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 Les fleurs vivaces des glaciers [Loziel]

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Sam 02 Juil 2016, 14:13

Elle avait rencontré Aenor à la sortie d’une foire à l’emploi où elle avait identifié sa passion pour les herbes et qu’elle avait décidé de les lui apprendre. Nissa n’était que son apprentie, mais à son contact, elle avait appris tellement de choses qu’elle prenait trop confiance en elle selon son maître, et que cela pouvait s’avérer dangereux. Un seul dosage mal exécuté et c’était tous les effets de la préparation qui pouvait se modifier : passer d’une mixture aux vertus bienfaisantes pour la santé à un puissant poison. Nissa grogna au-dessus de son chaudron : ça ne donnait rien et cela faisait déjà quelques heures qu’elle était là-dessus Aenor vint la trouver « Ecoute Nissa, depuis quelques semaines, je te sens déconcentrée. Jusqu’à ce que tu saches un peu mieux où sont tes priorités, je souhaite que tu partes.  Sans qu’elle laissa le temps de répondre à la sirène, elle lui tourna le dos et partit s’enfermer dans sa chambre. L’orgueil et la fierté de la jeune femme bien entachée, elle prit ses affaires, les fourra dans un sac et sortit. Si elle ne voulait plus d’elle très bien. –Allez viens Land, on part. » Suivi du loup au corps massif, elle se dirigea vers l’océan. Tout en marchant, ses émotions en fusion descendirent petit à petit et elle se mit à penser à un moyen de prouver à Aenor qu’elle souhaitait encore apprendre.

Arrivée sur la plage, elle s’y assit, et à ses côtés le loup aussi. Fixant l’horizon d’une manière songeuse, elle se mit à penser à haute voix « Aenor m’a déjà parlée d’un continent sur lesquelles des herbes et fleurs extrêmement rares poussent, mais uniquement là-bas. Sa décision fut prise immédiatement. Cela montrerait à son maître ses ambitions et motivations à rester son élève. Elle se tourna vers Land. Il n’avait pas l’habitude de la suivre dans ses voyages sous-marins et ne se déplaçait avec qu’elle que lorsqu’elle voyageait en bateau, ou l’attendait sur le continent qu’elle quittait. Cette fois-ci, tu viens avec moi ! » Avant, elle n’était pas assez puissante pour nager, tout en le portant par les eaux et en maintenant une bulle d’oxygène autour de sa tête, mais elle avait bien progressé. Elle se déshabilla au bord de l’eau afin de ne pas craquer ses vêtements lors de sa transformation puis l’opéra. Malgré les réticences du loup, elle apaisa ses émotions et l’attira grâce à des  filets d’eau qui l’entourèrent et le firent glisser lentement dans l’océan. Elle plongea et créa une bulle d’air entourant la tête de l’animal, puis elle nagea.
 
S’approchant d’un continent dégageant une énergie qu’elle ne connaissait et n’identifiait pas, elle en déduit qu’elle avait trouvé l’endroit qu’elle cherchait. Elle avait réussi à l’atteindre en quelques heures. Elle sortit de l’eau sur une plage qu’elle trouva froide comme de la glace et se transforma. Land sauta presque immédiatement sur la terre ferme. Le mot heureux n’aurait pas été assez fort pour décrire le sentiment qui l’habitait. Ils mangèrent puis commencèrent à s’écarter de l’océan. De vastes paysages s’étendaient devant eux à pertes de vue, mais l’endroit semblait désert. Après une journée de marche dans une forêt étrange à la couleur bleue sans croiser une seule âme qui vive, mais une quantité d’herbes et de plantes intéressantes, elle se prit à imaginer que cette terre était déserte et qu’elle était la première à la fouler. Rapidement, elle remarqua que des rivières pénétraient dans le pays, et même si Land préférait les voix terrestres, ils avançaient tous les deux à leur manière. Elle ne se sortit de l’eau glacée que lorsqu’elle arriva aux montagnes. Parcourir la forêt à pieds lui aurait pris des jours et des jours sans l’aide de la voix tracée dans la terre par l’eau. En effet, tout se ressemblait et comme elle n’avait aucune idée de la direction à prendre, elle aurait pu facilement errer indéfiniment dans ces bois. La jeune femme aurait pu faire machine à arrière et retourner sur le continent naturel plutôt que de continuer à s’enfoncer dans ces terres magnifiques mais elle avait croisé une seule personne, un ermite à l'aura mystique qui elle avait cru entendre marmonner que de fabuleuses plantes se trouvaient de l’autre côté des montagnes. Si elle n’avait pas eu son pouvoir de contrôle des émotions, cela ferait déjà longtemps qu’elle se serait laissée envahir par le désespoir et la déception, mais elle les contenait, ne laissant passer que le courage et l’espoir. Elle avait eu peur que Land en ait marre de cette expédition, mais il semblait à son aise dans ce paysage et cet environnement. Tant qu’il était dans la nature, à l’air libre, peu importait ce qu’il faisait. Marcher était dans sa nature, comme de parcourir des centaines de kilomètres par jour : il ne souffrait nullement de ce que la sirène leurs imposait.


Nissa imposa une pause avant de pénétrer dans la montagne et ils ne reprirent le chemin que le lendemain matin. La neige fit disparaître la verdure et les arbres splendides de Lua Eyael, mots qu’elle avait réussi aussi à extraire de l’ermite, et elle s’enfonça dans le paysage recouvert d’un manteau blanc. Après toute une matinée de marche dans une atmosphère gelée, elle sentit que la poudreuse se solidifiait sous son pas et que le sol commençait à glisser plus qu’à accrocher. Elle n’était pas loin d’un glacier sans doute.

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Mar 05 Juil 2016, 12:36




La respiration des individus encapuchonnés laissait de chaudes volutes s'évaporer dans l'air glacé. Insensible à la fraîcheur de la montagne, Loziel suivait en silence le groupe d'explorateurs, agacé de ne pouvoir observer les effets du froid sur les corps. Parmi eux, quelques savants, et surtout, son maître. À dire vrai, celui-ci ne servait pas à grand-chose et n'était pas non plus excessivement pénible malgré son habitacle qu'il exposait à la vue de tous en guise de trophée. L'intérêt d'une telle pratique échappait au brun qui ne disait pas un mot à ce sujet. Gavrel l'avait présenté comme un fantôme qui appartenait à sa famille depuis des temps immémoriaux, et aucun de ses camarades n'avait jugé bon de remettre en cause cette version. Ces idiots se contentaient d'éviter au maximum sa compagnie et ne lui adressaient jamais la parole. Une attitude qui convenait parfaitement au Génie qui, lassé de voyager avec des gens qu'il ne comprenait pas plus qu'il ne les appréciait, faisait de multiples séjours dans sa petite prison en attendant patiemment d'être appelé pour réaliser un voeu. La glace luisait comme un miroir pour le confronter à un reflet qui n'existait plus, et cette vision lui était insupportable. Quant à l'horizon qui s'étendait parfois sous leurs yeux _ ou du moins, lorsqu'ils parvenaient enfin à sortir du dédale de glaciers dans lequel ils s'évertuaient à faire de vaines recherches, il n'osait y penser. Que son regard azur puisse contempler des terres qui n'étaient désormais plus siennes lui brisait le coeur. Enfin, à supposer que quelque chose qui ressemblât vaguement à un coeur batte encore dans sa poitrine. Simplement douloureux.

