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 Chasse à l'homme | Solo

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Ven 08 Juil 2016, 04:39

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »
❧ Suite de Jeu sournois

Nous étions de retour dans notre foyer, notre chez-nous tant apprécié. Dès que j’avais ouvert la porte, posé un premier pas sur le seuil, j’avais été envahi par l’odeur familière de la paisible chaumière. Ouais, rentrer chez soi, il n’y avait que ça de vrai. Si rien ne semblait avoir changé durant notre absence, il y avait tout de même quelque chose qui n’avait pu s’empêcher de s’altérer dans notre vie et qui, assurément, aurait une incidence directe sur notre tranquillité…

« Je préfère cinq fois – non! dix fois! NON! Cent fois! – la plage à ce trou perdu dans les montagnes! Là-bas au moins, il fait chaud, il y a du soleil jusqu’à tard dans la soirée alors qu’ici, on se les gèle comme ce n’est pas permis! »

Ouais… Coccie nous avait suivis jusqu’ici. Et vous vous souvenez de tout ce que j’avais dit de gentil à son sujet? Eh bien, effacez-les de votre mémoire; j’en ferai de même. Depuis que nous avions quitté l’auberge du pêcheur qui nous avait recueillis sur la plage, suite à notre naufrage, elle n’avait pas cessé de se plaindre de tout et de rien. Même Hakiel, qui avait été étonnamment patient à son égard, n’en pouvait plus de la petite Fae hystérique. Au début, nous mettions ses crises de nerf sur le choc que lui avait causé notre dernière aventure dans l’Océan, mais après trois jours de marche, trois jours à devoir supporter ses jérémiades et ses caprices de gamine, nous avions craqué, le Bélua et moi. Coccie n’était pas particulièrement agaçante, mais lorsqu’elle le voulait, elle pouvait vraiment être pire qu’une peste. Si cela semblait l’avoir remué, les effets de notre intervention s’en voyaient déjà totalement dissipés, la Fae à la chevelure violacée ne faisant que crier et s’exclamer avec plus de puissance qu’un nourrisson qui réclamait le sein de sa mère.

« Alors c’est ici que vous vivez tous les deux? C’est plutôt convivial que je le pensais… Quoi que je suis surprise qu’un jeune homme comme toi ait les moyens de se payer ce luxe! » Dit-elle après m’avoir lancé un clin d’œil et de s’être propulsée dans les airs pour virevolter comme un papillon.

J’exhalais un soupir comme toute réponse, ne faisant même pas l’effort de me retourner dans sa direction pour la fusiller du regard: mon chargeur était complètement vide depuis le temps. Ce « luxe » comme elle le disait n’en était pas vraiment un. Si nous ne pouvions nier le confort de cette maison, elle restait néanmoins dans la moyenne des autres habitations de Ciel-Ouvert. De toute façon, je n’aimais pas l’extravagance ni le fait de sortir du lot. C’est pourquoi j’avais choisis de m’établir dans cette cité de glace et de neige, éloignée des plus grandes et plus riches contrées: ici, je n’étais personne. Et ça me plaisait bien. Par nature, j’étais un habitant des ombres, de l'arrière-scène: les projecteurs et les lumières, je les laissais aux autres.

J’aurais pu me perdre ainsi dans mes pensées sans discontinuité, mais je rencontrais violemment un projectile non identifié qui me fonça maladroitement dessus, un cri de terreur pure vrillant mes tympans à la suite du choc.

« HIIIII! IL Y A UN TUEUR DANS LA CUISINE! HIIIII! » Hurlait Coccie en s’agrippant à mon cou comme une tarée, fixant l’entrée de la cuisine avec des yeux exorbités.

La Fae avait tellement peur qu’elle en pleurait, c’était incroyable! En voyant cela, Hakiel et moi ne pûmes nous empêcher d’éclater de rire et au même moment, Dærion sortit de la cuisine, un couteau à la main, déconcerté. Pour la première fois de ma vie, je voyais le visage de l’adolescent exprimer de la surprise, ce qui ne fit que redoubler mon hilarité, sans que ni Coccie ni Dærion ne comprennent ce qui se passait.

« Maître! Qu’était-ce que ce cri? J’ai vu une luciole dans la cuisine et puis…

- NE ME TRAITES PAS DE LUCIOLE, PSYCHOPATHE!! » Cria la petite Fae en pleurant de plus belle, loin d’être revenue de sa surprise.

Pauvre Dærion! On dirait que le fait d’avoir été traité de psychopathe l’ai également choqué, car il resta devant nous plus immobile que jamais, son couteau à la main, son regard fixant un point que lui seul semblait voir. Je m’essuyais les yeux, encore hilare de leur réaction respective, avant de leur adresser, à chacun d’eux, un grand sourire qui, pour une fois, ne semblait ni forcé ni fatigué.

« Sérieux les gars, vous venez de faire ma journée! Coccie, ce mec n’est pas un psychopathe ou je ne sais pas quoi encore: c’est Dærion, un ami.

- Je rectifie: votre homme à tout faire.

- Oui, oui, comme tu veux, soupirais-je. Dærion, je te présente ta fameuse luciole surexcitée: Coccie.

- JE. NE. SUIS. PAS. UNE. LUCIOLE! » Répliqua sauvagement la Fae en se détachant de mon cou pour se jeter sur Hakiel cette-fois-ci.

Le Corbeau lâcha un rire, les yeux pétillants. Comme je vous le disais, Coccie pouvait vraiment être chiante quand elle le voulait. Malgré tout, on ne pouvait décidément pas oublier les moments passés en sa compagnie tant ils étaient… particulieurs.


