Outrage aux Créatures.

De temps à autre, je me rendais au lac de la transparence pour m'adonner à la pêche, je savais que mes techniques étaient encore à améliorer si je voulais vivre de cette passion. La journée était propice à cette activité, le soleil faisait couler une chaleur agréable sur ma fourrure grise. Quelques animaux sauvages s'étaient donné la peine de venir s'abreuver sur les rives du lac tandis que leurs chérubins s'adonnaient à des jeux aquatiques ou terriens. Par moment, on pouvait ouïr le clapotis de l'eau provoqué par l'un ou l'autre poisson.

Visiblement, je n'étais pas la seule à vouloir profiter de cette magnifique journée. Des hommes et des femmes discutaient par endroit de la pluie et le beau temps. Quelques voix me semblaient familières, mais sans affinité. Je pris donc position à un endroit plutôt calme pour pouvoir lancer ma ligne sans que la poiscaille soit effrayée par un quelconque bruit. Dans un premier temps, j'accrochais un ver de terre sur mon hameçon avant de jeter la ligne. Il me fallait maintenant attendre. Le temps que la bête morde, je pris de mon sac une sorte de filet que j'avais confectionné. L'espace entre les différentes mailles, une fois dans l'eau, laissait les poissons naviguer à l'intérieur pour ne pas qu'ils meurent, mais les extrémités du filet étaient assez minces pour ne pas qu'ils s'en échappent. Une fois l'objet dans l'eau, je ne perdais pas de temps à préparer mon piège à écrevisse. Pour que ce dernier soit complètement fonctionnel, il me fallait attendre d'attraper un petit poisson pour servir d’appât, ce qui fut relativement long avant que ça se produise. Une fois fait, je mis le piège à l'eau dans une zone plus profonde.

La journée s'écoulait lentement et ma pêche était pauvre. Seuls quelques poissons de petite taille venaient se prendre dans mes filets. Les écrevisses, cependant, affluaient dans ma cagette, cela promettait un repas des plus savoureux ! Accompagné de quelques légumes, je serrais capable de mijoter un bon ragoût.

La fin de journée pointait le bout de son nez. L'air s'était rafraîchi et le lieu était devenu plus silencieux. Alors que je remballais mon matériel en salivant à l'idée du festin que j'allais faire, un groupuscule de pêcheurs passaient proche de moi. Leur discussion me fit tendre l'oreille.

- ... Magiciens demanderaient de trouver les coupables. Il y aurait une grosse récompense à la clef. Dit l'un des protagonistes.

- Pour sauver des créatures que l'on ne comprend pas ? Laisse moi rire ! Rétorqua son comparse.

Ils s’arrêtèrent un instant.

- Si ces gars veulent protéger les gnomes de la forêt silencieuse, c'est qu'ils ont leur utilité, tu ne crois pas ? C'est carrément le bras droit d'la reine qui offre la récompense ! Si je n'étais pas aussi poltron, j'irais moi ...

La suite de la discussion fut inaudible au fur et à mesure qu'ils reprenaient leur marche.

Il y avait donc des créatures magiques qui avaient besoin d’assistance... Après tout, pourquoi pas moi ? Je finissais de ranger mon matériel avant d'allumer un feu proche du lac, il était trop tard pour se mettre en route ce jourd'hui, j'attendrais la matinée pour voyager. Le temps était venu pour préparer le repas. Après avoir englouti ce dernier, j'étais repue et le sommeil me trouva rapidement. Aux premières lueurs du soleil, j’empactais mes affaires en prenant soin de garder les restes de la veille dans une bourse spéciale en cuir et je pris la direction de la forêt silencieuse.

Il ne fallait pas être un génie pour savoir à quel moment on pénétrait le bois. Le silence s'imposait en ce lieu. Aucun son animal ou végétal, même le vent semblait ne point se balader entre les branchages. Il me semblait que mon mentor m'avait déjà parlé de ce lieu et des créatures qui y vivent. Les "gnomes" vivraient en souterrain et la seule porte d'accès serait une demi-boule qui dépasse du sol.