Voir les dents des hommes s'entrechoquer dès que le vent se levait le faisait sourire. D'ailleurs, il s'agissait là de son seul indice pour savoir que la bise glaciale soufflait. Sans le froissement délicat des feuilles des arbres absents de ce paysage désolé, il ne pouvait pas en prendre conscience. Ses cheveux étaient retenus par la capuche de son manteau de fourrure brune. Le groupe venait de s'arrêter, visiblement décidé à escalader une paroi pour le moins dangereuse. Loziel n'était pas expert dans le domaine, mais il fallait pas être d'une intelligence exceptionnelle pour comprendre que la montée serait terriblement risquée. Les plaques de glace d'une finesse incroyable semblaient accrochées les unes aux autres comme par magie. Les regards convergèrent naturellement vers le prétendu fantôme qui ne bougea pas d'un pouce. S'il pouvait être libéré de son serment et s'en aller de ces étendues sauvages et pourtant bien connues, il n'hésiterait. Gavrel se racla la gorge. « Nous souhaiterions… Enfin, je souhaite, que tu montes là-haut pour me dire s'il y a quelque chose, et si c'est le cas, que tu me rapportes une preuve. » Un sourire imperceptible se dessina sur les lèvres du Génie. En fin de compte, obtenir ce que l'on désirait était parfois d'une simplicité enfantine. Que l'homme gâche le lien qui les unissait pour une pacotille l'indifférait. Ne restait plus qu'à accomplir ce dernier vœu, et il pourrait filer loin de ces plaines gelées dont le souvenir lui meurtrissait l'esprit.

Prenant garde aux encoches où il mettait les pieds, il fit semblant d'éprouver des difficultés lors de son ascension pour s'assurer l'attention du groupe. Être le centre de l'attention pour rien l'amusait follement. Son corps immatériel lui permettait de ne rien craindre en cas de chute, sinon de douloureux élancements. S'accrochant aux rebords glissants, il manqua tomber à une seule reprise. L'escalade ne fut pas particulièrement éprouvante, et pourtant, il se sentait à bout de souffle. Un tambour insidieux battait dans sa poitrine pour lui arracher la cage thoracique. Se reposant un instant, il observa en silence les environs. En réponse à la demande muette de son maître, rien ne poussait ici. En revanche, cet endroit lui donnait la chair de poule. Sans qu'il sache pourquoi, une sensation écrasante s'emparait de lui. Se penchant au-dessus de la petite falaise, il lança un regard en direction de Gavrel. « Navré de vous décevoir, mais il n'y a que de la glace à perte de vue. » Mécontent, l'homme donna un coup de poing brutal dans la paroi glacée qui ne bougea pas d'un millimètre. Le Génie descendit promptement et s'approcha de son ancien maître, impatient de découvrir ce qu'il voulait savoir. La réponse ne fut qu'un murmure suffisamment intéressant pour égayer son humeur. Le précieux objet que son maître arborait en pendentif glissa de sa chaîne pour se retrouver au fond d'une crevasse assez large pour laisser passer un homme ou deux. En guise de conclusion, le groupe s'éloigna lentement, disparaissant peu à peu sur la ligne d'horizon blanche. Un bâillement échappa au brun qui s'empressa de retourner chez lui. En sécurité au fond de son habitacle, Loziel prenait le temps de se reposer, l'air tranquille.



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Sam 09 Juil 2016, 10:59

Elle avait attendu le dernier moment, d’atteindre le point de rupture de son mental, avant d’endosser le dernier gros manteau qu’elle transportait dans son sac, d’enfiler une seconde paire de chaussettes sur la première, puis de glisser ses doigts dans ses gants. Elle espéra que l’épaisse couche de laine qui rembourrait les moufles qu’elle avait passée suffiraient à réchauffer ses extrémités. Elle souffla et une volute de fumée sortit de sa bouche. En l’observant, elle pouvait presque la voir se solidifier avant de, finalement, s’élever dans les airs. Pour tenter ce type d’action, elle tenait vraiment à Aenor et à l’enseignement qu’elle lui administrait.
Ses yeux s’humidifiaient pour lutter contre le froid, mais le vent qui soufflait créait des larmes naissantes aux coins de ses yeux, gelant presque immédiatement. Elle voyait de moins en moins ce qui se trouvait devant elle, tout en essayant de discerner les reliefs aux alentours afin d’apercevoir une quelconque fleur. Seule la présence de Land à ses côtés était une certitude qu’elle savait sûre. S’octroyant une pause, elle remarqua des marques de pas sur la partie du glacier où elle venait d’arriver. Néanmoins, aux alentours, il n’y avait personne. Une grosse déception s’abattit sur la jeune femme : elle les avait peut-être manqués de peu et cela aurait été l’opportunité d’augmenter ses chances de survie.

Elle c’était récemment découverte le pouvoir de contrôler l’air : elle ne s’y était jamais vraiment exercée mais elle s’en sentait capable à ce moment. Elle s’arrêta de marcher et vérifia qu’elle avait de bons appuis à cet endroit du glacier. Fermant les yeux, elle se concentra sur les flux d’airs aux alentours. Il était captivant de sentir et même de voir cet élément invisible en action. Elle se sentit tout d’un coup moins seule et démunie dans cette immensité glacière qui l’entourait.
Elle expira et se concentra sur ces mouvements aériens, dans le but de les calmer. Elle pouvait supporter le froid mordant, mais pas celui amplifié par le ressenti dû au vent. Sans vraiment savoir de quelle manière s’y prendre, elle laissa son instinct prendre le dessus et bougea les mains et les bras en suivant les flux d’airs. La sirène se laissa prendre au jeu et, avant même d’être consciente de ce qu’elle faisait, il était trop tard. Ses mouvements avaient eu l’effet contraire de ce qu’elle avait escompté, c’est-à-dire qu’elle avait amplifié l’élément. Chaque élément était dangereux lorsqu’on savait les utiliser, mais encore plus lorsqu’on n’avait aucune idée de ce que l’on faisait. Lorsqu’elle avait apprise à créer de l’eau, malgré le fait d’avoir vécu toute sa vie à l’intérieur d’un océan, elle avait eu besoin de l’aide d’un élémental de l’eau pour y arriver.

