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AuteurMessage
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 03 Déc 2017, 11:52



Concours de nouvelles de Nowel !


ReBonjour <3

Que serait un petit concours de kits sans un concours d'écriture, hein ? BEN RIEN ! RIIIIIIIIEEEEEEEEEEEN ! OKAYYYY * Reprend son souffle *.

Bon, du coup, voici les consignes :

Votre personnage est en train de penser. Il peut faire l'activité que vous voulez : ne pas arriver à se concentrer sur un livre, prendre son bain, être dans son lit à chercher le sommeil. Bref, il pense et cette pensée a l'air vraiment réaliste. Il va penser à un autre personnage ou d'autres personnages, avec lui, dans une situation particulière. Il y aura de la neige et plein de petits objets dans le décor qui feront penser à Noël. L'ambiance sera plus ou moins magiques et rien, ni le mal, ni le bien, ne semble venir troubler ce décor merveilleux. Bref, votre personnage est bien et pense à des choses plutôt agréables voire improbables.

Vous devrez donc écrire une histoire de Noël (sans évoquer bien entendu, directement Noël | Pour les Réprouvés, je rappelle que vous avez une fête similaire à votre disposition dans le sous-forum ^^) à laquelle votre personnage pense. Il faut que ça colle quand même à l'univers du forum car, ce rp pourrait très bien entrer dans la catégorie "RP" [et l'objectif c'est que je puisse limite replacer vos posts là bas ensuite ^^ Et pour les Ombres niveau I, vous pouvez, exceptionnellement, ne pas être dans la déprime. On dira que c'est magique okay ? =D]. C'est vraiment votre personnage qui songe à ça, sur YY.

Pour les règles, vos posts doivent faire minimum 720 mots et le maximum c'est 3000 mots [ouais je suis généreuse en nombre de mots cette fois, voyez xD].

Vous avez jusqu'au 20 décembre  | Nouvelles de Nowel | 46

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Invité
Invité

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Dim 03 Déc 2017, 18:06


Il faisait froid dans cette grotte. Du moins, ce n'était pas le froid qui vous glaçait le sang, ni celui qui vous faisait dresser les poils dans une vaine tentative de s'en protéger. Ce n'était pas celui du frimas qui s'y engouffrait, déposant sur les parois humides une touche d'argent, gel d'un autre temps. Et si les quelques flocons qui réussissaient à pénétrer jusque-là s'effaçaient au contact du sol, ils n'en étaient pas non plus l'origine.
Peut-être avez-vous déjà ressenti votre esprit s'engourdir, de fatigue ou d'anxiété. Ce petit frisson qui remonte le long de votre échine lorsque la peur ou le dégout vous étreint, ou celui émanant d'une caresse imperceptible à fleur de peau. Voilà l'état dans lequel je me trouvais, passant le temps à réfléchir, à me remémorer, pour qu'aucune parcelle de mon âme ne s'évanouisse. Pour que mon essence perdure par cet infime reliquat d'une autre vie... que l'on nomme Espoir.


Tout son corps tremblait malgré les couches de vêtements qu'il avait jetées sur ses épaules et autour de ses jambes, si bien qu'en devenait difficile sa marche saccadée. Ses pieds s'enfonçaient dans la neige jusqu'aux genoux et les remonter dans le blizzard glacial à chaque nouveau pas était une torture qu'il savait se répéter encore et encore. Mais Samaël savait qu'il ne pourrait faire demi-tour avant de les avoir trouvés. Alors il s'accrochait à la vision des flambeaux qui ornaient une certaine grotte, berceau des vices, de la luxure et des contrats démoniaques. Il était le garant d'un Pacte et par extension, de la vie d'un des siens...

Une lueur se détacha dans la tempête. Était-ce un voyageur, perdu ? Il cria, tenta d'attirer son attention. Comme une luciole attirée par une braise incandescente, il se dirigea vers ce qui paraissait davantage du mirage, sans même réfléchir. Sa vue se brouilla, sa main cogna quelque chose mais le froid l'empêcha de ressentir une douleur. Au contraire, elle se remplissait d'un fluide chaud et réconfortant. Il ne s'aperçut que trop tard qu'il était au sol, la neige recouvrant déjà une partie de son visage. Il ferma les yeux et s'abandonna au Temps, l'architecte de sa vie.

***

Sa peau était parcourue par d'innombrables fourmis. Peut-être des insectes qui glissaient sous sa chair, piquant parfois de leur dard émoussé, mordant sinon. Son souffle devenait sifflant, sa gorge sèche tentait de laper la neige qui bordait son visage... mais n'en trouva pas. Quelque chose était différent. Refusant d'abord d'ouvrir les yeux pour ne pas se confronter une fois encore face à la réalité et aux ténèbres de la nuit qui arrivait, il rassembla son courage et ses paupières vibrèrent. Quelque part, des chiens aboyaient.

Samaël recula vivement, les mains en avant pour ne pas se faire happer par la vision qui s'offrait à lui. Les braises rougeoyantes crépitaient sous des flammes ardentes bordées d'un pourpre hypnotisant. Son dos rencontra quelque chose de dur, suivi d'un bruit de verre cassé. Il fit volte-face, sentant déjà la magie s'insinuer en lui pour en user. Mais le visage d'une femme, de son âge peut-être, aux joues rosées et au regard alerte, se dévoila. Le Sorcier comprit enfin. Et un quinquagénaire apparut, probablement dû au vacarme qu'il venait de provoquer, pour confirmer ses pensées. "Je vous ai trouvé en allant chercher mon bois tout à l'heure. Pas certain que vous étiez encore en vie, mais elle - pointant sa fille du menton - m'a convaincu". Samaël bredouilla un remerciement, bien que cela ne soit pas dans ses habitudes. Dehors, les chiens aboyaient sans discontinuer.

Prenant position dans un fauteuil matelassé, il s'enroula dans une épaisse couverture et observa le feu avec insistance. La jeune femme s'en amusa et lui servit la quatrième tasse de café chaud qu'il avala avec la même ferveur. Soudain, il releva le nez vers elle et renifla l'air. Elle lui sourit : "vous n'avez rien perdu de vos réflexes. J'ai fait cuir des gâteaux, recette personnelle". Enjouée elle disparut de son champ de vision, alors que lui-même prenait conscience des râles de son estomac. Un fort courant d'air secoua les flammes. Le vieil homme venait de rentrer avec deux belles bûches qu'il jeta dans la cheminée, tout couvert de neige. Le Sorcier remua et son hôte leva la main. "Ne bougez pas, reposez-vous, fit-il avec un grand sourire. On ne reçoit pas beaucoup de voyageur par ici. Et encore moins à cette période de l'année." Samaël réfléchit un instant, n'ayant fait que retirer un pli dans ses vêtements sans la moindre pensée pour une quelconque aide. Effectivement, la période était propice aux retrouvailles en famille et entre amis ; laquelle se trouvait bien loin en cet instant... Mais ce n'était pas non plus comme s'il y était habitué. Au contraire, ces fêtes étaient davantage des pertes de temps, et d'argent. Les chiens continuaient d'aboyer. "Ils ont faim... Mais nous ne pouvons que rationner nos ressources. Au détriment de nos bêtes." Le quinquagénaire s'ébroua puis disparut à nouveau dans la cuisine.

Emmitouflé dans les peaux de bêtes, une tasse chaude dans une main, un gâteau parfumé à souhait dans l'autre, il se sentait partir vers un sommeil réparateur. Mais l'arrivée de ses deux hôtes à ses côtés remettait ses plans à plus tard. L'un avec une cithare, l'autre avec un petit tambourin, ils commencèrent à pousser la chansonnette... tradition oblige disaient-ils. Alors il se joignit à eux, sans trop élever la voix. Quelques grogs plus tard, le salon se trouvait sans dessus-dessous. Mais bras dessus, bras dessous, ils s'étaient mis à tourner autour de la petite table, emportés par l'euphorie. Les aboiements n'étaient qu'un fond sans distinction. "Au fait, je m'appelle Kaogan Clauz, et voici ma fille, Tansa". Le Sorcier trébucha et disparut derrière un fauteuil en gémissant. La jeune femme vint dans son champ de vision, inquiète, mais des rires s'échappèrent derrière le mobilier. "Samaël... Samaël Daeron". "Enchanté ! Bien entendu, reste ici jusqu'à ce que la tempête prenne fin."

Même les chiens ne perturbaient plus son sentiment de somnolence. Et après l'alcool qui leur avait servi à se réchauffait, tout autant que l'atmosphère, le Sorcier avait trouvé refuge dans le fauteuil aux mille délices. Il avait trouvé ce qu'il était venu chercher, ni plus, ni moins. Et jamais il n'aurait pu s'imaginer un seul instant que sa mission s'achèverait ici. Seules les braises illuminaient faiblement le sol mais en plein milieu de la nuit, une lueur vacillait avec insistance. Samaël se leva et se dirigea vers la pièce d'où elle provenait. Là, il aperçut la jeune femme avec un pinceau à la main, devant une toile à moitié pleine. Elle tourna son regard vers lui, sourit, puis se concentra à nouveau sur son œuvre. Il contourna le support pour se retrouver derrière elle et soupira en voyant l'illustration... Ses mains se posèrent sur ses épaules. Elle frissonna. Elle se méprit sur ses intentions... mais il n'eut pas besoin de retourner dans le salon.

