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 | Et si votre personnage était... un enfant ; VERSION II |

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Dim 30 Juil 2017, 12:11

Bonjour =D

Il était une fois dans un gentil et joli petit village...

| Et si votre personnage était... un enfant ; VERSION II |  299992Village

... des enfants. Les adultes, malheureusement, avait disparu mystérieusement quelques années auparavant laissant les bambins seuls, ce fait ne créant, bizarrement, aucun traumatisme chez eux. Loin d'être désemparés, ces derniers avaient réussi avec brio à survivre, organisant la vie du village, Cocoland de son petit nom, au mieux.

¤~¤


Ceci est un rp à plusieurs (RPPT pour les intimes et l'ancienne appellation) concours. Votre objectif est donc de décrire la vie au village en plusieurs messages, en collaboration avec les autres joueurs. Vous devez jouer votre personnage enfant ou au début de son adolescence (entre 6 et 13 ans je dirai). Tout le monde est humain [je précise : quand je dis humain c'est pas la race Humain du forum mais "normal". En gros vous êtes un enfant standard - mais comme je suis choupinoute, vous pouvez avoir un seul et unique pouvoir si ça vous fait plaisir, allez, soyons fou !] mais le mieux est tout de même que le caractère de votre personnage soit sensiblement le même qu'il a actuellement (en plus jeune du coup xD et pas avec tous les soucis existentiels des races chelous du forum /sbaf). Ceci est un rp hors trame donc vous pouvez dire ce que vous voulez pour le passé ou le contexte. Vous faites avec les éléments que je vous ai fourni plus haut. A vous d'étoffer. A vous de créer des liens, d'inventer et de rendre la chose fun pour tout le monde.

A la fin, on votera. Vous prendrez les critères que vous voulez. Je peux vous donner des exemples : ça peut être le rp, le fait d'essayer d'inclure tout le monde, l'originalité etc. A l'inverse vous pouvez ne pas voter pour quelqu'un parce qu'il vous a snobé, a fait un hors sujet ou ne s'est visiblement pas relu. Ce seront vos critères, selon vos goûts et votre subjectivité ^^

C'est un concours qui vise à vous permettre de rp ensemble de nouveau =) Il n'y a pas de gains comme dans un rp de groupe normal. C'est vraiment pour le fun. Par contre, concours = podium = gains, bien entendu =)

Vous ne pouvez pas double poster ce qui veut dire qu'il vous faudra attendre que quelqu'un d'autre poste avant que vous puissiez de nouveau écrire ^^ Même si ça me paraissait couler de source, je vais fixer des règles de bien séance : le premier tour, vous devrez attendre le 3 août avant de reposter dans le rp. Une fois le 3 août dépassé, vous devrez laisser 3 jours entre deux de vos messages, afin que tout le monde ait le temps de poster et de lire. Merci =)

Ceux qui sont dans la version I ne peuvent pas venir ici, à l'exception de Devaraj qui a abandonné ^^


Ce concours durera jusqu'au 31 août à 20h heure française. On fera sans doute un autre concours en parallèle en messages solos dans le style de celui sur Harry Potter également =)

Amusez-vous bien  | Et si votre personnage était... un enfant ; VERSION II |  47


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Lun 31 Juil 2017, 00:02


Cocoland, ce village était de toute beauté ! Ces fleurs se déhanchant au gré du vent, ce soleil radieux qui versait de sa lumière fulgurante aux quelques habitants inspirés par la joie, ainsi que ces nombreux coins idylliques où chaque fruit et chaque fleur pouvait être cueilli sans aucune contrainte ou presque. Toute personne normalement constituée se devait d’y trouver son bonheur. Oui, mais pas Zananas, ce môme de six ans qui faisait partie des plus jeunes recrues ici présentes. Lui, il assurait son bien-être différemment. Infernal dans tous ses états, le mouflet asseyait la réputation d’être insupportable en toute circonstance. Dès qu’il approchait, les fillettes tiraient tenacement sur leurs jupes pour déjouer ses plaisanteries grivoises. Pareil pour les autres garçons de son âge qui remuaient ciel et terre pour dissimuler leurs confiseries sitôt qu’il entrait dans la zone dite de « perdition ». Encouragé par quelques amis qui le suivaient partout où qu’il mette les pieds, il était toujours présent quand la situation dégénérait, et ce même s’il n’était pas forcément en tort. De plus, son inspiration inépuisable générait sans cesse de nouveaux stratagèmes pour épater la galerie. Les aînés du village ne manquaient pas de le remettre à sa place, mais son adorable bouille avait tôt fait de le disculper. Le garnement savait s’y prendre, oh que oui ! En cette journée qui s’annonçait fructueuse sur le thème de la c*nn*rie, Zananas était de retour après des mois d’absence. Pour cause, il avait dû rendre visite au médecin se trouvant au sommet de la falaise de Cocoland. Un ancien de dix ans qui avait érigé son petit business à l’extérieur pour s’assurer de conjurer toute contamination. Accusé de tout son corps par de légères taches laiteuses, il était alors revenu en grande pompe, son fameux rire diabolique faisant écho dans tout le village. Les enfants qui avaient pour habitude de le fréquenter s’étaient ainsi hâtés de le rejoindre pour assister à ses anecdotes instructives.

« Alors alors, qu’est-ce que t’as dit Saturnin ? »
« Dis dis ! Tu vas bien, hein ? On va pouvoir jouer tous ensemble comme avant ? »
« On vient de se faire gronder par l’autre mégère qui vend des pains au chocolat trooooop bons ! »
« Ouais, tu veux pas nous aider ? Eric s’est pris une fessée. Il est parti pleurer dans un coin, on le retrouve plus ».
Heureux de retrouver son audience telle qu’elle était avant son départ précipité, ce n’est pas tant pour leur invétérée érudition qu’il les fréquentait que pour leurs fonctions dignes des couteaux suisses les plus diverses. C’est de par un nouvel éclat qu’il rétorqua. « Bien sûr les bros. J’vais vous montrer comment s’y prendre. Faites comme moi ! »

Comme de vaillants soldats qui escortaient leurs boss sans se poser la moindre question, Zananas et sa bande se rendirent tout gaiement en direction de la boulangerie lorsque soudain… c’est des poules qu’il entendait ? Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! Elles piaillaient avec tellement d’enjouement qu’il reconsidéra de plan à la dernière seconde. « Chut chut chut ! » adressa-t-il diligemment aux autres. « Faites les guets les copains, je vais voler l’œuf légendaire de Dame Gladys la poule ! L’on dit qu’il renferme un super héros à l’intérieur. Un peu comme l’histoire du génie tout bleu là. » Les gamins échafaudaient toute sorte de scénarios improbables pour se distraire, comme s’ils avaient besoin de ça. Zananas recula ainsi lentement, très lentement afin de fournir plusieurs indications à ses amis en remuant les mains dans tous les sens, comme s’il était soudainement animé d’une bravoure sans précédent, possédé par un espion international… alors que pas du tout. « Regardez-moi bien, je vais l’avoir ! » « Fais attention qu'il te pique pas le cul ! » Quand il circula devant la volière pour gîter dans l’ombre, il se resserra contre l’entrée pour une vue d’ensemble, puis il plongea à l’intérieur, non sans basculer contre une planche mal fixée, ceci lui occasionnant une bosse. Il se frotta frénétiquement le front, mais ne versa aucune larme, bien trop occupé à chercher sa cible.

La volaille en question pondait, mais ce n’était pas un problème pour lui puisqu’il possédait le pouvoir de modeler des parties de son corps avec ce qu’il ingurgitait, et puisqu’il avait justement englouti un poulpe un peu plus tôt… ses bras se muèrent en deux minuscules tentacules pas plus larges qu’un verre de terre, celles-ci coulant douteusement vers le gallinacé. Imprécis et gauche avec ces nouveaux membres, il souffla une mauvaise direction et se retrouva nez à nez avec le coq, grand gardien de cet antre. Après une brève querelle contre le monstre, le garçon parvint à lui échapper alors qu’il se faisait toujours courser par ce dernier, les poches remplis d’œufs de toutes tailles. « Vite, vite, partons ! Il va nous bouffeeeeerrr » « AAAAAAAAHHH !!! » c’est dans l’hilarité générale qu’il éleva fièrement ses bras en l’air pour exhiber son trésor. Lors de cette fuite rocambolesque, lui et ses diablotins de copains s’amusèrent à jeter les œufs ici et là, renforçant la mesquinerie de la bande qui commençait à devenir légèrement irritante. Au terme de cette folle poursuite, ses yeux s’écarquillèrent et… il fila droit vers cette marchande. Elle était un peu plus grande que lui, mais… elle détenait ce si beau miroir. « Dis ! Tu veux bien me l’échanger contre mon beau trésor ?! Dis oui siteeeeplaiiiit ! » Le truc, c’est qu’il n’avait pas encore relevé que ses potos avaient complètement disparu, mais… pour quelle raison ?


938 mots

Rapidos résumos:

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Lun 31 Juil 2017, 12:29

Dans la chambre d'Hayinille, les rayons du soleil matinaux perçaient à travers ses rideaux blancs. La petite fille, haute de ses onze ans, roula à travers le grand lit de ses parents et tomba parterre, enroulée de ses draps. Se lever était la chose la plus douloureuse qui lui arrivait chaque jour. « Dépêche-toi, grande sœur ! La glace va fondre avec le soleil ! » Hayinille grommela des paroles incompréhensibles et roula parterre pour se libérer de ses draps tout doux. Elle s'assit devant son miroir et apprécia un court instant la contemplation de sa Beauté, oubliant ses yeux bouffis et ses épis chevelus. Ah, elle se sentait déjà mieux ! Elle empoigna son peigne et sortit sa robe rose du placard : cette journée pouvait réellement commencer.

Dans le village, tout le monde avait oublié son prénom à part sa petite-sœur : ils l'appelaient Princesse, et c'était mieux comme ça. Bon, il y avait toujours des gosses inconscients qui préféraient l'appeler Bouseuse ou Grosses Fesses, mais elle s'employait, elle et sa bande de pestes, à toujours leur faire regretter cet affront. Personne n'avait le droit de manquer de respect à la Princesse ! Sauf les enfants de l'étang et sa petite-sœur de neuf ans.
 « Les œufs sont prêts, Hayinille ! » La petite fille dévala les escaliers et rejoignit sa sœur dans la cuisine. Elle s'assit en lissant sa robe, l'air grognon. « Me dis jamais de me dépêcher, Steph ! J'fais ce que je veux, j'suis une princesse. Donne-moi ces œufs tout de suite ! » Sa petite-sœur ne réagit même pas : elle lui donna ses oeufs au plat et la regarda manger en finissant son eau. Ses caprices étaient légion dans la maisonnée, et gare à elle si elle osait lui répondre ! Après trop de disputes entre soeurs, Stephraise avait jeté l'éponge.  « Je vais livrer le miam à Saturnin. Il va encore râler quand j'arriverai en retard... alors, j'y vais vite ! » Cette dernière se volatilisa aussitôt, en se servant de son pouvoir de vitesse accrue.

