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 Vox clamantis in deserto [pv Cocoon]

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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

~ Ombre ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Mar 21 Avr 2015, 22:29



Utopia était une ville magnifique… paraissait-il. L’Ombre n’avait jamais vraiment pu s’en faire une idée précise. Les rares fois où elle avait été amenée à venir en ce lieux, elle se contentait d’attendre et d’observer le paysage de loin. Le désert et les animaux qui la protégeaient ne l’effrayaient guère, mais le halo d'anti-magie dégagé par ses habitants bien plus… Nulle Ombre ne pouvait espérer survivre en ce lieu et déambuler dans les rues était un second suicide. Il lui était arrivé une fois d’agripper une jeune Ombre imprudente pour l’éloigner de là. Elle avait senti sa magie se défaire aussitôt. Certes, Utopia était accueillante, mais pas pour tout le monde…

Heureusement, les Ombres n’avaient pas à risquer ce qui leur restait de vie pour chercher l’âme des défunts. La légende imposé dans les esprits naïfs des humaines suffisant à faire en sorte que les endeuillés sortît d’eux-mêmes la dépouille mortelle de leur congénère sous peine de le voir revivre sous une autre forme, disons moins appréciable. C’était ce qu’Aaliah expliquait à la nouvelle grande faucheuse qui se tenait près d’elle. Celle-ci avait reçu sa première mission à Utopia et la Gardienne du Sceau de la Nature se devait de la mettre en garde contre toute imprudence qui s’avérerait fatale. A quelques pas des deux jeunes femmes, Lisseth accompagnée de Luuna, les suivaient silencieusement. Aaliah n’avait pas voulu laisser sa fille seule depuis que celle-ci avait développé des présages funestes lors de ses rêves. L’elemental était en proie à des cauchemars, de plus en plus récurent sans vraiment trouver un sens à ces derniers. A son réveil, la plupart étaient floue, mais suffisamment pour l’angoisser le matin au point que la Gardienne se demandait si cela n’était pas à cause de sa nature. Même si elle essayait de la protéger un maximum, elle ne pouvait pas tout cacher à sa jeune fille adoptive. Aussi, elle espérait que voir un paysage encore méconnu l’aiderait à chasser ses vilaines pensées.

Cela fonctionnait plutôt bien puisque la fillette vu rapidement attirer par la ville à l’aspect engageant. Aaliah lui demanda cependant de ne pas s’éloigner du périmètre, car elle en pourrait l’aider si elle venait à se perdre dans Utopia. Aussi, Lisseth se contenta de regarder les maisons, installer sur un rocher plutôt confortable, la vielle louve se couchant à ses côtés. La fillette pointait de temps à autre le doigt pour montrer à celle-ci les gens ou les animaux qu’elle apercevait. La Gardienne fut ravie de voir que sa fille pensait à autre chose que son dernier cauchemar et s’écarta de quelques pas avec la jeune Ombre qui l’accompagnait pour attendre l’arrivée du prochain défunt. Il fallait parfois s’armer de patience, car les humains, même s’ils se dépêchaient de sortir le corps hors de la ville, mettait toujours un temps trop long pour l’Ombre. Et il ne fallait surtout par que l’impatience les fît remarquer aux yeux des humains. Aussi, les deux Ombres se firent aussi discrètes qu’elles le purent, regardant les hommes déposés leur ami décédé bien trop tôt. Lorsqu’ils furent repartis au sein de leur ville, les deux femmes se dirigèrent vers le corps et la jeune faucheuse récupéra son âme pour l’emmener vers le fleuve. Cela ne prit qu’une minute à peine, mais ce fut suffisant pour entendre une voix crier dans le désert. Aaliah la reconnu de suite, ne serait-ce parce que sa louve répondit aussitôt pas des grognements plus fort. Quelqu’un s’en prenait à Lisseth, sa fille !

« Non, occupes-toi de cette âme ! » lança la Gardienne à la jeune Ombre qui voulait à son tour se précipiter vers la fillette en danger.

