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 [Quête] ▲ Apprenti Jardinier ▲ [feat. Reddas Von Wyvernzern]

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Dim 22 Mai 2016, 21:13


Leçon n°1 : Ne jamais sous-estimer la colère d'une femme !


La journée avait bien commencée au Sanctuaire... Chacun s'afférait comme il le pouvait pour organiser de nouvelles expéditions, ou s'occupait des réfugiés nouvellement arrivés. L'ensemble des Protecteurs du Bonheur encore présents s'activaient aux même rythme que des ouvrières dans une fourmilières, le vacarme des blablas en plus. Qu'en était-il du directeur de cet asile ? Était-il également sur le qui-vive, donnant de sa personne et s'assurant que tout se déroulait pour le mieux ? Bien honnête que celui qui vous dira sans sourciller que le fae était dans un si triste état qu'il ne valait mieux pas qu'il se mêle de quoi que ce soit. Tout fier d'avoir prononcé son discours de la veille, annonçant à tous que le Sanctuaire accueillerait à la fois des pro-sympan et des pro-aetheri, il s'était enfermé toute la nuit dans son jardin duquel on pouvait très distinctement voir s'élever dans les airs des fumées aux multiples couleurs et multiples formes. On peut l'affirmer, monsieur Ayasca aura bien fêté sa petite victoire personnelle. A l'heure actuelle, il était étendu à même l'herbe, tandis que ses fleurs s'occupait tant bien que mal de le remettre en état. D'autant plus que... une fois n'est pas coutume... Michel avec deux L et un E s'était énergiquement opposée à se charger elle-même de la descente de son supérieur hiérarchique. Il faut la comprendre, la pauvre en avait plus qu'assez d'éponger quelques substances étranges répandues sur le sol ou d'écouter le fae  s'époumoner pendant des heures à lui raconter les histoires farfelues qu'il avait cru vivre durant la nuit. Pourtant, tout mal qu'il était, Olwë ne pouvait se permettre de rester trop longtemps dans cet état et, malgré son impression constante d'avoir eu la tête écrasée par un bélua éléphant, se mit en quête de son remède magique. De ses petits bras pas plus grand qu'un cure-dents usagé, il se traîna comme il le put jusqu'à une trappe qu'il avait fait installé quelques mois plus tôt dans le sol. Une fois devant la bonne motte de terre, il sortit une petite clef dorée qu'il planta - après plusieurs essais - dans la fente prévu à cet effet, lui donnant alors accès à sa réserve personnelle. A l'intérieur, on pouvait voir de multiples plantes séchées, savamment préparées et prêtes à l'emploi, ainsi que plusieurs fioles au contenu rouge-framboise parsemés de paillettes bleutées. Il prit justement l'une de celles-ci et en but l'intégralité du contenu, sous les encouragements de toutes les fleurs de son jardin. Toutes alors s'écartèrent autant que faire se pu, se préparant au cataclysme à venir. De la fumée verte se mit à sortir des oreilles d'Olwë tandis que l'intégralité de sa peau prenait une couleur myrtille, et enfin, il y eut comme une explosion dans ses yeux tandis que tout son corps s'élevait dans les cieux. « Pfiou ! Ce que ça fait du bien ! Désolé pour le dérangement, mesdames ! » Toutes lui répondirent en coeur qu'il n'y avait pas de quoi en faire tout une montagne : elles s'étaient bien amusées.

Le Fae, tout bien remit sur ses pieds, ce dirigea alors vers la sortie de son jardin tout en prenant une taille un peu plus adaptée à sa fonction. Et alors qu'il s’apprêtait à ouvrir la petite barrière en bois qui signait le commencement et la fin de son havre de paix, une main l'arrête. Relevant les yeux, il tomba nez à nez avec une Michelle passablement énervée - ce dont il ne se rendit bien sûre pas compte tout de suite - : « Vous ! Vous n'avez rien à me dire ? » Olwë chercha quelques secondes dans sa mémoire à la recherche de cette fameuse chose à dire, mais décidément, réfléchir était bien trop douloureux et fatiguant. Alors il se contenta de sourire et sortit les politesse d'usage. « Beuh.. Bonjour Michel ! Bien dormi ? » La magicienne devint soudain encore plus rouge que la potion précédemment vue, et serra ses poings qu'elle abattit d'un geste sec sur le portillon. Oh oui, cette fois-ci, elle en avait plus qu'assez... « Bon sang Olwë ! Si je n'avais pas peur de finir sorcière, je t'assure que je te ferais brouter du gazon sur le champ ! J'en ai plus qu'assez de tes pitreries ! Plus qu'assez de te voir te droguer toutes les nuits ! Je veux des vacances ! Tu comprends, ça ? Non... Bien sûre que tu ne comprends pas ! Pour toi, c'est normal d'être comme ça, hein ? Et bah puisque c'est comme ça, je vais me les offrir toute seule ces vacances ! Tu pars pour la journée ! Loin ! Très loin ! » Et sans même attendre de réponse du Fae, qui était de toute façon incapable de vraiment comprendre ce qui était en train de lui arriver, elle agita sa magie bleue dans les airs et déploya toute sa puissance en stock pour la relâcher d'un coup sur l'ensemble du jardin du junkie. La terre se mit à trembler, les fleurs commencèrent à hurler, mais avant que quiconque put réagir, il y eut comme un *pop* et tout disparu. A la place, il ne restait qu'un banc de terre battue, mais plus d'Olwë, ni de jardin... Satisfaite, Michelle s'en retourna : elle avait une excellente journée qui l'attendait.

A plusieurs centaines de kilomètres de là, non loin des Cascades Cristallines, l'espace parut se déformer un instant, tandis que tout réapparaissait à l'identique. Le petit portail était là, toutes les plantes aussi, ainsi que leur protecteur, qui ne savait pas encore trop quoi pensé. Complètement déboussolé, Olwë fit mécaniquement le tour de toutes ses fleurs, s'assurant qu'aucune d'elle n'était à perdre. Fort heureusement, bien qu'elles étaient encore toutes terrorisées ou énervées par l'attitude de Michelle, aucune d'entre elle n'avait été abîmée. Épuisée par tant de mouvement et probablement secoué par la puissance du sort, il s'assit dans l'herbe un instant, réfléchissant au sens de tout ceci. Et s'endormit.

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Lun 23 Mai 2016, 00:33

Là où il y avait de l’eau, il y avait de la vie et des habitations. Bien nombreux étaient les villages, villes, et autres points de halte à jalonner l’intégralité de la Rivière Éternité, ce qui n’était guère pour me déplaire. L’un des défauts inhérents à ma nature de vampire résidait dans mon incapacité à voyager de jour, ou du moins, sous le soleil. Pour parcourir de longues distances, il fallait donc que je sois certain de trouver abri tout au long de la route, afin de ne point me retrouver pris au piège à l’aurore. Telle était l’inconvenance majeure. La seconde résidait dans le désir de sang qui frappait par moments, à des instants inadéquats. Quand bien même, l’une comme l’autre se géraient, avec plus ou moins de facilités. L’expérience permettait également de dompter les accès frénétiques de soif.

Et de l’expérience, je cherchais à en acquérir au fil des voyages. C’était la raison principale pour laquelle je m’étais aventuré hors du Fjörd. S’ajoutait à cela un désir de découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles contrées. L’ensemble suffisait à expliquer pourquoi j’arpentais, depuis quelques temps déjà, le long du cours d’eau qui devait me mener jusqu’à Avalon, première cité que je désirais particulièrement découvrir. A l’embranchement de la rivière aux abords de Stenfeck, on me vanta l’intérêt de faire un détour par les cascades cristallines, avant de me rendre à la cité des Déchus. Pourquoi pas après tout ? Qu’avais-je à perdre d’un détour ? Je ne possédais guère d’ultimatum ou d’obligation pour le moment, alors autant en profiter.

Fort bien, je poursuivis ma route en direction des chutes d’eau, ce qui ne rallongea mon périple que de quelques jours. Cet écart dans mes plans initiaux en valait la peine : les cascades offraient un spectacle assez imposant, aussi bien sonore que visuel, et en particulier de nuit. La force de l’eau triomphait incontestablement du reste de l’environnement, pourtant si propice au calme et à la plénitude nocturne. Les hauteurs procuraient une charmante décharge d’adrénaline tandis que j’observais la continuité de la rivière en contrebas.

Au-delà du cadre aquatique, le paysage offrait un confort verdoyant qu’on ne pouvait contester. Je supposai qu’il s’agissait là d’une marque authentique de la part des faës. Il était vrai que je n’avais encore jamais rencontré de représentant de leur race. Peut-être que cette petite escapade m’en fournirait l’occasion ?

L’herbe devait être particulièrement confortable et adaptée pour que l’on puisse s’allonger et se prélasser en son sein. Je n’avais hélas point de temps à accorder à un somme nocturne. L’entrave journalière me conférait suffisamment de temps pour cela. J’étais ici pour profiter de la vue et des environs, mais la paresse ne me sied guère.

Je demeurai contemplatif un instant, du haut de ma position, pendant que j’observais l’horizon au loin. Mon regard s’orienta alors en contrebas, et j’aperçus quelque bizarrerie dans le paysage. De là où je me situais, je ne distinguai précisément ce dont il s’agissait, mais j’eus l’impression qu’on avait greffé un lieu qui contrastait sordidement avec le reste du décor. Cela semblait être, après examen attentif, un jardin. Un jardin bien curieux, à vrai dire, car les plantes qui le constituaient revêtaient une nature assez diverse et variée. Il y en avait de toutes les couleurs, et je me demandais s’il s’agissait là encore d’une particularité de la flore faërique.

Je décidai de dévaler le passage qui menait en contrebas. La pente était certes ardue, mais j’avais de bons appuis, et il me fallut une dizaine de minutes pour me retrouver au bout du sentier. Je pus constater que j’avais vu juste, et je ne tardai point à m’aventurer dedans, sans forcément chercher la discrétion. Un tel jardin exposé ainsi au grand jour ne devait posséder de propriétaire envieux, et je doutais qu’on émette quelque objection à explorer quelque chose d’aussi ouvert, à proximité d’un paysage réputé pour valoir le détour.

