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 ∞ Les dessous d'une maison close (-16 ans) ∞ with Sir Dzaal (By Helly)

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Sam 20 Aoû 2016, 23:05


La bélua courrait à vives allures dans les rues de Pabamiel. Son agilité, lui permettait de se faufiler au travers de la foule compacte et parmi les étales que l'arriviste petit voleur venait à renverser sur son chemin pour freiner sa progression. Cela faisait un petit moment qu'elle suivait cette chapardeuse silhouette filante qui tendait toujours plus à la semer dans le dédale infernal de cette Citée méconnue. L'enfant, lui semblait en connaitre chaque recoin, la forçant à jouer de toutes ses capacités pour ne pas le perdre de vue. Elle finit par se transformer en faucon et s'envola vers les hauteurs pour le suivre à distance et lui donner l'illusion qu'elle avait abandonné.
Helly était pourtant loin d’avoir renoncer. Elle fulminait intérieurement. Elle s'était fait dérober sa bourse remplie de pièce d'or et d'argent et cela avait suffi pour mettre à mal sa foi aveugle en l'humanité. Elle survola les bas fond de Pabamiel et s'enfonça dans le quartier accroché au flanc de la montagne. Ses ruelles sombres manquèrent de peu de faire disparaitre de son champ de vision le jeune garçon, avant qu'elle ne le retrouve aux abords d'un établissement à la devanture tapageuse. 
Hors d'elle et à peine transformer en humaine, elle l'attrapa par le col de sa chemise et l'entraîna dans l'obscurité d'un mur.

- Pitié… Je n'ai rien à manger… Souffla le gamin acculé.
La Belua sourcilla en récupérant ce qu'il lui avait dérobé dans sa poche et le relâcha en le poussant à bonne distance.
 
- Il fallait y penser avant de chaparder ce qui n'est pas à toi.
L'enfant commença a grimacer en lui balançant un coup de pied qui plia Helly sur elle-même. Elle pesta des jurons dans sa langue natale et s'appuya au mur pour se frictionner le tibias. Le rejeton venait de s'enfuir et la bourse dans sa main, venait confirmer que ce petit voleur l'avait allégé pendant sa course.
Elle se laissa glisser le long de la paroi et s'adossa au mur pour reprendre son souffle. Cette folle course l'avait épuisée après un long périple.
Elle qui voulait voir de ses yeux cette île mystérieuse était servie dès son arrivée.
Les lumières blafardes de l'établissement devant-elle attira son attention. C'était de loin celui qui paraissait le plus hospitalier du coin et après toute cette aventure, elle avait bien besoin d'un remontant.
Elle se redressa dans un profond soupir et s'avança vers l'entrée gardée par deux molosses. Ils la dévisagèrent un instant avant que l'un d'eux ne se décide à lui ouvrir la porte. Helly ne se doutait pas de ce que cacher les écriteaux rédigés dans une langue qu'elle ne connaissait pas.  Ce qu'elle pensait être une taverne s'annonçait être une maison de passes, une maison close clinquante visiblement bien achalandée. Il y avait toutes sortes de clients affairés à chaque table confondant toutes les races sans aucune distinction. Certains même étaient des femmes ce qui fit sourciller Helly. Elle n'avait encore jamais mis les pieds dans un endroit pareil. Un sorcier, en vue de son accoutrement, lui claqua les fesses en lui tendant son verre. La bélua arqua un sourcil avant qu'une femme s'avance vers l'outrageante créature et verse du vin dans la coupelle vide du soiffard. La demoiselle dévêtue répondit à Helly dans un sourire enjôleur avant d'embrasser le sorcier à pleine bouche qui oublia bien vite sa présence. Face à pareil spectacle affligeant, la bélua soupira las. Ce n'était pas ce qu'elle était venue chercher en ses lieux et elle préférait trouver un établissement plus adéquate à sa soif de beuvrerie. Elle s’apprêtait à partir lorsque la jeune femme se redressa et s'approcha d'elle en lui tournant autour dans une sorte de parade nuptial. Ses oeillades rendaient mal à l'aise Helly qui commençait à avoir le tournis. Elle la stoppa dans son élan en la saisissant par les poignets et fit quelques pas en arrière.

- Cela suffit…
- Tu es une bélua, murmura la jeune femme.
Helly plissa ses yeux dans un sombre regard alors que la fausse ingénue tournait encore sur elle-même dans une contorsion affriolante.

- Un totem intéressant… Les faucons ont presque disparu… Contina t-elle.
- Co… comment, balbutia Helly en lui saisissant le bras.
La jeune femme rigola en s'approchant plus encore de sa proie. Elle huma son parfum en ondulant contre elle et détourna son regard dans un coin de la grande salle. Rouge écarlate, Helly suivit cette direction des yeux et trouva une femme d'un tout autre standing. Elle imposait par son aura une forme de respect qui laissait à penser qu'elle était une femme influente.

- Rellyra, susurra l'entremetteuse à l'oreille d'Helly en lui léchant le lobe. C'est elle qui sait tout… Redonne lui ce qu'elle a perdu et elle répondra à ta question…
La main baladeuse de l'ensorceleuse se détacha du corps statufié de la bélua, avant qu'elle ne se recule et reporte son attention sur un autre convive.
Alors qu'Helly hésitait encore à partir, un homme lui rentra dedans la sortant de son état lethargique. Elle le détailla brièvement avant de vérifier ses poches.

- Hey, l'interpella t-elle. Est-ce que vous venez de me voler?

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Dim 21 Aoû 2016, 01:49



Tsuna n'était pas la porte à côté, mais c'était le seul endroit où son interlocuteur avait accepté de poursuivre la discussion. Celui-ci avait vu plus tôt l'étrange échange qui s'était déroulé au détour d'une rue bien évidemment sombre. Mais Dzaal ignorait tout de la réputation du quartier. L'ambiance terne et le manque de vie auraient pu mettre la puce à l'oreille du jeune Démon. Cependant, il avait décidé de s'y aventurer pour réaliser un petit commerce qui lui permettrait de rester sur place encore un temps. Même si la lumière du soleil peinait à percer sur les flancs de la montagne, l'environnement restait bien plus accueillant et diversifié. Rien de bien inquiétant donc.

Un peu perdu, il interrompit sa route devant deux armoires à glace à l'entrée d'une enseigne. Inclinant la tête vers le haut pour regarder leur visage, il hésita puis leur demanda où se trouvait l'établissement géré par une dénommée "Lerryla". Pour toute réponse, l'un renifla bruyamment, l'autre fit comme si le demandeur n'existait pas. Ils ne devaient pas parler sa langue... Alors ignorant les deux tas de muscle, il se pencha sur le côté pour distinguer le commerce. Entre commerçants, ils devaient plus ou moins se connaître tous. Sans faire plus attention aux videurs qui le suivaient du regard en fronçant des sourcils, Dzaal colla sa tête contre les vitres du bâtiment, les mains en visière pour essayer de distinguer dans l'ambiance tamisée son interlocuteur. Il y avait du monde dans cette taverne...

Alors pinçant les lèvres, souriant aux gaillards, il se faufila entre eux et entra dans la bâtisse. Quand la porte se referma, le nom de la propriétaire se fit entendre comme un claquement de fouet. Quelque part dans le bâtiment, deux femmes se distinguaient par la portée de leur voix ; celle qui tentait de calmer la furie et la furie elle-même qui laissait exploser sa colère. Au moins, Dzaal savait qu'il était au bon endroit... "Rellyra". Il ne s'en formalisa pas et s'insinua comme il put entre les femmes qui tentaient de dévoiler les faveurs dont elles étaient capables.
Là, un mur de jeunes femmes. Une très belle elfe qui aurait attrapé froid en moins de deux secondes en hiver, et une démone des plus audacieuse. Dzaal soupira d'un coup bref. Il commençait à faire chaud. Elle l'obligèrent à s'installer sur un canapé tandis qu'elle s'installèrent à ses côtés tout en caressant soit une épaule, soit une cuisse.

- Mesdemoiselles... Je cherche un homme avec... un... comment on appelle ça... un chapeau noir. Il est blond et, hum... assez grand et...

Le sang en ébullition, elles s'écartèrent soudain. Une petite pause qui lui était accordée jusqu'à ce qu'une humaine plantureuse plante son regard dans le sien. Sa voix et son air félin n'autorisaient pas le "non".

- Suivez-moi dans la pièce d'à-côté.

Le jeune Démon se leva et suivit sans un mot. La demoiselle s'effaça pour le laisser entrer dans une petite pièce sombre, non sans lui jeter un petit clin d'oeil et lui frôler le cou d'un doigt mesquin.
A l'intérieur, un canapé rouge en cercle avec une petite table ronde au centre. Une silhouette se détachait du mobilier, assise et semblant regarder dans sa direction.

- J'ai failli attendre. Qu'est-ce que tu m'apportes ?

Dzaal allait s'asseoir quand l'homme au visage ombragé se râcla la gorge pour le lui refuser. Le Démon baissa les yeux et sortit de sa poche une petite bourse en cuir qu'il déposa sur la table. L'inconnu fit un geste de la main signifiant qu'il le lui jette afin qu'il ne soit pas obligé de s'avancer. Le Pariât s'exécuta, puis patienta pendant que l'autre versa une petite partie du contenu sur le dos de sa main. Quelques minutes plus tard, il acquiesça et jeta à son "serviteur" une autre petite bourse qui sonna entre ses mains. Dzaal jeta un oeil dedans et sourit.

- Je te recontacte pour la prochaine livraison.

Sur ces mots,  l'individu se leva et sortit en silence. Le Démon ne fit qu'acquiescer.
Sur le pas de la porte, ce dernier regardait son interlocuteur filer vers l'entrée. Et pendant ce temps une jeune femme ne semblait pas être dans son environnement tandis qu'une de ses hôtesses précédentes s'occupait d'elle. Mais le premier la rencontra de trop près. Il évita le choc mais pas le contact qu'il adoucit.

- Hey, l'interpella t-elle. Est-ce que vous venez de me voler ?

Dzaal devait intervenir pour lui éviter des problèmes ; en particulier avec ce qu'il avait dans la poche. Mais l'inconnu venait de jeter un regard à la dame du fond, en robe écarlate qui soupira. Elle interpella alors Helly pour qu'elle la rejoigne. Après tout, l'homme ne lui avait pas fait les poches - accusation mesquine -, mais il ne pouvait pas se permettre qu'on lui fasse les poches maintenant. Et Rellyra lui permettrait de se débarrasser de l'importune qui s'était trouvée sur son passage. Étaient-ils de mèche tous les deux dans leurs sombres affaires ? Une chose est sûre, ils se connaissaient.
L'ensorceleuse qui tournoyait autour d'Helly, quant à elle, contourna le jeune démon avec un sourire et lui mit dans la main une bourse en tissu qu'il conserva caché dans son dos en faisant de grands yeux, avant qu'elle ne s'éloigne ; aussi discrètement que quand elle commit son larcin.
Dans l'incompréhension la plus totale sinon qu'il tenait dans sa main l'objet du vol, il restait sur place, planté au milieu du couloir qui rejoignait la grande salle...


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Dim 21 Aoû 2016, 16:50

Tout ceci, allait bien trop loin pour la bélua. Par deux fois, on attentait à sa bourse et ce, dans la plus grande impunité et indignation générale. À croire que c'était monnaie courante de dérober autrui sans que justice ne soit faite à Pabamiel. L'homme avait choisi d'interpeller la maitresse des lieux pour trancher cette accusation; Une preuve flagrante de couardise alors que pas un mot n'avait été prononcé pour tenter de lever le discrédit qui planait sur lui. Ce seul détail, écœura Helly qui préféra rentrer dans l'épaule de l'agaçant escroc, plutôt que de le contourner pour rejoindre la femme au fond de la salle. Alors qu'il semblait enfin réagir en la repoussant du bras, elle lui jeta un regard à l'image de l'affront dont elle se sentait victime.
La petite bélua était échaudée, son envie dans découdre faisait bouillir le sang dans ses veines dans une profusion d'assurance qui finit par faire sourire l’homme.

- Tu fais la maligne? Tu rigoleras moins lorsque Rellyra s'occupera de toi.
Helly arqua un sourcil face aux menaces proférées tandis qu'elle avançait à reculons pour ne pas quitter l'homme des yeux. Elle n’aimait, ni ses manières, ni sa façon d'être qui laissait à penser qu'il n'avait pas les mains aussi propres qu'il le prétendait. Ses yeux suivirent la trajectoire du regard discret qu'il lançait vers le couloir. De sa position, Helly ne pouvait qu'entrevoir des bribes de la silhouette à qui s'adressait cette ultime oeillade, faisant planer un doute supplémentaire sur les agissements du misérable individu.
Les poings serrés et la nuque tendue, la bélua se jurait intérieurement de lui faire payer ce larcin. Il était dangereux de la pousser dans ses retranchements lorsque son animal totem crier à la délivrance. Inconsciemment, sa cornée pâle s’était teintée du nuance d’ocre, tandis que ses iris s’étaient agrandies lui conférant une vision plus large de ce qui l'entourait.
Le présomptueux voleur l'ignorait surement, mais il était à présent à la merci de ses instincts sauvages et aussi proche d'elle, il ne pouvait échapper à ses serres acérés qui lui auraient crevé aisément les yeux à cette distance. Elle se tourna pour calmer les pulsions meurtrières qui l'agitaient et observa à la place la femme qui se tenait devant elle.
Les bras croisés, la fameuse Rellyra attendait que le duel de regards assassins des deux éléments perturbateurs qui troublaient la quiétude son établissement, prenne fin. Elle racla sa gorge pour centrer l'attention sur sa personne et examina son interlocutrice avec dédain.
Helly soupira discrètement avant d’entamer des justifications sur un ton embarrassé.