La faucheuse se contenta dès lors d’hocher la tête, n’osant aller à l’encontre de l’ordre de sa supérieure hiérarchique. Elle avait pour mission de ramener l’âme afin de poursuivre le cycle de la mort, elle ne pouvait pas échouer. La Gardienne saurait probablement se défendre seule. Du moins l’espérait-elle avant de tourner les talons, l’âme du défunt blottie au creux de ses bras.

La colère d’Aaliah fut assez grande pour surprendre le démon qui avait probablement espérait fuir avant qu’elle ne se rendît compte de la disparition de sa fille. D’un coup d’épée, elle lui balafra le bras, le forçant ainsi à lâcher sa jeune victime qui recula de quelques pas, effrayé par le démon à l’air peu aimable. Il cria à son tour de colère et de rage, plus que de douleur devant la blessure infligée par l’Ombre.

« Garce ! » lui lança-t-elle en répondant à son tour à l’attaque par un coup d’épée.

Seulement, sa lame passa à travers la jeune femme sans la blesser et elle répondit aussitôt par un autre coup, profitant de l’étonnement du démon. Cela l’enragea plus encore de voir tant de résistance. Il avait dû croire qu’il serait facile d’enlever la jeune fille puisque, se trouvant en dehors de ses murs, elle ne bénéficiait pas de la protection anti-magie d’Utopia. Il n’avait pas pensé un instant que la fragile femme qui lui servait de mère fut autant résistante à ses coups de lame. Cependant, le démon avait plus d’un tour dans son sac et surtout, il possédait une force étonnement puissante et dévastatrice. L’Ombre se devait de rester sur ses gardes, mais elle ne put résister à l’envie de regarder sur le côté pour vérifier que sa fille était bien assez loin de leur combat. Le démon profita de ce moment d’inattention pour l’attraper par le bras. Puisqu’il ne parvenait pas à la blesser, ni à la faire reculer et qu’il ne souhaitait guère perdre plus de temps, il opta pour une solution plus rapide et moins mortelle. Du moins, en théorie. Utilisant toute sa force, il lança la jeune femme surprise à travers les airs. Aaliah n’était pas lourde, ce qui lui rendit la tâche encore plus aisée pour l’envoyer valdinguer bien loin. Le démon comptait sur sa rapidité pour prendre la fillette sous le bras et disparaître à l’horizon bien avant que la jeune femme ne se relevât pour revenir à l’assaut. Il ignorait que l’Ombre éprouverait bien plus de mal que ce qu’il avait estimé. Mais ça, il ne le saurait pas, car il filait déjà avec sa jeune victime incapable de rivaliser avec la force de son assaillant.

Il fallut peu de temps à Aaliah pour prendre conscience de l’ampleur de la situation. A peine son corps avait-il franchi les portes d’Utopia qu’elle avait senti sa magie se défaire, annihilée par l’anti-magie qui régnait entre ses murs protecteurs. Le temps lui était compté, surtout les secondes, car sa magie ne pouvait rivaliser avec ce lieu. Il ne lui fallut qu’un infime instant pour se redresser, guidée par un instinct de survie qui s’était soudainement réveillé en elle. La Gardienne devait sortir de là, car sa fille était en danger. Qui sait ce que le démon ferait d’une fillette ! Luuna, sa louve, était restée sur place, préférant se diriger vers celle qui avait le plus besoin d’aide en cet instant. En l’occurrence Aaliah qui s’effondra après un pas. Elle ne souffrait pas, mais sa magie diminuant, elle se dirigeait vers un aspect brumeux incontrôlable. L’Ombre allait disparaître et sa fidèle louve, ne pouvait rien faire pour elle à part essayer de planter ses crocs dans son bras encore solide pour la traîner vers l’extérieur d’Utopia. La distance n’était pas très grande, infime même, et un second pas aurait simplement suffit à quitter ce lieu hostile à sa nature, mais pour un être qui voyait sa magie s’annihiler, elle semblait gigantesque…