A l'intérieur, il faisait bon et chaud. Au dehors, le vent soufflait et les flocons s'écrasaient contre la masure.
Le lendemain matin, alors qu'il se détacha avec regret du corps chaud de son amante, ses pas le menaient dans chaque recoin de la demeure. Il y avait ici tout le confort et chacune des pièces étaient décorées de babioles brillantes, de guirlandes faites mains et de bougies qui feignaient de s'éteindre. Dans la cuisine, il attrapa un de ces merveilleux petits gâteaux et se retrouva devant les flammes réalimentées. Il y avait quelque chose de différent. Une impression... de solitude. Il en sourit, avant de reprendre la route sans un regard en arrière, sans un au revoir solennel.

***

Je me surprends à sourire. Je n'ai plus froid car je me souviens. Mais je sais que ce n'est que temporaire.
Combien de temps sont passées depuis cette nuit ? Cela, je suis incapable de m'en rappeler.
Combien de temps suis-je là à compter le nombre de parasites auxquels mon corps insuffle la vie ?
Et puis je sens venir une larme qui ne coulera jamais, qui persistera éternellement à l'état de sensation jamais assouvie. Un remord ? La tristesse ? Non, jamais.
Jamais.
Seulement, ce matin-là...
Les chiens n'aboyaient plus.



1468 mots
Et comme mes confrères du dessous, merci pour l'organisation du concours ^^
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Dim 03 Déc 2017, 19:20



Une fine brume envahissait l'endroit, rendant difficile la visibilité. Il y faisait chaud, très chaud, presque trop chaud pour  ma nouvelle enveloppe charnelle. Dans pareilles circonstances, le moindre danger surgirait avant même que je ne puisse réagir et me serait à coup sûr fatal.
Ces pensées sombres s'étaient pourtant évaporées au moment même où j'étais entré dans cet endroit dont le silence n'était perturbé que par le clapotis de l'eau tombant d'un bambou, au rythme des poc réguliers.

Je voulais quitter cette prison de tourments, cette spirale dépressive que l'illusion d'Edel ne faisait que déguiser. Posant la serviette immaculée qui masquait ma nudité sur le rebord du bassin, je posais délicatement la Couronne sur mon front, ayant pris soin d'inspirer longuement avant qu'elle ne touche mon crâne.  Bien que l'ayant déjà mise à plusieurs reprises il m'était toujours aussi compliquée de supporter cette transformation. Était-ce un rappel qu'un retour à la vie même temporaire justifiait d'un prix à payer ? D'ailleurs, je ne m'étais jamais inquiété du prix que pourrait réclamer tôt ou tard pareil artefact. Comment ont fini les anciens détenteurs de cette Couronne ?
Accroupi le corps autour des genoux, j'attendis que cette nausée générale se dissipe. L'avantage de ne pas manger en tant qu'Ombre m'évitait de vider mes tripes sur le sol à chaque fois que je la portais.

Un léger cri s'échappa de mes lèvres alors que j'entamais l'immersion dans l'eau brûlante. Passé ce premier stade, la chaleur eut comme un effet de relaxation sur un corps pourtant pas si fourbu que ça. Ma queue d'Ondin émettait inconsciemment des battements réguliers, troublant l'eau par cercles concentriques autour de moi.
Se détacher du monde et ne penser qu'à soi avait du bon. Oublier les centaines et centaines de décès quotidiens qui passaient entre les doigts brumeux de mes congénères. Goûter aux plaisirs simples de la vie.
Face à moi, masquée par intermittence par les volutes de vapeurs, une montagne enneigée qui avait dû traverser des temps immémoriaux, résistant aux affres du temps, de la guerre et du sang. Immuable, elle dardait sur nous ce regard qu'un humain porterait en voyant un insecte sous son pied.... Tentant mais futile. De gros flocons se mirent à tomber là où je me trouvais, diminuant de taille pour disparaître complètement au contact du bassin, laissant une légère teinte colorée à l'eau pure comme si ces cristaux de glace portaient en eux un peu de magie.

Je me sens bien et je ferme les yeux.
Le son de carillons et clochettes me sortent de ma semi-stase, où la conscience se mêle à l'onirique. Frottant mes yeux, je me demande depuis combien de temps je trempe dans ce bassin d'eau volcanique car tout est plongé sous une épaisse couche de neige. Même ma serviette n'y a pas survécu et se cache désormais à mon regard. Je tourne la tête pour tenter de localiser l'origine de cette musique mais il vient de partout et nulle part à la fois. Secouant la tête pour enlever cette neige bien plus coriace que tout à l'heure, je décide de sortir de l'eau par la seule force des bras. À se demander comment les Ondins font pour vite transformer leur queue en jambes à la sortie de l'Océan. Ma serviette bien que recouverte de neige n'en restait pas moins aussi sèche qu'avant ma trempette. Étonnant mais salvateur, me permettant d'essuyer consciencieusement le bas de mon corps et ainsi récupérer deux jambes indispensables à la marche. Une fois sur pied, mon ample tenue à ceinture m'attendait et je m'y emmitouflais pour ne pas perdre la chaleur du bain brûlant. Malgré la neige, il ne faisait pas excessivement froid, au point qu'aucune buée ne sortait de mes lèvres. Levant le nez, le ciel se paraît d'une teinte étrangement vitreuse, comme recouverte d'une couche translucide qui le recouvrait entièrement. Probablement une illusion due au climat.

Je sortais de l'établissement d'un pas lent et détendu. J'étais encore dans ma bulle de quiétude alors que les derniers flocons finissaient de se poser sur le sol. Plusieurs échoppes aux devantures illuminées étaient bien achalandées, des enfants rieurs tirant le bras de leurs parents pour montrer tel ou tel jouet. Tout ceci m'était inaccessible mais je me plaisais à regarder cette vie heureuse où la paix et la joie prédominaient. Non pour les concepts en eux-mêmes -
chaque qualité avait son pendant, chaque profit engendrait une perte - mais plutôt qu'elle rendait la Vie plus terre à terre, moins embourbée dans des sphères qui nous dépassaient tous. La guerre divine nous avait fait comprendre à quel point nous étions tous insignifiants. En cet instant, toutes ces querelles où nous n'étions que des pions sur un échiquier géant. Je rentrais les mains dans les longues manches opposées de mon kimono, observant ce fourmillement de détails qui faisaient que l'esprit était à la fête.

Sans crier gare, le sol pencha brutalement d'un côté puis de l'autre, à une vitesse qui aurait même pu faire douter une intervention divine. La neige au sol se mit à voler par bourrasque, recouvrant nos habits de poudreuse avant de s'élever dans les airs. Je ne perdais pas l'équilibre malgré la violence de cette secousse et les marchands comme les badauds ne semblaient avoir cure de ce phénomène pourtant inédit. Comment était-ce possible que je sois le seul à remarquer cette invraisemblance. Chacun continuait sa vie, poursuivait son chemin ou terminait ce qu'il avait à faire.

La neige se mit à tomber de nouveau sur le sol qui s'était vu balayé en quelques secondes. Paume vers le haut, je captais l'un de ces gros flocons qui ne fondait aucunement sur ma peau. Peu importe, il était temps de profiter de cette douce journée.


Ailleurs mais finalement pas si loin, une voix enfantine s'écria sans que nul dans le village ne puisse l'entendre :

Maman, maman, j'peux l'avoir dis ? Cette boule à neige est supeeeeeeeeeerrrrrrrrrrrrrrr !!!!!

Je me sens bien. Je ferme les yeux.

1 054 mots. Merci pour le concours o/.
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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mar 05 Déc 2017, 20:21


Le vieux mage s'assit péniblement dans son fauteuil, tout en soupirant. Cette journée de travail avait été vraiment épuisante, il avait confectionné de nouvelles baguettes, dont certaines s'étaient révélée particulièrement explosives, et les phases d'essaies pour s'assurer que ses œuvres soient bonnes à vendre avaient été accompagnées de nombreux dégâts. La journée touchait néanmoins à sa fin et, maintenant qu'il avait terminé ses tâches, le magicien ressentait la satisfaction du travail accompli. Fier de lui, Barnabé soupira d'aise et attrapa un vieux conte de Fae, dont la reliure semblait particulièrement abîmée et les pages jaunies. Il s'empara également d'une tasse posée tout près, où stagnait un liquide brun et fumant. Le sourire au lèvre, il huma le parfum sucrée du chocolat chaud qu'il avait préparé, et avala quelques gorgée du breuvage crémeux. Près de sa chaise, le feu crépitait dans la cheminée, le protégeant du froid mordant de l’extérieur, dont le paysage était recouvert d'un manteau blanc. Une délicieuse odeur de cannelle flottait dans l'air, les biscuits disposés à ses côtés n'y étant sans doute pas pour rien. Enfin prêt à commencer la lecture, le mage blanc ouvrit le recueil posé sur ses genoux et se plongea dans les récits qui l'attendaient. Au fil des lignés, il s'imagina les épopées de héros inconnus. Tout semblait parfait en cette soirée paisible, si ce n'était cet étrange sentiment de vide qui étreignait le vieillard. Les histoires qu'il lisait désormais ne semblaient plus avoir d'intérêt, maintenant que sa fille avait grandit et qu'il n'avait personne à qui les conter. Il se sentait un peu seul... Parfois, la compagnie de sa fille lui manquait. Il aurait aimé pouvoir partagé cet instant avec elle. Alors que cette pensée lui traversait l'esprit, un souvenir lui revint en mémoire...

