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 Mords moi si tu peux [Callidora]

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Kaahl Paiberym
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◈ Parchemins usagés : 4031
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Jeu 19 Avr 2018, 10:59

Sceptelinôst était une ville particulièrement affligeante. L’on disait qu’elle pouvait faire le bonheur de n’importe quel Homme mais la rumeur me semblait infondée. Je n’aimais pas la crasse, ni le désordre. Mes doigts se portèrent sur mon avant-bras. L’ambiance me démangeait. Elle était intolérable. La cité était telle une fourmilière grouillante, gênante, exaspérante. Un homme se pencha au beau milieu de la rue pour vomir le trop plein d’alcool qu’il avait ingurgité. Faiblesse. J’avais beau être de la pire espèce, je faisais absolument tout ce qui était en mon pouvoir pour avoir un mode de vie sain. Je me couchais tôt, je me lavais tous les jours, mangeais équilibré, faisais du sport. En réalité, en vieillissant, j’avais pris plusieurs manies, dont celle de me constituer un emploi du temps que je voulais précis. Aussi, si je foulais le sol de la ville des Réprouvés, ce n’était pas par gaieté de cœur mais bien en tant qu’entrepreneur. J’y vendais du vin et de la lingerie. L’avantage du lieu résidait surtout dans le fait qu’il s’agissait d’une ville portuaire. Les navires marchands allaient et venaient, ce qui rendait n’importe quel commerce favorable. Proche de l’eau, l’odeur de poisson pourri s’infiltrait dans mon corps d’une façon dérangeante. J’avais cette ultime impression que l’on violait mes entrailles et j’avais du mal à paraître aimable. Je ressemblais bien plus à un type très mal luné. J’étais exercé, pourtant, dans l’art de sembler gentil mais l’endroit portait ma mauvaise humeur à son paroxysme. Je doutais que beaucoup de Magiciens traînent dans les environs de toute façon. Cependant, vu l’étendu de mon plan, les objectifs que je devais atteindre, je ne pouvais me permettre d’être peu scrupuleux.

Comme il était tard et que mes affaires me prendraient plusieurs jours, le temps de rencontrer tous les marchands, c’est avec une certaine appréhension que je me dirigeai vers l’auberge la plus proche. Une fois dans la chambre, j’inspectai méticuleusement tous les éléments de celle-ci, vérifiant les draps tout particulièrement. Je redoutais de dormir là où des activités douteuses s’étaient déroulées. Heureusement pour le gérant, le tout était propre et bien disposé. Quant au couple de la chambre d’à côté, s’il ne se taisait pas rapidement, il crierait bientôt pour d’autres raisons. Je finis par ôter ma chemise, la disposant avec soin sur le dossier d’une chaise après l’avoir pliée. Torse nu, je m’installai sur le lit, croisant mes bras derrière ma tête. Je me mis à fixer le plafond. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ma fille, Délilah. Je ne doutais pas un seul instant que Viviane lui donnait l’éducation qu’il convenait mais, pour être franc, elle me manquait. Être moi-même aussi. Les faux-semblants qui devaient m’étreindre quotidiennement étaient épuisants. Jouer les bons samaritains était agaçant et, dans l’ensemble, je ne pouvais nier avoir peur de finir par devenir bon. Parfois, il m’arrivait de réellement rire au milieu des Magiciens, d’éprouver un certain plaisir. À mes yeux, il s’agissait d’une faille, minuscule certes, mais qu’il fallait que je surveille. L’attente des grâces de la reine me déplaisait. Je voulais la revoir mais elle ne semblait pas disposée. Pas plus que l’Eorane qui ne m’avait plus rendu visite depuis ce fameux soir où j’avais perdu le contrôle. Je me demandais si je devais m’en inquiéter. Elle aurait très bien pu me tendre un piège. Seulement, en l’absence de certitudes, je ne pouvais que répondre chaque jour à mes obligations dans l’espoir que la situation change rapidement. D’un geste las, je fis apparaître le miroir, regardant la scène qui se déroulait à l’intérieur quelques minutes avant de le lâcher. Je perdais encore le contrôle. Mes doigts suivirent mes sourcils pour arriver à leurs extrémités. J’étais faible et ça me rendait malade. Je fermai les yeux et arrivai au constat que je n’arriverais plus à dormir maintenant. Que faire ? Je réfléchis un instant et une idée germa en mon esprit. Et si j’essayais cet artefact ? La couronne de sang ?

