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L’Ère de la Purge Salvatrice

1. La paix n'est qu'un leurre

Après les accords passés entre races afin qu'aucune autre guerre ne vienne souiller de sang les terres du Yin et du Yang, chaque peuple fut obligé de se tenir aux règles imposées par les chefs de race. En réalité, les guerres interraciales cessèrent au point de ne plus exister durant plusieurs années. Était-ce fini pour autant? Les traités d'alliance avaient-ils réussi à mettre fin aux oppositions entre les races? La réponse était à cette époque positive. Cependant, s'il n'y avait plus de conflits entre les peuples, une constatation s'établit assez vite : c'était les peuples eux-mêmes qui se divisaient. Aussi, chez les vampires, les maîtres des différents clans prirent le dessus sur le roi lui-même, roi qui subit les conséquences d'une trop grande indulgence. Il fut remplacé par la suite et un régime tyrannique commença. Cependant, la race des princes de la nuit ne fut pas la seule touchée et beaucoup de races maléfiques subirent les mêmes divergences d'opinions, des divergences qui allèrent jusqu'à des guerres de clans, des guerres pour le pouvoir. Beaucoup de souverains se retrouvèrent éjectés du trône en quelques secondes, pas par des guerres civiles, non, mais par des complots dépassant parfois l’entendement. Alors, chez les maléfiques, et certains neutres, commença un régime de peur, où le monarque muselait le peuple et imposait ses règles de n'importe quelle manière. Ce dernier ne devait en aucun cas relâcher son attention une seule seconde sous peine de mourir empoisonné ou pire encore. Pendant cette période, les souverains bénéfiques étaient épargnés, un traitement de faveur qui devait n'apporter que le malheur de l'humanité quelques temps après.

2. Les premières idées de purge

Comme dit précédemment, durant cette période, seules les races les plus maléfiques étaient touchées, si bien que des idées commencèrent à germer dans l'esprit de certains bénéfiques. Ces idées enclenchèrent un racisme de plus en plus virulent envers tout ce qui touchait au mal. Les individus regardaient de plus en plus les êtres démoniaques comme s'ils ne devaient pas exister, comme si leur existence même n'avait aucun sens et qu'ils devaient être éradiqués au plus vite, pour le bien de l'humanité. Après tout, c'était eux qui étaient responsables des crimes atroces, eux qui ne savaient pas se tenir, respecter la morale, respecter les souverains en place. Ces pensées, au début très critiquées, devinrent celles de beaucoup de bénéfiques, forcés de constater les dégâts créés par ces créatures mauvaises qui s'entretuaient entre elles. Delix, un ange dont la prestance devait rallier les troupes à lui quelques temps plus tard, établit donc une théorie selon laquelle les races maléfiques devaient périr au plus vite. Aussi, soutenu par de nombreux partisans, il créa, grâce à sa magie et à sa science, quatre piliers sur les terres du Yin et du Yang, des piliers qui devaient drainer l'énergie des maléfiques afin de les affaiblir jusqu'à ce qu'ils meurent. Les premiers jours, rien ne fut observable mais, par la suite, les êtres du mal commencèrent à sentir leur puissance diminuer. Plus le temps passait, plus il était facile de les esclavager ou de les tuer. Pendant cette période, beaucoup d'actions cruelles et inacceptables de la part des êtres bénéfiques furent effectives, des actes si choquants qu'il est impossible, aujourd'hui encore, de les évoquer. Si le plan de Delix avait été parfait, alors peut-être qu'aujourd'hui, les créatures maléfiques n'existeraient plus. Cependant, toute hypothèse a ses failles et ce que cet ange avait oublié, c'était le lien étroit entre le mal et le bien. Aussi, la purge qui devait être salvatrice devint un véritable enfer.

3. Le Taiji Tu

Lorsque Kazuki et Mitsuko naquirent des ères auparavant, les individus avaient tout de suite établi le lien étroit qui existait entre le bien et le mal. Deux jumelles, comme si l'une ne pouvait exister sans l'autre. Seulement, avec les siècles, les êtres avaient oublié cette simple équation et cela fut la plus grande erreur de Delix. Après des semaines, les premiers effets négatifs se firent sentir chez les créatures neutres, leur énergie disparaissant également alors que leurs cousins maléfiques périssaient de plus en plus. Mais cela ne s'arrêta pas car les bénéfiques eux-mêmes commencèrent à sentir les effets négatifs des pylônes de Delix. Seul l'ange en question voyait ses forces augmenter. La constatation ne tarda pas, celle du Taiji Tu. Le bien cache forcément une partie sombre, tandis-que le mal cache lui-aussi une partie des plus claires. Ce n'était pas une purge salvatrice que Delix avait mis en œuvre, non, il avait mis en œuvre l'extinction de l'humanité. Alors, le combat que les maléfiques avaient déjà entamé s'intensifia, un combat dont la cause réunit de plus en plus d'êtres. La reine des anges créa des objets qui détruiraient les pylônes s'ils étaient apposés sur ces derniers, une opération risquée en vue de la perte abondante d'énergie à proximité de ceux-ci. Mais lorsque le monde menace de disparaître, le courage de certains se révèle. Ainsi, après des mois et des mois de lutte, les pylônes furent détruits, emportant avec eux l'ange qui était responsable de ce massacre, un ange qui, étrangement, ne connut la déchéance.