- Cet homme m'a volé mon argent….
Elle ne savait plus trop où se mettre et se sentait légèrement mal à l'aise en la présence de cette femme qui imposait un certain respect. Sa posture indiquait qu'elle était contrariée n'arrangeant pas vraiment ce sentiment désagréable qui laissait à penser que les choses allaient mal tourner.

- Cet homme est loin d'être un enfant de coeur, finit par trancher la maitresse des lieux. Pourtant je suis certaine que ton argent ne l'intéresse pas. Une simple bourse et loin des prétentions auxquelles il aspire…
Helly releva la tête vers Rellyra. Ses paroles avaient du sens et si cet escroc avait pour habitude de tremper dans des affaires louches, son argent ne devait être qu'une maigre recette comparée à d’autres profits plus juteux. Pourtant, quelqu'un lui avait bel et bien dérobé sa bourse et sans argent, il serait difficile pour elle de regagner le continent.
Helly se mordit les lèvres tandis que Rellyra s'avancer vers elle en lui saisissant le menton. Leurs regards s'emmêlèrent avant que la femme aux envoutantes manières, n’affiche un rictus de satisfaction.
 
- Tu es une bélua du totem du faucon. Enonça t-elle avec considération. Encore faible, mais tu maitrises ta transformation.
Helly hoqueta de surprise en fronçant les sourcils.

- Comment le savez-vous?
Rellyra pencha sa tête sur le côté en caressant les cheveux nivéens d'Helly. 

- Tu ne connais pas ton histoire petite bélua…? Celui du totem du faucon…?
Son regard se teinta d'une mélancolie qui fit trembler Helly. Elle ferma ses yeux pour savourer cette caresse ainsi que les effets d'une telle confidence, l'incitant à murmurer dans un souffle hésitant.

- Contez-moi cette histoire…
La femme réajusta sa posture en plissant ses yeux. Elle avança son visage vers celui de la bélua en s'arrêtant aux portes de ses lèvres jouant de ses charmes pour l’envouter.

- Tu tombes à point nommé enfant des plaines du continent naturel… J'ai besoin de ton aide.
Les pupilles de la bélua se dilatèrent ne laissant place qu'à deux billes charbonneuses focalisées sur les lèvres entrouvertes de l'envoutante sirène qui chantait une proposition alléchante. Elle pencha sa tête sur le côté totalement hypnotisée et dénoua sa gorge asséchée pour lui répondre.

- Ma Dame… Exigez de moi ce qu'il vous plaira, si je peux vous aider, je le ferai.
Les lèvres délicates de Rellyra s'étirèrent dans un sourire de satisfaction avant qu'elle ne se recule brusquement en arrachant sur une table, un rouleau de parchemin le tendant à Helly d'un geste leste.
 
- Ceci est « l'éclosion du mal » un collier extrêmement précieux qui m'appartient. On vient de me le dérober. J'ai fait fermer toutes les issues. Personne ne peut sortir… Argua t-elle avec arrogance. Toutefois je ne peux faire fouiller mes invités sans risquer de froisser quelques clients bien placés. Tes yeux sont une arme redoutable… Fouille ma maison, passe au crible chaque poche et sac, retourne les tiroirs et les lames du plancher petite bélua, trouve ce collier et je te raconterai tout ce que je sais.
Le coeur d'Helly s'était emballé au rythme des paroles effrénées que Rellyra avait soufflé d’une traite. C'était plus qu'un ordre, marquant au fer rouge sa volonté. La maitresse des lieux croyait en elle et détenait des informations qu'Helly ne pouvait renoncer à obtenir. Elle s'inclina en ramenant son poing sur sa poitrine et souffla avec dévotion;

- Il en sera fait selon vos désirs.
Rellyra afficha un petit sourire amusé. Elle tourna autour d'elle et fit glisser sa longue robe sur le plancher avec une nouvelle idée.

- Pour mieux te fondre dans le décor… Je te donnerai une tenue plus… Plaisante…
Alors qu'Helly penchait sa tête sur le côté pour juger de ce nouveau caprice, la jeune femme affriolante, qu'elle avait rencontré plutôt, s'inclina sur le sol en implorant l'attention de sa maitresse.

]- Ma dame… Je sais où est passé l'argent de cette jeune femme. 
Rellyra redressa sa tête dans une posture royale alors que son regard s’assombrissait.

- Vraiment? 
- Oui, ma dame… Le jeune homme là-bas, dénonça t-elle un inconnu en levant son bras vers une silhouette dans l’ombre. Rellyra grimaça avant de se diriger à la hâte vers le voleur. Elle le toisa d'un regard sombre, alors que l'ingénue intrigante se glisser derrière lui pour lui arracher des mains la bourse en tissu.
Helly avait suivi l'étrange manège sans quitter des yeux cette petite furie tourner et virer entre le jeune homme et Rellyra. Elle semblait plus que suspecte dans cette histoire, mais Rellyra trancha d'une voix cinglante.

- Si tu tiens à la vie… J'ai bien une idée de ce que tu pourrais faire pour racheter ton méfait.
Elle tourna les yeux vers Helly et lui adressa un sourire espiègle.

- Cette femme doit trouver un collier… Trouvez le et vous aurez chacun ce que vous voulez, toi l'histoire du passé et toi ta liberté.
Rellyra fronça les sourcil en toisant le jeune homme de toute sa hauteur.

- Tu seras le client et elle la fille de ma maison… Soyez discret, comportez vous comme mes invités…
Sa robe se plissa dans un mouvement de tissus, tandis qu'elle prenait congé ne leur laissant pas le choix de coopérer. Entre temps des hommes de mains s'étaient postés aux issues pour les dissuader de toute fuite. L'intrigante petite toupie s'avança entre eux en frappant des mains. Elle semblait démente ou bien animait par de sombres desseins. Son sourire mutin fendait ses lèvres dans une douce folie qui fit soupirer Helly.

- C’est toi qui a manigancé tout ça…


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Dim 21 Aoû 2016, 19:17



Dzaal avait peine à suivre ce qu'il venait de se passer...
L'inconnu était injustement traité de voleur - bon, il volait, mais pas ce genre de personne... - ; une belle-de-nuit venait de lui refourguer une bourse dont les pièces saillaient contre ses bords ; la propriétaire de l'endroit avait hélée la jeune femme qui venait d'entrer ; puis...

Le jeune démon était passablement dépassé par les événements ; et tandis que Rellyra opta pour le charme vers une inconnue complètement subjuguée, son "patron" avait eu le temps de se faire la malle. Au moins n'aurait-il pas davantage de problèmes. Quant à Dzaal, il tenait toujours fermement la petite bourse dans son dos, hésitant quant à l'attitude à adopter. La jointure de ses doigts blanchissait au contact des pièces sonnantes et trébuchantes. Soit assez pour un repas, sans plus...

Le Démon fut sorti de ses pensées avec l'arrivée de la propriétaire de la maison close. Il n'avait fait qu'un pas en arrière, étant donné que l'accès pour sortir était cloisonné par deux armoires à glace à l'air agréable comme une paire de chausses malodorantes. L'idée de fuir lui avait parcouru l'esprit, mais pour aller où ? Dzaal trouva alors un refuge dans le sol qu'il analysa avec beaucoup d'attention tandis que le regard sombre de Rellyra le scrutait. Le poids dans sa main venait de disparaitre. C'était comme si le poids sur sa conscience venait également de s'envoler. Léger, il tenta un sourire qui se transforma rapidement en une grimace incohérente en entendant sa vie mise en jeu. Il n'osa même pas se défendre...

Dzaal suivit le regard de la propriétaire et croisa celui de la jeune femme qui faisait scandale. Il allait rétorquer qu'il n'avait rien à voir avec tout ça quand elle poursuivit. Elle avait perdu un collier ? Et alors ? Tout ça pour ça ?

- Vous ne pouvez pas juste en racheter un ?

Murmura-t-il doucement. Apparemment trop bas puisqu'elle continua sur sa lancée, impossible à arrêter. Client ? Client de quoi, de qui ? Dzaal pointa son doigt vers l'ingénue en disant que c'était de sa faute tout ça, mais la robe écarlate venait de disparaitre au coin du couloir. Bouche bée, l'esprit vide, il resta planté là, encore... Mais l'instant d'après, il se retourna vers la voleuse.

- C’est toi qui a manigancé tout ça… déclarèrent-ils tous les deux en cœur.

Il s'avança vers elle, de plus en plus vite, et son sourire mutin s'effaça dans un "oh" d'incompréhension. N'ayant strictement rien à faire de la réputation de l'établissement, il se mit à lui courir après, entre les tables, les clients et les dames. Dans un flot de ballotements de poitrines, de renversements de verres, de cris de stupeur et de bousculements, les deux protagonistes firent le tour de la salle avant que la belle ne file dans les couloirs, le souffle haletant et le démon tout crocs dehors. Pour le moment, il se moquait royalement de ce collier perdu qu'il devait retrouver et les gardiens à l'entrée n'avaient pas bougé d'un pouce pour tenir à la lettre leur mission, mais cependant désorientés.

Un peu paumé dans l'établissement, le démon arriva à un carrefour de couloirs où il perdit de vue la prostituée. Reprenant son souffle en marchant dans l'un d'eux - choix purement arbitraire - il traversa les soupirs de plaisirs et les râles qui en demandaient encore, avec un air faussement neutre. Bien que toutes les portes soient fermées, les sons n'étaient qu'atténués, et cela le mettait mal à l'aise. Mais il arriva devant une porte d'où le silence régnait. Il colla alors son oreille contre le bois en espérant qu'elle se soit réfugiée dans une chambre vide. Quelques seconde plus tard, le cliquetis de la poignée et ses joues rougirent au point de non retour.

- Petit coquin. Chacun son tour.

Une jeune femme à la toison argentée et aux formes plantureuses se tenait là, suant par tous les pores de sa peau. Dzaal s'excusa bien bas, plusieurs fois, tout en s'éloignant au pas de course tandis qu'elle haussa un sourcil. Ses pas le menèrent alors tout au fond du bâtiment, dans une salle à l'ambiance tamisée. Au centre, une petite piscine d'où s'échappait une légère brume de chaleur. Cherchant une autre sortie, il reçut une pression dans le dos qui le fit chuter dans l'agréable liquide. La porte claqua.

- Ce n'est pas rare que les hommes me courent après, mais toi tu es... revêche et têtu.

Dzaal flottait avec ses habits - donc ses guenilles rapiécées - dans la piscine et recracha l'eau en toussant. Il passa sa main sur le visage pour en retirer le liquide qui floutait sa vue et tenta de rejoindre un bord. La jeune femme l'en empêcha en s'amusant à tourner autour pour l'éclabousser du pied et l'en éloigner.

- Bon... Tant qu'on y est, vous n'avez pas vu un collier dans vos autres larcins ?

- Un collier ? Quel genre de collier ? Rien n'est gratuit ici, et sûrement pas les informations. Mais peut-être que si tu m'attrapes...

Sur ces mots, elle sortit de la salle, le laissant là.

***

Dans les couloirs, des "splotch splotch" se faisaient entendre et les clients s'écartaient à son passage avec un air ahuri. Le regard noir et trempé de la tête au pied, Dzaal parcourut l'établissement de long en large pour tenter de retrouver la jeune femme qui s'était aussi faite enrôlée dans la chasse au collier. Derrière lui, le sol était trempé, et il n'en avait cure.

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Ven 26 Aoû 2016, 14:52


Helly se retourna vers l'inconnu, alors qu'il venait de lui voler la réplique. Elle l'observa longuement, tandis qu'il se mettait à courir derrière la jeune ingénue dans une effervescence qui mit vite la pagaille dans toute la salle. Le grand lustre cliqueta au son des protestations et des tables chavirèrent dans un raz de marrée vinassée, qui ne laissa que des cuisses humides et des esprits échaudés dans le sillon de ses deux trublions. Dans la cohue et une consternation générale, ils disparurent enfin au détour d'un couloir, laissant Helly seule face aux deux molosses. Elle se contenta d'hausser les épaules et amorça une lente ascension vers la propriétaire des lieux qui s'agitait au milieu des clients. Rellyra usait et abusait de ses charmes pour envouter les réfractaires au retour au calme, prônant les joies du libertinage en leur amenant d'autres jeunes femmes avec qui passer du temps. C'était une leçon des plus intéressante à observer pour la bélua qui n'avait jamais rencontré de femme aussi sûre des ses atouts, capable d'en jouer pour servir ses intérêts. 
L'hôtesse distillait avec parcimonie ses paroles mielleuses avec grâce et dextérité, laissant Helly sous le charme. C'était la première fois qu'une ascendance sur les autres lui donnait autant envie. D'habitude ce genre de pratique la rebutait, mais vu ainsi cela avait un certain attrait.
Rellyra détourna le regard pour observer la bélua par-dessus son épaule. elle lui adressa un léger sourire et lui fit un signe de tête pour l'inciter à la rejoindre vers un lourd rideau pourpre.
Helle s'empressa d'avancer entre les quidams aux moeurs légères et arriva devant elle où elle passa sous son bras pour s'engouffrer dans l'antre de la Dame.
C'etait une anti-chambre remplis de tenues affriolantes en tout genre où des jeunes femmes se changeaient à la hâte pour repartir aussi vite qu'elles apparaissaient. Elles semblaient parfaitement à l'aise, sous aucune contrainte, souriant et plaisantant des invités entre deux porte-jartelles lançaient sur des coiffeuses. L'une d'entre elle passa à proximité, se retenant de rigoler après l'avoir dévisager.
Rellyra frappa dans ses mains et toutes disparurent dans la précipitation finissant de s'habiller derrière le rideau qui retomba lourdement derrière Helly.

