ici à y songer. « Devaraj… Je ne te quitterai pas. Arrête de penser à cette possibilité. ». Elle ne mentait pas vraiment ou, du moins, elle ne disait pas cela pour le tromper, simplement pour le rassurer.

L’Ange fut heureuse de voir que l’atmosphère s’était détendue. Elle haussa un sourcil et un sourire tout aussi franc apparut sur ses lèvres, un sourire qui se transforma en un rire amusé. « Ton titre ? Curieux, moi qui pensais que c’était ta façon de serrer tes mains autour de leur cou. ». Elle le taquinait mais derrière la remarque, il y avait une vérité qu’elle lui assénait. L’humour était toujours une arme redoutable pour faire passer des messages. Elle n’aimait pas qu’il l’étrangle. En attendant, les mains de son époux se faisaient bien plus avides et elle se demandait combien de temps elle pourrait tenir ainsi. « Hum… c’est qu’ils n’avaient pas ton titre. » répondit-elle simplement pour faire échos à ce qu’il avait insinué précédemment. Voulait-il savoir comment est-ce qu'ils l'avaient prise ? S'ils l'avaient fait jouir ? Elle ne lui dévoilerait rien. Aussi, elle resta un instant silencieuse devant sa proposition. Il avait raison. Le temps passait si vite et les choses étaient si différentes à l’époque. Jadis elle ne lui avait laissé entrapercevoir qu’une parcelle de sa peau. Aujourd’hui, elle était nue avec lui dans un bain brûlant. Pourtant, la nudité n’avait rien de gênant sur l’Île Maudite. « Voyons si ta couronne t’a fait perdre la main pour les massages alors. » souffla-t-elle pour toute acceptation en se détachant de lui. Elle fit quelques pas dans l’eau avant de sortir du bassin doucement, attrapant de quoi s'essuyer. Elle attacha le tissu autour de sa taille après avoir ébouriffé ses cheveux pour qu’ils sèchent plus vite et se dirigea vers le lit. Là, elle s’y allongea sur le ventre. La dernière fois, elle était enceinte. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. « Je suppose que les épouses du Roi ne bénéficient d’aucun avantage particulier ? ». Elle demandait car elle n’en avait aucune idée. Chez certains peuples, l’époux du Souverain obtenait titre, richesse et renommé. Elle doutait que les choses soient ainsi parmi les Chamans. Le Suprême de l’Au-Delà était choisi par les Ætheri, considéré comme un Dieu vivant. Combien d'épouses et d'époux pouvait-il prendre ? Autant qu'il le souhaitait ? Les doigts de l’Ange caressèrent la fourrure avec délectation avant de s'y enfoncer. « Je ne te questionne pas pour m’octroyer quoi que ce soit. Tu m’as demandée en mariage parce que tu étais de bonne humeur et j’ai accepté sans doute pour une raison similaire. Seulement, maintenant que nous en sommes là, j’aimerais autant me comporter comme doit le faire une épouse… Si cela veut dire quelque chose. ». Elle n’en était pas certaine. Les peuples avaient tous leurs propres us et coutumes et les Chamans étaient très méconnus des autres races. Ce qu’il se passait sur l’Île Maudite sonnait particulièrement barbare aux oreilles des rares qui étaient au courant qu’il s’y passait quelque chose. « J’aurai aimé m’intégrer à une tribu, Devaraj, mais comprend bien que je ne peux pas pratiquer certaines activités… ». Elle se voyait mal sacrifier un animal ou bien participer à une orgie. Elle ne pourrait pas. « Alors guide moi… ».
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Sam 03 Fév 2018, 22:20