D’un geste ample de la main je la fis apparaître et, prudemment, la posai sur ma tête. L’évanouissement fut instantané. Je ne sus combien de temps, ni pourquoi au juste mais la seule chose certaine c’est que, lorsque je me réveillai quelques minutes plus tard, ma seule obsession, celle à laquelle je pensai vigoureusement n'était autre que le sang. Je voulais qu’il coule dans ma gorge et la pulsion était si puissante que l’aspect raisonnable de ma personnalité, qui me tenait tant à cœur, avait totalement disparu. Je sortis de l’auberge comme un dément et, une fois dans la rue, tout devint encore plus puissant. Les odeurs semblaient plus fortes, ma vision semblait plus aiguisée et en même temps particulièrement fixée sur les points essentiels. Je marchai vite, prêt à sauter sur n’importe quel individu, canines dehors. Vu de l’extérieur, sans doute paraissais-je avoir la rage.  
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Mar 24 Avr 2018, 19:22




À l’aube, une silhouette filiforme était apparue sur le seuil de la porte. Silencieuse, elle s’était glissée sous les draps de son protégé pour lui octroyer une étreinte réconfortante. Avec une tendresse toute maternelle, elle avait longuement caressé ses cheveux, observant le jour se lever à travers la pâleur des rideaux. La véritable apparence du brun accentuait la profondeur de sa déception. Il n’était pas à la hauteur. Pouvait-elle vraiment lui en vouloir ? Ce qu’elle exigeait de lui dépassait de loin les attentes qui pesaient sur les épaules des autres. Ce n’était pas pour sa force grandissante ou sa vivacité d’esprit qu’elle l’avait choisi. Sa maîtrise de la magie représentait certes un atout ; elle ne se mentait pas pour autant sur ses motivations et sur la raison qui la poussait à lui ordonner de changer d’apparence dès lors qu’il se montrait à un autre qu’elle. Il lui ressemblait. Lorsqu’elle sentit que le sommeil le quittait, elle s’éclipsa. Quelques heures plus tard, dans la salle de l’auberge, la jeune femme écoutait patiemment les explications hasardeuses de son descendant. Ses doigts se pressaient autour de la flamme de la bougie en gestes saccadés. La chaleur effaçait sa colère, et l’ennui adoucissait le ton de sa voix. « Il n’y a pas d’excuse à fournir, ni de regrets à exprimer. Lors de cette soirée, tu as montré que ta fragilité était la même que le premier jour. Veille à y remédier, Louis. Je ne veux pas de faible parmi les miens. » Ressasser sans cesse le passé ne servait qu’à temporiser. Qu'il ait encore besoin d'elle lui plaisait, cependant. La brune se releva, pas le moins du monde attendrie par le regard abattu du Vampire. La discussion était close.

Munie d’une ombrelle qui la dérobait aux rayons de l’astre du jour, la jeune femme déambulait à travers les rues à la recherche d’une distraction susceptible de lui faire oublier sa mauvaise humeur. Légèrement altérée par la luminosité ambiante, sa vision se troublait quelquefois. Le remède à ce désagrément ne pouvait la suivre lors de ses voyages ; la prudence le laissait prisonnier au sein d’un manoir qui lui appartenait presque. Un sourire inquiétant se dessina sur les lèvres de la Vampire. Mieux valait que sa victime reprenne des forces avant son retour. Par chance, le crépuscule ne tarderait pas à s’abattre sur la ville, et son vagabondage prendrait alors une tournure sensiblement plus plaisante. Le rendez-vous de Sayanel avait prévenu de son retard par un malheureux messager. La dépravation qui étreignait la cité ne la dérangeait pas outre mesure. Bien entendu, à l’instar des siens, elle y préférait l’élégance et le silence. Néanmoins, la spontanéité tapageuse des habitants révélait une vigueur contagieuse. De nouvelles idées s’éprenaient d’elle, et si certains de ses projets ne resteraient que des illusions nourries par l’imagination, d’autres méritaient qu’elle s’y attarde davantage. Tandis que son regard dérivait sur les étals des marchands et le chahut des passants, des possibilités oubliées se dressaient à l’horizon. Observer la vivacité tumultueuse qui débordait des ruelles lui rappelait que la valse des sentiments ne désertait pas tous les coeurs.

