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 Tea time [pv Daario]

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Jeu 03 Mar 2016, 22:55


« Pourquoi est-ce que je t’engagerai ? T’es qu’une gamine ». Dit l’homme à Araya, la jaugeant de haut. Gardant son air glacial, elle resta calme. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait à faire à ce genre de comportement. « Parce que t’es en manque de mercenaires, et que m’avoir en plus ne te fera pas de mal ». Rétorqua-t-elle froidement. « Peut-être, mais comme je paye un salaire, je dois m’attendre à ce qu’ils soient un minimum bons ». Soupirant devant son manque d’ouverture, Araya décida d’utiliser une autre technique. Elle siffla, et Kayto apparut silencieusement, sortant de derrière la forêt. Il se plaça à côté d’elle, les yeux fixés sur l’homme. Ce dernier recula d’un pas, la main sur l’épée, étonné lorsque la jeune femme frêle posa une main sur le tigre. « Alors, toujours pas convaincu d’engager une gamine qui pourra surveiller vos cargaisons toute la nuit, contrairement à vos autres hommes ? ». Lança-t-elle. Ce n’était pas donné à tout le monde de pouvoir contrôlé un tigre, enfin c’est ce qu’ils allaient penser. Le regard de l’homme passa de l’animal à la jeune femme, et finit par hocher la tête. « D’accord, je vais prévenir les autres, suivez-moi ». Dit-il. Il tourna les talons, l’invitant à pénétrer dans le camp. La jeune femme le suivit, regardant autour d’elle, faisant attention à ce que personne ne vienne prêt d’elle. Mais il fallait dire qu’avec Kayto qui la suivait, peu se risquerait à l’approcher.

*Ca c’est bien passé ?. Demanda le tigre à Araya, surveillant tout autour d’eux, faisant attention à ce que personne ne s’approche trop d’eux. *Vu les circonstances, je dirais que c’était pas si mal, on est embauché*. Répondit-elle en pensée. Elle observa la caravane, surveillant elle aussi les alentours, comptant les gens qu’elle voyait, essayant de retenir leur visage. Le convoi n’était pas aussi grand qu’elle se l’était imaginé. Certes il y avait plusieurs charrettes, mais en tant qu’ancienne voyageuse avec un groupe, elle avait eu l’habitude de bien plus de monde. Enfin, elle n’allait pas se plaindre, ça lui permettait d’éviter de faire une crise de panique. Mais bon, qu’importe, de toute façon elle ne comptait s’approcher de personnes, ne se lier à personne. Après tout, elle ne pouvait plus faire confiance aux autres. Mais heureusement pour elle, avoir être proche de quelqu’un n’était pour le moment, pas dans ses priorités. Et puis, elle n’avait pas l’intention de rester longtemps ici. Elle était ici pour pouvoir avoir le plus d’argent possible, et ce n’est pas avec la maigre somme qu’on lui proposait qu’elle pourrait faire ce qu’elle souhaitait.

Elle finit par arriver devant le groupe de mercenaires engagés pour le voyage. L’homme s’arrête là, lui montrant le lieu. « Voilà ceux avec qui tu devras travailler, faites connaissances ». Lui dit-il. Elle lui lança un rapide regard. Qu’est-ce qu’il pensait, qu’elle était ici pour discuter ? Et de toute façon, si elle s’approchait d’un peu trop prêt, elle n’était pas sûre de pouvoir se contrôler en permanence. Elle préférait se tenir à l’écart pour éviter un massacre. Le leur, ou le sien. Pendant ce temps, celui qui l’avait accompagné fit demi-tour, sûrement pour aller s’occuper d’autre chose. Ne se laissant pas impressionner devant ses hommes, la plupart étant des tas de muscles, avec plusieurs cicatrices de combats. Rien qui ne l’impressionnait. En terme de cicatrices, elle devait sûrement les battre tous. *Je n’aime pas ces hommes*. Lui dit Kayto. *Tu devras les supporter tant qu’on sera là. Au pire, tu iras dans la forêt*. Le tigre lui répondit par un grognement. Elle savait très bien qu’il n’allait pas l’abandonner. Encore moins lorsqu’elle était entouré de gens aussi peu digne de confiance.

Plutôt que de se joindre au groupe, la jeune femme s’éloigna un peu. Elle trouva un coin tranquille, non loin. Elle s’assit sur le tronc d’un arbre mort, le tigre se couchant à ses pieds, entendant plus ou moins les conversations des gens non loin. La jeune femme ne pouvait que les voir, entendant vaguement des bruits de conversations, mais rien de précis. Elle interrogeait souvent le tigre sur ce qu'il ressentait grâce à ses sens. Mais il était souvent bien incapable de le lui expliquer, étant quelque chose d'instinctif pour lui. Et afin de compenser son manque d'expérience, elle lui demandait pour souvent de lui apprendre à chasser un peu mieux, la façon dont se déplacer silencieusement. Sa débrouillardise l'aidait bien dans ce cas. Mais c'était tout ce que pouvait lui apprendre Kayto. Le reste, elle essayait de se débrouiller par elle-même, mais c'était compliqué. Déjà qu'elle venait de débarquer dans une aire profondément troublée, et instable. Elle se demandait souvent si tous les Vampires étaient dans la même situation qu’elle au début. Abandonné, et complètement perdu. Cela lui semblait un peu trop étrange. Mais peut-être est-ce qu’ils abandonnaient seulement ceux qu’ils transformaient, et qu’ils ne respectaient que leurs enfants naturels. Est-ce que c’était possible pour eux d’ailleurs ? D’avoir un enfant normalement ? Elle soupira. Beaucoup trop de questions se bousculaient dans sa tête au sujet d’elle-même, et de sa condition pas si nouvelle que ça, vu que cela faisait quelques années depuis sa transformation.


