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 Le bateau du Prince Henry [Vylker - Lilith A.]

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Mar 30 Aoû 2016, 00:44

Le bateau du Prince Henry [Vylker - Lilith A.] 14725110

Le bateau du Prince Henry [Vylker - Lilith A.] 555969singatureBLACKOSS


Pleine nuit sur les flots. Exceptionnellement, le Geobukseon allait passer une nuit en mer. Les côtes étaient trop éloignées, l’équipage était fatigué, et la journée n’avait pas vraiment porter ses fruits. Vylker avait donc ordonné un repos général, et c’était de bon pied et de bonne heure que chacun avait rejoint sa couchette. Chacun, sauf le capitaine lui même, qui inspectait la mer depuis la meurtrière de son poste de commandement. Alors qu’il était plongé dans ses pensées, le nouveau de l’équipe, Vidoc l’escroc, vint le chercher.

« Vous n’avez guère sommeil Capitaine ? »
« Pas vraiment. J’essaye d’imaginer ce que nous allons mettre en œuvre pour nous sortir d’ici. »

Vidoc haussa les épaules en sortant sa pipe qu’il se mit aussitôt à bourrer avant de l’allumer en soufflant.

« Je ne suis pas un grand marin… Mais je peux peut-être vous aider. »
« Ah oui ? Et comment cela ? »
« Je suis un escroc, c’est vrai. Mais j’étais commerçant et économiste, auparavant. Qu’est ce que vous me diriez si je vous disais que j’ai entendu des rumeurs sur un convoi rempli d’or, de pierreries et de richesses. »

Vylker tourna la tête un instant. Il ne savait pas vraiment si son équipier se moquait de lui en jouant avec ses espoirs ou bien était sérieux. Le capitaine planta ses deux yeux dans les quatre de son interlocuteur, comme pour le jauger. Il ne scilla guère. Disait t-il donc la vérité ? Vidoc avait déjà auparavant fait preuve d'une certaine sympathie et d'une capacité étonnante à connaître les pires ragots, les pires embrouilles et les pires escrocs qu'il puisse existe. C'était sans doute ce qui se passait quand on embauchait quelqu'un qui trichait aux dés.

« Je sais ce que vous pensez. Mais je peux vous assurer que j’ai bel eut bien vent d’une telle affaire. Je n’osais pas en parler. En fait, je me disais que je trouverais bien rapidement une occasion pour vous doubler… Mais… J’ai réfléchis, et au final, je ne suis pas si mal que ça à faire la route avec vous. »
« Trop aimable. Ca veut dire que tu vas cracher le morceau ? »
« Apportez moi une carte, et je vais vous indiquer la route qui me semble la plus probable... »

Le bateau du Prince Henry [Vylker - Lilith A.] 555969singatureBLACKOSS

Par tout les diables, Vidoc avait intérêt à ne pas se tromper ! D’une part parce que Vylker avait été contraint de réveiller tout l’équipage, qui avait à peine dormi, pour le remettre au travail, mais en plus parce que la tempête s’était levée. La pluie battait et quelques éclairs parsemaient le ciel.

« Quel temps ! Tenez bon la barre, monstres ! Ce n’est pas quelques vagues qui vont nous abattre ! » tonna t-il.

Le rythme de frappe du tambour de Tarkan marquait les allers-retours des rameurs du Geobukseon. Ses deux voiles escamotables étaient assez malmenées, si bien qu’il avait été préférable de se reposer sur la force brute des béluas monstres pour propulser le navire à la rame, en limitant la force du vent sur les voiles. Par tempête, c’était sans doute l’un des efforts physiques les plus conséquents jamais produit par l’équipage du Geobukseon. Même les plus épais des monstres, qui étaient pourtant forts en muscles et en dents, suaient et soufflaient comme des animaux.

« Pavillon en vue ! » hurla soudainement Sabin, la vigie, à son poste.

Les yeux naturellement efficaces de Sabin avaient encore joué en sa faveur. Vylker se rua au poste de vigie avant d’inspecter l’horizon à l’aide de sa longue vue via la meurtrière frontale du navire-tortue.

« Je n’arrive à discerner que des ombres dans ce temps. Que vois tu ? »
« Trois navires, Cap’taine. Trois frégates ! Leurs voiles sont rabattues. Ils doivent sans doute attendre que la tempête se calme. »

Trois navires immobiles ? C’était leur chance. Il s’agissait certainement du fameux convoi indiqué par Vidoc. Vylker se tourna par ailleur vers ce dernier et hocha la tête.

« Peut-être que tu ne seras pas si inutile que ça sur ce navire. Beau travail. Si j’apprends que ce n’ est pas le convoi que l’on cherche, je te préviens, ta langue va atterrir dans ma poche. »
Vidoc lui renvoya un sourire moqueur, presque hautain.
« Vous apprendrez bien vite que je ne me trompe jamais quand il s’agit d’opérations financières, mon capitaine. »

Ainsi, c’était désormais à eux de jouer. On escamota les voiles du Geobukseon afin de le rendre invisible. De part sa forme peu commune, il était presque immergé dans l’eau, et ressemblait simplement à un rocher qui dépasserait un peu de l’eau… Le voile de camouflage des pics de la carapace ne donnant qu’une forme grossière à l’engin. Mais sous cette toile se cachait en réalité un navire de guerre bien différents de ceux habituels, qui utilisait des tactiques et des méthodes autrement moins orthodoxes que le commun des marins.

La tempête battait son plein, des éclairs zébraient le ciel, et des vagues géantes secouaient la mer. Un sourire se dessina pourtant sur son visage, car il n’y avait aucun doute :

Le diable était avec eux.

« Fort bien, mes hommes ! Préparez vous à prendre l'assaut de ce convoi ! Nous allons leur montrer ce que signifie réellement "la bête antérieure". Déchainez vos instincts et vos compétences, tas de monstres, car vous allez en avoir besoin ! Car même les feux de l'enfer ne pourront nous faire face quand nous ruerons sur notre proie ! Du sang pour les bêtes de sang ! »


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Jeu 01 Sep 2016, 22:20


Le bateau du Prince Henry

Dans l’une des tavernes situées dans l’archipel de la méduse, l’équipage du Libertad prenait une pause bien méritée. Durant des semaines, ils avaient écumé les mers à la recherche d’un ennemi qu’ils venaient de réussir à abattre. Aussi, plus que joyeusement, les pirates envahissaient les lieux, et gênant probablement les habitués.  

Au milieu de l’une d’entre elle, Lilith était là, portant avec attention un pendentif en forme de clé autour du cou. Immunisée par l’alcool tant qu’elle ne s’en séparait pas, l’orisha, capitaine du galion, ne se privait d’aucun excès. Son second fit alors irruption pour se placer à côté d’elle.

- Tiens, Li… Tu sais que l’Ultimage a des projets des mariages ?
- Qu’est-ce qu’il se passe, Tsakiel… T’as envie de postuler en tant que prétendant ?
- Parce que c’est un poste qui se refuserait peut-être ?