C'était il y a déjà plusieurs années, tandis qu'un soir comme celui-ci, il avait été gagné par la solitude. Trois coups avaient été donnés à la porte d'entrée. Étonné, Barnabé se retourna pour voir la dite porte. Il était bien tard pour que quelqu'un vienne l'importuner. Depuis bien longtemps déjà, il avait fermé son échoppe et il ne recevait jamais de visite après l'heure du soupé. Pendant un instant, il cru avoir rêvé, quand tout à coup, de nouveaux coups résonnèrent. Se dandinant avec difficulté, le mage blanc se hissa hors de son fauteuil et, clopin-clopant avec sa cane, il se dirigea vers sa porte. Il faisait trop sombre à l'extérieur pour qu'il puisse discerner qui pouvait le tirer de sa tranquillité. Il ouvrit donc, et un courant d'air glacial le submergea. Un silhouette haute et volumineuse barrait l'ouverture. « Que puis-je faire pour vous, brave homme ? » « Mon bon monsieur, j'ai entendu dire que de la région, vos baguettes étaient les plus renommées ! Le temps me presse car je ne peux rester dans ces contrées, mais il m'en faut absolument une ! » Barnabé, à travers ses lunettes en cul de bouteille, dévisagea l'inconnu. Il était enveloppé dans une longue toge rouge et blanche, et possédait des bottillons noirs. Une longue barbe blanche descendait sur son buste et un bonnet, orné d'un pompon, couvrait son crâne. Il était peu appréciable de se présenter à une heure aussi tardive pour une requête de ce genre, mais Barnabé n'eut pas le cœur de lui dire de revenir le lendemain : le temps n'était pas idéal pour qu'il l'eut renvoyer dans le froid ainsi. Soupirant, il s'écarta de la porte et fit signe au client d'entrer dans sa demeure. L'invité ne se fit pas prier et rejoignit le confort et la chaleur de l'intérieur.

Ce ne fut qu'une fois dedans que le Fidèle de Coelya remarqua le sac sur l'épaule du voyageur.  Le baluchon, lorsqu'il fut posé à terre, fit un bruit sonore. « Qu'est ce donc que tout ce bazars que vous transportez ? » « Ce sont les cadeaux de mes enfants... C'est que, depuis bien longtemps déjà, je suis parti en voyage à travers le monde. Leurs anniversaires sont déjà tous passés mains je reviens avec leur présent. Léopoldine aura une poupée vivante, César une épée qui ne peut pas blesser, Hector une collection de livres romanesques, Céline et Abigaëlle, mes jumelles, auront de nouveaux pinceaux et aquarelles. Célestine réclamait sans cesse de nouveaux cristaux. Ne restait plus que ma belle Augustine. Elle s'apprête à quitter notre demeure et je voulais pour cela faire un cadeau d'envergure pour mon aînée... Vos baguettes m'ont été conseillées par l'un de mes camarades. Je suis venu aussitôt ici, avant de pouvoir retourner près de ma famille. » Barnabé fronça les sourcils. « C'est que... une baguette, ça ne se choisit pas comme ça. On ne peut pas en choisir une au hasard comme une vulgaire poupée de chiffon. Les baguettes s'apparentent plus à une paire de chaussure : chacun doit trouver sa pointure, la bonne, qui illumine nos pieds ! » L'air embêté du père de famille attrista le magicien. Il avait, après tout, fait tout ce chemin exprès pour acheter l'une de ses confections. Il aurait été impoli de refuser au moins lui montrer ses créations. Se grattant le menton, Barnabé finit par hausser les épaules. « Bon eh bien, maintenant que vous êtes là, sans votre fille, c'est vous qui devrez nous guider ! » Aussitôt, les traits déçus se transformèrent en sourire éclatant. « Merci, mille fois merci ! »

Le fabricant de baguette se dirigea vers son atelier, fermé derrière une porte en bois au dessus de laquelle il avait accroché une branche de gui, pour repousser les mauvais sorts et s'apporter bonne fortune dans ses travaux. A l'intérieur de la pièce, éclairée par de nombreuses bougies, plusieurs arbres coupés couvraient les murs. Le plus volumineux était un Sapin, que Barnabé avait fait livré dans la mâtiné pour en confectionner dans ce bois-ci. Sur des étagères, des pierres précieuses pas encore taillées luisaient de plusieurs couleurs. Et au plafond, des ribambelles de fioles contenaient d'étranges composants, faisant comme des guirlandes désordonnées de tout et de rien. « Bien, parlez moi un peu de votre enfant. » Le client se mit alors à raconter la vie de sa fille. Bien vite, Barnabé fut capable de dresser un portrait assez net de cette personnalité qu'on lui décrivait. Finalement, il fit le tour de son atelier. « J'ai exactement la pièce qu'il vous faut ... Ah ! La voici ! » Avec une infime précaution, le mage s'empara d'une baguette et rejoignit l'homme. « Bois d'épicéa, avec un crin de licorne en son cœur. Une pierre d'améthyste y est incrustée... Avec cette merveille entre les mains, Augustine sera l'autrice de grands exploits. » La baguette semblait brute aux premiers abords, mais Barnabé savait qu'elle conviendrait parfaitement à sa propriétaire.

Une fois en possession de son cadeau, l'inconnu se dirigea vers sa hotte, dans laquelle il déposa l’étui contenant l'arme. Il sortit de l'une de ses poches une bourse contenant de l'argent. Mais Barnabé le stoppa dans son geste. « Rangez ça mon brave. Vous avez tirez le vieil homme que je suis de sa solitude. Gardez cet argent pour le prochain cadeau que vous ferez. » Bien que cette baguette représente à elle seule plusieurs heures de travail, le fabricant se sentait d'humeur généreuse. Après avoir reçu de nombreuses courbettes et des remerciements à n'en plus finir, Barnabé retourna près du feu, se plongeant à nouveau dans sa lecture.
1278
Merci pour ce concours, c'était chouette  nastae


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
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Mer 06 Déc 2017, 14:00

Illustration par Aquasixio

Le conte  de nowel : Nicolas


Elle grignotait les dernières baies qu'elle avait pu récolter avant que le froid ne les détruisent, assise dans son abri de fortune, divagant à cette soirée qui s'annonçait glaciale et dépourvue de l'essentiel, qu'il s'agisse de la chaleur du foyer, du repas chaud et surtout des proches. Les hivers heureux étaient loin désormais, bien trop pour que cette nuit ne soit pas placée sous le signe de la mélancolie.Faisant rouler une baie entre ses doigts, la jeune femme se souvenait de la dernière fois où elle s'était retrouvée le ventre creux de la sorte, engourdie par le froid... Mais ce jour là, elle s'était sentie beaucoup plus vulnérable qu'aujourd'hui.

**************************************

La petite aveugle d'à peine six ans s'était échappée du camp de ses parents, rechignant à prendre part à la soirée de beuverie qui s'annonçait après un larcin plus que fructueux de la troupe de voleurs qu'était sa famille. Ses dons lui permettaient de s'en sortir lorsqu'elle restait sur un terrain connu mais ses pérégrinations la menaient en plein champ et la venue de la nuit ne l'effrayant pas, Mirari continuait sa route, ne se souciant ni qu'on ait pu la chercher, ni de ce qui pourrait lui arriver avec la naïveté habituelle des plus jeunes. Profitant du bruissement calme des alentours, des doux bruits de surprise des animaux effarouchés par son passage, du vent, frais mais grisant qui balayait ses cheveux, la petite s'éloignait de plus en plus.
Mais la faim la rattrapait à chacun de ses pas et l'envie de rentrer se mettre au chaud se fit sentir. Privée de ses repères, la petite fille arrivait cependant à l'évidence qu'elle était perdue et que sa seule solution face au froid de plus en plus incisif et à la faim qui tordait son ventre était de demander de l'aide. Se concentrant sur tout ce qu'elle pouvait percevoir aux alentours, la rehla s'avançait vers le seul bâtiment à des lieux à la ronde, une bâtisse impressionnante, résonnant des cris d'animaux d'élevage, sentant la paille et la terre, si elle pouvait ne serait ce se glisser contre une vache, elle aurait tout le lait et la chaleur nécessaire pour passer la nuit... Mais l'occupant des lieux la devançait alors même qu'elle posait la main sur la lourde cale en bois tenant l'étable fermée, la faisant sursauter en ouvrant sa porte pour l'apostropher.