Hayinille, quant à elle, prit deux plaques de métal de la taille de son pied et sortit dans la rue en courant, trop pressée de sillonner les rues de Cocoland. Ah non, non, ne pas se précipiter ! Elle devait être la plus élégante possible. Cette dernière calma son rythme et recommença à marcher en levant fièrement le menton. Quand elle croisa des enfants, la moitié ne lui adressa pas la parole ; certains firent demi-tour, et seulement certains, lui lancèrent des signes amicaux. La Princesse était bien seule... et elle devrait le rester jusqu'à ce qu'elle ait accompli sa première tâche quotidienne ; après, elle rejoindrait ses sbires chez le marchand de glaces.


 « Princesse, princesse ! » Hayinille était arrivée sur son lieu de travail. Il y avait une dizaine de jeunes enfants qui l'attendait sagement, tous assis à côté de la patinoire. Ils avaient déjà tous accroché leurs plaques de métal à leurs bottes. Qu'ils étaient adorables, tous assis comme ça, à l'attendre ! Ils formaient comme une Cour royale, et elle adorait ça.  « Salut les p'tits lous ! J'suis bien belle aujourd'hui, pas vrai ? » La plupart répondiirent par l'affirmative ; mais peu important ce qu'elle leur aurait demandés, ils auraient réagi de la même façon. Ils ne voulaient qu'une chose : se lancer sur la piste. Cette patinoire superficielle se situait proche des rues principale de Cocoland : c'était en réalité un petit étang qui s'étalait sur quelques dizaines de mètres. Il était assez petit, et peu profond, pour que Hayinille puisse le métamorphoser avec son unique pouvoir. celui de transformer l'eau en glace. Tous les jours depuis des années, elle s'asseyait au bord de l'étang à l'aube (en excluant ses grasses-matinées, en fait) et annulait toute la fonte que le soleil avait occasionné la veille, pour maintenir l'eau de l'étang à l'état de glace. Cela permettait aux autres enfants de patiner joyeusement pendant plusieurs heures : puis, quand la première fissure apparaissait, tout le monde sortait et attendait l'aube du lendemain pour en refaire. Chez ces enfants de six ans, c'était devenu comme une tradition ; mais quand ils vieillissaient, ils arrêtaient de fréquenter cet endroit, qu'Hayinille avait nommé « l'étang de la Princesse ».

 « Allez-y, mes petits ! La glace est bien ferme ! On dit merci qui ?! » Les gosses ne répondirent pas ; ils étaient déjà en train de se lancer sur l'étang avec leurs patins à glace rudimentaires. La petite fille leur pardonnait tout, à ces petits-là : au moins, eux, ils continuaient à venir la voir... et ils étaient adorables. Avant d'aller les rejoindre, Hayinille s'allongea sous un arbre et somnola. Toute cette magie utilisée, ça fatiguait !

Mais soudain, elle entendit un rire qui faisait vaguement écho à sa mémoire. Curieuse, elle s'approcha de la rue principale, la traîne de sa robe à la main, puis chercha des yeux qui scandait ce rire si familier. Quand elle reconnut la bande, elle poussa un profond soupir : c'était Zananas qui était revenu de la falaise... et des tâches blanches dégoutantes pullulaient sur ses bras. Quelle horreur ! Hayinille afficha une expression de dégoût et s'apprêta à retourner à sa sieste, quand son regard s'arrêta sur un projectile qui s'approchait d'elle. C'était quoi, ce truc rond ? Avant qu'elle puisse déterminer la nature du projectile, il s'écrasa sur son cou et un liquide jaune se propagea partout sur sa robe et sur les pointes de ses cheveux soyeux.

Hayinille resta quelques secondes sans bouger, la bouche béante, et entendit des éclats de rire fuser un peu partout : tout le monde se moquait d'elle. C'est alors qu'elle réalisa ce qu'il venait de se passer et qu'une colère furieuse s'empara d'elle.
 « ZAAANAAANAAAAS !! » La Princesse blessée serra les poings et courut dans la direction où la bande était partie. Sur le chemin, elle vola un paquet de farine à une pauvre marchande et rattrapa facilement les enfants qui avaient cinq ans de moins qu'elle. Quand elle arriva à leur niveau, elle poussa un cri pour les effrayer puis leur lança le paquet de farine. Bizarrement, les enfants ne rigolaient plus... seul Zananas avait réussi à semer ses potos, mais il ne perdait rien pour attendre ! Une fois les malfrats enfarinés, Hayinille en prit deux par le bras, un pour chaque main, et les traîna vers une flaque boueuse, où elle s'apprêtait à les jeter pour de faux, juste pour leur faire peur. Mais soudain, alors qu'elle arrivait devant la flaque, quelqu'un tira les deux enfants qui étaient en train de pleurer ; elle reçut un coup de pied dans le derrière, et ce fut elle qui se retrouva dans la boue.

Autant dire qu'à ce moment-là, sa colère avait atteint son nirvana et Hayinille s'apprêtait à faire subir son courroux.



Résumé:
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Lun 31 Juil 2017, 14:48


"Il était une fois deux sœurs qui attendaient sagement le retour de leur parents en lisant des contes près du feu, dans la cuisine. Quand soudain, le voisin toqua, inquiet. Le fermier leur apprit qu'un tueur rodait à l'orée du village. C'était Momo le vieux chasseur qui l'avait aperçut la nuit dernière et il clamait même que le meurtrier n'avait pas de jambes ! Devant cette fantaisie, les deux filles éclatèrent de rire ! Pas de jambes !?" Le petit auditoire assit devant le conteur suivait des yeux les mouvements de ce dernier avec fascination. Ses mimes concernant l'absence de jambes en firent même rire certains. Après un petit silence, Devaraj reprit rapidement. "Mais quand le voisin fut reparti, la cadette s’inquiéta. Boum boum chi, elle entendait. Boum boum chi ! Une fois c'était proche, l'autre fois plus loin, plus fort, moins fort ! Quelle était donc cette folie ?! Farce ! Mascarade ! " Ses lippes s'étirèrent pour former le sourire carnassier qui lui était propre. Il mima la voix de la petite fille avec une intonation ridicule; un air faussement désolé. "Est-ce-que je peux dormir avec toi ? demanda-t-elle alors à sa grande sœur, qui finit par accepter à condition que la cadette dorme en dessous du lit. Rassurée, la concernée monta alors à l'étage et les deux filles s'endormirent paisiblement... Très paisiblement..." Pause ! En parcourant son auditoire du regard pour s'assurer que tous les malheureux buvaient ses paroles, il recommença subitement à murmurer d'une voix plus basse, grave. "Boum boum chi... Boum boum chi... Au petit matin, la grande sœur se leva et s'aperçut que sa cadette avait disparu ! " Il cria ce dernier mot, ses yeux brillant d'une lueur presque surnaturelle à la lumière de l'unique chandelle qui éclairait le groupe assit dans l'herbe à l'écart des maisons. Un rire légèrement inapproprié jaillit de ses lèvres. La lenteur de son articulation s’accéléra subitement et il brandit ses bras pour proclamer d'une voix forte, faisant sursauter beaucoup d'enfants. Sa main droite serrait une chandelle qui agitait frénétiquement de droite à gauche, dévoilant par passages son visage rieur, malicieux et méchant. "BOUM BOUM CHI était écrit sur la fenêtre de la cuisine, avec le sang de sa petite sœur, dont le cadavre était allongé par terre ! BOUM, il pose un premier coude par terre, BOUM, il pose un second coude et CHI, il avance en glissant... car il n'a pas de jambes !" Devaraj visa le dos de sa victime préféré en mimant un coup de poignard, qui eut le don de faire hurler l'enfant et provoquer les cris de tous les autres. Satisfait, le petit amoureux des fantômes et histoires d'horreur, se releva et épousseta son pantalon, tout sourire. "Bonne nuit, huhu. Faîtes attention, n'est-ce pas..."

Ah ! Il adorait vraiment ça... Voir tous ses petits camarades trembler sous ses mots et instiller dans leur imaginaire milles et une épouvantes, faire danser des spectres sous leurs misérables orbes pleines de craintes; leurs bouches entre-ouvertes pour dévorer ses paroles vénéneuses. Il se plaisait à croire que la plupart des imprudents venus l'écouter par curiosité malsaine, ne dormiraient pas si bien ce soir. Pour sa part, il n'avait pas peur des fantômes ou des monstres et serait au contraire bien capable de hurler de joie si l'un d'entre eux se présentait devant lui... Mais pour l'heure, il était temps de se reposer. Le blondinet étouffa un bâillement et se glissa sur sa paillasse, tombant dans un profond sommeil vidé de rêves ou cauchemars.

Alors que l'aube commençait tout juste à chasser la nuit pour reprendre ses droits, Devaraj s'éveilla et mit un pied hors du lit sans rechigner. Si les ténèbres de la nuit étaient réservés à ses légendes de terreur, le jour n'existait que pour mettre à mal l'énorme liste qui répertoriait chacune des tâches qui lui incombaient. Le jeune s'habilla chaudement pour contrer la fraîcheur matinale. Des mocassins lacés, un pantalon beige et une grande tunique en coton vert, ainsi qu'une cape en laine brune dont il rabattit la capuche sur ses longues mèches dorées. Il attrapa une besace et une serpette qu'il attacha à sa ceinture. Ainsi paré, il fila à la rivière pour se débarbouiller, frottant ses yeux verts et aussi pâles que fantoches. Sa route traçait un détour aux cuisines où il chapardait un quignon de pain avant de courir vers les champs et les bois. La culture qu'on lui avait apprise depuis dix ans baignait dans les plantes, les herbes, les champignons, les fleurs, toutes leurs vertus et défauts, tout ce qu'on pouvait réaliser avec. Herboriste en devenir, il s'efforçait d'entretenir quelques plantations derrière la maison. Les premières heures qui échappaient aux rayons brûlant du soleil étaient réservées au désherbage et ramassage. Il y avait de la sauge, mente, thym, bourrache, millepertuis, lavandes, et quelques autres végétaux médicinaux ou cultivés pour épicer les plats. Devaraj se devait d'aller chercher le reste à l'état sauvage, dans les alentours du village.