Union Rouge
-Lilith


"Hum." Le Chaman recula jusqu'à l'autre bout du bassin en bois, pour profiter quelques instants de plus de la chaleur bouillante sur sa peau. Il suivait d'un regard un peu trop attentif l'Ange qui se mouvait jusqu'au lit, se demandant avec curiosité jusqu'à quelle limite il pourrait supporter de lui laisser un libre arbitre, lui permettant ainsi de s'échapper dès qu'elle le souhaitait. Autant dire que sa paranoïa n'était pas soignable par de belles paroles, aussi envoûtantes soit les lippes qui les prononçaient. Sa soif de contrôle puisait sa source dans des blessures internes à son être, des mares infectes et sulfureuses qui gangrenaient sa vie et dont personne n'avait aujourd'hui conscience, à part peut-être la responsable de cette situation qui devait sans aucun doute prendre un plaisir malsain à le contempler. Mais ce n'était pas le moment de distribuer des pensées à cette Créature de malheur. Le Fumeur Macabre s'extirpa de l'eau comme pour se débarrasser de ces souvenirs. Il traversa la pièce à grands pas, attrapant au passage un linge pour se sécher, qu'il abandonna laconiquement par terre après avoir frictionné son corps. Il atteignit un coffret dans lequel il puisa plusieurs flacons d'huiles. "Si bien sûr, l'avantage de m'avoir." répliqua-t-il en se retournant, un rictus moqueur aux lèvres. "C'est très aimable de ta part, mais je dois t'avouer et te rappeler que tu as déjà raté la plus grande partie de ta tâche." continua-t-il sur le même ton risible, prenant un plaisir évidant à enfoncer le clou. Après avoir montré une fausse moue désolée -peut-être pas aussi fausse qu'il ne l'aurait voulu-, il prit place sur le lit, déposant toutes les huiles près de lui sur la fourrure. "Personnellement, je ne te demande qu'une seule chose..." Il s'installa à califourchon sur elle, non sans avoir repassé ses mains le long de la courbure de ses fesses, enivré. Contre son oreille, il chuchota. "Tu ne devrais pas me blesser, car cela reviendrait à me tuer en créant une brèche d'entrée pour mes ennemis. Cela signifie ne pas m'énerver, ni me contrarier inutilement..." Était-il fou en lui dévoilant ainsi la meilleure façon de se débarrasser de lui ? Il n'en savait trop rien, espérant simplement qu'elle comprendrait. Que sa mort permettrait l'apparition de personnalités bien moins sympathiques dont la puissance n'engendrerait rien de bon. Qu'était-il à côté d'anciens rois ayant entretenu les pires défauts pendant des millénaires ? Lui en comparaison, venait tout juste de commencer sa sinistre carrière dans le genre pestilentiel. A vrai dire, elle était sa première alliée, bien qu'il ne lui ai jamais demandé son avis. Elle n'avait pas le choix. Elle avait déclenché cette obsession en lui, alors que pouvait-il faire d'autre qu'essayer de satisfaire tous les désirs pernicieux dont l'Ange était l'origine, maintenir à flot sa folie, ne pas déborder. Hum. Parfois, ne pas déborder. Pour toutes ses raisons, Lilith était aussi une grande ennemie à sa propre survie. Autant l'avoir sous la main et l'enchaîner de toutes les façons possibles.

D'une main habile et habituée, ses doigts parcouraient la peau délicate qui s'offrait à lui. Il n'en était pas moins excité que dix ans auparavant et ne se retint pas longtemps d'apporter ses lèvres contre l'épiderme de l'Ange, collé contre son corps. Il se plaisait à laisser quelques marques avec ses dents ou à provoquer certains frissons. Surpris, le chaman s'immobilisa à la dernière allusion, comprenant d'abord la phrase sous son sens tendancieux. Il était si occupé à profiter de leur proximité qu'il n'avait pendant un instant, pas vraiment écouté ce qu'elle disait et ses mains glissaient sûrement mais lentement vers son intimité. Basculant sur le côté, il reprit vaguement ses esprits, étouffant un râle. "Hum. Nous n'adorons pas tous les Divins de la même façon. Certains ont des mœurs plus... douces. " Il aurait dit fragile avec une pointe de dédain, mais ce n'était pas objectif. "Et si rien ne convient, libre à toi de gagner en puissance, trouver ta propre façon d’honorer un Aetheri et rassembler d'autres chamans autour de toi." souffla-t-il, tenant difficilement en place. Il se fichait bien d'une discussion concernant un futur choix de tribu car il était plutôt intoxiqué par l'idée de goûter à ses lèvres, ce qu'il fit d'ailleurs en espérant au passage faire mourir la conversation, l'incitant à se remettre sur le dos pour s'installer entre ses jambes.