Quelques instants plus tard, le Soleil s’effaça définitivement, laissant la place à des astres dont la splendeur lui offrait une tristesse insondable lorsqu’elle se surprenait à les contempler. Perdue dans ses pensées, l’attention de la jeune femme fut néanmoins attirée par un homme à l’attitude singulière. D’un pas vif, il dévalait les pavés, les traits de son visage manifestement crispés. D’une certaine manière, on aurait pu le confondre avec une bête prise au piège, tentant maladroitement de semer un prédateur plus dangereux qu’elle. Intriguée, elle pencha la tête sur le côté. Personne n’avait l’air de le poursuivre. Que cherchait-il, à errer ainsi ? Sa curiosité piquée à vif, la Vampire décida de le suivre quelques instants, se demandant ce qui pouvait provoquer en lui un tel trouble. Pas le moindre effluve d’alcool ne venait chatouiller ses narines, et pour en connaître les effets, elle doutait qu’une substance illicite soit à l’origine de ce comportement. La réponse tardait cependant à venir, et l’impatience pointa prématurément le bout de son nez. Avait-il simplement perdu la raison ? À bonne distance, sans doute des détails essentiels échappaient-ils à sa vigilance. Les fous avaient cependant le don de l’amuser bien plus que les gens raisonnables. Décidée à en découvrir davantage, elle s’approcha sans un bruit. Sa main se posa sur l’avant-bras de l’homme. « Vous allez bien ? » Une inquiétude feinte étreignant son visage, elle ne remarqua que trop tard la cause de ce tumulte.

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Kaahl Paiberym
Lun 02 Juil 2018, 12:57

La transpiration de ces silhouettes grouillantes s’imposait à mon nez comme une violente claque qu’un lutteur professionnel m’aurait asséné sans le moindre ménagement. Je me sentais partir en vrille, à la recherche de quelque chose. Mais quoi ? La réponse me paraissait si instinctive. Sa simple pensée me faisait retrousser les babines comme un animal qui sent sa proie proche. Elles étaient trop nombreuses, trop imprécises et trop floues. Je ne savais pas laquelle choisir, laquelle prendre, laquelle pénétrer avec fureur. Je n’arrivais pas à me calmer. Il y avait quelque chose de plus puissant que ma volonté, qui la transcendait. Je devenais fou. Les marchands ambulants semblaient me crier des phrases dont je ne comprenais pas le sens. Ils m’encourageaient dans ma quête, j’en étais sûr. La couronne retournait mes sens et la nuit m’avait cueilli sans que je ne puisse lui résister. Les changements qui s’opéraient dans mon corps étaient intervenus trop vite. Mon cerveau était incapable de gérer ma transformation. Sceptelinôst me semblait avoir rapetissée et ma vision périphérique disparu. Tout était mouvant mais flou. Les visages s’étaient transformés en formes imprécises et je ressentais plus que je ne voyais. Il n’était plus question de s’occuper de la saleté, d’éviter les ivrognes et les clochards aux maladies incertaines. Il n’était plus question de maîtrise mais bien de sauvagerie. Je me sentais acculé, pris au piège et, en même temps, redoutable. Mon mal être était immense tant je ne comprenais pas la situation et n’arrivais pas à l’analyser. Tout se mélangeait et rien n’était plus certain que le cri de mon instinct. Je devais me nourrir du sang de ces êtres, coller mes lèvres dans leur cou et mordre leur jugulaire sans retenue.