-" Que comptes-tu faire là ?"

- " ... " La voix était tonitruante, forte, impressionnante et la petite fille ne sut que répondre de peur de se mettre en danger, la situation de sa famille revenant frapper son esprit juvénile.  L'homme la voyant baisser la tête et se refuser à lui répondre soupirait et après un grattement de barbe sonore posa sa large main sur l'épaule de la fillette pour la guider.

- " Allez, je vais pas te laisser dehors, entre te mettre au chaud."

Ils ne parlaient pas, l'homme qui l'avait accueilli s'affairant après l'avoir assise dans un grand fauteuil hors d'âge qui sentait bon le feu de bois et le grain. Il lui servait un bol de ragoût agrémenté d'un large morceau de lard et d'une tranche de pain épaisse. Rustique mais efficace. La petite fille dévorait son repas sous le regard amusé de son bienfaiteur qui s'était allumé une pipe.

- " Je me demande bien ce que tu fiche dehors à cette heure et dans ce coin paumé..."

- " Je me suis perdue. Merci pour le repas. "

- " Bon, tu vas dormir ici pour cette nuit, demain, on ira chercher tes parents. "

- " Je n'ai pas sommeil... "

Il débarrassait la petite et après un coup d'œil au visage enfantin, il du se rendre à l'évidence, nul signes de fatigue sur les traits angéliques.

- " Tu sais que tu as de la chance ? "

- " Ah  ?"

-" Oh oui ! Il te serait arrivé la même mésaventure quelques années auparavant, c'est sans doute toi qui aurait fini dans la soupe ! "

Voilà, il la tenait. La petite fille était intriguée et s'installait plus confortablement pour l'écouter, repliant ses pieds sous elle, il la couvrait négligemment d'un plaid et reprenait.

- " Avant, l'homme qui vivait là vendait de la viande en ville, il s'était bâtit une vraie petite fortune et il était connu de tous pour être quelqu'un de très généreux. Un jour, un peu comme aujourd'hui, trois enfants se sont perdus après avoir été ramasser les grains que les adultes n'avaient pas prit la peine de lier. Ils se sont retrouvés par ici et comme toi, ils sont venus à cette maison pour se mettre à l'abri. Le boucher, tu te souviens, il était très généreux et très gentil, oui ? Alors je continue. Donc ils demandèrent au boucher de leur venir  en aide. Bien sûr, qui n'aurait pas ouvert sa porte à trois enfants perdus ? Ca, pour les faire manger, il les fit manger, il les fit dormir aussi. Si bien qu'ils ne rentrèrent jamais chez eux. Les parents de ces enfants les cherchèrent pendant sept ans ! Tu te rends compte ? Sept ans à se demander ce qu'avaient bien pu devenir leurs chers petits, à se faire un sang d'encre et à se morfondre, ils étaient très pauvres tu sais, mais ils tenaient sincèrement à leurs petits. A la fin de la septième année, il y a eut énormément de pluie, les champs ne donnaient plus, les animaux de fermes n'avaient plus rien à manger et le pain vint à manquer sur les tables. Alors on tua les animaux pour se nourrir et quand chaque famille eut abattu son bœuf, on se tourna vers le généreux boucher. Il vendit toute sa viande aux gens du coin mais son sellier restait assez garni pour passer l'hiver."

-" Pour les enfants aussi, il y avait assez à manger ?"


-" Oh oui ! Mais laisse moi continuer. J'en étais où ? ... Ah oui !Et c'est là qu'un vagabond... Avec une grosse barbe, visiblement un ancien berger vu son bâton vint à passer et demanda l'hospitalité. Le boucher, toujours aussi généreux lui ouvrit sa porte, à lui aussi et pourtant il ne payait pas de mine ce vagabond. Tu aurais du le voir, tout crotté et hirsute... Enfin..., l'invité demanda du petit salé lorsque le boucher  lui proposa de partager son repas. Lorsque le boucher lui ramena la viande, l'étrange barbu... Devine ce qu'il fit ?"

- " Il a mangé la viande ?"


-" Tout faux! En réalité, c'était un homme qui avait une dette envers les parents des enfants disparus et... Il TUA le boucher! Parce que si le sellier était si bien rempli c'est que le boucher avait tué les enfants sept ans plus tôt et les avait débités pour les mettre à saler de manière à ce qu'on ne fasse pas la différence entre les enfants et la viande de ses porcs... "

- "Elle est triste ton histoire... "

-" Mais quelle impatience! J'ai pas fini bon sang ! Donc le vagabond a tué le boucher, à son tour, il débita le répugnant bonhomme et en fit un succulent ragout. Pendant qu'il mijotait, il utilisa la mort du boucher pour faire ressusciter les enfants. Tu imagine bien qu'après sept ans, ils avaient très faim et ils mangèrent tout le ragout. Quand ils furent bien reposés, l'étrange bonhomme les ramena le à leurs parents ! Et ils eurent tous une longue et heureuse vie ! C'est une belle fin non ?"

L'enfant en face de lui semblait réfléchir et ne répondit que quelques secondes plus tard.

-" Si cette maison était au boucher, ça veut dire que tu es le vagabond qui l'a tué?"

- " Appelle-moi Nicolas. " fit-il avec un sourire.


**************************************

Ses souvenirs s'atténuaient, se brouillaient, elle ne se souvenait plus comment elle était rentrée au camp mais elle apprit par la bouche de ses parents que Nicolas était un vieil ami de son père, partageant le même altruisme surprenant chez les démons... Après cette histoire, elle avait toujours prit garde à ne plus se perdre au-delà de la zone que pouvait couvrir ses perceptions, des fois qu'elle tombe sur un boucher plutôt que sur un Nicolas. Et aujourd'hui, elle s'était à nouveau éloignée, comme une enfant.
.

Codage par Libella sur Graphiorum

1463 mots! Merci pour le concours et la limite de mots  | Nouvelles de Nowel | 009


Histoire inspirée du conte de St Nicolas et des trois enfants (désolée, je suis Lorraine,on se refait pas  | Nouvelles de Nowel | Hane64 et comme c'est aujourd'hui, je vous souhaite une très bonne St Nicolas à tous, garre au Père Fouettard pour les plus vilains d'entre vous  | Nouvelles de Nowel | 1628 )
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Dim 10 Déc 2017, 02:18


Une douce chaleur réchauffait la pièce. Dans le bureau, le crépitement du feu de cheminée parvenait à mes oreilles. La pointe de ma plume courait sur un papier délicatement orné. L'encre, qui s'y déposait, formait des mots destinés à une correspondance secrète. Pendant un instant, je levais les yeux. Mes pensées étaient ailleurs. Je soupirais et posa prudemment ma plume d'oie sur mon secrétaire en bois massif.

Fatiguée, je me levais doucement et me déplaçais jusqu'à la fenêtre de la pièce pour observer le monde extérieur. A quoi bon continuer à écrire alors que vous pensez à une tout autre chose, à une tout autre personne ? Mes mots me semblaient vide de sens et, mes phrases incompréhensibles.

Mon regard se posait sur ma fenêtre. Il faisait nuit. Tout était blanc. Il neigeait. C'était... Magique. Je souris et, doucement, porta mon index à mes lèvres. Le souvenir de ce rêve étrange hantait mes pensées. Je n'arrivais pas à me sortir ce baiser de la tête. Je soupirais et ferma les yeux. Mon imagination s'accappara alors de mes pensées et de ma notion de la réalité.

***

"Lady Song ?" Je frissonnais en entendant cette voix grave et modulé. Mes paupières s'ouvrirent. La neige s'était accentué dehors. De peur de le voir disparaître, j'hésitais à me retourner pour lui faire face. "Aylivae ?" Dans le verre de la fenêtre, je voyais son reflet approcher. Je fis volte face et croisa  son regard abyssal. Mon coeur manqua un battement. "Voici donc le Prince de mes Rêves." Ma voix était aussi faible qu'un murmure.  Il était là, puissant et beau, vêtu d'une chaude tenue d'hiver. Ses longs cheveux ébènes étaient parsemés de neige. Il tenait, entre ses mains musclées, un petit sapin. Un sourire en coin apparut sur son visage. Ce Gaelyan avait conscience de l'emprise qu'il avait sur moi. Il en jouait. "D'ordinaire, les femmes veulent de belles fleurs et, non des sapins." Je fis quelque pas dans sa direction avant de bifurquer vers mon secrétaire. Une fois celui-ci atteint, je rangeais précieusement la lettre que j'avais débutée. Je ne voulais pas qu'il soit au courant de ma correspondance. Je l'entendis poser le sapin près de la cheminée où le feu brûlait toujours. "Lorsque la neige vient, il est l'un des seuls à rester. Sa beauté perdure. Le sapin est loin d'être aussi éphémère qu'une rose. Parfois, j'ai tendance à apprécier sa vérité." Je pris dans mes mains une boule à neige qui trônait sur mon petit bureau. A l'intérieur, un renne était aux aguets et attendait que la neige tombe. Je fis pivoter l'objet pour exaucer ses souhaits et pour voir virevolter les flocons blancs qui y étaient contenus. Je me perdais la contemplation de ce ballet immaculé.