- Marchons mon brave loup. Préviens-moi si tu perçois un dôme, c'est là que se trouve notre prochaine quête !

Le temps ne fut guère long avant de trouver une de ces fameuses entrées. Okami me prévint de sa trouvaille avant que je m'en approche. Effectivement, une grosse motte de terre sortait du sol. Je fis le tour du monticule avant de remarquer une toute petite porte. Alors que j'ouvrais cette dernière, une sensation étrange m'envahit. Avant même que j'en découvre l'origine exacte, j'étais aspirée par la porte et je me retrouvais à glisser sur un toboggan terreux qui écorchait quelque peu mon postérieur. Ma course se terminait à plat ventre, le masque dans la terre. Où étais-je... ?

Mots: 814      

Outrage aux Créatures.

Une bonne odeur d'herbe se dégageait de l'endroit. Je pouvais sentir des baies également. Contrairement à la forêt, un brouhaha résonnait en ce lieu. C'est le rire d'Okami qui me fit sortir de ma torpeur, je me réveillais donc un sur-saut. De petits cris sonnaient tout autours de moi.

- Vous ... Vous devriez les voir danser tout autours de vous ! S'exclama l'esprit en reprenant son souffle.

Effectivement, une multitude de créatures se trouvait à mes côtés, seuls leurs cris me faisaient par de leur présence. À la "vue" de la porte qui donnait accès à cet endroit, je les imaginais plus petit, or ils faisaient la même taille que moi ! Ou alors était-ce moi, qui faisait la même taille qu'eux. Quoi qu'il en soit, je m'adressais à eux d'une voix des plus douce.

- Salutation, peuple d'en bas ! Je me prénomme Oilossë, je suis ici pour retrouver vos disparus et vous les ramener !

Si je ne comprenais pas leur langue, eux, comprenaient parfaitement la mienne, car ils semblaient bien plus excités, enthousiastes. Quelques-uns m’entraînèrent avec eux pour les rejoindre dans leur danse en me secouant de tous les côtés. Je me laissais emporter en riant aux éclats. De biens étranges créatures que voilà ! La fête fut cependant de courte durée, un morceau de bois cogna plusieurs fois le sol et le silence s’installait. Les petites créatures me lâchèrent les mains pour s'éloigner de moi. Un seul se présentait face à moi. Ce que je pensais être des cris se révélait être le langage. L'individu en face de moi partait, dirait-on dans un long discours en s'adressant à moi, je dus cependant interrompre.

- Veuillez me pardonner, mais... Je ne vous comprends pas.

Une voix s'éleva alors un peu plus loin, elle se rapprochait ensuite.

- Il est en train de vous expliquer à quoi ressemblaient les hommes qui sont venus ici... Pardonnez mon impolitesse, je me présente, Malar. Magicien venu ici sous-ordre de Nylmord lui même. Pour quelles raisons, une Bélua comme vous souhaiterait sauver ses créatures ? Vous êtes plutôt loin de chez vous... Dame Oilossë.

Il s'exprimait avec prestance et éloquence, il ne devait pas être n'importe qui.

- Effectivement, je suis loin de chez-moi. Je préfère voyager plutôt que de passer mes journées à flâner. Pour vous répondre avec honnêteté... Sir Malar... J'ai eu vent de ce qui se passait ici. Je pensais pouvoir apporter mon aide en ces lieux.

- Je vois, un chasseur de primes...

- Ne vous méprenez pas, Magicien. Avec ou sans récompense, je ne pouvais laisser un peuple de la forêt en détresse.

- Vous seriez donc prête à abandonner la récompense ?

Je sentais une pointe de malice dans le timbre de sa voix et cela m’agaçait.