Quand il revint, le soleil s'était déjà bien levé, comme la majorité des enfants. Vu l'agitation générale et inhabituelle, il comprit vite que Zananas devait être de retour. Cela le fit brusquement rire, car contre toute attente, il aimait bien faire peur aux autres avec le garçon qui était aussi mauvais que lui. Après avoir ramassé un seau d'eau fraîche, il couru s'installer dans sa chambre, qui était aussi son entrepôt, évitant au passage un oeuf volant. "Eh ! Essaye de viser correctement au moins !" cria-t-il en riant avant de claquer la porte. Des pans de feuilles étaient étalés pour sécher à côté de petits pots dans lesquels miroitaient des liquides divers et variés. Une étagère était réservée aux onguents et une autre croulait sous des bandages propres. La poussière volait librement et la chambre était imprégnée de diverses senteurs. Devaraj recopiait exactement ce que faisait son père, aidé par les nombreux livres empilés de façon aléatoire et bancale sur son bureau. Il avait du mal à lire et écrire, mais les illustrations tracées de façon précise et réaliste à la plume, l'aidait beaucoup à reconnaître et comprendre le végétal dont il était question. Devaraj pensait à demander de l'aide à un aîné, au moins pour arriver à déchiffrer correctement le savoir enfermé dans les pages poussiéreuses. Il sortit sa cueillette du jour, exceptionnellement agrémenté d'un champignon vénéneux qu'il prévoyait de faire manger à ceux qu'il n'aimait pas trop. Souriant d'un air morbide, il le reposa sur le bois du bureau lorsque quelqu'un toqua puis entra dans la petite pièce. Retrouvant un air trop innocent, Devaraj se retourna vers le ou les nouveaux venus. "Salut !"


Post I - 1071 mots
Bon bin Dev s'occupe de fournir des médocs et des épices. Vous pouvez être avec lui le soir lorsqu'il raconte son histoire à faire peur; être la personne qui entre pour l'aider ou pour vous faire soigner, etc, etc
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Lun 31 Juil 2017, 16:52


Cocoland.. Un véritable havre de paix… Selon des points de vue plus que discutables. Quoiqu’il en soit, il s’agissait d’une charmante bourgade où l’autorité n’avait pas tout à fait sa place et où l’auto-gestion s’improvisait de jour en jour sous des mains peu expérimentés et des esprits loin d’être matures. Pour autant, aussi étrange que cela pouvait paraître, l’équilibre qui en ressortait était apprécié par les habitants. Lilith, une petite gamine de six ans, peut-être sept, dotée d’une longue chevelure rouge prenant généralement la forme de deux longues couettes, n’auraient probablement pas dit le contraire, si, par un hasard plus qu’hypothétique elle ne s’était posée que quelques secondes afin d’analyser sa vie au sein du village. Tous les jours se ressemblaient dans la quête de liberté qui pouvait être la sienne, mais pour autant, pas un ne lui semblait assez long pour mener à bien les multiples idées qui l’assaillaient sans cesse.

En effet, chaque jour, c’était le début d’une nouvelle aventure seule ou accompagnée, où elle partait à la recherche d’un trésor caché sous les pavés des ruelles, au fond des étangs, dans quelques une des demeures abandonnées par des adultes il y a quelques années déjà, ou, même dans les forêts non loin de Cocoland, pour venir ensuite amasser son butin dans son propre repaire.

Un bandeau sur l’un de ses œil pourtant bien valide, et un chapeau trop grand sur la tête, elle vivait son aventure en usant tous les termes que les grands utilisaient lorsqu’ils lisaient des histoires « moussaillons », « marins d’eau douce », « bachibouzouk ». Le dernier était d’ailleurs son préféré, bien que le sens lui échappait totalement. Perdue dans l’une de ses quêtes, ses pas l’avaient menés vers une demeure qu’elle connaissait un peu.. La gamine se raidit, elle aimait les histoires de grand large et d’aventures, mais celles de Devaraj lui avait laissé un goût amer qui méritaient une petite vengeance permettant de mettre un terme à l’activité de conteur de ce dernier. Aussi, un sourire espiègle se dessina sur le visage de l’enfant. Souvent, le conteur n’était pas là le matin, et sa tanière devait donc être libre.. Avec une discrétion plus que douteuse lorsqu’elle s’approcha de la fenêtre, Lilith s’immisça alors dans un lieu qu’elle préférerait rapidement oublier compte-tenu de cette odeur si particulière qui lui emplissait les narines et la fit éternuer une bonne demi-douzaine de fois. Peut-être qu’un des trésors des lieux serait à l’origine des affreuses histoires que Devaraj faisait revivre à la nuit tombée… Illettrée, la pile de bouquins qui s’amassaient demeuraient une énigme presqu’aussi grande que les rares dessins qu’elle y aperçut à l’intérieur. Aussi, la pirate en herbe se décida à prendre le plus gros et le plus joli. Il brillait avec plein de dorures. C’était bien suffisant pour aujourd’hui ! Si ça ne n'arrêtait pas Devaraj, elle reviendrait un autre jour ! Aussi, enfournant l’objet de son délit dans la petite besace qui ne la quittait jamais, Lilith repartit aussi vite qu’elle le put, repassa par la fenêtre qui lui avait servi d’entrée, aidée bien évidemment d’une chaise afin de faciliter sa fuite.

A peine eut-elle refermé l’orifice qu’elle venait d’utiliser qu’elle mima une attaque et un rire victorieux, mais hâta le pas face à la silhouette reconnaissable du blondinet. De toute façon, au loin, un autre spectacle avait attiré son attention… Princesse Grosses Fesses était là, folle de rage, un œuf coulait le long de sa nuque, ce qui fit rire la gamine. Elle hurlait le nom du responsable de son méfait. Zananas… Il était donc de retour ? C’était plus qu’intéressant et redoubla la bonne humeur de la rouquine. L’animation serait au rendez-vous dans les prochains jours !
Néanmoins, son sourire perlé s’agrandit encore sur son visage radieux : face à elle, l’ennemi était en position de faiblesse. L’occasion était trop belle… Les garnements qu’elle avait surpris, membre de la bande de Bananas, étaient tirés dans tous les sens par leurs acolytes qui ne demandaient qu’une chose : sauver les leurs. En équilibre face à la flaque de boue, Lilith n’écouta que son courage, et après avoir tonné un « bachibouzouk » bien placé, fonça sur sa cible jusqu’à parvenir à la faire chuter dans un immense éclat de rire.

Pour autant, courage ne rimant pas forcément avec témérité, la gamine n’attendit cependant pas que celle-ci se retourne pour jouir pleinement de son courroux. Aussi, ce fut en pleine fuite qu’elle croisa le fameux Zananas, couvert d’étranges tâches blanchâtres, apparemment sans lien avec la farine qui virevoltait dans tous les sens. Ce dernier était ébahi par un miroir magnifique… Magnifique trésor pour son repaire surtout ! Suffisamment pour que la gamine s’arrête en lui adressant un sourire innocent.

- Tu es là, toi !! Mais.. C’est quoi ça ? demanda t’elle en montrant les taches blanches.

A peine eut elle l’occasion d’entendre la réponse que la Princesse apparut, couverte d’une multitude de substance, furieuse. Elle haussa les épaules en regardant Zananas d’un air espiègle, avant de le désigner du doigt.

- Il est lààà !! C’est luiiiii !

Après tout, elle ne le recherchait pas déjà pour les œufs volant ? Pourquoi ne serait il pas responsable aussi de sa mystérieuse chute ?


Post 1 - 858 mots

Résumé:
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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Lun 31 Juil 2017, 19:47


— « Tas de raclures puantes ! Chiure de boulanger, fils de fils de chien de la casse ! Et n’y revenez pas, ou je vous casserai les genoux les uns après les autres, j’irais vous gifler en place publique et la seule chose qui manquera à votre tête de pleureuse sera la marque de mes chaussures au derche ! Abstinents ! Régaliens bouffis au suc de scrotum de porc ! »

Tâche désormais journalière, Eerah improvisait une série d’insultes bien senties, afin de garder sa verve vive et son verbe affuté. Les yeux froncés devant le miroir, ses gros sourcils ombrageaient son visage à la manière d’un orage d’été au-dessus d’un champ de coquelicots. Ses tâches de rousseurs ne parvenaient pas à attendrir son faciès pourtant jeune, et la plissure qui trônait au sommet de son nez marquait la naissance d’une ride qu’il trainerait probablement toute sa vie. Cette rage et cette colère froide, c’est ce qui avait fait de lui ce qu’il était aujourd’hui, un chef respecté et craint. Lorsque les adultes avaient disparu, il avait investi la plus belle maison et en avait extrait sans douceur le fils du notaire, un perfide jeune garçon plus vieux que lui de deux ans. C’était à l’issue de la rixe qui en avait découlé qu’il avait monté sa réputation. Aujourd’hui, il était Eerah Grands-Pieds, chef et maire de Cocoland, et il n’hésitait jamais à en venir aux mains lorsqu’on venait lui contester ce titre. « Grands-Pieds », car il s’entêtait à chausser les larges bottes en cuir de l’ancien chef de la police, un ouvrage remarquable maintenu par une boucle en fer forgé, sur lesquelles il n’avait jamais cessé de lorgner, et qui n’avaient pas tardé à rejoindre sa garde-robe lorsque leur propriétaire avait fichu le camp. Déjà assez vieux, il ne lui manquait qu’une pointure pour qu’elles lui aillent parfaitement, aussi il les rembourrait avec un morceau de coton.

Sa diatribe bientôt terminée, il hocha la tête et relâcha son air contrit, pour soupirer doucement. Il n’y avait qu’en s’entrainant avec arrache-pied qu’il pouvait se permettre d’endosser un rôle aussi sérieux. C’est souvent ce sérieux et cette froideur qui faisaient une grande partie du travail quand il avait à se faire entendre ou obéir. La réalité c’est qu’il s’arrangeait surtout pour ne jamais avoir à se battre : comme tout un chacun avait son pouvoir, le sien était de lire dans les pensées. C’était pratique pour débusquer les menteurs, prévoir les agressions, manipuler la plèbe et dans une moindre mesure, esquiver un ou deux coup lorsqu’il fallait en découdre. Heureusement, peu étaient les enfants assez âgés pour en arriver là, et il avait rallié à sa cause une majorité d’entre eux. Il enfila ses légendaires bottes, et sorti de sa maisonnée à la levée du jour, pour sonner le début de la journée. En haut du village, non loin de là où il habitait, se dressait une antique cloche large comme trois hommes, haute comme deux. Passant par le centre du village, il aperçut de loin Devaraj, qui devait, comme à son habitude, partir pour sa cueillette matinale. Heureusement qu’il existait, comme lui, des enfants légèrement précoces, avec un certain sens de la responsabilité. Sans ça, il était certain que lui seul n’aurait pas suffi à maintenir le village à flot. Une fois arrivé à proximité de la cloche, il attrapa un bâton terminé par une boule de tissu serrée, et frappa plusieurs fois de toutes ses forces, faisant résonner les rues de Cocoland de sa mélodie matinale. Lentement, les maisons s’ouvrir, et le petit peuple s’éveilla, commençant ce qui se rapprochait le plus d’une certaine routine journalière. Quelque chose dans l’air lui faisait pourtant dire qu’il n’allait pas s’ennuyer.

C’est plus tard, lorsque la clameur montante provenant de la rue principale lui parvint, qu’il ne dût laisser de côté ses tâches de Maire pour endosser son rôle de Shérif. Il arriva à temps pour voir la « Princesse », Hayinille, voler un sac de farine pour l’étaler sur une bande de garnements un peu turbulents. Il poussa un soupir bruyant, et fronça les sourcils en approchant. Quelques bambins s’écartèrent sur son passage en filant droit ; lorsqu’il arriva, elle avait trainé deux de ses victimes à côté d’une flaque de boue, et s’apprêtait à les y envoyer. Une charrette passa devant lui, et l’instant d’après, il la vit étalée dans la fange destinée aux enfarinés. Eerah prit sur lui de froncer ses narines davantage que ses sourcils, et fit attention de ne pas tâcher ses précieuses bottes en approchant.