- Ne fais pas attention… 
Elle reporta son attention sur un portant et tira une tenue qui laissa la bélua livide.

- Je… Baragouina t-elle en rougissant.
L'hotesse s'approcha d'elle en l'empoignant par la taille. Elle approcha ses lèvres de son cou et inspira profondément dans un râle envoutant.

- Un problème avec la nudité?
Helly secoua nerveusement la tête.

- Non… Bien sur… Mais…
- Tu dois te fondre dans le décor as-tu oublié?
Rellyra passa derrière elle en soulignant ses hanches. Ses mains glissèrent sous sa chemise alors qu'elle rehaussait la poitrine de la bélua qui hoqueta en contractant sa mâchoire.

- Tu seras parfaite… Et si l'autre joue bien le jeu… Tu ne seras pas embêter par les clients.
Helly pencha sa tête en fermant les yeux. La température de son corps venait d'augmenter brusquement alors que Rellyra la délestait de sa chemise.
Le tissu tomba à ses chevilles dans un frottement singulier qui fit frissonner Helly. La gorge nouée, elle n'osait plus rien dire.

- Un homme est un homme… Une femme à des atouts qui peuvent lui servir dans bien des domaines… Tu es une bélua, tu es prédestinée à faire tes preuves et trouver ta place dans ce monde hostile à ta race. Choisi judicieusement ton destin… Aies seulement confiance quand ton instinct pas en ton coeur.
Helly se retourna vers elle, se retrouvant face à ses lèvres charnues s'étirant à outrance dans un sourire enjôleur. Elle devint rouge écarlate avant de baiser ses yeux.
Rellyra éclata de rires en lui relevant le menton.

- As-tu déja un homme en tête?
Helly secoua la tête sans oser la regarder en face.

- Bien dans ce cas tout est permis.
La belua se mordit les lèvres dans une profonde expiration qui marqua le trouble qui agitait son esprit.

- Vous dites connaitre les miens mais… Je ne connais rien de mon totem… De mes ancêtres…
Rellyra descendit lentement ses mains avant de s'agenouiller devant elle. Elle s'assura d'entrainer le pantalon d'Helly qui marqua un temps d'arrêt dans un regard trouble. La sirène à la voix ensorcelante reprit pour focaliser les pensées de la bélua et s'assurer qu'elle reste sous son charme.

- Tout arrive à qui sait attendre jeune fille… As-tu un nom?
Helly baissa les yeux vers elle dans un long soupir.

- Helly…
Rellyra releva la tête vers elle en lui tendant la petite tenue du bout des doigts.

- Helly, c'est à toi de faire tes preuves pour obtenir ce dont tu as envie…
Helly frissonna, alors qu'elle s'apprêtait à saisir le vêtement. Leurs regards se figèrent l'un dans l'autre d'un silence gênant avant que Rellyra ne reprenne sur un ton enjôleur.

- Mon collier Et après, je te dirai tout ce que je sais.
- J'ai compris… Finit-elle par soupirer.
 

Habillée est prête à faire ce que l'on lui avait demandé, Helly souleva le rideau pour se glisser dans la salle principale. Vêtue de la sorte, elle passait à présent totalement inaperçue. Un client l'attrapa par la taille pour l'entrainer vers une table, obligeant la bélua à faire un tour sur elle-même pour échapper aux griffes de ce prétendant un peu éméché. Il la dévisagea ahuri, avant qu'elle ne s'enfuit vers un couloir. Il paraissait évident qu'elle avait besoin de son infortuné binôme pour mener à bout cette mission sans être dérangée.
Elle tomba sur lui au détour d'un passage tamisé, totalement détrempé et visiblement exaspéré.
Des couples arrivèrent au même instant, forçant le passage et les obligeant à se déplacer l'un contre un mur, l'autre sur le seuil d'une chambre vide. Séparés par le bruyant défilés, ils ne pouvaient qu'attendre en se dévisageant silencieusement. 
Le regard Helly se perdit dans le sien avant qu'elle ne le saisisse par l'avant bras et le pousse dans la chambre. Elle referma la porte en laissant trainer ses doigts sur la surface lisse du bois et y déposa son front dans un profond soupir. De l'autre côté, les clients semblaient prendre du bon temps.

- Je sais que cela semble un peu… Soudain, précisa t-elle d'une petite voix, mais si l'on veut sortir d'ici, il nous faudra retrouver ce collier.
elle se retourna en s'appuyant dos contre la porte et observa sa réaction avant de reprendre sur un ton moins solennel.

- Je suis Helly… Autant briser la glace tout de suite… J'ai comme dans l'idée qu'enquêter en ces lieux nous conduira à faire fi de toutes formalités…




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Sam 27 Aoû 2016, 16:24



Des trainées d'eau longeaient les murs et de petites flaques se formaient par endroit, s'infiltrant dans le bois du sol. Dzaal avait abandonné ses chausses imbibées dans un cellier et essoré au mieux le reste de ses vêtements. C'est donc dans ce piteux état qu'il aperçut Helly dans la faible pénombre qui régnait là. Persuadé que la voleuse n'était autre que la jeune délurée, il allait la dénoncer quand ils se séparèrent à nouveau, forcés de céder le passage à des libertins. Lui, trempé jusqu'aux os, dévisageait la jeune femme qu'il avait croisé dans le hall quelque temps auparavant. Il semblait qu'elle avait déjà prit son rôle au regard de la tenue qu'elle portait en ce moment. C'était... wouah ? Elle épousait ses formes, et en dévoilait assez pour faire dresser bien des menhirs, aussi robustes soient-ils. Celui du Démon tint bon, trop préoccupé par la situation et absorbé par le regard océanique de sa "partenaire". Peut-être trop car il ne s'attendit pas à ce qu'elle le saisisse par le bras. Avait-elle succombé à son propre charme inspiré des gueux ? La belle et le clochard finirent donc par entrer dans une chambre vide.

Pendant qu'elle fermait la porte, il détacha son regard d'elle soupirant pour vérifier si la chambre était bien vide. L'ambiance était tamisée par quelques bougies trônant sur les meubles et l'absence de fenêtre. Il s'agissait plutôt d'une lucarne teintée qui ne laissait passer que faiblement la lumière. Essentiellement composé de tissu pourpre, le lit à baldaquin était défait. La voix de l'inconnue interrompit son inspection issue plus de la curiosité que de l'analyse. Il se retourna donc vers elle.

- Je vais t'avouer quelque chose. Je me fiche de ce collier... Je n'ai rien à faire dans cette histoire. Par contre cette voleuse... Je suis sûr que c'est elle.

Il grimaça de colère en se rappelant de l'épisode de la piscine. Il jeta dans un coin son haut détrempé qui s'étala dans un bruit sonore et liquide. Après tout, elle était dans un simple appareil, pourquoi lui ne montrerait-il pas négligemment quelques aspects de sa propre personne.

- Dzaal.

Lança-t-il pour toute réponse.
Le Démon fouilla dans l'armoire qui couvrait tout un mur. Il y avait des objets en tout genre dont il ignorait l'usage, mais aussi et surtout ce qui l'intéressait. Se dévêtant de ses dernières guenilles qu'il lança sur le haut gerbant encore l'eau qu'il avait absorbé, dos à la jeune femme, il s'essuya avec les draps du lit pour se sécher complètement. Il ne semblait pas éprouver de pudeur particulière et la façon de se cacher derrière le battant de l'armoire était plus due au hasard qu'à une réelle volonté de se masquer. Il enfila donc une chemise de soie blanche au col largement ouvert réservé aux clients qui en avaient fini avec leur partenaire et qui avaient malencontreusement salie leur propres affaires ; ainsi qu'un pantalon sans dessous, léger, comme en flanelle grisâtre, et des chausses en tissu noires. Qu'est-ce que c'était confortable, contrairement à ses haillons qu'il possédait depuis qu'il avait quitté les Enfers. Il émit un petit soupire de bien-être en acquiesçant à ses dires. Faire fi de formalités, comme si c'était dans ses habitudes. Il allait sortir quand du bruit derrière la porte - et non derrière les murs - se fit entendre.

La porte s'ouvrit en grand dans des rires affriolants. Haussant les sourcils, Dzaal attrapa la jeune espionne au compte de la propriétaire par les poignets qu'il leva haut, puis la plaqua dos au mur. Collé contre elle et la bouche contre sa gorge, il leur laissa le temps de voir la scène avant que le Démon ne tourne un visage énervé vers les perturbateurs.

- Occupé !

L'une des deux jeunes femmes se mordilla la lèvre dans un sourire taquin tandis que la seconde gloussa. Puis la porte se referma, les laissant à nouveau seuls. Pourtant, il ne se retira pas tout de suite. Son visage proche de celui d'Helly, ses traits se tirèrent, ennuyés par le souvenir des armoires à glace et l'absence d'ouvertures sur l'extérieur qu'il avait cherché en parcourant les couloirs.

- Je n'ai rien à y gagner. C'est toi qui m'a mis dans ce pétrin.

Il laissa tomber ses poignets, puis s'éloigna d'elle pour aller entrouvrir la porte et vérifier que personne n'écoutait.

- J'accepte de t'aider, seulement pour sortir de là...

Dzaal la dévisagea une nouvelle fois de haut en bas, espérant peut-être la faire réagir.

- ... Et puis ça vaut le coup.

Le Démon alla se jeter sur le lit, puis les pieds croisés et les mains derrière la tête, il observa le toit du baldaquin.

- Par quoi commence-t-on ? Ou par qui ? Ce collier, il ressemble à quoi ? Si il vaut cher, on peut peut-être partir avec et le revendre, non ? On couperait la poire en deux.

Ou pas du tout...

- Et si on essayait de trouver ta voleuse ? Apparemment, elle savait y faire pour te soutirer des choses sans que tu ne le remarques. *il se leva et passa devant elle* Une main qui s'insinue et habile, mais tu n'as pas pu en profiter puisque tu ne l'as pas sentie !

Il éclata de rire tout seul, avant de lui tendre une main devant la porte d'entrée, le sérieux cette fois revenu et la voix d'une profondeur d’outre-tombe.

- J'ai aussi quelque chose à régler avec elle...


∞ Les dessous d'une maison close (-16 ans) ∞ with Sir Dzaal (By Helly) Torn-slit-separator-4f7224e
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Défi ○ Vous mettre torse nu en exhibant fièrement vos muscles


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Mar 30 Aoû 2016, 02:16


Helly répéta mentalement le nom de l’homme qui visiblement semblait lui en vouloir. Elle n’était pas responsable de son implication indirecte et bien qu’elle le comprenait en un sens, il apparaissait que sa présence ne pouvait que lui faciliter les choses. Se mouvoir dans cette tenue, dans un établissement de ce genre allait compliquer son enquête sans l’assistance d’un complice. Et bien qu’il ne paraissait pas ignorer ces faits, elle ne pouvait s’empêcher de se questionner sur le fait de lui imposer sa requête.
Si Rellyra semblait maitriser l’art d’envouter l’esprit des hommes, Helly doutait d’y parvenir de la même façon. Il n’avait rien à y gagner dans l’histoire et il l’avait parfaitement souligné.
Les yeux de la bélua balayèrent le sol alors qu’elle s’appuyait dos à la porte en repensant à tout cela.
Dzaal venait de reporter son attention vers une armoire. Elle l’observa jeter ses vêtements détrempés avec nonchalance et étira ses lèvres dans un sourire de satisfaction, avant de fouiller à son tour la chambre. Elle retourna les tiroirs sur le sol et vérifia leurs contenus. Elle ne doutait pas que trouver ledit collier sur un coup aussi simple soit utopique, mais tant qu’à être là, autant vérifier si une chose ne pouvait pas leur servir. Dans le désordre inqualifiable, elle tomba sur une sorte de carnet griffonné. Elle ne pouvait en lire les mots mais la page vierge de toutes inscriptions illumina soudainement son cerveau en pleine cogitation. Avec empressement, Helly renversa les poudres duveteuses et les décoctions parfumées pour soustraire d’un pot un embout charbonneux. Ses yeux se plissèrent dans un bref instant de réflexion, avant qu’elle ne fasse glisser le khôl sur le papier froissé dans des courbes interminables, jusqu’à conclure son oeuvre en jetant sa plume de fortune sur la coiffeuse.
Il y avait bien du bric-à-brac dans toute cette chambre. Des objets dont elle se demandait les raisons de leur présence dans un bordel et d’autres dont elle ignorait tout bonnement l’usage. Alors qu’elle haussait les sourcils face à pareil constat, Dzaal s’avança droit vers la porte, forçant Helly à se retourner vers lui.
Elle comprenait qu’il partait, qu’il s’était changé pour mieux fuir, faisant réagir d’instinct la bélua. Vêtu de la sorte, il avait une tout autre prestance qui ne manqua pas de rendre un peu plus trouble cette situation.
Helly n’avait eu le temps que de tendre vers lui ses doigts avant qu’elle ne se retrouve adossée au mur, captive des bras du troublant jeune homme.
Le contact du souffle de Dzaal sur sa gorge, fit sourciller la bélua qui bloqua sa respiration en mordant sa lèvre. Elle entendit les jeunes intrigantes rentrer et ressortir mais condamnée au silence, elle se contenta de raidir un peu plus son corps sous le poids et la chaleur de Dzaal. Le contact n’avait rien de déplaisant, elle ignorait juste ce qu’elle devait penser de tour cela. Avait-il changé d’avis? Acceptait-il de jouer le jeu ou bien se servait-il d’elle pour mieux trouver une porte de sortie et s’enfuir?
Dzaal n’avait pas bougé quand la porte s'était refermée, faisant perdurer encore un peu ce temps de questionnements qui agitait intérieurement la bélua. Il se recula enfin permettant à Helly d’appuyer sa tête contre la cloison dans un léger soupire. Ses yeux détaillèrent la silhouette longiligne de son interlocuteur alors que ses doigts se nichaient dans le même élan, entre le creux de ses reins et le mur.
C’était un indescriptible regard qu’elle lui lançait, mêlant tant d’émotions contradictoires, que la bélua elle-même aurait bien eu du mal à le définir par des mots. Il n’y avait ni haine, ni colère qui auraient pourtant été de mise, ni reconnaissance, ni plaisir, c’était tout autre chose, de bien plus profond.
Helly baissa sa tête tout en posant sa main sur sa tempe prenant le temps de formuler une réponse.