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Sam 03 Fév 2018, 23:48

Lilith déglutit. Elle n’aimait pas la tournure que prenait la situation. Il ne jouait pas, il était simplement méchant. Elle aimait le taquiner, sans intention de le blesser. Lui s’amusait à un tout autre niveau. Il n’y avait rien de sain là dedans. Pour autant, il le savait depuis le début. Il le savait en la demandant en mariage, il le savait actuellement. Elle était Ange. Elle ne pouvait pas s’adonner à toutes les excentricités des Chamans, ni répondre à la moindre de ses envies. L’idée n’était pas de perdre ses ailes immaculées et, quoi qu’il en dise, les siens avaient besoin d’elle. Quant à la terminologie exacte, elle devait avouer qu’elle se sentait chez elle nulle part véritablement. Les coutumes qui l’entouraient, que cela soit celles des Ailés ou celles des Chamans, lui paraissaient non adaptées à son propre mode de vie. Elle aimait sa liberté, faire le bien, certes, mais selon ses propres règles. Cela étant, si lui savait ce qu’elle était, l’inverse était tout aussi vrai. Elle l’avait suivi ici, elle avait accepté qu’il élève ses enfants avec elle. Ils étaient donc tous les deux parfaitement au courant des implications de leurs engagements. Ce qu’elle n’arrivait pas à comprendre, malgré tout, était la raison pour laquelle ils continuaient leur valse morbide. Les choses finiraient mal, même si elle ne le souhaitait pas. Devaraj sombrait bien trop vite et elle n’avait pas la force nécessaire pour faire face à la tâche qui l’attendait. Elle devait changer les choses, se perfectionner pour pouvoir le soutenir au mieux et lui éviter de se noyer dans les méandres de rouages qu’elle méconnaissait que trop peu. Aussi, quand elle sentit son corps nu contre le sien, la peur du lendemain se mêla à l’excitation du moment. En devenant Roi, il était devenu bien plus impressionnant qu’il ne l’était par le passé. Sans doute avait-elle alors l’avantage. Ce n’était plus le cas. « J’essaierai » répondit-elle. Le problème c’est qu’un rien pouvait l’irriter. Elle était certaine que si elle s’habillait de la mauvaise couleur, il pourrait entrer dans une rage folle et lui arracher ses vêtements sans la moindre douceur. Elle devait absolument se renseigner sur le moindre détail, la moindre tradition et toutes les symboliques qui y étaient attachées, pour éviter les impairs.