Amusée, la rouquine vida son verre de rhum avant de claquer la chope sur la table en bois piqué.

- Si tu visais une agence matrimoniale, t’as mal choisi, mon gros..
- Mais, ma chère Capitaine… Je dois te rappeler que, qui dit mariage, dit présent ?


Une étincelle particulière se mit à briller dans les yeux de la pirate.

- Et qui dit mariage royal dit présent digne d’intérêt…
- Enfin… T’es un peu lente, ma chère amie…


En haussant un sourcil, Lilith joua avec le tranchant de sa lame.

- Ouais… Mais ce soudain intérêt pour les événements mondains, venant de ta part… C’est plutôt étrange…

Sans quitter son second des yeux, il finit par sourire, dévoilant alors l’origine de ce regain d’intérêt.

- D’accord… Je reconnais, il y aurait un marchand, le Prince Henry… Je sais pas si ça te parle… Il aurait ameuté un convoi complet pour ramener un cadeau à sa dulcinée… Et Edwina Nilson ne peu être qu’à Caelum.. Donc… à part pas la mer.. Il y a pas trop d’autres possibilités…


Lilith approuva alors d’un signe de tête.

- Ca, ça me plait…


Ce fut le moment que choisit Azraël pour intervenir. Laisser la jeune orisha en compagnie du second n’était pas la chose qu’il pouvait laisser faire... Il ne pouvait en ressortir que des idées plus saugrenues les unes que les autres. Pourtant, à peine eut-il rejoint le binôme que la capitaine bondit de sa place.

- Justement, j’allais te chercher, toi et Tsakiel, rassemblez tout le monde. On y va.

Un chant commença à être entamé non loin de là, indiquant le taux d’alcoolémie élevé d’une partie de l’équipage. Elle grimaça légèrement.

- On aura bien besoin de tout le monde… Même si je doute que leur utilité soit avérée…
- Attends… C’est la première pause depuis des semaines.. On vient à peine de se venger de Rain…; tu vas crever les gars…
- Tu veux pas non plus que je les bordes ? Ils se bougent… Un trésor royal sur les flots… On peut pas laisser passer ça. Quoiqu’il arrive, le Libertad larguera les amarres d’ici une dizaine de minutes..

Après avoir hurlé les indications à son équipage, et, sans attendre une quelconque réaction de leur part, la rouquine quitta l’établissement.

- C’est ta faute ces c*nn*ries… grommela le réprouvé.
- Tu ne diras pas la même chose lorsque nous croulerons sous l’or.

Sans attendre davantage, ils rabattirent, non sans difficulté, l’ensemble des pirates, pour, enfin, guetter leur future cible. Une tempête comme il n’en existait que peu fouettait et malmenait le galion.Ici et là, de multiples prières à l’intention d’Eoda foisonnaient sans pour autant que le rythme ne diminue. Tous connaissaient parfaitement leurs rôles. Les voiles pleines, le vent s’y engouffrait avec violence. Lilith fixait le haut du mat avec envie. Son ancien métier, gabière, lui manquait lorsque ces tempêtes se déclenchaient. A titre exceptionnel, il pouvait lui arriver d’y grimper lestement. Mais à présent, il fallait gérer. La vigie finit par alerter l’ensemble de l’équipage. Droit devant, il y avait trois frégates.

Des navires plutôt rapides, destinés davantage au commerce qu’à l’attaque. Un sourire carnassier se dessina sur le visage de la rouquine. D’un pas leste, elle sauta au niveau de la barre.

- Eh bien mes amis… Je crois qu’on va bientôt être prêt pour terminer notre soirée en meilleures compagnie ! Comme d’habitude… On s’approche.. On les bloque. Et on fait la fête…


L’abordage était sans conteste le moment qu’elle préférait…  Et, compte-tenu des cris de joie… C’était sans aucun doute ce qu’attendait le Libertad dans la globalité. Avec cette adrénaline, qui s’emparait d’eux tous, une douce euphorie les saisissait. Lilith inspira fortement et souffa… Ca allait commencer… Ses mains se posèrent sur la barre, quand la puissance magique du galion commença à se libérer jusqu’à ce qu’une épaisse brume le dissimule complètement. Cela permettrait une approche furtive pour n’attaquer qu’au plus près. Pourtant d’un coup, Azraël poussa un cri d’alerte.

- Faut qu’on dévie, Li… On va se prendre un rocher…

Tsakiel le rejoignit dans la foulée, et haussa un sourcil face à la masse qui se mouvait…

- Mais.. Ça bouge ce truc… Qu’est-ce que c’est que ça ?


Lilith s’était précipitée également à bâbord pour voir ce qu’il en était…

- Vous êtes gentils, mais là, on a juste autre chose à foutre… Virez les voiles, il faut qu’on évite ce truc..



©gotheim pour epicode


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Lun 05 Sep 2016, 10:24

Le Navire du Prince Henry


Vylker | Lilith. A




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Vylker et sa vigie Salbin étaient cantonnées à observer les trois frégates, tentant d’établir un ordre de priorité sur leurs attaques. Il leur semblait que la frégate du milieu, bien calée entre les deux autres, était la porteuse du butin. Effectivement, les deux autres frégates étaient bien équipées, canons en rangées dans les sabords de la coque. Elles semblaient porter ce qui devait être des mortiers sur son pont principal, à l’avant. En comparaison, la frégate porteuse avait moins de sabords et ne disposait pas de cette dite artillerie, sans doute pour favoriser le port d’équipements de stockage ou de quartiers d’équipages. Si il y en avait une à capturer, c’était sans doute celle là.

« Bien. Nous allons nous rapprocher doucement et... »

Un cri venant du flanc droit du vaisseau se fit entendre alors qu’un des membres de l’équipe de rame avait quitté cette dernière, la bouche ouverte, en inspectant par une petite meurtrière le coté droit du navire.

« Attention ! Quelque chose nous fonce dessus ! Il va nous percuter ! »
« Quoi ?! Qu’est ce qui se passe ? » aboya Vylker en se tournant vers son poste de vision droit.
Dès qu’il s’y posta, il aperçut alors cette énorme ombre sortir de la nuit leur foncer dessus. Sans doute qu’on ne les avait pas vu également.
« Bon sang ! A vos postes ! Ramez ! Ramez ! VITE ! » hurla Vylker en se jetant également sur la première rame afin d’aider l’équipe présente.

Les rameurs déjà fatigués par le premier voyage furent contraint de donner tout ce qu’ils avaient. Même les membres qui n’officiaient habituellement pas aux postes de rame rejoignirent la manœuvre en accompagnant et assistant autant que possible leurs collègues. Le Geobukseon ralentit par les vagues commença à se déplacer de telle sorte à éviter d’entrer en collision avec l’autre navire. Cela passa très proche. La coque métallique de la carapace du navire-tortue frotta contre son homologue en bois, rayant ce dernier et émettant un bruit de l’enfer en plus d’arracher le voile de camouflage. Ce dernier, emporté par le frottement, commença à se déchirer sur les pics du Geobukseon, révélant ainsi ce qu’il dévoilait, la tête du dragon du navire bien levée et sa carapace piquante menaçante.