Toutes sortes de plantes se trouvaient dans ce lieu. Force était de constater que les faës possédaient naturellement la main verte, et la densité de la végétation rendait la progression bien ardue sans que je ne piétine malheureusement sur quelques fleurs. Les senteurs étaient également au rendez-vous, allant de la plus douce à la plus aigre, en passant par de forts parfums et des odeurs pour le moins… exotiques. Mon nez peinait à suivre une telle pluralité, si bien qu’à un moment, je manquai d’avoir le tournis. Un tel accès de faiblesse ne me ressemblait guère. Si je titubai légèrement, je parvins à reprendre mes esprits, et à poursuivre ma progression.

Ce ne fut qu’à ce moment-là que je distinguai qu’un jeune homme miniature, visiblement un faë, se trouvait allongé dans l’herbe, de l’autre côté du jardin. En était-il le propriétaire ? Possible, il me manquait point d’audace de sommeiller ainsi à la belle étoile, risquant à tout moment de se faire écraser. Les odeurs persistaient et ne s’arrangeaient guère, si bien qu’au bout de quelques pas, j’estimai en avoir assez vu. J’entamai un demi-tour, avant que les senteurs ne me procurent davantage le vertige.
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Mar 24 Mai 2016, 15:08


Leçon n°2 : Prier un dieu, c'est bien... Prier son dieu, c'est mieux !


Le faé avait passé la majeure partie de sa journée à dormir et à fumer, ne sachant trop quelle attitude adopter. Après tout, il n'était pas sur un territoire inconnu... et malgré qu'il lui était encore très difficile de se considérer comme appartenant au petit peuple ailé, Olwë savait que les Cascades Cristallines étaient une terre d'accueille pour tous ceux et celles comme lui. Alors il décida de profiter ce ces vacances imposés pour se reposer, et permettre à ses fleurs de profiter de cet air si pur. D'ailleurs, elles lui en étaient particulièrement reconnaissantes, et une fois leur colère passé, toutes savourèrent pleinement ce nouveau déplacement. Ce n'était pas tous les jardins qui pouvaient se targuer de voyager aussi souvent ! Et cela les avaient peut-être un peu rendus orgueilleuse, avec le temps... Mais aucune importance. Elles jactèrent tous le jours et transmirent autant de messages que possible aux pauvres insectes de passage, tandis que le fae resta allongée dans l'herbe, la main à portée de sa cachette secrète. Pourtant, lorsque la nuit se mit à tomber et que le silence ce fit autour du jardinier, celui-ci se souvint des paroles de son assistante : elle avait parlé d'une journée de vacances. Pas plus. Et il s'inquiéta de ne toujours point la voir arriver. Peur qui se transforma en panique lorsqu'il n'eut plus que les lucioles pour seule compagnie. Son jardin ne pouvait point rester là ! Au beau milieu de nul part ! Sans rien pour le protéger ! S'il n'avait pas ses petites amies ainsi que les rayons de la pleine lune pour s'éclairer, le fae aurait déjà fuis son propre jardin, qui était pourtant bien plus que la prunelle de ses yeux... Il n'avait aucun moyen de communication, rien pour appeler à l'aide... Et si Michelle n'était pas venu le chercher, c'est qu'il avait du se passer quelque chose au Sanctuaire... Obligé. Oui, il se passait quelque chose de grave, quelque chose de... Olwë ne vit pas le pot de fleur sur son chemin. Son front, si. Il ne vit pas non plus la grande personne approcher au loin. Ses plantes, si. Et sa dernière pensée fut pour Phsysalia. Elle non plus n'était pas venu le chercher.

La première chose qui frappa l'Illuminae à son réveil fut les plaintes et les fleurs de ses fleurs. Son coeur se serra, chaque fibre de son corps se mit à le faire souffrir ! Et il se leva en sursaut, essoufflé, à la recherche de la catastrophe. Sous ses yeux s'étendait un véritable massacre... Plusieurs de ses fleurs étaient à demi-écrasés, agonisant sur le sol... Et celles encore vivantes tremblaient du pistil jusqu'à la racine, gémissant qu'on les épargne. Une colère sans nom envahit le fae, tandis que le nyxie en lui s'éveillait. « Mes brunfelsia ! QUI A OSÉ S'EN PRENDRE A MES BRUNFELSIA ?! » Son visage était rouge, déformé par la haine, tandis que les lucioles complices se mirent à tournoyé autour du coupable, de plus en plus vite. Du haut de ses quarante centimètres, Olwë voleta à tout allure pour se mettre à hauteur du visage du fugitif. Il n'était pas question de le laisser s'en sortir à si bon compte ! Et il ne lui laisserait pas le temps de lui triturer l'esprit avec des excuses bidons. « TOI ! C'est toi qui leur a fait ça ! Espèce de malade ! Regarde dans quel état tu les as mises ! Elles agonisent ! Par ta faute ! » Olwë pointa du doigt le charnier, mais pour tout œil externe, il ne s'agissait là que de quelques petites plantes déformées aux pétales déchirés et à la tige aplatie dans la boue. S'en était trop. « Mais non ! Bien sûre ! Vous ne pouvez pas comprendre, vous ! Tu sais que j'ai mal moi aussi ? Que je souffre avec mes plantes ? Que j'ai faillit avoir une attaque ? TU AURAIS EU MA MORT SUR LA CONSCIENCE !!! Mais non, monsieur s'en fiche des fleurs ! Il les écrases ! Et il laisse mourir le pauvre petit fae inutile et impuissant ! Y en a marre à la fin des grandes perches ! A MOI MES PLANTES ! J'INVOQUE LE POUVOIR DE LA DÉESSE PHOEBE ! QUE CE MONSTRE SOIT PUNIS ! » Comme transporté par une énergie nouvelle, venu d'ailleurs, Olwë leva ses petits bras au ciel, alors que les rayons de lune semblèrent converger vers lui. Alors, il rassembla toutes sa puissance magique, aidé de la force vitale de ses fleurs, et fut enveloppé par une douce chaleur étrange, divine. Son appel aux puissances divines reçut une réponse... Car au moment même où ce dernier pointa du doigt l'étranger, toute la magie rassemblé le frappa. L'Ayasca voulait que justice soit faite, et justice allait être rendue. Pour le meilleur et pour le pire.

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Mar 24 Mai 2016, 16:46

Ces senteurs m’agaçaient bien trop pour que je demeure dans l’enceinte de ce jardin plus longtemps. Il était temps pour moi de rebrousser chemin et d’aller voir ailleurs. Par mégarde, j’écrasai encore d’autres fleurs. Décidément, quelle idée de posséder des plantations aussi denses, sans le moindre espace pour circuler en leur sein ? Je n’eus qu’à peine le temps de me poser cette question que je perçus comme un bourdonnement survoler près de mon oreille. Un bourdonnement qui laissa d’ailleurs place à… une complainte. Pourtant, je n’avais entendu aucun bruit de pas ne s’approchant, alors qui parlait ? J’eus bien assez rapidement la réponse quelques secondes plus tard.

Le bonhomme miniature, faë et propriétaire des lieux de toute évidence, vint pestiférer moult injures à mon égard pour avoir piétiné ses plantes. Je fus passablement marqué par la stupeur quant à réaliser qu’un être encore plus petit que mon bras me moralise de la sorte. La situation avait quelque chose de bien trop absurde pour que je ne la prenne au sérieux et que je ne réagisse immédiatement à vrai dire. J’étais tellement marqué par l’étonnement que je contemplai plus qu’autre chose la frénésie du petit être.

Sans doute était-ce dû au discours véhément et guère moins absurde qu’il me tenait ? J’aurais eu sa mort sur la conscience si j’avais piétiné davantage de fleurs ? Était-ce réellement le cas ou s’agissait-il simplement d’une hyperbole extrêmement exagérée, issue d’un amour un peu trop prononcé de la part du faë vis-à-vis de la nature ? Dans la mesure à associer un cadre rationnel avec la situation, j’optai pour la seconde explication.

Ce qui était certain, c’était qu’il ne manquait point de virulence. Quand s’arrêterait-il au juste ? Quand il m’aurait quémandé dommages et intérêts ? Ce n’était point que le spectacle était inintéressant, mais j’avais mieux à faire que d’entendre jacasser un pauvre bougre que j’aurais pu écraser par inadvertance ayant commis l’erreur de laisser un jardin d’extérieur de la sorte sans surveillance. J’entamai donc une réponse pour lui faire part d’excuses pour la forme, bien que sans grande conviction.

 « Vous ne voyez navré d’avoir terrassé ainsi votre propriété. Elle n’était guère cependant facile d’accès et située extérieur. Ce sont des choses prévi… »

Avant que je n’eus l’occasion de conclure, le faë psalmodia quelque invocation à caractère divin. Cela cesserait-il bientôt ? Je perdis patience et commençai à tourner les talons lorsque j’aperçus une lumière singulière émaner de la lune. Celle-ci convergea brutalement sur moi, et ce fut avec stupeur que je constatai que l’homme miniature employait quelque enchantement à mon encontre. Lui faisant à nouveau face, je tentai de l’en arrêter. Qu’il se calme donc ! Ce n’était qu’un accident ! Nul besoin de représailles de la sorte !

 « Je vous prie d’entendre raison ! Il s’agissait d’une maladresse de ma p... »

Je n’eus point la possibilité de me défendre. La lumière déferla à toute allure sur moi, tant et si bien que je n’eus aucune chance pour réagir ou protester réellement. Le vif éclairage me laissa ébloui quelques instants, et ce ne fut que progressivement que je recouvris la vue. Et péniblement.