— « Princesse, grinça-t-il, visiblement pas convaincu par le port altier de celle qui nageait dans la boue, tu peux peut-être m’expliquer ce qui se passe ? »

Sans réellement attendre de réponse, ses cheveux se dressèrent sur sa nuque alors qu’il invoquait son pouvoir, et le nom qui résonnait dans l’esprit de la jeune femme ne le fit que soupirer plus que de raison. Il aida la jeune fille à se relever, la sermonna pour la forme, et se tourna, parti dans la direction qu’avait suivi le chef instigateur de tout ce désordre. Cette fois tout à fait en colère, il rugit :

— « ZANANAS ! »

Il hésitait toujours à qualifier cet infâme petit démon de pire chose qui ne lui soit jamais arrivé, ou bien de première calamité sur cette terre. Il avait pourtant disparu quelques temps, quelques semaines où le calme semblait revenu à Cocoland, quelques jours où Eerah avait pensé – avec un brin d’inquiétude et de culpabilité malgré tout – qu’il avait fini par se rompre le cou dans un quelconque ravin en se rendant chez Saturnin. Que de douces illusions malheureusement. Il était de retour, une fois de plus. Marchant à grands pas, il arrachait çà et là aux divers témoins des informations sur la direction qu’avait pris Zananas.

Il le retrouva non loin, à côté d’un autre phénomène tout aussi irritant, la petite Lilith Arkendar, une kleptomane patentée notoire qui avait à son actif plus d’un vol. Il n’eut pas besoin de chercher longtemps dans sa mémoire pour y trouver la trace de son plus récent méfait, un ouvrage enluminé qui trônait dans sa petite besace, prélevé dans la réserve de Devaraj. Parfait, il allait faire d’une pierre deux coup. Il enfila son masque de colère noire, et inspira avant de se lancer dans une nouvelle tirade :

— « Vous deux ! Au pied ! Toi, le petit trouduc' ! À peine revenu que tu m’use déjà les nerfs, tête de gland, raclure d’appendice rectal ! Et toi la chieuse, si tu continues je te JURE que je te coupe les mains et que je t’en colle une avec ! Grotesque pisseuse au sang noir ! Si j’avais le quart du tiers de la patience qu'avait vos mères, je… »

Les voyant s’enfuir, il aligna une série de jurons sans queue ni tête et se mit à leur courir après, masquant avec tout le mal du monde un léger sourire.


1146 mots.
Eerah est le maire du village parce que je l'ai décidé (o/) et il essaye tant bien que mal de faire en sorte que ça ne parte pas en cacahuète, il commence donc à courser Zananas et Lilith après leurs méfaits!


| Et si votre personnage était... un enfant ; VERSION II |  GqzDWY

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Lun 31 Juil 2017, 21:56

Planté tel un poteau béat, Gazna faisait le guet, ou plutôt faisait mine de faire le guet pendant que Zananas subtilisait subrepticement les œufs de la volière. L'image grotesque lui seyait à merveille : il n'avait jamais été une lumière, et la seule utilité qu'il avait trouvé à ses gros bras de gosse de neuf ans consistait à les mettre au service du fourbe chef des Bananas. Pour tout ce qui relevait de la vivacité d'esprit, mieux valait passer son chemin. Démonstration par l'exemple : lorsque le meneur de bande se carapata dans les rues avec son butin, la balourdise de la petite montagne de muscles lui fit perdre son chemin au bout de deux intersections, menant de surcroît quelques-uns de ses petits camarades à l'errance. Leur malchance se poursuivit : deux d'entre eux se firent capturer par Princesse, et braillèrent tels les sales gosses qu'ils étaient. « Ouiiiin ! Gazna, aide-nous ! » Sans réfléchir, la petite brute fit volte-face, presque comme s'il avait été pris de remords. Qu'on ne se fourvoyât guère, il avait juste répondu machinalement à son nom, et saisit en toute « délicatesse » la paire de captifs avec ses pattes bourrues. Ironie du sort : une petite peste en profita pour bousculer la Princesse, avant de se dérober, ce qui laissa Gazna perturbé quelques instants. Toutefois, lorsqu'il aperçut le maire déambuler du bout de la rue, le sale garnement fut étonnamment parcouru par un éclair de lucidité, ce qui constituait un fait rare en soi. Il se fit la malle en traînant toujours aussi abruptement les deux garçons qu'il venait de sauver « héroïquement » dans sa cavalcade « téméraire ».

***

En dépit de l'effervescence, le jeune Reddy, fier héritier de l'un des somptueux manoirs dressés sur la colline du village, se pavanait dans les rues progressivement encrassées par les bêtises de ses habitants, quoique plastronnant moins notoirement qu'à l'accoutumée. Du haut de ses dix ans, il se vantait d'être un bon chasseur, surtout à l'égard des plus jeunes, cibles faciles et davantage impressionnables. L'un de ses somptueux récits était sans doute parvenu à l'oreille d'une petite voleuse rousse, aussi, il avait vu cette dernière lui chaparder la veille son jabot préféré. Contraint à porter une lavallière plus sobre que ce luxueux accessoire, il recherchait véhément la petite voleuse en fuite.

La fortune lui sourit : il aperçut cette dernière se dérobant de quelque méfait. Plus loin, le maire semblait participer à la charmante course-poursuite, qui incluait l'intrépide Zananas. Le spectacle motiva assurément le jeune Reddy et il se se greffa immédiatement aux festivités. Il ne fut pas le seul : un peu plus loin, Jirow, un autre sale gosse appartenant à une bande quelconque et quelque peu hargneux à l'égard du fanfaron au même âge que lui, observa le phénomène du haut du toit sur lequel il était monté. Désireux de contempler le vantard se rouler dans la boue, il s'empressa de quitter son perchoir pour se positionner à l'intersection d'un carrefour, s'apprêtant à faire un croc-en-jambes stratégique. Mal lui en prit, il commit une erreur de calcul. S'il laissa la jeune rouquine passer sans encombre, il se trompa sur la personne qui suivait. Il attendait Reddy, le croche-pattes fut cependant livré à Eerah ! « Oups ! », s'écria-t-il interdit. Relativement perturbé par cette maladresse, Jirow hésita. Devait-il s'enfuir ou allait-il essuyer la colère du maire ? Reddy en profita pour le devancer, et poursuivre sa traque. On connaissait la bravoure des sales mioches : Jirow décida de se faire la malle à son tour, espérant que le maire ne le rattraperait pas !

***

Féru de lecture et avide de connaissances, Wissy se promenait toujours avec un livre. Aujourd'hui ne dérogeait guère à la règle, le petit intellectuel de huit ans s'était rendu à la demeure de l'herboriste  en herbe. Apprenti et assistant de Devaraj, Wissy prenait plaisir à observer le préparateur s'atteler à son œuvre, et se passionnait toujours du défi que représentait le déchiffrage des bouquins. Non pas qu'il comprenne toujours ce qu'il lisait, cependant, il parvenait à lire distinctement la majorité des termes inscrits dans ces ouvrages. En se rendant chez ce dernier, il eut le malheur de se prendre un œuf dans l'épaule, ce qui l'agaça sommairement, en plus de lui faire légèrement mal. Il maugréa, essuya comme il put sa manche, et se précipita pour se mettre à l'abri chez l'herboriste. Il toqua trois fois à la porte, ce après quoi, Devraj lui ouvrit. « Salut ! », lui répliqua-t-il. « C'est la jungle dehors… Tu aurais pas une serviette ? », poursuivit-il en désignant la trace d’œuf encore ostensible sur ses vêtements. Une fois correctement nettoyée, il ajusterait ses lunettes et pourrait s'atteler à la tâche. « On commence par quoi ? »

819 mots


Résumé:
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Mer 02 Aoû 2017, 00:54


Mes yeux se fermèrent tandis que mon ouïe s’affutait. L’herbe dans laquelle j’étais allongée me chatouillait la peau et la lueur du coucher de soleil faiblissait pour laisser place à la noirceur de la nuit. Le chant des grillons emporté par le vent parvenait jusqu’à mes oreilles. Quel doux son… Un sourire se dessina sur mes petites lèvres d’enfant. La nature semblait se muer en chef d’orchestre et semblait me faire cadeau de sa symphonie. J’adorais la musique. J’adorais l’art. J’adorais tout ce qui était, d’une certaine manière, beau.

Alors que mes paupières se rouvraient afin que je puisse admirer le ciel qui commençait à se perler d’étoiles, je poussais un long et brutal soupir. Bien que de nombreux enfants aient adoré la disparition des adultes, j’avais un tout autre point de vue. Certes, ils ne me manquaient nullement et j’aimais la nouvelle liberté que cela procurait mais, d’un autre côté, cela m’avait complètement dépossédé de mon confort de petite fille riche. La survie n’était pas quelque chose pour laquelle j’avais été éduquée. Durant toute ma petite vie, on ne m’avait appris que la musique, le chant, l’écriture et la lecture. Je n’avais jamais été éduquée pour les travaux manuels ou pour salir mes petites mains à la peau délicate. Et, à Cocoland, l’art n’avait pas encore réellement sa place car les enfants n’avaient pas assez de maturité pour apprécier cela. Il fallait se servir de ses mains pour aider le village à prospérer et pour gagner une certaine notoriété. Ça, je l’avais très vite compris et, emportant ma lyre et d’autres objets utiles à mon confort, j’avais déménagé de ma grande demeure pour m’installer dans la chaumière d’un de mes anciens domestiques. J’avais très vite transformé l’intérieur minable en un intérieur somptueux. Mais, ce n’était nullement pour cela que j’avais déménagé. En réalité, la petite chaumière possédait un poulailler qui avait attiré toute mon attention. Cela avait éveillé mon côté calculateur et marchand. Grâce à cela, je savais que je pouvais faire grandement ma place à Cocoland et être la reine en marchandage et troc. L’œuf était l’un des éléments de base de la cuisine et, de plus, il était aussi un très bon produit de beauté. Si je pouvais en avoir le monopole, je serais respectée par tout notre petit village et je serais une véritable célébrité.

Il commençait à être tard et, loin d’avoir envie de rentrer à Cocoland dans le noir le plus total, je marchais vers la ville. Lorsque mes pieds rencontrèrent les pavées qui ornaient les rues de Cocoland, je pris le chemin qui me permettrait de regagner directement ma petite chaumière.

Mais, alors que j’étais à deux pas de ma destination, j’entendis une voix reconnaissable qui eut pour effet de me faire bifurquer pour aller vers elle. Devaraj était là et il semblait être au beau milieu d’une de ses histoires. Prise au piège par sa voix et sa narration, je m’assis avec le reste de l’auditoire pour boire ses paroles. Comment faisait-il pour me captiver ainsi ? Comment faisait-il pour me faire frissonner à l’évocation de son Boum Boum Chi ?