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Lun 04 Mai 2015, 13:23

Cocoon se sentait chez lui à Utopia. Cette ville rayonnante, en plus milieu du désert, il avait l'impression de s'identifier à elle toute entière. Une âme seule dans un désert, mais au combien puissante. Pensant à cela, il ne pu s'empêcher de tourner ses réflexions vers les dieux. Il aurait du revenir au temple, tenter de se faire... Pardonner pour les ignominies qu'il avait proféré. Le problème était qu'il n'était pas désolé. Les Ætheri, quels qu'ils soient, s'amusaient, se riaient de lui, le confrontant en permanence avec la mort cérébrale. Combattre des entités deux fois plus fortes que lui était déjà quelque chose d'horrible, quand il se rappelait comment il en ressortait, mais lui faire croire que l'on lui ôtait tout ce qu'il avait bâtit pendant des années... Lui faire croire que la femme de sa vie se détournera tôt ou tard de lui... Etait-ce comme cela que les Dieux traitaient leurs potentiels fidèles ? Quelle déception... Alors l'Orisha avait craqué et était partit en... Frappant là où ça tombait. Il se fit proprement jeté dehors, et depuis, il n'y remit plus les pieds. Clairement, il n'avait pas envie d'avouer qu'il avait eu tort. Si il avait eu tort, évidemment, ce qu'il ne pensait absolument pas. Il était gorgé d'une fierté malléable qui, envers les Dieux, était un bloc de pierre immuable.

Cocoon rejoignit ses quartiers au Palais. Sa femme était là, brossant ses cheveux derrière les lourds rideaux en velours pourpre. Les pièces où elle évoluait étaient plongées dans une pénombre à peine tamisée. Il y avait seulement assez de lumière pour que Cocoon voit où il mettait les pieds, mais sans rien dévoiler d'autre. La belle était habillée légèrement, de manière à mieux supporter la chaleur. Le roi embrassa son front, mais se fut ses lèvres qu'elle réclama. Lui donnant satisfaction, il lui dit « On sort cette nuit ? » Elle acquiesça, quémandant alors une promenade avec son aimé, une fois la lune levée « Je vais aller en ville, je n'en ai pas pour longtemps. On ne s'éternisera pas ici... Ca te dirai d'aller à Dasha ? » Leur Lien souffrait énormément. A cause de l'anti-magie, il était quasiment réduit à zéro et c'était difficile à supporter. Bien sur, il s'était mis dans une forme de 'sécurité' de manière à ne pas faire dépérir les deux parties mais ça ne les empêchait pas de souffrir. De se trouver comblé qu'une fois l'un en face de l'autre.

L'Orisha sortit alors du Palais. Traversant plusieurs rues, il alla acheter quelques breloques qu'il ramènerait à ses Orines, avant de s'enfoncer vers une des sorties de la ville. Cependant, il faisait bon vivre à Utopia. Cocoon ne restait pas longtemps, tout au plus cinq jours, le temps de conclure quelques contrats. Dès qu'il dépassa la grande entrée, dans le but de rejoindre une oasis limitrophe à la cité, il vit, au loin, quelque chose voler dans sa direction. Une ombre noire se déplaçait, traversant alors l'entrée pour atterrir dans l'allée, effrayant les passants. Des cris retentirent, et tous s'écartèrent, avant de se réunir près de l'OVNI.