Du paisible jardin à fleurs, j’étais passé à une dense végétation. Je ne pouvais réellement parler de forêt – il n’y avait point d’arbre à proprement parler – ni de hauts buissons. Seulement, je continuais à distinguer le bruit de l’eau, signe que je demeurais dans les environs de la cascade. Ce coin ne me ne disait rien, et je me demandais sérieusement où avais-je atterri…

Il me fallut quelques secondes supplémentaires pour appréhender ce qui m’arrivait. Quelques mètres devant moi, j’aperçus d’énormes tiges végétales à même le sol, et un examen plus détaillé me permit de faire le rapprochement avec les fleurs que j’avais écrasées… J’y reconnaissais-là une texture similaire, bien que beaucoup plus imposante et massive. Est-ce que cela impliquait ce que je craignais ? Qu’en réalité, je n’avais point bougé du jardin, et que je m’en étais même dangereusement, bien trop dangereusement rapproché… si bien que ma taille en avait été réduite ? Je levai la tête en direction du ciel, et remarquai mon interlocuteur de tantôt planant à plus d’un mètre au-dessus de moi. Il me parut nettement plus grand et cette vision confirma mes craintes. Je perdis mon calme.

 « Que m’avez-vous fait subir ?! »

Le sagouin m’avait rapetissé ! Cette plaisanterie n’était guère amusante, et ne donnait nullement envie de me montrer aimable avec lui – point ce que cela ait été prévu initialement. D’un autre côté, s’il était le seul à pouvoir inverser le charme, je n’avais guère intérêt à me le mettre davantage à dos. C’était bien triste à dire, mais je n’avais d’autres choix que de me calmer, ravaler ma fierté et faire part d’excuses un peu plus sincères si j’espérais retrouver ma taille. Fulminant en interne mais tentant d’afficher une expression plus amicale en apparence, je lui tins le discours suivant.

 « Écoutez, je suis désolé d’avoir manqué de respect à votre jardin, et vous présente mes plus plates excuses. Vous êtes en droit d’exiger quelque dédommagement, et je suis prêt à vous payer. Pourriez-vous simplement, à l’issue, avoir l’amabilité de me rendre ma taille ? »

Je n’avais point de temps à perdre avec ces plaisanteries pour quelques fleurs. D’où avait-il jugé bon de les planter ainsi, exposée à tous, pour commencer ? Je me gardai de commenter cela à voix haute. Il ne manquerait plus qu’il prenne davantage la mouche…
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Mer 25 Mai 2016, 18:53


Leçon n°3 : Les champignons ont toujours raison.


Une lumière aveuglante provenant de l'astre lunaire ôta momentanément la vue au fae. Il n'avait pas vraiment eu conscience de ce qu'il était en train de faire, et s'était contenté d'agir, soumis par de violentes et néfastes émotions. Est-ce que c'était ça ? De devenir un sombre fae ? Un nyxie ? Olwë l'ignorait, mais était lui-même effrayé de sa réaction. Bien sûre, il n'avait pas non plus les moyens de tout comprendre, ni de tout expliquer, mais cela ne l'empêchait pas de savoir que ce qu'il venait de faire, ce n'était pas très très bien. Même pour une question de justice et de vengeance pour son jardin. Pour autant, il n'arrivait pas à se sentir désolé de la situation... Peut-être que pour une fois, montrer de quoi il était capable le satisfaisait pleinement ? Peut-importe, cela n'avait aucune réelle importance. Lorsque sa vue lui fut rendue, son premier réflexe fut de chercher des yeux sa victime. Voletant à droite, à gauche, il ne trouva d'abord rien, avant d’entendre les murmures de stupéfaction de ses plantes, non loin de lui. S'approchant, il se paralysa à quelques touffes d'herbe d'un homme de petite taille, aussi grand que lui, et très beau de surcroît. Il avait un petit quelque chose de... de mystérieux... qui intriguait beaucoup l'illuminae. Ne reconnaissant tout d'abord pas son exterminateur de fleurs et ayant quelque peu déjà oublié les événements qui venaient tout juste de se produire, il s'approcha, tout innocent qu'il était, un grand sourire aux lèvres... avant de se faire héler violemment par celui-ci.  Olwë se stoppa, et descendit de quelques centimètres vers le sol, avant de se poser devant le vampire, un visage tout triste. Ne sachant que répondre à cette question, il garda le silence, écoutant le plaidoyer de l'assassin. Alors, tout lui revint en mémoire, et il se souvint de l'agonie de ses Brunfelsia. « Ce n'est pas à moi de décider ! Ce sont mes fleurs les plus courroucées ! » Agitant alors vivement ses petites ailes, il récupéra une poignée de poudre verte, qu'il souffla au visage de l'inconnu. « Voilà ! Avec ça, vous pourrez les comprendre vous-mêmes ! » L'Illuminae décolla alors de sa hauteur, et s'adressa en haussant la voix à tout son jardin. Attirée par toute cette agitation, de nombreuses lucioles s'étaient rassemblées et voletaient dans chaque recoin du jardin, l'éclairant du mieux possible.

« Mes amies ! Ecoutez-moi ! Regardez celui qui a écrasé vos sœurs et qui aurait pu toutes vous tuer si JE n'étais pas intervenu ! Regardez-le bien, ce mécréant ! Et jugez-le comme  bon vous semblera. » Un groupe de psilocybine, champignons parmi les plus anciens du jardin d'Olwë, et parmi -de ce fait- les plus sages, prirent en premier la parole, avant que les esprits des plus jeunes ne s'emballent. « Votre attention vous tous : c'est la première fois qu'on se retrouve dans une situation comme ça ! On ne peux pas le juger n'importe comment ! Je propose déjà qu'on écoute ce que mesdames les brunfelsia, les survivantes, s'expriment. Après tout, ce sont elles qui ont le plus souffert ! » Une timide petite fleur aux pétales couleur lilas s'exprima d'une toute petite voix, encore émue de l'attaque qu'elle avait subit. « Et bien... nous étions là, endormis, dans le jardin, quand tout à coup, le sol s'est mit à trembler ! C'est un grand pied ! Il s'est approché... mais il ne nous regardait pas... Et là... là... j'ai vu son pied s'approcher ! Encore et encore ! Et là... là... Il s'est posé ! Sur mes sœurs ! J'ai crié, j'ai pleuré... Mais... il n'a rien fait ! Et... Oh... C'était affreux ! Mes sœurs sont mortes ! Écrasées ! Nous venions du même pistil et de la même floraison... Maintenant, il ne reste que moi... » Toutes compatirent à la douleur de la brunfelsia, et décidèrent d'un commun accord de respecter une minute de silence, en mémoire des défuntes, qui gisaient toujours au sol... Une fois ce poignant témoignage entendu, les champignons décidèrent à la surprise de tous d'accorder un temps de parole à celui qu'elles auraient préféré pouvoir juger sans avoir à l'entendre. « Et maintenant, j'aimerai que Monsieur... Je ne sais même pas votre nom, pardonnez-moi... Que monsieur le présumé coupable s'exprime à son tour ! » Il y eut une vague de protestation, qui fut tout de suite arrêté par Olwë. « Mesdemoiselles ! On est ici pour un procès ! Il faut entendre ce qu'il a a dire pour sa défense ! » Petit à petit, le jardin retrouva son calme, et les psilocybines reprirent. « Allez-y mon bon monsieur ! Nous vous écoutons ! Pourquoi diable avez vous tué de sang froid ces pauvres brunfelsia ? Et soyez précis ! En fonction, nous décideront si oui ou non, notre Protecteur vous rendra votre taille. » Toutes attendaient avec impatience les explications du meurtrier... Ce n'était pas tous les jours qu'elles pouvaient entendre un grand pied s'exprimer !

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#cc9900 : les champignons
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Mer 25 Mai 2016, 23:40

Un peu d'amabilité, un brin de courtoisie, un soupçon de politesse, et l'affaire devait être jouée. Du moins, c'était ainsi que je concevais la chose. Je demeurais attentif au comportement de mon vis-à-vis pour espérer trouver les mots et le bon moment qui le pousseraient à me rendre ma taille. Je n'avais eu le temps de distinguer le… sourire qu'il m'adressait ? – non cela devait être ridicule compte tenu de ce qu'il s'était produit, il n'avait pas pu sourire – mais je me concentrais sur le reste. De l'expression de colère, le faë arbora des signes d'une tristesse et d'une certaine hésitation. Il fallait donc que je feigne un visage pseudo-compatissant si je souhaitais le persuader de mon caractère désolé – alors qu'il n'en était rien, disons-le franchement, je n'avais rien à me reprocher. J'avais bon espoir au début.

Au début seulement. L'être qui n'était guère plus miniature me déblatéra quelque absurdité d'illuminé amoureux des plantes, stipulant que ce n'était point à lui mais aux fleurs d'en statuer. Je fronçai les sourcils : cette plaisanterie ne m'amusait guère. Encore une fois, je n'eus cependant point le temps de réagir que mon interlocuteur me prit de court et me balança une poudre à la figure qui eut le mauvais goût de me pousser à l’éternuement Ne cesserait-il jamais de faire le pitre ?

 « A… Atcha ! Aatchaa ! »

Garder patience dans un tel cadre devenait compliqué tant cet illuminae se jouait de mes nerfs. Mon front se renfrogna à mesure que je tentai d'évacuer cette nuisance de mes narines. Je tirai un mouchoir de ma poche et le frottai délicatement à ces dernières. Pendant ce temps, le fae accomplit la prouesse risible que d'apostropher ses plantes. Sur quel hurluberlu étais-je tombé décidément ?

Et pourtant, l'impensable se produisit. Ce qu'il se trama me laissa encore plus stupéfait que le reste. Alors j'étais occupé à traiter de mes problèmes nosocomiaux, je ne prêtai guère attention aux délires de mon vis-à-vis, mais cela ne m'empêcha guère d'ouïr des… réponses ? Quelqu'un d'autre se situait dans les environs ? Je me mis à scruter le jardin de fleurs immenses, et me retrouvai tout bonnement interdit lorsque… je constatai de mes propres yeux que celles-ci conversaient avec le faë. En plus de soucis d'éternuement, j'étais à présent assujetti à des hallucinations ? Encore ? Était-ce dû à la poudre qu'il m'avait lancé ? Je me mis à plisser fermement des yeux en plus de me les frotter pour ensuite me masser les tempes. Parviendrais-je ainsi à retourner à la réalité ? Dépêchons, la plaisanterie de mauvais goût avait plus qu'assez duré !