- Vous avez besoin d'aide, oui ou non ? Si vous souhaitez simplement me faire perdre mon temps à jacasser, trouver quelqu'un qui acceptera. En attendant, j'ai des hommes à traquer.

Il éclata soudainement dans un rire gras et de bon coeur. Il mit un moment avant de s'en remettre.

- A nouveau, pardonnez-moi. Nombre de cul-terreux sont venu ici simplement pour toucher une bourse remplie d'or. Lorsqu'ils ont appris qu'ils devraient combattre un clan de braconnier, ils sont rapidement partis, la fourche entre les jambes ! Je suis heureux d'avoir enfin trouvé quelqu'un comme vous. D'autant plus que ce peuple semble vous apprécier. Sortons, je vous expliquerai les détails une fois à l'extérieur.

C'est ainsi que, accompagnés des créatures, nous remontâmes à la surface en prenant une bonne bouffée d'air. Je pris enfin la peine de secouer mes habits qui devaient être remplis de poussière avant de marcher aux côtés de Malar. Après un moment silencieux, elle décidait d'enfin prononcer quelques paroles.

- Comme je vous l'ai dit, des braconniers semblent s'en prendre à ce peuple. Il est, pour des raisons évidentes, inconcevable qu'on laisse des êtres vivants se faire marchander de la sorte. Outre cela, un problème plus grave survient. Ces créatures, hors de leur habitat souterrain, sont en proie à une mort certaine. Au contraire de nous, ils n'ont pas la faculté à vivre ici, à l'air libre. De ce fait, il est primordial de retrouver les captifs qui, au bout de quelques jours, mourrons.

J'opinais de la tête au fur et à mesure de son récit avant de finalement conclure.

- Je suis une bonne chasseresse, il me sera facile de les pister. Vous pouvez compter sur moi.

Il ricana de bon coeur laissant ensuite place au silence du lieu.

Mots: 780

Outrage aux créatures.

Alors que je cherchais un début de piste à suivre, Okami sortit de son mutisme afin de me partager ses inquiétudes.

- Dame Oilossë ? Quel nom ridicule, ce magicien ne m'inspire pas confiance, Maitre.
Je haussais simplement les épaules sans me détourner de ma tâche, il savait que je préférais cacher son existence aux yeux des autres.
- Soyez tout de même prudente. Si l'archimage avait envoyé quelqu'un, pourquoi chercherait-il de l'aide ? C'est idiot.
Je hochais la tête, lui faisant ainsi signe que j'approuvais ses craintes.

J'étais donc penchée sur le sol, à quatre pattes à la recherche d'une odeur. Pour l'heure, rien n'avait été trouvé, et ça commençait à faire long. Le magicien m'avait fait part d'un détail qui n'en était point un pour moi. L'entrée que nous avons utilisée au préalable n'est pas la seule, de ce fait, il aurait été plus simple de trouver l'entrée utilisée par les braconniers pour avoir une piste solide. En cet instant, le hasard était ma meilleure chance. La journée passa ainsi, pauvre en indice et calme à en devenir fou.

C'est en début de soirée que la chance tournait. Une odeur de bois brûlé s'élevait dans l'air. Quelque chose clochait, cependant. Qui irait faire un feu en se sachant traqué ? Je doutais du fait qu'ils étaient des amateurs, il y avait peu de chance pour que ce soit le cas. Je devais donc être prudente. D'autant plus que le Loup avait soulevé un fait qui était effectivement très étrange.

- Trouvé. Nord-Est de notre position. Deux kilomètres environs.

- Parfait ! Parfait ! Allons-y sans tarder dans ce cas.

Il était trop optimiste. Les bandits n'étaient probablement pas dupe, ils avaient dû dissimulé des pièges, cela expliquerait leur confiance. Peu m'important, j'avais moi aussi confiance en mon instinct et mes talents. J'avançais donc prudemment dans la direction du campement en reniflant autour de moi. Des pièges avaient effectivement été déposés. Quelques mâchoires d'acier pour les gros animaux ou encore des cordages pour nous suspendre, rien de bien difficile à éviter. La partie compliquée survint rapidement. Alors que nous nous approchions, des sentinelles se faisaient sentir.