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Sam 26 Mar 2016, 21:20



Tea Time - I


Alors que les instructions qu’ils avaient reçues stipulaient que le convoi partirait dans la soirée, Daario se faisait attendre à mesure que le jour déclinait peu à peu. Aramis Baal commençait à s’agiter, se demandant s’il ne valait pas mieux partir sans leurs deux derniers gardiens, changeant plusieurs fois d’avis en suivant le cours erratique de ses pensées. La plupart des mercenaires, quant à eux, étaient partagés entre l’incompréhension et la colère grandissante qu’ils ressentaient envers celui qui les retardait tant. Un des hommes les plus imposants, un orisha du nom de Markus Halvil, descendit de son attelage sans ménagement et se dirigea vers Aramis d’un pas décidé. Le bélua tenta de lever la main pour l’arrêter, mais il en fallait plus pour décourager le colosse.
« Bon, ça fait des heures qu’on attend, on y va maintenant. Tant pis pour les trainards, ça fera deux parts en moins à partager. Envoyez le paiement. »
L’héritier de la famille Baal eut l’air d’hésiter, le ton assuré et la présence menaçante de l’orisha faisant peu  à peu pencher la balance. Il s’apprêtait à accepter, sortant de sa besace un petit sac contenant la somme qu’il avait promise, quand un craquement sinistre retentit un peu plus haut sur la route.

Les chevaux des attelages d’Aramis s’agitèrent, reculant de manière désordonnée en poussant des hennissements craintifs. Deux chariots entrèrent en collision, ce qui entraîna une volée de jurons et de cris de la part des deux responsables. Il fallut une certaine habileté des mercenaires présents sur les attelages pour contrôler les montures. Markus et Aramis levèrent les yeux vers la route pour voir arriver un carrosse noir, tracté par deux formes qui leur firent plisser les yeux. De loin, il s’emblait s’agir de chevaux, mais leur démarche cadencée, leurs sabots frappant le sol dans un concert martial, trahissait quelque chose de bien moins naturel. Lorsqu’ils furent assez proches pour être correctement détaillés, Aramis étouffa un cri de surprise lorsqu’il comprit que l’attelage sinistre était tracté par deux bêtes décharnées. L’une d’entre elles était relativement bien conservée, laissant apparaître sur sa robe des tâches blafardes qui seules trahissaient sa mort récente. L’autre, quant à elle, n’était plus qu’une macabre parodie d’étalon, dont les tendons et les muscles apparents se contractaient et se relâchaient comme mus par une magie invisible. Le carrosse décrivit un grand cercle pour faire demi-tour et finit par s’immobiliser non loin d’Aramis, les montures répandant aux alentours une odeur pestilentielle.

Plusieurs secondes passèrent, avant que la porte de la voiture ne s’ouvre sur un habitacle plongé dans la pénombre. Une créature à la peau pâle et à l’aspect spectral finit par en descendre, se dirigeant vers Aramis sans faire état du colosse orisha qui l’accompagnait.
« Je suis Kara Rosenwald, c’est avec moi que vous avez traité. C’est le paiement ? »
Le bélua hocha fébrilement la tête, pas vraiment remis des deux horreurs qu’il avait devant lui. Kara se contenta de prendre le sac, sous le regard hagard de l’orisha.
« Eh, vous pensez allez où avec la solde ? Rendez-moi ça, je me chargerais moi-même de partager l’argent, c’est comme ça que c’était convenu ! »
Kara se contenta de remonter dans le carrosse, mais elle laissa la porte ouverte sur l’intérieur. L’orisha s’immobilisa devant, hésitant à aller au bout de son idée. La pénombre donnait à l’intérieur une allure encore plus sinistre, qui ne lui inspirait pas réellement confiance. Après quelques secondes, une voix masculine retentit sans chercher à masquer son agacement.
« Montez, venez me rejoindre à l’intérieur, et je me ferais une joie de vous rappeler votre place. Offrez donc à la nuit le spectacle de vos ultimes instants. »
Ses derniers mots évoquèrent à l’orisha quelque chose de malsain, comme s’il avait réellement envie qu’il le rejoigne dans la pénombre. Markus hésita, et lorsque Daario repris, le ton de sa voix était sans équivoque.
« Très bien. Maintenant que nous sommes débarrassés des doutes protocolaires, nous pouvons partir. Soyez rassuré, sieur Baal, votre cargaison est entre de bonnes mains. »
Seule Kara la voyait, mais son expression laissait paraître tout le contraire. La porte du carrosse claqua, et les chevaux décharnés se mirent en route à l’unisson. Le visage du vampire était traversé par un grand sourire, mais celui-ci ne dura que lorsqu’ils furent assez loin pour que Kara puisse lui parler sans qu’ils soient entendus.
« Les mercenaires, je crois que l’une d’elles est des nôtres. »


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Dim 27 Mar 2016, 20:28


Araya voyait que les gens du convoi commençaient à s’impatienter. Ils en avaient tous marre d’attendre trop longtemps, ce qui n’était pas vraiment son cas. Elle les observait tous, essayant de retenir le plus de détails possibles, essayant de juger leur compétences, et leur caractère. Au bout d’un moment, un homme s’approcha d’elle, tenant les rênes d’un cheval en main, un bel étalon brun, à l’air endurant.

« Tu sais monter ? ». Lui demanda-t-il.

Elle se leva, tendant la main pour qu’il lui donne.