© Mitsuko Taiji Stark

L’Ère du Fléau des Maudits

1. Jeux de séduction, pour le meilleur et pour le pire

Après le massacre engendré par Delix, chaque race eut beaucoup de mal à se remettre de ses pertes. Les anges furent mal vus, leur réputation ternie durant des années, et la frontière entre le mal et le bien se dissipa légèrement. Un ange venait de prouver ô combien un être censé être bénéfique pouvait se révéler des plus horribles. Commença alors une sorte de jeu de séduction entre les races. Des souverains créèrent des alliances pour la paix entre leurs races, pour faire prospérer l'économie ou, encore, pour agrandir leurs territoires. Les mariages furent monnaie courante à cette époque où la paix flirta avec la guerre. En effet, les vampires et les déchus entrèrent en guerre pour une raison qui, officiellement, était simplement un problème de territorialité. En réalité, c'était plus un souci passionnel. Mais, au vu de l'ère précédente, il fut jugé bon de donner au peuple des distractions et, sur ce terrain là, quoi de mieux qu'une guerre « amicale » pour déterminer quel souverain avait tort ou raison. Cette guerre se conclut par un accord entre les deux souverains avant la disparition de l'un d'eux. En réalité, durant cette période, l'on pouvait s'embrasser un jour pour se déchirer le lendemain. Cela n'avait guère d'importance, tant qu'une autre catastrophe comme celle de Delix ne se reproduisait plus. Des cités furent créées, comme celle de Dhitys au cœur du rocher au clair de lune. Un jour, un groupe de vampires attaquait Megido, un autre jour, la reine des anges se retrouvaient déchue après un écart de conduite auprès du roi des démons. Le monde bougeait à cette époque, et une race fut même créée quelque temps après : les chamans. Le meilleur et le pire, voilà ce qui ressort de ce début de période, bien que la notion du pire, à ce moment là, était très enfantine, il faut l'avouer.

2. La folie est un art

Le pire, voilà ce qui allait de nouveau se produire. Néanmoins, la folie de l'homme responsable de cela n'eut d'égal que le monde fantastique qui l'habitait, le monde d'une création magnifique. Car, cet homme, avant d'être celui qui fit trembler le monde, fut un artiste, un artisan couturier qui créa des merveilles. Alors comment un magicien sans histoire se hissa sur le trône des sorciers pour créer l'horreur? L'histoire ne le dit pas en réalité, seuls les dieux le savent. Quoi qu'il en soit, un rêve lui permit d'accéder au trône, un rêve qui allait se transformer en cauchemar pour les habitants des terres du Yin et du Yang. Cet homme créa un virus transmissible par morsure. Les êtres attrapant cette maladie étaient voués à devenir des morts-vivants, ne se levant que par besoin de manger de la chair humaine, de la chair fraîche. La maladie qui, vers le milieu de l'ère, ne fut guère prise au sérieux se transforma en véritable épidémie, un mari affecté n'hésitant pas à arracher le cœur de sa femme pour le dévorer, une mère n'hésitant pas à déchiqueter ses enfants. La panique ne tarda pas à gagner le monde car aucun antidote ne semblait exister et quiconque était seulement mordu, se voyait devenir l'une de ces choses, choses que l'on appela très vite les « sans âmes ». Des individus eurent alors l'audace de dire qu'il s'agissait de l’œuvre d'art finale d'Orion, l'empereur noir, une œuvre d'art emprunte de folie et qui détruirait les terres du Yin et du Yang. Car, une fois que chaque individu serait contaminé, alors, les sans âme disparaîtraient et, avec eux, les dernières traces de l'humanité.

3. Trahi par son propre peuple

Après une période où le mot d'ordre était d'éradiquer ces êtres abominables en les décapitant, une sorcière fit son entrée sur la scène, indiquant qu'elle savait comment fabriquer l'antidote qui sauverait les contaminés. Pourquoi maintenant alors que tant d'individus étaient morts? Pourquoi maintenant alors que certains n'avaient pas hésité à tuer leur famille et leurs amis, pensant que la maladie était irréversible? Cette annonce, pourtant, redonna espoir aux êtres de ce monde, les poussant à continuer la lutte, à trouver les ingrédients. Beaucoup de vies furent sacrifiées, les ombres incapables d'agir, leur fonction de régulation de la mort étant tombée en cendre avec l'arrivée des sans-âmes, des êtres échappant totalement à leur contrôle. Une fois l'antidote trouvé, les individus durent faire face à d'autres nouvelles : Orion et un complice qui ne fut jamais identifié avaient tué deux souverains bénéfiques et allaient sans doute détruire les deux derniers. Si son complice réussit à s'échapper, l'empereur noir fut capturé au grand soulagement de l'humanité. Il fut jugé une fois l'épidémie annihilée et si la sentence fut sévère, il n'eut guère le temps de la subir, assassiné sur un chemin qui était censé le mener à la prison. La femme ayant fabriqué l'antidote monta alors sur le trône, vue par la population comme une véritable sauveuse. Cependant, des années plus tard, les peuples apprendraient qu'elle avait le moyen d'éradiquer l'épidémie bien avant son annonce officielle et, quoi qu'on en dise, les sorciers n'avaient pas fini de faire parler d'eux.