L’histoire pris fin et Devaraj se retira. Il était temps de se coucher et chacun parti en direction de son habitation. J’ouvrais la porte de ma chaumière en tremblant avant de me réfugier sous mes draps. J’avais peur alors même que je savais que tout cela n’était qu’invention. Comment arrivait-il à nous faire douter ? Comment faisait-il pour nous donner l’illusion que tout ceci était vrai ? Je voulais apprendre son secret. Je le voulais plus que tout. Mais pour le moment, c’était tremblante que je m’endormis sous mes draps soyeux.

« COCORICOOOOOOOOOOOOOOOO ! »

Les cheveux en vrac, je me redressais en sursaut et maudis l’oiseau. Loin d’être assez prête pour me lever, je laissais mon corps retomber sur le matelas comme un sac de patate. Mais l’instant d’après, j’entendis la cloche résonner. La terre entière semblait contre moi et mon sommeil. Mais, malgré ma mauvaise foi, je me levais en maudissant cette fois le maire du village. « Comment une sale brute impulsive pouvait-il faire régner la loi ? » Je me le demandais tous les matins. Mais ce n’était pas avec mes ridicules petits muscles que je pouvais le faire redescendre sur terre. Je pouvais simplement compter sur mon charisme pour essayer de l’avoir dans ma poche. « Je ne l’aime pas ! » De toute façon, je n’aimais pas grand monde… Et en y réfléchissant, je me dis que je n’aimais que moi.

Alors que j’enfilais ma tenue de travail afin d’éviter un maximum de me salir, j’entendais mes poules s’agiter dehors. J’attachais mes cheveux en une longue natte et pris la direction de mon poulailler. Ce n’était non sans colère que je découvris que Zananas et sa chevelure de fillette ainsi que tout son groupe d’individus pas plus intelligent qu’une cuillère s’enfuirent à toute hâte en lançant les œufs récemment pillés sur tout ce qui bougeait. Un jour, et je le jurais, j’aurais sa peau. Peut-être pouvais-je convaincre le maire de le punir en le mettant à mon service à vie… C’était tentant mais je ne savais pas si je pouvais y arriver. Mais pour le moment, je me remis au travail et nourris mes poules tout en collectant le reste des œufs qui avait échappé à Zananas.

Le travail accompli, je me changeais pour revêtir une robe beaucoup plus raffinée et d’une jolie couleur rose dragée puis, je chargeais mon panier d’osier de ma maigre collecte avant de sautiller en direction de la boulangerie de Cocoland qui attendait leurs œufs quotidiens. Peut-être pouvais-je les échanger contre une bonne pâtisserie ? Je rêvais d’une bonne pâtisserie…

Alors que j’étais en train de rêver au goût d’un bon beignet, une furie avec les mains pleines de farine et semblant poursuivre quelques individus, passa prêt de moi et, entamant un rapide mouvement de recul, je perdis l’équilibre pendant quelques secondes où, comme les poules qui m’appartenait, je battais les bras dans tous les sens. Lorsqu’enfin je retrouvais l’équilibre qui me manquait, je ne pus m’empêcher de regarder Grosse Fesse. Quelle peste celle-là ! Je ne l’avais jamais aimé. Peut-être était-ce à cause de la jalousie maladive que je nourrissais à son égard. Je détestais que les gens l’appellent « Princesse ». Cela me rendait folle de jalousie. Et je détestais ressentir ce sentiment inutile.

La tête haute, je repris ma marche tout en observant, non sans sourire, que Lilith l’avait poussé dans la boue. Ahaha ! Voilà Madame Grosse Fesses pleine de boue ! Elle semblait indignée et extrêmement fâchée ! Le spectacle n’était que trop plaisant. Un spectacle qui n’attirait que trop mon attention car une course folle venait de débuter et, malheureusement pour moi, j’étais sur le chemin des deux mécréants et de notre brute de maire.

A peine avais-je vu la face couverte de tâches laiteuses de Zananas de beaucoup trop près que je me retrouvais éjectée du chemin, les fesses par terre. Cette fois-ci, c’est le regard noir de rage que je regardais Zananas s’enfuir au loin. Je trouverais un moyen de me venger de cet affreux jojo ! Peut-être que si je lui taillais un peu la tignasse…

Une douleur vive me brulait la paume de la main. Je jetais un coup d’œil sur cette dernière pour voir que j’avais une petite blessure mais, nullement habituée à être blessé, cette blessure me semblait affreuse. Peut-être allais-je mourir.  Et si j’attrapais le tétanos ?! J’avais les larmes aux yeux mais, comme à mon habitude, je les essuyais pour paraître sereine. Si cela continuait, j’allais devenir maîtresse en faux-semblants.

Je me relevais, saisit de ma main valide mon panier d’osier où mes œufs avaient miraculeusement survécu à la chute et, au pas de course, je rejoignais la porte de chez Devaraj que j’ouvris sans prendre la peine de toquer. Je rentrais à l’intérieur avant de m’arrêter lorsque je vis Wissy, un petit garçon que je trouvais plus agréable que les autres. Peut-être était-ce simplement parce que je savais qu’il était un passionné de lecture et qu’il était plus intelligent que les autres de son âge. « Bonjour » Je regardais tour à tour les deux garçons et leur adressais mon plus grand sourire tout en posant mon petit panier au sol avant de m’avancer vers eux. « Comment allez-vous, tous les deux ? » La question n’était qu’une formalité car je me fichais éperdument de leur réponse. Je me postais devant Devaraj et lui montrais ma petite main éraflée et meurtrie. J’avais peur que de la terre soit passée dans la plaie et que cela s’infecte. Peut-être qu’il était trop tard ? Peut-être allait-on me couper le membre ?

J’essayais de masquer du mieux possible ma frayeur et mes petits tremblements. Je sentais ma main devenir moite. C’était dégoutant. Il fallait que je me concentre sur autre chose. Je regardais Wissy en essayant au maximum de conserver mon sourire. « Je vois que tu as subis la pluie d’œuf volants. Zananas et sa bande me les ont volé un peu plus tôt. » Dans ma voix, je sentais que l’on pouvait lire une certaine rancœur. « C’est lui qui m’a blessé aussi… » Je repensais à ses petites taches blanches et une idée me frappa. « Il est revenu de chez Saturnin avec ses tâches laiteuses. Vous pensez que je suis contaminée à présent ? »

Mes tremblements étaient réapparus. Je ne voulais pas ressembler à Zananas !!!


1572 mots - Résumé :
Aylivæ a 10 ans et demi. C'est elle qui s'occupe des poules et de leurs oeufs qui ont été sauvagement dérobés par Zananas.
En partant vers la boulangerie pour échanger ses oeufs restants, elle se évite de peu Hayinille qu'elle n'aime pas. Elle est donc particulièrement réjouie lorsqu'elle la voit pleine de boue. Mais trop absorbée par le spectacle, elle ne voit pas qu'une course poursuite a débutée et qu'elle est en plein milieu du chemin. Elle se fait donc éjectée car elle rentre dans Zananas et tombe en le maudissant. Dans sa chute, elle s'est blessée à la paume de main et va donc chez Devaraj pour ce faire soigner. Elle essaye tant bien que mal de cacher sa peur en débutant une conversation avec Wissy et Devaraj.
Voilà.... Je crois que c'est tout...
AH ! Juste elle n'aime pas vraiment les gens mais comme elle joue sur les faux semblants, elle fait tout pour ce faire aimer. Et aussi, elle a assisté à l'histoire de Devaraj !
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Sam 05 Aoû 2017, 00:18


L’harmonie d’un concerto réglé au millimètre près n’aurait pas procuré meilleur émoi que cette rocambolesque mise en scène intrépide conduit par le virtuose des lutineries. Il fallait le comprendre, Zananas avait été alité durant plusieurs semaines, imposé à suivre un régime alimentaire radical en se sustentant par des médicaments tous plus dégueulasses les uns que les autres, sans avoir ne serait-ce que la possibilité d’éluder sa souffrante incarcération. En tant que benjamin, ses pulsions irrépressibles résultant de sa jeunesse ne pouvaient en rien être contenues maintenant qu’il était de retour. Bien qu’il se retrouvât désormais émerveillé par ce miroir féerique, une invitée surprise fit irruption auprès de lui avec ce sourire goguenard qu’on lui connaissait bien ; Lilith la pirate ! Elle avait le chic pour s’attirer les ennuis elle aussi, même s’il faut avouer que sa marque distinctive laissait vraiment à désirer. Qui pouvait décemment errer avec des vêtements de cette largeur ? Pas lui en tout cas, puisqu’il vagabondait toujours en slibard — quand il ne finissait pas carrément à poil — quel que soit la situation. Sûrement un vice de fabrication dû à sa naissance.

D’après les ouï-dire, il fut retrouvé dans un champ de blé aux motifs celtiques lors de la pleine lune, avec un scalpel dans la main droite et une cuillère en bois dans la gauche. Enfin bref, cette Lilith semblait non seulement convoiter son magot, mais en plus elle en profita pour l’inculper de la chute de cette Princesse qui scandait son nom comme si elle voulait l’éventrer. La chance lui avait échappé des mains, sinon bien sûr qu’il lui aurait botté le cul pour la faire valdinguer ! Seulement, voilà, il ne considérait aucune dénonciation... « spèce de pirate de pacotille ! Tu sais ce qu’il te manque, sale sorcière ? Un perroquet. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Zananas profita d’un élan de rusticité pour bondir dans le dos de la rouquine en étreignant fermement ses bras autour de son cou. Elle se débattait avec la force d’un lion, c’est pourquoi il ne resta guère bien longtemps suspendu avant de lâcher prise. En revanche, il avait eu la bonne adresse de soustraire son chapeau qu’il appliqua grossièrement sur sa tête non sans lui tirer la langue. Toutefois, avant même qu’il ne puisse prendre ses jambes à son cou lorsqu’il distingua la voix inhospitalière de cet enfoiré de shérif, cette courge d’Alyvae lui rentra dans le lard. Diantre, il fut sonné quelques secondes, persuadé qu’il ne s’en sortirait pas à si bon compte s’il ne trouvait pas un moyen habile de s’échapper en toute vitesse. Trop d’ennemis lui tournaient autour. Il était bon pour la maison de redressement, sauf si… avec la force qui était sienne, il tira le bras d'une paysanne trouvé au hasard pour la renverser au sol et engendrer une sorte de contretemps pour ses poursuivants.