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Miles Köerta
Mar 02 Aoû 2016, 02:39

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »

Dès que je refermais la porte de ma chambre, l’ambiance s’alourdit brusquement, au point de rendre la lumière qui se reflétait sur les carreaux de ma fenêtre beaucoup plus sombre, beaucoup plus terne… Lentement, je m’approchais de la vitre, contemplant le paysage de neige en contrebas. Je ne savais distinguer mes véritables pensées; je ne savais à quoi correspondait toutes ces réflexions qui allaient et venaient au fond de mon esprit troublé. J’enfouis l’une de mes mains dans mes cheveux, les secouant vigoureusement comme pour m’éclaircir les idées. Qu’est-ce que je vais faire? Réfléchissais-je en soulevant devant mes yeux le papier que m’avait donné le pêcheur de la Plage de Sable fin. Les quatre visages, dessinés sous le doigté habile d’un illustrateur, me fixaient avec une neutralité telle que je me demandais, durant quelques secondes, s’il s’agissait bien là des hommes qui m’avaient embarqué dans leur partie de chasse au cœur même de la Tour inconnue. Pourtant, tous les traits physiques que je leur connaissais étaient là… La Brute, avec son air de tueur en série, avait été dessinée comme étant un homme au visage dur et menaçant, orné de deux iris aussi rouges qu’intimidants. La Pustule, quant à lui, n’avait pas besoin que je m’étende sur son sujet, tellement le dessin était réaliste et choquant: avec ces énormes pustules qui lui défiguraient le visage et ses petits yeux de serpent, on ne pouvait pas se tromper. Le Svelte, par contre, paraissait plus grand sur l’affiche que dans le souvenir que je me faisais de lui, mais il restait tout de même cet échalote au corps long et fin. Cependant, le plus étrange, c’était bien le Banal – assez ironique vu le sobriquet que je lui avais affublé. C’était comme si le dessinateur n’avait pas été certain de sa véritable apparence, superposant plusieurs profils d’hommes qui se ressemblaient plus ou moins. Or, tous ces hommes dessinés possédaient des caractéristiques physiques bien distinctes qui les différenciaient de leurs voisins et au final, nous ne pouvions savoir lequel représentait véritablement celui que j’avais surnommé le Banal. À ce constat, je m’étais mis à chercher l’apparence sous laquelle il m’était apparu dans la Tour inconnue, m’arrêtant quelques instants sur un premier portrait avant de soupirer. Le profil de l’un de ces dessins aurait pu représenter l’homme que j’avais vu à la Tour, mais il avait des sourcils beaucoup trop épais sur cette esquisse, une mâchoire beaucoup trop fine et un visage plus carré que rond et au final, je conclus que cela ne pouvait pas correspondre. Cet homme changeait-il d’apparence à chacun de ses larcins? Vu sous cet angle, cela pourrait expliquer pourquoi l’illustrateur avait eu tant de difficulté à saisir le véritable physique de cet homme. Finalement, le surnom « Acteur » lui aurait mieux convenu. Mais bon, le mal était déjà fait et j’avais déjà usé trop souvent du sobriquet « le Banal » pour penser à le changer aussi tôt.

Un soupir franchit l’ouverture de mes lèvres alors que je tournais le dos à la fenêtre, m’appuyant dessus tout en continuant de consulter l’affiche du regard. C’était ces quatre hommes… Ces quatre mêmes hommes qui m’avaient piégé dans la Tour inconnue en m’obligeant à jouer à leur jeu de chasse… À ce souvenir, je ne pus faire taire complètement la colère qui commençait à s’éveiller en moi. À charge de revanche… Me dis-je intérieurement, me remémorant simplement les dernières paroles que le Svelte m’avait adressé avant que je m’évanouisse. Savaient-ils que nous allions de nouveau nous rencontrer? L’avaient-ils prévu ou croyaient-ils que nos chemins ne se croiseraient plus jamais? C’était difficile à dire, surtout avec ces mecs… Comment savoir si tout cela n’était pas qu’un vulgaire piège? Après tout, j’avais appris qu’ils avaient été payé pour m’envoyer dans la Tour, qu’un commanditaire leur avait donné comme mission de mener une chasse contre ma personne. Tout, depuis le début, avait été planifié de A à Z, alors pourquoi cette affiche ne serait pas un appât pour m’amener à les rechercher? Et qu’est-ce qui m’attendait une fois les recherches commencées? Je peinais à saisir les subtilités de ce jeu sournois, car oui, même si l’épisode de la Tour inconnue était terminé, le jeu continuait malgré tout et je me sentais, à tous les coups, dans la peau de la Proie, condamnée à suivre le chemin que les Chasseurs m’avaient déjà tracé pour mieux me piéger dans leur embuscade. Et embuscade je ne voulais pas tomber. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’être intrigué, d’être interpellé par cette histoire. Parce qu’ils nous connaissaient, moi et celui qui se faisait appeler Le MageComment savent-ils que nous sommes en contact? Et qu’est-ce qu’ils cherchent au juste? À qui voulaient-ils nuire en vérité?
À moi?
Au Mage?
Ou à Scott?
Décidément, toutes ces interrogations me donnaient mal à la tête.


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Miles Köerta
Mer 03 Aoû 2016, 17:53

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »

« Êtes-vous certain qu’il s’agissait de ces hommes? » Questionnais-je à nouveau mon jeune interlocuteur, ce dernier se frottant le menton, examinant encore une fois les visages dessinés sur le parchemin avant d’acquiescer, plus que certain.

- Oui, ce sont bien ces hommes qui ont été hébergé par ce pauvre Gryio, confirma le témoin en braquant son regard dans le mien. Néanmoins, il y en a bien un que je ne crois pas avoir vu dans leur groupe… »

Je sautais immédiatement sur l’occasion, lui distribuant la feuille sans hésiter.

« Lequel était-ce? » M’empressais-je de lui demander.

