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 L'Orgueil amène l'écrasement [Pv: Petiote ♪]

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Mar 02 Aoû 2016, 23:59


Si le secret de la puissance est le temps, que fait-on quand celui-ci nous manque et que l’on a tout perdu ? Quatre-vingts longues années à se construire et quelques jours suffisent à vous anéantir. Mon corps tout entier avait du mal à tenir sur ses pieds, mes muscles flanchaient au moindre effort, mes plaies se rouvrant à la moindre escapade en dehors des marais. La petite cabane abandonnée était emplie de mousse et ne permettait pas la bonne cicatrisation due à l’humidité ambiante. L’une de mes mains se saisit du ruban enlaçant ma large cicatrice sur le thorax, gardant un œil sur la fille assommée tantôt. Quel que soit son âge, elle m’avait demandé un rude effort et avait rouvert l’une de mes anciennes blessures. Trainé par la suite ici, je l’avais enchainé afin qu’elle ne puisse fuir et avais enlevé tout objet à sa portée, ne lui laissant que peu de chaînes afin qu’elle ne puisse aller dans toute la maisonnette. Sa cheville gauche était donc solidement entravée. Je ne savais réellement ce qui m’avait conduit à l’emmener ici, avec moi, mais le désir qui m’y avait poussé était bien trop fort pour ne pas l’assouvir à l’instant où il s’était fait ressentir. Attachant le bout du ruban afin qu’il ne se défasse pas, je remis mon haut et m’avançai vers la fillette. Mes yeux sombres scrutaient chaque partie de son corps comme un objet que l’on convoitait depuis longtemps et que l’on avait enfin réussi à avoir. Il n’existait pas plus divine sensation que celui de la possession et, présentement, c’était elle qui était à moi. Un petit brin de satisfaction dans toutes les erreurs commises depuis lors. Un sourire étira mes lèvres sans qu’il n’ait de réelle signification.  Peu m’importait l’âge de la demoiselle en question, seul le fait de l’avoir avoir avec moi comptait, la peur qui se lirait dans ses yeux ferait alors grandir ce sentiment de domination, exaltant un peu plus mes sens. Ma main se porta ainsi vers elle, mais s’arrêta, il était encore trop tôt pour tout assouvir, il fallait d’abord la briser, la détruire, faire qu’elle supplie à genoux, qu’elle me dise tout ce que je voulais entendre de ses lèvres. À cette simple pensée, je souris de plus belle. Je me relevais, m’appuyant sur le rebord de la table en vieux bois. « Tu n’as ce que je ne possède pas, le temps. Et tout le temps qu’il me reste, tu le passeras avec moi. » Prisonnière, tentant surement de s’enfuir à la moindre occasion. « Tu penseras pouvoir fuir et je te le ferai croire. Cependant, je te rattraperai… toujours. Je te briserai, physiquement, psychologiquement, jusqu’à ce que tu me supplies d’arrêter. » Mon regard devint plus sombre, mais à la fois pétillant, comme savourant la situation. « Peut-être aimerais-tu commencer dès à présent ? À me supplier de te relâcher,  peut-être même me promettras-tu de ne rien dire, me promettras de me donner tout ce que je désire ? » Je souris. « Je vais être franc… Je préférerai que tu me résistes. » Je me rapprochai, n’étant toujours pas à sa portée, mais suffisamment proche pour qu’elle m’entende chuchoter. « Défends-toi de moi, essaye de résister à tout ce qui se passera ici, là où personne ne pourra t’entendre crier ou pleurer. Ne te brise pas tout de suite, je déteste quand mes jouets ne sont pas robustes, cela ne t’attirerait que plus de mépris de ma part. » Mon regard s’égara sur elle comme un objet de convoitise. « Ne me promet rien que tu ne peut me donner. N’ai pas la prétention de pouvoir me combler en espérant pouvoir t’enfuir. N’espère rien de ta condition. Ce sont des règles fondamentales. » Je plaçai mon index sur ma tempe. « Alors, retiens les biens. » Me relevant, je m’assis sur une chaise de bois abimé, commençant à gratter de ma plume un papier jauni. L’exaltation de cette chasse n’était pas redescendue, toujours le cœur battant dans ma poitrine, prêt à jaillir de celle-ci. Mon sang bouillait de plaisir, rien qu’en sentant sa présence dans mon dos. Elle était à moi, toute à moi… mon jouet, mon trophée, le réceptacle de mes désirs les plus sombres. Quoi qu’elle pût en penser, ici, personne ne viendrait la chercher.

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Mer 03 Aoû 2016, 01:22

Petiote reprit connaissance quelques temps après sa défaite, le terrible début de sa déchéance. La froideur du sol sur lequel on l'avait étalée eut tôt fait d'augmenter son inconfort vis-à-vis de sa sieste forcée. Ses paupières papillotèrent quelques secondes sur sa main directrice, désarmée et couverte d'un peu de sang. L'enfant émit un profond gémissement tandis qu'elle reprenait peu à peu le contrôle sur son corps battu. Elle força sur ses petits bras, sa vue était encore quelque peu floutée : Alix n'arrivait qu'à peine à remarquer la mousse qui s'accumulait sur le mur auquel elle faisait face, ainsi que sur le parquet en bois usé. Ces couches lui rappelèrent alors quelques maigres souvenirs : l'antre des marais, elle s'y était rendue, pour de sombres intentions, une nouvelle fois. Alix s'enfonçait dans une croisade qui semblait la rattraper dans sa folie, comme si elle venait de se réveiller d'un long, très long cauchemar. Ses pupilles de jais balayèrent sa vision un peu plus sur son environnement, les traits de celui-ci prirent la forme d'une cabane aux allures abandonnées. L'air humide et un chouïa difficile à respirer lui confirmèrent qu'elle se trouvait encore dans les marais… mais point n'importe où.