« Aucun problème »

Elle connaissait très bien les chevaux, ses parents lui ayant appris à en prendre soin, et à monter. Cela faisait longtemps qu’elle n’était pas montée sur le dos de l’un d’entre eux, et aurait sûrement pas mal de courbature à la fin de cette nuit, mais elle n’en montrerait rien. Elle avait déjà bien eu assez de mal à se faire prendre à cause de son jeune âge, si elle montrait la moindre faiblesse, ce n’était pas bon. Heureusement que ses vêtements dissimulaient sa maigreur, et son manque de masse musculaire. Seule ses joues la trahissaient, mais, ayant repris un peu de poids dernièrement, les gens pensaient souvent qu’elle avait un visage très fin. L’homme lui donna les rênes, puis fit demi-tour, rejoignant le groupe. Le cheval jetait des regards nerveux à Kayto, grattant le sol de son sabot. Il était habitué à la présence des Béluas, et, par extension, à celle des animaux parfois dangereux, mais cela n’empêchait pas un certain stress une fois proche de l’un d’entre eux.

Afin de le calmer, elle caressa son museau, puis se rapprocha du camp, tenant toujours le cheval. Le tigre la suivait, restant à quelques mètres d’elle, prêt à sauter sur la moindre personne qui s’approchait un peu trop d’elle. La Vampire s’arrêta non loin du groupe, légèrement en retrait. Elle suivit l’altercation entre un Orisha, et Le type de la famille Baal. Peu de temps après, les chevaux commencèrent à s’agiter, ainsi que Kayto, ses oreilles se plaquant contre son crâne, et montrant ses crocs. Araya raffermit sa prise pour que sa monture ne bouge pas. Le cheval piaffa, secouant la tête, mais resta sous son emprise. Les personnes près de deux chariots n’eurent pas la même réaction qu’elle, et les chevaux purent facilement s’emballer, créant un accident. Soudain, un carrosse noir s’avançait vers eux, tracté par choses. Plissant les yeux, elle put voir avant tout le monde que l’attelage était composé de deux chevaux, mais leur chair décharnée, certaines parties de leur peau dévoilant leur muscle, et même certaines parties de leur os. Araya frissonna devant cette horreur, comme la plupart d’entre eux, mais elle ne fut pas aussi horrifiée que tout le monde. Elle avait vu beaucoup de choses durant sa captivité, bien que la nécromancie ne fasse pas partie de ce qu’elle avait vu. Pour elle, c’était plutôt la résurrection qu’elle connaissait parfaitement.

La porte s’ouvrit, et une jeune femme en sortit. De longs cheveux blancs, et une peau très pâle, donnant un peu l’impression d’être un spectre. Immédiatement, elle se dirigea vers Aramis. Araya se rapprocha un peu du groupe, écoutant ce qu’ils se disaient. La femme, Kara, ne semblait pas être gêné le moins du monde, ni avoir de tact, car elle prit aussitôt le sac, et repartit dans le carrosse, malgré l’Orisha. Puis soudain, une voix masculine, et agacé provenant du carrosse les défia. Araya, sûrement à moitié dingue, aurait bien aimé monter là-dedans, et lui expliquer ses quatre vérités, mais elle retint son impulsivité. Les paroles de l’homme avait quelque chose d’imposant, et de mauvais. De plus, la Vampire eut une sensation étrange lorsqu’elle entendit ses mots. C’était quelque chose qu’elle n’arrivait pas à définir. Fronçant les sourcils, elle essaya de déterminer ce que cela pouvait-il bien dire, mais finit par mettre ça de côté. Ca n’avait pas d’importance dans le cas présent.

« Kayto, suit les aussi discrètement que possible, ce serait dommage qu’ils partent avec l’argent ». Murmura-t-elle à l’animal de sorte que seul lui puisse l’entendre.

Kayto ne lui répondit pas, mais elle savait très bien qu’il l’avait entendu, car il partit en même temps que le carrosse. Si Aramis était habitué au marchandage, il avait une autre bourse caché quelque part dans ses affaires, autre qu’elle voulait trouver. Il irait forcément aller voir sa planque à un moment donné pour voir si personne ne l’avait prise. Araya attrapa la selle, mit le pied dans l’étrier, et monta sur le cheval. Attrapant les rênes, elle fit avancer sa monture. Les autres aussi démarrèrent, mais plus lentement, les chariots empêchant le convoi d’aller vite. Quelle idée de partir la nuit aussi, ça allait les ralentir. Enfin, dans un sens, cela aidait la Vampire qui ne supportait pas le soleil. Sans attendre que quelqu’un lui ordonne quelque chose, la Vampire déclara.

« Je pars en éclaireur »


Et, sans attendre, elle talonna l’animal, qui partit au galop. Elle dépassa le convoi, partant en éclaireur. Au moins, personne ne pourrait l’agacer, et elle pourrait filtrer les informations, même si elle ne serait sûrement pas la seule à jouer ce rôle.