Ainsi fait, il courut aussi vite qu’une autruche pour filer se cacher droit derrière les maisons, le chapeau qu’il avait volé lui obstruant une bonne partie de sa vue en ce sens. Ceci dit, Jirow semblait vouloir l'aider à prendre de l'avance en ralentissant le tyran. Il lui revaudrait la chandelle. « Vous ne m’attraperez jamais ah ah ah ! Je suis plus fort que chacun d’entre vous ! » Hurla le jeune gamin en fredonnant des « nananèreuh » à tout bout de champ. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais s’il y a bien un don qu’il possédait, c’était cette conviction sans failles ; celle de pouvoir accomplir n’importe quoi.« Gaznaaaaa ! Les copains ! Venez vite me faire la courte échelle ! » Son objectif ? Grimper sur ce morceau d’autre échelle — consumé par un accident passé — un peu trop en hauteur pour ses petites gambettes. Il s’agissait d’une grange qui annexait sur plusieurs niveaux et dont il pourrait se servir pour accomplir la suite de ses crimes. Quand deux d’entre eux le rejoignirent, il topa dans leurs mains afin de leur léguer deux outils indispensables : un sifflet et une vieille étoile de shérif façonné avec les excréments des bestioles qui traînaient autour de la ferme. Certes un peu chétif, il n’en restait pas moins doué avec ses mimines. L’instrument avait été dérobé dans le tiroir du maire lorsqu’un jour il avait été entraîné dans celui-ci après avoir recelé des pigeons morts sous les oreillers de ses camarades. « Faites diversion pendant que je grimpe ! » Puis il fut hissé comme convenu, et sans se retourner il continua son ascension jusqu’au sommet, rejoignant le toit non sans avoir ramassé de la paille sur les bottes qui étaient entreposées à l’étage inférieur.

Lorsque il s’approcha du bord pour observer la zizanie qui s’y était instaurée, le mioche ne put s’empêcher d’éclater de rire. Il mit ses mains de chaque côté de sa bouche et déclama le plus fort et distinctement possible : « HEY ! BANDES DE NAZES ! REGARDEZ PAR ICI ! » Les auditeurs avaient à peine le temps de lever la tête vers le ciel qu’ils pouvaient déjà entrevoir le caleçon du garçon flotter allègrement dans les airs avant de stopper sa course spontanément sur le visage d’un autre enfant. La seconde qui suivit, c’est une affluence de gouttelettes qui pilonnèrent les villageois présents dans le périmètre. Zananas avait osé. Il était paisiblement assis sur le rebord, le zizi à l’air alors qu’il urinait sur les uns, son jet étant porté par l’influence du vent qui s’était conjugué à la sale plaisanterie du garnement. Son rictus ne fit que prendre de l’ampleur. « AU FAIT ! JE VOUS AI PAS DIT, MAIS JE SUIS ATTEINT DE… » il en avait oublié le nom exact. « DE SPIRMITOSOITE. C’EST MEGA SUPER CONTAGIEUX. » La bombe était larguée. Le petit était suffisamment déluré pour inventer toute cette histoire, et aussi assez indécent pour qu’elle soit juste. Restait à savoir comment il allait pouvoir s’en sortir après ça. Peu importe. Il ne se laisserait jamais attraper. Pour patienter, il contemplait son œuvre en mastiquant la paille qu’il avait récupérée.  

986 mots


Résumed:
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Dim 06 Aoû 2017, 14:41



Ah, c'était donc Wissy, son escla-.... son apprenti, si on pouvait appeler ça ainsi. Collègue serait un mot plus approprié mais l'orgueil du blondinet piétinait tout autre sentiment, comme par exemple, la reconnaissance. "Une serviette... oui..." maugréa-t-il, la tête ailleurs, le regard dévié vers l'ouverture de la porte d'où l'on apercevait la pagaille qui semblait des plus passionnante. Il lui tendit un morceau de tissu en coton et se retourna vers le bureau. "On commence par... par retrouver notre herbier." dit-il, un frisson désagréable lui descendant le long de l'échine lorsqu'il remarqua enfin la place laissée béante par le vol et la disparition du livre. Ah ! Il détestait ce genre de désagrément causé par la stupidité affolante de ses congénères. Qui voudrait s'emparer d'un herbier indéchiffrable par les non-connaisseurs et pourtant utile à soigner toute la communauté, à part une cleptomane avérée qui était trop grossière pour retenir ses pulsions. Le coupable n'était pas difficile à trouver et il ferait bien de surveiller ses assiettes pendant le restant de ses jours, un mauvais champignon ou une plante vénéneuse pourrait bien s'y glisser par un pur hasard. Devaraj n'oubliait jamais rien, même le plus petit affront.

Désormais dans une colère noire de se voir ainsi ralenti et détroussé, le blondinet ouvrit la fenêtre dans un fracas abominable, pour observer le chef autoproclamé du village essaye de rendre justice. Lui aussi devait avoir un grain dans la tête à se prendre pour un shérif, enfin... grand bien lui en fasse ! C'était une bonne diversion et Devaraj comptait bien faire passer un sale moment à la voleuse, quitte à faire des bêtises à son tour. Se mordant la lèvre dans un rictus autant nerveux qu'anormal, il sursauta lorsque sa porte s'ouvrit à nouveau, puis dévisagea la nouvelle venue d'un air furibond. "J'irai bien quand la vermine arrêtera de s'infiltrer chez moi !" hurla-t-il sans aucune maîtrise. Puis la débilité qui dégoulina des paroles de la petite fille acheva de l'énerver. "Oui bin oui ! Voilà ! Tu es contaminée, vous êtes tous contaminés et vous aller mourir dans d’atroces souffrances ! Ton bras blessé va tomber tout seul et tu sera obligée d'avaler ta langue et tes yeux vont rentrer dans leur orbites ! Et moi je vais chercher mon livre et le premier qui m'emmerde je lui promets des cauchemars à vie ! Allez rendez vous utile un peu au lieu de chouiner. Tu veux retourner à la pouponnière peut-être, mhouuu... mhouuu je me suis égratignée le braaas... Pfft !" Sur ceux, il les poussa dehors avec lui, claqua la porte, satisfait d'avoir déversé toute sa bile sur ses camarades, sans aucune vergogne.

En temps normal, il l'aurait soigné avec un sourire moqueur, mais ce n'était pas un jour normal et il était en colère. Ses yeux eurent droit à la scène des plus cocasses dont il aurait pu rire, mais cela ne fit que l'agacer un peu plus. Eerah venait de subir un croche pied de Jirow, ne laissant que Reddy à la poursuite de la rouquine. La Princesse faisait le cochon avec sa robe pleine de boue, Zananas hurlait des c*nn*ries depuis l'autre bout du village avec sa bande d'attardé où il s'était réfugié. Le seul point positif est que le semeur de trouble avait réussi à chaparder le chapeau de la voleuse, lui causant par là un dommage plus ou moins négligeable. Ruminant sa rage, Devaraj fit le tour de la petite maison pour rejoindre l'entrée de la cave. Il adorait la cave. C'était sombre, frais, les voix résonnaient, il y avait des chauve-souris et des rats, peut-être même des fantômes. Mais pour le moment, ce qui l'intéressait se trouvait dans le recoin de la porte. Des toiles d'araignées par centaines, qu'il déchira pour les mettre dans un seau, avec leurs propriétaires. N'adorait-il pas ces petites créatures à huit pattes, qu'il prenait un malin plaisir à torturer depuis tout petit ? La peur était absente de son regard. Il rajouta de la vase moisie qui rampait sur le sol et comme le hasard lui souriait, il trouva même une souris morte dans un des pièges disséminés dans toute la pièce. Il mit le cadavre avec le reste, ferma le seau avec un couvercle en bois et ressortit, triomphant, plein de crasse et de poussière. Digne d'un sorcier abominable revenu des morts pour hanter diaboliquement, il retrouva ses deux acolytes et leur fit signe de s'approcher. "Suivez-moi ou ne me suivez pas, je m'en fiche. Je vais chez la rousse, dans sa chambre. Vous savez où c'est, non ? Ayli, je te soignerai sur le chemin... peut-être. Et Wissy, j'aurai besoin de quelqu'un pour faire le guet !" Après un signe de tête, Devaraj se faufila le long des murs, prenant garde à éviter la grange de Zananas. Une dizaine de minutes plus tard, une ficelle était malignement accrochée à la poignée de la porte de chez Lilith, prête à être tendue au moindre moment pour déverser le contenu du seau sur le nouvel arrivant. Comme si cela ne suffisait pas, Devaraj s'était planqué en haut du toit à côté du seau. Il voulait pouvoir remplacer la corde si besoin, assister à la scène, récupérer son livre et être sûr que la sentence serait appliquée. Fier de son plan, il ne se rendait pas compte que celui-ci devenait bancal si la concernée ne se montrait pas ou si quelqu'un d'autre arrivait avant elle. Attendant patiemment, il ne put s'empêcher de sourire en écoutant les hurlements que le vent lui faisait parvenir. "La spirmitosoite, et puis quoi encore ? " chuchota-t-il, fébrile.


Post II - 991 mots
Dev il en a marre/ sbaf. Il a hurlé sur Wissy et Aylivæ (tout en leur proposant de le suivre xD), puis il a piégé l'entrée de chez Lilith vu qu'il a besoin de récupérer son livre et qu'il veut se venger :3 Du coup il attend sur le toit
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Dim 06 Aoû 2017, 18:40


A peine Zananas était de retour que le rythme de la journée s’avérait bien plus chargé que prévu. Sa chasse au trésor quotidienne promettait aujourd’hui bien plus d’ennuis et très peu de butins à ce rythme.. En effet, aussitôt que la petite rouquine le désigna comme l’auteur de ses méfaits qu’il l’insulta.. Une sorcière… Un perroquet ? Mais elle savait bien qu’il lui en manquait un ! S’il croyait que c’était si facile à trouver, lui ! Beaucoup plus en tout cas que les œufs de poules pourris qu’il avait jeté partout ! Rapidement, Lilith manqua de s’étouffer sous les mains du garnement autour de son cou, et à force de coup de pieds, et autres échanges de bons procédés, Zananas la relâcha. Toutefois, jaloux sans doute de ses magnifiques atours, le garnement n’avait pas pu s’empêcher de s’emparer de son magnifique tricorne !

- Spèce de Zananaze !! Rends-le moi, t’es qu’un voleur ! C’est pas bien ! T’façon tes bras, ils vont faire boom boom chi avec tes taches blanches ! hurla t’elle aussi fort que sa petite voix aigüe le lui permettait, sans doute toujours un peu trop marquée par l’histoire de Devaraj.