… Hélas, point de retour à ma taille, et point d'arrêt dans le discours de la végétation. Je m'attendais à passer une longue, très longue nuit, dont j'espérais quand même voir le bout dans un quelconque abri avant le lever du soleil. Ce fut à ce moment-là qu'on m'interpella, et qu'on me demanda ma défense. Ma défense vis-à-vis de ? Ce « crime » contre les fleurs ? J'avais peine à croire que j'étais jugé par des… champignons pour un acte aussi banal, et me retins sérieusement de lâcher un soupir devant l'absurdité d'une telle situation. Pour peu que la seule solution consiste à collaborer dans ce jeu ridicule, mieux valait éviter de s'attirer la foudre des plantes. Elles pourraient bien me faire prendre racine.

J'examinai l'assemblée, visiblement exclusivement constituée de flore si l'on exceptait le faë. Je peinais réellement à me dire que je conserverais mon sérieux dans l'élaboration d'une quelconque plaidoirie à leur égard. J'eus également un véritable temps de latence – me prêter à un exercice aussi insensé n'était point chose aisée. Néanmoins, lorsqu'il fallait se lancer…

 « Je tiens à présenter mes plus plates excuses envers la flore de ce jardin. Votre… éclat a piqué ma curiosité, mais il n'est guère chose aisée d'être adroit… au sein d'une population aussi concentrée. J'ignorais que vous étiez dotées d'une… conscience, et je vous assure qu'il s'agit d'une bavure que je ne commettrai plus. »

Par moments, j'avais grand mal à me dire qu'il fallait que j'use de pareils termes pour de simples fleurs, et cela se traduisit par des instants d'hésitation. Et dans l'ensemble, mon discours ne manifestait aucune conviction. Pendant combien d'années avais-je foulé l'herbe des bois sans qu'un procès ne soit tenu à mon égard ? J'oubliais toutefois que je me situais dans un territoire assez singulier, et que c'était là la source du problème.

Je ne pus m'empêcher de scruter celui qu'elles nommaient leur Protecteur – nommément, le faë responsable de ma transformation. J'espérais sincèrement qu'il ne se montre guère déraisonnable, et qu'il m'accorde le bénéfice du sursis. Du moins, telle était ma pensée – ou plutôt la partie qui accordait un minuscule crédit à la situation. Le reste demeurait tout bonnement coi de cette absurdité généralisée. Mon expression faciale elle-même était en proie au doute. Je peinais réellement à me convaincre de ce qu'il se passait, en plus de persuader mon auditoire de me relaxer. Tout reposait donc sur la décision du faë, que je fixai avec mon air passablement dubitatif. Qu'allait-il décréter ? Et qu'est-ce que ces plantes auraient à objecter ? Le mystère restait… entier et sordide.
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Sam 28 Mai 2016, 15:46


Leçon n°4 : Même les plantes ont un solide appétit.


Suite au maigre plaidoyer de l'étranger, l'intégralité du jardin se divisa en deux camps de proportion égale. D'un côté, il y avait les plantes les plus naïves et innocentes, qui ont cru sincère les paroles du meurtrier et plaidaient pour une moindre peine, voir pour sa libération sans conditions. Celles-ci affirmaient que puisque peu d'humanoïdes avaient connaissance de leur conscience, elles ne pouvaient pas leur en vouloir à mort. De plus, ce n'était pas comme si il avait délibérément saccagé tout le jardin, auquel cas non seulement elles seraient quasiment toutes mortes, mais en plus, Olwë serait aujourd'hui un fae vengeur... ce qui n'est pas le cas. Mais leur était opposé le reste du jardin, beaucoup plus agressif et beaucoup plus ancien... et parmi eux se trouvait les survivants des divers cataclysmes qui bouleversèrent le monde ces dernières ères. Ceux-ci (car beaucoup étaient des champignons) affirmaient haut et fort que pour une fois qu'ils avaient l'occasion de faire payer à quelqu'un tout ce qui leur était arrivé, il n'était pas question de s'en privé. C'était ceux-là même qui continuaient à clamer qu'un meurtre, même involontaire, reste un acte de barbarie qui ne doit rester impunis. Quant à Olwë, pour le moment, il ne savait trop comment se placer dans cette histoire et se contentait de s'assurer qu'aucune plante de son jardin ne décide d'assassiner le bougre avant la fin de son procès. Et tandis que les esprits s'échauffaient de plus en plus, les psilocybines tentaient de trouver un verdict qui satisferait autant les deux partis. Au bout d'un certain moment, alors que l'Illuminae venait de repousser une attaque de la part d'une symphorine, les champignons juges se décidèrent enfin à rendre leur verdict. « Et je déclare que cet homme est... coupable ! » De nombreuses fleurs accueillirent cette nouvelle sous des cris triomphales. « Bon ! On a deux choix à te proposer pour ta sentence ! Soit tu accepte de faire des travaux d'intérêt chez nous, pendant trois jours et trois nuits, soit tu vas faire un petit tour chez notre amie Sarracenia leucophylla. Et elle a très faim. » A ces mots, une étrange plante semblable à un vase munit d'un couvercle s'agita dangereusement, laissant flotter dans l'air une douce odeur sucrée. « Je te conseil fortement la première solution. A ce qu'il paraît, ce n'est pas très agréable de se faire digérer vivant... » Toutes les fleurs rirent aux éclats, ce qui donnait à l'oreille une sorte de symphonie des vents très particulière.

Cependant, Olwë, qui ne souhaitait pas particulièrement avoir un cadavre sur les bras et pour qui la mort n'était jamais une solutions en soit, voleta jusqu'au coupable le plus discrètement possible. Lui aussi avait quelques mots à lui dire. « Psss... Tu sais, c'est pas si mal de travailler au jardin ! Et puis, c'est pas sûre qu'on reste là pendant trois jours... Normalement, on aurait du venir nous chercher ce soir, mais je ne sais pas pourquoi, ça c'est pas fait. Si on part, tu ne pourras pas nous suivre... Et tu pourras alors repartir. Mais chut ! Faut pas leur dire, sinon elles vont préférer te tuer ! » L'Ayasca lui fit un clin d’œil avant de s'éloigner de nouveau, de peur d'être repéré par une fleur. Il faut dire qu'il avait beau les protéger, elles avaient toutes un sacré caractère, bien trempé, et qu'elles n'hésiteraient pas à lui en faire baver si elles le soupçonnait d'aider l'ennemi. Une fleur, bien qu'immobilisée, avait tout un tas de moyens de causer des problèmes aux humanoïdes. Elles pouvaient modifier le sol, utiliser leurs racines, demander tout un tas de choses, tout le temps, parler très fort, hurler à vous en percer les tympans, etc. Heureusement que seuls certains individus étaient capables de communiquer avec elles, de les entendre, car sinon... le monde serait plongé dans une splendide et horrible cacophonie. Un peu comme si tout le monde pouvait voir et entendre les esprits, qui sont bien plus nombreux que les vivants. Mais peu importe. Pour l'instant, l'illuminae était très content d'avoir pu glisser quelques mots au vampire et souriait bêtement dans le vide. Il ne savait pas trop pourquoi, mais en ce moment, parler à de jolis garçons le rendait toute chose, et le mettait de très bonne humeur. Jusqu'ici, il avait mit ça sur le compte de la nouvelle drogue qu'il avait mit au point... Mais maintenant qu'il était partiellement sobre, il lui fallait bien reconnaître que ce ne pouvait pas être ça. Il y avait quelque chose, au fond de sa mémoire malade, dans ses recoins les plus inaccessibles, qui aurait pu lui permettre d'éclairer un peu plus son problème -si tant est que "problème" il y a-, mais le fae était bien incapable de se remémorer cette chose tout seul... Ce qui n'aidait pas à avancer tout ça. En attendant d'avoir une illumination, il se contentait d'attendre au milieu des lucioles, assis au cœur d'un pavot des pays chaud, que l'inconnue se décide sur sa sanction. Et il devait faire vite, car l'aurore commençait très légèrement à pointer le bout de son nez.

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Dim 29 Mai 2016, 13:44

Il m’était déjà bien difficile de concevoir que je puisse être assis un jour sur le banc des accusés dans un procès organisé par des paysans. Inutile d’expliquer davantage ce qu’il en était avec des plantes. Je patientai, bras croisés, ne sachant réellement quelle attitude adopter face à cette situation. J’avais grand mal à me faire à l’idée de devoir exposer une certaine humilité envers la flore si je souhaitais m’en sortir. La meilleure solution consistait donc à demeurer silencieux, pour que je ne sois point tenté de fauter durant les… « délibérations » à mon égard. Je me rattachai cependant à la seule source qui me paraissait encore un tant soit peu crédible – le faë, nommément – bien que je n’avais aucune assurance quant au pouvoir qu’il pourrait exercer dans ce jugement.

Quelle ne fut point ma déception de le voir extérieur au débat tout du long, et de recevoir une sentence délivrée par un champignon qui devait probablement être vénéneux, à en juger par le ton venimeux qu’il m’adressa. On me donnait le choix entre l’exécution de travaux forcés et la possibilité de servir de dîner à une plante assez peu commode. Il s’avérait hautement déplaisant d’ouïr leurs conseils aussi ridicules qu’inutiles. Je n’avais point besoin qu’un champignon me guide pour prendre un choix « raisonnable » même dans une situation aussi absurde, encore moins si je devais essuyer les moqueries de l’assemblée végétale. Je retins un rire jaune, et même si je trouvais inacceptable d’avoir à accomplir le travail d’un gueux, je ne possédais guère réellement le choix dans cette situation.

Il me fallut cependant objecter la sentence telle qu’elle avait été délivrée. Si je n’avais guère connaissance des « coutumes » – on ne pouvait décemment employer ce terme pour des plantes – du jardin, je supposai qu’elles devaient, pour leur part, être étrangères aux spécificités des vampires. Je tentai de rétorquer d’un air calme, pour ne point aggraver ma situation, la chose suivante.

