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 Jeu sournois | Solo

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
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Miles Köerta
Ven 01 Juil 2016, 20:15

Jeu sournois
« Montre-moi son vrai visage… »
❧ Suite de Voyage en bateau

J’avais chaud et froid à la fois, ne sachant où situer vraiment ces sensations qui me secouaient follement. Mais une chose était certaine, c’est que nous étions tous les trois sains et saufs. Je ne saurais le dire avec précision et exactitude, mais je savais que nous avions été sauvés par quelques individus à l’identité trouble. En revanche, leur caractère se tournait sans doute vers la bienveillance et la résilience. Je n’étais pas à cent pour cent convaincu, mais leurs actions parlaient d’elles-mêmes il me semblait: tous leurs gestes et leur attention tournaient autour de l’entraide. Mais j’étais trop faible pour distinguer quoi que ce soit, pour me méfier, pour différencier les bonnes des mauvaises intentions, alors pardonnez ce peu de rationalité et peut-être des quelques jugements faussés du naufragé que j’étais à cet instant. J’étais trop faible encore pour reconnaître ce qui m’entourait, ce que l’on m’offrait pour me réchauffer et pour me réveiller. J’étais trop faible pour me rebeller, pour répliquer ou pour refuser les compresses ou les boissons qu’ils nous concoctaient pour notre guérison – ou pour nous empoisonner? En tout cas, s’ils désiraient notre mort, ils l’auraient sûrement fait depuis longtemps, mais là, ils nous gardaient en vie et c’était le principal à mon sens.

Si j’avais quelques périodes de conscience où j’ouvrais les yeux, je les refermais bien rapidement, trop aveuglé et dérangé par la lumière environnante qui me brûlait la rétine des yeux. Je voulais connaître mon environnement, savoir si nous devrions fuir sur-le-champ ou, au contraire, accepter cette aide salvatrice, qui pouvait être aussi bien authentique que simulée, mais c’était à peine si je pouvais voir le bout de mon propre nez. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le gamin et sa détestable Fae se trouvait à mes côtés. Je pouvais sentir le corps tout grelottant d’Hakiel se crisper tout près de moi, mais encore une fois, j’étais trop faible pour esquisser quoi que ce soit. Mais au moins, ils étaient là, oui, tous les deux, même cette Fae qui m’énervait comme ce n’était pas possible. Elle s’était avéré fort utile lors de notre traversée dans l’Océan, alors que le navire dans lequel nous nous étions embarqués clandestinement coulait au loin, car au lieu de geindre et de maugréer comme à son habitude, elle nous avait fait découvrir une personnalité d’elle que je n’aurais jamais soupçonné. Si les événements s’étaient par la suite succédé avec beaucoup trop de rapidité, j’aurais quand même voulu la remercier plus tôt pour tout ce qu’elle avait fait pour Hakiel, pour l’avoir épaulé et protégé durant cette longue et éreintante traversée. Je savais que nous ne nous aimions guère, mais il y avait tout de même un petit quelque chose en commun qui nous tenait vraiment à cœur, et c’était ce Corbeau à la peau si pâle et au corps si frêle que nous devions protéger jusqu’à ce qu’il acquière la force et les capacités nécessaires pour se protéger lui-même.

À ces pensées, un sourire fit chemin jusqu’aux pans de mes lèvres et j’expirais un long soupir, me rendormant comme une masse dans le lit moelleux et douillet. C’était une véritable sérénité… Combien de temps n’avions-nous pas dormi aussi paisiblement et confortablement? Ah… Trop de choses s’étaient passé pour vous en faire le compte exact. Mais à présent, tout ce dont nous aspirions, c’était de dormir et de rêver; dormir, rêver, et nous réveiller après être restés au moins trois mois dans cet état de bien-être et de repos mérité. C’était la moindre des choses – non? – que de nous offrir un peu de temps pour nous reposer au vue des événements que nous avions dû traverser. Mais c’était surtout complètement insensé.

C’était bien naïf de ma part de croire en de telles pensées, même durant ces quelques secondes où elles m’avaient effleuré. Car une fois endormi comme une souche, me laissant bercer par la fatigue et les appels à la tranquillité de mon corps, ce dernier se mit à léviter étrangement dans la pièce, sans que je ne m’en aperçoive vraiment. Mon corps se soulevait doucement et, sans bruit apparent, les couches de draps qui nous recouvraient me suivaient. Mais soudainement, en un claquement de doigt, je disparus de la circulation, mon corps, mes pensées, mon sommeil et ma fatigue se rejoignant dans une salle incongrue, bien loin de mes amis, de mes sauveurs, de l’auberge qui nous avait ouvert sa porte. Pourtant, trop épuisé pour remarquer quoi que ce soit, je dormis à l’intérieur de cette pièce blanche du plancher au plafond, qui avait délaissé toutes couleurs pour ce ton froid et vide, pendant presque une journée entière, voire même peut-être deux et je n’exagérais qu’à peine. Des heures entières à sentir le sol en marbre sous ma peau; des heures entières à ne plus dormir au rythme des respirations de mes compagnons; des heures entières à sommeiller, seul et inconscient, dans ce monde aux teintes glaciales qui me détachait d’absolument tout. Ce fut seulement au moment où j’ouvris les yeux que je saisis la situation.

Moi qui désirait connaître cette place à la chaleur rassurante, aux couleurs pétillantes et à l’ambiance apaisante, je me retrouvais dans cette pièce close, solitaire, entouré de blanc, de blanc et encore de blanc, frigorifié par la froideur de la salle et par l’étroitesse de ses murs. Où étais-je? Dans quel trou à rat m’avait-on jeté? Saleté!

Dans quel autre merdier m’avait-on embarqué?
Qu’est-ce qui s’est passé? Je me redressais à l’aide de mes bras, jetant un regard circulaire autour de moi. Tout était blanc, tout était vierge, tout était affreusement et terriblement propre. Mais une telle pureté ne pouvait être si authentique, si parfaite. Où suis-je? Tout ce dont je me souvenais, c’était de la chaleur de la chambre dans laquelle nous dormions, Hakiel, Coccie et moi. Tout était, en apparence, serein et calme dans cette chambre, baignée par la lumière diffuse et rassurante des chandeliers et dans cette tranquillité, des bruits et des odeurs nous parvenaient en bribes ou en fumet léger, que nous savourions malgré l’inaction de nos corps et la léthargie de nos pensées. Les maîtres de la maison étaient aux petits soins avec nous, rendant cette chambre encore plus confortable, l’atmosphère encore plus agréable…

Mais ici, dans cette salle où tout n’était que blancheur et froideur, je ne pouvais que me sentir mal à l’aise. Incroyablement mal à l’aise en fait. Je tentais de prendre pied, histoire de ne plus rester couché. Cependant, un tournis me prit brusquement, et je fus forcé de rester au sol, assis en indien, une main posée sur mes tempes pour faire diminuer le mal qui m’envahissait. À n’en point douter, je n’avais pas encore complètement récupéré. Notre voyage en mer s’étant plutôt très mal passé, des blessures persistaient en moi. Ma mâchoire se crispa, alors que j’essayais de comprendre ce qui se passait avec moi. Où me trouvais-je? Dans un rêve? Cela ne pouvait être qu’un rêve, je ne pouvais le croire autrement. Alors, que se passera-t’il? Qu’attendait ce rêve de moi exactement?

« Que tu tentes un jeu avec Elle, avec nous… »

La voix n’était qu’un souffle, qu’une légère brise et pourtant, un frisson effroyable courut le long de ma colonne vertébrale. Ce timbre me paralysait et ces mots me glaçaient le sang jusqu’au plus profond de mes veines.

« Où je suis?

- Ce genre de questions est vraiment ennuyant.