Un grincement de bois la fit sursauter, puis ce geste fut accompagné d'un cliquetis de maillons ferreux. Petiote bondit sur ses jambes, se retrouvant sur son fessier, les mains plaqués par terre. C'est là qu'elle remarqua la chaîne entravant sa cheville gauche, et au même moment qu'elle le vit, lui. Qui est-ce ? Un homme à l'air sombre, elle lui donnait la trentaine, il la fixait d'un air malsain, attablé de la sorte. Alix reconnut alors son assaillant de tout à l'heure, elle se souvenait uniquement d'avoir pu le blesser – par réflexe – au niveau des côtes lorsqu'il s'était jeté sur elle, puis plus rien, juste le néant après un choc qui vrillait en écho dans son crâne. La brunette comprit alors la situation et fut en proie aux premiers tremblements. Elle porta instinctivement sa main sur son épée, pour constater que celle-ci était absente de sa hanche, y compris son fourreau ; elle n'avait plus que sur elle son armure de cuir noirci, la bague de sa nourrice au doigt et son écharpe rouge enroulé autour du cou. Mes médicaments… Eux aussi elle ne les avait plus, ce qui sera un énorme problème pour plus tard.

Alix se releva péniblement lorsque l'homme termina de se soigner. Il l'observait minutieusement, son simple regard semblait la toucher sous son armure, son unique défense, et elle en tremblotait de plus belle. Ses sourcils s'arquèrent en une inquiétude enfantine, alors qu'elle ramenait ses mains gantées sur son buste. Elle effleura d'ailleurs une mèche de ses longs cheveux noirs, ce qui lui fit comprendre que la lutte les avait détachés. Son bourreau esquissa un geste en sa direction, elle recula par instinct, poussant un petit cri au passage ; il se ravisa finalement et brisa enfin le silence, mais ses propos furent aussi confus que les raisons de son kidnapping. Alix ignorait son identité, ce n'était même pas un Mohr, les voix le lui auraient murmuré sinon… Tout ce qu'elle comprit dans son charabia : c'était qu'il ne la relâchera pas et qu'il voulait quelque chose d'elle, sans qu'elle ne puisse le lui prodiguer d'elle-même. C'est un monstre !

" Qui êtes-vous ?! " Il l'ignora purement et simplement, préférant s'adonner à un peu d'écriture le dos tourné.

Toute fillette qu'elle était, Petiote s'impatienta : il lui offrait un angle parfait pour l'éliminer, mais la distance et son manque de moyen l'empêchaient d'agir ; autant lui tendre une sucrerie alors qu'elle était trop petite pour l'attraper… Alix grogna tout bas et la chaîne s'emballa. Elle s'accroupit sur celle-ci et tenta de la défaire de sa cheville, de tirer dessus, le cliquetis des maillons laissant uniquement un capharnaüm presque insupportable mais jamais ne la libéra. Elle abandonna bien vite et reporta son attention sur son environnement ; absolument rien ne semblait vouloir l'aider, rien ! Elle frissonna, et se demanda ce que ses connaissances feraient pour s'en sortir. A la différence qu'ils étaient plus forts, plus intelligents, plus souples, bref, juste mieux qu'elle ; ils pouvaient pleinement s'en sortir mais pas elle, même la magie lui faisait défaut.

Abattue, la brune attarda son regard sur l'homme. Seul lui avait les clés pour la libérer, pour l'instant du moins, peut-être qu'une meilleure occasion se présentera plus tard. Pour le moment, Petiote n'avait que cet homme comme point d'ancrage pour sa fuite. Était-il un Sorcier ou un Démon ? Ou pire ? Il avait l'air l'allure d'un méchant, la voix d'un mauvais, les mots d'un monstre. L'adolescente se releva, elle n'avait vraiment plus que ça à tenter ; puis elle devait esquisser le moins d'effort physique possible, sinon elle perdra sa forme son traitement se fera plus pressant.

" Laissez-moi partir, je ne vous connais pas ! Et Alix ne savait pas si elle préférait qu'il sache déjà qui elle était ou non. Je ne vous ai rien fait, pourquoi vous faites ça ?! Je ne comprends pas ce que vous… me voulez… " A vrai dire elle ne voulait rien savoir, elle souhaitait juste qu'il la relâche et qu'elle l'étripe au passage si elle pouvait.