 « Si je puis me permettre, vos conditions me mènent toutes deux droit au trépas. En tant que vampire, je ne puis être exposé au soleil sans que cela ne me soit létal. S’il me faut accomplir des travaux d’intérêt généraux pour survivre, ils ne pourront se dérouler qu’exclusivement de nuit, et il me faudra un abri pour me prémunir de la lumière du jour. »

J’avais encore grand mal à prendre au sérieux cette situation, mais avais cependant accompli le nécessaire pour ne point le laisser transparaître. Au même moment, celui en qui j’avais placé quelque espoir s’était rapproché de moi et me murmura que la première solution – la seule qui se valait, disons-le clairement – n’était point si mauvaise. S’il était là lui aussi pour me déblatérer des évidences… Quoique je parlais trop vite. Il me signifia qu’il était fort probable que cette sentence soit concentrée sur un soir, car on… devait venir le chercher ? Son explication n’avait ni queue ni tête, mais fort bien, je retins à défaut cette possibilité de raccourcissement, préférant cependant ne point y accorder trop d’importance et de faux espoirs. Je haussai les sourcils aux propos du faë et hochai discrètement la tête pour signifier que j’avais compris. Il paraissait néanmoins me fixer avec une certaine insistance, mais je préférai ne point trop m’attarder sur cet attrait. J’avais d’autres soucis en cours que d’essayer d’estimer quel pouvait être le fil de ses pensées.

Revenant à mon jugement, j’attendais qu’on se décide à revoir les conditions de ma sentence. Peut-être n’avais-je point été assez clair aux yeux de mes « juges » quant au fait que j’acceptais la première sanction sous réserve ? Je me décidai à reprendre la parole, afin de m’assurer que ce point-là avait été bien compris, et qu’ils feraient le nécessaire pour rendre cette alternative viable. Je ne souhaitais point d’un procès qui s’éternise, car si je possédais encore un peu de temps, l’aurore ne tarderait point à se lever. Sans doute devrais-je compter sur quelque abri au niveau de la cascade, ou que mon précédent interlocuteur pouvait me fournir. Quoiqu’il en soit, tels furent mes propos à l’égard de la végétation.

 « Pour peu que vous puissiez aménager les travaux afin qu’ils ne se trament que de nuit, et que vous vous engagiez à me fournir ou guider vers un abri viable de jour, j’accepte la première sentence. »

Il n’en tenait plus qu’à eux de trancher, et j’avouai commencer à doucement m’impatienter de cette situation ridicule.

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Mar 31 Mai 2016, 23:21


Leçon n°5 : Le manque de drogue est dangereux pour la santé.


Les champignons avaient réfléchis au problème du vampire autant que les facultés le leur permettait, mais étant totalement étrangers à ce soucis, ils peinaient un peu à comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette épineuse situation. Il faut dire que pour une plante, l'ombre est aussi importante que la lumière, et qu'elles ne peuvent exister sans l'une ou l'autre. Alors un être pour qui le soleil était mortel... non, décidément, c'était fichtrement difficile à comprendre. Et le débat aurait pu s'éterniser longtemps si Olwë, qui avait déjà été confronté à ce genre de problématique au Sanctuaire, ne s'était pas décidé à faire entendre sa voix. « Ecoutez tous ! Je crois que j'ai une solution. » Tous se retournèrent vers le fae, qui de nouveau sur le devant de la scène, se sentit poussé de nouvelles ailes... bien qu'il n'avait pas encore prit conscience de son amour pour la scène. « Non. J'AI la solution ! Suivez-moi du regard ! » Il voleta alors rapidement, suivis par plusieurs lucioles, jusqu'à sa cache personnelle. Elle était relativement profonde et tapissée de nombreuses feuilles séchées. Mais ce n'était pas tout... L'Illuminae y pénétra sans hésiter, disparaissant momentanément à la vue de tous. On pouvait l'entendre marmonner dans sa barbe et s'activer, allié à un bruit de... mobilier déplacé. Il réapparut quelques minutes plus tard, recouvert de poussière et de toiles d'araignées, un balais à la main. « Voilà ! C'est tout propre ! » « Olwë... Peux-tu nous expliquer ? » « Oui ! Qu'est-ce qu'il y a là dessous ? » La curiosité des fleurs n'avait d'égale que celle des Eternam, et toutes piaillent déjà d'impatience. « On se calme ! C'est juste une petite maison que j'avais aménagé du temps où on vivaient encore chez le baron ! Elle protège bien de la pluie et du soleil, mais depuis qu'on a déménagé au Sanctuaire, je ne l'avais plus utilisée. » Des "oh" d'admiration s'élevèrent dans l'assistance, tandis que les champignons, satisfaits de la tournure de cette histoire, prirent simplement congé du fae et de son nouvel assistant. Olwë se tourna alors vers le vampire et lui offrit son sourire le plus chaleureux, sans trop comprendre pourquoi. Il lui indiqua alors du doigt la trappe. « Fait comme chez toi ! Tu trouvera en bas tout ce dont tu as besoin. Cuisine, salle à manger, salon, salle de sport... C'est tout fait main, avec pas mal de matériaux de récup' et de bois, mais c'est cosy ! » Les rayons perçaient déjà entre les feuilles des plantes, et Olwë, qui commençait aussi a fatigué, songeait à s'offrir une grasse matinée. « On se retrouve ce soir ! Bonne journée ! » Et il fit demi-tour et s'étala sous un rafflesia avant de s'endormir aussi sec dans l'herbe humide.

Le fae se réveilla une dizaine d'heure plus tard, alors que les nombreuses plaintes de ses protégées à propos de la chaleur se faisaient de plus en plus insistantes. Sans tarder, il récupéra son récipient favoris et se rendis jusqu'à la rivière, tout en augmentant légèrement sa taille pour bénéficier d'une meilleure prise. Les allés et retours qu'il lui fallut pour arroser chaque plante jusqu'à plus soif l'épuisèrent, si bien qu'il passa le reste de l'après-midi à récolter les têtes prêtes et les feuilles arrivées à maturités, puis à les préparer pour les faire sécher avant consommation. Il n'osait encore ouvrir la trappe et se servir, de peur de réduire en cendre son apprenti jardinier, si bien que l'horizon prenait tout juste des teintes orangées qu'il ressentait déjà un puissant manque. Sobre depuis bien trop d'heures, il finit par tomber à même le sol, entre les brins d'herbes vertes, se tordant de douleur. Ses contorsions s'intensifièrent au fur et à mesure que le temps passait, mais aucune de ses plantes ne semblait se préoccuper de lui. Elles étaient habituées à ce que Physalia ou Michelle accourent à son secours, et ne se posaient pas plus de questions, jugeant probablement que c'était à lui de s'occuper d'elles, et non l'inverse. Mais la fièvre qui prenait désormais le corps tout entier du pauvre fae ne faisait que s'intensifier. De ses petits ongles, il se griffait la peau du coup et des bras, jusqu'à sang, et se tordait de plus en plus dans tous les sens, tandis que de l'écume perlait au coin de sa bouche, en une mousse blanchâtre épaisse. Ses yeux révulsés suppliaient qu'on lui vienne en aide, mais qui était là pour s'occuper du pauvre Olwë. Personne. Il était seul, et pour la première fois de sa vie, il se serait rendu compte de la précarité de sa vie si son esprit n'était pas déjà si atteint. Son âme était sur le point de se rompre, tout autant que son corps, et il n'en avait plus pour très longtemps...  

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Lun 27 Juin 2016, 14:37

Ma question poussa l’audience végétale dans un énième débat interminable. Si chaque prise de décision devait animer une telle effervescence, je passerais sans doute autant de temps à « purger ma peine » qu’à attendre qu’on l’établisse, ce qui n’était guère une perspective réjouissante. Prenant comme je le pouvais mon mal en patience, je constatai que la véhémence des échanges fut interrompue par l’intervention du faë. Celui-ci affirmait avoir établi une solution capable de pallier mon problème et obtint, ce faisant, l’attention générale. Nous le suivîmes alors du regard pendant qu’il dénichait quelque lieu caché par un ensemble dense de feuilles, œuvrait à l’intérieur sans que nous ne sûmes réellement ce qu’il s’y tramait, pour en ressortir couvert de poussière. La logique voulait qu’il se soit adonné à une forme de ménage, d’autant plus qu’il arborait un balai en main. Je n’eus guère le temps de m’enquérir de ses actes : les plantes me devancèrent.

J’appris qu’il avait réhabilité une ancienne demeure, et qu’elle me servirait, conséquemment, d’abri pour me prémunir du soleil. J’hésitai alors à me réjouir de sa présence. Si d’un côté, il s’était montré moins désagréable et davantage conciliant, voire aidant que la flore locale, je n’oubliais point que ma transformation lui était également imputée. Le sourire béat et chaleureux qu’il m’adressa me laissa perplexe – cette situation m’était tout sauf amusante, et il n’y avait nulle raison de s’en réjouir. Néanmoins, puisqu’il s’était montré d’une certaine aide, je lui rendis un sourire poli, hochant doucement la tête avant de lui répondre.

 « Merci de ton offre. Je ne pense néanmoins guère avoir le temps de profiter de toutes ces… distractions. Le soleil ne tardera point à se lever, et il me faudra alors sommeiller quoiqu’il arrive. »

Il demeurait la seule personne a minima amicale. Il s’avérait donc ridicule de me mettre à dos l’unique individu possédant pareils critères dans un environnement aussi hostile. Je m’aventurai à l’intérieur de la trappe et découvris un cadre bien exotique, baignant dans le bois et la verdure des feuilles. Certes, l’endroit ne baignait point dans le luxe, mais je ne pouvais me montrer aussi gourmand eût égard de ma situation. Je me contentai donc de remercier mon « hôte » pour son aide et hospitalité, lui souhaitant alors sur un ton assez formel.

 « Bonne journée également. »

Je ne m’étendis davantage. Je ne me trouvai guère dans la meilleure humeur pour faire la conversation, encore incrédule vis-à-vis de mes aventures. Peut-être qu’il ne s’agissait que d’un songe, et qu’au réveil, je réaliserai que tout ceci n’était qu’une farce, que j’avais potentiellement été pris au piège dans une quelconque illusion, et qu’une coupure m’en tirerait ? Le temps me l’indiquerait. Je ne tardai point à me plier à la léthargie diurne inévitable chez les vampires et passai toute la journée cloîtré dans le refuge végétal.