Le sentiment de puissance qu’elle ressentait à ce moment-là lui fit oublier tout ce qui se trouvait autour d’elle. Un puissant coup de vent la déséquilibra et lui fit faire un pas en avant. Le glacier était un sentier empli de piège et son pied glissa en avant, puis la glace fragilisée à cet endroit céda et l’entraîna en avant. Le loup à ses côtés n’hésita pas une seconde à se lancer à la poursuite de la jeune femme qui glissait le long de la dangereuse montagne.  S’agrippant aux reliefs du sol, elle tentait de freiner sa descente, sans grande réussite. Elle ne vit pas la crevasse masquée par une couche de neige et ne put l’éviter. Land emporté dans l’élan de sa course y glissa lui aussi et ils tombèrent lourdement au sol tous les deux. La choc fut violent, accentué par le fait qu’elle avait amorti la chute du loup.  Sa tête, notamment, heurta lourdement le sol sans l’assommer. Elle se redressa lentement, en s’assurant que chaque partie de son corps se trouvait au bon endroit. Une de ses épaules était déboitée et elle tira immédiatement dessus pendant que c’était encore chaud. La tête lui tourna à cause de la douleur mélangée au choc. Land se redressa avec plus de facilité qu’elle et vint poser son museau sur la partie ensanglantée de son crâne. Une chaleur bienfaisante se dégagea de son museau à cet endroit et elle sentit que la pression diminuait. Heureusement qu’il avait le pouvoir de guérison, et qu’il n’avait pas subi trop de dommages.


Elle lui lança un sourire reconnaissant et lui gratta le sommet du crâne tout en levant les yeux vers la surface afin d’estimer la hauteur à parcourir afin de retrouver l’air libre. Il lui serait impossible de sortir de là en grimpant, et la crevasse ne semblait pas avoir de galeries sous terraines. La lumière s’infiltrait dans la paroi de la crevasse et un sablier au sol attira son attention. Que faisait un bijou dans cet endroit ? Nissa s’en saisit et l’examina sous toutes ces coutures, sa curiosité l'emportait souvent sur ses réflexions. Elle ne pensa même pas à s'en méfier.

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Jeu 04 Aoû 2016, 12:28




Confortablement installé sur des coussins de soie dont il ne ressentait pas la douceur, Loziel contemplait une nature totalement artificielle, tentant de se réjouir de la beauté chaleureuse des rayons de soleil. Cela ne parvenait qu'à l'agacer. Lui qui ne pouvait rien sentir ne se plaisait nulle part. Son seul réconfort se trouvait dans le jeu qu'il imposait à ses maîtres et qu'il ne maîtrisait encore qu'à grand-peine. Un jour, il deviendrait suffisamment puissant pour renverser les rôles. Tobias le lui avait promis, et il ne doutait pas une fraction de seconde des paroles de son congénère. En attendant, l'ennui menaçait de l'emporter vers de sombres pensées. Ne pouvant s'empêcher de ressentir une certaine amertume lui peser sur le coeur, il se redressa légèrement, appuyant sa tête contre sa main. Revoir les étendues neigeuses couvrant la chaîne de montagnes faisait resurgir en lui des émotions qu'il avait crues mortes pour toujours. Pris au piège de sa propre mémoire, il se contentait de laisser venir à lui les nombreuses images qui frappaient à la porte de son esprit, se pressant comme des mouches en furie à l'approche de l'été. Ce qui lui restait, lorsque le monde revenait à lui, c'était le souvenir du visage de Marianne, et le parfum âcre de la Nebesa que son père avait enduit sur son corps avant la cérémonie. Levant les yeux au ciel, un soupir de lassitude lui échappa. S'accrocher à des chimères ne le sauverait de rien. Qui donc viendrait trouver son sablier échoué dans une crevasse au beau milieu d'un royaume glacé ?

En réponse à sa demande muette, le Génie pressentit l'arrivée d'un être de chair et de sang. Sans qu'il puisse réagir, quelque chose percuta lourdement son habitacle, le propulsant quelques centimètres plus loin. Légèrement sonné par le choc, il pesta contre l'individu qui osait le déranger de la sorte. Agacé par cette présence imprévue, il ne rechigna pourtant pas à s'échapper de sa demeure qui s'élevait dans les airs entre les doigts du nouveau venu dès qu'il sentit une pointe de désir s'allumer dans le coeur de son futur maître. Apparaissant sans crier gare sous sa forme éthérée, il eut la surprise de voir une femme d'apparence relativement frêle se tenir devant lui. D'une élégance indéniable malgré le froid qui bleuissait légèrement sa peau, elle ne devait pas avoir beaucoup plus que la moitié de son âge. Un sourire bienveillant ourla les lèvres du brun. Charmé par cette rencontre imprévue, il la salua avec gaieté, faisant apparaître un manteau de fourrure, soulevant une brume de magie bleue, qu'il posa sur les épaules de l'inconnu d'un geste protecteur. « Bien le bonjour, mademoiselle ! Comment allez-vous en cette belle journée enneigée ? » Fanfaronnant à la manière d'un enfant, il tournait autour d'elle d'un air joyeux pour l'observer sous toutes les coutures. Son agacement s'était évaporé dans la nature, cédant la place à une sorte de fascination à laquelle il ne pouvait pas résister. L'idée de la servir s'imposa à lui tout naturellement, et c'est avec enthousiasme qu'il se décida à lui proposer un certain lien qu'elle ne pourrait vraisemblablement pas refuser.

Malgré sa faible intelligence, le Génie percevait aisément son désir de chaleur, et quitte à ce qu'elle se révèle hostile à sa demande, il préférait tenter le tout pour le tout, réfléchissant à une contrepartie intéressante. Rien ne lui venait à l'esprit, du moins pour le moment. En dépit de la séduction indéniable qu'elle exerçait sur lui, il ne perdrait pas de vue son intérêt. « J'ai une proposition à vous faire, si cela vous convient. Voyez-vous, il se trouve que je possède un don tout à fait particulier. En échange de quelque chose, je suis en mesure de réaliser trois de vos vœux. Bien entendu, je ne peux pas vous téléporter loin d'ici ou mettre fin à une guerre, mais je peux au moins adoucir votre voyage. » Faire preuve d'honnêteté était parfois le meilleur moyen de voir un tel contrat prendre forme. Attendant la réponse de la jeune femme, sa tête oscillait doucement, ses lèvres fredonnant une mélodie. « Mais dites-moi… Comment avez-vous atterri ici ? Vous n'êtes pas blessée, j'espère ? » La réponse l'indifférait royalement, et pourtant, paraître courtois était l'une des règles principales du jeu auquel il aimait se livrer. La perspective de passer du temps en compagnie de la belle créature le laissait légèrement rêveur. « À vrai dire, je suis ravi de vous rencontrer. J'allais finir par m'ennuyer. Peu de gens passent dans les parages. Au fait, je m'appelle Loziel. » Pour ponctuer sa déclaration, il leva les yeux vers le haut de la crevasse pour repérer une prise à laquelle s'accrocher. La paroi se révélait désespérément lisse. Sortir du précipice n'allait pas être aisé.