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Mer 03 Aoû 2016, 13:53


Les palabres de la fillette raisonnèrent dans la pièce comme une protestation, coriace, résistante à la situation dans laquelle elle se trouvait prise au piège. Un énième sourire naquit sur mon visage. Qui qu’elle puisse être, elle me plaisait déjà. Elle ne serait que plus excitante lorsqu’elle ploiera devant moi, sous le poids de ma domination. La chaîne claqua sous ses impulsions de colère, ne comprenant surement pas la situation. Posant ma plume, je me tournais lentement vers elle, le regard sombre et à la fois rieur. « Il semblerait que tu n’aies pas tout compris de ta condition. » Soufflant dans un dédain qui n’était pas caché, je me levais de ma chaise, m’approchant d’elle. « Qui je suis n’a pas d’importance, je t’interdis de m’appeler par mon prénom ou même mon nom. » Lui tournant le dos, je fouillais dans une caisse en bois, abimé par l’humidité ambiante. Sortant une nouvelle chaîne, je jetai un dernier coup d’œil à la fillette avant de faire cliqueter le métal entre mes mains. Me relevant, je me postais devant elle, toujours pas à sa portée. « Je t’ai dit de ne pas vouloir ce que je désirais de toi. Je te l’ai dit n’est-ce pas ? N’as-tu point écouté ? N’as-tu pas entendu ? » Je me rapprochai d’elle, dorénavant à sa portée, saisissant difficilement ses poignets tant ma faiblesse était grande depuis ma déchéance. Face à ma propre impuissance, un coup lui fut porté au visage par instinct, avec moins de force que d’antan, mais suffisamment pour avoir le temps de passer les bracelets métalliques autour de ses poignets. Tenant fermement la chaîne entre mes doigts, je la passais au-dessus de sa tête, la paume de ma main plaquée contre le mur de bois. Mes sourcils s’étaient froncés, ma respiration s’était, elle, accélérée sous l’effort et sous la colère. De ma main libre, je caressais la blessure faite au niveau de son arcade, du bout des doigts. « Tu vois ce que tu me fais faire ? » Mon index et mon pouce saisirent le visage de celle-ci, et je le tournais afin de pouvoir voir un léger gonflement. Posant mon front sur sa tempe, mes lèvres étaient à quelques millimètres de son oreille. « On ne se connait pas encore, c’est vrai, mais ça ne saurait tarder. » Replaçant son visage afin de pouvoir voir ses yeux, je replaçais une mèche derrière son oreille, toujours du bout des doigts. « Tu n’as pas besoin de me faire quelque chose pour m’appartenir. Nous n’avons pas besoin de nous connaitre pour que tu sois à moi… même si… » Je caressais sa joue dans un sourire. « Même si j’adorerai te connaître à travers cette détresse dont tu fais déjà preuve. » Ma main se porta autour de son cou, tandis que mon index et mon pouce étaient posés sur les muscles de sa mâchoire inférieure. Mon autre main glissa la chaîne dans l’un des anneaux afin que ses bras soient immobilisés, son dos contre le mur. Je posais ainsi ma paume sur ses poignets enchainés, tandis que mes doigts touchèrent ses mains frêles. Humant le parfum de ma proie, je m’emplis de cette euphorie caractéristique d’une bonne chasse. « Tu veux savoir ce que je désire de toi, ton rôle dans tout ça ? Très bien. » Murmurant à quelques centimètres d’elle, je me rapprochais de son oreille droite. « Tu n’es là que pour servir mes intérêts, mes désirs. » Plongeant maintenant mon regard dans le sien, je continuais. « Ta peur, ta colère, ta détresse ou encore cette haine que tu me voueras. Je veux tout de toi. » Mon emprise se resserra un peu plus. « Déteste-moi autant que tu le peux, ai le désir de vouloir me tuer de tes propres mains, je te prendrai tout et te briserai, au moins autant que je le suis. » Ma joue glissa contre la sienne, avant que mes lèvres viennent s’écraser contre la peau de son cou. « Si tu ne l’es maintenant, dans quelques années, lorsque je t’aurai forgé à ce rôle que je te destine, tu sauras, corps et âme, à moi. » Mon emprise se relâcha en une seconde et je reculai afin de contempler de loin celle qui m’appartenait aujourd’hui et pour la nuit des temps.

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Mer 03 Aoû 2016, 15:56

Forcément, son geôlier n'était pas satisfait de ses réponses, ou du moins de ses interrogations à son égard. Une aura maléfique recouvrait cet individu aux desseins troubles, Alix la ressentait à cette distance et elle devenait d'autant étouffante lorsqu'il se rapprochait dangereusement. Chaque geste du malin la faisait frissonner, redouter le pire ; ce n'était pas vraiment le fait qu'il soit dangereux qui l'inquiétait, mais plutôt qu'elle ne comprenait absolument pas ce qu'il cherchait à accomplir, ni même ce qu'il attendait réellement d'elle. Pour une adolescente de son âge, cette logique d'adulte n'avait aucun sens. Ne pas vouloir ce que je désirais de toi. Pourquoi ?

Alix déglutit lorsqu'il fit cliqueter une nouvelle chaîne. Ce n'était pas bon ! Déjà qu'une jambe entravée ne l'aidait aucunement, si en plus il en rajoutait… Qu'allait-il immobiliser ? Son autre jambe ? Ses mains ? Son cou ? Épouvantée par une telle situation, l'Humaine peinait à se débattre, elle reculait par réflexe jusqu'au mur, s'y plaquant tellement fort, avec tout son maigre poids, pour espérer le faire s'effondrer par miracle. Mais les Ætheri ne semblaient pas vouloir l'aider, pas tout de suite, peut-être même jamais. Petiote ne vit même pas le coup venir, alors qu'elle était entraînée pour voir venir ce genre d'assaut ! Est-ce que cet homme était si peu sain d'esprit qu'elle n'arrivait même pas à anticiper ses mouvements ? Il était redoutable, et il l'avait déjà battu. Suite à l'attaque, elle n'osa même pas le regarder de nouveau en face, préférant laisser ses cheveux envahir la moindre parcelle de son visage pour lui épargner davantage de détails. Son état quelque peu sonné permit à son kidnappeur de lui enchaîner les poignets au-dessus de sa tête cette fois.

" J-Je n'ai rien f-fait… " Murmura-t-elle par dépit, affaiblie par la domination écrasante du fol.

Son regard fut focalisé sur sa pilosité faciale lorsqu'il tenta de s'emparer de celui-ci. Sa moustache était divinement bien tracée, elle n'en avait jamais vu d'aussi belle auparavant, étant habituée aux barbes touffues de rustres montagnards et de sages du Désert. A certains égards, il avait des allures de noble. Il força de nouveau, débarrassant son visage de toute mèche rebelle, et les yeux bleus nuit de la petite fut braqués sur le brun foncé, ils avaient l'air de deux animaux enragés dont le regard de chacun démontrait la noirceur respective de leur âme. Petiote serrait des dents à mesure qu'il l'effleurait, la touchait, que son souffle se percutait sur son épiderme blafarde, sa propre respiration s'accélérait en redoutant le moindre de ses actes. L'Humaine joua de ses doigts pour se débarrasser de l'emprise des siennes sur ces dernières, mais rien n'y faisait : il disposait totalement d'elle. Elle n'avait pas peur qu'il la blesse, elle était bien habituée à subir des maléfices, mais ça, ces touchers, c'était pire que dérangeant…