Soudain, des bras puissants m’encerclèrent la taille. Jun se tenait derrière moi et me tenait fermement contre lui. Il posa ses lèvres contre mon oreille et lâcha un murmure. "Vous rappelez-vous des deux voeux que je vous ai accordés ? Vous rappelez-vous des deux voeux que je choisirais ?"  Son souffle chaud me faisait frissonner. Il mit fin à son étreinte et s'éloigna en direction du canapé qui faisait face à la cheminée. Je le suivais des yeux et observa que son sourire amusé ne l'avait pas quitté. "Et qu'avez-vous choisi ?" Alors qu'il s'installait tel un roi sur son trône, un rire sourd souleva ses épaules. Doucement, je m'approchais de lui. Sa tête bifurqua dans ma direction. "Pour l'instant, cela restera un mystère. Le doute planera dans votre esprit. Je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de l'attente." Je levais les yeux au ciel, agacée.

Contournant le canapé où était assiégé celui qui perturbait mes pensées, je m'approchais de la cheminée en tendant mes mains vers les flammes dans l'unique but de me réchauffer. "Avez-vous froid ?" Je hochais la tête. "Les nuits se sont refroidies ces derniers jours." Je me tournais vers lui et croisais son regard. "Venez donc Lady Song." Hésitante, j'exécutais son injonction et, je me rapprochais de lui avant de m'installer à ses côtés. Il passait un bras autour de mes épaules et me serra contre lui. Totalement blottie contre lui, je posais ma tête sur son torse. Le crépitement du feu m'empêchait d'entendre le coeur dans sa poitrine si tant était qu'il en avait un.

Le silence s'installa. Nous restions immobiles. Seules les lueurs des flammes qui dansaient dans la pièce prouvait que le temps ne s'était pas arrêté. Les secondes s'écoulèrent avant que je ne lève légèrement ma tête pour l'observer. Je n'en étais pas à graver chaque trait de son visage en ma mémoire mais, sa beauté m'obsédait. La Beauté m'obsédait. "Vous êtes glacé." Sa peau était froide comme la neige et, cela depuis qu'il m'avait pris dans ses bras. Mais, je n'avais rien dit car, j'étais réellement bien. Rebaissant ma tête, je fermais mes yeux. Je ne pensais pas aux lignes de conduite des Geisha, aux lignes de conduite de Ondines, aux lignes de conduite de mon Ot'Phylès, ni à celle de ma famille. Je ne pensais à rien d'autres qu'à ma quiétude actuelle.

***

Je savais que mon Prince n'était pas là, qu'il n'avait surement jamais été là et, que je m'étais construit un roman dans mon imagination. Pourtant, je n'en avais que faire. J'étais moins seule. J'étais plus heureuse. Mon imagination était en ce moment un cadeau qui réchauffait mon coeur blessé et solitaire.

961 mots:
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Mitsu
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Mitsu
Sam 16 Déc 2017, 11:17

Oh Ayliiii !!! J'ai pas encore lu mais j'ai vu que ça parlait de Jun hu hu | Nouvelles de Nowel | 1515 | Nouvelles de Nowel | 1515 | Nouvelles de Nowel | 1515

D'ailleurs n'hésitez pas à commenter hein. C'est un peu tristounet là | Nouvelles de Nowel | Mini02

Du coup, j'étais venue pour dire que vous avez jusqu'au 20 | Nouvelles de Nowel | 1628 | Nouvelles de Nowel | 1628

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Dim 17 Déc 2017, 17:12



Edwina ferma les yeux, se laissant emporter par les senteurs émanant de l’eau brûlante. Sa tête se pencha doucement en arrière et un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Il ne lui fallut guère longtemps pour s’adonner à une activité ô combien satisfaisante : se laisser aller dans les méandres de son imagination. C’était si facile pour elle de créer de toutes pièces les éléments de scènes qu’elle désirait profondément vivre. Parfois, ses pensées allaient bien au-delà des possibles et l’Impératrice Blanche savait pertinemment qu’elle franchissait des limites inavouables mais sans doute était-ce cela qui la grisait autant : ce qu’elle façonnait mentalement n’était qu’une chimère qui n’appartenait qu’à elle. Cette illusion ne représentait aucun risque et elle pouvait la nourrir à son bon vouloir pour espérer toucher au mieux les sensations qu’elle lui procurait. Aussi, un frisson la parcourut quand elle sentit ses lèvres effleurer son cou. Une silhouette masculine se dessina si proche d’elle qu’elle pouvait sentir son parfum. Il partageait son bain et, lorsqu’il finit par la regarder, elle comprit rapidement qu’ils seraient légèrement en retard pour la réception. Qui s’en souciait après tout ? Pas elle, pas sous les caresses de doigts aussi zélés. Elle se mordit la lèvre inférieure avant de venir cueillir les siennes. Elle n’éprouvait aucune honte, aucune peur, simplement l’envie de le sentir en elle un peu plus à chaque seconde qui s’écoulait. À quoi bon résister ? Lui-même avait cessé de lutter.  

La Reine s’approcha de la cheminée, se retournant pour l’observer, un verre de vin à la main. Les longs cheveux de l’homme étaient trempés et la raison de son état la fit sourire. Elle but une gorgée, satisfaite. À deux, ils avaient fédéré le Monde et, étrangement, la paix y régnait à présent. Ô bien sûr, quelques tensions existaient encore mais personne n’osait plus agir car tous savaient que la sentence serait terrible. Il s’avança, semblant attendre qu’elle lui murmure quelque chose. « Comme quoi, j’ai bien fait de vous faire languir. ». Elle rit devant sa grimace. Elle l’avait su dès le début en réalité. C’était comme une évidence mais, jadis, elle n’était pas encore prête à l’accepter. Envisager qu’elle puisse le désirer à ce point, qu’elle puisse l’aimer même, et qu’elle veuille construire un avenir à ses côtés… C’était trop pour elle. Elle avait préféré ne plus le côtoyer, l’oublier à sa manière et essayer de faire cesser cette sensation exquise d’excitation dès que l’on prononçait son nom en sa présence. Et puis, il avait beaucoup changé. Sa manière d’être était différente. Ils n’auraient pu arriver à leurs fins sans cette évolution, ni sans l'avoir tué, lui. Lorsqu’il fut à ses côtés, elle chuchota : « Promis, je ne recommencerai plus… ou du moins, tant que vous serez sage. ». « C’est réellement ce que vous souhaitez ? ». Oh non, loin de là même.

Le couple royal finit par arriver en haut d’un escalier qui donnait sur une salle bondée. Des grands sapins décorés de guirlandes et de boules aux couleurs chatoyantes meublaient une salle emplie de leurs plus proches fidèles. Plusieurs peuples se mêlaient ici sans encombre. Il était la force, elle était la douceur, un duo puissant et inébranlable. Ce Monde leur appartenait et ils jouissaient de cette domination salutaire à tous autant qu’ils le faisaient au creux de leurs draps. Les peuples n’avaient plus faim. Le mal et le bien étaient limités à certaines régions, cantonnés pour le salut de tous. Les yeux de la reine se posèrent sur sa tenue rouge à la fourrure blanche. Ils étaient assortis. « J’espère que vous m’accorderez cette danse cette fois. » fit-il alors qu’ils étaient arrêtés, attendant que tous s’inclinent devant eux. « J’attendais simplement une occasion propice. Tâchez de ne pas me marcher sur les pieds, sinon vous serez privé de dessert. ». Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Elle connaissait ce regard, celui qui cherchait à la déstabiliser. Ils avaient appris à jouer ensemble. Aussi, il commença à descendre les marches en sa compagnie et s’arrêta au milieu des escaliers pour lui souffler des paroles lubriques, des choses qu’il avait bien l’intention de mettre à exécution une fois la cérémonie terminée, une fois les présents distribués à ceux qui avaient œuvré à leurs côtés pour la sauvegarde du monde. Elle frissonna, ayant soudain envie de remonter les marches et de quitter cette affreuse soirée. Une fois au beau milieu des convives, elle le regarda s’éloigner, lui et son sourire faussement suffisant, lui et ses ailes d’un noir de jais. Ô oui, ils avaient changé, tous les deux, évolués, l'un comme l'autre.

« Le but, c'est qu'il s'en prenne à elle physiquement à l'avenir. Je veux que Lucius devienne cette bête enragée au point qu'il devra violer l'Ultimage. C'est nécessaire pour la bonne marche du plan que je vous ai confié plus tôt. ». Edwina ouvrit les yeux, quittant ses rêveries à regret. Sa main balaya le fauteuil sur lequel elle avait posé le miroir avec vigueur. Elle amena l’objet devant elle et se mit à observer le Monarque Démoniaque. Il était en pleine conversation avec l’un de ses conseillers. Les échanges continuèrent jusqu’à leur conclusion, une conclusion inattendue. « Ne m'attendez pas pour le diner. Je m'en vais tenter une nouvelle approche auprès d'elle. Souhaitez-moi bonne chance, ce n'est pas garanti que je revienne en un seul morceau. ». Les yeux de la Souveraine s’agrandirent de surprise. « Oh par Suris… » murmura l’Impératrice tout en se redressant rapidement. Elle devait aller à Caelum, tout de suite.  