Alors que je m’apprêtais à bondir tel un enragé sur n’importe laquelle de ces formes qui me rappelaient vaguement des êtres humains, je sentis une pression sur mon bras qui fit remonter un long frisson jusqu’à mon échine. Je me retournai, ne prêtant pas attention aux paroles prononcées. Mes yeux se fichèrent dans les siens comme attirés inéluctablement. Elle me sembla devenir mon monde, le reste dévoré par la rue qui ne m’avait jamais paru aussi terne qu’à cet instant. Mon regard descendit sur ses lèvres puis longea sa mâchoire jusqu’à son oreille, prélude de sa chevelure corbeau. Je continuai mon chemin le long des courbes de son cou. Sa gorge m’attirait comme un lapin aurait attiré le renard. Je la voulais, pas comme un homme veut une femme, autrement, sans que je ne puisse dire comment. La sensation était à la fois si différente et si semblable. J’aurai donné mon âme pour la faire mienne et, à cet instant, je ne réfléchissais pas à un éventuel piège. La beauté des femmes me frustrait en temps normal. Je m’en méfiais telle la peste et essayais de m’en préserver au mieux. La beauté était une faiblesse, une tentation à éliminer, un mal qui me rendait fou. La peau diaphane de sa gorge se mit à m’obséder. J’avais l’impression que ma contemplation et mes réflexions duraient une éternité. Ce n’était pas le cas.

En quelques fractions de seconde, le désir naquit et ma décision, tenant plus d’une impulsion que d’une quelconque raison, fut prise. Ma main se referma sur son avant-bras avec fermeté et je la tirai vers moi, les yeux ombragés d’une appétence certaine. Je la collai à moi et mes lèvres finirent par atteindre l’endroit tant convoité. Son parfum m’envahissait tellement que je ne sentis pas tout de suite que mes jambes tremblaient et que ma conscience commençait doucement mais surement à se volatiliser. La couronne ne me laissait aucun répit, comme pour se moquer de moi. Je voyais la lâcheté de mon corps comme une véritable trahison de ce dernier. Mes doigts qui étaient enserrés autour de la peau de la brune devinrent mous et moites. Je n’avais plus de force et finalement, dans un râle lugubre je finis par tomber à genoux, aux pieds de la reine de ma nuit, perdu entre l’envie de lutter pour la déguster et celle de me laisser aller à l’évanouissement le plus complet. Je ne voyais plus rien, si ce n’était des points noirs qui venaient souiller le sol déjà sale de la ville réprouvée. Je n’entendais plus rien, si ce n’était un bourdonnement sourd et désagréable. Je poussai un nouveau grognement d’impuissance.

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Mar 07 Aoû 2018, 01:07




Il y a de ces instants étranges où le temps semble ralentir, retardé dans sa course par une main joueuse qui en retient les grains sans jamais se montrer. Le regard insensé que l’inconnu porta sur elle acheva le rythme de sa respiration. Des lueurs indécentes enlaçaient ses yeux d’or à mesure qu’il la découvrait. Le sang afflua sous les pommettes de la jeune femme avant que la vérité ne la frappe. Interrompre le chasseur dans sa traque ressemblait à s’y méprendre à la définition d’une erreur. Les plis soucieux de son front n’eurent jamais l’occasion de se muer en sillons apeurés. D’un geste animal, il l’attira à lui. Surprise de ce rapprochement soudain, elle ne songea même pas à se débattre et se laissa aller entre ses bras. Un, deux, trois. La proximité de leurs corps les isolait du reste de la rue ; les battements de son coeur s’égrenaient en une mélodie sauvage. Des lèvres s’emparèrent de sa gorge. Ce n’était pas la première fois. Incapable de se dégager de cette étreinte instinctive, elle attendit. Quelques secondes s’écoulèrent sans qu’elle ne réagisse : il s’éloigna le premier. Libérée de l’emprise de l’inconnu, un frisson chaleureux secoua son corps tout entier, comme si, animé d’une volonté propre, il avait attendu qu’elle reprenne son souffle pour s’étendre. Intriguée, son commentaire ne fut qu’un murmure. « Quelle curieuse situation. » Était-ce l’appel auquel elle faisait céder ses victimes, l’ivresse qui les perdait ? Jamais les assauts de Sayanel ne l'avaient ainsi surprise.