Les yeux du jeune homme parcouraient l’ensemble des profils présentés sur l’affiche avant de marquer un arrêt, de s’attarder plus que nécessaire, sur le visage du Banal. Il ne m’en fallait pas plus pour comprendre. De ma propre initiative, je posais mon index sur les innombrables profils du Banal qu’avait esquissé l’illustrateur de cette affiche. En même temps, j’observais les traits du jeune homme face à moi, qui me fixait également, intrigué.

« C’est de cet homme qu’il s’agit? »

Au début, je crus qu’il n’allait jamais confirmer l’identité du malfrat manquant, mais il finit par hocher de la tête, me remettant mon affiche.

« Je n’en suis pas sûr à cent pour cent, mais il me semble bien qu’il soit le seul dont la tête ne me revient pas…

- Et vous confirmez qu’ils étaient bien quatre?

- Absolument, lança-t-il d’une voix un peu plus assurée, certaine, qui me fit tout de suite penser qu’il ne pouvait me mentir – après tout, qu’avait-il à y gagner de toute façon? Quatre étrangers sont venus se reposer au village il y a cinq jours de ça: trois de ces hommes étaient présents; l’autre était légèrement différent de celui présenté sur l’affiche, mais ils étaient quatre. Pas un de plus, pas un de moins. »

Je hochais de la tête à cette conviction inébranlable avant de ranger l’affiche au fond de ma besace. Ce n’est pas que je doutais de lui, mais c’est seulement que je ne pouvais pas faire confiance à tout ce petit monde. Au fur et à mesure qu’avançait mes recherches sur ce groupe, je comprenais petit à petit comment il fonctionnait, comment il choisissait leurs victimes. C’était encore ces histoires de religion, Pro-Ætheri contre Pro-Sympan. Leurs victimes se composaient soit de traîtres au Dieu Originel soit de religieux, dont la foi se penchait de jour en jour vers le culte des Ætheri. Ils étaient contactés par un villageois de croyance différente, puis incognito, ils se mêlaient aux habitants du ledit village, prétextant n’être que de simples voyageurs à la recherche d’un abri pour passer la nuit. Et, évidemment, ils trouvaient, d'une façon ou d'une autre, par être hébergé par leur cible. Pourtant, ils n’abattaient pas la faux de la Mort sur sa tête immédiatement. Cette petite escapade chez leur proie n’était qu’une façon, bien sournoise, d’en connaître davantage sur elle et de pouvoir mieux la piéger par la suite, car la Mort qui frappait leur cible était, la majorité du temps, tenue pour un regrettable accident.

Ce qui était bien différent de cette affaire-ci.

Je remerciais le jeune homme qui avait accepté de répondre à mes questions, mais à peine j’eus le temps de lui tourner le dos, faisant mine de m’en aller, qu’il me retint encore quelques secondes.

« Comptez-vous les arrêter? »

Mon mouvement se suspendit, alors que je tournais mon visage dans sa direction, intrigué par le ton qu’il venait de prendre.

« Ça semble vous préoccupez?

- Plutôt me déranger, avoua-t-il en croisant ses bras, les yeux plissés. Tout le monde dans le village savait qu’il priait les mauvais Dieux. Il apportait la poisse, nos chasses n’ont jamais été aussi mauvaises, tout comme nos récoltes: tout allait de travers et plusieurs pensaient que Gryio en était la raison, à cause de son alignement religieux. Peut-être, c’est vrai, que l’un d’entre nous a commandité la mort de Gryio, mais je vais vous dire une chose. Depuis qu’il est mort… Commença-t-il en marquant une courte pause, durant laquelle il se permit de braquer son regard dans le mien. Depuis qu’il est mort, tout va pour le mieux. »

Le regard qu’il me posait était intense, comme s’il voulait me faire comprendre que la mort de l’un de ses voisins était nécessaire si cette même vie mettait en danger le bien-être du village. Pourtant, je n’avais pas besoin qu’il tente de me faire comprendre une chose pareille. J’avais moi-même tué pour moins que ça…


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Miles Köerta
Lun 08 Aoû 2016, 22:57

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »

En prenant conscience de la pensée qui venait de me traverser l’esprit, je détournais brièvement mon regard de celui du jeune homme pour observer l’intérieur de mes paumes. Elles étaient blanches, un peu sales… Mais il était tant aisé de se débarrasser du sang qui se trouvait sur nos mains… Je me demande où se terre ma pitié à présent, mon humanité… Songeais-je en repensant au cadavre de Gryio que les villageois m’avait présenté un peu plus tôt et au détachement flagrant que j’avais ressenti au moment où j’avais posé mes yeux sur le corps mutilé, blessé, du pauvre défunt. N’étais-je donc plus affecté de voir tant de cadavres souiller la voie que j’avais entreprise de mener? N’étais-je donc plus qu’un tueur sans âme? Car la mort de cet homme, aussi brutale avait-elle pu être de la main de ses tortionnaires, m’avait à peine interpellé. J’aurais pu vomir à l’odeur du sang, à la vue de tous ces membres détachés de son tronc; j’aurais pu craquer en pleurant, incapable de soutenir pareille vision, mais autant mes yeux étaient restés aussi secs que le Désert, autant mon cœur, lui, avait à peine tressauté à la vue de la boucherie que ce groupe de tueurs avait laissé derrière lui. Suis-je devenu un monstre? Me questionnais-je en ayant une pensée pour mon petit frère d’adoption, Hakiel. Il ne devait jamais me voir de cette façon. Je ne voulais pas lui faire peur, lui faire du mal, s’il apprenait quelle sans-âme j’étais devenu. Je ne voulais pas qu’il me déteste, que le simple fait de me voir devant lui le paralyse de terreur. Il fallait que j’arrête, il fallait que ça cesse, mais je ne pouvais pas; pas temps que le danger nous guettait à chaque pas.

« Qu’est-ce que vous allez faire? Me reposa le jeune homme, désireux de connaître ma réponse. Vous allez chercher les autorités et nous dénoncer? »

Lentement, je redressais la tête dans sa direction, lui adressant un sourire énigmatique et froid.