**

Le réveil ne brisa en rien la plaisanterie. J’étais toujours dans cette maisonnette originale, sous ma forme miniature. Je lâchai un soupir. Allais-je donc devoir réellement m’adonner à ces tâches déplaisantes pour recouvrir ma forme ? Quelles étaient mes garanties que la végétation respecte parole, si tant était qu’elle en possédait une ? Je supposai que le mieux demeurait de faire connaissance avec le faë, de le questionner, et d’obtenir des réponses probablement plus viables qu’avec la flore locale. M’étirant quelque peu, je quittai les lieux pour me retrouver à l’extérieur, dans ce jardin qui paraissait immense à l’échelle où je me trouvais. Mon premier objectif consistait à trouver le seul être humanoïde. Il me semblait avoir entendu son nom être évoqué au cours du procès, mais je n’y avais point prêté suffisamment attention pour m’en souvenir. Me souvenant que les plantes étaient parvenues à communiquer avec moi la veille, je décidai de m’adresser à des lilas, leur expliquant que je recherchais le faë. Je demeurai toujours surpris à l’idée de me voir converser avec des plantes, mais je supposai qu’il s’agirait d’une habitude à prendre pour les prochains jours… Quoiqu’il en soit, on me répondit la chose suivante.

 « Olwë ? Il se dirigeait en direction de la rivière. »

Ainsi s’appelait-il. Naturellement, le cours d’eau devint ma destination. Il me parut alors parcourir bien des ares pour m’y rendre. Si, vu à mon échelle usuelle, le jardin ne m’en avait paru si éloigné, la distance devenait considérable quand on ne mesurait qu’une douzaine de pouces. Pourtant, il m’était nécessaire de partir à sa rencontre pour en finir au plus vite. Cette raison suffisait à ce que je me hâte de le trouver.

Quelle ne fut point ma surprise lorsque je le remarquai à terre, comme en proie à la douleur. Mes réflexes me poussèrent à me précipiter vers lui : s’il lui arrivait quelque chose, comment parviendrais-je à recouvrir ma taille ? J’arrivai bien rapidement à son niveau en courant. J’essayai alors d’identifier le mal qui le tourmenter. Ses bras comportaient des traces de griffures, et il paraissait bien souffreteux. Je ne tardai point à le questionner, cherchant à comprendre la cause de son état pour lui venir en assistance au mieux.

 « Que s’est-il passé ? Que t’est-il arrivé ? Que puis-je faire pour toi ?»

Davantage contrarié par les conséquences qu’un tel état pouvait générer que par le faë en lui-même, j’étais prêt à lui porter assistance dans la mesure de mes capacités. Je n’étais point médecin ou guérisseur, donc s’il avait des conseils à me fournir pour améliorer son état, je n’attendais que de les entendre.

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Sam 09 Juil 2016, 23:13


Leçon n°6 : Si tu ne t'aide pas le ciel t'aidera !


Cris d'agonie, violentes convulsions, pleurs et terreur... Olwë, à cet instant, n'était plus qu'un concentré de souffrance, incapable de réfléchir à quoi que ce soit. Toutes ces pensées étaient comme foudroyées avant de prendre forme ! A tout moment, son cœur risquait de lâcher sous la pression, et il ne restera alors plus rien du petit fae. Plus personne pour s'occuper de son jardin ou bien guider les Protecteurs du Bonheur. Et ça, de l'autre côté du monde, quelqu'un ne pouvait pas l'accepter. Michelle n'avait jamais été particulièrement clémente envers son drogué de patron, ni même affective d'une quelconque façon. Elle était simplement faite dans un moule qui frôlait la perfection en terme de professionnalisme, et jamais elle ne se serait permis de laisser mourir l'homme qui l'employait, aussi stupide et inconscient soit-il. Alors, lorsque son bracelet de cristal qu'elle ne quittait jamais prit subitement une teinte rouge vive, elle attrapa son nécessaire de premier secours et prépara au plus vite sa téléportation. Oh, elle ne comptait absolument pas le lever de sa punition et le ramener au Sanctuaire malgré la situation actuelle... mais l'empêcher de passer de vie à trépas, ça, elle le pouvait et se faisait même un devoir de le faire. Sa trousse dans une main, sa magie bleue au creux de l'autre, elle laissa des instructions aux quelques rares au courant de son départ précipité afin de ne pas retrouver son lieu de travail en champ de bataille, puis disparue en un instant.

La jeune femme réapparut directement auprès du petit fae et sans prêter attention à la présence de Reddas, commença tout de suite sa phase de soin. Elle prit son pouls, l'attacha fermement sur un petit brancard à sa taille et chercha rapidement, d'une main d'experte, une veine dans laquelle le piquer. Satisfaite de sa trouvaille, Michelle posa rapidement une entrave à la circulation du sang, et sortit ensuite de sa sacoche une minuscule aiguille ainsi qu'un flacon remplit d'un liquide bleu turquoise particulièrement brillant. De nouveau, tout ce passa très vite, et en quelques secondes, elle planta sa seringue et laissa lentement le mélange s'en échapper, s'assurant ensuite de son effet. Lorsqu'Olwë se fut enfin endormi du sommeil du juste, et que son cœur eut retrouvé une vitesse de battements normale, elle prit le temps de souffler et se tourna vers celui qu'elle avait parfaitement ignoré jusqu'ici. « Pardonnez moi manque de politesse, la situation m'obligeait à ne plus me soucier des convenances. Je me prénomme Michelle, et je suis l'assistante personnelle de Monsieur Ayasca, co-directeur des Protecteurs du Bonheur. » Sa voix était d'un neutre qui pouvait être déstabilisant de part son flagrant manque d'émotions, mais la demoiselle s'était depuis longtemps résignée à l'idée que sentiments et travail ne faisaient jamais bon ménage. « Je ne vous demanderais pas la raison de votre présence ici. Je doute que mon patron n'y est pas étranger. Et si cela vous intéresse, Olwë a fait ce qui s'appelle communément une "crise de manque". Il est accro à toutes sortes de substances dont seuls les démons font le commerce. Ainsi, si la situation venait à se reproduire, veuillez lui fournir de quoi se soulager, sans quoi je me verrai de nouveau dans l'obligation de quitter mon poste, ce que je n'apprécie pas du tout. » Elle chercha ensuite quelque chose dans son sac, qu'elle déposa non loin du Fae. « Si jamais vous rencontrez le moindre problème, cassez l'une de ces sphères, je viendrai directement à vous. Sur ce, je retourne à mes affaires. Bonne nuit monsieur. » Et sans un mot de plus, sans même un regard, elle se volatilisa et repartit comme elle était venue.

Quelques temps indéterminés plus tard, Jojo reprit connaissance et s'éveilla comme une fleure au printemps. « Ah ! Quelle belle nuit pour admirer les étoiles ! Je me ferai bien une petite gaterie... » Fidèle à lui même, le fae avait probablement oublié son incident d'un peu plus tôt, tout comme il n'avait aucune idée de la visite que sa secrétaire venait de lui faire. Pour l'instant, il faisait bon, le ciel était beau, et tout semblait annoncer une nuit des plus superbes. « Youhou ! Monsieur le vampire ? C'est l'heure de se mettre au travail ! C'est que ces mesdames n'aiment pas attendre, vous savez ? » Il se dirigea alors vers le centre de son jardin, et s'enquit tour à tour de tous les besoins de ses habitantes et habitants. Quelques fleurs avaient souffert du manque d'eau et du trop plein de soleil, d'autres ne trouvaient pas assez d'aliments dans le sol pour les nourrir, et d'autres encore réclamaient simplement un peu de compagnie. « Bon ! Et bien... Au travail ! Et après, on se fera un bon petit "plaisir" de mon crue ! Dit, t'aime les plantes à voir des choses drôles ? Moi oui ! » A vrai dire, il ne savait même pas si son prisonnier l'écoutait, et il ne se posait même pas la question. L'Ayasca entama l'accomplissement de ses tâches quotidienne, mais au fond de lui, il pensait déjà à la récompense qui l'attendait !  

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Mer 13 Juil 2016, 14:28

Passablement alarmé par l’absence de réponses de mon interlocuteur en nage, je commençais à perdre mon sang-froid lorsque, sortie de nulle part, une gigantesque silhouette apparut sous mes yeux. Encore plus massive que les fleurs, sa présence acheva de me surprendre, si bien que j’en tombais à la renverse. Il me fallut quelques secondes pour me rendre compte qu’il s’agissait d’une personne de taille normale dans mon référentiel usuel, et que les proportions colossales qu’elle revêtait étaient imputées à ma taille actuelle. Aussi, si cette réalisation prit quelque temps pour s’effectuer, je dus compter le double pour me calmer et procéder à une approche raisonnable de la situation.

Pour commencer, qui était cette personne et que venait-elle faire subitement dans ce jardin sans prévenir de son arrivée ? Les réponses vinrent d’elles-mêmes. Je l’observai administrer quelque substance au faë, ce qui le calma bien assez vite. S’agissait-il d’un ange, ou d’une race équivalente veillant sur les êtres miniatures ? Elle était dépourvue d’ailes, donc je supposai ma première hypothèse comme fallacieuse, bien que la seconde demeurait vraisemblable. A ce moment-là, la géante se retourna dans ma direction, et daigna enfin m’adresser la parole sur un ton au formalisme inégalé pour expliquer de quoi il en retournait. J’appris alors qu’il s’agissait de l’assistante de… l’individu qui sommeillait selon toute vraisemblance – je ne connaissais guère ce « monsieur Ayasca » mais présumai de son identité avec la scène à laquelle je venais d’assister. De même, elle m’informa qu’il s’agissait du co-dirigeant des « Protecteurs du Bonheur » – un nom aussi parlant que la géographie du continent mystérieux à mes yeux. J’hésitai à me renseigner sur ces derniers, mais préférai éviter de passer pour un ignare notoire. Aussi, ma réponse fut extrêmement simple.