Le chaos et le bruit engendra une réaction presque immédiate de la part du convoi. Son équipage se réveilla et les voiles furent légèrement déployées afin de ne pas les déchirer mais de se déplacer tout de même, pour fuir l’attaque. Les deux frégates de combat, elles, virèrent de bord afin de se diriger vers l’endroit où ils avaient repérés le capharnaüm. Les mortiers, aussitôt, se mirent à gronder en projetant de véritables boules orangées dans le ciel dans de grands bruits.

« C’est pas possible ! On est repérés ! Comment cela se fait que personne n’a vu ce navire nous foncer dessus ? »
« Je ne sais pas, mon Capitaine. Mais on dirait que son pavillon est noir. Il veut se lancer à l’assaut du convoi aussi. »
« Quoi ? Hors de question que quelqu’un me double ! Que chacun retourne à son poste respectif et se prépare à un combat difficile. »

Non pas que Vylker doutait des performances du Geobukseon, qui était conçu pour le combat rapproché et la destruction de navire plutôt que la capture, mais que maintenant qu’ils avaient perdus l’avantage de la surprise et se faisaient plutôt prendre au dépourvu, les risques étaient plus conséquents. Les projectiles de mortiers atterrirent proche d’eux, projetant de grande giclées d’eau autour d’eux. L’un d’entre eux atteint la carapace du Geobukseon. Cela fit un bruit de métal froissée et projeta des étincelles un peu partout. Le blindage lourd suffit cependant à absorber le coup.

« Très bien ! Pas de quartiers, on se rapproche d’une de ces frégates ! Ne les laissez pas nous distancer ! Si on veut les détruire efficacement, il va falloir, comme d’habitude, qu’on compte sur autre chose que nos canons. La mer est trop agitée pour que notre angle de vue soit correct à la visée. »

Effectivement, la force du navire-tortue faisait aussi sa faiblesse. Sa coque était partiellement submergée et, de manière générale, le navire n’était que très peu haut par rapport à sa largeur. Ce faisant, les canons étaient bien plus proches de la mer que sur les modèles traditionnels de bateau. Ce faisant, les grandes vagues leur bloquait la vue.

« Et chargez moi cette tête de dragon ! »

L’équipage de ravitaillement incendiaire se mit aussitôt au travail. Ils mixèrent la substance incendiaire sur place. Mélangeant de l’huile avec des copeaux de bois et du soufre. Il était dangereux de faire cela à bord, car un coup mal placé pouvait suffire à mettre le feu à la tête de dragon et faire exploser l’avant du Geobukseon. De ce fait, Vylker exigeait que les composants nécessaires à l’alimentation du lance-flamme du navire soient enfermés dans des petits espaces sécurisés et isolés. On vida l’intégralité de la mixture préparée dans le réservoir de la tête de dragon avant d’actionner sa pompe.
Elle était désormais prête à cracher l’enfer.

Mais pour cela, ils allaient d’abord devoir se rapprocher.


Post II - Mots : 846
( Et nouvel encodage pour l'occasion )
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Sam 10 Sep 2016, 00:37


Le bateau du Prince Henry

Lilith continuait de fixer cet étrange rocher mouvant. Le Libertad avait beau viré de bord, il était trop gros pour qu’ils évitent la collision. Dans un dernier soupir de rage et d’impuissance, la rouquine hurla ses ordres au reste des gabiers toujours en place.

- Mais bordel, vous allez les changer le cap de ces saloperies de voiles !

A défaut d’éviter cette chose étrange, si le galion pouvait éviter de finir éventrer… Ce serait préférable… Les hommes y mirent toute leur énergie pour pouvoir orienter différemment la trajectoire, et, si le pire put être évité, il ne fallut attendre que peu de temps avant qu’un fracas ne fasse basculer le Libertad dangereusement. Un bruit caractéristique, déchirant, indiqua que le bois avait sans doute sévèrement pris… La pirate se redressa difficilement. Il fallait agir vite pour ne pas finir au fond des eaux.

- Bordel..

Elle asséna un violent coup de pied à l’un des tonneaux qui se trouvait toujours sur le pont.

- Kalan, descend à la cale, embarque trois ou quatre gars. Faites ce que vous pouvez, j’en ai rien à foutre, mais colmatez les brèches.
- On arrivera jamais à …
- Tu contestes ?

Son ton devenait impératif. Si, lorsqu’il s’agissait de détente, Lilith se moquait éperdument de l’impertinence de son équipage, en cas de branle-bas de combat, la désobéissance ne connaissait qu’une seule sanction : la mort.

- Quitte à vous enfermer de force, jusqu’à ce que le problème soit solutionné, je t’assure que tu t’y rendras et tu trouveras une solution temporaire.

Sans attendre, elle retourna près du gouvernail pour un virer le timonier d’un geste rageux. Par-dessus bord, la masse à l’origine des dégâts était à présent découverte… Une sorte de bateau submergé… Les mains sur la barre, Lilith se concentra pour user de la magie du galion et en glacer la coque afin de la protéger le temps de l’assaut. Si Kalan agissait correctement, les brèches seraient colmatées, juste le temps nécessaire de faire réparer ce dernier.
Prête à s’attarder sur l’intrus, la capitaine fut attirée par le mouvement au loin de sa cible initiale et poussa un soupir.. Le convoi les avait repérés et s’apprêtait à les charger… Au mouvement de l’étrange bateau qui semblait être des homologues, Lilith haussa un sourcil, et se jeta sur la rambarde.

- Mais.. Ils se foutent de nos gueules ? Ils ont le même objectif...

Rapidement, les ordres fusèrent à nouveau, la brume initiale se mit immédiatement à dissimuler peu à peu le galion tandis que Tsakiel vérifiait l’exécution des manœuvres, et Azraël, le cap à tenir. La rouquine réfléchissait aussi vite que la situation lui permettait.

- On fonce sur la même frégate qu’eux. Ne tirez pas. Le rafiot doit tenir, au moins le temps de l’abordage.

L’Alfar écarquilla les yeux et se précipita vers sa supérieure.

- Loin de moi, l’idée de contester… Mais je peux savoir ce que tu comptes faire là ? On abat pas nos ennemis et on ne prend pas en chasse le second navire du convoi ?

Exaspérée, Lilith observa quelques instant les détonations de ces derniers comptant sur la diversion qu’offrait le bateau-tortue.

- Tu sais qui c’est, eux ? Tu veux vraiment qu’on risque un assaut sans connaître nos adversaires ? Ils peuvent nous prendre à revers pour le présent..