- Alors je ne jouerai pas à votre petit jeu. »

Je sentis une main glisser sur mon épaule, des lèvres susurrer avec encore plus de sadisme et de violence:

« Tu n’as pas le choix ou sinon, tu mourras… »

Vivement, je me retournais en envoyant mon poing pour frapper l’inconnu. Mais à ma grande surprise, il n’y avait personne derrière moi et mon coup ne rencontra que du vide, que de l’air. Je serrais les dents, pivotant sur moi-même tout en me redressant lentement.

« Et tu crois vraiment que je vais me laisser tuer si facilement? » Ricanais-je d’un ton méprisant.

Mais au même moment, je perçus comme une agitation dans l’air et dans un seul mouvement, je me retournais à nouveau pour voir de quoi il s’agissait. Cependant, je n’eus pas le loisir de faire quoi que ce soit en plus: un coup atterrit droit sur ma mâchoire et, déséquilibré, je tombais au sol, m’appuyant sur l’un de mes genoux pour ne pas littéralement chuter. m*rde… Qu’est-ce qui se passait à la fin?!

« Il n’est pas seul.

- Nous formons un tout.

- Et nous sommes avec Elle. »

J’essuyais ma lèvre inférieure à l’aide de ma manche, balayant la salle vierge des yeux. D’où était venue cette attaque? Étais-je en train de combattre des ennemis invisibles? Où se cachaient-ils? Et si j’étais victime d’une hallucination? Bon sang! Il n’y avait que des théories; rien de concret. Et puis, ce coup de poing, je l’avais sacrément bien senti. Une illusion ne pouvait quand même pas faire si mal…

« Qui c’est cette « Elle » dont vous parlez? Votre chef?

- Notre chef? Non. La Tour, qui d’autre? »

À cette mention, un tremblement violent me prit, laissant couler une sueur froide le long de ma nuque. Bordel… Ne me dites pas qu’ils parlaient de cette tour-là?

« À ton regard, tu sembles savoir qui Elle est… »

J’esquissais un sourire en coin, comme si c’était une évidence, et ça l’était pour moi. Cette p*tain de tour… Combien de fois m’étais-je retrouvé à l’intérieur de ces murs, de ces dédales meurtriers et fous? Par le passé, j’avais posé deux fois mes pieds à l’intérieur de cet édifice mouvant et deux fois, c’était pleinement suffisant. Depuis, j’essayais le plus possible de ne pas m’approcher de son point d’ancrage pour ne pas être de nouveau jeté dans sa gueule hérissée. Mais bon sang! Comment étais-je parvenu jusqu’ici?! C’est pas comme si je m’étais mis à marcher tout seul durant mon sommeil pour rejoindre cette tour maudite, non? Tsk! Bien sûr que non… Alors comment ça se faisait que je me trouvais ici, moi?! M’avait-on pigé? Est-ce que ces fameux « sauveurs » n’étaient finalement que des imposteurs et désiraient ça depuis le début? Ça se présentait mal… Si je suis ici… Oh non! Si je suis ici, alors eux aussi… Mes yeux s’écarquillèrent alors que mon regard venait de se fixer sur un point dans la pièce, mon cerveau roulant à vive allure au carburant de pensées et de réflexions qui le traversaient. Hakiel… Et même Coccie… E-Est-ce qu’ils se trouvaient ici eux aussi?

« Qu’est-ce que vous me voulez? Grognais-je tout bas et, ne sachant sur quoi poser mes yeux furieux, je scrutais attentivement le bout de mes bottes.

- Que tu joues avec Elle et avec nous.

- Tout ça pour un simple jeu? Ne vous moquez pas d’moi… Sifflais-je en redressant la tête, foudroyant le blanc immaculé de la pièce vide.

- … Tu as raison… » Souffla la voix tout près de mon oreille, encore une fois, et cette fois-ci, j’eus la vivacité d’esprit de me retourner immédiatement.

Mais ce que je vis ne fut pas un homme, une silhouette ou même une ombre. En fait, il eut un énorme flash de lumière.


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Ven 01 Juil 2016, 21:46

Jeu sournois
« Montre-moi son vrai visage… »

Sans même aligner ne serait-ce qu’une pensée, je levais mes bras devant mon visage pour protéger mes yeux de la soudaine luminosité. Une seconde s’écoula… Deux secondes… Trois secondes s’additionnèrent, sans que rien d’autre ne se passe dans la pièce blanche excepté cette lumière si aveuglante qui pourrait brûler n’importe quel œil mal avisé. Puis, plus rien. De nouveau le noir, comme quand nos paupières recouvraient nos yeux. Lentement, avec mille précautions, je baissais mes bras avant d’ouvrir un premier œil pour examiner les environs. Comme soupçonné, je ne me retrouvais plus dans la salle blanche. J’étais coincé entre quatre murs. Mais pas des murs de briques ou de pierres ou même en papier, non. C’était quatre murs de barreaux. Des barreaux si serrés les uns des autres que même un ver de terre aurait de la difficulté à se frayer un chemin entre eux. Les énormes bâtons de métal étaient encastrés dans le sol et montaient jusqu’à un plafond impossible à détecter malgré ma vision d’Aigle et mon habileté à distinguer plus ou moins clairement les objets et les formes dans le noir le plus total. J’étais emprisonné dans une cage géante, une cage sans aucune issue. Aussitôt, je me précipitais en direction des barreaux, agrippant deux d’entre eux dans mes mains avant de les tirer vers moi. Dans l’optique de les briser net, j’y mis toute ma force sans être en mesure d’agrandir suffisamment l’espace entre eux pour me faufiler et m’enfuir. J’abandonnais rapidement tout espoir de séparer ces bouts de métal: ils étaient bien trop épais, bien trop lourds pour que je puisse les briser à la manière d’un bout de bois. Mais je ne pouvais pas rester ici plus longtemps. L’oppression qui émanait de cette gigantesque cage me rendait malade – littéralement – et je tentais du mieux que je le pouvais de contrôler ma claustrophobie, déployant peut-être même encore plus d’effort que j’en avais mis pour casser les barreaux. Plus facile à dire qu’à faire! Me mis-je à penser en constatant que ma respiration n’allait qu’en s’accélérant, malgré mes tentatives désespérés à reprendre un minimum de maîtrise. Il fallait que je me calme, que je respire tranquillement, que je me concentre… Mais me savoir ainsi piégé, sans aucun espoir de sortie, ne faisait qu’accentuer le sentiment de panique qui naissait en moi comme un nouveau-né au creux du ventre de sa mère. Mon bébé à moi allait littéralement exploser sous l’impulsion de l’angoisse si je ne sortais pas d’ici TOUT DE SUITE!

Rageur, je me mis à frapper sur le métal, criant à plein poumon:

« Qui êtes-vous?! SORTEZ-MOI DE CETTE CAGE! »

D’abord il n’eut que le silence. Encore. Ce qui finit bien rapidement par me chauffer les nerfs et dans un élan de fureur incontrôlé, je transformais mon poing en métal, le fracassant violemment sur les barreaux qui émirent un puissant tintement. Néanmoins, aucun d’eux ne bougea ne serait-ce que d’un millimètre. m*rde… Alors c’est ça leur jeu? Me rendre complètement dingue dans cette cage?! Je me mis à haleter irrégulièrement, cherchant des yeux une autre option pour sortir de là, comme une trappe cachée ou un trou dans lequel je pourrais aisément me faufiler, mais ne trouvant rien à de ce genre dans les environs, mon regard fini par se tourner vers le plafond que je ne pouvais pas voir tant il semblait haut. Serrant les dents, me positionnant de manière à pouvoir concentrer toute ma force dans ce saut, je fléchis les jambes avant de m’élancer vers le haut rapidement. Je ne volais peut-être pas, mais j’avais suffisamment sauté haut dans les airs pour qu’une personne mal avertie s’y méprenne. Toutefois, j’avais beau filer dans les airs, je ne rencontrais encore aucune surface qui pourrait s’avérer être le plafond et j’y voyais encore moins quelque chose qui pourrait y ressembler. Qu’est-ce que ça voulait dire?! Ces barreaux ne pouvaient quand même pas s’accrocher à du vide quand même! Progressivement, je me sentis ralentir et je compris que je tomberais vers le sol bien assez tôt. Un sifflement de frustration claqua entre mes lèvres alors que je sentais déjà la gravité me tirer vers le bas. Mais pourquoi m’avoir enfermé ici?! Pensais-je en chutant vers le bas. Pour l’atterrissage, je ne m’inquiétais pas. J’étais beaucoup plus léger que d’ordinaire et je poserais le pied au sol tout en douceur. Alors je me laissais tomber sans me poser de question. Tomber. Tomber. Tomber. Jusqu’à ce qu’une nouvelle incohérence ne me frappe soudainement. Je tombais, ça, je n’avais aucun doute là-dessus, mais alors pourquoi c’était aussi long? Je ne me souvenais pas d’être sauté si haut au point de ne pas pouvoir encore toucher le sol! Qu’est-ce que c’était qu’cette c*nn*rie?!