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Dim 28 Aoû 2016, 10:00

Son inspection du bijou ne dura que quelques secondes. La scène se passa si rapidement qu’elle n’eut pas le temps de s’inquiéter sur les effets que la fumée bleuâtre pourrait faire sur son organisme. Elle aurait pu être toxique, mais de cette dernière, la forme d’un homme émergea. Elle avait déjà entendu parler des génies, et même peut-être rencontré un, elle n’était pas vraiment sûr. Pour elle, ils étaient des êtres de légendes, mais après tout, les sirènes ne l’étaient-elles pas aussi ? Sous la séduction des propositions qu’ils faisaient, il y avait toujours un vice caché, un autre côté de la pièce brillante que leurs pauvres victimes ne pouvaient imaginer ou envisager.

Le génie avait une personnalité chaude et rayonnante qui détonnait avec le froid environnant. Il ne semblait pas fâcher qu’elle l’ait délogé de son cocon dans cette ère glaciaire, et elle en était rassurée. Étaient-ils tous avec une personnalité joviale et taquine où était-ce spécifique à ce génie ? Il allait la fatiguer bien vite si elle restait avec lui trop longtemps, surtout si il continuait de tourner de cette manière autour d’elle. Il n’avait aucune manière celui-là ! Elle ne se priva donc pas pour l’observer attentivement à son tour. Elle avait voulu répondre à sa première question, mais il c’était presque mis immédiatement à tourner autour d’elle en flottant dans les airs, et elle c’était ravisée.  Le laissant continuer son jeu agaçant, elle se releva en époussetant la  poussière rocheuse qui c’était collée à sa tenue, en frottant vigoureusement ses vêtements. Land, son compagnon loup qui l’accompagnait un peu partout, regardait nerveusement le génie voleter au-dessus de lui. Son corps semblait être intouchable et c’était peut-être ça qui ne le rassurait pas, et elle partageait ce sentiment là avec le canidé. Le génie lui proposait de se mettre à son service. Elle fronça les sourcils, sceptique. Elle allait devoir moduler chaque mot qu’elle prononcerait, peser le pour et le contre de tous ses dires, et comme au jeu des bipèdes : les échecs, elle allait devoir jouer en prévoyant plusieurs coups à l’avance, ainsi que ceux de son adversaire. Elle se ressaisit : elle n’allait tout de même pas se laisser guider par des doutes si futiles, et se priver de cette belle opportunité. Grâce à lui, elle pourrait facilement trouver les plantes rares qu’elle cherchait et les ramener à Aenor, afin de pouvoir reprendre, là où elle c’était arrêtée, son apprentissage dans la voie qui la ferait devenir herboriste.  De plus, il fallait qu’elle en trouve un peu plus afin d’en donner à l’ermite qui l’avait orienté dans la bonne direction. Elle sentait pesée, au-dessus de sa tête et sans avoir passé de contrat avec lui, un nuage qui menaçait de déverser un orage sur elle, si elle ne lui ramenait pas un peu de cette plante fabuleuse. C’était l’image qu’elle se faisait mais elle sentait bien qu’un accord tacite avait été passé, avec elle, par l’ermite à l’aura mystique, au moment où il lui avait indiqué la direction, comme si il avait chargé ses mots de pouvoirs, la liant à lui.


Elle poussa un soupir et regarda le dénommé Loziel « De toute manière, nous n’avons pas le choix si je veux sortir d’ici avec Land. En échange de quoi, venant de ma part, vous pourriez réaliser mes trois vœux ? Elle imaginait déjà les pires conditions et elle se savait dépendante de lui. Ce génie était inespérée dans sa situation désespérée. Plus elle l’observait et plus elle remarquait qu’il se donnait un air et un comportement charmeur. Peut-être pour la séduire, l’amadouer afin qu’elle baisse sa garde et qu’elle accepte plus facilement les termes au contrat qu’ils allaient passer. Elle se fit la réflexion que leurs deux races n’étaient peut-être pas aussi différentes qu’elle l’aurait pensée. Elle croisa les bras sur sa poitrine, résistant aux tremblements qui menaçaient de gagner ses lèvres, afin de lui montrer qu’elle n’était pas dupe et qu’elle ne lâcherait pas une parcelle de terrain dans leurs négociations. Bêtement. J’ai glissé et la glace c’est brisée, et je suis tombée, entraînant Land avec moi. J’ai reçu un coup mais il c’en est occupé. Elle voyait son scepticisme, et le sentit aussi par le biais de ses émotions, lorsqu’il observa la paroi lisse destinée à leur sortie du précipice. Vous pensez que c’est au-dessus de vos capacités de nous faire sortir d’ici ? Elle le taquinait, sans qu’elle n’en pense pas moins. Elle se demandait quel genre de terme il allait vouloir définir avec elle. Je peux vous proposer une chose : montrez-moi que vous pouvez nous faire sortir d’ici, malgré la difficulté, et je serai plus encline à accepter ce que vous voudrez en échange de trois vœux » Elle n’avait jamais négociée avec de Génie, mais elle déploya toute son influence vers lui et joua avec ses émotions afin qu’il cède, en espérant que cet être immatériel en ait.

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Dim 11 Sep 2016, 11:01




La jeune femme ne paraissait pas d’humeur particulièrement joviale. La méfiance dont elle fit preuve à son égard plut tout de suite au brun. Sans qu’il comprenne quel stupide mécanisme se mettait en place dans la cervelle des gens, la majorité des individus qui venaient faire office de maître _ et qui se révélaient d’ailleurs mauvais dans l’exercice _ acceptait presque aussitôt sa proposition sans prendre garde à la contrepartie ou à d’éventuelles conséquences fâcheuses. La partie risquait de devenir plus complexe que prévu. Cela dit, ce qu’il voulait obtenir d’elle n’avait rien d’excessif, et il doutait qu’elle refuse sa petite condition. Après tout, il lui était arrivé d’exiger bien plus, et elle n’était pas en position de force malgré son assurance déstabilisante. Cessant de tourner autour d’elle, il fit mine de croiser les bras et écarta une mèche insolente qui venait cacher ses yeux. « Je n’ai pas la moindre intention de profiter de vos charmes, si cela vous inquiète. Tout ce que je veux, au fond, est une exigence d’une simplicité enfantine à laquelle vous serez ravie de répondre, j’en suis certain. » Sans même s’apercevoir qu’il avouait là son incapacité à réaliser par lui-même quelque chose de simple, il la regardait d’un air dubitatif. Allait-il accéder à sa requête ? User d’une quantité de magie suffisante pour lui permettre de sortir de la crevasse pouvait le vider de ses forces, s’il ne faisait pas attention. Manifestement, elle connaissait l’existence de son peuple. Qu’elle puisse l’abandonner dans la neige une fois son objectif atteint ne lui vint même pas à l’esprit.