Sans compter que couler les frégates offraient ce désagréable inconvénient de ne pas savoir ce qu’elle contenait. Alors que les éclats de canons semblaient viser son rival, le Libertad se déplaça, masqué en grande partie par cette brume… Puis, enfin, à une distance raisonnable, l’eau située autour de la frégate se gela complètement pour l’immobiliser sous l’impulsion du galion, qui se positionna de façon à permettre à l’équipage d’envahir l’embarcation. Si une bonne partie semblait quittait le pont du Libertad pour s’occuper de toutes les façons possibles de la frégate, Lilith chercha des yeux la tortue des mers… Il fallait pouvoir entrer en contact avec eux. Avant que le trésor ne leur échappe, et avant que le second protecteur de ce convoi ne les attaque. D’un bond, la rouquine sauta alors sur le nouvel accueil improvisé. Ses hommes continuaient le combat avec la sauvagerie nécessaire. Lilith esquiva plusieurs lames, et planta la sienne dans un ou deux individus, avant de grimper en haut du mat et d’installer son pavillon, espérant que cette provocation pousserait son homologue à tenter un dialogue.

©gotheim pour epicode


Post 2 | 838 mots

HRP : Sympa le codage oui :p, tu me dis si ça passe ^^
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Mar 13 Sep 2016, 16:42

Le Navire du Prince Henry


Vylker | Lilith. A




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« Capitaine, ils abordent la frégate armée de fin de convoi. Que devons nous faire à présent ? » exposa calmement la vigie.

Vylker plaça un doigt sur sa bouche en réfléchissant. Pourquoi aborder une telle frégate ? Ce n'était sans doute pas celle qui était la plus intéressante, et la mettre hors combat à coup de canons aurait sans doute été plus rapide. Peut être que cela dissimulait une autre volonté ? Peu importait pour l'heure.

« Profitons en pour récupérer notre écart. On va se débarrasser du dernier convoyeur en tête. De cette façon, nous pourrons piéger la cible finale entre les deux navires. Ils ne pourront pas fuir, ni courir, et encore moins se cacher.  Quand à l'autre navire... Ne le touchez pas mais restez aux aguets. On ne sait toujours pas vraiment si on peut leur faire confiance. »

On fit virer de bord le Geobukseon en dépit de sa lourdeur. Une chose était sûre, c'était que après tout ça, l'équipage allait être savonné et épuisé. Vylker se promit de décréter un jour de repos.  Ce n'était pas tout les jours que l'on se retrouvait dans un macramé à cinq navires en plein milieu d'une tempête.  Pour certains, cela aurait été une belle journée pour mourir. Mais bon sang, quel était donc l’intérêt de disparaître si ce n’était pas pour profiter avant de la prise du jour ?
Naviguant sous la tempête, le Geobukseon prit ascension sur une vague pour contourner les navires forcés de naviguer à faible allure. Parfois, les rames étaient juste plus utiles. Prenant l’avantage sur sa vitesse, il se mit dans l’angle de face a la frégate avant, a défaut de pouvoir se mettre derrière. Alors que le navire-tortue fonçait vers sa cible, cette dernière se mit à tourner lentement sur elle même pour s’aligner avec sa trajectoire.

« On va avoir le droit à une salle. Baissez la tête et priez le dieu tortue que ces planches et ces plaques de fer nous protèges. »

Non pas qu’il doutait du blindage du navire, mais on ne savait jamais. Le Geobukseon fondit sur sa proie alors que cette dernière tira aussitôt une salve sur lui. L’essentiel des boulets atterrirent dans l’eau, le navire-tortue était difficile à toucher. Néanmoins, quelques tirs atteignirent leur cible. Le bois craquela un peu, des étincelles volèrent quand la carapace absorba le choc. Le fer se tordit un peu sur l’occasion, mais sembla tenir étonnamment bien les coups. Ce qui donna du coeur à l’équipage qui émit un grognement mutuel de satisfaction en voyant la résistance du navire mise à l’épreuve.

« Haha ! Ils sont à nous ! Percez moi cette coque ! » lança Vylker.

Il avait tout de même serré un peu les poings quand il avait entendu les tirs tambourinement. Mais la théorie avait donc raison : Les navires-tortues avaient tout à fait leur raison d’être. Quel dommage qu’un tel savoir se soit perdu. Mais Vylker pouvait être heureux d’en bénéficier seul pour l’instant.
Le Geobukseon chargea et sa tête de dragon frappa avec force la frégate, pulvérisant le bois et créant un trou dans les sabords, plusieurs membres d’équipage inspectèrent alors l’avant du navire a travers ce même trou. C’est à ce moment là que Vylker ouvrit le ponton avant escamotable du Geobukseon, non pas pour aborder le navire, mais simplement pour observer et avoir un contact visuel avec les marins qui le regardaient avec un air surpris.

« Mmh… Ce navire ne m’intéresse pas. » grogna t-il.

Il referma la trappe escamotable et leva la main en direction de ses hommes qui patientaient devant le réservoir et la pompe du lanceur.

« Allez ! Utilisez le dragon ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. On actionna le mécanisme de mise en route de la pompe tout en allumant le brasier interne de la gorge du dragon, refermant le compartiment ensuite. Le liquide s’échappa du réservoir pour grimper dans la gorge, s’enflammant à la sortie de la bouche du dragon qui projeta un torrent de flammes dans la cale de la frégate, s’engouffrant dans le trou créé pour l’occasion. Outre les flammes elles mêmes, les copeaux de bois mélangés à l’huile incendiée collaient à la peau, transformant les membres d’équipages dans la cale du navire en torches humaines. Un tel enfer se répandant dans la cale et ne parvenant pas à s’échapper par le mince trou creusé, les trappes du pont du navire explosèrent en projetant en l’air deux colonnes de flammes qui vinrent lécher le navire et ses voiles.

Le Geobukseon se recula aussitôt, quelques flammèches atterrissant sur sa carapace métallique. Quelques marins, voyant le brasier se déclencher sur la frégate, tentèrent de bondirent sur lui… N’ayant pas prit en compte les pics qui ornaient la tortue.

Quelques filets de sang tombèrent sur les rameurs, et une goutte assez conséquence sur le front de Vylker, qui leva la tête, constatant que les tirs de canons avait rendu un peu moins étanches les plaques du navire. Avec le poids de ceux qui avaient tentés de grimper dessus, et s’étaient finalement empalés sur les pics, quelques « écailles » de fer avaient été déplacées.

« On dirait que les fuyards d’en face ont rencontrés la technique anti-abordage du navire. Allez ! Reculez moi ça et envoyez moi cette frégate par le fond. L’odeur du bois brûlé commence à empester. »

Le Geobukseon effectua un demi-tour, s’éloigna un peu, et revint à la charge. Se servant cette fois-ci d’une vague scélérate pour accélérer son avancée, il avait l’intention de foncer de nouveau sur la frégate. Sauf que cette fois, maintenant qu’elle était a moitié consumée par les flammes…

« PAR LE FOND ! » beugla Vylker en s’accrochant fermement a ses accroches pour éviter d’être projeté sur le coté.