« Vous trouvez que j’ai le profil d’un justicier, vous? » Rétorquais sans m’attarder davantage, conscient que ma question n’attendait aucune réponse de toute façon.

C’est pourquoi je tournais définitivement le dos au villageois, pivotant dans la prochaine direction que j’allais prendre. Au pied des montagnes de l’Edelweiss enneigées, surtout au nord, là où je me situais, il y avait quelques petites villes, sans plus, et en considérant chacun des témoignages que les habitants de ce village m’avaient donné, j’étais en mesure de savoir, plus ou moins, là où mènerait le prochain pas de ces meurtriers.

Les jours se succédaient, sans que je n’eusse la chance de croiser ces bandits. Je les traquais depuis plusieurs jours déjà, mais ils parvenaient à me semer, à m’échapper, bien qu’ils ne pouvaient savoir que je les poursuivais aussi inlassablement. Ça me frustrait. Vraiment. Vous n’avez pas idée.
Cela dit, je continuais de les suivre à la trace, fouinant ici et là à la recherche d’informations sur leur prochaine destination. Je tentais du mieux que je le pouvais d’avoir tous les indices en main, histoire que rien ne puisse me passer sous le nez – du moins, je l’espérais. Je connaissais, de manière générale, la façon dont ils fonctionnaient, mais ça restait tout de même difficile de savoir quel serait leur prochain mouvement, car ils allaient et venaient là où leur présence le nécessitait. Sans quoi, ils disparaissaient, en un claquement de doigt, ne laissant derrière eux que le souvenir atroce de quelques morts mutilés, décapités, flagellés; rien ne semblait limiter leur imagination…


J’étais revenu à Ciel-Ouvert, fatigué par mes recherches à travers la région et les contrées voisines, non sans être heureux de revoir de nouveau des visages familiers. Hakiel, Coccie et Nimüe s’amusaient dehors. Les deux gamins et la petite Fæ s’étaient extasiés devant la beauté des flocons de neige qui tombaient du ciel et sans attendre, le Corbeau avait entraîné les deux filles dans son enthousiasme, à grands cris de joie. Je les entendais de l’intérieur, la voix d’Hakiel portant bien plus loin que celle de la timide fillette, mais moins que celle de la Fæ surexcitée, et je pouvais savoir qu’ils faisaient des Anges dans la neige. Je souris, fermant les yeux quelques secondes alors que je me trouvais étendu sur mon lit. J’aurais pu les accompagner dans leurs jeux d’enfant, m’amuser avec eux, qui éblouissait cette vie terne qui était la mienne, mais je ne pouvais pas oublier ces malfrats, le souvenir de mon court séjour entre les murs de la Tour inconnue me hantant plus que ce que je l’aurais imaginé.


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Miles Köerta
Lun 08 Aoû 2016, 23:00

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »

Je crois m’être assoupi, ou quelque chose dans le genre, parce que je me réveillais en sursaut dans mon lit, observant les alentours d’un œil troublé. Depuis que j’étais revenu de cette étrange mésaventure dans la Tour inconnue, je ne pouvais faire confiance à mon sommeil. Des gens, malintentionnés ou non, pouvaient faire escalade à l’intérieur de ma tête pour changer les songes en véritables cauchemars. Me redressant dans mon lit, je passais mes jambes par-dessus la couche tout en me frottant les yeux. Il faut que je les retrouve, ne serait-ce que pour connaître l’identité de celui qui veut ma peau… Me dis-je en mon for intérieur, traversant la pièce d’une enjambée lente et volontairement bruyante. Ou la peau d’un autre, ajoutais-je en ayant une pensée pour Scott et cet étrange personnage qui se faisait surnommer Le Mage. Je ne savais toujours pas lequel des trois celui qui tirait les fils de ce jeu désirait vraiment retrouver. Cela dit, il m’avait contacté moi, par l’intermédiaire de ce groupe de bandits, plutôt que les autres. Qu’avais-je de particulier pour l’intéresser? Était-ce parce que j’avais « accepté » - entre de très gros guillemets – le contrat que m’avait offert son frère ou était-ce pour autre chose? S’il me connaissait tant, il devrait savoir que je ne poserais jamais la main sur l’Élémental de Feu. Nous n’étions peut-être pas liés par le sang et nos histoires respectives différaient sur bien des points, mais cela ne changeait rien au fait que je le considérais comme un membre à part entière de ma famille. Alors que ce soit pour de l’argent ou parce qu’il était traqué comme un animal pour trahison, jamais je ne lui ferais de mal et je savais, qu’en retour, il n’oserait pas me planter un couteau dans le dos. Il savait ce que ça faisait, être trahi par ceux à qui nous avions confié toute notre confiance et nos espoirs… Sur ce point, nous avions connu les mêmes rages et déceptions.

Déambulant comme un fantôme dans le manoir, je cherchais à rejoindre le salon, au premier étage, d’un pas véritablement traînant, mais je n’eus pas le temps d’accéder aux escaliers que je fus attaqué par un projectile volant à toute vitesse dans ma direction. Je n’avais même pas besoin de mes yeux pour savoir de quoi – ou plutôt de qui – il pouvait s’agir. Ça s’agitait comme un bambin dans les bras de sa mère et ça ne cessait de parler et de parler, comme une musique sans fin à laquelle nous voudrions mettre fin. Lentement, je relevais ma main jusqu’à mon visage, attrapant du bout des doigts la petite robe de la Fae. Cette dernière se mit à se débattre comme un diable en cage, cherchant à m’envoyer des coups de poing et des coups pied, mais je la tins suffisamment loin de moi pour ne pas être touché par l’offensive qu’elle avait en tête de mener.