- Donc tu m’aides car… Ça vaut le coup, répéta-t-elle sans ironie.
Elle l’avait vu tenter de fuir et maintenant il coopérait. Pouvait-elle lui faire confiance?
Il s’affala sur le lit, l’extirpant de ses songes dans le désagréable grincement de la couche qui lui rappela leur précédente position. Ses joues virèrent au rouge avant qu’elle ne l’interrompe.

- Le vendre?… Par Drejtësi, non… Elle doit me dire ce qu’elle sait… Je trouverai un moyen de compenser…
Elle soupira nerveusement en pinçant l’arrête de son nez et tira son bras au-dessus d’elle pour lui montrer le papier griffonné plus tôt.

- C’est un collier en argent avec des ornements floraux… Je me doute que tout ceci et pénible pour toi… Ça l’est tout autant pour moi…
Helly prit une posture plus nonchalante en hésitant à poursuivre.

- Je ne tiens pas à me faire tripoter par n’importe qui… Donc oui j’ai besoin de toi, conclu t-elle dans une affirmation douloureuse. C’est vrai… Je te suis donc redevable de ne pas m’abandonner… La voleuse? Hum…
Helly soupira. Il avait encore en tête cette fille, cette satanée chapardeuse qui commençait à lui taper sur le système.
Son sang ne fit qu’un tour avant qu’un hoquet de surprise ne la fasse sursauter en trouvant Dzaal planté à ses côtés.
Ses paroles mielleuses et à double sens lui firent froncer les sourcils dans une bouffée d’arrogance. Elle n’était pas si mauvaise dans son genre et ses insinuations lui laissaient un arrière-gout en bouche.
Il éclata des rires ce qui acheva sa patiente. La bélua pencha sa tête sur le côté dans un sourire de façade et s’avança droit vers la main qu’il lui tendait. Elle la saisit en la serrant fermement avant de passer sous bras pour lui tordre le poignet en insistant lourdement avant qu’il ne réagisse.

- Je ne l’ai peut-être pas sentie… Mais je sais profiter des ouvertures que l’on me tend.
Elle arqua son sourcil en guise de provocation et relâcha sa prise en se penchant sur lui.

- « Profite » la prochaine fois je serai moins subtile…
Sans perdre de temps elle ouvrit la porte et s’engouffra dans le couloir encore sous le coup de l’adrénaline. Elle s’arrêta à un pas et fit un demi-tour vers lui tout en le menaçant de son index.

- Et arrête de me parler de ta voleuse en sous-vêtements… Ça… Ça m’énerve…


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Mar 30 Aoû 2016, 19:48



La douce main de la jeune femme se saisit de la sienne et... Dzaal se retrouva à serrer les dents en essayant de l'attraper l'instant d'après. Son bras brassa l'air et il s'en mordit la langue. Immobile alors, il grimaça à sa faiblesse et acquiesça brièvement. Profiter profiter, facile à dire, là, tout de suite. Ne plus jamais être galant en offrant une main, une promesse à tenir... Ah non, il l'avait fait seulement pour jouer son rôle n'est-ce pas ? Il l'observait sortir, pouffant silencieusement, avant de redevenir soudain sérieux quand elle fit volte-face.

- Ce n'est pas ma voleuse, mais la tienne...

De quoi attiser encore sa colère. Cette douce mélodie à son oreille qui sonnait comme le cristal. Mais il sentait autre chose aussi ; il ignorait quoi.
Derrière elle, un homme passa, un grand sourire aux lèvres comme s'il venait de voir le paradis s'offrir à lui, ce qu'il avait d'ailleurs probablement vu. Il haussa cependant les sourcils en voyant les deux amants se disputer et leva les yeux au ciel avec un "tsss" sonore. Un dernier reluquage sur la personne d'Helly et il disparut dans un coin du couloir ; il était aux anges. Aux anges ? Quelle expression idiote...
Pour imiter l'inconnu, Dzaal répondit à la jeune femme en levant les yeux au ciel et en soupirant exagérément. Intérieurement, il s'en mordait les doigts... seulement pour ne pas ricaner.

- Viens, on va réfléchir en marchant. A rester au même endroit, on va attirer l'attention.

Il ne lui laissa pas le temps de confirmer ou non. La prenant par la taille, les voilà se mettant à parcourir les couloirs parfois ambiancés de pourpre ou de rose, souvent ouverts à des tas de bruits suggestifs. Apparemment, leur couverture fonctionnait. On ne les soupçonnait pas encore et ils se fondaient dans la masse de clients et de servantes. Un couple se plaça devant eux au détour d'un croisement. Sans gêne l'homme plaça sa main molletonnée sur le fessier de son accompagnatrice qui se mit à glousser en lui léchouillant l'oreille. Le démon haussa un sourcil, et regarda Helly en secouant négativement la tête. Mais la seconde d'après, la main de celui-ci claqua gentillement la fesse de sa partenaire qu'il caressa de manière allusive.

- Il faut bien jouer le jeu.

Un rictus en coin, Dzaal s'interrompit brusquement.

- Je crois que tu ne vas pas être contente...

Une arche dans le mur donnait sur une salle de massage à l'atmosphère saturée en senteur fleurie. Des clients allongés sur des tables couvertes de tissus rouges se faisaient masser toutes les parties du corps. Et pas une n'était laissée au hasard. Parmi les hôtesses, la voleuse en sous-vêtements. Il avait bien envie de lui faire payer sa mésaventure à la piscine, mais il se ravisa en se postant contre le mur de l'entrée et en attirant Helly pour qu'elle ne les voit pas. A son oreille, il murmura.

- Elle sait qu'on est là uniquement pour le collier. Si c'est elle, elle peut soit se méfier de nous, soit nous dénoncer pour nous mettre des bâtons dans les roues.

Non, il n'avait décidément pas confiance en elle. Était-ce pour un grief personnel... Évidemment !
Mais la propriétaire ne les aidait pas beaucoup à les jeter dans la fausse aux lions. Toutes les personnes ici pouvaient être le ou la coupable. Mais une hôtesse proche d'elle avait plus de chance d'approcher ses bijoux. Un collier qui, au vu de la valeur que lui attribuait Rellyra, devait être caché dans un coffre, voire dissimulé ailleurs que dans un tiroir de petites culottes.

A nouveau, il murmura, non sans se rapprocher un peu d'elle pour ne pas paraître suspects. Pendant qu'il parlait, il jouait avec les cheveux de sa partenaire du bout des doigts, mais son visage était autrement plus sérieux.

- Par quoi on commence ? Tu sais où se changent les hôtesses ? On ne peut pas accuser celle-ci sans savoir où elle l'aurait caché et sans preuve...

Non pas que quelques idées lui aient traversé l'esprit, encore que...

- Des fois, le meilleur endroit pour cacher quelque chose est de le mettre juste sous les yeux.

Il jeta un regard noir à de nouveaux voyeurs qui passaient à côté d'eux.


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Sam 03 Sep 2016, 21:00


Encore sous le coup de la colère Helly toisa d’un regard noir l’agaçant spectateur qui les dévisageait. Elle balança sa tête de chaque côté de ses épaules et frissonna en se retenant de répondre.
Dzaal saupoudra l’affront par un soupir qui la fit grimacer avant qu’il ne l’entraine par la taille dans les couloirs, ne lui laissant pas vraiment le choix de donner le change face aux autres couples autour d’eux.
Raide comme un piquet Helly avançait en fulminant intérieurement. Elle ignorait pourquoi sa colère ne disparaissait pas et les regards insistants sur eux ne contribuaient pas vraiment à la détendre. Elle serra les dents en articulant difficilement tout en se penchant vers lui.

- Si tu me colles comme ça… Je ne peux pas me concentrer.
C’était vrai en un sens. Le contact des doigts de Dzaal sur sa peau la rendait captive de ce geste et l’empêchait de réfléchir correctement à la bonne démarche de leur enquête. Elle avait toutefois dans l’idée de se rendre sur le lieu du crime, voir s'il n’y avait pas un quelconque indice dans cette chambre qui aurait pu les guider dans leur démarche. Mais visiblement son binôme avait d’autres choses en tête.
Elle se retourna vers lui, les yeux grands ouverts face à la fessée qu’il venait de lui administrer et fronça les sourcils dans un sourire de façade. Alors qu’elle se hissait vers son cou pour l’embrasser et donner l’illusion d’une complicité, elle frappa dans le même geste ses parties en les caressant tout aussi « gentiment ».

- Si tu recommences… Je te crève les yeux, susurra-t-elle à son oreille en le mordant.
Elle se recula dans une expression faussement lubrique et enleva sa main en lui tapotant le torse dans un sourire empreint de malice.

- Qu’est-ce que je ne vais pas aimer? Reprit-elle en détournant son regard.
Ses yeux se portèrent par-delà l’alcôve dans une pièce achalandée de chairs dénudées qui arracha un petit cri de surprise à la bélua en découvrant la salle. Si cela avait un côté assez surprenant sur l’instant, cela n’en était pas moins normal vu le lieu où ils se trouvaient. Elle dévisagea Dzaal avec une certaine arrogance avant de suivre son regard sombre qui insistait sur la direction à suivre. Il fixait un point précis, qu’elle ne tarda pas à trouver en grimaçant.
« Encore elle. Cette chapardeuse et maudite petite intrigante par qui tout avait commençaient. » Son sang ne fit qu’un tour alors qu’elle claquait sa langue prête à se diriger vers la fausse ingénue afin de la faire parler.

- Des bâtons dans les roues, répéta Helly en arquant un sourcil. Moi j’ai bien une idée d'où lui mettre son bâton…
Dzaal se rapprocha d’elle, dans une proximité qui fit reculer la bélua contre un mur. Elle baissa ses yeux alors qu’il nouait ses doigts dans ses cheveux et sentit son corps grimper en température. D’un geste leste, elle se recoiffa en soupirant d’agacement.

- Commence par cesser de faire cela, ravisa-t-elle le ton de ses paroles. C’est assez embarrassant comme ça… Cette tenue… Ces regards, soupira-t-elle en sentant ses joues s’enflammer.
Deux hommes venaient de s’arrêter à proximité de l’ombre dans laquelle, Helly et Dzaal s’étaient retranchés. L’un d'eux tapota l’épaule de son partenaire de jeux dans un débordement de concupiscence.

- Tu en as terminé avec elle? J’ai bien envie de profiter de son savoir-faire…
Sans attendre la moindre réponse, il saisit Helly par le poignet en l’entrainant vers la salle alors que son ami barrait la route à Dzaal dans un regard dédaigneux. Il étira ses lèvres dans un masque d’arrogance et de mépris avant de se reculer pour rejoindre le duo qui s’éloignait vers le fond de la salle.
L’homme observa Helly avant d’étouffer un fou rire.

- Quoi? Tu voulais rester avec lui? Tu ne sais donc pas qui je suis? C’est moi qui tiens les comptes des passes et rien ne m’échappent en cette maison… Surtout pas la chair fraiche, souffla-t-il sur un ton mielleux. Je t’assure que tu gagneras plus en restant avec moi et si tu te montres particulièrement… Très très vilaine, précisa-t-il en passant sa main sur sa joue.
Il ponctua ce geste en caressant les lèvres de la élu avec son pouce avant de le ramener à sa bouche dans un sourire outrancier.
Médusé, Helly l’observa faire avant d’arquer un sourcil. S'il était celui qui tenait les registres de toutes les transactions, peut-être pouvait-elle commencer par lui demander s'il avait connaissance dudit Collier?

- Très… Très Vilaine? Hoqueta-t-elle en étirant finalement sa bouche dans un rictus faussement innocent.
Elle se retourna en poussant ses hanches contre lui et mordilla ses lèvres dans un sulfureux regard par-dessus son épaule. Dos à lui, elle ondulait à présent langoureusement laissant l’homme entrevoir des raisons de croire en sa bonne volonté.
L’homme acquiesça plutôt ravi par cette réponse glissant ses mains sur les formes gentiment offertes.