Alix s'extirpa temporairement du malaise lorsque cet anonyme apporta enfin un semblant de réponse à ses questions. Néanmoins, il resta une nouvelle fois vague, comme s'il souhaitait jouer sadiquement avec les nerfs de l'adolescente. Elle fronça des sourcils, les lèvres pincées, sa colère remontait au travers de sa gorge pour tamponner ses craintes. Son charabia n'avait réellement aucun sens, elle ne se trouvait pas assez stupide de ne pas le comprendre, elle était quasiment sûre qu'il se contredisait même. Si elle était là pour ses désirs, pourquoi ne voulait-il justement pas ce qu'il désirait d'elle ? C'était comme si cet homme jouait avec sa propre patience, c'était… morbide. A force, son macabre discours la lassait et Alix ne l'écoutait plus que d'une oreille distraite ; enfin, jusqu'à qu'elle note une information capitale à son sujet et qu'il ose embrasser son cou. Elle trembla comme une feuille de plus belle, un hoquet de surprise avait remis ses nerfs à vif. Elle voulut enfouir son visage sous son écharpe écarlate, mais trop tard…

" P-P-Pourquoi m-moi ? Balbutia-t-elle, désemparée par le geste déplacé du trentenaire, soutenant difficilement son regard. Il aurait pu attraper n'importe qui d'autre, mais son discours s'orientait tellement sur elle qu'elle avait l'impression qu'il l'avait destinée à s'emparer d'elle. Vous ne voulez pas me dire votre nom, m-mais… vous ne connaissez pas le mien non plus… Elle détourna le regard vers la sortie, close. Je ne vous comprends pas… Elle baissa la tête sur sa cheville entravée, elle songea quelques secondes alors qu'il continuait de l'observer. Soudainement éprise d'une impatience inouïe, Petiote releva la tête et parut cette fois agacée, à la limite de l'explosion colérique. Je ne vous servirai jamais… Souffla-t-elle d'un profond dédain. Vos désirs je m'en fiche ! Elle remua les maillons qui la soumettaient. Libérez-moi ! Maintenant ! Vous êtes mort, je vais vous tuer ! Elle tira sur sa jambe, mais la chaîne au niveau de ses mains l'empêchait de se décoller du mur. Si ce n'est pas moi, quelqu'un d'autre viendra ! On va me sauver et vous allez mourir ! Elle courba légèrement son dos, comme éprise d'une soudaine envie bestiale. Mon corps et mon âme sont à MOI ! " Il voulait d'abord sa colère, il venait de l'obtenir.


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Mer 03 Aoû 2016, 18:41


Je soutenais le regard de l’impertinente. Ce même regard que j’avais eu lorsque l’on m’avait dépossédé de tout. L’incompréhension, l’injustice, cette colère dévorante. Tout en elle me rappelait cet instant où tout s’était effondré autour de moi. Ça ne pouvait être qu’elle et personne d’autre, car ses espoirs, son arrogance avaient éveillé le pire. Je souris sans réellement entendre ce qu’elle avait à dire. Peut m’importait l’espérance qu’elle portait en elle, peut m’importait qui elle était en dehors de cette cage, rien n’avait d’importance en réalité, que ce qu’elle réveillait en moi. Une autre façon de prendre du recul sur mon histoire, c’est aujourd’hui moi qui avais la main mise sur sa vie, comme le destin l’avait eu sur moi à l’époque. « Je me fiche de ton nom, au moins autant que tu te fiche de mes désirs. Alavesa, voici ton nom à présent. » Ma voix était détachée de toute émotion et pourtant semblait si profonde, qu’elle se perdait dans un souffle semblant venir du passé. Je souris encore et encore, une expression qui illumina mon visage tout en le faisant sombrer. « Tu n’as pas à le vouloir, Alavesa. Quoi que tu veuilles, tu me sers déjà. » Plus qu’elle ne pouvait l’imaginer, bien plus qu’elle ne pouvait m’en donner en désirant répondre à mes envies. « Ta haine, ta colère, je m’en repaitre à chaque fois que tu me défis. » Prisonnière, voilà ce qu’elle était. De ces chaines, de l’endroit, de moi. « Si j’avais eu envie d’une proie déjà soumisse, j’aurai pris quelqu’un qui n’a pas de racines, pas d’origine, qui n’aurait eu que moi. » D’un côté, se soumettre totalement était pour elle un danger, tout comme m’être totalement insoumise. Un équilibre était nécessaire, une stabilité qu’elle apprendrait au fil du temps. Mon corps était droit, ne bougeant pas d’un millimètre. Mon regard perçait celui de la fillette, devenant plus sombre à chaque instant. « Menace-moi autant que tu le veux, tu ne fais qu’accroitre ton sentiment d’impuissance. » Un pas fut fait. « Cris tant que ton corps te le permet, je saurai te faire taire si l’envie m’en prend. » Un autre pas de plus me rapprocha d’elle, néanmoins n’étant toujours pas à sa portée. « Personne ne viendra, Alavesa. Personne. » M’avançant vers elle, prenant garde à cette jambe détachée qu’elle pouvait encore manier à sa guise, je la saisis une nouvelle fois par la mâchoire. Mon index et mon pouce pressant contre ses joues afin de la saisir. « Peut-être ne cries-tu pas assez fort pour que quelqu’un t’entende ? » Je laissais un silence pesant, m’approchant de son visage et saisissant de ma main libre sa jambe, afin qu’elle ne puisse l’utiliser. « Peut-être voudrais-tu que je t’y aide ? » Un sourire carnassier naquit sur mon visage, avant d’embrasser la commissure de ses lèvres. « Si tu es sage, peut-être envisagerais-je de détacher l’un de tes membres. » Je caressais de mon pouce sa joue. « En attendant, tu es privé de dîner pour ton insubordination. » Je ne reculai pas pour autant, épiant du plus profond de son être le regard de l’adolescente. Quelques minutes passèrent où mon regard s’attardait sur toutes les parties de son visage, parfois passant les doigts dans ses cheveux ébène. « Alavesa… si tu ne réponds pas à ce rôle que je te destine, il n’y aura plus rien à sauver. Qui que ce soit, il ne retrouvera que ton corps, torturé jusqu’à ce que tu es succombé. Quant à moi, j’aurai déjà disparu, emportant avec moi le peu que tu m’ais donné jusqu’à présent. » Je ne savais pas vraiment qui aurait pu la sauver. Je n’avais aucunement vu ses parents avec elle, une jeune fille seule, sachant à peine manier son épée, elle avait été une proie facile. « Donne-moi une raison de croire que j’ai quelque chose à craindre d’un potentiel sauveur. » Ma main sinisa sous son écharpe rouge, commençant à la passer par-dessus sa tête, la jetant plus loin. « Donne-moi une raison de ne pas croire que je peux faire ce que je désire de toi. » Saisissant ses poignets, je détachais la chaine, plaçant mon autre main sur sa nuque afin de la retourner. L’entreprise demanda beaucoup d’effort, la furie n’avait pas fini de faire parler d’elle. L’écrasant de mon poids contre le mur, je replaçai ses mains, aidé de la chaine en métal, l’accrochant enfin au crochet. Reculant brièvement, j’écrasai ma main sur sa nuque, rapprochant mes lèvres de ses oreilles et murmurant entre mes dents serrées. « Toute la bonne volonté du monde ne suffira pas à briser mon étreinte. Et si un jour tu t’en décolles, je te promets de te serrer jusqu’à ce que l’air te manque. » Ma respiration s’était accélérée, quasi ivre de colère. Mes doigts sinisèrent dans ses attaches qui, difficilement, me céda une à une. Son armure tomba lourdement au sol et je tapais haineusement dedans afin de la faire aller un peu plus loin. Une nouvelle fois, ma main sinisa dans ses cheveux, plus brutalement que tantôt, empoignants sa chevelure ébène. Ce n’était pas réellement le fait qu’elle me résiste autant qui me mettait hors de moi, mais plutôt le fait que je n’avais au final aucune emprise, parce que mes capacités physiques ne me le permettaient plus. Tirant légèrement sa tête en arrière, je contemplais un instant son visage. « Dis-moi, Alavesa, que dis-tu de commencer à te discipliner dès maintenant ? » D’un côté, j’espérais qu’elle me résiste, encore et encore, car les plus indisciplinés sont pour la plupart les plus dociles, leur désobéissance n’étant qu’une défense face à l’oppression de cet Autre ayant le dessus.
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Jeu 04 Aoû 2016, 14:50