907 mots
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Dim 17 Déc 2017, 20:00

Mancinia venait de saisir son dernier travail entre ses doigts, elle l'observait sous tous les angles avant de décréter intérieurement que les finitions étaient achevées et cette création ne tarda point à rejoindre la vingtaine de bijoux présents sur l'étal. Cette bague, sur laquelle semblait pleurer une larme perlée, n'eut pas de mal à se faire une place parmi les autres, dont l'une qui semblait être un homme barbu s'étant figé à jamais dans un métal couleur ébène tandis que l'autre était sertie d'une gemme, dont les couleurs chatoyantes, mélangeant l'émeraude et le rubis, prenaient vie dès lors que l'on y posait son regard. La Sertisseuse ne cessait, depuis ce matin, à composer avec tout ce qui lui tombait entre les mains. Elle avait choisi de rester en extérieur, sous un drap brun pour se dissimuler du Soleil, à contempler sa ville ravissante malgré la chaleur écrasante, à vivre au rythme des siens. Respirer et exister autrement qu'au travers des batailles. Revenir aux sources pour se souvenir encore pour quoi elle luttait devant la barbarie. Et on devait admettre que, de Jean, de Maude ou de Darren, elle restait la plus à même de coller une rouste au premier voleur. Autant dire que personne ne se risquait à venir défier une Matasif. Certains curieux observaient son travail et, contrairement aux autres fois, elle était moins soucieuse des éventuels critiques. Il faut dire que le Lux'or était un endroit réputé au sein de la ville et que la présence de Mancinia ne pouvait que remettre un peu de prestige sur le tout. Née du sable et devenue une pierre précieuse, elle était la Fille du Soleil.

Cette admiration était relativement nouvelle et, encire une fois, elle avait du mal à s'y faire. Pour se sortir ces appréhensions de l'esprit, elle ne prenait plus vraiment du temps pour expliquer ses actions, un besoin de rester concentrer, car tant sa précision avait augmentée au fil de la pratique, autant la minutie prenait le pas sur tout le reste. L'Humaine finit par sortir plusieurs montures, les considérant d'un regard critique et rempli de créativité. Quelques pas derrière son étal, une petite table sur laquelle étaient éparpillées diverses gemmes précieuses et semi-précieuses émerveillait les passants. S'armant de ses outils, elle se remit au travail, sans même avoir conscience qu'un petit sourire se dessinait lentement sur ses lèvres. Il faisait agréable, la chaleur était son amie, elle l'aimait. Question d'habitude. Tandis que son oeuvre prenait forme, une voix l'interpellait, provenant de l'autre côté de sa table de travail, tandis que deux mains se posèrent sur le bois chaud, comme pour attirer un peu plus son attention, en vain.

Peut-on tomber follement amoureux de ce qui n'est pas encore né ?

Malgré la voix masculine d'une douceur exquise qui lui procurait des frissons tant elle en connaissait la provenance, elle ne pouvait que demeurer interloquée devant une telle remarque.

Sans doute, répondit-elle vaguement, sans relever les yeux et éviter de révéler son trouble. Ce doit être le prélude à une ambition ou à une conquête, tu ne crois pas ?
Et tu as envie d'être conquise ?
Peut-être bien, Neah. Ceci dit, pas avant d'avoir conquis le monde.

En reposant son travail en riant, elle se perdit un instant dans le regard céruléen de son Ange Gardien. Ce dernier était rayonnant, son aura naturelle étincelait. L'Humaine ne pouvait qu'être fière de lui suite à ses récents succès et chavirait dès qu'elle le voyait. Il n'y avait aucune raison particulière. Neah saisit sa main, l'obligeant à reposer son outil de travail, exécutant un mouvement qui devait l'inciter à se redresser.

Je dois terminé mon...
Chut. Tu m'épuises à trop discuter.

Légèrement interdite devant ses propos, Mancinia déviageait son interlocuteur, l'observant également se renfrogner d'une mine faussement agacée.

Tu avais promis.
J'ai du mal à te suivre..., admit-elle à demi-mot.
Tu me fais confiance ?

Cette question la prit au dépourvu. Ce qu'il pouvait être déroutant lorsqu'il s'y mettait. Lui aussi avait ce petit air imprévisible. Une chose commune qui les avait sans doute plus rapprocher qu'ils ne le pensaient. Même muette à sa demande, l'Ange savait que la réponse était positive. Souriant, il relâcha la main de sa Protégée et sortit de sa poche une branche craquelée de nervures d'où pendait quelques feuilles qui ne tendaient vers l'astre solaire.

Qu'est-ce que c'est ?
Du gui.

Fronçant les sourcils, elle observait avec curiosité cette plante que l'on disait continuellement verte.

Tu n'en as jamais vu ?
Juste à une réception au Duché d'Arkas, mais tu devines bien que ce n'est pas le type de plante que l'on croise ici.
Tu sais ce qu'on en fait, en vrai ?

Elle se mordait la lèvre inférieure devant sa méconnaissance de la botanique. Certes, elle savait que dans certains lieux, il s'agissait d'un signe de bienvenue, dans d'autres, une mauvaise herbe qui dénaturait les arbres. Mancinia retenait avant tout qu'il s'agissait d'une plante sacrée ayant des propriétés miraculeuses, c'est du moins ce que les livres de médecine indiquaient à son propos. Ces derniers la faisait souvent sourire, puisque le gui pouvait guérir certaines maladies, immuniser les hommes contre les poisons, de leur assurer la fertilité et de les protéger des méfaits de la Magie Noire. Un peu comme elle, d'une certaine manière. De plus, lorsque des ennemis se rencontraient sous cette plante, ils devaient déposer leurs armes et observer une trêve jusqu'au lendemain. Sans doute était-ce cela que voulait Neah ? Même si elle ne comprenait pas trop la raison de sa dernière lubie.

Je pense, oui.

Son ton n'était pas assuré, mais lui, il souriait, satisfait.

Ferme les yeux.

L'Humaine se retint de lui demander la raison de sa demande et n'eut aucune hésitation à respecter sa demande. Quel était le rapport entre du gui et le fait de fermer les yeux ? Combien de temps devrait-elle rester ainsi ? Lui faisait-il une farce ? À cet instant, des lèvres vinrent se mettre contre les siennes, scellant une promesse muette.

Mancinia ?
Oui ?

L'Humaine se retournait en direction de Jean, apparu dans l'embrasure de la porte d'entrée de la Joaillerie.

Est-ce que tu vas bien ? J'ai cru que tu avais eu un malaise.
Non. Je réfléchissais à quelque chose.

Encore une rêverie irréelle, mais pourquoi ne pouvait-elle point avoir une telle opportunité dans la vie réelle ? La chaleur lui paru subitement étouffante.


1 065 mots


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Mar 19 Déc 2017, 15:37




D’un geste rêveur, les doigts de la jeune femme s’attardèrent sur le papier. Ce n’était qu’une esquisse malheureuse qui se perdrait à son tour parmi les dizaines de croquis qui formaient le sol de sa chambre et rejoindrait le joyeux cimetière de ses fantasmes insensés. Tous ces espoirs lui étaient interdits, aujourd’hui, et leur souvenir suffisait à la heurter. Son regard dériva vers la fenêtre. Dehors, le monde s’enveloppait d’un manteau de glace. Tout se figeait peu à peu. Seule la danse hypnotique de la neige insufflait la certitude du mouvement. Ailleurs, la vie existait toujours. Un soupir las s’échappa de ses lèvres. Ses iris se perdirent sur l’immensité blanche.

~ . ~

Callidora se détourna de la fenêtre pour accueillir ses invités d’un sourire resplendissant. Tout un petit monde se pressait dans son salon. Enfants et adultes n’avaient pas hésité à voyager des jours durant pour venir entendre l’histoire de l’année. Tous sans exception avaient répondu à son invitation, charmés de la réputation de la Conteuse. La jeune femme fit signe aux serveurs d’apporter les plateaux. En cette nuit la plus longue, personne ne devait être oublié. Les réjouissances étaient ouvertes. Un verre à la main, elle prit place sur son fauteuil. Derrière elle, la cheminée crépitait, projetant des ombres inquiétantes sur les murs. Celles-ci parurent cesser leur inexplicable ballet pour prendre de nouvelles formes. « Il était une fois, au coeur de montagnes si somptueuses que les divinités elles-mêmes en jalousaient la splendeur, un homme. On disait de lui que c’était un héros au corps de dieu qui, par ennui, avait choisi de s’isoler du monde. Accompagné d’une fidèle créature dont les tentacules auraient dû s’épanouir au creux des flots plutôt que de s’écorcher contre le sol, il errait à travers les pics enneigés, la mine sombre. Un jour, l’homme rencontra une chèvre pour laquelle il se prit d’affection. À mains nues et sous le regard ravi de son cher acolyte, il chassa les loups qui venaient réclamer leur repas, et gagna la confiance de l’animal. Bientôt, il rassembla ses quelques congénères et les guida à travers les sentiers escarpés vers un lieu plus sûr. » En silence, les lignes sombres s’agitaient pour s’accorder à ses mots et capter les iris de l'audience.