- Pas encore assez vilaine, plaisanta-t-il en sentant les mains d’Helly s’aventurer entre leurs deux corps.
La bélua étouffa un gloussement tout en baissant sa tête, glissant ses doigts autour de sa prise et serrant plus fort jusqu’à sentir l’homme aux moeurs peu vertueuses se figer dans la douleur.

- Pas… Trooop… forf… S’étouffa-t-il enfin en crispant ses mains sur le frêle corps d’Helly.
Elle étira ses lèvres en se retournant vers lui tout en faisant un signe de la tête à Dzaal pour qu’il la rejoigne.
La bélua se frottait à l’homme qui grimaçait, l’entraînant à la hâte vers une table de massage légèrement à part.
Baigné dans l’ombre de l’alcôve et la lueur blafarde des bougies parfumées, l’endroit était parfait pour se dissimuler aux regards et aux oreilles des clients. Personne n’avait remarqué leur petite intrigue, pas même le molosse qui accompagnait l’agaçant pervers, bien trop occupé à profiter des attentions d’une jeune femme. L’illusion était parfaite, du moins pour le moment.

Helly croisa le regard de la jeune voleuse, l’obligeant à froncer les sourcils alors que l’homme captif reprenait la parole en serrant brusquement le poignet de la bélua.

- Je sais… Que Rellyra t’a engagé…
- Tiens donc, soupira-t-elle.
Il se dégagea des doigts qui le contraignaient à une douleur insoutenable, avant de reprendre dans un long soupir.

- Rien ne m’échappe… Je te l’ai dit.
Helly l’observa incrédule avant de s’avancer vers l’agaçant individu.

- Sais-tu quelque chose à ce sujet?
- Pourquoi parlerai-je? S’étouffa-t-il dans une bouffée d’arrogance.
- Je pourrais… Chuchota Helly en s’approchant de nouveau de lui et l’acculant contre la table. Me montrer très vilaine…
L’homme baissa ses yeux dans un nouveau sourire.

- Je pourrai ordonner qu’on t’écartèle… Il y a des clients qui aiment particulièrement ça.
La bélua plissa ses yeux en levant sa main. L’homme se figea dans un hoquet de surprise avant de soupirer en sentant la main d’Helly caresser sa joue dans un jeu de provocation.

- Tes menaces ne me font pas peur… Il suffirait d’un geste pour que mon homme de main te fracasse la tête contre le mur…
- Que dirait Rellyra? Elle serait sûrement déçue, joua-t-elle les ingénues.
- N’en déplaise aux anathèmes lancés par cette femme, grimaça-t-il. Elle est seule responsable de ce qu’il lui arrive.
Helly jeta un regard vers Dzaal qui venait d’arriver. Le teneur de compte soupira en comprenant qu’il avait trop parlé, préférant dissiper tout malentendu.

- Je n’ai pas volé son collier… Elle nous a réunis ce matin, moi, le tenancier et sa première dame de compagnie. Elle nous a accusés… Mais nous sommes innocents. Nous avons bien d’autres choses à faire qu'intriguer dans ses petites histoires. Son collier et le cadet de mes soucis…
- Tu dis cela… Mais quelqu’un a bien subtilisé « l’éclosion du mal »…
Le teneur de compte se figea à l’évocation du nom en avalant difficilement sa salive. Son regard passait d’Helly à Dzaal dans une inquiétude palpable.

- Vous n’avez pas la moindre idée dans quoi vous avez mis les pieds…
Helly soupira d'agacer par ses sous-entendus.

- Je te conseille de parler.
L’homme explosa de rire.

- Ce collier n’est pas n’importe quel collier… Il est le présent d’une créature bien sombre. Et lorsqu’elle paraîtra et que Rellyra ne l’aura plus en sa possession… Elle en paiera le prix. Nos clients sont plus qu’exigeants, se moqua-t-il. Ils ont leurs petites manies.
Helly le plaqua sur la table en prenant place sur lui. Elle enfonça ses doigts dans son dos et appuya de toutes ses forces.
En vue des allusions lançaient par cet homme, il ne s’agissait plus d’un simple larcin. Cela sentait le complot, une tournure qui allait sans doute compliquer la tache à Helly et Dzaal et peut-être mettre leur vie en danger s'ils échouaient.
La bélua se pencha à l’oreille de l’homme couché sur la table qui s’était figé tant par la surprise que la douleur.

- Dis-moi, susurra-t-elle à son oreille. Qui voudrait que Rellyra ait des ennuis?
L’homme tordit son visage dans un masque de souffrance avant de redresser sa tête.

- Que… Quelqu’un qui aurait tout à y gagner…
L’homme de main s’avança vers eux, obligeant Helly à se reculer. Elle observa Dzaal dans un regard interrogatif avant de raviser ses intentions.

- Je n’ai rien à voir avec tout ça… Se justifia le teneur de compte en se frottant la nuque. Et tu mériterais une bien vilaine correction pour tout ça…
Il étira ses lèvres dans un sourire en s’approchant de Dzaal et continua sur un ton de confidence.

- Tic… Tac… L’heure tourne et joue contre vous… Dans quelques heures et face à votre échec, vous rejoindrez le sort de cette pauvre Rellyra…


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Jeu 08 Sep 2016, 19:41



Le Démon avait le choix entre esquisser un sourire à l'idée du bâton qu'elle pouvait mettre à la voleuse, ou grimacer en sentant encore les doigts molester ses parties sensibles. A la place, il pinça les lèvres mi-figue mi-raisin devant la sauvagerie féline de sa partenaire. Il la regarda en coin un bref instant, commençant à l'estimer un peu, cette inconnue. Le petit côté théâtral n'eut pas l'effet escompté. Les deux individus s'étaient arrêtés et Dzaal n'eut pas l'occasion d'en placer une. Quand il l'emmena, la suivre n'allait pas être une bonne idée. L'autre gaillard l'en empêcha, tout simplement. Le Démon jeta un œil vers elle alors qu'elle disparaissait dans la salle aux désinhibés. Quant à lui, il ne pouvait pas trop attirer l'attention... Un pas en avant de l'inconnu et Dzaal en recula d'autant.

- Je te conseille de ne pas trop briguer les proies de mon maître. Reste loin, murmura-t-il au Démon.

Ce dernier eut pour seule réponse de hausser un sourcil tandis que son protagoniste rejoignit le duo non sans se défaire de ce sourire arrogant. La lèvre de Dzaal tressautait par réflexes successifs alors que ses yeux devinrent deux fentes sombres. Dans l'encadrement de l'alcôve, il croisa les bras, s'adossant à son bord, et attendit que la jeune femme agisse. Il ne la connaissait pas, mais une chose était sûre : c'est qu'elle ne se laissait pas faire. Dans l'espoir qu'elle ne crée pas de grabuge, il attendit là. Son regard croisa celui de la voleuse qui lui sourit, mesquine, ainsi que celui du "garde du corps" qui lui intimait de ne pas approcher d'un signe de tête. Le Démon ferma ses paupières et soupira. L'instant d'après, il entra.

L'homme de main du sans-gêne se leva d'un bond et Dzaal lui fit un signe négatif de la tête avant de sourire à une masseuse enjôleuse. Il se dirigea vers elle et lui murmura quelques mots à l'oreille. Celle-ci gloussa avant d'aller toucher le paquet au fond de son sous-vêtement. Voilà une délicatesse à laquelle il n'avait pas eu le droit avant. Le geste n'ayant pour but que de le taquiner, elle s'en alla voir le garde du corps qu'elle embrassa à pleine bouche avant de l'attirer sur l'une des tables de massage. A peine eut-il répondu par la négative qu'il se retrouva sans haut... Elles savaient y faire ici. Combien de temps en seraient-ils débarrassés ? Selon qu'elle veuille un pourboire proportionnel au temps qu'elle le garderait. Alors le Démon s'approcha du faux duo et posa une main sur l'épaule du teneur de compte. Orgueil. Une petite étincelle brilla dans le regard de Dzaal. Se souciant de ce que l'on pensait de lui, il passa aux aveux. L'orgueil engendrait la peur aux faibles, l'assurance aux forts et les calculs aux malins. Le teneur de compte n'était puissant que de son rang... Une pointe de déception se glissa sur le visage du Démon pendant qu'il poursuivait.

Tandis qu'Helly chevaucha l'individu, Dzaal lui jeta un regard. Ils semblaient penser la même chose. Un complot, quelqu'un qui lui en veuille mais ne voulant pas se salir les mains. S'il disait vrai, cela ne disait rien qui vaille. A l'ultime question de sa partenaire, le Démon s'accroupit pour avoir les yeux en face de ceux du teneur de compte. Mais derrière lui, le garde du corps était revenu. Dzaal passa sa langue sur ses dents, passablement méprisant. Peut-être autant que l'individu lui confiant ses dernières vérités. Suivit le silence, un regard bref vers Helly, et à nouveau le silence. Il savait quelque chose, et à la place, il se fichait d'eux royalement. Si le danger était aussi important que ça, le laisser partir ne figurait pas dans les options envisageables.


L'homme de main saisit l'épaule du Démon afin de le faire sortir. Il ne pouvait y en avoir qu'un d'arrogant ici, et ce serait lui. Ce dernier posa la sienne sur son avant-bras, tentant de résister, avant que la lutte devienne plus facile. Si rien ne sembla se passer, le garde du corps lâcha sa prise et s'effondra en arrière sur un siège, vacillant. Un regard pourpre et perçant se tourna lentement vers le teneur de compte dont le sourire s'effaça progressivement. Le doigt du Démon pointa alors l'homme de main.

- Dix pièces d'or en plus à celles qui s'occuperont de lui. C'est mon invité.

Bien sûr, il ne paierait pas. Rellyra comprendrait.
La paume de sa main alla tapoter la joue du dernier protagoniste, puis murmura.

- Tic tac... contrairement à nous, ton sort est tout tracé.

Il usa à nouveau d'un peu de son pouvoir pour absorber l'énergie que le Démon jugea en trop plein, affaiblissant le teneur de compte.

- L'échec est une part du chaos... J'en suis.

La tête de Dzaal tourna légèrement et il s'agrippa à la table quelques secondes pour reprendre ses esprits. Ceci fait, il enjoignit Helly à les suivre d'un pas traînant. Passant le bras sur ses épaules, Dzaal aida l'individu à marcher tout autant qu'il s'aidait de lui pour avancer. Sans pour autant s'arrêter, il lança à l'entourage.

- Un petit malaise, on l'amène dans son bureau. Pas d'inquiétude à avoir, je suis médecin.

Un petit mensonge qui pourrait toujours l'amener à ausculter tel un gynécologue... Bon, ce n'était évidemment pas la première raison. La voleuse, quant à elle, avait disparu.
Veillant à ce qu'Helly fasse parti de la mise en scène, ils parcoururent les couloirs heureusement déserts jusqu'à trouver une salle vide, propre à la "détente" des clients. Dzaal assit son témoin sur une chaise, face au lit vide et aux draps défaits, puis un regard neutre se posa sur sa partenaire.

- Tu n'es pas obligé de regarder. Lui par contre, tu peux le réveiller un peu ?

Dzaal balaya la surface d'une table de chevet et éteignit une bougie pour que les ténèbres deviennent plus épais. Il fallait jouer toutes les cartes, en particulier s'il était question d'heures et de Mort. Déplaçant le meuble sur le côté du lit, il s'y assit, puis se prit la tête dans les mains. Il avait rarement eu besoin d'utiliser ce sort depuis sa sortie de "Prison". Mais il fallait que quelque chose marque au fer rouge leur détracteur pour qu'il leur livre ses derniers secrets. Se balançant d'avant en arrière, Dzaal murmurait de manière incompréhensible, probablement sa langue natale. Des ombres grandissantes, elles s'allongèrent pour former un entrelacs sur les couvertures désordonnées. Des plus sombres naquirent des formes sans vie, abstraites, puis à mesure que le temps passait, une forme humaine était étendue, là, inconsciente. La brume ténébreuse forma de petits vortex qui dessinèrent dans l'espace des objets, avant de disparaitre. Devant eux, comme s'il existait, l'image d'un torturé à mort prit place. La magie du Démon n'était pas assez puissante pour ne pas la faire vaciller, d'où l'obscurité. Elle ne l'était pas assez non plus pour que l'odeur du cadavre se fasse sentir. Mais le contexte devait les aider à le convaincre. Libre à son esprit d'imaginer le sort qui avait été celui du faux-mort, le pire qui soit, celui qui hanterait ses cauchemars.

- Celui-là, n'a pas eu ta chance, dit Dzaal faiblement, concentré. Pour lui aussi l'horloge a tourné. Tic tac...

Le regard du Démon se posa sur son interlocuteur. Il fallait le faire parler et vite... Bientôt sa réserve de magie serait épuisée, tout comme son esprit.

- Qui aurait tout à gagner que la proprio ait des ennuis majeurs ?

- Je... je vous l'ai dit, je ne suis au courant de rien !

- Nous avons aussi perdu patience avec celui-là...

Un silence imaginatif s'installa avant qu'il n'admette sa position.