Je m'approchais de l'un des hommes, marchant discrètement dans son dos. A l'aide du manche d'une de mes dagues, je le frappais dans la nuque afin de l'assommer sans bruit avant d'aller vers une seconde. Malar m’attrapa par le bras.

- Qu'est-ce que vous faites ? Achevez-le ! S'il se réveille, il donnera l'alerte ! Murmura t-il.

- Je ne suis pas là pour tuer, mais pour sauver ! M'exclamais-je dans un même murmure.

Je le sentis contrarié alors que nous avancions vers notre prochaine cible. La deuxième sentinelle fut aussi simple à neutraliser que la première. Maintenant, nous étions au bord du camp, l'objectif à porté de main. Sans se soucier de quoi que ce soit, le magicien prit le devant, se rendant visible aux yeux des brigands. Le tintillement des épées que l'on dégaine résonna de toutes part. Le magicien engageait la conversation comme si de rien n'était.

- Salutation, nobles brigands. Je suis ici pour récupérer ceux que vous avez enlevé.
Un homme s'avançait en riant sans retenue.
- Qui crois-tu être pour pouvoir t'imposer ici ?! Serais-tu prêt à payer plus cher que celui qui nous a engagés ?

- Voyez, messire. Je ne suis pas venu seul. En échange des créatures, je peux vous offrir une Bélua femelle pour subvenir à... Tous vos besoins !

- Quoi ?! M'exclamais-je, presque en hurlant.

Le briguant rit à nouveau.

- Très bien. On prendra la gamine... Mais seulement après t'avoir écartelé. Avec l'argent qu'on se fait, on va pouvoir s'en payer, des femmes !

L'instant d'après, le magicien entra dans une colère noire. Alors que les bandits passaient à la charge, il usait de plusieurs sorts, faisant ainsi pleuvoir des boules de feu sur ses ennemis. Les braconniers hurlaient de douleur pendant que leur chaire fondait sous la chaleur. Pour une fois, j'étais heureuse d'être aveugle. Mon instinct, quant à lui, me criait gare. Je devais me déplacer, et vite, si je ne voulais pas subir le même sort. Je courais donc à travers les fourrées et les pour contourner le magicien. Être là, sans être là. Je me camouflais, tapie dans un buisson lorsque le silence revint.

Mots: 753

Outrage aux Créatures.

Le reste des flammes crépitait, les créatures dans des cages, poussaient leurs petits cris. Je devais agir, et vite.

- Oilossë, ne soyez pas timide, voyons ! C'était pour rire, vous n'allez pas rester seule dans ce bois !

Ne me voyant pas sortir, il propulsa de nouvelles boules de feu au travers la forêt. Ce mage était fou... Et je devais le neutraliser. Qu'est-ce que je savais sur lui ? Rien. Mais je pouvais déduire certains points. Il avait besoin de quelqu'un pour que cela se fasse sans grabuge. Il est trop pressé et n'a pas envie de perdre, ce qu'il le pousse à commettre des erreurs. Et comme tout bon mage, il n'est pas armé et utilise simplement sa magie. Je savais quoi faire.

Dans ma zone d'ombre, je faisais naître un clone qui resterait là pour l'instant. En me faufilant discrètement, je passais au travers les arbres et buissons en prenant soin d'esquiver ses boules de feu pour me retrouver dans son dos, toujours dans l'ombre. Il était irrité et sa magie faiblissait, ça allait être ma chance. Sans attendre j'envoyais mon clone foncer sur lui. Lorsque sa vision était braquée sur le double, je m'élançait à mon tour.

- Quarante-cinq centimètres plus hauts, la gorge.