Le Geobukseon éperonna la frégate droit par le flanc et passa littéralement au travers, brisant le pont en deux et projetant du bois en tout sens. Les deux morceaux de la frégate s’éloignèrent avant de se mettre à couler doucement. L’eau qui avoisinait les lieux de l’attaque elle même était enflammée, les dépôts de la matière incendiaire se consumant toujours sur les flots.

Une chose était sûre : La première frégate avait été capturée, l’autre avait été détruite, avec tout ce qu’elle transportait.

« Mon capitaine ! La seconde frégate a été capturée ! Le pavillon est noir ! »
« Alors dépêchons nous d’avancer vers celle du milieu. J’ai bien l’impression que c’est au premier arrivé, qui sera le premier servit. »

Vylker émit un certain grognement.
Il était persuadé que tout les équipages allaient se rencontrer à bord de l’ultime frégate, qui semblait bénéficier d’un équipage plus grand que les précédentes. Sans doute car elle disposait d’un aménagement pour les quartiers plutôt que des armes.

 « Que le diable m'emporte... Mais j'ai bien l'impression que nous allons être cote à cote pour l'abordage final... » gargouilla t-il pour lui même.

Dès lors, le Geobukseon se mit à traîner sa carapace décorée de corps empalés et de flammèches hardies vers le dernier des bâtiments du convoi. Il avait été doublé une première fois mais avait rattrapé son retard en détruisant plutôt qu'en capturant. C'était les risques et les récompenses d'utiliser un navire incendiaire.
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Jeu 10 Nov 2016, 22:39


Le bateau du Prince Henry

Sur le pont de la frégate capturée, la Capitaine venait de prendre ses marques pour être certaine de maîtriser la totalité de l’équipage. S’attendant à pouvoir échanger avec l’étrange rocher flottant qu’elle avait failli percuter, l’orisha fut contrariée de le voir prendre une autre direction, qui pourtant, fut des plus instructive. Les sourcils froncés, la rouquine ne perdait pas une miette du spectacle qui se déroulait à peine quelques lieues plus loin.

- Quelle est cette technique ? Az, Tsakiel ? Il n’y a pas d’usage de magie… Et pourtant, c’est impressionnant…
- Non en effet… Je n’en ai jamais vu de tel…
- Tu nous es d’une aide des plus précieuses, Azraël. Que ferions-nous sans toi ? Une telle connaissance, un tel savoir mis à notre disposition…
[/color]- Tsakiel, ferme-là. C’est pas le moment pour vos enfantillages.
- Je pouvais répondre seul, Lilith, merci.
- Ce n’est pas pour toi que j’interviens, mais juste pour avoir la paix. Bordel… Vous avez vu ce navire… Je veux savoir ce que c’est.

Plus l’assaut de cette seconde frégate était mené par le bateau mystère, plus la curiosité de la pirate se manifestait. C’était une arme de guerre… Un bélier sur mer, une carapace imprenable et sans pitié. Un fin sourire se dessina sur les traits de la rouquine, admirant l’issue fatale des malheureux désignés sous l’assaut.

- Un vaisseau-tortue, ma « Capitaine »… Je ne doute pas qu’il s’agissait là d’un test qui veillait à s’assurer de notre bonne connaissance de la piraterie et des différents moyens de locomotions.
- Tsakiel… Tu es insupportable… Et tu finiras par-dessus bord si tu n’arrêtes pas tout de suite ce cynisme.
- Sans même savoir ce qu’il en est ? Voyons… Ce n’est pas sérieux…

Le regard sombre de la capitaine et les chaines qu’elle invoqua remontaient doucement le long du corps du second pour s’attarder sur son cou.

- Tsak…

Eprouvant quelques difficultés à respirer sous la pression, il finit par tousser, s’étranglant à moitié en tentant d’élargir l’étau qui se former autour de sa gorge.

- Oui… Désolé… C’est un savoir ancestral… En tout cas sa conception.. Un navire tortue… Conçu de bois et de métal, situé en priorité sous la ligne de flottaison de ce que je sais.. L’aborder est particulièrement compliqué, il est rapide aussi de par ses rames… Et forcément.. il regorge de techniques d’attaques… Dont le feu, qui n’a pas besoin ici d’une quelconque magie…

Lilith relâcha ses chaines et reporta son attention sur l’inconnu. La cible de ce dernier était la même que la sienne. Dans quel état d’esprit était-il ? L’abordage qu’elle avait tenté pour parlementer n’avait pas pu aboutir à un échange franc. Il ne devrait donc que se rencontrer à bord du bateau du Prince Henry… Quand à cette cible… La taille du bâtiment et les multiples canons apparents trahissaient une véritable armée… Le seul Libertad ne pourrait pas en venir à bout. Même sans y lancer l’abordage, la rouquine en avait parfaitement conscience. Et elle pariait qu’il en était de même pour ce fameux bateau-tortue. Un dilemme sans solution juste s’imposait à elle. Pouvait-elle décemment attaquer l’objet de ses désirs, au risque de s’exposer, elle et son équipage, et de laisser sa prise à un autre pirate ? Pouvait-elle considérer l’assaut de son homologue comme une forme de coopération muette, conscient lui-même des limites de son navire face à la frégate marchande ? Rien n’était moins sûr. Néanmoins, ce dernier reprenait de toute façon sa course inexorable pour le dernier objectif, qui, à n’en pas douter, était commun. Lilith pesta une nouvelle fois, et bien qu’elle laissa quelques hommes sur le pont de la frégate capturée, la rouquine reprit la barre du galion. Quels que soient les risques, laisser le trésor aux mains du bateau tortue n’était pas une solution envisageable. Il ne restait qu’à compter sur une entente silencieuse pour le dernier combat, quitte à s’entre déchirer derrière afin de déterminer lequel d’entre eux remporterait le butin.

- Bougez-vous, bordel ! Il ne reste qu’une seule cible… Et nos « amis » sont déjà en route… Nous devons les devancer. Les voiles, Az !