« La Proie vient d’être relâché. »

Cette voix! C’était celle du type de tout à l’heure! Puis, tout d’un coup, les autres se mirent également à parler, imposant une ambiance des plus sinistres.

« Et elle devra courir, courir, comme du gibier.

- Car, dans une chasse, elle est impliquée. »

Ma mâchoire se contracta alors que je regardais tout autour de moi, ne voyant absolument rien d’autre que les barreaux qui me maintenaient enfermé dans cette cage sans fond, sans fin? Je n’étais pas stupide pour deux sous en tout cas, car je savais pertinemment que c’était moi la fameuse Proie. Mais de quel côté m’attaqueraient-ils? Du haut? Du bas? Et qu’est-ce qui m’attendait en bas?

« Néanmoins, une chasse sans motivation n’est pas du tout amusante.

- La Proie a besoin d’une motivation?

- Rester en vie n’est pas suffisant? »

Bah tient donc! Je me posais exactement la même question, sales enfoirés!

« Et si nous lui promettons une information?

- Ah… Je vois. »

Énervé, je me mis à crier tout en chutant encore et encore dans cette cage sans plancher ni plafond:

« Ce serait vraiment cool si vous arrêtiez de parler de moi comme si je n’existais pas! »

Les voix se turent durant quelques instants, mais ce ne fut pas long avant qu’elles reprennent doucement.

« Il a raison.

- Alors, fais-lui part du marché. »

Je tombais de plus en plus vite, incapable de pouvoir m’arrêter. J’avais bien voulu me raccrocher aux barreaux qui m’entouraient, mais même en transformant ma peau en Métal, je n’étais pas en mesure de m’agripper à de bonnes prises. La séparation entre chacun des barreaux était trop petite et mes doigts ne pouvaient même pas s’y accrocher fermement à cette vitesse. Garde la tête froide… Concentre-toi… Ne te préoccupe pas de ces voix. Il doit bien y avoir une sortie quelque part, non?

« Nous te proposons ceci, Miles Köerta. »

À l’entente de mon nom, mon sang se glaça dans mes veines et ma respiration se coupa abruptement. Comment savaient-ils qui j’étais?

« Survis à notre traque et nous te donnerons une information sur celui qui se fait appeler Le Mage. »

Je n’eus même pas la possibilité de réfléchir à la proposition que soudainement, j’aperçus un sol sous mes pieds se rapprocher dangereusement ainsi que la fin de la cage aux barreaux serrés. L-Le Mage? Dans un fracas terrible, je tombais sur le sol, ma chute me propulsant à plusieurs mètres du point d’impact. m*rde… m*rde… Mes jambes… J’apportais mes mains à l’une d’entre elles, avant de me rendre compte qu’elles étaient engourdies, mais toujours fonctionnelles. Bordel… Si je n’avais pas été aussi léger, j’aurais pu leur dire adieux à ces deux jambes! Doucement, je me levais, examinant le lieu dans lequel je venais d’atterrir. C’était un long corridor avec de nombreux passages qui s’étendaient à la longueur des murs. J’avais l’impression d’être dans un labyrinthe… Une chasse et un labyrinthe… Je la sentais vraiment mal, cette expérience.

« Que la chasse commence. »

Les voix, cette fois-ci, semblaient beaucoup plus proche et je savais que les types qui se jouaient de moi depuis le début ne devaient pas se trouver bien loin. Ils étaient tout près, voire même dans l’un de ces passages qui se perdaient dans ce couloir. Prudemment, j’effectuais un premier pas devant moi.

Et un hurlement de bête sauvage retentit dans tout le couloir.


Je courrais à en perdre l’haleine. Derrière moi, les bruits lourds et pourtant rapides de la bête ne me lâchaient pas. J’avais beau aligner stratège sur stratège pour la semer, la créature me suivait comme mon ombre, sans s’interrompre. Me suivait-elle à l’odeur? Aux bruits? Quoi qu’il en soit, il fallait que je m’échappe de sa traque.

Prenant sur la droite, je m’enfonçais dans un nouveau passage, plutôt étroit cette fois-ci. Bingo! Là-dedans, la bête ne pourrait pas me rattraper! Rapidement, je me remis à courir, sans prêter attention à ce qui pouvait me poursuivre, me focalisant uniquement sur le chemin qui s’ouvrait devant moi. Je n’avais pas de temps à perdre avec ce monstre. Je devais survivre à cette chasse, m’avaient-ils promis, et je comptais survivre, croyez-moi. En plus, ils m’avaient promis une information sur celui qui se faisait appeler Le Mage. Mais comment ces gens pouvaient-ils savoir que nous étions en contact, lui et moi? Comment nous connaissaient-ils et où avaient-ils pu dénicher ces informations en si peu de temps? J’avais rencontré Le Mage sur le toit d’un temple démoli au Continent du Matin Calme et notre rencontre n’avait même pas duré plus d’une minute. Alors comment pouvaient-ils savoir que nous nous étions déjà croisés? Nous surveillaient-ils? Mais surtout… Ils en avaient après qui au juste? Lui, moi ou…

« Tu ne t’échapperas pas! » Hurla une seconde voix qui, à ma grande surprise, provenait droit devant moi.

Rapidement, je freinais mon pas, cherchant du regard ce qui allait me tomber dessus à présent, avant de distinguer un mouvement dans le noir. La silhouette était beaucoup plus fine que le monstre que j’étais parvenu à semer au début de ce chemin, et elle semblait beaucoup plus rapide aussi. Un sourire sournois se dessina sur mes lèvres. Voilà quelqu’un à ma botte.

« T’es moins gras que ton copain, toi! »

Et sans attendre, je fonçais dans le tas, droit sur la petite silhouette qui m’évita en se décalant sur le côté, croyant sûrement que j’allais l’attaquer. Au moins, elle ne perçut pas la feinte et sans perdre une minute de plus, je me remis à courir dans les entrelacs du labyrinthe, dépassant la silhouette que j’espérais abandonner loin derrière moi.

Avant d’atterrir dans ce dédale, j’avais entendu quatre voix distinctes me parler. Quatre… Alors, il y en avait encore deux qui ne s’étaient pas montrés. Et sans compter la Tour qui, à tout moment, pouvait faire de moi son prisonnier ou son libéré, mais qui, pour le moment, ne s’était pas manifestée – c’était une chance pour moi! Je déglutis, faisant travailler mes méninges pour réfléchir à une stratégie qui me permettrait de me soustraire rapidement à cette chasse. Il fallait que je sorte gagnant de cette traque sinon quoi, seule la Mort m’attendrait au bout du chemin. Alors je devais penser, penser. Il fallait que j’use d’intelligence et de ruse pour me sortir de ce guêpier dans lequel on m’avait enfermé contre mon gré. Ils étaient quatre et deux d’entre eux se trouvaient derrière moi: le monstre mastodonte, que j’appellerais « Brute » et la petite silhouette fine, que j’appellerais « Svelte ». Le premier devait être incroyablement puissant et fort par sa taille, mais il ne me rivalisait pas en vitesse. Pourtant, il était parvenu à me suivre depuis le début de ma course sans que je parvienne à le semer. Dans ces conditions, il devait posséder un très bon odorat ou une ouïe franchement extraordinaire. Si le secret de sa traque résidait dans ses fines oreilles, alors je n’aurais pas de mal à l’évincer la prochaine fois que je le croiserais. Après tout, je détenais moi aussi un atout dans ma manche.