Toutefois le timbre mélodieux du Shérif interrompit ces joyeuses retrouvailles, et dans un vocabulaire fleuri, rappela à l’ordre tant le récent convalescent et elle-même. Bien que la verve de la jeune pirate s’avérait lacunaire face à la richesse des insultes qui étaient proférées, « chieuse » et « pisseuse » lui paraissait être des qualificatifs suffisamment explicites pour comprendre qu’une fois encore, Eerah avait deviné d’une façon plus que mystérieuse ce qu’elle avait pu faire. Se sachant prête à passer un sale quart d’heure si elle tombait entre ses mains, et surtout, incapable de se disculper, même en se montrant tout à fait adorable, la petite pirate reprit sa course, non sans manquer de prendre au vol le miroir tendu par la marchande et en le fourrant lui aussi dans sa besace. Finalement… Cette dernière commençait à s’épaissir enfin ! Et puis, peut-être qu’elle pourrait récupérer son chapeau plus tard en faisant un échange avec Zananas ! Vérifiant que la marchande ne la suivait pas également, Lilith ne put qu’apercevoir Jirow faire un croche-patte au shérif. Si elle voulut ralentir un instant pour profiter, à distance raisonnable, d’une scène où, totalement innocente, elle assisterait à une remise en place, la gamine ne s’en serait pas privée. Pour autant, ce spectacle risquait de lui passer sous le nez…  L’allure et la détermination de Reddy se détacha du lot de la masse, et, malheureusement, il courait lui aussi dans sa direction. Peut-être pour cet étrange collier qu’elle lui avait « emprunté » chez lui quelques jours auparavant, et qu’elle n’arrivait toujours pas à porter ? Mais qui pouvait faire ces fichus nœuds ?

Sans avoir le choix, la gamine se mit à courir, mais dût rapidement constater qu’à dix ans, on avait les jambes bien plus grandes et bien plus rapides…  Intentionnellement, Lilith ne prit pas le même chemin que Zananas, Gazna l’avait rejoint, son chapeau devrait attendre ! Et pour l’instant, sa course ne pouvait s’arrêter lorsqu’un escalier très étroit se dessina sur sa droite lui permit d’accéder aux toits. Poussant comme elle le put des caisses qui se situaient là de façon opportunes, Lilith mit les poings sur les hanches, ravie.

- Bachibouzouk ! Tu es coincé !
lança t elle en riant à Reddy, avant de se rendre compte aux mouvements des caisses que ce n’était pas forcément le cas…

Il ne restait qu’une maison avant qu’elle n’arrive chez elle… Un sourire sur les lèvres, l’enfant sauta du toit où elle se trouvait et, d’un coup, atterrit soudainement sur Wissy, sans comprendre ce qui faisait là. Apparemment aussi étonné qu’elle de se trouvait face à face, Lilith n’eut pas le temps de réfléchir plus, sachant que les pas de Reddy commençaient à s’entendre, elle poussa donc l’olibrius qui heurta sa propre porte sans même en regarder les conséquences, alors que, de son côté, elle filait à nouveau. Des hurlements se firent entendre un peu plus loin, un mot de plus de trois syllabes qu’elle ne connaissait pas, puis les cris des villageois.. Une nouvelle farce qui avait mal tournée peut-être ?

Assourdie, la petite pirate n’entendit pas que le garçon plus grand qu’elle l’avait désormais rattrapée. Aculée face à un mur, Lilith mima une petite fille prise en faute, et, bien seule sans son chapeau, elle recula, mains croisées dans le dos. Elle esquissa le sourire le plus adorable que son âge lui permettait d’avoir.

- Coucou Reddy… Diiiis… Zananas, il m’a volé mon chapeau… Tu es grand et fort, toi ! Tu peux m’aider à le récupérer et je chercherai ton beau collier pour toi ?



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Mar 08 Aoû 2017, 00:24


Tel le parfait chien de garde, Gazna rappliqua au galop lorsqu’il entendit Zananas le héler au loin. A défaut d’avoir un encéphale aussi vide qu’un bocal d’eau abandonné en plein désert, il pouvait se targuer d’être muni de gros bras, ce qui rendait son assistance particulièrement utile quand il fallait jouer les monte-charges. A lui seul ou presque, il se retrouva capable de soulever le chef de bande pour qu’il prît position sur les toits, sa taille aidant considérablement à la tâche. Lorsque le fripon se hissa en hauteur et balança ses trésors pour que les vils chenapans fissent diversion, Gazna se retrouva confronté à son problème existentiel numéro un : la prise de décision. « Faire diversion ». Il avait attrapé l’espèce d’étoile faite de crottin et ne voyait vraiment pas ce qu’il pouvait faire de cet objet. Voyant que l’un de ses petits camarades avait, pour sa part, récupéré le sifflet, la mini-brute fit rapidement un choix musclé : il arracha le sifflet des mains de son possesseur pour s’approprier le beau rôle. « Passe-moi ça, toi. » Il lui lança également l’étoile en bouse de vache en guise « d’échange » avec la délicatesse d’un apprenti bucheron, et commença à courir dans toutes les rues en soufflant à tue-tête. Il ne prêta pas grande attention à sa trajectoire, passant même à côté de Princesse, au risque de l’assourdir. Inconscient et pénible, il n’y avait qu’une chose qu’il prenait soin de surveiller – ce qui était considérable vu ses capacités cognitives – qu’Eerah ne rejaillît pas au coin de la rue. Le reste, il s’en moquait éperdument. Si quelqu’un voulait la bagarre, Gazna était prêt à distribuer des baffes !

***

Wissy remercia docilement Devaraj pour la serviette qu’il lui légua. Sans un mot, il essuya les traces d’œufs encore présentes sur ses vêtements lorsque la porte s’ouvrit sans prévenir, ce qui eut le don d’agacer l’apprenti herboriste. Aylivae rentra, et Wissy n’eut même pas le temps de répondre à son salut que l’hôte des lieux tonitrua sans ménagement face à la nouvelle arrivante. Si le jeune acolyte était habitué à pareilles sautes d’humeur, il savait qu’il ne valait mieux pas contredire Devaraj lorsqu’il était de mauvais poil. Presque nonchalamment, il fit mine de rajuster ses lunettes comme pour montrer qu’il n’était pas perturbé, quoiqu’il se hâtât de sortir lorsqu’il fut poussé au dehors. Il attendit que l’apprenti herboriste fît un petit tour pour répondre à Aylivae en hochant la tête. « Il est agacé d’avoir perdu son herbier. Entre ça et Zananas qui est revenu, c’est une journée qui promet… » Il regrettait presque de ne pas être resté chez lui à lire des livres, en retrait par rapport à ce raffut incessant. Au lieu de cela, il se retrouvait à partir en expédition avec un Devaraj irrité, et curieusement, il ne le sentait pas. Manque de chance pour lui, la suite des évènements lui donnerait tristement raison…

Lorsqu’ils décidèrent de leur destination – ou plutôt que l’herboriste, armé d’un seau au contenu douteux, dicta cette dernière – l’inexorable machine de la poisse se mit en marche. Pendant qu’ils regagnaient la maison de Lilith, Wissy bénéficia d’un micro-climat urinaire qui le fit sursauter en plus de le dégouter. Un peu rêveur, il avait souhaité ignorer le tintamarre provoqué par Zananas et sa bande. Mal lui en prit, il se retrouva récompensé par un arrosage fugace porté par le vent. C’était bien la peine d’avoir nettoyé ses vêtements couverts d’œufs… Doté d’une personnalité introvertie, il n’osa pas prendre le risque de s’exposer à nouveau en ciel miné, ruminant pour son propre compte. « Espèce d’abruti… Je vais te couper ton zizi, ça t’apprendra à le ranger… » Hélas, il dut délaisser cette vocation chirurgicale pour d’ultérieures considérations. Avec les œufs et l’urine, et le célèbre proverbe « jamais deux sans trois » n’allait pas tarder à être appliqué : alors qu’il se retrouvait à faire le guet pour le compte de Devaraj, Wissy commit l’erreur de ne pas relever la tête, encore circonspect suite à sa mésaventure aérienne. Il ne s’attendait pas à ce que Lilith arrivât par cette voie-là. Conséquemment, lorsque cette dernière lui tomba dessus, non seulement il se retrouva sonné par l’impact, mais en plus, il tituba et percuta la porte d’entrée, activant le piège avant l’heure. Peu importait le contenu du seau : Wissy se retrouva assommé expressément lorsque celui-ci lui tomba sur le crâne, et s’évanouit à terre, gisant sur le sol comme un ivre-mort qui était allé chercher son ultime boisson dans un récipient douteux. On pouvait le clamer haut et fort, Wissy rimait avec maudit !

***

L’argument de la taille était toujours le plus rapide. Reddy avait presque rattrapé Lilith lorsque cette dernière décida d’emprunter des caisses pour se réfugier à son tour sur les toits. Le jeune dandy se retrouva en proie à un cruel dilemme : devait-il commettre le travers de salir ses vêtements en déplaçant les conteneurs en bois pour capturer la prétendue pirate, ou attendre qu’elle fût contrainte de redescendre pour la cerner à ce moment-là ? Non, il n’allait pas jouer les gueux pour poursuivre une gueuse. Dédaigneusement, il lui rétorqua. « Tu retardes l’échéance. Viendra un moment où tu devras sauter ; je t’attraperai à ce moment-là ! » Veillant à ne pas perdre sa trace, il la suivit jusqu’à ce qu’elle atteignît son taudis – oui, toutes les maisons autres que celles qu’il avait élu pour domicile étaient des taudis ou des masures – et profita de l’incident causé avec Wissy pour la talonner. Ignorant totalement les mésaventures du binoclard, il accula enfin la petite peste, qui sortit son numéro de petite bouille craquante pour l’attendrir. A d’autres peut-être ; l’attachement qu’il portait à son jabot l’immunisait scrupuleusement. Il ne manqua d’ailleurs pas de l’exprimer « JA-BOT. Ce n’est pas un collier, mais un jabot ! Et tu es vraiment… présomptueuse ! Tu me… délestes, et tu espères… quérir mon assistance ? Donne-moi une seule raison valable pour que j’accède à ta requête ! » Il n’était pas toujours sûr de lui, notamment dans le choix des mots pompeux qu’il employait. Pour autant, il s’efforçait de paraître imposant stylistiquement pour impressionner la gamine. Sa démonstration pédantesque ne fit pas long feu : il esquiva in extremis une nouvelle salve liquide fabriquée dans les reins de Zananas, ce qui, au grand bonheur de Lilith, répondit à la question que le jeune Reddy avait lui-même soulevé. « Mais quel… odieux et fétide personnage ! C’est inadmissible et de très mauvais goût ! On ne… s’exhibe pas aussi impu… impé… on ne s’exhibe pas ainsi en public ! » Sans doute la rouquine avait volé un peu de chance à Wissy, en plus de tous ses méfaits. Reddy daigna lui accorder son aide, aussi étonnamment que cela pût paraître. Sous condition, cela étant dit. « Tu ne perds rien pour attendre. Rends-moi mon jabot, et je t’aide à récupérer ton affreux chapeau. »

1142 mots

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Jeu 10 Aoû 2017, 21:46


Je déglutis silencieusement pendant que la voix enragée de Devaraj résonnait dans toute sa petite maison à l’allure déplorable. Qu’auraient fait mes parents si un énergumène leur avait parlé ainsi ? Sans doute ne serait-il plus de ce monde. Cependant, je me sentais incapable de punir Devaraj car j’étais persuadée qu’il aurait l’avantage. Parfois il fallait choisir ses batailles et celle-ci n’était pas pour moi. J’écoutais donc ses paroles sagement tout en fermant intelligemment ma bouche et en rougissant de colère. Bien qu’au début je croyais tout ce qu’il disait, c’est-à-dire que j’étais gravement contaminée, la raison fit son apparition. Comment une blessure à la main pouvait m’obliger à avaler ma langue ? Ce qu’il disait n’avait ni queue ni tête et je comprenais que la colère le faisait divaguer.