- Il y a... deux personnes qui pourraient s'intéresser à la mise sur le carreau de Rellyra. L'une de ses filles pourrait vouloir récupérer l'établissement pour ses propres intérêts ; mais elles sont tellement nombreuses que c'est difficile de vous donner un nom... Il y a des... rumeurs qui courent en tout cas. L'autre...

- L'autre ? Dzaal se faisait pressant.

- L'autre serait un riche client qui dispose même d'une chambre chez nous. Ça fait longtemps qu'il essaie de gagner l'estime de Rellyra. On dit qu'il aimerait l'épouser... par amour. Ou par intérêt, la Maison Close.

Dzaal jeta un regard fatigué vers Helly. Il voulait qu'elle fasse quelque chose, son crâne allait exploser.

- Quelle est cette sombre créature qui lui aurait donné ou vendu l’éclosion du Mal ?

A ces mots, les ténèbres se dissipèrent quelque peu, faisant disparaitre l'illusion. Affaibli, le Démon bascula sur le côté. Sa tête heurta le matelas moelleux, mais le reste de son corps rencontra le sol. Ses lèvres remuèrent sans qu'un son n'en sorte et les yeux mi-clos, il regardait sa partenaire.


∞ Les dessous d'une maison close (-16 ans) ∞ with Sir Dzaal (By Helly) Torn-slit-separator-4f7224e
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Sam 10 Sep 2016, 20:26



Helly observait la scène en retrait. Dzaal semblait avoir pris les choses en main et menait l’interrogatoire comme elle l’avait fait juste avant. Les yeux perdus dans le vague, elle réfléchissait aux révélations qui avaient été faites. Si leurs vies étaient en danger, si tout ceci n’était que le fruit d’une conspiration et qu’ils s’y retrouvaient mêlés par la force des choses, il valait peut-être mieux choisir judicieusement les cartes à abattre. Dans ce monde, Helly avait peu de certitude. Elle se laissait souvent porter par le courant, rebondissant sur l’instant. Sa capacité à survoler l’action, lui permettait d’échapper à bien des implications, mais là, elle avait un rôle à jouer. Ses décisions impliquaient directement la vie d’autres personnes.
Son regard se porta sur Dzaal. Elle ne le connaissait pas, il était un inconnu parmi d’autres pourtant, il agissait mettant à profit ses forces pour démêler l’intrigue qui liait leur destin. À aucun moment, il ne l’avait laissé en arrière, ni même n'avait tenté de fuir. Elle ferma les yeux et sonda son âme. « La dernière fois qu’elle avait confiance à quelqu’un… » Son coeur sembla louper un battement à cette seule idée, l’obligeant à soupirer. Lâcher prise, se laisser porter par quelqu’un d’autre, faire confiance et remettre sa vie entre les mains d’un parfait inconnu, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas fait cela. La tête penchait sur le côté, elle observa le manège de Dzaal. Elle n’avait pas encore remarqué cette étrange aura qui se dégageait de lui. Un pressentiment plus qu’une conviction qui fit vaciller son corps face à l’assurance qu’il affichait à présent. Une lueur venait d’apparaitre dans son regard faisant basculer l’interrogatoire. Sans chercher à comprendre, elle suivit Dzaal et le teneur de compte en s’assurant que personne ne les suivait. Un bref instant, elle l’avait vu perdre pied mais à présent qu’il marchait, elle doutait de ce qu’elle avait cru voir. Dzaal était devenu une énigme qui hantait son esprit. Un puzzle dont elle ne distinguait plus les pièces. Elle ne le lâchait plus des yeux, surveillant sa silhouette qui semblait aussi chancelante que la flamme d’une bougie. Qu’avait-il fait au juste? Tant de questions et si peu de réponse.
Ils longèrent les couloirs feutrés, dans les ombres tremblantes que dessinaient les chandeliers aux pampilles cristallines. Les yeux d’Helly reflétaient les doutes qui tenaillaient encore son coeur et sa main retenait le temps de cette réflexion tout en glissant loin derrière elle sur les tapisseries finement brodées. Ses pas finirent par s’accélérer, les rattrapant juste avant qu’ils ne franchissent le seuil d’une chambre vacante.
Dzaal fit assoir le teneur de compte sur une chaise dans un regard qui fit hoqueter la bélua surprise par cet échange silencieux. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il attendait d’elle mais s’exécuta dès qu’il lui exposa clairement ses attentes. Helly s’avança vers l’homme hagard et agrippa son menton en stoppant les balancements de sa tête. Elle détourna les yeux vers Dzaal en l’interrogeant à son tour du regard. La situation lui échappait. Son coeur battait vite comme si elle ne comprenait que trop tard ce qu’impliquait de faire confiance à un inconnu. Ce que comptait faire Dzaal était aussi opaque que l’obscurité qu’il avait imposée autour d’eux. Elle se demandait jusqu’où pouvait aller son partenaire et si elle se devait de l’interrompre avant qu’il ne soit trop tard. L’étrange rituel lui fit lâcher le visage du teneur de compte qui s’agitait à présent.
« Ne pas regarder? » comment aurait-elle pu détourner les yeux. Entre la peur et la fascination, elle ne pouvait détacher son regard du sombre spectacle. Il psalmodiait une incantation d’un autre monde qui imprégna la chambre d'une atmosphère cauchemardesque. Les ombres prirent vie sur le lit créant une vision étrange qui coupa le souffle de la bélua. La main sur sa bouche elle recula contre le mur laissant seul Dzaal face à sa victime.
Cette illusion remplit de doute le coeur d’Helly qui tentait de rassembler ce qu’elle pouvait d’élément pour démêler toutes les informations.
Qui était Dzaal? Quelle créature pouvait avoir assez de noirceur pour flirter avec les ténèbres?
Un mot lui venait en tête, la faisant hésiter à le prononcer. Elle étrangla les syllabes qui asséchèrent sa gorge avant de les tourner en bouche et les recracher à demi-mot.

- Dé… Mon… Marmonna t-elle comme une incantation interdite.
Son souffle s’échappa de ses lèvre dans une sensation tout aussi glacée que cette appellation, alors que Dzaal tombait sur le sol dans l’éclat de riree du teneur de compte. C'était le chaos. L’homme sur la chaise semblait avoir perdu la tête et Helly était encore sous le choc de cette révélation. Avachie sur elle-même, le corps tendu, elle peinait à refaire surface et exorciser les obscures pensées qui l’avaient envahie. Son regard bougea enfin la libérant progressivement de la léthargie. La tête penchée, elle s’avança sur le plancher avec toute l’appréhension d’un animal sauvage face à la main tendue d’un dresseur. Elle glissa lentement jusqu’à Dzaal sans se préoccuper du dément qui continuait à parler. Ce qu’il disait n’avait aucune importance. Ses menaces n’étaient rien, ses frayeurs ne la touchaient pas, seul le corps inanimé de Dzaal la préoccuper. Sa main effleura du doigt son corps comme pour s’assurer qu’il était réel.

- Il est mort… Et tu seras la prochaine, ricana le teneur de compte dans un éclat de folie.
Helly détourna son sombre regard vers lui face à ces paroles déplaisantes. Elle se focalisa de nouveau sur Dzaal et se pencha sur lui en posant sa tête contre son torse. Son coeur battait encore dans une rythmique affaiblie par l’effort qu’il avait fourni pour tenter d’arracher des informations à leur captif.
La bélua se redressa d’un coup, écarquillant ses yeux.
Il y avait tant d’autres méthodes possibles, pourquoi se mettre autant en danger?
La peur avait disparu, à l’instant même où elle était rentré en contact avec son coeur. Dès qu’elle avait eu la preuve qu’il était vivant, ses certitudes avaient pris vie en elle dans un nouvel élan qui l’avait elle-même surprise.
Elle fouilla la pièce et arracha d’une commode une pièce de tissu.

- Qu’est-ce que tu fais? Rigola le teneur de compte. N’as-tu pas compris que tout est fini? Qui crois-tu qui va venir hein? Qu’elle sombre créature serait assez redoutable pour faire peur à Rellyra?
Helly n’écoutait pas l’homme emprise avec ses démons intérieurs, elle parcourait la chambre en volant ici et là ce qui lui manquait. Une jarre remplie d’eau, sûrement destinait à la toilette des demoiselles et un ruban noir qu’elle porta à ses lèvres alors qu’elle déposait le tout au pied du lit.
Le teneur de compte marmonnait des mots sans queue ni tête. Elle était sûre à présent que le tour de passe-passe de Dzaal avait troublé sa perception, mais il tenait encore à garder pour lui les informations nécessaire au bon dénouement de toute cette affaire. Le temps jouait contre eux, ne laissant plus vraiment le choix à Helly.
Elle approcha ses doigts de la bouche du démon et hésita en mordillant ses lèvres.

- Tu vas le soigner?S’étouffa de rire le prisonnier. Porter secours à un démon voilà bien une idée de femme…
Après s’être assuré que le souffle de Dzall chatouillait bien le bout de ses doigts, Helly reporta son attention vers le teneur de compte. Elle bascula la chaise en arrière et le fit chuter sur le sol en l’empoignant par le col de sa chemise.

- Ferme là… Balança-t-elle en lui recouvrant son visage avec la pièce de tissu.
L’homme gesticula en tentant de se débattre, mais grâce à Dzaal, les forces lui manquaient pour se défaire du poids d’Helly qui le clouait au sol. Elle l’immobilisa en enroulant le ruban autour de ses poignets et l’attacha solidement au pied du lit. Elle replaça le tissu qui était tombé sur son visage et empoigna ses cheveux pour restreindre ses mouvements.

- Je te conseille de parler… Tu ne me laisses pas le choix…
L’homme bougea encore en tentant de se soustraire.

- Va au diable.
Helly détourna les yeux vers Dzaal dans un sourire amusé.

- C’est en quelque sorte déjà fait… Souffla-t-elle en versant une partie de la jarre sur le visage de l’homme.
Le tissu s’imbiba de liquide obstruant tout ce qui lui aurait permis de reprendre son souffle. Alors que l’homme s’étouffait dans des gorgées d’eau, il parvint à formuler des mots.

- Je… Je … Ne sait rien… S’étrangla-t-il.
Helly versa de nouveau de l’eau alors que le teneur de compte tiré sur le lit pour tenter d’échapper à la noyade. Il détourna la tête sans pouvoir se libérer du tissu détrempé qui recouvrait son visage et s’agita veinement. Ce n’était pas dans les habitudes de la bélua de se montrer si intraitable. Elle avait agi d’instinct en continuité de ce qu’avait amorcé Dzaal.
Entre deux gestes destinaient à confondre le teneur de comptes, son regard accrocha le corps étendu du démon, remplissant son coeur d’empathie. Il s’était dévoilé, avait usé de ses forces pour les sortir de cette impasse et il n’était pas question de ruiner ses efforts. Personne ne s'était autant impliqué avant lui… Peu importait les raisons qui l’avaient poussé à agir. Peut-être était-ce une motivation purement égoïste de sa part et venant d’un démon ce ne serait pas étonnant… Mais cela n’empêchait en rien d’Helly de se sentir redevable.
L’homme cracha de l’eau en baragouinant des syllabes qui firent revenir la bélua dans l'instant présent.

- Un dé… Mon…
- Quoi? Reprit Helly en dégageant le tissu.
Le visage détrempé de l’homme reflétait la peur qui le consumait.

- Celui qui … Lui a donné le collier… Est un démon… Un pacte
- Un pacte? Repeta t-elle en se tournant vers Dzaal.
Elle relâcha l’homme et se laissa tomber sur le sol aux côtés du démon toujours absent.
Ses yeux se figèrent dans le désordre chaotique de la chambre dans une réflexion hasardeuse. La bélua essayait de remettre les pièces de ce puzzle en place. Un collier… Offert par un démon qui attendait quelque chose en retour… Un client jaloux… Des filles… Beaucoup de péchés condensés en un seul endroit.
La tête lourde, Helly se mis à fixer le plafond alors que les gémissements du teneur de compte raisonnaient dans la chambre, l’empêchant de se concentrer.
Et si le coupable, était le démon? Peut-être se jouait-il de plus de monde qu’il n’y paraissait peut-être était-il déjà à l’oeuvre et s’amusait-il avec eux?
Helly se baissa vers Dzaal en tentant de le redresser. Seule, elle n’y arriverait pas, elle avait besoin de lui. Elle passa ses mains sur son visage et le força à s’assoir.

- Dzaal, l’implora-t-elle du regard en fixant ses yeux toujours figés dans le vide. Je t’en prie…
Elle pressa ses épaules en tentant de le maintenir en équilibre et se retourna vers la jarre presque vide.
Elle trempa sa main dans l’eau et la reporta sur son visage pour essuyer son teint livide.

- J’ai besoin de toi…
Sans hésiter, elle se pencha vers son visage et glissa ses lèvres jusqu’au creux de son oreille.

- Est-ce que tu m’entends…? Où que tu sois… Entends moi.
Ses mains attrapèrent le démon par les épaules glissant derrière sa nuque pour le soutenir.

- Quelqu’un se joue de nous… Tu ne dois pas le laisser gagner cette partie, souffla-t-elle sur les braises de son orgueil. Tu as l’assurance de mon aide… Si je peux t’aider de quelconque façon… Tu n’as qu’à le prendre…
- Tu es folle, soupira le teneur de compte. C’est… C’est un démon… On ne fait jamais… Ce genre de promesse…
Helly inspira profondément.
Sur ce coup, l’humain n’avait pas tort, mais l’état de Dzaal était préoccupant. Sans lui, elle se sentait incapable de faire  face à une créature démoniaque et plus maligne qu’elle. Lui seul pourrait le confondre, lui seul avait des connaissances qu’il pourrait exploiter contre un maitre de la fourberie.