« Tu pourrais faire attention quand tu marches! Ça fait deux fois aujourd’hui que tu te places sur mon chemin! »

Je la gratifiais d’un sourire glacial. Elle se fichais de moi, là?

« Tu plaisantes j’espère! C’est toi qui me fonces dessus depuis ce matin!

- Peu importe! Lâche-moi ou sinon, ils vont me trouver!

- Nimüe et Hakiel? Pourquoi tu les fuis?

- Je ne les fuis pas! On joue à cache-cache! Et c’est moi qui dois me cacher! Alors soit tu m’aides, soit tu te pousses de là!

- Eh! Je crois que j’ai entendu sa voix! »

Les yeux de la Fae s’écarquillèrent au point de ressembler à des pommes puis, sans crier gare, elle parvint à sortir de ma poigne pour s’engouffrer à l’intérieur de mes vêtements. Aussitôt, je voulus protester, mais Coccie sortit rapidement sa tête de mon col, me faisant signe de me taire.

« Sinon, je te pinces! Et ça fait mal, des pincettes de Fae, crois-moi! »

Et elle s’engouffra de nouveau dans mon chandail et je n’eus même pas le temps pour répliquer que j’aperçus Hakiel et Nimüe apparaître devant moi à la course. Instantanément, je repris mon air blasé, traînant des pieds, comme si je venais de me lever – ce qui, au final, était vraiment le cas.

« Miles! Est-ce que t’as vu Coccie dans le coin? »

Je relevais la tête dans la direction des gamins, les observant quelques secondes.

« Cette Fae agitée qui n’est pas capable de se tenir en place et qui parle comme une véritable pie? »

Les enfants acquiescèrent d’un hochement de la tête, tandis que je sentis les petits doigts de la Fae me tirer la peau. J’esquissais un léger sourire.

« Nan, désolé. Mais si vous voulez un indice, ne cherchez pas là où se trouve Dærion: elle le prend pour un tueur en série après tout.

- Bonne idée! Fais-nous signe si tu la croises!

- Pas de problème. Et puis, comme a déjà dit Perry l’Ornithorynque – c’est une connaissance Bélua que j’ai croisé un jour, si vous n’êtes pas au courant – les petites bestioles jappent plus fort que les grosses. Du coup, vous l’entendrez à des kilomètres à la ronde si elle se trouve dans le coin: elle est incapable de se taire! »

Le petit Corbeau me lança un sourire avant d’inviter Nimüe à le suivre et les deux enfants disparurent dans le couloir, courant en silence pour ne pas alerter la Fae. Celle-ci, tout doucement, passa sa tête par le col de mon chandail, exhalant un soupir. Puis, elle se tourna dans ma direction.

« Ça, c’est pour m’avoir aidé », dit-elle en me serrant le cou, visiblement reconnaissante.

Mais l’étreinte, petit à petit, commença à se resserrer autour de mon cou, au point que j’étouffe.

« Et ça, c’est pour m’avoir traité de pie, abruti! »

Coccie se détacha de moi, sortant enfin de mes vêtements avant de s’en aller, la tête relevée, l’air digne. Cette fille n’était donc jamais satisfaite?


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Dim 21 Aoû 2016, 05:53

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »

Je laissais les mômes vaquer à leur jeu tandis que je désirais rejoindre le salon. Quand on cogna à la porte. Je soupirais. D’accord, le destin m’envoie un message, c’est pas possible autrement… Aussitôt, je bifurquais vers la porte d’entrée, l’ouvrant à la volée. Un jeune homme aux longs cheveux bruns et aux yeux noirs se tenait sur le seuil et lorsqu’il croisa mon regard, il m’adressa un maigre sourire en coin.

« Bonjour… »

Ce ne fut pas bien difficile de reconnaître le nouvel arrivant qui se tenait devant l’embrasure de ma porte.

« Qu’est-ce qu’il y a? Laissais-je tomber après quelques secondes où j’avais conservé le silence, détaillant le villageois que j’avais interrogé, quelques jours plus tôt, à propos du groupe que je traquais inlassablement.

- Puis-je entrer? »

Je me décalais sur le côté, le laissant traverser le seuil de la porte.

« Merci… » Dit-il en secouant ses vêtements, laissant tomber la neige qui s’était collée à ces derniers.

Je le dévisageais, incrédule.

« Tu es venu pour me filer d’autres informations sur le groupe qui a tué Gryio? » Lui demandais-je de but-en-blanc sans le quitter des yeux.

Autrement, pourquoi aurait-il fait tout le chemin jusqu’ici?

« Oui et non… En fait, je suis venu dénoncer la personne qui les a contactés… »

De nouveau, il fit une pause tout en détournant les yeux, l’expression d’abord sereine et bienveillante de son visage se muant en une espèce de grimace nerveuse. Je l’observais intensément. Lentement, il leva ses yeux dans ma direction, esquissant un sourire en coin en me voyant le juger de cette façon.

« C’est moi… Finit-il par avouer en baissant de nouveau le regard, comme honteux de son acte, mais rapidement, il se défendit, comme s’il s’attendait à ce que je le juge ou que je l’engueule pour avoir fait ça. Je ne pouvais pas le laisser risquer plus longtemps la prospérité de notre village. Avec tous ces conflits et la guerre qu’il y a eue entre les Anges et les Démons, nous avons cruellement besoin de ces ressources et Gryio, avec ces croyances et ces prières pour les Ætheri, ne faisait que nous maudire… »

Nerveusement, le jeune homme se mit à tripoter ses doigts, les emmêlant pour mieux les desserrer par la suite, dans un tic nerveux qu’il ne semblait pas contrôler.

« Alors si vous devez arrêter quelqu’un, ce sera moi. »

Puis, il me tendit ses poignets, comme prêt à ce que je le livre à des soldats. En le voyant faire, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.