Intrigué, le roi se rapprocha de cet oiseau maudit, jouant facilement des coudes pour voir qui avait eu le plaisir d'apprendre à voler. Seulement, dès que ses yeux tombèrent sur le visage de la jeune femme, qu'il vit son corps se dilapidé, il fit le rapprochement. Une femme qui ne devrait pas être là, une race qui ne devrait pas être privée de magie... Poussant alors ceux se tenant devant lui, il arriva aux côtés de la transparente « Accrochez-vous, on sort d'ici. » L'attrapant dans un geste souple et sans aucun effort pour le Titan, il couru à vive allure hors de la bulle anti-magique, mettant toute l'énergie possible pour faire le plus de distance en peu de secondes. Une fois à une vingtaine de mètres des portes, ayant couru sous le soleil carnassier, il relâcha la jeune femme, et souffla un bon coup. Hors de la ville, ses pouvoirs étaient à nouveau effectifs et, ce fut sans surprise qu'il décela alors une Ombre « Vous... Avez eu de la chance. Ca va aller... Bon Dieu qu'il fait chaud... » Il souffla de souffrance, sous le soleil assommant « Votre visite... Semblait fortuite. Vous avez eu de la chance, car je doute que les Humains auraient pris la peine de se déplacer. Faites attention à vous. » Si elle n'avait pas besoin de boire, ou de se mettre à l'ombre, l'Orisha lui c'était différent. Il regardait la femme qui reprenait contenance petit à petit. On aurait dit une femme en deuil, drapée de noir.



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Aaliah Z'Odra
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Aaliah Z'Odra
Lun 04 Mai 2015, 22:40



Spoiler:


Il n’y avait personne pour lui tendre la main, et elle savait que sa vie disparaîtrait là. Si bêtement, cela était injuste, elle qui apprenait à vivre avec sa condition de manière plus sereine. Certes, Aaliah avait souhaité mourir jadis, et elle s’était même percée le cœur à l’aide d’une dague pour mettre fin à un chagrin d’amour contre lequel elle n’avait pu trouver la force de lutter. Devenue Ombre, elle avait noyé sa peine et sa souffrance dans une quête de vengeance qui n’avait nullement aboutie. L’Ombre avait erré, frôlé bien des dangers sans jamais se soucier des autres ou même de sa propre existence. Puis, en plus des créatures qu’elle avait acceptées dans son entourage, elle avait adopté une enfant. Une sphère familiale des plus étranges, mais qui convenait bien à la jeune femme peu enclin à partager ses émotions qu’elle devait de toute façon créer de ses mains. Alors, pourquoi, maintenant qu’elle avait trouvé un semblant d’équilibre, le destin s’amusait encore à lui jouer d’aussi vilain tour ? La jeune femme devait bien avouer qu’elle n’avait plus vraiment de but dans sa vie et qui lui arrivait de plus en plus souvent de s’interroger sur son avenir interminable. Était-ce là un moyen du destin pour lui montrer la direction vers un nouveau but à mener à bien ? Si c’était le cas, il avait une façon étrange de s’exprimer et risquait d’être déçu par l’Ombre qui ne saurait pas répondre à ses attentes. L’anti-magie qui protégeait Utopia était bien trop forte pour espérer franchir la distance qui la séparer du désert aux allures accueillantes. La jeune femme vacillait, oubliant qu’elle devait lutter pour aider sa fille Lisseth emportée loin d’elle par un vil démon.

Sa vue se troublait et elle crut même entendre une voix, mais les sons ne lui parvinrent pas distinctement au creux de ses oreilles. Elle se sentit alors partir, légère comme de la brume. Elle flottait même… Ou plutôt, quelqu’un la transportait, mais il lui fallut un temps pour le réaliser. Son esprit était aussi volatile que son corps qui heureusement commençait à retrouver sa contenance loin des murs d’Utopia. Doucement, elle sentait le sable du désert sous ses jambes et réalisait qu’un homme soufflait à ses côtés, probablement à cause de l’effort effectuer pour l’éloigner de l’anti-magie qui avait bien fallait l’emporter sans même laisser de cadavre derrière son passage ! Aaliah l’aurait bien remercie pour son geste rapide qui lui avait sauvé ce qui lui restait de vie. Bien sûr, elle ne se serait pas étendue en louange ou autre, un simple merci lui semblait suffisant en tel circonstance, mais elle devait avant récupérer un peu d’énergie. Perdre sa magie était toujours effrayant pour ceux qui l’a maniait, mais cela l’était plus encore pour ceux qui en vivait. Un instant de répit et de silence n’était pas un luxe avant de faire plus connaissance avec son sauveur.