" Petiote. " Pesta-t-elle instinctivement au sobriquet, comme depuis toujours. Elle n'était pas Alix, ni Alavesa, mais Petiote.

Alavesa, ce nom ne lui disait rien, elle ignorait s'il avait une certaine signification pour lui. La petite aurait pensé que la connotation à laquelle il serait lié aurait pu lui prouver les origines de cet homme, mais non. L'anonyme restait un pur inconnu, sans qu'elle ne puisse mettre le doigt sur son appartenance raciale. Il avait la rhétorique d'un Démon mais l'allure d'un Sorcier… L'associer au premier l'arrangeait, après tout elle était la Pourfendeuse de Démons, selon certaines rumeurs sur une petite brunette, portant une longue écharpe rouge, qui s'était baladé sur un champ de bataille aux portes d'Utopia, et qui avait laissé un diablotin poignardé sur son passage. En songeant aux rumeurs folles qui couraient à Ciel-Ouvert, elle finit par se demander si son kidnapping sera conté un jour…

L'inconnu continua de la provoquer, ce qui ne manqua pas de la faire sortir de ses gonds. Alix ne bougeait plus, mais son visage trahissait son manque de calme ; elle serrait des dents et le montrait bel et bien à cet homme. Il avait affaire à une enfant, certes, mais à une enfant qui avait déjà tué et qui réitérait maintenant qu'il avait dépassé les bornes. A mesure qu'il se rapprochait, le cœur de la petiote accéléra son rythme, comme prêt à bondir hors de son corps et de son armure. Tant qu'il ne la touchait pas, Alix se sentait en sécurité sous sa protection en cuir, malheureusement l'homme était très tactile et elle perdait aussitôt ses moyens lorsqu'il se saisit d'elle. Personne. Ce mot résonnait dans sa tête, comme s'il était parvenu à lui inscrire cette idée indélébile dans son crâne. Elle aurait pu crier lorsqu'il le lui permettait, mais son toucher la tétanisait depuis qu'il avait osé l'embrasser dans le cou. Elle savait que ce genre de "geste" était destiné à lier deux êtres faits l'un pour l'autre, mais elle ne connaissait pas cet homme, elle ne le voulait absolument pas, tout le contraire de lui… Elle refusait qu'il la touche davantage, il devait mourir ! L'effleurement de sa main sur sa jambe lui fit alors rappeler que celle-ci était libre, mais elle n'arrivait pas à bouger avec cette proximité. La brune devait garder cette occasion pour plus tard, à un moment plus opportun…

" Je n'ai pas besoin de crier pour qu'on v— Il l'embrassa de nouveau, beaucoup plus près du lien entre ses lèvres cette fois. Alix eut de nouveau un frisson, plus puissant, ses sourcils s'arquèrent en une détresse palpable alors que ses yeux d'acier s'imbibèrent d'un peu de liquide lacrymal. Arrêtez ç-ça… " Supplia-t-elle, à la limite du hoquet.