- Il y a de l’espoir même dans les ténèbres… Soupira à son tour Helly.
Elle reposa la tête de Dzaal et se détacha de lui à regret.

- Et de la noirceur même dans la lumière… Tout est une question de nuances…[/color]


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Mer 05 Oct 2016, 21:32




Il faisait noir.
Le néant dans sa plus pure expression.
Soudain, un éclair, et tout lui apparut l'espace d'un instant.
Une salle aux murs teintés de pourpre, des bougies éteintes et fumant encore dispersées en cercle. Un regard !
Il disparut au même moment que la lumière s'affaiblit. Il y avait quelqu'un dans cette pièce. Il n'était pas seul.
Un frôlement, un frisson.
Une voix à son oreille : "ne te réveille pas".
Dzaal tourna vivement sur lui-même. Un souffle sur ses lèvres. Une odeur de souffre.
Reculant précipitamment, il trébucha et s'étala dans une masse molle qui amortit sa chute.
Un nouvel éclair, un jonchement de corps, des nouveaux nés. Puis le noir absolu.
L'odeur de la pourriture lui prit le nez, le dégoût remonta au creux de sa gorge.
Les bougies s'allumèrent vivement dans un bruit crépitant.
Au-dessus de lui, dans la faible pénombre, les formes d'une jeune femme plantureuse se mouvait au rythme des flammes.
Partagé entre la fuite et la répugnance de l'odeur et du tas de petits cadavres sur lequel il se trouvait, il n'eut pas le temps.
Elle s'empala sur sa virilité - qu'il ne savait pas érigé - et entama la danse macabre.
Seulement alors le visage de la créature apparut.

Rellyra.
Elle se colla contre lui larguant ses gémissements au creux de son oreille.
Des bougies s'élevèrent des colonnes de flammes. La propriétaire de la Maison Close prit peur.
L'instant d'après, elle n'était plus là. Au centre du cercle de feu, un autre visage bien connu...
Il lui souriait, entendu. Il ouvrit la bouche, aucun son, et...


- ... toi ... tu m’entends ... ?

***

Dzaal ouvrit lentement les yeux et chercha du regard la personne qui allait lui parler. Sans succès puisqu'il n'aperçut "que" la jeune femme prénommée Helly et leur prisonnier. Un regard las vers le bas et il s’aperçut qu'il disposait bien de ses vêtements. Un cauchemar... ?
Lentement, le Démon prit appui sur le bord du lit et s'y assit. Son crâne lui faisait mal. Probablement que forcer sur son énergie lors de l'emploi de la Magie ne lui était d'aucun bénéfice...

Quand la brume se dissipa, ne sachant trop quelle était la situation, il claqua la langue dans sa bouche pâteuse. La Maison Close, le Teneur de compte, l’Éclosion du Mal... Ça en revanche, ça n'avait rien d'un rêve... Malheureusement, il n'avait pu assister à la scène de la torture qui - en d'autres occasions - aurait pu paraitre jouissif. Peu à peu, sa mémoire lui revint et il tourna un regard désolé vers Helly.

- Désolé, j'ai surestimé mes capacités.

Il se pencha en avant pour prendre sa tête dans les mains, ignorant encore ce qui avait pu le réveiller.
Les yeux devant les paumes, son cœur manqua un battement. Les images se rappelaient à son souvenir. Même éveillé, il en suffoqua. Un violent geste de la main brassa l'air devant lui, rencontrant la chaise sur laquelle il était assis. Il se la tint en serrant les dents et fixa le regard de sa partenaire pour se concentrer sur autre chose de plus concret. Une goutte de sueur glissa le long de sa tempe et se perdit dans son cou.

- Quelque chose ne va pas ici... Tout cet endroit... Je n'ai...

Il s'essuya l'humidité qui recouvrait son visage.

- Je n'ai jamais ressenti ça, mais... Ça m'est... familier.

Prenant des forces sur ses jambes, il tituba avant de trouver l'équilibre. Le Démon s'approcha de l'entrée et ouvrit la porte en grand.
Personne.
C'était tout ce lieu qui sentait cette chose si habituelle. Pourquoi ne l'avait-il pas remarqué avant ?
La bouche entrouverte, Dzaal tourna lentement son regard vers Helly.

- Ça sent la présence démoniaque à plein nez. Et... je crois que nous sommes découverts.

Dzaal déglutit et s'approcha du Teneur de compte à la renverse, visiblement méfiant. Se mâchouillant la joue intérieure, il interrogea l'homme.

- Combien de temps ?

L'intéressé le regarda en haussant les sourcils. L'autre perdait patience.

- Encore combien de temps ?

Il déglutit à son tour. C'était peut-être la seconde fois que la frayeur parcourut ses yeux après la torture par étouffement de sa comparse.

- Jusqu'à ma mort.

Le visage grave, le Démon demanda à Helly de ranger la chambre comme si de rien n'était tandis qu'il bâillonna l'humain à deux reprises, le ficela de pied en cap, puis le traina dans une armoire vide.

- Alors tu sais pourquoi je ne te tue pas. Mais il y a pire... Alors ne t'avise pas de te faire remarquer jusqu'à ce que je revienne.

Le Démon verrouilla la porte du mobilier et enfonça la clé au fond de sa poche avant de rejoindre sa partenaire, de la prendre par la main et de la tirer au-dehors pour l'entrainer dans les couloirs sans plus attendre. Il profita de quelques endroits déserts pour s'expliquer à la va-vite et sans perdre un instant.

- On doit retrouver notre voleuse. Elle sait... Enfin j'espère.

Il bifurqua vivement à un croisement en la tirant par le bras.

- Je crois que Rellyra a fait une énorme bêtise. Personne ici n'est à l'abri. Et encore moins nous...

Le rire et les festivités ambiantes contrastaient avec son ton grave et sa mine sérieuse. Quelque chose était sur le point d'arriver. Un danger proche pour lequel chaque solution semblait mener vers une impasse. Devant eux allait peut-être s'ouvrir un précipice sans fond, et cette allégorie serait de loin la plus confortable... La nervosité gagnait le Démon à mesure que leurs pas résonnaient dans les couloirs sans fin.


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Dim 09 Oct 2016, 04:33


Le teneur de compte fixait dans un regard sombre la bélua, sans vraiment comprendre d’où provenait de telles paroles. L’inconscience de la jeune femme le laissait dubitatif, quant à son agissement, il avait côtoyé suffisamment de femmes pour avoir une idée de ce qu’elle pouvait avoir en tête. Le démon était tentateur par nature et elle n’était sûrement pas la première femme à être attiré par la force ténébreuse de ses créatures. Il avait pu juger à plusieurs reprises que le sexe faible choisissait toujours par défaut les êtres les moins propices à leur bonheur.
Helly soupira en détournant les yeux de Dzaal pour croiser celui de l’homme encore détrempé par sa précédente torture.
Elle hésita brièvement en lisant dans son regard une forme de jugement et reprit d’une voix monotone.

- Tu penses que je m’égare… Mais ton avis m’importe peu.
L’humain étouffa son amusement en rentrant son menton dans son épaule.

- Les femmes ont toutes ce même défaut qui finisse par causer leur perte. Tu n’échappes pas à cette règle, c’est ce qui fait que vous êtes des proies faciles.
La bélua arqua un sourcil en s’accoudant au lit. Sous couvert de confidence ou du moins dans le but d’étaler son arrogante vision des choses, le teneur de compte déliait enfin sa langue.
Elle espérait l’amener à plus de confidence et bien que son esprit se refuser à lui donner raison sur ce raisonnement simpliste, elle révisa son attention en s’amusant à son tour, lui renvoyant son sourire en reprenant avec assurance.

- Bien des femmes savent se défendre. J’en ai vu s’élever bien plus haut qu’aucun homme et jouer de cette vision que tu crois parfaitement commune. C’est peut-être la raison même de la perte de certains royaumes… Ou pourquoi tu n’es que teneur de compte et pas tenancier de ce bordel.
L’humain écarquilla ses yeux, dans un regard sombre.

- Si tu parles de Rellyra alors tu trompes… Comme toutes les garces de ce monde il suffit de la prendre par les sentiments pour la faire chuter.
Helly secoua sa tête plutôt ravie de la tournure de cette phrase.

- Un démon serait y faire n’est ce pas?
Le teneur de compte devint livide dans une grimace immonde. Son regard se posa sur Dzaal étendu sur le sol. Il semblait s’agiter dans son sommeil, laissant présager un réveil imminent.

- Tu crois qu’il t’apportera de l’aide? La seule chose qui intéresse les démons est leurs propres personnes
Helly suivit des yeux le regard empreint de haine de l’humain. La vision qu’elle avait été toute autre. Elle n’ignorait pas ce qu’un démon en pleine possession de ses pouvoirs pouvait faire. Elle avait déjà rencontré pareille créature.
Ses yeux à présent à demi clos se détachaient lentement de la vision de Dzaal pour se fondre dans des souvenirs qu’elle avait refoulés.
Ses doigts se crispèrent lentement dans les plis des draps avant qu’elle ne se hisse lentement sur le lit pour s’y assoir.
Dzaal n’était pas comme « lui », pas encore. Elle n’avait aucune prétention à le sauver. Ce qui animait ses envies était difficilement explicable.

- Les démons sont seuls maitres du jeu, ils savent duper pour obtenir de vous ce que vous voulez… Vous êtes toutes faibles et naïves lorsqu’il s’agit de sentiment.
Helly hoqueta surprise. Les mots du baratineur l’avaient ramenés à la réalité dans un nouveau souffle qui la fit se redresser. Face à l’homme, elle se pencha au-dessus de lui et l’attrapa par le col humide de sa chemise.

- Tu parles trop… En ignorant qui je suis… Se baser sur l’hypothétique logique que tout le monde se ressemble est là ta seule erreur, Souffla t-elle avec amertume. Chacun a une histoire qui motive ses choix, chaque destin est unique et il n’appartient qu’aux imbéciles de se complaire à suivre les règles. Les démons n’ont pas le monopole du mensonge…
Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire plus sombre qui obligea l’humain à écarquiller ses yeux. Un bref, instant, elle l’avait fait vaciller dans ses convictions, lui faisant douter de la personne qu'il avait en face de lui. Tout ce qui dégageait d’elle était candeur et pourtant, l’étincelle de folie et l'étrange sourire qu'elle arborait, lui renvoyaient la sensation qu'elle devait être bien plus complexe qu’il n'y paraissait à première vue.
Sa gorge se serra, alors que la bélua le relâchait, le faisant lourdement chuter sur le sol.

- Tu es totalement folle…
Helly soupira.

- Si je me fis à ton raisonnement alors, toutes les femmes le sont…
Dzaal bougea brusquement faisant se retourner Helly vers lui. Son partenaire, ouvrait enfin les yeux. Il semblait toujours aussi perdu et son regard encore voilés dans des limbes, laissaient présager un retour à la réalité difficile.
Elle était ravie qu’il se réveille et se pencha sur lui pour s'assurer de son état. Il se redressa et se hissa à son tour sur le lit, baragouinant une suite de paroles difficilement compréhensibles.
Helly se contenta d’écouter, lui accordant toute son attention. Lorsqu’il fit enfin référence à la présence démoniaque, l’humain ne put s’empêcher de rire.
Il avait bien dans l’idée de persifler sur sa victoire, mais il n’eut pas le temps de prononcer un mot que le regard noir de la jeune femme étouffa ses dernières idées. L’humain portait encore sur lui les traces de ce qu’elle pouvait faire sous le coup de la frustration et de la colère, et il ne pouvait se permettre de risquer encore une fois sa vie pour un peu d’arrogance.
Il hoqueta surpris de voir le jeune homme se dresser à son tour devant lui et s’agita nerveusement. Le teneur de comptes craignait à présent de se trouver face à lui.
Si la jeune femme s’était montrée particulièrement persuasive, il ne doutait pas des capacités d’un démon en ce domaine. Le triste souvenir des dernières visions le hantait encore. Mieux valait se montrer honnête...

Détachée, à l’écart, Helly se sentait soudainement exclue. Elle exécuta l’ordre de Dzaal avec toujours cette sensation que quelque chose lui échappait, sans parvenir à comprendre l’origine de ce malaise.
Elle ne prononça aucun mot et observa le démon prendre les choses en mains. Après tout c’est ce qu’elle lui avait demandé, mais l’avait-il vraiment entendu?
Dans un long soupir, elle ferma ses yeux et sentit le démon la saisir par la main pour l’entrainer à l’extérieur de la chambre. Leur course les mena droit dans les dédales des couloirs parfumés et l'euphorie des demoiselles poudrées. Dans les lumières tamisées des chandelles tremblantes, Helly se laissait portait. Ses yeux ne se détachaient plus du sol. Son coeur battait vite et son esprit embrouillé peinait à fonctionner pour éclaircir les motivations de Dzaal. Alors qu’il marchait d’un pas rapide, elle freina les siens motivant sûrement le démon à délier sa langue.
Ses paroles n’avaient pas plus de sens que son empressement à la guider vers une destination inconnue. Elle voyait bien son inquiétude mais ne la comprenait pas plus...
Sur ce coup, son intuition semblait avoir porté ses fruits; Dzaal savait ce qui se tramait en secret et il valait mieux l'écouter. Les chandeliers s’affolèrent sur leur passage, éteignant quelques flammes. les plongeait plus encore dans la pénombre. A bout de souffle, Helly finit par s’arrêter.
Sans même osez-le regarder, elle pinça ses lèvres et serra ses doigts sur les siens avant de lâcher sa main.
Sa gorge serrée rendait ses mots à peine audibles, l’obligeant à fermer ses yeux pour tenter de faire le vide de son esprit.
Elle les ouvra lentement, dans un souffle nouveau et baragouina pêle-mêle;

- Je t’ai vu sombrer, soupira-t-elle. Et maintenant tu cours au-devant de je ne sais quel danger… Je n’ai pas peur, rectifia-t-elle au cas où il puisse penser le contraire. De me battre ou de fuir si tel est ton désir… Mais je veux comprendre.
Helly remonta sa main sur son front avant d’affronter son regard avec appréhension.