Pour le second, son style devait clairement se baser sur l’agilité. Fin de taille, petit et svelte, il ne devait pas être aussi puissant que son compatriote au corps massif, mais il était néanmoins d’autant plus dangereux. Rapide et précis, il était, pour l’instant, mon plus redoutable adversaire. Entre les deux, c’était le Svelte que je devrais mettre hors d’état de nuire en premier à mon avis. Pas le choix. J’avais confiance en ma vitesse et en ma précision, mais peut-être qu’il pouvait m’égaler, voire même me surpasser sur ces deux points. Je devais rester prudent.


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Miles Köerta
Ven 01 Juil 2016, 23:55

Jeu sournois
« Montre-moi son vrai visage… »

« Tu n’as pas peur, petite Proie? »

Évidemment, le Svelte se trouvait juste derrière moi. Un sourire s’étira sur le pan de mes lèvres alors que j’arrêtais brusquement de courir. Dans le même mouvement, je me retournais, envoyant mon poing en Métal devant moi. Touché. Le corps du Svelte se plia sur lui-même et une gerbe de sang s’expulsa de sa bouche alors qu’il tombait au sol, ses mains autour de son ventre.

« Peur? Pas le moins du monde. Je vais m’occuper de vous et vous arracher les vers du nez avant que vous me tuiez. »

Il eut un silence puis, le Svelte se mit à rire sournoisement, malicieusement, presque avec moquerie. Je m’irritais rapidement, lui envoyant un coup de pied dans les côtes.

« Je croyais avoir à faire à de véritables monstres sortis de mes pires cauchemars, mais en fait, vous n’êtes pas grand-chose. Je pourrais aisément, à moi tout seul, vous renvoyez là d’où vous venez!

- Tu crois ça? » Ricana le Svelte en se redressant subitement, comme s’il n’avait jamais eu mal, comme si, depuis le tout début, il ne faisait que feinter la douleur et la souffrance.

Comme s’il se moquait bien de moi, avec son p*tain de jeu. Soudainement, il se mit à éclater de rire, écartant ses bras.

« Eh bien, je te laisse rencontrer notre véritable monstre! »

Je sentis comme un souffle glisser sur ma nuque, balayer les mèches de mes cheveux. Un frisson glacial monta le long de ma colonne vertébrale. Je n’eus même pas le temps de faire mine de me retourner que je reçu un coup de poing qui me fit valser dans les airs avant que je m’écrase sur l’un des murs du couloir.

La douleur irradia l’ensemble de mon être et je me laissais choir au sol, crachant le sang qui m’était monté à la gorge. Levant la tête, je me mis à observer les deux silhouettes devant moi, esquissant un sourire incertain. La Brute venait de rejoindre le Svelte. Avec la puissance de frappe de l’un et la vitesse de l’autre, j’avais très peu de chance de les vaincre s’ils se mettaient à deux pour me combattre.

« Tu ne sembles pas comprendre que ceci est une chasse, souffla le premier de sa lourde voix.

- En en tant que Proie, tu dois fuir, pas te battre. »

Je me relevais difficilement, mes jambes tremblant rien qu’à devoir supporter le poids du reste de mon corps. Mais je restais debout, leur faisant face, essuyant le sang qui perlait au coin de mes lèvres avec le dos de ma main.

« Vous ne semblez pas comprendre, commençais-je en m’avançant de quelques pas dans leur direction, que je ne suis pas une Proie, mais un Bagarreur. »

Je me mis en position, les défiant du regard. La Brute souffla plus fortement, à la manière d’un taureau irrité par du rouge, et il s’avança le premier vers moi. Ça allait être chaud, mais je pouvais y arriver. L’un était fort, mais lent. L’autre était rapide, mais faible. Si je parvenais à les isoler ou à coincer l’un des deux, ce serait absolument parfait. Mais il fallait que ce soit moi qui mène la danse et leur impose un certain rythme dans le combat sinon quoi, je ne garantissais pas m’en sortir vivant. Rapidement, je fonçais sur mon ennemi, sautant dans les airs avant de laisser crépiter la Foudre le long de mon corps. Je devais mettre un premier adversaire KO et ce serait le Svelte. Entre les deux, il était celui dont j’aurais le plus de misère à me débarrasser. Il était rapide et c’est cela que je devais bloquer à tout prix.

Voyant que je me dirigeais vers le Svelte, la Brute s’interposa rapidement entre nous, comme une muraille infranchissable. Je souris, serrant mes doigts en poing avant de frapper sur l’un de ses bras relevés. Au contact, la Foudre se libéra complètement pêle-mêle, se fracassant sur les murs aux alentours tout en laissant des arcs courir sur le corps massif de la Brute. Celui-ci gémit, mais resta tout de même debout, ses yeux luisants d’un regard particulièrement mauvais. T’aimes pas les Proies qui prennent l’initiative de se défendre? Tu les préfères quand elles fuient et paniquent? Croyaient-ils sincèrement que j’allais me laisser faire aussi facilement, ces minables?

« Pousses-toi de mon chemin! » Ordonnais-je à la Brute en levant un poing de Métal, que je fracassais de toute ma force sur son bras.

Le mastodonte ne broncha pas, envoyant un nouveau coup de sa patte puissante pour me décapiter, mais je m’abaissais rapidement filant comme le vent en direction de ses jambes. Le Svelte se trouvait de l’autre côté et je devais m’en débarrasser.

« Tu aurais mieux faire de fuir au lieu de nous défier. »

J’écarquillais les yeux, confus. Comment se faisait-il qu’il se trouvait, à présent, juste derrière moi? Je pivotais sur l’une de mes jambes, changeant mon centre d’équilibre pour bloquer le coup que le Svelte m’envoya. Je serrais des dents tandis que mon adversaire agile, lui, m’adressait un sourire.

« Tu ne peux pas faire le poids.

- Tu t’y crois vraiment, pas vrai? »

Ça allait faire mal, mais c’était ma seule chance d’en envoyer un sur le tapis pour que je puisse m’occuper tranquille du second. D’ailleurs, le coup ne tarderait pas à partir à présent.

« Mais laisse-moi t’apprendre un truc: c’est toi la Proie maintenant. »

D’un mouvement sec, j’attrapais le bras du Svelte avant de le tordre et de placer son corps devant moi, comme une barrière. Ses yeux s’agrandirent de peur alors qu’il venait de comprendre ce que j’avais l’intention de faire. Sans que lui ou moi ne puisse crier ou rire – tout dépendant de la situation dans laquelle nous nous trouvions respectivement – le coup de la Brute nous fit valdinguer dans les airs. Comme prévu, il avait touché son partenaire qui m’avait fait office de bouclier humain et après le choc, le Svelte s’était mis à hurler de douleur, du sang s’échappant sans arrêt de tous les orifices de son corps alors que nous étions entraînés, à cause de la puissance de cette attaque, vers un mur. Ma mâchoire se contracta et je fermais les yeux, prêt à encaisser le choc qui allait s’en suivre. Mais au lieu de sentir le contact dur et froid de la pierre dans mon dos, ce fut plutôt un contact doux et laineux qui m’accueillit. Lentement, j’ouvris les yeux, interloqué, le corps inerte du Svelte dans les bras. Qu’est-ce que…

« La Tour semble vouloir t’épargner… Chuchota une voix sur ma droite et vivement, je me retournais dans cette direction, lâchant le corps du Svelte au sol avec précipitation. Regarde ce que tu as fait à notre ami. Tu es une Proie plutôt farouche, cela va sans dire. »

Le nouvel arrivant arrêta brusquement de marcher pour me faire face. Si j’avais la Brute derrière moi, dont je pouvais entendre distinctement le souffle glisser sur les pierres des murs qui nous entouraient, et le Svelte à mes pieds qui ne semblait plus bouger, celui devant moi aurait le digne nom de « la Pustule ».