Il lui promettait alors un semblant de liberté, avant de l'écraser de nouveau avec des mots tels que la privation et la torture. Les sentiments de Petiote étaient comme réduits en charpie, en une bouillie infâme entre des mains de maître. Il lui donnait les cartes pour répliquer, mais elle ne savait pas s'en servir, et n'en avait presque plus la force. Une plainte à peine audible s'échappa de ses petites lèvres lorsqu'il jeta son écharpe plus loin, elle y tenait à ce long pan de laine écarlate comme à la prunelle de ses yeux. Une soudaine impulsion la secoua après cela, elle devint une vraie teigne lorsqu'il tenta de la maîtriser, mais elle échoua lamentablement : il était trop lourd, trop grand pour qu'elle résiste. Elle se retrouva alors face au mur, dubitative devant les intentions du trentenaire. Elle ferma les yeux lorsqu'il chuchota à son oreille, la chaleur de son haleine la rendait malade, sa simple proximité suffisait à la désemparer, ses mots n'étant que la cerise sur le gâteau empoisonné. Puis Alix se sentit comme tirée en arrière, à plusieurs reprises.

" Non… Non ! " Cria-t-elle lorsqu'elle le vit arracher son armure, son unique bouclier !

Elle n'arrivait pas à se débattre, la position n'était guère en sa faveur et la peur continuait d'affaiblir progressivement ses maigres muscles. Une à une, les attaches de son armure cédèrent, chacune de ces pertes s'apparentaient à des coups de poignard dans son dos. Alix collait son front contre le mur, répétant tout bas des protestations, de plus en plus faibles. L'armure finit par tomber et à disparaître de son plan de défense, ne lui laissant plus que des longs gantelets et des bottes comme protections ; mais à quoi bon, quand il ne lui restait plus que des maigres bouts de tissu sur le corps ? La brunette resta courbée ainsi, totalement perdue dans cette situation qui lui échappait. Mais l'homme n'en était qu'au début, il lui tira ses longs cheveux d'ébène pour signaler le commencement. Qu'est-ce que vous allez me faire ? Les mots restèrent figer sur ses lèvres, mais les scénarios se multiplièrent dans son imagination débordante. Alix vit rouge. Il avait le genou gauche entre ses cuisses, sa jambe droite était libre de son emprise…

" Pour la dernière fois… Souffla-t-elle, irritée, elle empoigna le crochet qui entravait ses poignets. Je m'appelle Petiote ! "

D'un coup sec, elle tira sur la prise pour se hisser un peu plus dans les airs, cette soudaine remontée lui permit de lever son pied droit jusqu'aux parties sensibles du geôlier, frappant du plat de la botte de toutes ses forces avec l'élan. Maintenant qu'il était "blessé", Petiote se démena pour tenter de défaire les maillons du crochet, tout en tirant aussi sur sa cheville gauche pour se défaire. Mais rien n'y faisait, elle était trop petite, et trop maigre pour supporter le poids des chaînes. Sa rébellion ne servit qu'à retarder l'inévitable et à amoindrir ses dernières forces physiques. Son teint devint davantage blafard, l'adolescente tremblait de nouveau alors qu'elle osa reporter son regard sur l'homme. Il voulait ensuite sa peur, il venait de l'obtenir.


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Ven 02 Sep 2016, 17:46


Je ne savais plus comment aborder l’enfant qui se tenait près de moi. Mon front était collé au mur, ma main prête à arrêter un autre coup de genoux si nécessaire. Ma respiration s’était arrêté un bref instant, tandis que ma mâchoire s’était serrée à l’impact. Ma main libre était contre son cou, les doigts serrant la gamine durant ces instants insoutenables où la douleur était à son comble. Le silence avait pris possession des lieux, un silence pesant où même les moindres craquements n’atteignaient plus mon ouïe. Silencieusement, immobile, je contenais la souffrance qu’elle m’avait infligée. « Tu n’as pas… » Je relevai ma tête, les yeux fermés. « La moindre idée de ce que tu viens d’éveiller. » Mes doigts relâchèrent sa peau frêle, la trace de mes ongles et de mes doigts incrustés dans la peau. Douloureusement, je sortis de la pièce, la laissant seule.

Bien au-delà du monde par lequel nous voyons tous, il existe un autre univers. Il n’est pas fait d’autre matière ni d’autres êtres vivants, il garde exactement les mêmes formes que celui que vous connaissez. Seulement, vous ne le voyez simplement plus pareil. Ce n’est plus lui qui s’offre à vous, mais vous qui êtes offert à lui. Dans la souffrance, dans la douleur, les représentations changent, comme tout ce que vous pensiez connaître. Les angoisses naissent d’un souvenir, d’un rappel. Votre savoir sur l’endroit dans lequel vous viviez vous semble un mensonge, perdant de son intérêt. J’étais prêt à mettre tout cela en pratique. J’étais prêt à bouleverser cette enfant au plus profond de son âme afin de la marquer à vif, et chaque fois qu’elle entendra son surnom, elle changera de monde.

La porte se rouvrit dans un fracas. J’avais les mains chargées de bois et de brindille, me dirigeant vers la cheminée. Mon regard ne se porta pas sur elle, elle aurait beau parler, elle n’aurait aucune réponse. Pas cette fois -ci. J’allumai le feu et m’assis près des flammes, les regardants danser un bref instant. Je pris alors un morceau de fer, le mettant dans les braises afin qu’il rougisse. Lorsqu’il fut enfin près, je le ramassai, croisant le regard de Petiote. M’approchant dangereusement d’elle, je n’attendis pas qu’elle se débatte pour lui asséner un coup de genou dans l’estomac et remonter un pan de son haut. « Très bien Petiote, prépare-toi à abandonner ton monde. » Sur ses cotes, prêt de son cœur, fut marqué la lettre A. Sa peau boursouffla à la chaleur, la plaie se refermant avant même qu’une goutte de sang ne fasse son apparition.  J’abaissai son morceau de tissus, la laissant apprécier la douleur. Plus aucune parole ne lui serait offerte, seules celles visant à la briser le seraient. Il fallait briser ce qu’elle croyait être, lui enlever tout repère, la déraciner de tout. Je posais le morceau de fer sur la table en bois, lui offrant mon dos. « Alavesa, c’est ton prénom. » Lançais-je. « Ton second prénom. Je suis ton second monde. » Je m’avançais vers elle, lui offrant maintenant mon visage sans une once d’émotion. « Je te permettrai de redevenir Petiote quand je l’aurai décidé. » Un coup lui fut donné au visage. « Comment t’appelles-tu ? » lançais-je presque en criant.