- Dis-moi, ce qui s’est passé dans cette chambre… Comment d’un coup tout est devenu clair pour toi ?
Tout en prononçant ses mots, la silhouette familière de la petite chapardeuse apparut dans le couloir en compagnie d’un homme. La bélua hésita à l’indiquer à Dzaal, alors qu’il ne pouvait la voir dans son dos et se figea dans un silence soudain.
Helly serra ses poings, en baissant la tête. De nombreuses pensées traversaient son esprit, la faisant vaciller de la lumière à l’obscurité, avant qu’elle ne relève son regard vers Dzaal.

- Peu importe, souffla-t-elle par dépit. Peu importe ce qui s’est passé, ce que tu es ou ce que tu fais, reprit-elle en le fixant droit dans les yeux. Nous ne sommes liés que par la force des choses et tu es revenu, et tu sembles agir… C’est tout ce qui compte…
Ses lèvres s’étirèrent progressivement dans un sourire gêné.

- Je te suis… Pour le meilleur, comme pour le pire, conclu t-elle finalement en agitant son index au-dessus de son épaule pour lui indiquer la présence de la jeune femme.

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Dim 09 Oct 2016, 14:54





C'était un sentiment étrange. Leur situation était-elle si désespérée ou n'était-ce qu'un sentiment qui floutait sa perception du rêve qu'il venait de faire ? Était-ce la démonstration du pouvoir démoniaque qui en devenait inspirant ? Est-ce que cette notion de danger n'était pas recouverte plutôt par l'importance de ce qui se jouait ici ? La présence démoniaque était pourtant bien présente. Pourquoi ici personne ne semblait la ressentir ? Constante, comme un battement de cœur, cette énergie pulsait. A chaque vague, Dzaal se sentait envahi d'émotions. Des émotions au demeurant stagnantes mais amplifiées à chaque fois. Accrues et acérées. Le pouvoir démoniaque était euphorisant.

Le Démon sentit une résistance dans son bras. Sa partenaire ne semblait plus pouvoir suivre le rythme effréné de la course. Le couloir, long et rectiligne, était plongé dans une noirceur palpable suffisante pour apercevoir encore les ombres et les couleurs, mais il donnait l'impression que la "chose" les suivait et le leur faisait comprendre. Dzaal l'observa avec une forme d'impatience dans sa stature. Devait-il la laisser là et poursuivre ? Pourquoi d'ailleurs l'avait-il attirée avec lui jusqu'ici ? Mentalement, il mit fin une fois pour toute aux questions qui lui lacéraient l'esprit. Helly avait un rôle à jouer, c'était certain. Leur rencontre n'avait pas été que le fruit du hasard.

Aux premiers mots, le Démon se concentra sur la jeune femme qu'il avait peut-être poussé à bout. Les sourcils froncés - d'incertitude, de mécontentement, de manque de visibilité ? -, leur regard se croisèrent. Ne sachant si cela était une bonne idée de lui livrer son rêve, ni ne sachant par où commencer, il garda un silence contraint. Rien n'était clair, du moins pas assez pour comprendre dans quoi ils avaient mis les pieds. Tout n'était qu'impression issue de cette énergie qui déferlait dans l'établissement. Fuir ? Se battre ? Il n'en voyait pas non plus les raisons. Ils n'étaient rien face à ce qu'il ressentait.

Mais elle avait raison, il agissait, sans trop savoir pourquoi ni vers où aller. Sinon trouver...
Dzaal haussa un sourcil en apercevant le doigt levé d'Helly qui semblait pointer quelque chose dans son dos. La voleuse passait à l'angle d'un croisement. Juste au moment où son visage allait disparaitre, celui-ci se tourna vers eux. Un rictus se dessinait sur ses lèvres. Elle disparut.



Quand la jeune femme s'était effondrée, le Démon l'avait rattrapée juste à temps. La voleuse était la clé. Il n'y avait plus de doute là-dessus. Maintenant et maugréant, il traînait Helly alors qu'il venait de placer son bras autour de ses épaules et qu'il tentait de la maintenir à hauteur en la tenant par les hanches. Dzaal ne comprenait toujours pas. Pourquoi eux, pourquoi ici et pourquoi rien n'avait de sens ? Ils avaient probablement chacun un rôle à jouer dans ce qui semblait être une machination. Malheureusement, il ne s'attendait pas à voir une banderole et des confettis au prochain tournant ou des inconnus crieraient "SURPRISE". La menace était bien réelle. C'était comme... si tout cela ne faisait parti que de la partie immergée de l'iceberg. Enfin, au bout du couloir, après maintes bifurcations, la chapardeuse apparut à nouveau. Le Démon lui intima de s'arrêter, il hurla, à bout de souffle. Mais elle poursuivit sa route. Il la vit alors entrer dans une salle dont la porte à double battant en bois sculptée fut laissée entrouverte...


∞ Les dessous d'une maison close (-16 ans) ∞ with Sir Dzaal (By Helly) Torn-slit-separator-4f7224e
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Dim 09 Oct 2016, 21:30


Un murmure, un chuchotement à peine perceptible, s’insinua lentement dans l’esprit de la bélua avant qu’un éclair l’aveugle brièvement.
Quelque chose l’avait projetée ailleurs. Il n’y avait pas vraiment de mot pour décrire l’endroit, tout était familier et étrangement inconnu en même temps. Seule certitude, le froid avait tétanisé son corps dans un langoureux frisson qui la faisait à présent frémir d’appréhension face à l’obscurité tentaculaire qui rampait sur les cloisons de la pièce dans laquelle elle venait d’atterrir.
Elle ignorait si tout cela était réel ou bien si on lui avait imposé cette vision. Tout semblait suffisamment tangible pour quelle se sente au bord d’un malaise malsain faisant planer le doute sur ce qui se jouait à l’intérieur du cercle de bougies dans lequel elle se trouvait prisonnière.
Était-ce de son plein gré qu’elle agissait, laissant ses pulsions refoulées prendre le dessus ou bien n’était-ce pas vraiment elle qui agissait à ce moment précis?
Tel un pantin, elle assistait impuissante à cette scène, laissant lui filer entre les doigts l’illusion qu’elle était maitresse de son destin.
Sentir la puissance sombre envahir son corps et combler le vide qui lui dévorait les entrailles lui donnait une satisfaction qu’elle ne pouvait décrire. Elle l’avait appelé, elle était certaine de cela, jouissant de ce pacte qui la berçait dans le fantasme d’avoir ce lien si particulier avec « lui ».
Elle se pencha au-dessus du corps qui avait répondu à son appel soufflant sur les braises de la luxure qui imprégnait déjà son corps pour l’inciter à plus de débauche. Nul plaisir sans pécher…
Qui était-il? Les yeux à demi clos, elle n’entrevoyait rien de plus que l’obscurité qui les avalait lentement. Terrible vision et pourtant si palpitantes sensations qui l’arracha brusquement au plaisir non dissimulé dont elle faisait preuve, lorsqu’elle tomba nez à nez avec le tapis macabre sur lequel ils étaient étendus. Un enchevêtrement morbide et des yeux s’ouvrant brusquement sur elle comme pour mieux juger l’acte qu’elle était en train de commettre.
Le sursaut la projeta droit à la réalité, dans une douleur sans commune mesure.
Retrouver son corps et la tiédeur de l’ambiance feutrée de la maison close avait quelque chose d’encore plus dérangeant que le cauchemar dont elle venait de s’extirper.
Ses yeux s’écarquillent en grand avant que le décor ne chancèle une nouvelle fois, la plongeant dans un état léthargique.
Les lames du plancher défilaient sous ses yeux alors que l’on trainait son corps le long du couloir. Elle n’entendait plus vraiment l’euphorie des escortes enrubannées et celle des clients sous l’emprise de l’alcool qui croisait leurs routes. Le battement anarchique de son coeur altérait ses sens dans la désagréable impression de son impuissance.
« Trahison ». C’est ce qui venait de marteler l’esprit de la bélua encore engourdi par l’emprise qui hantait toujours son esprit.
Que s’était-il passer? Dzaal avait-il fait quelque chose? Lui avait-il montré ce qu’il avait vu ou bien quelqu’un d’autre avait imposé sa propre vision?
Elle aurait voulu freiner ce décor fuyant qui défilait sans fin sous son regard inondé de larmes, prendre suffisamment de souffle pour sortir de cette torpeur mais rien n’y faisait. Ce qui l’avait mis dans cet état était effrayant.
Helly ferma ses yeux essayant de trouver la force en elle de raisonner cette peur qui grandissait en elle. Cela sonnait comme un avertissement, et quelque soit l’adversaire qu’ils avaient en face d’eux, il était clair qu’ils n’étaient pas de taille contre lui. Dzaal l’appuya contre un mur lui permettant enfin de se confronter à son visage. Elle l’observa silencieusement, alors que des gouttes de sueur froide perlaient sur sa peau aux allures de porcelaines.
Dans une déglutition pénible, elle entrouvrit sa bouche formulant le terrible constat qui brulait ses lèvres.

- Nous allons mourir…
Il n’y avait aucune autre échappatoire possible. Le teneur de compte avait raison, il était vain de lutter contre un esprit si sombre qu'il pouvait se servir de la part d’ombre qui résidait en tout un chacun pour assouvir ses tristes desseins. Elle avait eu tort, même avec toute la volonté du monde, Dzaal ne pourrait lutter pour eux deux.

- Si tu peux t’en sortir alors fais le…
Elle ferma les yeux comme si cette phrase lui arrachait les tripes et se contenta de glisser le long de la cloison. À bout de souffle, elle n’avait plus la force de fuir.
Le souvenir de sa vision la maintenait dans une sensation nauséeuse et ce mystérieux « lien de sang » la rendait nerveuse. Elle ignorait s'il y avait un rapport avec l’affaire qui l’avait conduite dans cette impasse ou bien si le démon se jouait du fait qu’elle avait déjà établi un lien avec une créature de la nuit.
« Kinji », le nom du vampire la finit par la faire soupirer. Il était la seule personne à qui elle était liée, le seul qui avait osé s’aventurer à risquer de nouer son destin au sien par le sang. Qui d’autre?
Il n’y avait aucune autre personne.
Son coeur se souleva comme si on venait de lui infliger un coup de poing la forçant à se tenir au mur. Sa main moite laissa une marque humide sur le blanc immaculé de la cloison avant qu’elle ne ramène sa main tremblante sur son front. Chasser ses doutes était inutiles, ils étaient constants, une partie de sa personnalité qui habituellement contribuait à la faire avancer. Là, cela semblait la couler toujours plus dans des limbes d’incertitudes.

"Un murmure, un chuchotementà peine perceptible" étrangement familier, figea brusquement son esprit dans l’appréhension d'une nouvelle vision.
Désemparée, Helly agrippa Dzaal en l’implorant d’un regard détrempé de larmes. Elle secoua nerveusement la tête alors que sa vue se troublait encore…

- Non… Non. Ne le laisse pas…
Ses pupilles se dilatèrent subitement altérant son regard qui devint aussi transparent que de l’eau de source.
Il n’y avait plus de tourments pour alimenter les secousses anarchiques de ses yeux. La seule certitude résidait dans le fait qu’elle n’était plus vraiment là.
Elle se redressa lentement et avança dans le couloir qui venait de changer brusquement pour un brasier brulant et suffoquant. Ses doigts glissèrent sur les cloisons qui se dispersèrent dans des bribes de cendres noircies qui s’envolèrent dans la destruction totale de la maison close. Tout n’était plus qu’une fournaise crépitante où des âmes perdues se consumaient dans des flammes qui tournoyaient sans fin.
À bout de souffle Helly scruta l’ombre qui s’avançait vers elle parmi les buchers géants. Elle ne parvenait pas à voir le contour du visage de l’homme mais elle avait la certitude de le connaitre. Lorsqu’elle pensa enfin l’apercevoir, quelqu’un la força à se retourner la laissant perplexe face à l’identité de la personne qui se trouvait à présent devant elle. Son propre double, si ce n’est légèrement different par son sourire étrangement machiavélique alors qu’elle la contraignait de sa main à chuter dans les tréfonds des enfers.

Son hurlement déchira la quiétude du couloir alors qu’elle se débattait avec force.
Elle était dans le couloir, livide et démente, repoussant avec force Dzaal qui tentait de la calmer. Les curieux s’étaient amassés dans le corridor. Sur le seuil des chambres ils chuchotaient déjà des ragots...

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