La légende conte les aventures d’un vaurien sans famille, mal né dans les quais nauséabonds d’une quelconque cité, en des temps immémoriaux. Il rêvait de grandes péripéties et de chasse aux monstres, de nouvelles contrées à explorer et de malfrats à combattre. Il passait son temps à lire les vieux récits, avant de réaliser ses désirs d’expéditions et de découvertes et devenir l’aventurier le plus renommé, tellement idéalisé que les esprits ignorent s’il a réellement existé ou s’il n’est qu’un mythe. Nul ne sait comment se prénommait cet adolescent un brin rêveur. Son véritable nom s’est perdu au fils de ses périples, jusqu’à être remplacé par celui qu’il s’était lui-même choisi : Yanna. D’après les écrits poussiéreux et leurs auteurs les plus audacieux, ce nom n’aurait pas été choisi sur un coup de tête mais après une longue réflexion. Né sur les Terres du Yin et du Yang, l’enfant se serait senti exclu et savait qu’il parviendrait à réaliser son souhait : visiter chaque coin et recoin de son monde. Ce n’était pas tant ces régions-là qui l’intéressaient : moins le Yin et le Yang que ce qui pouvait exister ailleurs. Ailleurs … Dans le langage archaïque d’un petit peuple d’une île perdue au large des côtes du Continent Naturel, ce mot se traduisait par « yanna ». Aujourd’hui, il est l’Æther des voyages et de l’inventivité ; son parcours inspire encore bien des persévérants. Yanna est souvent représenté comme un jeune homme dans la fleur de l’âge, aux cheveux en bataille et l’épée à la taille. Vêtu de façon simple, comme un itinérant ou un pirate, il est souvent à cheval ou sur un navire, prêt à découvrir de nouvelles choses. Cette apparence est contestée et critiquée par une partie des fidèles, qui prétend que Yanna n’aurait jamais choisi de rejoindre les immortels avant d’être certain d’avoir tout vu avec ses yeux d’Homme. Il lui ait alors préféré une silhouette âgée et rongée par le temps, celle d’un homme aux longs cheveux longs qui s’appuie sur un grand bâton pour marcher. Peu importe les hypothèses, Yanna est toujours accompagné d’un oiseau : un aigle, symbole du Dieu. Il ne possède par ailleurs pas de Temple à proprement parlé, car son idéologie repose sur des déplacements constants, qu’un édifice accroché à une terre n’incarne pas. Ainsi, le culte de Yanna est célébré au travers des rituels et des petits autels des voyageurs ; l’attachement à l’Æther indiqué par le port d’une babiole frappé d’un aigle. Par tradition, néanmoins, il est considéré que le vaisseau Opaleha, le plus grand et surprenant des navires de la flotte des membres de la Caste qui porte le nom du Dieu, est son Temple, bien qu’il soit peu traditionnel. Bien évidemment, les Enfants de Yanna sont les premiers adorateurs de leur divinité. Les fondateurs de cet empire auraient été charmé par les récits de Yanna et auraient cherché à lui ressembler et l’honorer. Il est souvent adoré par les explorateurs en tout genre et les vagabonds. Puisque la religion de Yanna est assez libre dans ses usages, ses rites le sont tout autant mais tous s’accordent à dire que la générosité, le partage et le respect de l’autre sont des préceptes de base. Pour autant, la ruse et la réflexion sont mises à l'honneur. De nombreuses pièces d'or, d'argent ou de bronze frappé d'un aigle circulent dans les Terres du Yin et du Yang, une façon comme une autre de répandre le culte.