Il existe un monde d’où l’on revient difficilement. C’est un monde accessible à tous, pour peu que vous soyez contraint de le regarder un jour. Par la peur, par la douleur, par ces angoisses monstres qui vous envahissent. Lorsque peu à peu tout s’effrite autour de vous et que vous n’avez que cet univers qui vous tend les bras, vous l’acceptez avec l’espoir que votre condition changera. Vous penserez alors être libéré de votre douleur, mais celle-ci reviendra pour vous rappeler qui vous êtes. D’un autre côté, vous saurez l’éviter en vous accommandant à ce monde que l’on vous a fait découvrir. Vous aurez le droit à quelque chose de plus doux, quelque chose que vous désirerez par-dessus tout… mais pour que rien ne change, vous devrez vous briser à cette volonté qui vous tient. Par ce réflexe que vous aurez afin de survivre, vous arriverez à ne plus  souffrir. Vous n’aurez plus besoin de penser, car tout sera plus limpide. Vous n’aurez plus besoin de vous battre parce que vous y prendrez gout. Par-delà le monde de ceux que vous croiserez, il y aura le vôtre. Je caressais un instant sa joue avant de lui asséner un autre coup. Il y aura le sien. Il y aura le nôtre.

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Sam 08 Oct 2016, 16:01

L'erreur ne sera pas pardonnée. C'était comme si elle venait de se condamner elle-même, qu'elle venait de faire le plus mauvais choix de sa piètre existence. Ses mots, son yeux gorgés de haine et masqués par ses paupières refermés, son dernier toucher, tout faisait germer la certitude qu'Alix venait d'écraser et réduire en charpie son ultime espoir. Tremblante comme une feuille, la jeune fille lorgna le Sorcier sortir de la pièce. Il aurait été normal d'affirmer que c'était l'occasion ou jamais de mettre les voiles, mais c'était trop tard : la fatigue et la peur la clouaient sur place. Il était dès lors impossible qu'elle puisse s'échapper.

Seule à l'intérieur de ce cabanon morbide, perdu au beau milieu des marais, elle écouta passivement le coassement des crapauds et le sifflement de rares Nidhögg des alentours. Au-delà de ces murs, par-delà le feuillage malsain des gardiens de l'Antre, Petiote pourrait apercevoir le manteau neigeux des Montagnes. L'une de ses maisons, l'un de ses refuges. Mais elle était aveuglée. Enchaînée et affaiblie, l'Humaine ne pourrait plus lutter si le monstre revenait, langui d'elle. Je dois être forte… Plus facile à dire qu'à faire, mais c'était son unique défense. Tous ces moments à regarder Léto écrabouiller un pauvre mannequin, toutes ces heures pitoyables où Galick tentait de lui apprendre les pas de la danse des lames… Tout ce temps ne devait pas être gaspillé et ne devait aucunement se fissurer sur une note aussi négative. C'était la moindre des choses qu'on vienne la punir après tout le mal qu'elle avait semé sur son passage, tout le sang dont s'était gorgé les épées qu'elle avait volé pour un temps.

Un hoquet lui échappa lorsque la porte se rouvrit. Il était revenu. Les bras chargés de bois et de brindilles, la mystérieuse entité s'adonnait à l'embrasement de sa récolte. A vrai dire, la chaleur du feu lui apporta un certain réconfort ; Alix se sentit un brin mieux, ainsi prisonnière et dénudée de son armure. Mais la présence pestilentielle du kidnappeur continua de la hanter. Son corps commençait à l'abandonner, elle n'avait plus que sa langue à délier, rien d'autre n'était possible en l'état. La première chose à laquelle Petiote pensa instinctivement, ce fut sa santé. Il aura beau la vouloir pour lui, il ne tirerait rien d'un futur cadavre : elle devait vivre, il devait le comprendre !

" Monsieur… Murmura-t-elle, sans aucune réaction de la part du déviant. Monsieur. Réitéra-t-elle de nouveau, un peu plus fort, mais une série de toux suivit cette tentative désespérée. Elle était encore plus blafarde qu'auparavant, son corps malade se consumait à petit feu. Elle avait besoin de chaleur, de draps, d'une présence réconfortante, de temps… et d'un remède. Médicament… Dit-elle entre deux quintes. La petite sacoche… Elle toussa de nouveau, un sanglot lui échappa simultanément. S'il vous plait… Elle ne voulait pas mourir, pas ici. Héliana… Non, elle ne viendra pas, plus jamais. Brethil… " Appela-t-elle, larmoyante, l'Humaine avait besoin de son Ange, jamais plus qu'auparavant.