D’abord tendue au possible, elle finit par se laisser convaincre de relâcher un peu sa garde. Elle le craignait, lui et ses paroles acerbes, lui et ses gestes parfois déplacés. Pourtant, elle était attachée à sa personne. C’était confus. Il y avait ce côté malsain, parfois brutal, qui s’emparait de lui et, ensuite, il lui faisait éprouver des choses particulièrement plaisantes qui lui faisaient envisager qu’elle puisse lui apporter le soutien nécessaire pour qu’il ne replonge plus. Lilith ferma les yeux, essayant de ne plus penser à rien d’autre que ses mains sur sa peau. Quand il y joignit ses lèvres, sa respiration se fit plus profonde. Aimait-elle cet homme ? La question ne l’aurait pas hantée si elle avait eu une autre essence. La couronne des Génies aurait pu sauver la situation mais elle ne la contrôlait pas et ce statut n’était pas le meilleur qui soit pour ce genre de choses. Était-elle folle de vouloir contourner les règles imposées par sa propre essence ? Le fait est que si elle aimait Devaraj alors jouir entre ses bras ne lui serait pas interdit. C’était pour cette raison que clarifier ses propres sentiments lui paraissait vital. Pourtant, elle avait été Djinn trop longtemps pour pouvoir les toucher du doigt facilement. La frontière entre l’attachement et l’amour était fine. La frontière entre le désir et l’amour l’était tout autant. Elle perdit ses lèvres dans la fourrure, étouffant un soupire de plaisir en son sein. « Ah. » fit-elle quand il lui répondit sur les Chamans. À vrai dire, elle s’en fichait assez, là, tout de suite. Elle le laissa approcher et suivit son mouvement docilement. Elle n’était pas sûre d’elle sur ce coup-là mais elle ne pouvait plus décemment reculer. Elle n’en avait pas envie. L’aimait-elle ? Elle n’en savait rien mais elle aimait ses lèvres en tout cas, ainsi que son bassin contre le sien. L’Ange passa l’une de ses mains dans les cheveux du Suprême de l’Au-Delà, initiant un mouvement beaucoup moins sage qu’elle ne l’aurait souhaité avec ses hanches. Elle frissonna, se laissant peu à peu enivrée. Petit à petit elle se sentit partir vers des contrées lointaines, celles d’un sommeil qui venait lui rappeler que non seulement elle n’était pas amoureuse de son mari mais que, en plus, elle était en train de marcher en équilibre sur la corde qui surplombait le Royaume des Péchés et qu’elle y vacillait de plus en plus. Son corps se relâcha totalement, sa main perdant son emprise sur la chevelure de l’homme pour se retrouver à côté d’elle. Elle dormait.

Et je te laisse la liberté totale de faire ce que tu veux o/ Amuse-toi bien xD
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Dim 04 Fév 2018, 15:05

Union Rouge
-Lilith


Voilà une blague qu'on ne lui avait jamais faîte encore.
Prostré, Devaraj contempla longuement son épouse endormie dans un sommeil qui n'avait rien de naturel, ça il en était bien certain. Qui s'endormirait dans une humeur aussi fébrile et échauffée ? Il avait bien essayé de la réveiller par des caresses plus profondes, mais le manque de réaction l'avait refroidi. Jusqu'où allait le ridicule des Ailes Blanches si frôler le plaisir de la chair les transformait en véritables loirs, se disait-il tout en essuyant ses doigts. Plutôt blessé dans son orgueil et agacé d'avoir échoué si proche de la réussite, il pensa directement à se servir de ce corps inconscient pour se soulager. Mais ne pas voir le plaisir et l'envie déformer le visage de sa compagne enlevait tout intérêt à l'acte.... Pendant un court moment, il n'eut plus envie de rien. Tel un fantôme, il fit trois fois le tour de ses appartements privés, avant de revenir tout sourire, un couteau brillant à la main. Il coupa une belle mèche de cheveux à l'endormie, qu'il déposa avec délicatesse dans un flacon, très curieux d'expérimenter certaines magies où posséder un cheveu ou un ongle de la victime était nécessaire.  Ensuite, il s'appliqua à recouvrir le corps de Lilith de peinture solide, s'amusant à transformer en réalité le corps de chamane qu'il fantasmait. Enfin satisfait de sa petite vengeance, il recouvrit son corps d'une fourrure et la laissa seule. Il ne dormait que quelques heures par nuit, préférant utiliser son temps à meilleur escient.