Sa moquerie le piqua au vif. Qu’elle doute de ses capacités lui était intolérable, même si lui-même n’était pas certain de parvenir à la faire sortir d’ici en compagnie de son loup. Un pari risqué qu’il ne pouvait tenir. S’apprêtant à ouvrir la bouche pour refuser sa demande, il s’arrêta brusquement. Quelque chose d’étrange flottait autour de lui. Ne reconnaissant pas la magie dont elle usait sur lui, il se contenta de hocher la tête doucement. « Permettez-moi de vous dire que vous avez un sale caractère. Les gens qui font affaire avec vous doivent s’en tirer avec de sacrés maux de tête. » Un sourire taquin éclairait son visage, signe qu’il ne fallait pas prendre sa remarque au sérieux. Pour autant, il n’en avait pas terminé avec elle. Une évidence lui avait sauté au visage, et même si la surprenante envie de la ramener en sécurité s’insinuait en lui, il ne comptait pas la laisser s’en tirer sans en profiter un minimum. « Permettez-moi aussi de vous dire que vous n’êtes pas vraiment en position d’exiger que je vous emmène en haut. Si je vous laisse là, vous ne pourrez pas sortir et vous finirez par mourir de froid. Heureusement pour vous, il me coûterait de déplaire à une jolie demoiselle, et comme gage de ma bonne volonté, j’accepte de vous aider. » Pour une raison qu’il ne comprenait pas, le Génie savait qu’il ne ressentirait aucun plaisir à voir la détresse se peindre sur les traits de la brune.

Sans faire traîner davantage la chose, il ferma les yeux pour se concentrer. S’il parvenait à impressionner la jeune femme, elle ne pourrait refuser de le mener où il voulait aller. Quelques volutes bleutées prirent forme au niveau de ses doigts immatériels. Maintenir la magie en place serait affreusement complexe. S’il avait eu un corps, la sueur aurait sans doute perlé sur son front. L’effort se payait d’une toute autre manière. Une sensation effroyable de noyade emplissait ses poumons. Alors qu’il n’avait pas besoin de respirer, l’air lui manquait. Une plate-forme de glace ne tarda pas à apparaître. « Dépêchez-vous de monter. Et n’oubliez pas mon habitacle. » Vacillant par instants, la plaque supporta le poids du loup et de sa maîtresse jusqu’au point d’arrivée. Le brun les suivait avec précaution, rappelant sa magie à intervalles réguliers pour effacer la glace. Une fois qu’ils furent tous les trois en haut, il prit une grande inspiration. Sa main se posa par réflexe sur un coeur qu’il ne possédait plus. La douleur s’acharnait, et comme un tambour violent, ses ondes se propageaient à l’intérieur de son enveloppe vide pour y résonner. À bout de souffle, il trouva la force d’esquisser une légère révérence. « Votre demande est un franc succès. À présent, je vous laisse réfléchir à ma proposition. Tout ce que je veux de vous, c’est que vous m’emmeniez loin d’ici. Que vous me déposiez dans un port pour que je puisse quitter cet endroit maudit. Il vous suffira de dire votre prénom à voix haute, si jamais vous acceptez. » Le Génie s’empressa de disparaître pour revenir dans le sablier. De l’eau s’échappa de sa bouche. Incapable d’en supporter davantage, il s’affala sur des coussins, espérant que les vœux de sa future maîtresse ne lui demanderaient pas une telle quantité d'énergie.

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Lun 26 Sep 2016, 19:51

Un sourire s’étira sur le visage de Nissa. Elle tenta de dissimuler la mauvaise moquerie qui lui pendait au bout des lèvres, mais pour l’intérêt qu’il avait éveillé en elle, elle le ravala autant qu’elle le put. Il lui avait dit qu’il ne souhaitait pas profiter de ses charmes, mais il n’avait jamais eu la moindre ombre de chance, qu’il soit de nature vaporeuse ou solide. En s’apprêtant à lui répondre, il continua de parler. Décidément, ce génie parlait beaucoup. Il était bien différent de celui qu’elle avait déjà rencontré. Elle pouvait imaginer le comprendre : il devait certainement passer le plus clair de son temps seul, ou avec des personnes peu recommandables qui chercheraient à profiter de lui. Pour sa part, son esprit cherchait à comprendre les sous-entendus derrière chacun de ses mots. Même trop ; elle trouvait des interprétations qui étaient peut-être tout le contraire de ce qu’il souhaitait dire, et si il n’y avait pas de sens caché, c’était encore pire. Voilà que son cerveau recommençait ! Ne pouvait-il pas se déconnecter ? Il parlait des maux de têtes que ses interlocuteurs devaient avoir après une joute verbale avec elle, il ne pouvait pas imaginer ceux qui étaient en train de naître dans sa tête. « Je suis sensible à une telle flatterie... » Il s’imaginait peut-être qu’elle s’en offusquerait, mais pas le moins du monde. C’était même le contraire. Lorsqu’il enchaîna en disant qu’elle n’était pas en position de négocier, son sang se glaça. Il ne lui avait pas encore dit ce qu’il souhaitait en contrepartie de l’exaucement de ses futurs vœux. Mis à part celui de sortir d’ici, elle considérait qu’elle n’avait pas besoin de lui. Elle accentua son contrôle des émotions afin qu’il désire lui plaire pour qu’elle accepte sa demande. Nissa avait seulement besoin qu’il cède et qu’il lui offre ce vœu pour, enfin, s’en débarrasser. 


