Rhéa Latia, ou l’histoire de celle qui avait le désir de ses ambitions. Née Sorcière à l’aube de l’ère des deux Reines, son existence se prête davantage au mythe qu’au récit, car la vérité s’est peu à peu perdue au profit d’une légende, l’un de ces contes qui inspirent les âmes avides de puissance et d’influence. D’après les écrits, elle aurait été une Grande Prêtresse de la Lune Noire avant de devenir Chancelier des Ténèbres. Seulement, elle aurait surtout été une figure contestée, pour être une créature faite de contradictions et de controverses. Elle se serait comportée tout au long de sa longue vie comme une divinité parmi les Hommes, aurait cherché à être adulée, adorée et écoutée. Chassée par son propre peuple, elle en aurait profité pour fonder un Temple autour du culte de sa propre personne ; une véritable réussite tant elle était douée d’éloquence et de charisme. La Secte de l’Etoile Froide venait de naître et après l’avoir dirigé d’une main de fer des décennies durant, elle aurait tiré sa révérence pour devenir la Déesse qu’elle avait toujours voulu être. Aujourd’hui encore, Rhéa Latia est l’Æther au centre de toutes les préoccupations du Temple qui porte son nom. Protectrice des magies noires et des créatures monstrueuses, il ne fait point de doute qu’elle verse dans les recoins sombres et interdits des mortels et qu’elle s’évertue à faire plonger les esprits dans des lubies aussi malsaines que dangereuses. Elle est reconnaissable sur les icônes par le sceptre qu’elle manie, gravé d’une pluie d’étoiles aux branches innombrables. Il est de tradition de la représenter selon le croquis présent dans l’ouvrage sacré de la Caste, une coutume respectée par les artistes désireux de peindre la Déesse. Ainsi, elle est esquissée sous le trait d’une toute jeune femme au visage de poupée et au teint de porcelaine. Ses longs cheveux noirs sont ornés d’une large mèche blanche et ses yeux sont deux orbes pâles et perçantes. Elle est souvent accompagnée par des monstres difformes et squelettiques. Vêtue de noir et d’une panoplie de bijoux, la plupart des tableaux la présente sous un jour sanglant, illustrant des scènes de sacrifices où la Déesse prend une vie. La Cité entière d’Alès Palatium est dédiée à Rhéa Latia. La ville s’organise autour de son Temple, qui est de loin le plus important des Terres du Yin et du Yang, L’Æther est adorée avant tout par les membres de la Secte qu’elle a fondée lorsqu’elle était mortelle. Néanmoins, elle est aussi une idole pour les créatures maléfiques et les adorateurs des monstres en tout genre, à l’exception des Sorciers qui se refusent à reconnaître la suprématie de cette Déesse, qui était une traitre à son peuple en tant que Mage Noir. Considérée comme une Déesse particulièrement hautaine et capricieuse par les individus qui ne partagent pas son culte, elle est crainte pour son ire et sa puissance. Ses rites sont particulièrement mystérieux et inconnus des yeux du public. Mieux vaut taire la substance de ce genre de cérémonial à ceux qui ne sont pas capables d'en supporter la réalité.