En effet, son corps était complètement effrayant. Des pustules aussi gros que mon poing recouvraient l’ensemble de son visage, descendaient jusqu’à son cou pour parasiter le reste de son corps difforme qu’il cachait sous ses vêtements rapiécés. Une odeur fétide se mit à embaumer l’air alors qu’il ouvrait de nouveau la bouche, souriant de ses dents jaunies et noires.

« Effrayant, n’est-ce pas? »

L’odeur me prit à la gorge et je reculais sans le vouloir, portant une main à mon nez pour éviter de devoir respirer de nouveau ce parfum d’œuf pourri.

« Que comptes-tu faire? » Continuait-il de susurrer en reprenant sa marche, le bruit de ses pustules se frottant contre les tissus de ses vêtements m’écœurant tout autant que son odeur corporel.

Je jetais un rapide regard par-dessus mon épaule, voyant non loin de ma position la Brute qui me fixait intensément, de ses yeux rougeoyants. Je ne saurais le dire exactement, mais il semblerait qu’une colère froide danse dans son regard. Est-ce que c’est parce que j’avais utilisé son compagnon comme bouclier? Tss… Peu importe. J’étais de nouveau coincé entre deux de ces fameux chasseurs: l’un avec une force colossale et l’autre avec des capacités qui m’étaient encore inconnues, outre son parfum naturel qui me retournait l’estomac. Je n’attendis pas que l’un ou l’autre me lance une attaque. Sans hésiter, je pris sur ma gauche, là où se trouvait l’un des nombreux passages de ce labyrinthe. Mettre de la distance entre nous, c’est ce que je devais faire pour pouvoir me poser et réfléchir à une nouvelle stratégie. Je me demandais ce que pouvait bien être le talent de la Pustule. Je regardais derrière moi, constatant avec bonheur qu’ils ne me poursuivaient pas. Génial! Je vais pouvoir m’éloigner tranquillement et… BAM!

Violemment, je tombais au sol. Aïe… Je ne venais quand même pas de foncer sur un mur!

« Tiens? Un insecte… »

J’eus à peine le temps de relever la tête pour voir le visage du quatrième chasseur qu’un coup de pied me brisa littéralement la respiration, m’envoyant mordre la poussière à quelques mètres de là.

« Dîtes, qu’est-ce que vous attendiez pour tuer notre Proie?

- Que l’on soit tous là.

- Belle réunion… Aller toi! Tu vas faire semblant encore longtemps?

- Ce que tu peux être rabat-joie… » Gémit le Svelte dans mon dos, le son de sa voix provoquant plusieurs frissons dans l’ensemble de mon corps.

Comment pouvait-il encore être en vie après ce coup surpuissant? Décidément, je l’avais sous-estimé… En fait, je les avais tous sous-estimé. Et voilà pourquoi je me trouvais encerclé. Le nouvel arrivant se mit à avancer dans ma direction et sans tarder, je reculais sur les fesses, m’aidant de mes mains et de mes pieds pour me traîner hors du chemin. Qu’est-ce que je pouvais faire maintenant? Une fois sorti du passage, j’aurais la Brute à ma gauche, le Svelte dans mon dos, la Pustule sur ma droite et ce type devant moi: je serais cerné de tous les côtés. S’ils décidaient de m’attaquer tous en même temps, je ne payais pas cher de ma peau.

« C’est parce que tu n’as pas voulu jouer avec nous que tu vas mourir.

- Nous le lui avons pourtant dit.

- Nous l’avons averti.

- Mais il n’a rien voulu entendre. Proie stupide. »

J’essayais de mettre de l’ordre dans mes pensées, de trouver une façon – n’importe laquelle – pour me sortir définitivement de cette chasse. Mourir? Me tuer? La bonne blague! Qu’ils essaient de me tuer pour voir, ils allaient comprendre à quelle Proie ils avaient à faire.

« Il prépare encore quelque chose.

- Ça devient ridicule.

- Il croit vraiment pouvoir s’échapper? »

Le type devant moi arrêta enfin de s’approcher, mais je me savais tout de même encerclé. L’odeur fétide du Pustule envahissait de nouveau l’air ambiant, me levant le cœur; le souffle chaud et menaçant de la Brute balayait mes cheveux et je pouvais sentir l’aura sournoise du Svelte derrière moi. Quoi que je fasse, c’était voué à l’échec. Quoi que je tente, je ne m’échapperais jamais de ce quatuor. Si j’avais été plus fort, j’aurais peut-être été en mesure de briser l’un de ces murs autour de moi pour construire mon propre chemin… Mais pourquoi je me perdais dans ce genre de pensée, moi?! Il fallait que je trouve une solution au lieu de baser toutes mes réflexions sur des « si » et des « peut-être ».

Mais je n’en trouvais aucune pour me sortir de là. La panique me gagnait, peu à peu, alors que l’étau autour de moi se resserrait. Sortir d’ici… Sortir d’ici… Mais comment?! Par quel moyen?!

Derrière moi, je perçus le bruit d’une arme que l’on dégaine et aussitôt, je lançais un coup d’œil discret dans cette direction, croisant du regard les éclats d’argent que renvoyait la lame de l’épée. D’accord. Ils voulaient en finir rapidement. Je poussais un soupir, dirigeant mon visage vers le plafond… Le plafond? Je me mis à observer ce qui se trouvait au-dessus de moi, sans être capable d’apercevoir quoi que ce soit. Comme dans la cage. Tout ce labyrinthe n’avait pas de plafond. Il n’y avait que des murs, un plancher, mais pas de plafond. Peut-être qu’elle se trouvait là, ma chance de sortie. J’esquissais un sourire, me redressant lentement, sachant pertinemment qu’une arme, à tout moment, pouvait mettre fin à ma vie.

« Ce n’est pas que j'vous aime pas, les gars, mais j’me casse! »

Et avant même que la Pustule ou l’autre type puisse répliquer, que le Svelte ou la Brute puisse rappliquer, je bandais mes muscles avant de bondir vers le haut, sentant mon corps s’alléger, comme désuni à toute force de gravité. Il fallait que je les sème. Et quoi de mieux que d’ouvrir grand mes « ailes »?


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Miles Köerta
Sam 02 Juil 2016, 02:00

Jeu sournois
« Montre-moi son vrai visage… »

Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt? Je me serais épargné bien des coups et des soucis, tiens! Mais je n’avais tout simplement pas noté le fait que le plafond était tout simplement inexistant dans ce labyrinthe. Autant en profiter maintenant! Je pouvais aisément les éviter rien qu’en sautant et prendre de l’avance sur eux grâce à cela. Mais jusqu’à quand? Et puis, je ne connaissais toujours pas les habiletés de Pustule et de l’autre type – que je nommerais « Banal » parce qu’il n’avait absolument rien de singulier chez lui. M’arrachant à mon sentiment de semi-victoire, je continuais de m’enfoncer dans le labyrinthe de la Tour, sans vraiment me soucier de savoir où pouvait se trouver ces fameux chasseurs de mes deux. L’important à l’heure actuelle, c’était de les distancer. Voilà qui était presque fait à présent – quoi que, ça ne sera jamais complètement fait si je me décidais de ralentir ou de carrément m’arrêter en chemin. Maintenant, comment je pouvais gagner à cette chasse au juste? Tout ce que m’avait demandé le quatuor, c’était de survivre. Mais survivre jusqu’à quand? Combien de temps, exactement, durera cette traque? Jusqu’à ce que je m’épuise? Jusqu’à ce qu’ils soient épuisés? Hum… Vous voyez, pour cette dernière réflexion, je n’étais pas totalement convaincu. Ces quatre-là pouvaient très bien s’épuiser, mais ils n’avaient qu’à mener seulement deux d’entre eux à ma trace pour que les autres puissent se reposer entretemps. Alors jusqu’à quand? Jusqu’à quand me chasseront-ils? Cette question me torturait l’esprit. Et en plus, je commence à avoir la dalle…