Crispée sur la barre, la Capitaine surveillait d’un œil la progression de l’étrange bateau pirate, sans quitter les opérations de ses hommes. Tsakiel prit le relais sur le commandement des gabiers, tandis qu’Azraël gérait les manœuvres sur le pont. Les canons de glace commencèrent à reprendre leur douce mélodie à mesure que les voiles du Libertad se gonflaient pour rattraper le léger retard pris sur leur adversaire. Déjà, la frégate les attaquait sans relâche. Masqué de nouveau par la brume, le Libertad n’était pas facilement identifiable. Pour autant… Tenter de deviner sa progression s’avérait aisé, dans la mesure où la surprise ne jouait plus. Aussi, il ne suffit que de quelques instants avant que les boulets de canon ennemis ne s’écrasèrent contre la coque. La Capitaine grimaça de contrariété, ordonnant de nouvelles manœuvres pour limiter les dégâts, tandis que la glace recouvrait à présent la coque du Libertad comme protection temporaire. Parvenant à se situer sur l’un des flancs du navire tandis que le Geobukseon était de l’autre, le Libertad accéléra la cadence infernale de ses canons. Incapable de voir si ses compatriotes des mers étaient en mesure de poser le pied sur le pont, Lilith en donna néanmoins l’ordre pour sa part. Les voiles claquèrent, ponctuées par les drisses qui défilaient, libérant les gabiers de leur marche-vergue. Les dagues à la main, Lilith sauta également par-dessus la balustrade de la frégate, emmenant dans son sillage de nombreux autres marins.
Un sourire carnassier se dessina sur son visage. Une véritable armée se dressait face à eux. Des mercenaires probablement embauchés pour la traversée, ce qui promettait un combat à mort bien mal engagé pour la rouquine et ses hommes. Les premières victimes ne tardèrent pas à tomber sur le plancher. Ses hommes avaient beau être dotés d’une expérience certaine en matière d’abordage… La supériorité numérique était bien trop importante… Il ne restait finalement qu’à compter sur le soutien du mystérieux bateau-tortue.


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Mer 16 Nov 2016, 13:51

Le Navire du Prince Henry


Vylker | Lilith. A




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Oui ! Ils allaient définitivement poser le pied à bord du navire ! Hors de question qu'ils autorisent quiconque à les doubler devant leurs yeux. Vylker fit accélérer les manœuvres et la sueur de l'équipage se mit à couler d'autant plus. C'est que ce navire avait beau être conçu pour être léger et solide, le blindage du tout rendait le Geobukseon lourd à manœuvrer tout en lui donnant une excellente inertie d'accélération. En d'autres termes, le déplacer à la rame réclamait du biceps de la part des membres d'équipage.

« On se décourage pas, chiens de fosse ! Double temps de repos au port une fois cette affaire terminée mais par milles tempêtes : Vous allez me poser vos pieds de crasseux sur ce rafiot ! » tonna t-il.

Le camouflage sanglant des corps disposés sur les piques du navire et le sang qui s'écoulait du plafond mal isolé en raison des dommages endossés par la carapace servait entièrement les intérêts de Vylker, qui constatait non sans un sourire de petites gouttes rouges couler sur le visage de certains de ses moussaillons. Lorsque l'on voulait se rendre le travail plus facile,  en tant que pirate, il fallait avoir l'air du diable. Ainsi, la résistance en face perdait en ampleur et préférait se taire plutôt que de combattre.
Du spectacle ! Tout cela était du spectacle. Couler le précédent bateau ? Rien de plus que du spectacle. Dresser piques et ne pas nettoyer les corps et le sang ? Du spectacle. Les rugissements ou bien le bruit de canons qui tiraient volontairement à coté de leur cible ? Du spectacle.
Et ce n'était pas la fin de la représentation. Il restait encore le final.
A la vigie, on gardait l’œil sur le navire au pavillon noir. La brume l'encerclait. Des conditions qui semblaient anormales à Sabin, la vigie, dont les yeux pleins scrutaient en permanence.

« Il n'est pas normal que ce brouillard soit levé. Il n'est pas à exclure qu'ils aient quelconques mages ou sorciers à bord, cap'taine. » gargouilla Sabin.
« Quelques tours de magie ne vont nul nous faire peur. Rappelez vous que je suis le premier d'entre nous à pouvoir revenir des tréfonds de la mort même. » gargouilla t-il.

Pas la peine d'expliquer, la plupart savait de quoi il parlait. Une manœuvre risquée mais qui pouvait payer. On approcha la tête de dragon du flanc du navire ciblé et on la fit percuter les écoutilles, créant une brèche dans la coque. Le Geobukseon se positionna par la suite de face à cette ouverture et on ouvrit sa rampe qui se trouvait sous la tête du dragon. Deux matelots firent glisser une planche escamotable vers le trou alors qu'on lançait aussi des grappins sur les bords afin d'assurer le maintient du navire-tortue à son opposant. Vylker tira la hache de sa ceinture et la brandit vers le passage ainsi créé.
« Et maintenant : Engouffrez vous dans le cœur de l'ennemi et arrachez de vos dents sa chair ! Maudites bêtes pestilentielles. N'êtes vous que leurs animaux de compagnie ? » lança Vylker en insultant délibérément son équipage.

Il passait son temps à leur rappeler à quel point ils étaient difformes, abominables pour les autres. L'équipage n'était pas dupe et savait que cela faisait partit du jeu d'acteur que Vylker imposait dans la rencontre d'autres équipages. Quoi de mieux pour effrayer que de rentrer pleinement dans son personnage de créature sanguinaire prête à écorcher vif quiconque s'opposerait ?
Tarkan le serpent fut le premier à rentrer, attrapant de ses deux mains sa large hache d'abordage. La planche qui reliait le Geobukseon a la frégate craquela alors qu'il traînait son épaisse silhouette sur sa queue de naga. Il était sans conteste le plus fort de la bande. Bien plus que Vylker et quiconque à bord. Les autres s'engouffrèrent à sa suite, sabres, serpes, fourches ou tout ce qui pouvait blesser en main. Les plus « chanceux » des béluas pouvaient compter en plus sur une tentacule, des griffes développées ou des crocs tranchants. Ou bien simplement plus d'yeux ou de bras que la moyenne. Vylker lui même dissimulait correctement ses propres tares. Sous son apparence assez propre, ses doigts poussaient en permanence et il devait se les couper. De même. Des globes oculaires se cachaient sous le vêtement qui couvrait son dos. Il joignit à son tour le navire en marchant, le pas sûr et assuré, alors qu'à l'intérieur de la cale, le carnage avait déjà commencé.

Les Béluas monstres eurent tôt fait de sécuriser l'intérieur des cales adverses et ils remontèrent ainsi sur le pont. Rejoignant la mêlée principale qui se déroulait au dessus d'eux. Rapidement, une impasse mexicaine devait se déclencher. Coté bâbord de la frégate, l'équipage des pirates inconnus. Des visages que Vylker ne connaissait guère, mais qui avaient visiblement envie d'avoir leur part d'action. Du coté tribord, les béluas monstres, crocs, bave, tentacules, difformités et anomalies physiques. Tarkan dépassait tout le monde d'une tête, dressé en partie sur sa queue. Au milieu, enfin, l'équipage restant de la frégate, en cercle, les armes au clair, pris entre les deux feux.
Vylker s'extirpa de la masse grouillante et de chair que représentait son équipage. Il était sans conteste celui qui faisait le plus propre sur lui.