Un silence qui ne dura pas assez longtemps pour l’Ombre, car l’individu prit déjà la parole alors qu’il semblait encore essoufflé par l’effort physique qu’il avait fourni sous un soleil brûlant. Il parla ensuite de sa visite fortuite en ces lieux… Bien évidemment qu’elle n’avait pas prévu de visité ces lieux de son plein gré ! Il aurait fallu être fou pour le faire en étant une Ombre. Il déclara également qu’elle avait eu de la chance. Là-dessus, elle voulait bien le croire, les Humains ne seraient pas intervenus pour l’aider, car ignorant sa nature, ils n’auraient pu comprendre la gravité de la situation. Toutefois, le « votre visite semblait fortuite » lui resta en travers de la gorge, parce qu’il n’y avait aucun doute à avoir la dessus et elle détestait les gens qui usait trop facilement du verbe sembler. Il faut dire aussi que l’Ombre avait une fierté plutôt mal placé et qu’elle n’avait pas non plus digérer la manière dont le démon l’avait envoyé paître à travers les airs. Elle était légère certes, mais elle avait sa dignité et celle-ci était un tantinet égratigné d'avoir été ainsi projetée et il fallait bien que quelqu’un se ramassât la colère de l’Ombre. Le merci n’était plus d’actualité. La jeune femme était ainsi, un brin tempétueuse.

« Ma visite semblait fortuite ?! Sérieusement, vous éprouvez un doute là-dessus ? lui lança-t-elle sur un ton aussi sec que le désert, en fronçant les sourcils pour le dévisager. J’ai traversé l’entrée de cette ville dans les airs, je me suis étalée sur le sol pitoyablement et j’ai failli y laisser ce qui me restait d’existence… où avez-vous lu que c’était une nouvelle forme de tourisme à Utopia ? »

Certes, elle n’était pas très reconnaissance envers son sauveur, mais son mauvais caractère naissant était signe qu’elle se remettait doucement de sa mésaventure. Sa louve s’arrêta à sa hauteur en réalisant que son maîtresse de toujours semblait retrouver sa nature profonde. La langue pendant, Luuna le museau bas et le regard triste. Ou du moins, plus triste que l’ordinaire, la louve ayant constamment un regard attristé. Il fallut une nouvelle fois un instant à l’Ombre pour remettre la situation en place. Sa fille !

« Où est ma fille ! s’écria-t-elle alors en réalisant qu’il n’y avait aucune âme à l’horizon, mise à part la dangereuse ville Utopia qui semblait encore la narguer de loin. Lisseth ! »

Tout en hurlant à plein poumon le prénom de sa fille, Aaliah se redressa vivement. Trop d’ailleurs, car elle n’avait pas totalement retrouvé un corps solide et ses chevilles légèrement brumeuses vacillèrent. Elle s’étala une nouvelle fois de tout son long, soulevant un nuage de sable qui recouvrit aussitôt sa longue chevelure ténébreuse. L’Ombre ne pouvait pas aimer sa fille comme pourrait le faire une mère de n’importe quelle autre race; simplement usé d’illusion. Cependant, elle ne pouvait laisser la jeune élémental aux mains d’un démon dont elle ignorait les intentions, mais qui étaient certainement peu louable. La jeune femme se redressa vivement, voulant éviter à tout prix une nouvelle main tendue de la part de son sauveur. Sa fierté avant tout, elle était capable de se redresser seule… Ou pas. Elle resta sur les genoux et tourna la tête vers l’homme qui semblait immense, incroyablement musclé et effroyablement charismatique. Sa tête ne lui était pas totalement inconnue, mais elle ne parvenait pas vraiment à lui remettre un prénom dessus. De toute façon, elle avait autre chose à l’esprit et n’avait pas envie pour le moment de fouiller dans ses souvenirs.

