Il est dit que dans des temps reculés, Sailanie n’était autre qu’une Fae. Gardienne d’un lieu comme le voulait le Dédale des Imprudents, le Palais du Millénium, elle y resta des années, protégeant la bâtisse des visiteurs indésirables en attendant patiemment sa mission. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque la Fae s’aperçut qu’elle devrait s’occuper de jumelles. Elle se plaça donc à leurs côtés afin de les éduquer et de les mener vers le château où ces dernières devraient réaliser leurs desseins. Les Faes ne connaissent pas le Destin de ceux qu’elles côtoient mais elles jouent un rôle dans sa concrétisation. Elles se doivent d’être proches de leur Élu car il est également, le plus souvent, celui de tout un peuple ou du Monde dans son ensemble. Sailanie, elle, façonna les deux Grandes Reines qui régnèrent sur le Monde lors de l’Ère du Yin et du Yang ; jamais remerciée, jamais considérée, simplement présente, là où elle devait être, pour la quête qui était sienne. Car tel est le propre des Faes ayant choisi cette voie. Elles ne sont qu’un outil élevant ceux qui doivent l’être vers leur Destin, qu’il soit bénéfique ou maléfique.

Aujourd’hui, Sailanie est l’Æther des Secrets et des Élus. Elle est la Divinité qui indique aux Faes du Dédale des Imprudents le lieu qu’elles devront garder et chérir ainsi que l’identité de l’Élu qui trouvera en ce dernier un élément essentiel quant à la réalisation de son Futur. Priée, bien entendu, par les Faes, elle l’est également par les individus lambdas qui souhaitent être appelés pour de grandes choses ou par les parents possédant des désirs particuliers à l’égard de leurs enfants. Cependant, Sailanie n’a aucun pouvoir sur le Destin en lui-même. Elle ne fait qu’indiquer ce qui doit être aux Faes et ne répond donc pas aux demandes des étrangers à la race. Son culte concernant les Élus est assez simple puisqu’il consiste à allumer une bougie dans un endroit situé en hauteur. Cela peut, bien entendu, être une montagne pour les plus motivés ou simplement le toit d’une maison. Ses temples font partie des plus éclairés des Terres du Yin et du Yang. Ils sont le plus souvent énormes, de multiples escaliers formant un véritable dédale rempli de bougies aux multiples couleurs et senteurs. Il n’est cependant pas rare d’en trouver au format miniature, les adeptes de Sailanie les plaçant dans la pièce la plus haute de leur demeure, telle une maison de poupée bien complexe.

Autre facette de Sailanie : les Secrets. Là encore, beaucoup d’individus la prient, soit pour découvrir les secrets d’autrui, soit pour que leurs secrets restent enfouis à jamais. Néanmoins, la Divinité ne s’adresse qu’aux Faes qui en sont les Gardiennes et savent quand l’un d’eux doit être révélé. De nombreuses légendes existent sur les vengeances présumées de Sailanie envers ceux ayant profané son nom ou attaqué le peuple qu’elle protège, ces derniers condamnés à être jetés en pâture à la foule. Ainsi, l’Æther ne se gênerait-elle pas pour contacter, par l’intermédiaire des Faes, toutes les gazettes des Terres du Yin et du Yang afin de mettre en lumière les petits secrets bien tordus et préjudiciables des êtres qui ne lui plaisent pas. Elle serait d’ailleurs l’auteur de fausses révélations mais, que celles-ci soient vraies ou non, le jugement public détruit le plus souvent la vie de ses victimes. Aussi, au contraire, si certains secrets perdurent des Ères alors qu’il serait aisé de les découvrir, c’est grâce à ses faveurs pour certains individus.

Les représentations de Sailanie la décrivent le plus souvent comme une femme aux vêtements arrondis, attendant patiemment à l’intérieur d’un lieu merveilleux, le Palais du Millénium, avec une mine altière ou princière. La Divinité n’est pas considérée comme bénéfique car elle possède, tout comme le peuple qu’elle protège, une double face. En effet, ses actions peuvent être réputées bénéfiques ou négatives selon le point de vue adopté. Son animal représentatif est le feu follet, ces derniers étant sacrés pour les adeptes de la Déesse.