« Pas d'issue. Trois camps. Deux de pirates, un de frégate. Nous vous conseillons raisonnablement de vous rendre. Il serait triste que notre escarmouche se termine par la lame et le sang. Nous sommes des adultes raisonnés et matures. Avons nous vraiment besoin de détacher la peau et la chair de vos os afin de nous faire comprendre ? Je ne pense pas. Je vous propose donc, entre hommes de politesse et de progrès, de nous installer au milieu de ce pont, de prendre un thé ensemble et de parlementer entre bonnes gens des conditions de votre reddition. »

Il leva un instant la tête vers l'équipage adverse et eut un sourire, un petit filet de sang coulant sur le front qu'il balaya d'un revers de la main, comme pour apparaître plus propre et présentable. Mais c'est qu'il y avait une jeune fille dans tout cela.

« Entre hommes et femmes de politesse et de progrès, devrais-je dire plutôt. » dit-il en hochant la tête.


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Dim 27 Nov 2016, 13:23


Le bateau du Prince Henry

La frégate avait été violemment percutée, cependant la puissance de l’assaut mené à bord n’avait pas permis de porter une attention spécifique sur ce nouveau revirement. Il ne faisait pas de doutes que leurs rivaux se manifestaient de la sorte. A navire particulier, abordage particulier également. Alors que le nombre et l’artillerie de la frégate agaçait la rouquine, dans la mesure où l’équilibre penchait dangereusement en faveur de ses ennemis, une voix vint redistribuer les cartes.

Le capitaine et l’équipage fantôme venait de faire une entrée fracassante, glaçant d’effroi une partie importante des hommes.

Lilith haussa un sourcil face à l’homme mystère et à son discours plein de bon sens. Passer du bateau-tortue à l’homme-lézard était finalement une continuité où l’axe reptilien n’était autre que le fil conducteur. Parmi ses propres hommes, la Capitaine ressentit chez certains d’entre eux une forme de dégoût. Les pirates ici-même étaient pareils à des bêtes dont il était même difficile d’y voir une apparence humaine tant les déformations, accentuées sans doute par le sang qui ruisselait le long de leurs écailles. Jamais encore l’orisha n’avait été confronté à de telles créatures. Et, visiblement, son cas n’était pas isolé. Reconnaissant le caractère cauchemardesque de ces « hommes », la rouquine était certes, étonnée, interpellée sans doute, mais pas réellement effrayée. Ce fut même plutôt une forme d’envie qui traversa un court instant son esprit. Avec de tels physiques, les assauts devaient être considérablement facilités et la reddition quasiment assurée grâce à la peur engendrée. Aussi, presque dépitée, son regard se porta sur ses hommes, et se jura de mieux travailler leur mise en scène. Après tout, tant qu’à être reconnus comme étant les déchets des mers… Autant user de cette image le mieux possible. Et clairement, son homologue avait pleinement conscience de cette donnée.

Se reportant sur les mots prononcés, Lilith se mit à sourire, constatant le contraste entre l’allure effroyable de ces derniers et la proposition ironique et tout à fait posée du capitaine pirate. Quoiqu’il en soit, il visait juste, et la rouquine appréciait évidemment le marché proposé. Le nouveau venu y voyait là l’occasion de faire une alliance et ne cherchait pas à les prendre à revers, ce qui constituait le premier bon point. Resterait à régler ultérieurement un détail crucial : qui du reptile ou de l’orisha serait l’heureux propriétaire in fine du trésor destiné à l’Ultimage ?
Mettant un instant ce détail de côté, Lilith offrait un sourire sensuel, sans hésiter à user de sa magie pour accentuer son charisme naturel, et s’adresser ainsi à son homologue.

- Merci pour cette charmante et utile précision. Je n’aurais pas dit mieux moi-même… Si nous pouvions même corser légèrement le breuvage pour respecter nos conditions respectives, je ne serais pas contre. Après tout, parlementer peut vite nous assoiffer.

Derrière les hommes du Libertad marquaient des signes d’impatience, près à assaillir le reste du navire marchand. D’autant plus qu’ils bénéficiaient à présent d’un soutien apparent et s’arrêter en si bon chemin n’était pas dans leurs habitudes. Après un court regard sombre à son second, Tsakiel, poussa quelques ordres secs pour que ces derniers ne s’immiscent pas dans l’échange qui se déroulait.
Un homme d’une bourgeoisie certaine se manifesta alors face aux pirates. Imbu lui-même, la rouquine ne réprima pas un sourire moqueur. L’aristocratie et la noblesse avait toujours cette même assurance puante, où qu’elle se trouve.

- Trois camps, certes. Mais nous ne sommes pas tout à fait seul non plus. Et votre unité ne semble pas totale. Auquel cas, nous ne serions pas là à parlementer.
- Parlementer ? C’était pourtant assez clair : tu te rends, ou tu souhaites finir comme le reste de ta flotte ? Pour ma part, mes hommes seraient partisans de la seconde solution.

Une huée scanda derrière elle pour appuyer ses propos, tandis que l’homme, impassible, bien que déglutissant difficilement continua à s’exprimer.

- Si vous pensez qu’il ne s’agit là que de mes seules armées, vous vous trompez lourdement. Et quoique vous ayez pu faire ici, sans moi, je vous assure que vous ne vous en sortirez pas vivants. J’ai plus de mercenaires que vous n’avez d’hommes, le convoi n’est qu’à quelques lieues. Vous signerez votre arrêt de mort si vous continuez dans cette voie. Aussi, si vous voulez bien me suivre dans ma cabine. Madame.. Monsieur…

L’homme avait semblé marquer une hésitation pour désigner le reptile. Les bras croisés, l’orisha évalua leur hôte forcé. Si le trésor était à la hauteur des divagations de Tsakiel, une force armée serait plus que logique. Et, un peu d’intimité permettrait certainement de mieux cerné son homologue.

- Cela te dérangerait-il de prendre le thé dans sa cabine ? fit elle en adressant un large sourire à la créature.



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Mar 29 Nov 2016, 08:33

Le Navire du Prince Henry


Vylker | Lilith. A




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La remarque du noble fit rire Vylker en même temps qu’elle le rendit acide intérieurement. En voila un bel animal dans ses tenues riches. Et en plus, voilà qu’il venait faire la morale et se permettait ouvertement de les menacer et d’évoquer d’éventuelles représailles.

« Noble et déjà pourtant sottard, malhardi et baronnet dans l’âme. L’éducation est quelque chose qui se perd, de nos jours, aussi je vais ignorer votre agressivité visible. Je dois absolument vous parler d’un ami à moi. C’est un sire en guenilles mais il est digne d’intérêt. Laisse moi vous présenter Monsieur Tarkan. » lança Vylker d’un ton qui se voulait chevaleresque et gentilhomme.

Il disposa la main de manière à désigner le quartier-maître dont il venait de désigner le nom. Ce dernier fendit la foule de l’équipage. Rampant sur sa queue de serpent, naga malgré lui, Tarkan fit face, un air visiblement agacé sur la figure. Il tenait dans ses mains ce qui ressemblait à une hache d’abordage large, le genre de lames utilisées pour briser les planches. Outre les deux excroissances de sa tête qui retombaient de ses tempes telles des mèches de cheveux sauvages, son visage était tranché par ses yeux bleus cyans qui scrutaient assez durement le noble en question. C’était bel et bien le plus costaud de tous ici, le plus large, et sans doute aussi le plus lourd.