« Un démon m’a attaqué et il a enlevé ma fille » lui lança-t-elle sur ton hystérique, presque accusateur , comme s’il s’agissait de la faute de l’homme qui lui faisait face.

De son regard d’ébène, elle dévisagea l’homme sans sourciller, attendant une réponse à une phrase pourtant nullement énoncé comme une question. Silencieusement, elle espérait qu’il lui fournît un renseignement précieux du style : « oui, je l’ai vu, il est parti par-là » ou « oui, je l’ai vu et tabassé, votre fille est à l’abri », n’importe quoi, tant qu’il ne lui disait pas qu’il avait retrouvé le corps d’une petite blondinette gisant dans le désert.


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Mar 05 Mai 2015, 00:38

Si Cocoon avait cru bon d'avoir sauver la femme faite de brume, il s'était allègrement trompé. Reprenant alors son souffle, respirant à nouveau correctement, il tourna la tête vers elle. A première vue, il ne la connaissait pas, et par réflexe, regarda autour de lui. Que faisait-elle ici au juste... ? Et puis d'où venait-elle ? Mais les questions n'eurent pas le temps de finir de traverser son esprit, qu'elle le fustigea de façon salée. L'Orisha, d'un naturel neutre, se renferma immédiatement, fronçant les sourcils, et lui montrant finalement autant d'hostilité qu'elle lui en démontrait. Pour qui se prenait-elle ? Sa colère traduisait sa peur, ou un simple agacement qu'un étranger comme lui puisse oser toucher quelqu'un comme elle ?
Il finit cependant par hausser les sourcils, plus étonné qu'autre chose. Puis petit à petit, son étonnement laissa place à un arrière-goût particulièrement amer. Il était à la fois en colère, et déçu. De sa propre attitude bien sur. S'il avait su, s'il avait eu la jugeote de réfléchir avant d'agir, il ne l'aurait probablement jamais sortit de là. A ses yeux, elle ne le méritait pas. Vu ce qu'elle venait de dire... Elle ne le mériterait surement jamais. Pouffant de rire, sous le coup des nerfs, il fit alors « Tu es sérieuse ? » Elle ne pouvait même pas se lever, bien qu'elle s'acharnait. Elle ne pouvait rien faire d'elle-même, mais ne regardait même pas l'Orisha, juste à côté d'elle, dans l'espoir qu'il l'aide. Il y avait les femmes fortes de caractère, et il y avait les imbéciles. La catégorie était déjà définie à ses yeux, et il ne lui porta que peu de crédit par la suite.

Cocoon s'approcha dangereusement d'elle, s'accroupissant alors qu'elle se tenait sur ses genoux, et sur ses mains, haletante. Il approcha son visage à peu de centimètres du sien, exerçant une pression charismatique. Sa voix rauque, dure, tranchante comme la lame d'une guillotine, prononça sèchement « Chez moi, les femmes comme toi, je les bouffe toute crue. » Il se releva et fit quelques pas en arrière « Eh bien, c'est pas la gentillesse qui t'accable, rappelle moi de te laisser pourrir la prochaine fois que je te trouve, mourante, à mes pieds. D'après tes mots tu ne me dois rien, et à mon sens, je ne te dois rien. » Il écarta les bras en parlant, avant de pointer les mains vers son torse « T'as l'air de bien pouvoir te débrouiller toute seule alors je ne saurais que te suggérer de retrouver ta fille par tes propres moyens, tu ne crois pas ? T'es de ceux qui pensent pouvoir tout faire par leurs propres moyens alors qu'ils ne sont même pas capables de voir qu'ils sont constamment aidé, c'est ça ? Si tu veux, on retourne dans Utopia, on rejoue la scène, et on verra si tu me tiens toujours le même discours. » Il recula encore, en direction de la ville, mais faisant toujours face à l'Ombre exténuée sur le sol « Et ne viens pas me parler de bon sens ou de respect. Je te montrerai peut-être du respect, quand tu m'en montreras. D'ici là, profite de ton éternité pour revoir tes manières, et savoir prononcer un merci, avant de hurler sur les gens. » Cocoon n'avait aucun remord quant à ses paroles. Il s'en fichait que la vie d'une fillette soit en jeu. Les gens pouvaient bien le traiter d'égoïste, pour lui, l'égoïste actuellement, ce n'était pas sa tronche. Elle allait crever comme une goule dans le désert, personne ne savait de quoi elle était faite, personne n'aurait ne serait-ce que lever le petit doigt pour comprendre sa situation, et Cocoon avait eu le réflexe de la sortir de là alors qu'il n'avait aucune raison de le faire. Tout se paye, mais il avait assez de décence pour agir gratuitement. Et il semblait que certaines personnes n'étaient pas capables de savoir faire la part des choses, aussi 'âgées' étaient-elles. Les mortels appelaient ça comment déjà ? Ah oui, la Sagesse. La plus grosse arnaque qu'il n'ait jamais existé.