Cela faisait des heures et des heures que j’empruntais tel chemin du labyrinthe, virait dans telle direction sans y trouver de fin. Mes sauts commençaient, d’ailleurs, à se faire de plus en plus faibles, les hauteurs atteints se réduisant à quelques mètres. Je m’épuisais et bientôt, je finis par simplement traîner de la patte dans le dédale. Où j’étais rendu? Mais surtout, où se terrait ces quatre monstres de foire? Durant quelques secondes, je me permis de m’arrêter à l’intersection de deux chemins. Tous les passages se ressemblaient, nom de Dieu! Comment j’allais pouvoir foutre le camp de cet endroit maudit? Jetant un coup d’œil vers le chemin sur ma droite, je choisis de l’emprunter, faisant au mieux pour ne pas trahir ma présence par mes halètements. Toutes ces acrobaties m’avaient fatigué et mon corps, si léger au début de cette aventure, me semblait aussi lourd que du béton. Mes jambes peinaient à le transporter et chaque pas conduisait un important tremblement qui se répandait sur l’ensemble de mon corps, me tirant des grimaces et quelques hoquets de douleur, signe de ma condition désormais bien difficile. Purée… Combien de temps durera encore cet Enfer? J’étais piégé à l’intérieur de la Tour et j’avais quatre illuminés à mes trousses qui voulaient me faire la peau pour quelle raison?! Même pas pour se venger ou pour régler un malheureux quiproquo! Là, ils se plaisaient à me traquer uniquement pour jouer, bon sang! On aurait dit des Démons, portés à tuer seulement pour passer le temps. Je crachais au sol, constatant que c’était une gerbe de sang que je venais ainsi d’envoyer, avant de soupirer, poussant mon corps à continuer d’avancer malgré les douleurs et la fatigue. Le dernier coup que m’avait envoyé la Brute m’avait plutôt bien secoué malgré le bouclier humain dont je m’étais disposé avec le corps du Svelte. Me tenant le ventre à une main, la seconde glissant sur le mur que je longeais pour me servir d’appui, je me surpris, en cours de chemin, de sourire légèrement, sans aucune raison. Pourtant, il n’y a pas de quoi rigoler… Pensais-je en posant mon regard sur le chemin qui s’ouvrait devant moi. Encore une fois, à la fin du passage, ce dernier débouchait sur trois autres allées: une à gauche, l’autre à droite et la dernière continuait droit devant. Pas encore… Me plaignis-je en choisissant de prendre la bretelle sur ma gauche cette fois-ci. Ce labyrinthe semblait avoir un seul et unique schéma pour chacune de ces zones. Dès que je débouchais à la fin d’un chemin, trois autres allées s’ouvraient, toujours disposées de la même façon sans exception. Est-ce que c’est le labyrinthe qui est ainsi ou je tourne en rond? En songeant à cette éventualité, je cessais tout mouvement, me tournant légèrement de manière à voir ce qui se profilait dans mon dos. Et lorsque je vis ce qui s’y trouvait, ma respiration se coinça brusquement dans ma gorge. Qu’est-ce que ça voulait dire? Pourquoi tout était devenu si… noir et si… lointain? Une illusion? Vivement, je me détournais pour regarder de nouveau devant moi, mais étrangement, le même phénomène se produit, le passage se mettant à onduler en plus de s’éloigner et de s’assombrir petit à petit. Je me pris la tête entre les doigts, serrant des dents. Ils sont tout près…

« Tu as une sacrée résistance, dis-moi. Ça a pris presque trois heures avant que les effets commencent à se faire sentir, m’interpella un premier personnage, que je reconnus au timbre comme la Pustule.

- V-Vous m’avez fait quoi? »

J’entendais des pas non loin, mais je ne voyais personne pour autant. Tout était devenu beaucoup plus sombre et menaçant, comme si la faible lumière qui m’avait éclairé depuis tout ce temps avait choisis de plier bagage pour s’en aller loin, très loin, vers un monde qui m’était dorénavant impossible d’accéder. Et les voix qui se mirent ensuite à parler semblaient provenir de toutes les directions en même temps.

« Il a fini de sauter comme un petit singe? Grogna celui que je soupçonnais être la Brute avec son corps de géant et ses yeux luminescent.

- C’était tout de même impressionnant, vous ne pouvez le nier, enchaîna le Svelte, dont la voix restait calme, sans pour autant se départir de ce petit brin de moquerie qui le caractérisait si bien.

- Peut-être, mais il a rendu la chasse vraiment plus pénible, soupira le Banal, dont la voix paraissait être la plus forte: sûrement parce qu’il était celui qui se trouvait le plus près de ma position. Tuons-le avant que le temps ne s’écoule définitivement. »

Mes jambes tremblaient, à peine capable de me porter et dans mon dos, beaucoup plus distinctement cette fois-ci, je perçus le bruit de leurs pas se rapprocher de moi. Je prenais de grandes inspirations, jetant un ultime regard derrière moi. Les quatre se tenaient côte à côte, la Brute ayant même revêtu une forme plus petite pour pouvoir entrer dans le passage sans incommoder ses camarades. Ils s’approchaient de moi à pas réguliers, se délectant tous les quatre de la détresse et de la peur qui se mettaient à s’insinuer en moi. Peur? Là oui, j’avais peur. Peur de crever. Parce que j’avais à peine de force pour me soutenir sur mes deux jambes alors combattre? C’était pratiquement impensable. Pourtant… Je ne pouvais pas les laisser me tuer. Pas maintenant. Si je pouvais tenir au moins, ne serait-ce pour que le temps s’écoule définitivement. Je déglutis, leur faisant finalement face, un sourire parvenant à se frayer un chemin sur mon visage tiré. Tendant mon bras vers l’avant, je leur fis signe de s’approcher avec mon index.

« Je vous prends tous les quatre en même temps. Amenez-vous…

- Plutôt sûr de lui. Je l’aime bien, cette Proie. »

Et sans crier gare, le Svelte s’élança dans ma direction avec une vélocité effrayante. Les coups ne tardèrent à pleuvoir, alors que je tentais de suivre au mieux le pas de sa danse. Mais dans mon état, je n’étais pas en mesure de suivre correctement, mes pas s’entremêlant, trébuchant, faussant. Chacune de mes erreurs me valaient un coup, un coup qui faisait fuser dans chaque pore de ma peau une douleur électrisante et brûlante qui m’affaiblissant toujours plus. Je grimaçais, bloquant sa nouvelle offensive, avant d’essayer un balayage en envoyant mon pied à la hauteur de ses chevilles. Prévoyant mon attaque, le Svelte n’eut qu’à sauter sur le côté pour l’éviter et se retrouver hors de mon rayon, et avant même que je puisse me redresser pour m’assurer une nouvelle garde, on m’assénait un coup à la tempe et je retombais au sol, sur le dos, expirant un cri qui me fit autant mal à la gorge qu’aux oreilles.

« Tu nous voulais tous les quatre, la Proie? À nous deux, on t'aura déjà zigouiller. »

Je me repliais sur moi-même, essayant de reprendre le contrôle de ma respiration et d’effacer de ma vision les points noirs qui se mettaient à danser devant mes yeux. Il fallait que je résiste… Je ne savais pas encore pour combien de temps, mais il fallait que je résiste…

« Il respire encore?