Une voix s’éleva pour l’interrompre. « Elle est nulle, ton histoire. » Kamal Nerium, la fille de Soma, ne manquait jamais une occasion de se faire entendre lorsque quelque chose ne lui plaisait pas. Sa mère aurait probablement été ravie. Sans paraître le moins du monde perturbée, la brune désigna le biscuit qu’elle tenait entre ses doigts de petite fille. « Elle n’est surtout pas terminée. Une histoire inachevée est semblable à un gâteau que tu ne mangerais qu’à moitié. Qu’importe à quel point il est bon, tu penseras toujours à ce morceau que tu n’as pas eu. » L’enfant ouvrit la bouche pour protester avant de se raviser sous le poids du regard de l’assistance. Eux voulaient savoir. « À chaque saison, l’homme voyait de nouvelles chèvres rejoindre son troupeau, enfantées par les premières. Plusieurs générations naquirent ainsi. L’hiver, il les menait aux plateaux en contrebas et les cachait dans une chaumière abandonnée pour les abriter du froid et des tempêtes. Avec leur laine, il fabriqua quelques vêtements pour lui-même et pour son premier compagnon, qui, toujours vaillant, le suivait en s’abritant quelquefois au fond de l’abreuvoir. Lorsque les beaux jours revenaient, il délaissait ses habits et menait ses chères bêtes vers les hauteurs où s’étalaient de verts pâturages caressés par le vent et le soleil. » Fascinée par les audacieuses ondulations des ombres et intriguée par la suite de cette aventure qui n'en paraissait pas une, l’assemblée se taisait.

Le plus intéressant restait à venir. À nouveau, les serveurs parcoururent la pièce pour distribuer quelques tranches de viande soigneusement parfumées. Une fois chacun servi, la Conteuse reprit son récit. « Un matin, lorsqu’il se réveilla, l’homme vit que l’une des siennes avait disparu. À contrecoeur, il décida de s’éloigner des animaux et s’empressa d’escalader les chemins à la recherche de la bête égarée. Il suffisait d’une mauvaise chute pour qu’elle soit à jamais perdue. Les heures passèrent, rendues longues par l’inquiétude. Quand il parvint à la retrouver, le givre et les rapaces dévoraient la chair de sa protégée. » Le sourire aux lèvres, la jeune femme vit certains des convives relâcher le morceau de viande qu’ils tenaient. Une telle vision n’enchantait sans doute personne d’autre qu’elle. Secouant la tête, elle poussa un soupir attristé. « Accablé par le chagrin, il s’en retourna vers le troupeau. Mais ce qu’il vit en revenant lui fit perdre la raison. » Quelques secondes passèrent dans un silence pesant. La lumière de la cheminée sembla diminuer peu à peu. « Une bande de garnements malhonnêtes avait trouvé les chèvres avant lui. Toutes sans exception étaient couchées sur le flanc, les yeux fermés. Ici et là, des tâches rouges parsemaient la poudreuse. Au beau milieu de l'hiver, les enfants avaient cru bon de tondre les chèvres pour se couvrir de leur laine. Certaines s'étaient débattues et la lame des rasoirs avait malencontreusement rencontré une veine trop sensible. Sur cette plaine où soufflait désormais la mort, l'homme avait hurlé, à la recherche des survivantes. » Un frisson d’horreur tomba sur les autres. Quelques petits poussèrent un cri, manifestement effrayés.

Une jeune fille, pas encore tout à fait femme, ne se laissa pas impressionner pour autant et leva la main. La brune ne savait pas grand-chose d’elle, sinon qu’elle se nommait Séléna et qu’elle était l’invitée de Jacob. Dommage pour lui. « Qu’est-il arrivé aux enfants ? » Il y en avait toujours un pour s'en soucier. La brune éclata de rire avant de baisser la tête, adoptant un ton sensiblement plus joyeux. « On raconte que l’homme les pourchassa sans répit pour leur faire payer leur crime et qu'il les enferma dans la chaumière un par un. Les enfants parvinrent à se libérer sans peine et survécurent en volant des biscuits, sans pour autant prendre la fuite. Une fois qu'ils furent tous réunis, l'homme retourna auprès de son troupeau pour demander conseil. Beaucoup de ses chèvres avaient succombé au froid, privés de leur précieux lainage. Le coeur brisé, il fit la promesse à ces bêtes perdues de châtier tous ceux qui oseraient s'en prendre à elle et profaneraient leur domaine en cette période sacrée. Lorsqu'il revint, les enfants n'avaient pas fui. Pour lui demander pardon, chacun d'entre eux avait construit une forme humaine faite de neige et recouvert leurs épaules de glace avec la laine si tristement obtenue. Ils retournèrent tous chez eux, sains et saufs. » Des rires joyeux résonnèrent dans la salle. Tous semblaient ravis de la tournure des événements, et elle-même se sentait enveloppée d'une certaine légèreté. Néanmoins, le conte ne s'arrêtait pas là. « Depuis ce jour, tous les ans, l'homme sort des montagnes pour punir tous ceux qui oseraient porter la précieuse fourrure des chèvres. Mais n’ayez crainte. Si vous avez fait la bêtise de vous vêtir de laine, il suffit de fabriquer ces curieux bonhommes de neige devant votre porte, et il ne viendra jamais frapper chez vous. » L'honnêteté ne faisait de mal à personne, et les légendes n'étaient pas toujours filles du mensonge. En cette nuit la plus longue, elle le voulait tout entier pour elle.

Une fois l’histoire terminée, les enfants partirent en toute hâte en direction de l'extérieur sous la supervision des adultes. En ce petit village à flanc de montagne, chacun voulait s'empresser de fabriquer son bonhomme de neige pour être pardonné. La laine représentait leur principale ressource, et s'ils ne faisaient jamais de mal aux animaux, ils craignaient désormais la colère de l'homme du conte. Callidora regarda ce petit monde se précipiter dehors en riant. Y croyaient-ils vraiment, ou n'était-ce pour eux qu'une distraction de plus ? Une vieille amie de la brune s’approcha d’elle, visiblement enchantée de la soirée. « La viande était succulente, je n’avais jamais rien mangé de tel. Il faudra que tu m’en donnes la recette. » Sur ces mots, elle s’empressa de terminer le morceau qui traînait dans son assiette. L’hôtesse préféra garder le mystère sur l'origine de ce fameux mets. Lui dérober une chèvre n’avait pas été une mince affaire. D’un geste tendre, l'Humaine lui posa une main sur l’épaule. « Je suis heureuse de voir que tu as enfin trouvé la paix. » Que les apparences soient parfois trompeuses ne semblait même pas lui venir à l’esprit. « C’est réciproque. » Mancinia baissa les yeux vers l’anneau qui ornait ses doigts. Ses joues prirent une charmante couleur rosée. Callidora lui adressa un dernier sourire avant de se tourner vers les invités qui patientaient encore dans le salon. C'était presque l'heure. « Mesdames, messieurs, il est temps de retourner chez vos hôtes respectifs. Nous avons veillé à ce que vos chambres soient prêtes, et les habitants se tiennent à votre disposition si vous rencontrez le moindre problème. Oh, et, n'oubliez pas de récupérer les enfants, dès qu'ils en auront terminé avec leur rédemption. » Quelle tragédie cela aurait été de voir des corps frêles s'effondrer dans la poudreuse, terrassés par le froid. C'était déjà arrivé, autrefois. L'homme de la montagne n'était pas à blâmer. D’excellente humeur, la jeune femme attendit que les derniers invités s'en aillent. Une fois seule, elle descendit les marches qui menaient à la grotte, prenant soin de semer en chemin quelques indices d'une douceur exquise. Elle pénétra dans une cavité creusée à même la roche où la chaleur formait de légères volutes de fumée, échappées de larges bassins d'eau douce. À son arrivée, la chèvre bêla. La jeune femme se servit un verre d'un liquide rougeâtre. Des pas ne tardèrent pas à résonner dans l'escalier, précédés par le bruit spongieux d'une créature qui glissait sur la pierre. Il l'avait trouvée. Le battant de bois pivota sur ses gonds, dévoilant un homme entièrement dénudé à l’exception de sa sublime chevelure. D’une teinte obscure, celle-ci se paraît de reflets chaleureux sitôt que la lumière des flammes l’effleurait et s’unissait à son corps pour le dissimuler aux regards indiscrets. Callidora lui tendit un biscuit et se mordit la lèvre.