D'un bond, je sautais sur son dos avant de placer la dague de ma main droite sous son cou pendant que mon clone se désagrégeait.

- Il est temps de te rendre... Mage.

Il ne se débattait pas, non. A la place, il ricana avant de commencer une incantation. D'un coup sec, je plantai ma dague dans son épaule gauche, le faisant hurler. Son sort se stoppa instantanément. Après avoir enlevé mon arme de son muscle, je pris pied sur son dos. En sautant, je lui inséminais un coup de genou à l'arrière du crâne. Pendant que je retombais sur mes pieds, Malar tombait à genoux avant de s’effondrer sur le sol. Je soupirais de soulagement.

- Je suppose que tu avais raison, Okami.

- Comme toujours, Maitre !

- N’exagérons rien, mon tendre loup ! Dis-je en m’esclaffant.

Mon ennemi défait, je n'en étais pas réjouie pour autant. Il avait massacré à lui tout seule cette bande de bandits. Le mieux aurait été de les livrer, je ne souhaitais à personne de subir ce qu'ils ont subi. Je pris quelques minutes afin de bander la blessure du magicien. Pour son acte, j'allais le livrer à ses supérieurs, je n'étais pas enclin à le juger moi-même. Après cela, je fouillais le reste du campement afin de trouver des choses utiles avant que ce soit perdu. Je pue ainsi récolter un peu d'or, à peine de quoi passer une nuit à l'auberge. Mais je pue mettre ainsi la main sur une magnifique paire de Kusarigama de bonne qualité. Je ne dis jamais non à une nouvelle arme.

Après cela, je déplaçais le corps de Malar sur le chariot où se trouvaient les cages du peuple d'en bas. Je m'excusais auprès d'eux pour les laisser dans leur prison, mais c'était pour leur bien. Après avoir vérifié que tout était bien accroché, je ligotais le magicien avant de grimper sur le cheval qui déplaçait la cargaison. D'un coup de lanière, j'ordonnais au canasson d'avancer. Le voyage jusqu'au palais de la reine fut bref. A l'entrée de ce dernier, un garde me demandait la raison de ma venue.

- Je suis venue trouver l'archimage Nylmord, j'apporte avec moi les créatures qu'il recherchait. J’amène également un meurtrier du cercle des magiciens.

Le garde me fit patienter tandis que son comparse allait annoncer la nouvelle à Nylmord. Peu de temps après, le garde revint, m'annonçant que l'Archimage allait me recevoir. Je laissais donc la monture ainsi que la marchandise aux bons soins de ses hommes avant d'être escorté par une des sentinelles. Nos pas raisonnaient dans les grands couloirs du palais. Arrivée devant le mage, je posais un genou à terre, baissant la tête en guise de salutation. Nylmord prit rapidement la parole.

- Relève-toi, mon enfant. J'obéis sans attendre. - J'ai vu que tu as pris soin de ce petit peuple et pour cela, je te suis reconnaissant. J'ai pu constater que tu as également arrête Malar dans sa folie. Cet homme s'adonnait à des expériences étranges au sein du cercle, la nécromancie, pour être précis. Il était en fuite depuis plusieurs semaines maintenant. Nous allons pouvoir le juger, maintenant que tu nous la rapporter. Quel est ton nom, jeune fille ?

- Oilossë, Archimage.

- Et bien, Oilossë, pour ce service rendu à la nation, moi, Nylmord, je te nomme Chevalier de cette cité. Puis-ce cet honneur te guider dans ta quête du bien.

A nouveau, je m'agenouillais pour présenter ma gratitude. A de ses valets s'approchait de moi pour accrocher une cape aux couleurs de Caelum. J'étais fière. Pour une fois, on ne fit aucune remarque sur le fait que j'étais une femme animale. On me considérait comme égale. C'est donc le coeur léger que je repartais de la cité.

Mots: 871