La raison ne tarda pas à sonner le glas de ses égarements. Ses cils vacillèrent un instant avant qu’elle ne baisse les yeux vers le jeune homme. À genoux, il possédait une élégance certaine, et si le désordre aggravait les traits de son visage, elle le trouva admirable. Elle-même n’aurait pas refusé d’en faire sa propriété. Néanmoins, la tâche avait vraisemblablement été confiée à un imbécile. Le désir animal qu’il venait de manifester ne laissait aucun doute sur ses intentions. Bien entendu, des hommes avaient quelquefois tenté une approche d’une telle brutalité ; désormais, ils n’avaient plus l’occasion d’approcher qui que ce soit. Cependant, elle pardonnait aisément leurs frasques aux nouveaux-nés. Les inflexions de sa voix se firent tendres alors qu’elle offrait sa main au brun pour qu’il se relève. « Vous n’êtes plus maître de vous-même. Laissez-moi vous guider quelques instants. » Sans attendre son consentement, elle le saisit par le bras pour le guider à travers les ruelles. Il fallait l’amener jusqu’à sa chambre avant qu’il ne commette un incident regrettable. Face à sa fragilité, une fureur sincère enflamma ses veines. Qui donc avait osé l’abandonner ainsi ? « Concentrez-vous sur les battements de votre coeur, pas sur les leurs. Cela vous aidera. » Prodiguer ses conseils à un être qui ne lui appartenait pas lui laissait un goût étrange en bouche. En chemin, elle fut attentive au moindre de ses mouvements. Qu'il provoque un massacre aurait été regrettable. Lorsqu’elle vit enfin la porte de l’auberge où elle logeait, elle soupira, soulagée.

Sans même accorder un regard aux rares clients de l’établissement, ils montèrent à l’étage. En les voyant passer, le propriétaire des lieux grimaça. La jeune femme déverrouilla la porte de sa chambre et entraîna l’inconnu à l’intérieur. D’un geste autoritaire, elle le poussa sur le lit et fouilla l’armoire de fortune. Avec précaution, elle sortit une carafe translucide et remplit un verre d’un liquide sombre. « Tenez, c’est pour vous. Vous avez de la chance ; tout le monde n’a pas droit à une telle qualité. » Sa réserve personnelle ne servait qu’en de rares occasions, et l’offrir ainsi à un être dont elle ignorait tout lui plaisait. Avant qu’il se jette sur elle pour obtenir l’objet de ses désirs, elle lui tendit un verre afin qu’il puisse se sustenter. « Peut-être pourrez-vous déguster le mien, un de ces jours. » Jusque-là, à l’exception de son Créateur, personne n’en avait eu le droit ; elle ne doutait pas que Sayanel mettrait un point d’honneur à éliminer quiconque s’y risquerait. L’agacer l’avait toujours beaucoup amusée, et si prendre en charge un descendant délaissé ne faisait pas partie de ses habitudes, elle pouvait parfaitement décaler à son tour le rendez-vous. Il serait furieux. Soudain pleinement attentive, elle se pencha vers l’inconnu et chercha son regard. Son trouble était aisément perceptible. « Tout va bien. Remettez-vous de vos émotions. Nous avons tout le temps nécessaire, la nuit est à peine tombée. De quoi vous souvenez-vous ? » Retrouver son géniteur et lui infliger la punition qu’il méritait se révélerait complexe si elle ne disposait pas d’un minimum d’informations. Pour l’heure, il fallait cependant lui apprendre quelques fondamentaux. Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres. « Si vous en avez envie, nous irons chasser. » En vérité, elle ne comptait pas lui demander son avis, quitte à user de sa magie ; elle était impatiente de le voir à l’oeuvre.

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