Le monstre n'entendit rien et s'arma d'un instrument qui la laissa d'abord pantoise, mais l'alarma toutefois du fait du fer rougi. Alix eut même pas le loisir de se débattre qu'un coup porté sous sa cage thoracique la plia quasiment en deux, de la salive lui échappa de ses lèvres. Pratiquement inconsciente, sa vision se troubla et la douleur lui transperça le cœur sans crier gare. Elle hurla à pleins poumons durant cette torture brève mais intense, et continua encore de s'empêtrer dans les plaintes lorsque le Sorcier profita de cette mélodie qu'elle lui chantait malgré elle. Les mots lui étaient définitivement arrachés, Alix fut comme assassinée, l'enfant morte au fond de son âme. L'espace d'un instant, elle perdit tout, elle oublia jusqu'à ses souvenirs les plus profonds. La fillette fixait le plancher comme si elle le voyait pour la première fois, elle regarda ce bois vieilli être tâché par des larmes qu'elle ne contrôlait pas. Ses larmes ? Se demandait-elle soudainement. Elle haletait comme si on venait de la tirer d'une noyade trop longue. Quelques informations flottèrent dans sa tête, elle les assimila rapidement pour se tirer de cette torpeur, de cette crainte d'être perdue à jamais. Elle força sur ce corps affaibli, à la limite du blanc comme neige, pour voir le visage de cet homme, qui lui parlait et qui la frappait. Petiote… Ce nom la mettait dans tous ses états. Quel était l'autre nom, déjà… ?

" Al… Alavesa. Un filet de sang glissa sur sa lèvre inférieure, accompagnée d'un autre filet lacrymal incontrôlé ; ses yeux de nuit cherchèrent à happer le regard de l'homme. Je m'appelle Alavesa… Cet autre monde lui parut étrangement attrayant. Et vous ? " Enfin il voulait sa détresse, il venait de l'obtenir.


849 mots ~



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Sam 05 Nov 2016, 18:56


Soigner des plaies à en saigner un peu plus une prochaine fois. Être sourd aux cris qui nous parviennent. Pleurer des larmes qui ne nous appartiennent pas. L’être en soi est une fin, de par sa complexité.  On n’en voit le bout avant même d’avoir vécu, à cause de l’Autre, à cause de tous ceux qui auront un impact sur notre existence. Si nous étions maîtres de nous-mêmes, sans doute n’existerions-nous pas. Nous vivons chacun dans le regard d’un autre, Alvasea vivra à travers le mien et je vivrai à travers les siens. Elle pansera ses plaies avant que je ne les rouvre un peu plus. Elle n’entendra qu’un bruit étouffé de ses douleurs. Ses larmes seront autant pour moi un réconfort que pour elle un soulagement.

Les heures passèrent et le silence accaparait la pièce, il était comme palpable entre nous. Son médicament avait été donné et je lui avais offert un moment d’apaisement, dorénavant enfermé dans un mutisme apparent. La sacoche de Petiote était posée sur la table, le feu crépitant embaumant la pièce d’une douce chaleur.  « Je t’offre mon monde. » Soufflais-je, tandis que d’un linge humidifié j’arrangeai ce visage tuméfié. « La violence n’y est pas nécessaire si tu ne me donnes pas les raisons d’en faire usage. » Je replaçais une mèche ébène derrière son oreille. Quelques minutes passèrent où le silence ne fut pas une gêne. « Aleric. » Lançais-je en remontant son visage de ma main, afin de croiser son regard. « J’ai partagé le monde de quelqu’un, il fut un temps. Les débuts te sembleront difficiles, mais il est toujours plus facile de parcourir le monde à deux, quel que soit ton rôle. » Je lâchais son visage pour me diriger vers la table, saisissant une écuelle et une cuillère de bois. « Je te montrerai les rouages de ce monde. Ta condition d’humaine te sera favorable, tout autant qu’à moi. Je reprendrai ce qui m’est dû, je me vengerai des traîtres… » Je retournai à elle, rapprochant la cuillère remplie de ses lèvres. « Quant à toi, je te posséderai tout entière, tu tiendras une place que tu ne pourras refuser. » Un léger sourire déforma mes lèvres et mes yeux se mirent à briller. « Tu ne pourras me trahir. Tu en seras incapable. Quand bien même tu le désirerais, ton corps refusera de t’obéir. » La possession, la dévoration, ce désir irrépressible d’avoir et de ne jamais donner, est une peur de perdre qui dépasse l’entendement.    

Le méchant ou le gentil n’existe pas. Il n’y a que des histoires, que des mensonges, que des égarements. Si vous pensez que l’autre tiens le mauvais rôle, demandez-vous ce que qui découle de ces mauvaises actions. Si vous pensez que l’autre possède un rôle des plus héroïques, demandez-vous où se trouve l’illusion. Il existe en ce monde, une multitude de mondes que vous ne partagerez que rarement avec les autres, parce que vous avez votre histoire, vos idées, vos dissimulations. Il peut cependant y avoir ce moment où, quelqu’un, vous ouvre les yeux sur le sien. Il suffit alors de se laisser toucher par chacun de ses moments pour qu’en découle un récit. Le récit d’une vie. Aussi brutal que soit la rencontre, au fil du temps, il se peut que vous acceptiez ses erreurs, et pourquoi pas écrire une histoire à vous deux. Aussi grand que soit le temps qui vous sépare, aussi profond soit ce fossé entre vos idéaux et les siens,  vous aurez toujours la possibilité du compromis. « Fait le bon choix, Alvasea » soufflais-je. « Tu as déjà détruit le monde que nous avions construit ensemble. Je ne te laisserai pas faire s’effondrer celui que je tente de rétablir. » Je posais l’écuelle à terre, ainsi que la cuillère. Je me relevai et posai mes doigts sur sa joue enflée. « Tu n’as pas à me craindre. » Un énième baiser fut déposé au coin de ses lèvres. « Pas encore. » Je relevais ses chaines pour qu’elle ne soit plus accrochée au crochet, m’éloignant en allant chercher des couvertures de peaux. Je les déposai ainsi à ses pieds, rejoignant la petite mezzanine où se trouvaient un lit et un petit bureau. D’ici, j’avais vu sur Alvasea, tout comme elle pouvait me voir en tendant le cou. La nuit s’était doucement installée depuis qu’elle avait été faite prisonnière. Demain, ce serait une nouvelle journée pour nous.    
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L'Orgueil amène l'écrasement [Pv: Petiote ♪]

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