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Sam 30 Avr 2016, 20:23



Tea Time - II


Dans la pénombre, les mercenaires peinaient à diriger les attelages. Les chevaux ne voyaient pas à quelques mètres devant eux, et seule la lune diffusait une faible lueur qui leur permettait de ne pas être totalement plongés dans l’obscurité. Cependant, le carrosse de tête, celui qui transportait Kara et Daario, avançait rapidement. L’autre mercenaire que Kara avait identifiée comme un vampire était partie plus en avant, et trois chariots suivaient le carrosse. Ils étaient chacun occupés par deux mercenaires, l’un faisant office de cocher tandis que l’autre surveillait les environs, certains portant une arbalète légère ou gardant un arc à portée de main. Enfin, trois cavaliers solitaires encadraient le convoi pour assurer sa protection et transmettre des messages entre les éclaireurs, les attelages et la voiture de tête. Cela faisait plusieurs heures qu’ils avançaient ainsi, et les chevaux semblaient se fatiguer à vue d’œil. Les montures décharnées n’avaient pas besoin de voir le chemin qu’elles suivaient, ni de s’arrêter pour récupérer. Le vampire imposait au convoi un rythme rapide, bien trop pour certains des hommes qui les suivaient. L’un d’eux, qui chevauchait non loin du charriot occupé par l’orisha, se rapprocha de son attelage.
« Il faut ralentir, il va nous précipiter dans un fossé ! Et les chevaux ne tiendront jamais jusqu’aux terres d’Emeraude si on continue comme ça ! »
Markus pesta contre la situation dans laquelle ils se trouvaient. Sur le papier, cette mission laissait présager un coup facile et rentable, et à cause de quelques éléments externes voilà qu’ils se trouvaient à guider un convoi en pleine nuit à une allure folle. Ce n’était pas ce qu’il avait prévu. L’orisha se tourna vers le cocher de son attelage, murmura quelques mots, et revint au cavalier.
« On s’arrête ! Va prévenir le premier charriot, dès que la route s’élargi dis-lui de se ranger sur le côté. »
Le cheval remonta au galop jusqu’aux abords du carrosse de Daario et le cavalier tapa plusieurs fois contre la paroi de bois pour lui faire signe de stopper. La vitesse de l’attelage rendait la manœuvre périlleuse, mais le cavalier semblait expérimenté, et malgré l’agitation de sa monture à l’approche des deux cadavres de chevaux qui tractaient le carrosse, il parvint à ses fins sans dommage. Le cavalier laissa alors sa monture redescendre le long du convoi, ralentissant l’allure, pour prévenir tous les cochers de l’arrêt prochain.

Daario souffla lentement. Les chevaux étaient loin d’être assez forts à son goût. Si sa magie avait été plus puissante, il se serait empressé de massacrer chacun d’entre eux pour les relever. Une fois morts, ils auraient été bien plus efficaces et moins capricieux. Malheureusement, ses pouvoirs semblaient revenir par vague. Il peinait à retrouver sa force d’antan tant sa léthargie avait été profonde et son réveil brutal. Cela le contrariait, mais il devait s’habituer à sa nouvelle puissance, et accepter qu’il n’était peut-être plus capable de faire certaines choses qui ne lui auraient posé aucun problème avant son sommeil. Le vampire se tourna vers Kara.
« Pars devant et va prévenir notre sœur. Dis-lui aussi que j’aimerais lui parler une fois que nous serons arrêtés. »
La banshee ouvrit la porte du carrosse et prit son envol, remontant la route en planant à quelques mètres au-dessus du sol dans un vol spectral. Elle atteint la cavalière vampire en quelques minutes, et vint se placer à sa hauteur. Le vent couvrait en partie ses paroles, mais elle parla assez fort pour que les multiples échos qui composaient sa voix puisse se frayer un chemin jusqu’aux oreilles d’Araya.
« Nous allons nous arrêter dès que la route sera assez large. Les chevaux doivent se reposer. De plus, mon maître souhaiterait vous rencontrer dans son carrosse. Le comte tient les autres enfants de la nuit en haute estime. »
En l’informant de l’appartenance de Daario à la race des vampires, la banshee espérait que cela suffirait à convaincre Araya d’accéder à sa requête.

Quelques minutes plus tard, la voiture du vampire ralentit en apercevant la cavalière et la banshee immobiles. Le carrosse s’arrêta, et les trois charriots de marchandises se rangèrent derrière lui. Kara se dirigea vers les attelages de queue, négligeant les autres mercenaires pour s’adresser directement à leur chef.
« L’aube va se lever sous peu. Aux premières lueurs du jour, nous repartiront. Faites boire vos chevaux et tenez-vous prêts. »
L’orisha se retint de répondre, mais l’envie était là. Pour qui se prenait-elle ? Heureusement, conformément à leur plan, dès qu’ils seraient assez loin du territoire bélua les mercenaires allaient bien vite leur faire passer l’envie de se comporter ainsi.


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Lun 30 Mai 2016, 18:42


Araya continua de galoper pendant quelques minutes, jusqu’à ce que le convoi disparaisse dans son dos. La lune brillait au-dessus d’eux, éclairant devant, permettant à son cheval de voir plus ou moins. Contrairement à elle, il n’avait pas des yeux aussi excellents que les siens dans le noir. Le vent soufflait tout autour d’elle, faisant virevolter ses cheveux en arrière, fouettant son visage. Pendant cette chevauchée, elle eut l’impression que sa haine s’était envolée, évaporée. Ce poids qu’elle s’imposait à elle-même se retira de ses épaules, la rendant bien plus légère. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait libre. Un sentiment qu’elle avait perdu. Pendant quelques instants, elle ferma les yeux, laissant l’animal courir sans réellement être guidé. Mais rapidement, comme si ce Sorcier ne pouvait pas quitter son esprit bien longtemps, sa haine revint rapidement à la charge, envahissant à nouveau son esprit, écrasant tout le reste. Rouvrant les yeux, et serra les rênes pour reprendre correctement le contrôle de sa monture. Il valait mieux qu’il ne la jette pas au sol pendant la course. Avec son faible physique, elle risquait bien plus que quelques bleus. Pour cette raison, et pour ne pas épuiser son destrier, elle le fit ralentir, le faisant passer à un pas rapide. Elle était moins douée qu’avant pour monter, mais les habitudes revenaient vite.