 « Vous ne voyez… enchanté. Je me prénomme Reddas. »

Contemplant l’état léthargique du faë, une idée fusa dans mon esprit. Peut-être devais-je profiter de cette absence pour quémander à cette dénommée Michelle un retour à la normale ? Rien ne laissait entendre que cela figurait dans son registre de compétences, mais que perdais-je à essayer ? Hélas, pendant que j’étais occupé à formuler ma pensée, mon interlocutrice reprit avec cet air totalement neutre, et m’annonça que le dormeur dépendait de « substances » apparemment illicites qu’il fallait lui administrer régulièrement. Subséquemment, elle m’invita à veiller sur le concerné, sous peine d’être contrariée en cas de rechute de sa part. Dans la mesure où je ne faisais – littéralement – point la taille avec cette dernière, mieux valait coopérer, et je me contentai d’acquiescer. Elle conclut en me léguant un sac de sphères auxquelles je pouvais avoir recours en cas de complications ultérieures, et prit congé aussi subitement qu’elle était apparue.

Observant la scène avec une certaine incrédulité, je réalisai que ma situation avait atteint des sommets d’absurdités. Réduit à la taille d’un faë puis contraint de m’occuper de plantes pour avoir piétinées ces dernières ; à présent chargé de m’occuper de celui qui me prenait en otage… jusqu’où le comble pouvait être poussé ? Je me massai lentement les tempes en affichant une grimace d’exaspération pour illustrer mon ressenti. Les nuits allaient être longues, bien longues. Maudites soient ces cascades.

**

Le rêveur finit par s’extraire de ses songes, affichant une jovialité qui différait totalement de son état précédent. A défaut, quelqu’un appréciait la situation, car ce n’était guère mon cas. L’accalmie prit fin, et mon interlocuteur m’engagea à me mettre à l’œuvre. Je retins un soupir et le suivis, alors qu’il m’indiqua les tâches à effectuer. Dans la mesure où je n’étais guère d’humeur à partager sa légèreté d’esprit, je décidai de commencer par celle qui m’éloignerait au mieux de sa gaieté, à savoir l’arrosage des plantes. Je me contentai d’une simple question.

 « Où se situent les seaux, que je puisse puiser dans la rivière ? »

Je traînai le pas sur le trajet, comme pour accélérer le cours du temps. Il me suffisait de tenir pendant la durée qu’on m’avait imposée avant que je ne puisse regagner la liberté, et tout procédé pour fluidifier l’écoulement était bon à prendre. Si cette tâche se révéla aisée bien que fort répétitive et lassante, elle demeurait une bénédiction à côté de l’apport d’engrais. Celle-ci me fournit l’impression d’être un pouilleux, à me retrouver en contact permanent avec la terre. Je ne sus toutefois établir si la pseudo-discussion que j’entretins avec la végétation s’avérait préférable, tant leur point de vue me dépassait. Et lorsqu’il ne s’agissait point d’une question de point de vue, leurs piques se révélaient aussi plaisantes que ceux d’une rose à laquelle on avait ôté tout charme.

 « Et donc les vampires ne côtoient jamais le soleil ? Ça explique pourquoi ils sont aussi désagréables. Ils n’ont pas de source revitalisante. »

 « Il m’est préférable d’être désagréable que de rejoindre le trépas. »


Si physiquement, mes tâches étaient quelque peu fatigantes, je dus puiser significativement davantage dans mes ressources mentales, notamment à la perspective d’avoir à réitérer ces dialogues stériles et peu enrichissants. Je rejoignis enfin le responsable de mon calvaire, cherchant à m’enquérir de la suite, et possiblement, réclamer repos.

 « Les plantes ont été nourries et abreuvées. J’ai tenu la conversation avec certaines d’entre elles. Mes tâches pour aujourd’hui sont-elle ajournées, et si oui, puis-je prendre congé ? »

Une bonne partie de la nuit s’était écoulée. Cependant, je savais que les lueurs de l’aube n’apparaîtraient point avant une heure ou deux, ce qui laissait – si le faë la réclamait – de la marge pour encore travailler.
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Lun 08 Aoû 2016, 14:01


Leçon n°7 : La vie est faite de millions de couleurs !


Rien ne semblait plus pouvoir lui faire perdre sa bonne humeur, pas même le peu d’enthousiasme de son prisonniers. « Tu les trouveras sous les bégonias ! Et demande aux fleurs si elles veulent un peu ou beaucoup d'eau, c'est plus simple ! » Le petit fae s'était agité toute la première partie de la nuit comme si il fut doté d'une toute nouvelle énergie, si bien qu'il mit bien moins de temps que prévu pour s’acquitter de ses tâches quotidiennes. Par chances, ces mesdames s'étaient assez bien acclimatés à ces horaires nocturnes et elles n'en patissaient aucunement.En moins de deux heures, toutes furent arrosées, choyés et endormis, et Olwë était plutôt satisfait du travail du vampire. Il ne manqua d'ailleurs pas de le lui faire savoir lorsque ce dernier vint à lui pour s'enquérir du travail qu'il restait à faire. « Je te félicite ! On a finit bien plus rapidement que si j'avais du faire ça tout seul ! J'ai plus de corvée pour toi, mais en revanche, tu vas rester avec moi ! Ça fait longtemps que j'ai pas eu quelqu'un avec qui fumer, et on voit toujours des trucs plus drôles à plusieurs. » Le petit être ailé n'avait pas conscience de son addiction mais en revanche, il connaissait parfaitement les effets de chacune des plantes de son jardin grâce à ses longues années d'expériences en solitaire. La dernière fois qu'il avait eu un compagnon de fumette, les choses avaient d'ailleurs tournées d'une bien étrange façon dont il ne se rappelle d'ailleurs pas bien. Quel que chose de très chaleureux, de très agréable, mais qui lui avait fait un peu mal aussi... Mais ses pensées s'étaient déjà focalisé sur autre chose, si bien qu'il ne réussit pas à s'en rappeler.

« Allez ! Suis-moi ! » Olwë partit droit à sa cache en voletant joyeusement et y plongea dans une gracile figure aérienne qui mettait en valeur son corps fin et élancé. Le petit homme n'avait jamais fait attention à l'entretient de son physique, mais il était naturellement doté d'une certain charisme qui ne le rendait pas désagréable à regarder. Il ressortit quelques minutes plus tard chargé de feuilles et de plantes séchées de sa meilleure année. Il souriait largement de ses dents nacrées illuminées par les rayons de la lune. « J'ai trouvé tout ce qu'il nous faut ! » Il déposa ensuite ses trésors au pieds de Reddas et se présenta face à une plantes aux feuilles assez larges pour tous deux les porter. De sa magie de fae, il l'invita à grandir, grandir encore, jusqu'à ce qu'elle fut plus haute que toutes les autres du jardin. Alors seulement, il prit tout son nécessaire à paillettes et s'installa confortablement. « Tu viens ? On a encore pleins de temps devant nous avant le levé du soleil ! Et la nuit est superbe ! » Il commença alors à rouler dans du fin papier à fumer son meilleur tabac accompagné de quelques boulettes d'une fleurs toute particulière. C'était léger pour un début de soirée, mais il ignorait totalement si son invité était familier de ce genre de pratique et préférait procéder par étape. Olwë avait conscience du danger que pouvait encourir un nouveau goûteur et ne souhaitait tout de même pas tuer celui qu'il s'était escrimé à garder en vie.

« Ça va ? C'est pas trop dur de travailler avec un fae comme moi ? Je sais que vous les grands, vous construisez des villes et des châteaux, vous participez à des combats super violents, mais sans nous, sans notre travail, le monde serait pas du tout pareil tu sais ! Beaucoup moins vert, beaucoup moins beau, beaucoup moins magique aussi. », dit-il, son joint à au bec. Depuis qu'il se sentait un peu plus membre de son peuple et un peu moins une bête étrange, Olwë avait acquis une sorte de fierté à être un fae, chose qui était tout à fait bénéfique à son élévation spirituelle. Il prit une première bouffée et tapota la place qu'il fit à côté de lui, recrachant ensuite une large volute en forme de cercles concentrique. « T'en fait pas, t'es dans mon jardin et il ne t'arrivera rien. Mon honneur est en jeu, et ça paraît pas, mais j'y tiens ! » Il s'allongea sur le dos, son visage tourné vers les étoiles, et se laissa emporté par l'immensité du ciel. La nuit risquait d'être forte agréable et tout du moins, rien ne présageait du contraire.

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Mar 09 Aoû 2016, 01:31

L'achèvement de mes travaux me laissa envisager une once de liberté, un espoir d'autant plus renforcé que le faë parut satisfait de mon œuvre. C'était cependant miroiter vainement : l'intéressé m’engagea à le suivre pour passer le reste de la soirée en sa compagnie dans l'optique de… « voir des choses drôles », quoique cela puisse signifier. Outre le caractère étrange de ses propos, la sollicitation physique inhérente à mon châtiment me poussait à douter d'apprécier une telle perspective, ne me sentant guère d'humeur aussi frivole et joviale que mon interlocuteur. Il s'avérait toutefois de mauvais goût de contrarier celui qui détenait les clefs de mon asservissement, et je lui emboîtai le pas sans plus tarder. Pensant également qu'il serait de bon ton de chercher à l'amadouer afin d'obtenir un allégement de peine, je feignis un sourire pseudo-aimable aux félicitations du faë. Ne sachant guère réellement ce qu'elle impliquait, je décidai d'accepter sa proposition alambiquée pour le mettre dans les meilleures conditions de négociation.

 « Me voici, me voici. »

Olwë avait mentionné son désir de « fumer » en compagnie de quelqu'un. Ce fut pourquoi je le vis rouler du tabac avec enthousiasme. Il ajouta quelque substance qui m'était inconnue et je me retins d'afficher un air dubitatif. Quelle était cette plante ? S'agissait-il là d'un attrait commun à tous les faës ou seulement d'une particularité de mon vis-à-vis ? Je n'en possédais la moindre idée, et me contentai d'observer silencieusement jusqu'à trouver un sujet de discussion pouvant le passionner. Je n'eus guère besoin d'attendre longtemps : il m'invita à m'asseoir à ses côtés pendant qu'il me questionnait sur mes ressentis de la soirée et vantait les mérites de son peuple. Olwë paraissait fier de sa race. J'en déduisis qu'il n'était point insensé de complimenter cette dernière pour m'attirer ses faveurs. Par conséquent, j'entamai la conversation selon ce paradigme, jouant doucement d'auto-dérision et prétextant l'admiration.