« J’ai été vilaine, cette année. »


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(c)LOKIA
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Mer 20 Déc 2017, 20:28


| Nouvelles de Nowel | Tree_b10




Une infime gorgée de ce délicieux thé suffisait à amadouer ses papilles. Pinceau entre ses lèvres et palette dans une main, l’artiste prostré devant sa toile gesticulait dans tous les sens avec la seconde. Il jugeait la distance et mesurait l’échelle comme s’il tentait d’apprivoiser l’œuvre qu’il façonnait. Le Démon s’était mis en tête d’accomplir une carrière d’artiste au plus grand dam de ses modèles, ceci dans le but de prolonger sa renommée dans la pérennité. Les gloires éphémères, très peu pour lui. Cependant, il n’était pas encore conquis par sa compilation. Tout ce qu’il avait réussi à engendrer se trouvait être un ventripotent barbu enjolivé d’un uniforme tout vert, avec des rennes morts sur lesquels il reposait. L’idée était présente, mais pas assez approfondie à son goût pour le rendre plus féerique que la magie elle-même. Non, il devait puiser une source d’inspiration d’autrement plus sémillante pour accomplir un art qui permettrait de combler son petit cœur.

Lorsqu’un fracassant brouhaha explosa de l’extérieur, l’homme sortit en trombe de son local artisanal en dégainant sa lame par le seul réflexe qui prescrivait cette action, mais ce qu’il y trouva fut plus fabuleux que ce à quoi il s’attendait. Il ne s’agissait ni d’une invasion surprise lancée par des ennemis ni d’une catastrophe naturelle en plein débarquement. Non, c’était pire. Elle et sa puissance fantasmagorique encore plus dévastatrice qu’auparavant. Elle transcendait presque celle des divins, et pour cause elle n’était pas venue les mains vides. En lieu et place de la lave dégoulinante qui coulait le long des montagnes Rocheuses, la glace avait pris ses marques. Les flammes virulentes de la terre avaient succombé au profit d’une épaisse couche de poudreuse immaculé. La neige, plus dominante que jamais, tombait à flots dans ce bassin auparavant ardent, si bien que la seule chose en mesure d’identifier le domaine à celui de l’Enfer était la présence des ailes rachitiques qui découvraient pour la première fois ce froid qui mordait leur épiderme. Elle était aussi belle que par le passé, si ce n’est plus. Le Diable aurait presque courbé l’échine face à cette séance digne des plus belles pièces de théâtre, si et seulement si sa fierté ne s’était pas exprimée à ce moment-là.

« Toi ici. Après tout ce temps où la sérénité guidait nos débats, tu reviens comme une fleur au printemps sur mes terres. Qui crois-tu défier pour avoir autant de foi ? JE suis l’élu de ce monde ! Aucune peur ne troublera mon esprit ! Jamais ! J’ai acquis un pouvoir incommensurable que nul autre ne possède. Si par le passé je t’étais inférieur, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En profitant du combat que j’ai mené grâce à mon père et que j’ai remporté, je ne suis plus le même. Tu n’as plus l’ombre d’une chance, rentres chez toi… »

La réponse ne se fit pas attendre. Sous la forme de chuchotements, la femme répliqua avec le sourire avant d’être traînée vers le vent comme si elle avait été frappée par une nouvelle bourrasque. L’expérience des deux combattants avait permis à cette scène très brève de s’écouler au ralenti. De cette façon, l’homme avait parfaitement pu saisir la portée des mots qu’elle avait susurrés dans son oreille. Écarquillant les yeux de stupeur, un portail infernal dans lequel il plongea en vitesse se forma presque immédiatement. L’atterrissage ainsi diligenté se termina en un roulé-boulé expéditif insuffisant pour freiner sa course. Le Démon se précipita au fond de la grotte dans laquelle il avait posé pied, son air hâtif ne suggérant rien de bon. Une autre femme était présente dans ce repère rustique. Elle était seule. Il prit ses mains et la fixa droit dans les yeux pour capter son attention.

« Mets-toi à l’abri le plus vite possible. Je suis dans l’incapacité de te l’expliquer maintenant, mais... elle est de retour et ne s’arrêtera pas avant de l’avoir obtenue. Emprunte cette partie du tunnel et dis-leur que tu viens de ma part. Ils te préserveront le temps que je règle ce léger incident. » « ... » « Oui, bien sûr qu’on fera l’amour comme des bêtes ensuite, mais ce n’est pas le moment de… » « … » « Oh… tu sais comment me parler. Impossible que j’échoue à présent. »

Maintenant qu’elle était mise en sécurité, le Démon se rendit à l’extérieur, près d’un grand arbre aux ramures bien fournies. Symbole chez eux, Hazia possédait la particularité d’absorber la magie des puissants et la vitalité des plus précaires. C’était l’endroit idéal pour faire ses adieux. S’assistant de ses immenses ailes pour rejoindre la cime, il déposa sa couronne au sommet. Il se battrait en tant qu’homme, non pas en qualité de Roi. Elle était déjà là, sa longue chevelure d’ébène se laissant distraire par une pesanteur céleste. Le sang qui brillait sur ses mains coïncidait avec les milliers de morts qu’elle avait semés sur son chemin.

« J’imagine que c’est la dernière fois où l’on partagera quelque chose de sincère. Moi aussi j’en suis navré, mais c’était écrit depuis le début. Il est de notre devoir de rendre hommage à ce lieu. C’est l’heure du duel. » « … » « Nous sommes enfin d’accord. »

Les amants maudits se bravèrent alors de toutes leurs forces, magies et poings détonant à travers l’arbre, qui, indestructible, absorbait sans difficulté les impacts répétés des deux bellicistes. Le sol avait beau se désagréger au fur et à mesure, il émanait de lui une source réparatrice qui reconstruisait systématiquement ce qui se brisait autour de lui, comme si tout ce qu’il ingérait avait pour seul but de protéger. Quoi qu’il en soit, après de longues minutes à se renvoyer la balle, un rapprochement soudain eut lieu entre les deux individus qui s’étreignirent brutalement d’un baiser langoureux, la dextre en métal aiguisée du Démon pénétrant la poitrine de la femme qui appliqua sa main ensanglantée sur sa joue avant que celle-ci ne s’écroule, sans vie. « Je me souviendrais à jamais de nos jeux. Repose en paix. » En symbole d’une conclusion harmonieuse, la dernière feuille de l’arbre flotta au-dessus de lui avant de se placer délicatement dans le creux de sa paume qu’il referma.

Comme si le rêve prémédite prenait fin au même moment que cette extinction, la réalité regagna ses droits en révélant l’Enfer tel qu’il était. Lorsque la chaleur fut de retour, il remarqua que la femme qu’il tenait entre ses bras n’était qu’une courtisane parmi tant d’autres, tandis que l’arbre, lui, bien réel, mais plus aussi luxuriant qu’auparavant comportait des ornements des plus honorables. « C’est donc de cette façon que l’inspiration se concrétise ? Magnifique. Ceci fera une excellente coutume ! » Il retourna auprès de sa dulcinée avec le sourire aux lèvres, révélant le morceau de plante captif entre ses doigts. « Je ne t’ai jamais parlé de la tradition du baiser… si ? »



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Mitsu
Ven 05 Jan 2018, 13:12

Bonjour =D

Vous pouvez à présent voter pour la ou les nouvelle(s) que vous avez préféré ^^ Je vous laisse 10 jours ^^

Pareil que pour le concours de rp. Si vous estimez que votre nouvelle peut avoir sa place dans la partie rp, dîtes le moi pour que je l'y déplace. Sinon elle restera ici hé hé | Nouvelles de Nowel | 006
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Sam 06 Jan 2018, 00:38

Je m'occupe du transfert dans mes Mémoires ;)
Si besoin, retire moi des points de RP.
Merci pour le concours ^^
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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Mitsu
Jeu 18 Jan 2018, 18:45

Hello <3

Alors alors | Nouvelles de Nowel | 006 | Nouvelles de Nowel | 006

En première position nous avons donc Callidora avec 5 votes !
- Deux points de spécialité + Les lèvres de Callidora : Quand le personnage raconte une histoire, ses interlocuteurs sont comme transportés à l'intérieur de celle-ci, en fonction des spécialités. Ainsi, ils sont exposés.

Ensuite, en deuxième position Edwina avec 4 votes !
- Un point de spécialité + Le parfum de Cassandre : Quand le parfum embaume la pièce, les personnes présentent pensent à des choses agréables.

Et en troisième position euh... * sort sa liste * xD : Samaël, Wriir, Mirari et Mancinia avec 3 votes !
- Cinq points de rp + L’élixir d'inspiration : Quand le personnage en boit, il est inspiré pour inventer des histoires [Mancinia du coup > compa compa ^^]

Tout le monde gagne deux points de rp que je vais aller vous mettre =D
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Mar 23 Jan 2018, 12:31

J'adore le nom de ce pouvoir xD Je mettrais directement les gains dans ma fiche vu qu'elle n'est pas encore terminée. Merci beaucoup | Nouvelles de Nowel | 46

Et merci à tous ceux qui ont participé, c'était sympa de lire ces petites nouvelles  | Nouvelles de Nowel | 002
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