Pendant plusieurs heures, Araya transmettait les informations aux messagers, même si, pour le moment, il n’y avait pas grand-chose à faire passer. L’endroit était plutôt calme, et mise à part quelques animaux inoffensifs  qui passaient sur son chemin, rien ne venait perturber la tranquillité de la nuit. C’était reposant, mais elle ne devait pas oublier le pourquoi de sa venue. Elle avait voulu compter tout le nombre de mercenaire, mais, avec la folie du départ, elle n’avait pas réussi. En tout, se comptant évidemment dans le lot, ils devaient au moins être une dizaine, si ce n’est quelques-uns de plus. Sachant qu’il n’y avait qu’elle et Kayto, son plan pour voler l’argent allait être très compliqué. Pendant une des haltes, ou alors lorsque tous dormiraient, elle pourrait peut-être réaliser appliquer son plan. Enfin, elle doutait que cela se passe aussi bien. Avec son peu d’expérience, créer un plan, et l’appliquer sans problème était déjà compliqué. D’ailleurs, se connaissant, elle ferait sûrement ça en suivant son impulsivité.

Pour garder son avance sur le groupe, Araya devait pousser son cheval, qui commençait sérieusement à montrer des signes de fatigues. De plus, elle aussi s’épuisait de plus en plus. Les à-coups du à sa chevauché remontait dans sa colonne, et le fait de serrer les cuisses autour des flancs de l’animal n’arrangeait pas les choses non plus. Et son état était pire que beaucoup, son endurance et ses muscles frôlant le zéro, elle ne tiendrait pas beaucoup plus longtemps. Elle ne se plaignait pas, cherchant à dissimuler son état du mieux que possible. Soudain, son cheval se décala brutalement sur le côté, secouant la tête, et manqua de faire tomber la Vampire. Elle serra les cuisses, et tira sur les rênes pour l’arrêter. Une fois équilibré, elle remarqua la forme qui se dirigeait vers elle en volant, à l’air presque fantomatique. L’animal renâcla, ne semblant pas très à l’aise en sa présence, en particulier lorsqu’elle se mit à parler, la multitude d’écho dans sa voix surprenant Araya. Le comte ? De qui est-ce qu’elle parlait ? Est-ce que c’était aussi un Vampire ? De ce qu’elle avait compris, oui.

« Pas sûr que je veuille le voir ». Rétorqua Araya sans aucun tact.

Puis elle s’éloigna, et descendit maladroitement de son cheval. Elle s’appuya sur ce dernier pour éviter de tomber, sentant ses jambes encore faible, rejetant quelques mèches de ses cheveux en bataille à cause du vent. En même temps, elle réfléchissait en même temps à la proposition que venait de lui faire l’inconnue. Elle n’avait rencontré qu’une seule fois un Vampire, et cela ne lui avait pas vraiment laissé un bon souvenir, et elle avait énormément de mal à accepter ce en quoi il l’avait transformé. Mais en même temps, elle ne pouvait pas rater l’occasion de rencontrer quelqu’un comme elle, qui pourrait sûrement lui en apprendre plus. Elle n’acceptait pas sa nouvelle nature, mais elle devait quand même en savoir plus, sinon elle risquait de se faire tuer. Soupirant, elle finit par attacher son cheval à une branche, lui laissant la possibilité de pouvoir se baisser pour brouter. Puis elle se tourna vers le carrosse. A ce moment, elle entendit Kayto. *Tu comptes pas y aller ?* *Bien sûr que si, pas comme si j’avais beaucoup d’alternatives*. Elle devait absolument en savoir plus sur ce peuple qui était maintenant le sien. Elle s’approcha du carrosse, et resta quelques instants devant la porte, se retenant de faire demi-tour. Elle prit une inspiration, et donna quelques coups dans la porte.

« C’est la Vampire ». Dit-elle, incertaine de ce qu’elle devait dire.

Araya attendit que la porte s’ouvre. Lorsqu’elle plongea son regard à l’intérieur, une bouffée d’angoisse monta soudain en elle, et elle faillit reculer. L’intérieur était exigu, et elle détestait ce genre d’endroit depuis qu’elle avait passé trois ans enfermés. Mais, rassemblant son courage, elle monta les quelques marches, et entra dans le carrosse. Elle s’assit le plus loin possible du Vampire qui tenait à la rencontrer, le regardant dans les yeux, croisant les bras, très mal à l’aise à cause de la petitesse du lieu, et la façon dont cela la forçait à être proche de l’homme.

« Tu voulais me rencontrer, pourquoi ? »

Araya ne savait pas vraiment quoi dire, et, malgré tout, essayait de garder une assurance qu’elle n’avait pas réellement, et elle craignait que cela s’entende et se voit sur son visage. En réalité, elle n’en menait pas large, et ne savait pas quoi faire face à ce Vampire qui ne semblait pas souffrir du même manque d’assurance.