La jeune femme regarda la magie du génie se manifester sous la forme de volutes bleues se glissant sous ses doigts. Elle en admirait presque les tissages et les devinaient, ou les imaginaient. Cette magie était magnifique et l’exercice qu’il avait entrepris avait l’air d’être très complexe et fatiguant. Une plate-forme de glace se forma et elle grimpa dessus, le sablier de Loziel dans la main, sa maison entre ses cinq doigts. Land s’exécuta et bondit sur leur moyen de sortie. En quelques minutes, ils furent à l’extérieur, retrouvèrent l’air froid et piquant des montagnes. Elle se retourna vers Loziel, et constata l’état de fatigue dans lequel il était. Elle ressentit sa douleur et l’effort qu’il avait du fournir pour les faire sortir de l’impasse où ils se trouvaient. Elle l’écouta formuler sa demande, et sans même attendre sa réponse, il plongea se reposer. Elle avait compté l’abandonner là, mais sa demande était simple à réaliser : l’emmener et le déposer sur un moyen de transport pour lui faire quitter ce continent. Si elle poussait sa demande, elle pourrait elle-même l’emmener à travers l’océan. « J’accepte Loziel. Nissa. » Avant de quitter ces terres et d’accéder à la requête du génie, elle devait trouver une plante, autant pour elle et Aenor, que pour l’être mystique qui lui avait indiqué la direction à suivre. Elle se sentait redevable envers lui, tellement que c’en était trop extraordinaire pour qu’elle le ressente comme une réelle émotion, mais elle ne pouvait aller contre. La sirène se saisit de l’anneau et commença à marcher dans l’infinité glacée. Il lui restait encore ses trois vœux et elle comptait bien les conserver mais aussi le laisser se reposer afin qu’il soit en pleine possession de ses facultés lorsque le moment serait venu.

Le temps semblait être figé dans le paysage de glace et la jeune femme avancée, inlassablement, laissant sa volonté la guider. Land fut le premier à l’entendre, et ses oreilles dressées indiquèrent à Nissa qu’il avait entendu quelque chose. Elle scruta le paysage et découvrit un groupe d’hommes qui progressaient au loin. Peut-être étaient-ils à des kilomètres, peut-être plus près. Nissa n’avait pas peur d’être une femme seule dans ce paysage désert : elle avait un génie et Land avec elle. De plus, à elle seule, elle représentait un piège pour les hommes : ils étaient sa proie et elle le chasseur dans l’ordre des choses. Elle s’arrêta, jouant avec l’habitacle de Loziel entre ses doigts, faisant passer le sablier entre ses doigts, dans ses mains. Après un temps qu’elle estima être une heure, ils arrivèrent à son niveau. Elle prit la parole, menant le jeu « Pourquoi des hommes s’aventurent dans ce coin ? –Et une femme ? –Je suis herboriste, je recherche des plantes… Elle se targuait d’un titre qu’elle n’avait pas vraiment encore acquis, et elle se rendit compte de son erreur au moment où les mots sortirent de sa bouche et que les émotions des hommes s’éveillèrent en face : ils étaient intéressés par la même chose qu’elle, et une menace planait au-dessus de leur tête. L’une des têtes dirigeantes observa avec attention le jeu dans ses doigts pendant qu’elle parlait à ses comparses. –Tiens, ce sablier me dit quelque chose. Il renferme un génie n’est-ce pas ? Elle arrêta immédiatement, se taisant. Tu vas le faire sortir. Nous n’en avons pas fini avec lui. » Nissa s’exécuta et l’appela. Si elle pouvait se servir d’eux en les laissant croire qu’ils contrôlaient le jeu, pour qu’ils la mènent à la plante, elle le ferait, et même si elle devait gâcher des vœux en utilisant Loziel pour leur compte.


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Dim 30 Oct 2016, 11:44




À l’abri de la bise glaciale, le Génie profitait d’un moment de quiétude pour accéder à un repos qu’il jugeait amplement mérité. La rigueur des montagnes poussait les hommes à le solliciter pour d’épuisantes exigences qu’il devait satisfaire d’une manière ou d’une autre. À moitié ensommeillé _ puisqu’il ne pouvait dormir _, il se contenta de sourire lorsque la jeune femme murmura son prénom. Sans en connaître la raison, il appréciait sa compagnie, et, chose rare pour un être de chair, elle suscitait son intérêt. Reprendre des forces risquait de lui prendre davantage de temps que d’habitude. La fatigue faisait partie de ses compagnes habituelles, mais c’était un tout autre poids qui pesait sur son coeur. Quitter ces contrées sauvages et enneigées était tout ce à quoi il aspirait. Tandis qu’il profitait de la mollesse d’un coussin qu’il ne ressentait pas, des éclats de voix lui étaient parvenus. Au début, il n’eut pas la moindre réaction et se contenta de tendre l’oreille. Les traits de son visage prirent un air contrarié lorsqu’il reconnut l’un des hommes qui parlaient. La perspective de revoir ses anciens maîtres ne l’enchantait pas. Pour les avoir fréquenté pendant plusieurs semaines, il savait qu’ils n’hésitaient pas à s’en prendre à ceux qui se dressaient en travers de leur route. En l’occurrence, sa maîtresse actuelle courrait un certain danger avec eux. Sans doute était-elle suffisamment intelligente pour s’en tirer seule. Cependant, mieux valait ne pas prendre le risque de voir ses efforts anéantis.

Pour se débarrasser des gêneurs, le Génie attendait qu’un plan mûrisse dans son esprit. Seul le manque flagrant d’intelligence de ces derniers les empêchaient de comprendre qu’il suffisait de tuer la jeune femme et de récupérer son habitacle pour le contraindre à obéir. Dans le cas contraire, il ne doutait pas qu’ils s’en seraient chargés sur le champ. Qu’ils ignorent ce modeste détail représentait leur meilleure chance de s’en sortir. Le brun ne tarda cependant pas à faire son apparition. Pour une fois, il ne choisit rien de grandiloquent et s’arracha simplement à l’emprise du sablier. « Tiens, il semblerait que je me sois égaré. Quelle joie de vous revoir ! » Un ricanement empreint d’hypocrisie siffla entre ses lèvres. Parfois, jouer la comédie lui était impossible, et il devait avouer que cela le mettait dans de désagréables situations. Rattraper une telle entrée en matière n’était cependant pas exclu. Si le groupe cherchait à le retrouver, c’était par pur besoin. Un sourire déforma sa bouche alors qu’il se mettait à errer entre les membres encapuchonnés. « Navré de vous avoir quittés, mais aucun fantôme ne saurait résister à une belle femme. Ceci étant, je vous déconseille de la tourmenter. » Le seul individu dont il devait se méfier était leur chef, et le Djinn connaissait un moyen efficace d’écarter son influence pour quelques instants. Créer la dissension faisait partie des activités qu’il affectionnait, tout particulièrement quand il s’agissait de pareils imbécile. « Au risque de vous décevoir, je dois vous faire une petite révélation. Je n’ai jamais appartenu à la famille de notre cher Gavrel. » Des murmures de protestation s’élevèrent et des regards noirs se tournèrent vers l’homme en question. Marqués par l’hésitation, ils attendaient que leur chef rejette l’affirmation pour se rassurer.