« Tu sais qu’il existe un Æther qui tue des chiots pour chaque blague pourrie racontée? »

- Par-Pardon? Mais je suis sérieux! Livrez-moi aux soldats! J’accepte ma sentence!

- Moi aussi je suis sérieux! Arrête et pense un peu à tous ces chiens que tu es en train de tuer avec tes inepties! Ricanais-je en le gratifiant d’un sourire espiègle, le jeune homme face à moi se taisant subitement en m’adressant de grands yeux. Mais tu me prends pour qui au juste? Je ne suis pas l’autorité et je n’ai aucun intérêt à te livrer à cette dernière. Tout ce que je veux, c’est retrouver ces bandits pour des raisons personnelles. Point à la ligne. Alors soit tu me files des informations sur eux, soit tu peux partir te livrer à la police par toi-même. Ça te concerne entièrement et je n’ai pas mon rôle à jouer là-dedans. »

Il me fixait sans comprendre, finissant néanmoins par baisser ses bras.

« Je te l’ai dit, pas vrai? Je ne suis pas un justicier. »

Le villageois acquiesça d’un hochement imperceptible de la tête. Pour ma part, je le fixais avec un certain intérêt. Je saisissais la chance qui m’était donnée. Ce jeune homme était parvenu à prendre contact avec le groupe que je traquais depuis des jours alors, d’une manière ou d’une autre, il devait savoir où l’on pouvait les retrouver ou, du moins, prendre contact avec eux. Sentant mon regard se braquer dans sa direction, le villageois détourna rapidement le regard, incertain sur la suite de notre conversation et, d’une enjambée, je me rapprochais de lui.

« Dis-moi tout ce que tu sais à propos de ces gars.

- Mais pourquoi tu fais tout ça?

- T’oublie vite on dirait: raison personnelle. Alors, file-moi des infos maintenant.

- Et qu’est-ce qui me garantit que tu n’essayeras pas de tuer nos sauveurs?

- Écoute, soupirais-je en passant une main dans mes cheveux. Tu n’as que ma parole sur laquelle te fier donc, tu choisis soit de me faire confiance, soit de te barrer d’ici. »

Sur les derniers mots, j’avais presque sifflé d’irritation, mais rapidement, je me repris en esquissant un léger sourire en coin.

« Mais si ça peut te rassurer: les tuer n’est pas dans mes plans. Du moins, pas pour le moment. Tout ce que je désire, ce sont des réponses. »

Le jeune homme me considéra du regard avant de hocher de la tête.

« Je…, commença-t-il, hésitant, avant de reprendre d’une voix plus assurée: D’accord. Je vais me risquer à vous croire et vous révélez tout ce que je sais à propos de ces gars. »

Je le considérais avec un sourire, l’invitant aussitôt à s’asseoir sur l’un des sièges du salon.


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Lun 03 Oct 2016, 03:18

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »

Durant le voyage en bateau, les vagues et les flots m’amenant doucement et progressivement vers le cœur de l’Océan, j’en oubliais presque que, quelques jours plus tôt, j’avais côtoyé la Mort de près dans des circonstances similaires. En effet, mon esprit se concentrait à un autre problème au lieu de me faire ressasser ces horribles images du naufrage, puisque tout le long du voyage, je ne pensais qu’à la façon dont je devrais me présenter une fois arrivé aux côtes du Phare abandonné. Est-ce que ce quatuor que je traquais depuis des semaines se trouvait vraiment là-bas? Et une fois là-bas, que leur dirais-je? Que ferais-je? Je voulais qu’ils répondent à mes questions, à toutes ces interrogations qui tournoyaient dans mon esprit en valsant avec les cauchemars qui me hantaient durant la nuit. Mais je ne savais clairement pas par où commencer, l’organisation à l’intérieur de ma tête volant en éclats au fur et à mesure que je me rapprochais du phare. C’est ici… Pensais-je en considérant l’allure sinistre de l’édifice qui surplombait les mers. Je déglutis, mes poings serrant la rambarde en bois et c’est alors que le vaisseau flottant sur lequel j’étais posé s’arrêta brusquement.

« Je n’irais pas plus loin… Entendis-je dans mon dos et, lentement, je passais mon regard par-dessus mon épaule, jugeant le marin qui s’était avancé jusqu’à ma hauteur.

- Et pourquoi ça?

- Ce phare… Il y a d’étranges rumeurs qui circulent depuis quelques mois dessus… Et je préfère ne pas tenter la Mort en allant moi-même vérifier la véracité de ces on-dit. »

D’un coup, mes épaules s’affaissèrent et je laissais un soupir traverser le pan de mes lèvres. Songeant, durant une fraction de seconde, aux pièces qui se trouvaient dans ma besace, ces dernières apparurent par magie au creux de mes mains, sous les yeux ébahis du navigateur.

« Je comprends: vous avez la trouille. Vous n’avez pas les couilles pour y aller, mais peut-être qu’un supplément pourrait vous rendre un peu plus courageux? »

D’un œil avide, l’homme considéra l’argent dans mes mains avant de secouer la tête, reculant de quelques pas. Comme si la distance pourrait réduire l’appât du gain qui le tenaillait…

« Je tiens beaucoup trop à ma peau pour accepter ce genre de chantage!

- Hum… Je vois. »

Nouveau soupir et, d’un geste, je jetais l’argent en direction du marin. Par réflexe, ce dernier voulut en attraper le plus possible avant que l’intégralité des pièces tombe sur les planches du pont. Alors qu’il s’afférait, à quatre pattes, à ramasser les petites fuyardes qui lui avait échappé, je me tournais en direction du Phare, à l’horizon, plissant des yeux au moment où la lumière de celui-ci vint balayer le navire.

« Je ne vous demande pas de vous approcher du Phare, mais si vous désirez avoir le double, attendez-moi ici. Je ne serai pas long, finis-je par murmurer.