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Dim 31 Juil 2016, 17:02



Tea Time - III


L’habitacle était sombre, presque lugubre, plongé dans une ambiance qui détonait avec le goût du vampire pour le luxe décadent. Les sièges rehaussés de coton étaient tissés de broderies aux couleurs criardes et le bois était couvert de motifs dorés qui représentaient des blasons d’anciennes maisons aujourd’hui oubliées, parmi lesquels celui des Von Liestein. Un environnement qui aurait pu avoir du sens il y a des générations de cela, mais qui aujourd’hui ne témoignait plus que l’appartenance de Daario a un temps passé. Mais cela n’empêchait pas « le comte », comme il aimait qu’on l’appelle même s’il n’était plus affublé d’aucun titre officiel, d’apprécier ce carrosse, comme le symbole d’une grandeur passée.
Lorsqu’il vit Araya s’appuyer sur le marchepied pour venir à lui, il ne put réprimer un sourire en constatant que Kara avait vu juste. C’était bel et bien une enfant de la nuit, et trouver l’une de ses congénères dans un territoire si reculé du peuple animal ne pouvait que le mettre en joie, du moins jusqu’à ce qu’il n’ait pu découvrir ses allégeances.
« Magnifique. Je t’en prie, entre. Ne crains rien, tu es en sécurité ici. »
Daario n’était pas sûr que ses allégations soient aussi rassurantes qu’il les voulait, mais il souhaitait avant tout ne pas brusquer son invitée. Ils n’étaient pas en territoire vampire, et à sa place il aurait probablement été tout aussi méfiant, même s’il ne l’aurait pas laissé remarquer. Dans l’idée de détendre un petit peu l’atmosphère, le vampire se pencha pour attraper deux verres et une bouteille contenant un liquide rougeâtre. Le vampire servit généreusement Araya et lui tendit le breuvage. La question qu’elle lui posa accentua encore plus son sourire.
« Au beau milieu de cette terre peuplée de bêtes idiotes je rencontre l’une des nôtres, et tu veux savoir pourquoi je souhaite passer du temps avec toi ? Tu es une lueur d’espoir dans un voyage qui s’annonçait bien terne. »
Daario prit une longue gorgée de sang, avant de s’arrêter précipitamment.
« Mais j’en oublie les bonnes manières. Je suis Daario Von Liestein, né de Konrad, comte de Leichenhof et d’Haukern… ou du moins c’est ce que j’étais jusqu’à récemment. Et toi, lueur d’espoir, as-tu un nom ? Que viens-tu faire si loin de nos contrées ? Est-ce vraiment pour aider un marchand de bas-étage que tu as fait tout ce chemin ? »
Dans ses présentations théâtrales, le vampire avait écarté sa cape et révélé par mégarde une dague attachée à sa ceinture. Il ne se rendit pas compte qu’il l’avait exposée à la vue d’Araya, trop occupé à apprécier son propre discours qu’il ne se lassait jamais de réciter. Tout comme l’épée rangée sous les sièges, elle était sertie d’un rubis et frappée des armoiries de sa famille, c’était là plus une arme d’apparat qu’un outil destiné au combat, mais Daario la gardait toujours près de lui lorsqu’il voyageait en dehors de ce qu’il appelait ses terres. Il avait bon espoir que la vampire se rangerait de son côté, mais il préférait néanmoins ne pas négliger la possibilité que les défenseurs de la caravane se soient doté d’une force plus importante que prévu.

A l’extérieur, Kara montait la garde à quelques mètres du carrosse où son maître s’entretenait avec la vampire. Elle était assez loin pour ne pas donner l’impression d’écouter aux portes, mais assez proche pour intervenir en cas de problème. Les yeux vides de la banshee étaient rivés sur le charriot situé derrière eux, près duquel s’étaient réunis les mercenaires. A cette distance, elle ne pouvait pas entendre ce qu’ils disaient, mais les regardes furtifs qu’ils lançaient vers le carrosse en disait long sur leurs intentions. Peut-être allaient-ils devoir accélérer la mise en place de leur plan.
Le chef des mercenaires, l’orisha dénommé Markus, était appuyé contre son charriot, le visage fermé. Il restait silencieux, fixant sans ciller la créature qui protégeait le carrosse. L’un des cavaliers, qui semblait peiner à garder son calme, se tourna vers lui.
« J’en ai marre, ils nous traitent comme des chiens et cette s*l*pe de cadavre me stresse. Ils vont nous tuer dans notre sommeil, on devrait les… »
Markus bougea à peine la tête, plongé dans une intense réflexion, mais un simple mouvement de sa part avait fait taire le cavalier.
« Chef, on est neuf, ils sont trois. On peut les cribler de flèches, ils auraient aucune chance de riposter. Alors qu’est-ce qu’on attend ? »
L’orisha grogna. Ses complices manquaient cruellement de discipline, comme à leur habitude, et leur pression s’accentuait. Bientôt, il serait obligé de donner l’ordre, ou d’une manière ou d’une autre ils se passeraient de son commandement pour intervenir.
« Alors ? »


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Lun 01 Aoû 2016, 12:46


Araya laissa son regard dérivé quelques instants à l’intérieur de ce carrosse. Sombre, quelque peu lugubre, bien qu’elle ait connu pire, mais très luxueux. Elle se sentait mal à l’aise dans cet endroit. D’une, c’était trop petit, et de deux, beaucoup trop riche. Pour quelqu’un qui avait passé sa vie à voyager dans une roulotte, vivant simplement. Ca avait toujours été sa vie, et elle ne s’était jamais imaginée côtoyé les grands. Car, de ce qu’elle voyait de lui, et des attitudes de l’homme près d’elle, il ressemblait plus à un aristocrate qu’autre chose. Cela contrastait fortement avec les allures de basses naissances de la jeune femme. Ses yeux bleus retournèrent sur l’homme. Pourquoi avait-il dit magnifique ? Il ne devait pas parler d’elle. Quant à la sécurité, tout était relatif. C’était un parfait inconnu, et elle avait grimpé avec stupidité dans son véhicule. Elle était presque sans défense, alors que lui pouvait lancer ses chevaux quand il le voulait. Alors la sécurité était assez relative.