Loziel profita du brouhaha environnant pour se pencher vers Nissa. Rester auprès du groupe possédait certains avantages indéniables pour la jeune femme, et pourtant, le risque de retrouver son cadavre allongé dans la neige au petit matin était grand. « Ces rustres n’hésiteront pas à vous poignarder dès que vous aurez le dos tourné. J’ai ma petite idée pour vous garder en vie jusqu’à ce qu’ils baissent la garde. Souhaitez-vous que je vous débarrasse d’eux ? » Un éclat de malice luisait au fond de ses prunelles azur. La force de son loup ne faisait aucun doute, mais les autres avaient bénéficié de repas corrects et de nuits de sommeil paisibles. Il doutait sincèrement que les deux acolytes puissent s’en sortir avec une attaque frontale. Soudain, la voix caverneuse de Gavrel interrompit ses pensées. « Veux-tu entrer à nouveau à notre service, Fantôme ? » Le Djinn esquissa un sourire plein d’enthousiasme. La méconnaissance des chasseurs sur sa propre nature lui offrait une chance considérable. Manipuler tout ce beau monde allait être drôlement amusant. D’un air théâtral, il lui adressa une légère révérence. « Comment pourrais-je refuser une telle proposition ? À condition que ma camarade reste en vie, je serais votre serviteur. » Personne ne réfuterait une pareille demande, il le savait. Être un Génie impliquait de temps à autre d’appréciables privilèges, et il comptait bien s’en servir. Accepter les requêtes d’individus qui n’avaient plus d’autre choix que de  faire appel à lui lui donnait une curieuse illusion de pouvoir dont il aimait l’amère saveur. Ses doigts pianotèrent sur sa bouche alors qu’il faisait mine de réfléchir. « Laissez-moi deviner… Vous n’avez toujours pas trouvé cette fameuse plante ? Il me semble avoir aperçu quelque chose qui y ressemblait tout à l’heure. Suivez-moi ! » Balançant les mains en avant, il s’improvisa guide de la petite troupe, sachant qu’il ne les menait absolument pas vers une quelconque végétation. Ses souvenirs embrumés ne lui permettaient pas de se repérer le moins du monde, mais son exploration des environs suffisait. La jeune femme marchait à ses côtés, visiblement peu désireuse de rester avec les autres. Loziel lui adressa un clin d’oeil enfantin. « Faites-moi confiance. » Ces maudites montagnes pouvaient peut-être se transformer en un merveilleux de jeu.
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Dim 27 Nov 2016, 09:37

Loziel apparut et la tension dans les épaules de Nissa s’évapora : son esprit continuait d’élaborer des stratégies, mais le taquinerie et l’humour qui émanait du génie eut un effet apaisant sur elle. La sirène savait qu’elle avait l’avantage sur eux : rien qu’aux regards que les hommes lui lançaient, en quelques mots ils seraient entrain d’exécuter ses demandes, sans avoir recourt à l’aide du jeune homme fantomatique.  Le seul individu dont elle se méfiait était leur chef : elle sentait l’emprise qu’il avait sur ses hommes et il lui serait facile de retrouver le contrôle si elle venait à les convaincre de la servir elle. Pour le moment, elle préférait garder son charme comme atout dans sa manche. De plus, elle disposait de certains pouvoirs puissants et l’environnement était propice à se prêter aux manipulations des éléments. Alors qu’elle assistait à l’échange verbal de loin, Loziel s’évertuait à semer la zizanie parmi eux. A ce moment là, il en profita pour se rapprocher discrètement de la jeune femme afin de lui faire part de son inquiétude quant à leurs chances de réussites : elle avait encore ses trois vœux, Land à ses côtés et elle avait retrouvé toute son énergie. Non, elle ne se sentait pas en danger mais elle trouvait beaucoup plus malin de se servir d’eux pour trouver la plante. « Ne t’inquiètes pas, laissons les nous mener à la plante, et ensuite tu pourras te débarrasser d’eux. » Soudain le génie leur proposa d’entrer à leurs services, si il n’arrivait rien à la sirène. Gavrel lui lança un coup d’œil entendu et accepta la condition de Loziel. Nissa avait senti qu’il ne lui arriverait rien jusqu’à ce qu’ils trouvent la plante. Ils avaient besoin d’une herboriste pour la cueillir sans risquer de l’abîmer et qu’elle perde ses effets. Pour le moment, elle leurs était nécessaire, c’était dans les quelques minutes qui suivraient la récolte que tout se jouerait.

Ils emboîtèrent tous le pas à Loziel qui ouvrai la marche, les menant à la plante tant désirée par les deux partis. Le pouvoir de détection des mensonges de la sirène tinta dans ses oreilles : non l’être fantomatique n’avait aucune idée d’où elle se trouvait mais il les menait dans les montagnes, sûrement pour les éliminer plus rapidement.  Gavrel n’avait pas confiance dans le génie, mais ses sentiments indiquaient clairement qu’il n’imaginait pas que le sous-être que paraissait être Loziel puisse le trahir et c’était une grave erreur, car Nissa imaginait que, justement, tromper était leur raison de vivre. Elle pressa le pas et préféra le rejoindre plutôt que d’être à côté de la troupe. Leurs envies l’irritaient au plus haut point et elle devait faire appel à tout son contrôle afin de ne pas leurs mettre un coup de masse « Loziel, moi aussi j’ai besoin de cette plante, si ils peuvent nous y mener, je ne suis pas contre la facilité. Mais ne t’inquiètes pas, ils n’en réchapperont pas vivants. Elle s’arrêta et se retourna vers la suite du groupe. Gavred, auriez-vous une image ou une description de la plante ? –J’ai mieux : un bout de feuille. C’est la seule chose que nous ayons trouvé.» Il s’avança et le déposa dans ses mains. Elle sentit qu’il avait menti et cela se confirma lorsqu’elle observa les déchirures au coin du reste végétal au creux de ses mains : ils avaient arraché la plante, et ne l’avaient pas coupée, lui créant tellement de douleur qu’elle n’avait pas résisté au froid. Une bande de Gaelyan monstrueux sans sensibilité. Elle continua son inspection plus que nécessaire afin qu’ils ne voient pas les traits tirés de son visage, trahissant la rage de constater le meurtre qu’ils avaient commis. Elle relâcha la tension de ses épaules et la fit sentir à Land. Avec cet atout dans leur manche, il serait beaucoup plus aisé de retrouver la plante. Son objectif principal n’avait pas dévié, mais elle avait davantage hâte de les éliminer, plutôt que de la retrouver.