Le Suprême de l'Au-Delà quitta ses appartements avant l'aube, après s'être enroulé dans une large couverture pourpre nécessaire à affronter le froid humide de la Grande Baie. Il traversa les allées de tentes, saluant au passage les quelques personnes qui s'afféraient déjà à rallumer les feux et nettoyer une longue nuit d'orgie alcoolisée ponctuée de duels sanglants comme le laisser deviner les corps sans vie baignant dans des mares rougeâtres. Trois tambours berçait le réveil des chamans, d'un son grave et langoureux. Devaraj atteignit le bâtiment où se réunissaient les Médiateur des Morts ainsi que sa propre personne pour discuter des plus importantes problématiques. La grande pièce en forme de cercle entièrement tapissée de fourrures, le plafond noirci par la fumée qui provenait de plusieurs foyers disséminés un peu partout. A cette heure-ci, il était certain de trouver la salle entièrement vide. Seuls restaient les esprit, ses propres démons et la présence sacrée dont rayonnait la relique qui surplombait son trône. Une main moulée dans le haut du fauteuil, sur laquelle était posée un immense corbeau colossal sculpté en os peint en rouge sang et repassé à la feuille d'or. Derrière pendait un lourd rideau noir étouffant toute lumière et rendait l'étendard de la Dynastie Taiji on ne peut plus sinistre. La légende racontait que c'était les os de Jun Taiji, premier souverain de la race et mystérieusement disparu, qui se trouvaient dans la moulure. Ainsi l'objet était depuis des ères vénéré avec respect. Devaraj, qui n'avait aucunement conscience d'être le descendant direct de son idole, se prosternait amoureusement devant tous les matins, se rappelant avec précisions les bases construites par le Prince des Cauchemars, des fondations précieuses qu'il se devait d'améliorer avec force. A vrai dire, sa vénération pour le premier Maître des Esprits virait légèrement à obsessionnel et sa collection de nus peints représentant Jun était source de nombreuses rumeurs graveleuses parmi le peuple.

Lorsqu'il avait fini cette première prière, il appuyait sur l'index de la main et déclenchait l'ouverture de la porte menant aux labyrinthes. Depuis sa prise de fonctions, il avait moins de fierté à déambuler dans le campement exposant aux regards curieux ses scalps de guerre et ses peintures. Zawa'Kar se devait de vivre avec ses guerriers. Maintenant Élu des Dieux, il n'aspirait plus qu'à trouver quelques moments de solitude loin de tous pour tendre l'oreille vers les murmures des Aetheri.  Le Temple d'Ezechyel était un trésor spirituel dont il ne se lassait jamais pour ses méditations journalières. Plongé dans le silence sépulcral, entouré d'une mer d'ossements desquels se dégageaient des funestes brumes cauchemardesques, baigné dans la lumière grise qui provenait de la surface, le Fumeur Macabre adorait cette Mort si chère à ses yeux.

Alors que le soleil se levait, il ressortit de la salle du Conseil et convoqua Nyam. Zeli'Wagua'Yl, dîtes Nyam était une femme dans la force de l'âge, dont les formes dévoilées par la Binda faisaient tourner plus d'une tête. Sa beauté n'était plus à prouver, mais au grand dam de certains, les chamans vénérant Raanu étaient pour la plupart insensibles au coït et Wagua bien connue pour sa frigidité et la sévérité de son ascétisme méditatif. Devaraj souriait, empli d'une étrange bonne humeur, aussi frivole qu'insignifiante. Il entra dans sa tente, retrouvant Lilith aux petits soins entre les mains de ses concubines. "Bonjour." lança-t-il, théâtral. Vraiment, il ne regrettait pas de s'être amusé avec son pinceau la nuit dernière, cela lui allait parfaitement bien. L'occasion était parfaite pour voler un long baiser en public, prouvant ainsi faussement leur soi-disant nuit folle. Les gens avait décidément beaucoup d'imagination. Risible. "Voici Zeli'Wagua'Yl Nyam, Médiatrice des Morts. Je l'ai fais venir afin que tu puisses... hum, discuter entre femmes, que sais-je encore. Hum !" Et sur cette annonce incongrue, il disparut sans un mot de plus, ayant au préalable ordonné à la Draugr de bien vouloir expliciter à son épouse leurs us et coutumes, connues pour être les plus douces et les moins choquantes aux yeux des étrangers. Des hérétiques et des idiots, plutôt.


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