Araya fut alors surprise lorsque le Vampire sortit deux verres et une bouteille remplit d’un liquide rouge. Qu’est-ce qu’il faisait ? Elle croyait que les Vampires n’étaient capables que de boire du sang, pas autre… Et elle comprit. Il lui tendit un verre, remplit de ce breuvage. Breuvage dont elle ne pouvait détacher ses yeux. Elle déglutit, passant sa langue sur ses dents. C’est à ce moment qu’elle sentit ses crocs, et elle sut que ses yeux étaient devenus rouge rubis. Contrôle-toi. Se répéta-t-elle. Serrant la mâchoire, elle prit le verre, faisant attention de ne pas toucher les doigts de l’homme, mais n’y toucha pas, se demandant si ce n’était pas un cadeau empoisonné. Elle gardait ses yeux rivés sur lui, essayant de ne pas penser au sang qu’elle avait entre ses mains. En attendant les paroles de l’homme, Araya laissa un sourire ironique s’étendre sur ses joues. Une lueur d’espoir dans son voyage ? Depuis quand les Vampires aimaient passer du temps avec les leur ? Cette idée paraissait tellement ridicule à ses yeux.

« Parce que les Vampires se préoccupent les uns des autres maintenant, rétorqua-t-elle d’un ton sarcastique »

Peur de vexé son interlocuteur ? Avoir un minimum de diplomatie ? Ces mots ne faisaient pas partit de son vocabulaire. Elle suivit du regard le geste de l’homme lorsqu’il porta la verre à sa bouche, ne pouvant détacher son regard du liquide qui disparaissait petit à petit. Avec de la volonté, elle réussit à détourner son visage, tapotant son verre nerveusement. Pourquoi est-ce qu’elle ressentait cette faim brûlante, et toujours cette envie de se jeter sur quelqu’un dès qu’elle voyait la moindre goutte de sang ? Le Vampire en face d’elle ne semblait pas souffrir du même manque de contrôle qu’elle. Il buvait tranquillement le sang, ne montrant aucun symptôme de soif qu’elle. Etait-elle incapable d’être normal pour une fois ? De toute façon, les êtres comme eux ne pensaient qu’à se nourrir, le reste n’avait pas la moindre importance. A moins qu’elle soit la seule dans ce cas. N’y tenant plus, Araya finit par boire le verre, le finissant d’une traite. Elle n’avait pas réussi à s’arrêter. Elle essuya une perle de sang au bord de ses lèvres, continuant d’observer l’homme. Il avait beaucoup de prestance, elle ne pouvait le nier sur ce point. Et elle comprit vite pourquoi lorsqu’il se présenta.

« Araya, dit-elle simplement. Rien d’aussi grandiose que toi. Quand à ce que je fais ici, je vois pas en quoi ça te concerne, et puis, je pourrais te retourner la question. En considérant ton titre, pas sûr que tu es besoin du salaire de misère que nous offre ce voyage, à moins que ce ne soit que pour décorer »

Elle ne lui donna pas son nom, préférant l’oublier. Pas qu’elle le trouve déshonorant. C’était plutôt elle qui déshonorait sa famille. En le voyant, elle imaginait à peine la réaction de ses parents, en particulier son père. Quant au reste, elle ne pouvait avouer à Daario qu’elle comptait dérober tout leur argent, bien qu’avec ses paroles, elle laissait peut-être des indices sans s’en rendre compte. Elle ne pouvait pas non plus lui dire sa deuxième, et principale raison. Elle errait sur ses terres sans savoir où aller, à moitié désespérée, presque un fantôme. Pendant quelques instants, la désorientation, le trouble, et le sentiment d’être complètement perdu se lit dans son regard. Elle se mordit la lèvre, son croc perçant sa lèvre, laissant une légère trainée rouge sur son menton. La douleur lui permis de se reconcentrer, reprenant un masque froid. De plus, en le voyant découvrir sa dague, elle se mit un peu plus sur ses gardes. Avait-il fait exprès de dévoiler son arme ? Elle-même ne faisait pas en sorte de cacher la garde de son épée, qui, de toute façon, ne lui était pas utile dans ce genre d’endroit exigu. Par contre, elle avait toujours ses brassards.

En dehors du petit habitacle, Kayto était toujours planqué dans la forêt, observant le carrosse, ne pouvant détacher ses yeux. Il plantait ses griffes dans la terre, prêt à bondir s’il entendait un appel de la Vampire. C’est à ce moment qu’il entendit l’agitation. Se concentrant sur elle, il tourna la tête vers les mercenaires. Il n’aimait pas ses hommes. Discrètement, il s’approcha du groupe afin de mieux les entendre, restant planqué dans les broussailles. Il entendit leur conversation. Ils pensaient qu’Araya était avec eux. Ils la mettaient en danger. *Araya, on a un problème* Dit-il à la Vampire. Araya détourna les yeux du grand brun, regardant vers la fenêtre malgré les rideaux. *Ils croient que tu ais avec le Vampire, et sont sérieusement énervés, tu devrais t’éloigner rapidement avant qu’ils n’attaquent*

« Trop tard, murmura-t-elle sachant qu’ils l’avaient déjà mis dans le même sac que Daario. »

Elle tourna son regard vers le Vampire, posant le verre, et déclarant.

« On dirait que traîné avec des Vampires ne m’attirent que des problèmes, les mercenaires n’apprécient pas beaucoup ton comportement »