Je n’eus cependant pas le temps de peaufiner ma réflexion que le blondinet nous poussait, moi et Wissy, dehors. « Et mon panier d’œufs ? » Mais Devaraj avait déjà disparu dans la cave de sa maison. J’hésitais donc à revenir à l’intérieur mais la voix de Wissy m’arrêtait. Je ne pouvais pas revenir dans la maison alors que l’acolyte du blondinet était encore là et qu’il pouvait tout raconter à son maît-… son collègue qui risquait d’être encore plus en colère s’il avait vent de l’effraction. Je croisais donc mes petits bras sur mon torse et écoutait Wissy parler. « Ce n’est pas une raison pour me crier dessus et m’insulter ! C’est lui la vermine… Il ne sait même pas verrouiller sa bibliothèque… Moi ça ne m’arriverait pas d’abord ! » Ma voix était boudeuse. A cet instant, je n’aimais pas Devaraj. Peut-être que si je convainquais Gazna, la brute du village, je pouvais lui donner une bonne correction. Il me rendrait bien ce service contre quelques œufs ou des choses moins importantes. Après tout, il n’était pas très futé comme garçon. Cependant, je n’eus pas plus le temps pour réfléchir à une éventuelle vengeance car celui auquel j’en voulais réapparu en tenant entre ses mains un sceau qui empestait la mort. Ma curiosité voulait à tout prix savoir ce qu’il contenait mais mon odorat m’empêchait d’approcher trop près.

Toujours les bras fermement croisés pour signifier très clairement que j’étais contrariée, j’écoutais le blondinet qui nous invitait à le suivre. Je décroisais mes membres pour observer ma main. Je n’avais rien pour nettoyer et soigner cette blessure chez moi. Il valait mieux pour moi que je le suive… Je levais les yeux au ciel. Eh bien, s’il me soignait, j’imagine que je n’aurais plus à peaufiner ma vengeance. « Je te suis ! Sa maison est par là ! » Wissy et Dev commencèrent à partir. Dès qu’ils eurent le dos tourné, je me faufilais à l’intérieur de la maison de Dev et récupéra mon petit panier et ses œufs avant de refermer la porte derrière moi et de trottiner pour les rattraper. Ni vu, ni connu.

Nous longions les murs tels des ninjas qui partaient en mission. Cela n’était pas très naturel et donc pas très discret mais, je dois l’avouer, c’était assez amusant alors je les imitais. Le reste du chemin se passa sans encombre ou, du moins, seul Wissy se reçut un jet de liquide inquiétant qui avait été emporté beaucoup plus loin avec le vent. Ce Zananas était vraiment un gros dégoutant et je ne pus m’empêcher de hocher la tête pour approuver Wissy sur le fait qu’il fallait lui couper son zizi.

Nous arrivions enfin à la tanière de la voleuse et Devaraj commençait à construire son piège. De son côté Wissy prenait la position pour faire le guet. Après les avoir un peu observé, je décidais de me cacher dans un recoin en serrant mon panier contre moi. Le temps commençait à se faire long et plus il passait plus je sentais que cette blessure allait belle et bien finir par s’infecter. Au loin les hurlements du turbulent Zananas nous parvenaient. Le fait qu’il dise qu’il était extrêmement contagieux m’effraya au plus haut point mais lorsque j’entendis le blondinet se demander ce qu’était la maladie qu’il venait de citer, je comprennais vite que Zananas ne disait que des bêtises. Alors que j’hésitais à sortir de ma cachette pour obliger Devaraj à me soigner, Lilith, telle une tornade rousse, sauta d’un toit pour atterrir sur le pauvre Wissy et de le pousser sur le piège avant de repartir en courant, suivie de près par Reddy. Mais que se passait-il dans ce village ?

Je sortais de ma cachette pour rejoindre rapidement Wissy qui avait perdu connaissance. Tout le contenu du sceau de Devaraj s’était déversé sur le pauvre bougre qui était échoué sous mes yeux. En retenant un haut-le-cœur je tapotais le corps semblable à un cadavre avec le bout de ma chaussure. Il était en effet bel et bien inconscient. « Peut-être qu’il nécessite des soins imminents… » Je le regardais d’une façon curieuse et attrapa à pleine main une araignée velue. « Allez viens là toi. » Les araignées n’étaient pas vraiment des créatures que je trouvais répugnantes et j’aimais beaucoup voir à quel point les personnes étaient effrayées en les voyant. « Bon… J’ai peut-être une petite idée pour ta vengeance. Cependant t’as vraiment intérêt à me soigner après cela ! » Toujours avec l’araignée en main, je rentrais sans attendre mon reste dans la tanière de celle qui avait assommé Wissy. J’observais la petite maison qui regorgeait de trésors, sans doute volés pour la plupart. Je posais l’arachnide sur ce qui semblait être un bureau avant de prendre un de mes œufs, de le casser en deux et de vider son contenu dans un sabot qui traînait là. Ensuite, je mis plusieurs œufs sous le fin oreiller qui trônait sur le lit et j’enfermais l’araignée dans la coquille qui me restait. « Tu vois ce que l’on pourrait faire d’autre ? » Je posais ma question à Devaraj tandis que je m’accroupissais au-dessus de ce pauvre Wissy qui avait une petite rayure sur l’un de ses verres de lunette. « Peut-être que l’on peut faire des projectiles pleins d’araignées ou d’autre chose avec les œufs qu’il me reste ? De toute façon, avec le peu qu’il me reste, je ne pourrais jamais effectuer la livraison que j’avais prévue… » Je me demandais dans combien de temps Wissy se réveillerait. « Il est vraiment dégoutant avec tout ce pipi de Zananas sur lui ! »

Post II - 1058 mots - Résumé :
Aylivæ décide de suivre Devaraj et Wissy jusqu'à la maison de Lilith et assiste au plan loupé. Elle décide de piéger la maison et d'aider Devaraj pour sa vengeance contre ses soins.
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Ven 25 Aoû 2017, 11:34



Bon sang. Qu'est-ce-qu'il avait fait pour mériter autant d'incapacité dans son environnement... ?! "MAIS NOOOOOOOOOON ...." hurla Devaraj d'un ton capricieux, à la vue de son plan échoué à cause de la stupidité suprême de son acolyte, qui gisait actuellement là où aurait dû se trouver la méchante Lilith ! Il se leva brusquement et tapa plusieurs fois si fort du pied que des tuiles se détachèrent et tombèrent dans la rue dans un fracas abominable. Peu soucieux de se tourner vers les dégâts qu'il venait de produire, le blondinet descendit agilement du toit et brandit son doigt sur la fillette et son poursuivant. "SOYEZ MAUDIT PAR LE GRAND MÉCHANT EZECHYEL ! Il viendra vous manger les yeux pendant votre sommeil ! Même que j'ai lu ça dans un bouquin avec Wissy, J'RIGOLE PAS !" hurla-t-il de toute ses forces. Puis, soudainement vidé de sa colère, il poussa un grand soupir et se frotta les yeux. Aylivæ requerrait désormais son toute attention. "Oui je vais te soigner et lui aussi. Sauf que si l'autre bonniche abîme et ne me rend pas mon herbier et bien je pourrais plus rien faire ! Si ça arrive, je vous laisse tous crever et je m'en vais ! J'irai habiter dans un endroit où les gens sont intelligent, pfeu ! Et j'empoisonnerai le puis avant de partir, NA !" maugréa-t-il tout en suivant sa complice dans l'antre de la fausse pirate. Sa mauvaise humeur sembla s'évanouir à nouveau lorsqu'il l'observa construire ses mini-pièges. Imaginer la réaction de la maudite faisait naître en lui une joie indescriptible et un sourire cruel. Il se mit à claquer ses mains en riant et l'aida à la tâche. "L'araignée... ? Mettons là dans sa réserve de lait. !" Il vida le contenu du petit pot dans l'évier, puis y plaça la bête ainsi que ses petites sœurs, qui étaient tout de même presque aussi grosses en largeur que le bol lui-même. Couvercle refermé, il attrapa la petite par l'épaule et plaqua un bisou sur sa joue. "Bwahaha ! Je t'aime bien finalement..." Il semblait sincère, pour une fois. Mais l'humeur orageuse du gamin était connue dans tous le village. Il passait d'un rire à un pleur, à une menace, en quelques secondes. Si bien qu'aucun ne savait qui le blond détestait ou aimait réellement. La réponse était : personne. "Économisons les œufs, tu sais qu'on peut faire de la peinture avec ! Ça s'appelle de la Tempira. Ou de la Tempéra, je sais plus." dit-il fièrement en espérant l'impressionner. "On ira dessiner des zizis dans la chambre à Zane, mais avant, il faut que Wissy revienne avec nous, pas vrai ? " Toutes ces blagues et cette agitation lui donnait finalement envie de s'amuser, lui aussi, à sa façon. Pourquoi devrait-il rester sage, quand tout le monde s'acharnait à l'empêcher de travailler, hm ?

Ils sortirent, et Devaraj se pencha vers le cadavre... enfin, le corps de Wissy. Il s'était prit un coup de Lilith,  une porte et un seau, franchement quel faiblard de s'évanouir ainsi ! Celui-là ne deviendra jamais un homme digne de ce nom, ni un bon adulte, décréta l'enfant dans sa tête. S'il avait du respect pour le plus grand, ce dernier venait de s'évaporer pour toujours dans l'esprit du blond. Cependant, Wissy savait lire. Alors ça le rendait précieux,  du moins jusqu'à ce que Devaraj apprenne à son tour à déchiffrer parfaitement les lignes. Quand ce jour arrivera,  il jetera Wissy à la poubelle, avec grand plaisir. "Il faudrait de l'eau pour le laver, de la glace pour les bosses, et un lit. On peut le traîner à deux dans ma chambre, non ? On y serra en sécurité au moins... Je pourrais désinfecter ton bras et mettre un pansement." Dans la tour d'ivoire, loin des simagrées et machinations diverses. Il essaya de soulever son aîné par l'épaule et le laissa retomber en grimaçant. "Mais il est lourd ! Peut-être qu'on pourrait le réveiller et le forcer à marcher tout seul !" Partant sur sa nouvelle idée, le blond couru chercher un seau d'eau froide qu'il renversa directement sur la tête de l'enfant afin d'enlever toutes les saletés. Puis, comme ça ne semblait pas suffire, il s'accroupit à califourchon sur lui et lui colla plein de baffes en riant. "Eh ! Wissy ! Eh !!"


Post III - 754 mots
Devaraj, il craque. /sbaf
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Ven 01 Sep 2017, 23:09

Vous pouvez à présent voter pour celui, celle ou ceux qui vous a/ont fait le plus rêver (:PIKACHU:)

Je vous laisse environ jusqu'à dimanche prochain =)
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