Le loup mit quelques secondes à détecter toutes les composantes de l’odeur de la feuille, bien qu’amoindrie à cause du temps passé. Ensuite, il leva le museau en l’air et se déplaça plusieurs fois de quelques pas. Son air perdu fut tout de suite compris par sa compagne de voyage . Il y avait très peu de vents, donc peu de senteurs apportées par ce dernier. Comme tout le groupe était attiré par le manège du loup, elle déplia ses mains, les tendant à l’extrême vers le sol et appela silencieusement l’air en manipulant ses mouvements. De grandes bourrasques se déployèrent sur le plateau où ils se trouvaient et le loup capta enfin l’objet de leurs recherches. Il se mit en route, ne s’occupant pas de savoir si les humains le suivraient ou non. Les hommes se mirent à courir à sa suite, et le vent retomba d’un coup lorsque Nissa ferma la marche avec Loziel. Elle ne se pressa pas, sachant pertinemment que Land les attendrait eux, et ne s’occuperait pas des autres. « Nous approchons du but, après nous pourrons enfin débarrasser la terre de ces individus. » Un sourire s’afficha sur son visage, un sourire cruel. 


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Ven 16 Déc 2016, 08:55




Pour être tout à fait honnête, le Génie commençait à douter de l’endroit où il menait le groupe. En dépit de son apparente assurance, il peinait à retrouver son chemin. Le paysage dévoré de blanc se confondait, et il ne tarda pas à s’apercevoir qu’il était complètement perdu. Ces terres désolées lui laissait une curieuse impression de solitude, et lui qui ne ressentait presque rien eut la sensation qu’une lame glacée s’abattait sur son corps. Des souvenirs dansaient devant ses yeux pour trahir sa mémoire. Tout cela ne l’enchantait pas, et malgré les protestations de la jeune femme à l’idée de se débarrasser de leurs camarades, il ne pouvait s’empêcher d’en éprouver l’envie. Qu’elle survive restait sa seule chance de s’échapper de ces montagnes de malheur. Gavrel ne consentirait jamais à l’emmener où il le désirait après le petit tour qu’il lui avait joué, et la sincérité de Nissa ne faisait pas de doute. Lorsqu’elle mentionna néanmoins la perspective de ne pas les laisser quitter les membres de l’expédition en pleine santé, Loziel ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Décidément, la présence de cette jeune femme se révélait plus agréable que prévu, et il ne regrettait pas de lui avoir proposé ses services, à supposer que ses paroles ne soient pas que du vent. Celui-ci se mit d’ailleurs à souffler plus intensément. Les autres se camouflèrent sous leurs manteaux de fourrure pour se protéger de la bise glacée, délaissant quelques instants le loup qui s’abandonnait à une curieuse cérémonie. Le brun ne cilla pas, les yeux rivés sur l’animal. Que n’aurait-il pas donné pour sentir quelque chose, lui aussi !

Seulement, son envie douloureuse à l’égard du loup ne dura pas. Son attention fut détournée par les paroles de la brune qu’il accompagnait dans ses recherches. La dureté de sa voix indiquait clairement qu’un élément supplémentaire était parvenu à la jeune femme, et sa détermination meurtrière s’en trouvait renforcée. Le Djinn appréciait cet état d’esprit, même s’il se garda bien de faire la moindre remarque. Son intelligence n’atteignait pas des sommets, mais il savait au moins se taire lorsqu’il le fallait. Enfin, lorsque cela arrangeait ses intérêts, surtout, et lorsque son esprit n’était pas trop occupé à faire autre chose. Cela dit, la promenade s’éternisait, et Loziel sentait le frisson de l’ennui gagner peu à peu sa chair inexistante. Légèrement contrarié, il s’efforça de retourner à ses petites affaires. L’heure était venu d’initier un jeu qui lui plaisait davantage que le reste : la comédie. D’un air guilleret, il se rapprocha de l’avant du groupe pour laisser à sa nouvelle maîtresse un simulacre d’intimité, sans prêter attention aux regards intrigués et curieux qui se posaient sur lui. Avec un haussement d’épaules, il reconnut son impuissance face à la situation. Personne ne pouvait lui faire de mal, ce qui lui offrait malgré tout quelques avantages. « Il semblerait que cette chère boule de poils soit sensiblement plus efficace que moi pour trouver les plantes. Cela dit, il y a des rumeurs à propos de cet endroit dont il faut absolument que je vous parle. » L’un des soldats se tourna vers le Djinn pour lui demander de quoi il parlait. Gavrel le regarda d’un œil mauvais.

Ses capacités cérébrales connaissant de sérieuses limitations, il préférait laisser la partie délicate de leur petite mascarade à Nissa. La stratégie ne faisait pas encore de ses rares acquisitions. Une idée étrange naquit en lui. Qu’avait-il donc fait, ces vingt dernières années, pour demeurer aussi faible qu’un chaton ? Cela lui donna d’autant plus envie d’en finir avec le groupe. À l’aide d’un raclement de gorge du plus bel effet, il lança les bras en avant dans un geste parfaitement ridicule mais qui avait le mérite de distraire leurs faux camarades. Land venait de s'arrêter. « Et bien, voyez-vous, les légendes ne sont pas toujours des légendes. Ces montagnes sont reconnues pour être mortelles, et savez-vous pourquoi ? » Certains têtes se regardèrent sans répondre. Ce fut Gavrel qui trancha, agacé par les simagrées du prétendu fantôme. « Le froid. » Les histoires d’horreur n’allaient pas suffire à entamer sa détermination. Loziel songea qu’il n’était peut-être pas le dirigeant pour rien, en fin de compte, et plaqua un large sourire sur son visage. « Navré de vous décevoir, monsieur le chef, mais vous vous trompez. Le froid tue, mais ce n’est pas lui qui avale les cadavres. » Un murmure horrifié parcourut l’assistance qui marchait de plus en plus lentement. Le Génie ne savait s’ils approchaient de leur objectif ou non, mais il cherchait à ralentir le groupe pour laisser assez de temps et d’espace à l’Ondine. « Comme je vous le disais, rien n’explique pourquoi les corps ne sont jamais retrouvés. Rien, sauf une créature que j’ai été le seul à contempler sans finir dans son estomac. C’est un monstre énorme, haut de trois mètres et large de quatre, avec de petits yeux dévorés par le sang, qui mange tout ce qui bouge. Ses mains font la taille de nos bras, et ses dents brisent les os comme les nôtres brisent la chair des fruits. Il ne rôde pas loin, on ne le voit jamais. Mais il est toujours là, quelque part dans la neige, prêt à frapper. » À l’aide de grands gestes, il décrivait la chimère pour mieux captiver son public. La majorité du groupe avait les yeux rivés vers lui, complètement distraite par ses inventions rocambolesques. D’un signe qu’il espérait discret, il signala à Nissa qu’elle pouvait attaquer. Peut-être n’auraient-ils plus d’aussi belle occasion de les surprendre.
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Les fleurs vivaces des glaciers [Loziel]

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