- A-Aucun problème! S’exclama-t-il, enjoué comme jamais, avant de relever la tête. Je… »

Brusquement, il se tut, observant les environs d’un œil sceptique.

« Monsieur? »

Aucune réponse.

« Voyons! Où est-il parti? Il ne s’est quand même pas jeté à l’eau? »

Autrement, comment avait-il quitté aussi rapidement le bateau sans qu’il s’en aperçoive?


C’était irritant. J’avais l’impression de traîner ce sentiment depuis des jours avec moi. Cette situation ne faisait que s’ajouter au tableau de mes frustrations. Battant des jambes et des bras, j’apercevais le rivage se dessiner non loin et je m’y approchais du mieux que je le pouvais. Prenant soin de prendre de brèves inspirations lorsque je sortais ma tête jusqu’à la surface, cela n’empêchait pas l’eau saline de s’infiltrer dans ma bouche. Saleté… Si le vent avait soufflé dans mon dos au moment de me jeter par-dessus bord, j’étais persuadé que j’aurais pu atteindre le rivage sans problème. Mais la météo n’allant pas en ce sens et mon humeur m’avait, légèrement, privé de raison, j’avais tout de même pris mon élan, sentant la masse de mon corps s’alléger, croyant que je parviendrais jusqu’à la rive… Mais non. Et à présent, j’étais condamné à nager comme un forçat qui viendrait de s’échapper de la Prison.

Toutefois, je parvins à retrouver la terre des vaches en peu de temps. Mes paumes sur les genoux, je pris plusieurs minutes de repos avant de m’obliger à me redresser pour observer la stature imposante du phare, à mes côtés. Arrivé à ses pieds, j’avais l’impression de n’être qu’une fourmi comparativement à sa hauteur impressionnante. M’essuyant le visage avec le dos de ma main, j’évaluais visuellement la distance qui me séparait du sommet et, dans un bond précis et vif, je me propulsais sans attendre jusqu’à une plaquette de métal que j’avais aperçu plus tôt. D’un pied léger, j’atterris sur la surface métallique et ce ne fut pas long avant qu’une voix se fasse entendre dans la pénombre du dernier étage.

« Tu as fait plutôt vite… »

Un sourire cynique s’étira sur mes lèvres alors que l’eau de l’Océan dégoulinait le long de mes mèches, coulait sur mon visage, marquant ma peau de sillons salés que nous aurions pu croire être des larmes s’ils ne s’éparpillaient pas sur l’ensemble de mon visage. C’est alors qu’une silhouette se détacha de l’obscurité de la salle, m’apparaissant dans la noirceur comme si nous nous serions retrouvés en plein jour. Des cheveux blonds, bouclés comme ceux d’un caniche; des yeux noirs, abyssaux, profonds; et un rictus faussement aimable: voici le portrait de l’homme qui s’était avancé jusqu’à moi et que je ne reconnaissais pas. Ce doit être lui, le frère du Mage, que le quatuor de la Tour m’a parlé…

« Tu dis ça comme si tu t’attendais à me voir. Tu étais pressé de me rencontrer? Ripostais-je aussitôt, sans me départir de mon propre sourire, histoire de ne pas faire pâle figure comparativement à lui.

- Moi? Pas spécialement. Mais je connais quelques amis qui avaient hâte de te revoir. »

Les hommes que je pourchassais depuis des semaines, lentement, sortirent des ombres de la pièce, se plaçant comme un mur infranchissable de chaque côté de l’homme aux boucles dorées. À leur vue, un sourire encore plus grand, voire parfaitement arrogant, se dessina sur la commissure de mes lèvres.

« C’est parfait, murmurais-je, visiblement ravi de la situation et ce, même si elle n’était pas à mon avantage. Ils me manquaient tout autant. »


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Lun 03 Oct 2016, 03:41

Chasse à l’homme
« Traque dans la nuit après les coups de minuit »

« Je te croyais plus rapide que ça! »

Étrangement, le Svelte peinait à suivre mon rythme et mes enchaînements. Ce ne fut pas bien long que, d’un coup bien placé à la main droite, puis au plexus solaire, je pris le dessus sur lui et qu’il tombe au sol comme un sac de pommes de terre. Lui envoyant un coup de pied dans le ventre, faisant tournoyer Oörushi dans la paume de ma main, je me retournais vers les trois autres qui ne bougeaient pas, mais qui me fixaient, les yeux en feu.

« Je ne sais toujours pas comment vous vous en êtes pris pour m’attraper et me coincer dans cette fichue Tour Inconnue, mais ce qui est certain, c’est que vous ne semblez même pas posséder la moitié de la puissance que vous aviez là-bas… »

J’appuyais le gunbai de mon arme sur mon épaule, faisant abstraction aux gémissements de douleur que crachaient le Svelte entre ses lèvres.

« J’ai gagné mon combat, comme convenu. Alors répondez à mes questions maintenant… »

Lentement, mon regard se détacha du trio d’assassins pour se poser sur l’homme aux cheveux bouclés qui me dévisageait, un petit sourire sur le pan de ses lèvres. Tout autour de lui, une essence noire, comme celle d’une maladie, l’enveloppait. J’avais de la difficulté à croire qu’il puisse s’agir d’un Magicien. Ou bien alors avait-il déjà passé le cap de non-retour? Je finis par pivoter complètement dans sa direction, braquant mon regard céladon dans ses pupilles sombres.

« Tu tiendras parole? »

Il laissa planer un lourd silence pendant plusieurs secondes, comme pour évaluer ma patience, patience que je n’avais guère et qui, dans les premiers instants, se fit complètement balayer par l’adrénaline qui battait son plein dans mes veines. Cependant, avant que je n’explose et commette un geste de travers, l’homme aux cheveux bouclés prit finalement la parole, obtempérant, du même fait, d’un hochement de la tête.

« Qu’elles sont tes questions?