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Dim 09 Oct 2016, 23:03



Tea Time - IV


Une légère brise s’était levée au beau milieu de la nuit. Le vent venait glisser dans les arbres pour en arracher les feuilles qui virevoltaient vers le sol. En s’écrasant sur le bois du carrosse, il produisait un long sifflement inquiétant, même si ses occupants étaient à l’abri dans l’habitacle. Daario ne quittait pas son interlocutrice des yeux. Amie, ennemie ? Allait-elle se joindre à lui ou devenir un problème ? Il aurait peine à l’avouer, mais le vampire adorait ce genre de situations. Il adorait choisir ses mots avec soin, et les enchaîner avec aisance sur un ton enjôleur. Son verbe l’avait maintes fois sorti de bien des traquenards… Comment allait-il se sortir de celui-ci ? Charme, flatterie, intimidation ? Pour savoir quelle stratégie adopter, il devait comprendre à qui il avait affaire.
La vampire semblait mal à l’aise, mais le ton qu’elle employait trahissait les atouts qu’elle avait dans leur rapport de force. Une pauvre créature aux faibles prétentions lui aurait donné son nom, et ne se serait pas permis de lui répondre sur cette intonation presque malapprise. Soit elle était puissante, soit elle cachait un atout qu’il n’avait pas repéré. Elle savait pourtant que Kara était à l’extérieur… Les mercenaires étaient-ils de son côté ? Si tel était le cas, Daario devait bien avouer que ses chances seraient sérieusement amoindries. Eliminer leur escorte seul était un défi. Avec Araya, c’était un jeu d’enfant. Contre elle, c’était du suicide. S’il restait une infime chance qu’elle soit de son côté, il devait la saisir. Daario soupira doucement, son expression assurée laissant peu à peu place à une ironie mélancolique.
« Je n’ai pas eu le loisir de croiser nombre des nôtres ces derniers temps… Et à vrai dire, je ne pensais pas qu’une autre vampire serait du voyage. Si je suis venu, c’est pour voler les marchandises que l’on transporte avec l’aide de Kara. »
Le vampire laissa le silence s’installer, observant le visage d’Araya. Puisque le sort de cette expédition dépendrait de son allégeance, il avait autant jouer cartes sur table avec elle, et lui dire toute la vérité.
« Et oui, tu as en face de toi le grand Comte écarlate, transformé en vulgaire voleur de grand chemin… Il fut une époque où j’aurais pu acheter la région entière si je l’avais souhaité, mais ma famille s’est perdue quelque part sur le chemin de la grandeur. Aujourd’hui, je suis peut-être le dernier des Von Liestein encore en vie, et je me retrouve à me salir les mains pour rebâtir ce que mon père aurait dû me léguer. Tu sembles bien avare en informations, mais voici ce que je suis, et ce que je fais ici. A présent un choix s’offre à toi : celui de trahir les tiens et de faire s’éteindre ma lignée, ou celui de m’accompagner, moyennant la moitié du prix que nous pourrons tirer de notre cargaison au prochain grand marché que nous croiserons. »
Avec les révélations sur les agissements des mercenaires, il semblait bien que la situation appelait à une résolution plus calme dans un premier temps, ou les vampires allaient perdre l’avantage de la surprise, quand bien même Araya déciderait de se ranger à ses côtés. Daario fouilla l’un des réceptacles qui bordait la banquette sur laquelle il siégeait et envoyer un petit sac sur le siège à côté de la vampire. Un tintement caractéristique révéla la présence d’une belle somme d’argent à l’intérieur.
« Tu peux considérer cela comme un acompte. A présent, si tu veux bien m’excuser, je dois aller rappeler à nos amis leur place dans la chaine alimentaire. Cela te laissera quelques minutes pour réfléchir à ma proposition. »

Le vampire baissa la tête dans une révérence respectueuse et ouvrit la portière de son côté du carrosse avant de descendre en faisant signe à Kara d’approcher. Daario fit quelques pas et se retrouva rapidement en face de six des neuf membres de l’escorte. L’un des plus grands, un orisha, avait lui aussi fait signe à ses acolytes de prendre part à la discussion pour venir faire front face au vampire. Tous, mis à part les meneurs des trois attelages, étaient venus prêter main forte à leur chef. Ils dévisagèrent le vampire qu’ils voyaient clairement pour la première fois, et même si certains ne semblaient pas très rassurés à l’idée de le confronter, l’orisha prit son courage à deux mains.
« Alors, les gars et moi on va t’expliquer comment… »
Alors que le mercenaire semblait parti pour dire ses quatre vérités à Daario, l’ombre dans laquelle ils baignaient sembla s’intensifier, devenant presque opaque. Ça et là, des volutes sombres semblaient galoper sur les arbres et dans les buissons, comme si des créatures sinistres avaient soudain envahi les lieux. L’ombre projetée par la cape de Daario s’étendit pour venir englober les six silhouettes qui paraissaient à présent bien moins fières, jetant des regards apeurés à chaque fois que l’une des ombres s’approchait un peu trop près d’eux. La voix du vampire, ténébreuse, sembla sortir d’outre-tombe.
« Alors, allez-y. Expliquez-moi, je vous écoute. Qui a envie de prendre la parole ? »
Le silence répondit pour eux. Daario fit plusieurs pas vers les mercenaires, et l’effet que son aura avait sur leur esprit s’accentua.
« Retournez sur vos attelages et préparez-vous à repartir. Le prochain qui fera mine de me défier aura tout le loisir de contempler la médiocrité de son existence face à celle d’un seigneur de la nuit. »

Alors que les mercenaires faisaient volte-face pour obéir au vampire, Daario vacilla. Kara tenta de lui venir en aide, mais il la repoussa sans ménagement. Le comte tituba jusqu’au carrosse et s’appuya contre le bois en grognant, pestant contre les effets du sommeil éternel. Ses membres se mirent à trembler et de la sueur perla sur son visage. Il n’aurait pas pu poursuivre l’usage de ses pouvoirs bien longtemps. Daario devait se rendre à l’évidence : il était loin d’être capable de pouvoir imposer à son corps la moitié de l’étendue des pouvoirs qu’il avait développés par le passé. Dans cet état, il n’avait plus qu’à espérer qu’Araya ne souhaite pas se dresser contre lui, sans quoi il doutait même de pouvoir lui offrir un combat digne de ce nom.


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Tea time [pv Daario]

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