Ne s'étant éloigné que de cinq ou six mètres d'elle, il s'était arrêté, la regardant du coin de l'oeil. Comment passer d'une certaine puissance, au vide absolu en quelques secondes... Cocoon n'osa même pas lui demander ce qu'elle faisait ici avec sa fille, et à vrai dire, il se fichait de sa réponse. Tout ce à quoi il pensait c'était retrouver sa femme qu'il avait abandonné au Palais, et en même temps, il avait envie que cette femme reconnaisse son aide, son service rendu. Croisant les bras, il dit « Contrairement à certains, j'ai assez de bon sens pour agir dans l'intérêt des autres. Si j'avais vu un démon emporter une petite fille, contre son gré, je l'aurai récupéré. J'aurai agis de la même façon que quand j'ai sauvé, il n'y a pas cinq minutes, une Ombre de la mort. Etonnant n'est-ce pas ? » Son sarcasme était palpable. Il finit par terminer en disant « Je n'ai vu ni ta fille, ni son agresseur. Quand tu as atterris en ville, je venais de finir une entrevue avec le Roi. » Cocoon ne se faisait pas d'idée sur la suite. Ses mots allaient surement énerver la bonne femme, qui allait partir complètement hystérique, et leur chemin se séparerait, comme ils n'auraient jamais du se rencontrer.

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Aaliah Z'Odra
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Aaliah Z'Odra
Mar 05 Mai 2015, 23:00




Aaliah avait un talent indéniable pour s’attirer le courroux des gens, et plus encore pour s’attirer celui de personnes bien plus fortes qu’elle ! Ce n’était pas la première fois qu’elle houspillait sans vraiment chercher à connaître toute la personnalité de celui qui lui faisait face, ce qui un jour, finirait par réellement mal tourner. D’ailleurs, ce jour n’était pas loin puisque son sauveur se transforma en carnassier qui avoua être capable de la manger toute crue ! On lui avait fait bien des reproches, grogner dessus, frapper également, mais la menacer de la dévorer, c’était une première. Elle fut d’ailleurs surprise par cette réplique sanglante pourtant bien mérité, autant que par le visage si proche de l’individu. L’Ombre ne bougea pas, ni n’osa répondre à cette attaque, elle qui pourtant avait tendance à répliquer glacialement. Cependant, la jeune femme n’était pas totalement dépourvue d’intelligence et venait bien de réaliser qu’elle n’avait pas affaire au manant du coin. Et qu’il avait aussi mauvais caractère qu’elle ! Il se releva en l’accablant encore de reproche, lui demandant même de lui rappeler de ne plus jamais plus lui sauver la vie. Certes, elle l’avait un peu cherché, mais se mettre en colère pour un simple merci rester bloqué dans sa gorge… Pour le coup, il avait un caractère aussi tempétueux que le sien, mais il avait l’avantage de posséder une musculature qui lui permettait d’être certainement mieux respecter pour ses écarts de politesse. Ce qui n’était pas le cas de l’Ombre, à l’apparence bien plus proche d’une brindille solidaire au cœur d’un désert hostile.