- Plus pour bien longtemps. »

Je levais les yeux, juste à temps pour voir un nouveau coup de poing voler dans ma direction. Il s’enfonça dans mon ventre, juste au-dessus de mon nombril et cette fois-ci, je ne pus contenir ce que j’avais dans mon estomac plus longtemps. Je me mis à vomir, incapable de respirer, m’étouffant à rejeter ce que j’avais dans le bide en plus d’être incapable de reprendre un semblant de souffle à cause de la douleur sourde et brûlante. J’avais l’impression de me noyer de l’intérieur. Un peu comme ce qu’il s’était passé lors du naufrage du bateau dans lequel nous nous étions retrouvés Coccie, Hakiel et moi. Lorsque les vagues s’étaient déchaînés, que mon esprit n’avait plus su distinguer le haut du bas et le bas du haut, que mon air manquait progressivement… Je l’avais senti, l’air m’échapper, l’eau entrer par ma bouche même si j’avais déployé tous les efforts du monde à la refermer pour empêcher toute intrusion indésirable. Aujourd’hui, en ce moment même, c’était exactement la même chose. m*rde… Il m’a touché le plexus solaire! Mais il n’y avait pas d’eau aux alentours: rien que de la douleur et une souffrance insupportable.

« Ton coup n’était pas suffisamment puissant ou quoi?

- Patience. Ce n’est pas une question de force ici, mais de l’endroit où je l’ai touché. Il agonise. Regardez comment il devient rouge.

- Offrons-lui le coup de grâce, qu’en pensez-vous?

- Je pense qu’il ne sert à rien d’apeurer plus que nécessaire notre petite Proie. On l’a suffisamment fatigué de la sorte en le faisant tourner en rond. Puis, le poison paralysant fait enfin effet. Il ne pourra plus s'échapper.

- Je suis d’accord.

- Vous êtes vraiment des tendres, tous les deux. »

Le poison paralysant? Ça doit être cette fichue Pustule! Le Svelte adressa un sourire à la Brute avant de se rapprocher de moi, dégainant la fameuse épée que j’avais aperçu un peu plus tôt à sa ceinture. Je ne bougeais pas, tentant de reprendre ma respiration, apercevant du coin de l’œil l’éclat argenté de la lame. Une fois au-dessus de moi, il souleva son épée, la suspendant dans les airs comme une épée de Damoclès, prête à donner son jugement. Respire… Respire…

« Et la chasse se termine enfin. »

Le Svelte abaissa son épée rapidement et avec une précision meurtrière en visant ma tempe exposée. Et alors que la pointe de l’épée allait s’enfoncer dans ma chair, il eut comme un bruit de tintement, qui fit redresser la tête à tous les membres du quatuor. Chacun se mit à sourire, satisfait.

« Juste à temps.

- Pfiou. Je croyais que ça n'allait jamais se terminer. »


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Miles Köerta
Mar 05 Juil 2016, 14:40

Jeu sournois
« Montre-moi son vrai visage… »

Un silence pesant tomba brusquement sur nous alors qu’un à un, les paires d’yeux se tournèrent dans ma direction. Moqueur, je leur adressais un petit sourire en coin avant d’éloigner d’un geste sec la pointe de l’épée qui se trouvait au-dessus de ma tempe. Sans m’opposer une quelconque résistance, l’épée alla valdinguer de l’autre côté du couloir. Personne n’osait bouger: c’était à peine s’ils se souvenaient qu’ils devaient respirer. Me redressant maladroitement sur mon séant, je leur faisais face, posant l’un de mes doigts sur ma tempe.

« Eh bien! Vous en faîtes une de ces têtes! On dirait que vous avez croisé un fantôme… » Fanfaronnais-je avec tout le sarcasme qui m’était encore possible d’employer dans cette situation.

Trop abasourdis pour relever la mauvaise plaisanterie, le quatuor n’eut même pas la gentillesse de répliquer une bonne répartie, m’observant avec minutie, à la recherche de ce fameux miracle qui m’avait sauvé la vie.

« P-Pourquoi il parle encore?

- Pourquoi il n’est pas mort?! »

Je soupirais. Si je ne leur montrais pas, ils n’allaient tout simplement pas sortir de leur choc, il fallait croire. Lentement, je tournais légèrement ma tête sur le côté pour leur présenter mon sauveur.

« Du… Métal…? »

J’acquiesçais avec ravissement, diminuant par le fait-même la surface en Métal qui avait protégé ma tempe de la lame effilée de l’épée.

« Disons qu’à la dernière seconde, je suis parvenu à créer une petite armure pour me protéger de la perforation. C’était tout juste… »

Le Svelte se mit à dévisager son épée, incrédule. Il n’y avait pas la moindre trace de sang sur la lame, pas même un petit bout de chair. Il avait de la difficulté à y croire.

« Et j’ai eu de la chance que ça soit toi qui tienne cette épée, le Svelte! Si ça aurait été ton ami juste là, dis-je en indiquant du menton la Brute et son corps de colosse, je serais présentement à vos pieds, le crâne fendu. »

Le quatuor réagissait à peine, ce qui commençait à m’énerver un peu. Est-ce que le fait que je sois en vie pouvait les perturber à ce point? Ou alors, leur trouble venait d’ailleurs?

« Cela veut dire…

- Que nous avons perdu…

- La chasse…? »

Leur trouble venait bien de là, en effet: elle venait de leur échec. Encore une fois, je ne pouvais que leur donner raison en hochant de la tête, accentuant le goût de la défaite sur leur langue par un éclatant sourire victorieux. Moi? Mesquin? C’était bien le dernier de mes soucis, tiens. Après tout, je ne ressentais pas la moindre once de pitié envers ces types. Ils m’avaient enlevé de mon lit pour me jeter dans leur jeu de sadiques et cela, uniquement pour leur bon plaisir! Alors je n’avais aucune sorte d’empathie à leur égard ou quelque chose qui pouvait s’y rapprocher. Tout ce que je voulais à présent, c’était leur faire mal comme il me l’avait fait et il semblerait que cette défaite soit un bon clou à enfoncer sous mon marteau. Ils avaient voulu joué, et bien voilà sur quoi ils étaient tombés. Me tenant le ventre à une main, je balayais leur visage d’un œil noir et glacial. J’étais endolori de partout, je sentais à peine mes jambes me porter et ma respiration sifflait toujours au fond de ma gorge et pourtant, je me disais que tous ces maux valaient la peine d’être subits si je pouvais me délecter de cette profonde détresse dans les yeux de ces quatre-là. Je les gratifiais d’un sourire sinistre.

« Voilà de quoi est capable votre Proie, messieurs les Chasseurs. »

Ils ne répondirent pas, et maintenant, je me fichais bien de savoir s’ils m’ignoraient ou non.

« Et maintenant que j’ai remplis ma part du marché, c’est à votre tour… »

Pustule fut le premier à lever des yeux furieux dans ma direction, rapidement suivie par la Brute, dont le regard se mit littéralement à incendier dans des éclats rouges, luisants. Mais je n’en avais cure. Le temps était écoulé et j’étais parvenu à survivre, comme demandé. À présent, ils devaient me donner cette information qu’ils m’avaient promis de me divulguer. Ma vie avait été mise sur la table sans que je puisse avoir le choix de décider alors s’ils se défilaient maintenant, je leur ferais payer. Pas aujourd’hui, il allait sans dire, au vue de mon épuisement et de mes blessures, mais j’allais leur faire payer tout ce qu’ils m’avaient fait s’ils décidaient de s’enfuir. Alors ça, oui.

« Alors, cette info? »

Ils se regardèrent les uns les autres. Je commençais à m’impatienter.

« Si vous m’avez conté des bobards, je vous jure que…

- Son nom est Azrihel… Lâcha soudainement le Banal en braquant son regard dans le mien, ma bouche se refermant presque aussitôt pour écouter ce qu’ils avaient à me dire.

- Et il est le frère de notre employeur. »

Mais suite à cette nouvelle information, je ne pus retenir ma mâchoire plus longtemps, ma bouche s’écarquillant en un « O » large et grand tout simplement comique qui eut tôt fait de s’agrandir davantage. Un peu plus haut sur mon visage, mon front se plissait profondément. Est-ce que la Pustule avait bien dit ce que j’avais entendu? Il avait parlé de leur employeur?