 « Je dois avouer ne point être habitué à pareil effort. Retenir les noms et particularités de toutes ces plantes n'est guère aisé pour un novice tel que moi. Vous autres, faës, soutirez mon ébahissement le plus total pour posséder un tel savoir inné. Je vous envie grandement, du plus profond de mon être si j'ose dire. »

C'était un mensonge. Je n'éprouvais aucune sympathie à l'égard d'êtres miniatures qui, de surcroît, accordaient de l'importance à des éléments aussi insensés que l'herbe que je foulais quotidiennement ! Mieux valait cependant qu'il ne s'en rendît point compte et demeurât crédule à mes propos. J'accentuai mon sourire quelque peu forcé tandis que je surenchéris.

 « Nous devrions chanter vos louanges, bien que je doive admettre être encore plus ignare en magie qu'en botanique. Je ne saisis point la portance de votre influence dans ce dernier domaine. »

Paradoxalement, cette dernière assertion était plutôt vraie. En raison de mon passé d'humain, la magie demeurait un mystère des plus complets à mon égard, une entité totalement opaque qui me jouait davantage de tours qu'elle ne m'était bénéfique. Preuve en était, encore une fois, de ma présence en ces lieux. Peut-être que mon interlocuteur serait en mesure de démystifier un peu ses paradigmes ? C'était à voir. En attendant, il acheva la conception de sa gâterie et ouvrit le bal enfumé. Il me tendit ensuite son œuvre, m'assurant que je ne courrais aucun danger pour que je le suivisse. J'hésitai un moment mais me décidai à aspirer une première latte. Je toussotai légèrement, peu habitué à une telle consommation. S'il m'avait déjà été donné de fumer du tabac une fois de mon vivant, celui-ci possédait un goût singulier – meilleur sans doute. Pour autant, je n'étais point certain de la façon dont il fallait inhaler ces senteurs, et réitérai sans tarder. Soudainement, une sensation de relâchement global s'accapara de mon corps et de mon esprit, et je me trouvai fort détendu. Je me mis même à ricaner doucement par à-coups, tant j'étais surpris par cette décontraction. Mon expression faciale muta en béatitude, et je rendis au faë son cadeau. S'agissait-il là d'une démonstration de magie ? C'était plutôt… efficace ! Je m'adressai à Olwë avec un sourire bien plus franc devant cette preuve plus que convaincante.

 « Oh. Ne dis rien. Tu as placé une substance magique… de la magie de faë… dans ton tabac, je me trompe ? Ses effets sont… époustouflants. Formidables ! Peux-tu me dire quels autres bienfaits peut-on tirer de votre magie ? »

L'esprit léger, j'en vins à oublier toute forme de contrariété qui avait accompagné ma miniaturisation ainsi que le but initial de mon accompagnement. Je n'avais encore jamais ressenti pareille euphorie par le passé et devais avouer observer des moments fort plaisants assis dans l'herbe de la sorte. Je pris d'ailleurs mes aises et m'allongeai similairement à Olwë pour mieux contempler la lune. Mon attention se riva sur les discrets nuages qui alimentaient le ciel. Leurs formes m’intriguaient, semblables à la fumée que nous rejetions tour à tour. Je les fixai avec une certaine concentration, presque comme si…

 « Est-ce que tu penses… que les Aetheri communiquent entre eux… ou peut-être avec nous… par le biais des nuages ? Ou les astres, tant qu'à faire ? Et qu'il est possible de leur répondre avec ta fumée ? »

Je déclamai à voix haute le fil de mes pensées. En ce sens, mes propos pouvaient paraître saccadés, ce qui traduisait une intense réflexion de ma part. L'envie me prit d'engager Olwë dans le débat. Ses pensées sur le sujet m'intéressaient tout autant que ses démonstrations de magie faërique ! Pour sûr, je comprenais mieux d'où venait le mot… féerique à présent !

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Lun 19 Sep 2016, 18:14


Leçon n°7 : Fume Prie Aime


Des formes de toutes les couleurs prenaient consistance devant ces yeux. Et elles dansaient, et elles riaient. Et Olwë riait aussi. Il était heureux, tout simplement, et peut-être encore plus content de partager ce moment privilégié avec quelqu'un d'autre que son amant ou Phsysalia. Il jouait de ses petits doigts agiles avec la fumée, l'obligeait à prendre certains chemins, à exécuter certaines figures. Il dessinait avec les étoiles des créatures imaginaire et leur donnait vit dans sa tête. Toute cette magie, tout cet enchantement, pouvait durer toute la nuit si ils le voulaient. Le vampire n'aura qu'à demandé. Le geôlier se faisait serviteur. Un gentleman serviable qui ne voulait à son tour qu'offrir un peu de bonheur aux gens du monde entier.

« Hehe... C'est pas de la magie de fae... C'est la magie des plantes... Elles font toutes un truc un peu spécial. Il y en a qui te rendent tout mou comme du bois mouillé, d'autres qui te font voir pleins de choses pas belles comme dans la Forêt des Murmures ou d'autres encore qui t'envoie des choses magnifique dans la tête et qui te font voler haut ! Très haut dans le ciel. Celles-là ce sont mes préférés, mes plantes à bonheur. Et j'ai longtemps aidé mon maître à en vendre partout dans le monde. »

Olwë n'était pas trop au courant de toutes ces choses sur la religion, mais il était pourtant un fervent croyant de Phoebe. Pour lui, un dieu, c'était un peu comme une force toute puissante qui était capable de faire des choses incroyables, des bonnes comme des mauvaises. Alors il fallait les respecter et leur offrir des cadeaux pour les faire sourire et qu'ils donnent des choses bien. Le petit fae avait toujours prit soins de respecter les traditions de son peuple depuis qu'ils les avaient apprises il y a plusieurs années de cela. On lui avait appris qu'il servait directement Phoebe en s'occupant de ses créations, des fleurs et des champignons de son jardin. Il savait aussi qu'il n'était pas tout seul à s'occuper de la nature, qu'il y avait aussi les Elfes et qu'ils étaient très importants pour lui. Et le garçon s'était fait sa propre théorie, sur comment parler à ces géants qui vivaient par delà les étoiles et qu'il ne pouvait voir sans qu'eux même ne veulent se montrer à lui. Ainsi, d'une voix lente et qu'on aurait pu croire mesuré, il transmit ses propres convictions au vampire.

« Je penses que les Aetheri qui sont tout la haut dans le ciel nous envoie pleins de message mais pas tout le monde peut les comprendre. Moi, même avec mes plantes, je suis trop con pour lire dans les étoiles et les nuages. Mais peut-être que toi tu peux. Et peut-être que tu pourra faire de la magie de fumée ! Ce serait bien... J'aimerai bien voir ça. »

D'un geste d'une lenteur qui ne pouvait être mesurée, semblable à celle de ces animaux qui mettaient parfois un an à rejoindre une autre branche d'un autre arbre, il se tourna ver le vampire et pour la première fois, prit tout son temps pour l'observer. Au fur et à mesure qu'il détaillait son visage et qu'il devinait son corps sous ses vêtements, un sentiment qu'Olwë ne maîtrisait et ne comprenait pas tant que ça s'éveilla en lui. Il lui vint alors le désir insatiable de lui faire des compliments, de se rapprocher de lui, de le toucher, d'explorer ce corps de plus prêt, avec ses mains. Un contact tactile qui lui était souvent refusé par tant d'hommes qui ne partageaient pas ses goûts en matière de partenaire de jeux à deux. Et il se laissa, sous l'effet de la drogue qu'il ne cessait pas d'ingéré, aller à un rapprochement subtil. Il n'était plus qu'à quelque centimètre de Reddas désormais, et imitait chaque geste qu'il aurait aimé pouvoir faire sans crainte, à quelques millimètres de sa peau, sans pour autant le toucher, de peur d'être rejeté.

« Tes très beau comme ça tu sais ? J'aime bien le corps des hommes. Il est pleins de courbes, pleins de force mais aussi de la douceur par moment, par endroit. Un corps d'homme, c'est aussi comme un feu de bois l'hiver. Quand tu es tout contre, tu te sens bien. J'ai toujours aimé les hommes, mais ça fait pas longtemps que je l'ai compris. Je suis plutôt lent à comprendre les choses et j'ai pas une très bonne mémoire. Sauf pour le nom des plantes. Tu es vraiment très beau. »

Il n'osait pas demander la permission d'aller plus loin, il s'était fait si souvent rejeté, si souvent malmené, qu'il ne savait plus trop comment s'y prendre. Mais ce désir qui était en lui, qu'il ne pouvait pas taire, se lisait dans ses prunelles vertes. Et Olwë se demanda pourquoi tout devait toujours être aussi compliqué. Et il ravala un peu de bonheur pour oublier aussitôt ses questions et ses peines. La situation pouvait vite devenir gênante et il ne le voulait pas. Alors il s'éloigna à contre coeur quelque peu et se remit sur le dos à contempler les étoiles. Voilà, il avait trouvé de quoi parler. De celui qu'il ne pouvait pas toucher et dont il ne savait rien. L'écoutait-il encore ?

« Pourquoi tu me parles pas de toi ? Moi je t'ai beaucoup parlé de moi, mais toi tu m'as pas dit grand chose. J'ai envie d'en savoir plus. Tu veux bien m'en dire plus ? »

Le fae n'avait pas l'habitude de ce genre de choses, de quelqu'un qui passait du temps avec lui, par sa faute, et dont il ne savait pratiquement rien. Est-ce qu'il vivait heureux ? Est-ce qu'il avait une famille ? Des amis ? Pourquoi était-il venu à la Cascade ? Peut-être qu'il avait une mission importante et qu'Olwë l'empêchait d'aller... Toutes ces questions avaient besoin de réponse, car à cet instant, l'illuminae commençait à se sentir de plus en plus mal, à être certain qu'il avait fait quelque chose de pas bien, quelque chose de pas gentil. Et ça, c'était très douloureux dans sa poitrine. Et il avait l'impression qu'aucune de ces plantes ne pourraient lui redonner le sourire. Des larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux, qu'il n'essaya même pas de cacher. Il était simplement là, présent, dans toute son unicité et sa fragilité. Vivant.

« Le monde est bien plus beau avec mes plantes du bonheur... »

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