- Pourquoi avoir commandité ça? » Commençais-je en mettant l’accent sur l’événement qui s’était produit à la Tour Inconnue.

L’homme croisa ses bras sur sa poitrine avant de porter, discrètement, son œil sur le groupe d’assassins qu’il avait engagé.

« Parce que j’avais besoin de te tester.

- Pourquoi?

- Parce que j’ai besoin de toi pour mettre fin aux jours de mon frère. »

Je gardais le silence, scrutant, sceptique, le visage de marbre de mon aîné, qui afficha un sourire.

« Pourquoi? » Tu vas encore me demander et bien, laisse-moi te l’expliquer: mon frère est un traître.

- Je l’avais deviné…

- Alors, tu comprends pourquoi je veux qu’il disparaisse

- Mais je ne saisis pas pourquoi tu irais jusqu’à le tuer pour ça. C’est ton frère…

- Et Scott est son neveu, n’est-ce pas? »

Au nom de mon meilleur ami, mon sang se glaça et mes sourcils se froncèrent profondément, ce mouvement entraînant un pli significatif sur mon front. À ce constant, l’homme aux yeux abyssaux ne put s’empêcher d’éclater de rire, se détachant du mur contre lequel il s’était appuyé pour s’avancer jusqu’à ma hauteur.

« Comprends-le bien, Köerta. Dans notre famille, les monstres et les traîtres doivent disparaître.

- Mais c’est par votre faute si Scott a…

- Nous ne sommes pas responsables des erreurs de Johannes. »

Johannes… Le père de Scott, certainement.

« Johannes a choisi de créer un monstre; il a décidé, de lui-même, de façonner Scott comme il est aujourd’hui. »

Je me taisais, me sentant écrasé par le poids de son regard obscur.

« Et comme je le disais plus tôt, les monstres et les traîtres doivent périr. Je ne peux tolérer que l’un de mes frères se soit tourné vers le camp des impies. Cependant, je ne peux le tuer moi-même, au risque de tomber. »

Une étrange lueur avait passé dans son regard à ces mots et pourtant, il poursuivit, comme si de rien n’était:

« C’est pourquoi je voudrais que tu le .tues à ma place.


- Et pourquoi je t’obéirais?

- Pour le monstre que tu considères comme un ami. »

Je détestais le ton avec lequel il me parlait et je lui fis bien comprendre cela en lui empoignant vivement la gorge, serrant mes doigts autour de son cou pour l’obliger à se taire.

« Répète ça une autre fois, pour voir, et je t’explose la tronche. »

L’oncle de Scott étira un sourire alors que, dans mon dos, je perçus les mouvements des bandits.

« Faîtes un geste de plus et je vous coupe les vivres définitivement.

- Là, là, calme-toi, Köerta.

- Me calmer?!

- Je ne suis pas ton ennemi. Enfin, si tu me lâches maintenant, je songerai, éventuellement, à pardonner ton geste.

- Arrête tes c*nn*ries!

- Je suis sérieux. Je ne suis pas celui qui veut attenter à la vie de mon neveu. Azhriel, lui, le veut.

- Azhriel?

- Le Mage, Köerta. C’est le nom de ce traître, de mon frère. »

Lentement, je desserais ma poigne et l’homme aux cheveux bouclés put respirer de nouveau.

« Tu veux protéger ton ami, pas vrai? Eh bien, tues Azhriel. Tu ne le regretteras pas. Ni toi, ni Scott. »

Je le regardais droit dans les yeux, tentant de percevoir le vrai du faux au fond des abysses qui composaient ses yeux et pourtant, tout ce que je voyais dans leur intérieur, ce n’était qu’une sincérité écœurante, une franchise dégoûtante. Rapidement, je me détournais de l’homme aux cheveux bouclés, serrant le poing.

« Fais pas comme si tu te souciais vraiment de Scott.

- Je ne me soucie pas de lui et je ne m’en cache pas. Tout ce que je veux, c’est préserver la réputation de ma famille. »

Il marqua une pause. Moi aussi.

« Quel est votre nom?

- Pourquoi faire?

- Quel est votre nom? Insistais-je plus fortement.

- Hirechess…

- Hirechess, j’enlèverai la vie d’Azhriel pour protéger mon ami, comme tu me le demandes. Mais fais gaffe… Si j’apprends que tu cherches, toi aussi, à nuire à Scott, c’est ta tête que je ferais tomber. »

Le Magicien ne pipa mot, mais répondit néanmoins par un sourire.

« Également, j’aurai besoin de régler deux ou trois petites choses avec le quatuor ici présent… »

Enfin, mon regard se porta sur les visages du Banal, de la Brute, de la Pustule et du Svelte, qui se tordait encore au sol suite à notre combat. Les trois restés debout se dévisagèrent et j’écartais doucement mes lèvres pour leur lancer un sourire en coin.

« Vous foutez un bordel pas possible depuis des mois, vous en avez conscience? Et des connaissances auraient bien voulus vous savoir arrêter. Cependant, pour ma part, je me fiche de savoir ce qui adviendra de vous. Tout ce que je voulais, c’était que l’on réponde à mes questions. Du coup, je vous laisserais bien aller où bon vous semble, mais… J’aimerais bien toucher à la prime quand même. »

Vivement, j’attrapais le Svelte par les cheveux, remontant son visage jusqu’à moi pour pouvoir le fixer droit dans les yeux.

« Votre camarade ici présent fera parfaitement l’affaire, vous en conviendrez, n’est-ce pas? Il jouera comme bouc-émissaire et vous trois, vous pourrez reprendre vos activités, tranquilles… »

Le Svelte écarquilla les yeux, tournant son visage vers ses compagnons qui, aussitôt, détournèrent le regard. Faussement compatissant, j’adressais au blessé un grand sourire, rajoutant:

« Ne leur en veut pas. Ce n’est qu’une question de business, mon gars… »


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