« Monsieur Tarkan a eut plus de chances que les autres sur sa sélection naturelle. Vous pouvez regarder sans honte, monsieur, et je vous dirais bien qu’il faut même être admiratif des formes que la nature peut nous octroyer, tels nous, simples spectateurs, devant un duel de lutteurs. Monsieur Tarkan pèse six fois plus que mois, s’avère plus grand que nous tous, et plus large aussi. N’est-ce pas une petite merveille de la nature ? N’avez vous pas envie de voir comment une telle masse peut se mouvoir ou agir ? Figurez vous que monsieur Tarkan est aussi joueur. »

Vylker mit une main sur l’épaule du noble et projeta l’autre devant eux comme si il tentait de représenter un panorama.

« Imaginez un peu : Quel genre de jeu aime monsieur Tarkan ? Je vais vous le dire, mon bon ami. Donnez lui quelque chose de lourd, de contondant ou laissez lui ses simples poings. Donnez lui ensuite quelqu’un. N’importe quoi. Il va alors frapper son crâne fort. Très fort. Tellement fort que ce dernier finira par céder et éclater comme une noix. Cela fait du bruit et divertit. Monsieur Tarkan aime cela. Je suis aussi persuadé qu’il aimerait bien se détendre avec quelqu’un sur ce navire. Pourquoi pas vous ? Ou peut-être moi ? Vous avez raison. Je suis le capitaine, je devrais faire les démonstrations. »

Il sourit grandement et approcha de son quartier-maître qui lui renvoya son regard, la hache dans les mains. Vylker se mit un instant sur la pointe des pieds pour regarder par dessus son épaule et il croisa le seul œil valide de Zun qui, comprenant la situation, hocha la tête.

« Bien. Avant de parlementer, je vais donc m’autoriser une petite démonstration. Monsieur Tarkan ici présent va me frapper de la manière la plus forte qu’il puisse. Je prends sur l’honneur de chacun ici : Je vous demanderais de ne pas intervenir durant la représentation. Merci. Monsieur Tarkan ? Amorcez, je vous prie. »

Vylker croisa les mains dans le dos, au milieu du pont avec son quartier-maître qui émit un grognement en prenant comme il faut sa hache dans ses mains. Il prit un peu d’élan en se préparant à  balancer son arme, sous le regard intéressé de la compagnie du navire. Le capitaine monstre agita un peu le doigt, comme pour intimer de presser la manœuvre. Dès lors, le quartier-maître activa son mouvement, décrivit une frappe en arc de sa hache à une bonne allure et percuta dans son angle le cou de Vylker.

« Schlink ! »

La coupure avait été brutale alors que la tête de Vylker venait d’être séparée du reste de son corps de manière précise, la hache déchirant la peau et la chair sur le coup dans un brouillard sanglant. La tête atterrit sur le pont et glissa un peu alors que le corps posa genou au sol, le sang s’écoulant de manière abondante de la plaie ainsi crée.
L’assemblée ne pût retenir son souffle. Les béluas monstres, eux, semblaient pourtant très calmes et même peu choqués.
Le corps de Vylker tressaillit un peu, comme parcourus de spasmes alors qu’il se redressa, se déplaça de manière saccadée vers le lieu ou son crâne s’était déplacé, s’abaissa et le ramassa. Les yeux de la tête s’ étaient allumées d’une belle lueur bleutée et il affichait un sourire carnassier.
Comme si il remettait un casque, Vylker approcha sa tête de la plaie et la chair même tantôt déchirée sembla s’étirer et s’extirper des deux coupures comme des tentacules infâmes se rejoignant, seulement pour lier de nouveau les deux parties du corps ensemble et solidement ancrer la tête de Vylker dont le cou semblait se réparer alors que la peau repoussait, comme dans un processus de guérison miracle.

Une fois qu’il eut de nouveau la tête bien en place, Vylker se passa une main sur la nuque et souffla en regardant Tarkan.

« Joli coup, mais la prochaine fois, j’aimerais éviter de me faire décapiter. Ce n’est pas une expérience très agréable. » commenta t-il avant d’en revenir au noble de tout à l’heure.Visiblement, Vylker avait l’air ravi d’avoir pétrifié l’équipage restant du navire.
« Et ceci, cher noble, ce bruit lorsque la hache a frappée, est le son du progrès. Est-ce que des mercenaires peuvent vraiment s’y opposer ? Permettez moi d’en douter. Mais vous avez raison sur un point : Nous allons bel et bien parlementer. Allez donc à votre cabine, je vous en prie. »

Il lui tapota l’épaule et tendit le doigt vers la porte menant au lieu, comme si il punissant un enfant et lui intimait d’aller au coin. Laissant le noble s’y diriger en titubant, Vylker en revint à son quartier maître.

« Tarkan, prépare nous du thé comme toi seul sait le faire, s’il te plaît. Ne lésine pas sur le sucre. Je suis persuadé que nos petits compagnons de bords aimeraient quelque chose de doux. »

Il regarda ensuite la jeune femme qui devait faire office de capitaine du navire pirate adverse, approcha, fit une petite courbette et termina par un baise-main.

« Capitaine Vylker, demoiselle. Je n’ai pas la prétention d’être le meilleur combattant ou le plus grand homme d’état, mais je sais me comporter en gentilhomme et en homme de bien. J’espère que ma précédente démonstration ne vous à pas trop dégoûtée de ma personne, mais vous connaissez les rudiments du métier : Pour se faire entendre, il faut parfois se faire passer pour le diable. Puisque nous sommes tout deux dans cette affaire, je tenais à me présenter, et pas seulement à vous, mais aussi à votre équipage, afin que nous puissions chacun, de la plus modeste tique de flotte au plus glorieux vétéran de la marine, établir une relation cordiale tant que le destin de ce navire n’est pas scellé. »

Il pivota ensuite et frappa dans ses mains.

« Chiens de cale ? Et si vous nous chantiez quelque chose afin de détendre un peu cette ambiance ? Je m’en voudrais que nous ne soyons guère aimables avec des camarades de flibusterie. »

Vylker en revint ensuite à la femme et lui sourit.

« Procédons ensemble à la rentrée dans cette cabine. Ce jeune freluquet qui se fait passer pour un noble rempli de privilèges irrite mes nerfs. Terminons cette affaire avant que je ne perde patience et que mes bonnes manières s’évaporent. Votre navire est flamboyant, ma foi. J’aimerais éviter que nous en venions à devoir abîmer un bâtiment si resplendissant. Gardons nos canons pour ceux qui le méritent vraiment et nos lames pour les véritables dangers. »

Supercherie ou non, le spectacle s’était bien déroulé. Il restait désormais à sceller l’accord.



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Le bateau du Prince Henry [Vylker - Lilith A.]

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