« V-Vous n’avez quand même pas été payé pour…

- Oh que oui! Et pour une généreuse somme d’ailleurs! »

Mes doigts se mirent à me démanger tout à coup et je dû prendre sur moi-même pour ne pas leur envoyer un coup de poing et enflammer de nouveau les hostilités: à tous les coups, ils gagneraient cette bataille. Néanmoins, cela n’empêchait pas la colère de monter en moi pour se déverser dans l’ensemble de mon réseau sanguin, chauffant le sang dans mes veines au point que j’en explose. Mais je devais rester calme, garder mon sang-froid – quelle ironie – malgré ce que je venais d’apprendre. Alors je n’avais pas été choisi au hasard, comme ça, par de simples aliénés mentaux qui désiraient jouer aux sadiques pour leur unique divertissement. En fait, j’étais visé depuis le début. Et ils avaient été payés pour me faire endurer tout ça. Vous y croyez, vous? Quelqu’un, quelque part dans ce monde, me détestait à ce point pour vouloir me faire subir pareil sort! J’étais choqué, mais surtout énervé. Dans de telles conditions, je préférais encore ne pas parler, sachant pertinemment que ce qui allait sortir de ma bouche n’allait pas être particulièrement poli ou raisonné. Qui c’est cet enfoiré? Qu’est-ce qu’il me veut? Pourquoi il ne s’est pas montré de lui-même, cette espèce de lâche!

« Qui est cet employeur? » Ne pus-je m’empêcher de demander malgré tout, jaugeant chacun des visages qui se tenaient devant moi d’un œil noir.

Mais à cette question, je constatais que le Svelte venait d’esquisser un sourire sans joie, braquant profondément son regard dans le mien comme s’il craignait que je ne me dérobe.

« Nous n’avons pas été payé pour te le dire. Et puis, nous venons de remplir la part de notre marché.

- QUOI?! M’exclamais-je en colère, tout en me redressant subitement, mais une douleur m’électrisa l’ensemble du corps et je dû réfréner aussitôt mon élan de rage, grimaçant, ce qui eut tôt fait de faire sourire les trois autres types qui affichaient à présent un rictus moqueur, je dirais même satisfait.

- Nous t’avons promis une information: tu as eu le nom du Mage ainsi que son lien avec notre employeur. Nous avons respecté le contrat, voire même t’en avoir donné plus que promis », les défendit le Banal en haussant des épaules.

J’étais si en colère que mon corps tremblait. J’aurais dû me douter d’une telle supercherie – quoi qu’ils aient quand même raison de dire qu’ils avaient respecté leur part du marché. Enfin, ce n’était clairement pas ça qui allait leur donner du crédit à mes yeux. Ils s’étaient joués de moi du début jusqu’à la fin. Je les détestais. Et j’espérais sincèrement qu’ils puissent le voir à travers mes yeux, qui leur adressaient des regards volontairement sombres et mauvais. J’étais énervé et ils pouvaient aisément le sentir. Pour autant que je le sache, ça ne les empêchait pas de me narguer avec leur regard, conscients que si j’agissais contre eux, ils auraient facilement le dessus sur moi. J’étais au courant de ce fait également et c’est pourquoi rester passif me rendait autant malade.

« Et maintenant que notre jeu se soit terminé d’une manière, pour le moins, surprenante, je propose de plier les voiles.

- Bonne idée.

- Je ne m’attendais quand même pas à ce qu’il survive…

- Il a réussi et j’ai manqué mon coup, assuma le Svelte en rengainant son arme, son regard venant alors chercher le mien. À charge de revanche », chuchota-t-il avant de m’adresser un sourire, beaucoup plus énigmatique que la sournoiserie ou la moquerie.

Et avant même avoir pu aligner un mot, les doigts du Banal claquèrent entre eux et soudainement, mon regard se voila et je senti mon corps tomber au sol avant que le noir ne m’envahisse complètement. Je venais de m’évanouir.


Et la seconde suivante, je me réveillais dans un cri, me redressant violemment dans le lit dans lequel je reposais. De la sueur coulait de mon front pour se perdre dans ma nuque et mon dos, alors que l’air ambiant, plutôt frais, ne permettait pas, finalement, une telle libération de sudation. Je respirais particulièrement fort, balayant l’endroit où je me trouvais du regard. C’était une petite chambre simple, en bois, finement et modestement meublé. Je suis revenu… Pensais-je, complètement ahuri. J’étais parvenu à sortir de la Tour et l’on m’avait ramené ici… Vivement, je tournais mon visage sur le côté et en voyant Hakiel et Coccie paisiblement endormis malgré le cri que je venais de pousser, je ne pus que sourire. J’étais vraiment revenu!

« Qu’est-ce qui se passe?! » S’exclama alors une femme qui déboula dans l’entrée de la chambre, complètement affolée.

Nous nous mîmes à nous regarder longuement, sans que l’un ou l’autre n’ose avancer un mot pour briser le silence. Mais peu à peu, un sourire fit une apparition éclatante sur son visage.

« Tu es réveillé! Ah! Quelle bonne nouvelle! Attends, je vais aller chercher mon mari! »

Et elle reparti au galop, sans me laisser le temps de placer un mot. Alors je dormais – enfin, nous dormions. Je me passais une main sur le visage, me demandant si tout ce que je venais de vivre n’avait été qu’un rêve finalement. Pourtant, rêve ou pas, je ne savais pas si c’était étrange de se réveiller avec un tel maux de ventre…

Quelques minutes plus tard, le couple remontait dans notre chambre et je fus devant un homme avec une bonne carrure. Dans la trente ou quarantaine, il avant de courts cheveux bruns et des yeux bleus si clairs qu’ils paraissaient, sous certains angles, blancs, voire même transparents. En apprenant que je venais de me réveiller après presque deux jours, il était ravi. Deux jours… Était-ce le temps que j’avais passé dans la Tour? Je ne saurais le dire, le temps dans la Tour ne s’écoulant pas de la même manière que le temps à l’extérieur. Il me raconta, par la suite, comment lui et son fils nous avaient retrouvés, Hakiel, Coccie et moi, échoués sur la plage. Ils avaient cru, au début, que nous étions morts, mais ils s’étaient vite aperçus que nous n’étions pas en danger. Nous étions déshydrater et nous crevions de faim – d’après lui, ils l’ont déduit par les grognements de nos estomacs – mais après avoir pris soin de nous, il n’avait fallu qu’une demi-journée pour que les couleurs nous reviennent.

« Tes compagnons aussi ne devraient plus tarder à se réveiller. Quoi qu’il en soit, vous êtes entre de bonnes mains! »

Je le remerciais chaleureusement pour l’aide qu’il nous avait fourni et l’homme parut sincèrement gêné, se frottant la nuque en riant bêtement. Mon regard fut alors attiré par quelque chose.

« Que tenez-vous en main? »

L’homme cessa de rire et baissa son regard en direction du papier qu’il avait gardé dans son poing depuis tout ce temps.

« Oh? Ça? C’est un avis de recherche qu’un jeune homme distribuait ce matin… » Dit-il d’une voix lasse, comme s’il était exaspéré par tous ces événements: en pleine guerre, il y en avait encore qui en profitait pour mettre encore plus le bordel dans les régions paysannes.

Cependant, voyant que le bout de papier m’intriguait, il me le tendit.

« Tiens, tu peux regarder la tête de ces malfrats si ça te chante. J’ai bien hâte que quelqu’un les attrape! Ça fait presque un mois que les autorités les traquent, sans être parvenus à leur tomber dessus! »

Je pris le parchemin entre mes doigts, jetant un coup d’œil. Et en voyant leur tête, je ne pus m’empêcher de sourire.

« C’est quoi ce sourire? Tu les connais? »

Lentement, j’hochais de la tête, lui avouant plutôt que je les avais déjà vus quelque part. Alors ce n’était pas un rêve après tout… À charge de revanche, avait dit le Svelte, hein.
Proies stupides.


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