Et en plus d’être tombée sur un titan facilement irritable, il fallait aussi qu’il fût insatiable tant en paroles qu’en reproches. C’était vraiment son jour de chance, elle qui affectionnait plutôt le calme et la solitude. Intérieurement, l’Ombre bouillonnait de colère et de rage, elle appréciait peu les remontrances, surtout lorsque celles-ci étaient justifiés et vraies. La jeune femme était fière et supportait dès lors très mal les remarques. Cependant, Aaliah n’osa pas ouvrir la bouche pour remettre l’homme à sa place, parce que savait qu’elle le regretterait aussitôt et qu’elle se ferait remettre à sa place une nouvelle fois. Hors, deux humiliations en si peu d’intervalle, cela était bien suffisant. Entre le démon qu’il l’avait jeté comme un vulgaire mouchoir et cet homme qui la disputait tel un père refait l’éducation de ses enfants, elle avait gagné sa journée ! A croire que le destin aimait jouer avec elle ou qu’elle avait vraiment l’art de se mettre dans les ennuis en un temps record.

Cependant, ce ne fut pas se long et interminable discours plein de reproches qui l’affecta le plus, mais bien la conclusion. Si cet homme avait vu une fillette se faire agressé, il l’aurait aidé. Comme il avait fait pour elle. Une manière encore de lui enfoncer la tête dans le sable pour son irrespect envers lui. Décidément, il était rancunier et aimait frapper un ennemi déjà à terre ! Il n’avait rien vu, parce qu’il n’était pas là. Le hasard l’avait mis sur son chemin juste au bon moment. Si l’entrevue avec le Roi avait duré plus longtemps, personne ne serait intervenu pour la sauver. Elle aurait purement et simplement disparu et par sûr qu’elle aurait laissé une grande trace dans l’histoire des Terres du Yin et du Yang. Elle lui devait beaucoup, effectivement…

« Je suis désolée ! cria-t-elle alors en plein milieu du désert, les genoux toujours enfoncés dans le sable brûlant.

Elle avait hurlé ces mots autant pour s’assurer qu’il l’entendît, que parce que cela lui arrachait les tripes d’avoir à le reconnaître. Sa dignité égratignée devenait une plaie béante. Elle avait l’air bien maline, abattue dans le sable, parce qu’elle n’avait même pas sûr s’attirer la sympathie du seul être qui venait de sauver ce qui lui restait d’existence. Et encore, si le démon avait pris la vie de sa fille, à quoi cela aurait-il servit ? C’était l’une des raisons pour laquelle elle avait souvent gardé ses distances envers les autres, en construisant une sphère glaciale et austère autour d’elle. Un côté de sa nature dont elle avait d’ailleurs bien du mal à se défaire, puisque son côté tempétueux revenait bien souvent au galop. Aaliah avait perdu son aimé, assassiné pour une raison qui lui avait toujours échappé, et ne voulait plus revivre ses sensations qui avaient fait d’elle une Ombre errante. Ses doigts se resserrèrent sur le sable. Le cycle de la mort n’avait plus aucun secret pour elle, mais elle ne pouvait pas imaginer l’âme de Lisseth subir cela. Pas maintenant, elle était bien trop jeune. Mais pouvait-elle seulement encore la sauver des griffes de ce démon ? Elle ne devait pas compter sur l’aide de son sauveur qui refuserait certainement de l’épauler dans sa quête au vu de son discours. L’Ombre aurait pu partir immédiatement, ignorant l’homme, comme elle l’aurait fait jadis. Mais elle devait reconnaître que sa colère était méritée et Aaliah avait appris à faire preuve de respect, quand celui-ci lui était demandé. De plus, pour avoir identifié sa nature véritable et au vu du charisme qui émanait de lui, il devait être un personnage important et puissant. Aaliah avait beaucoup de défaut, mais savait pencher la tête devant un supérieur hiérarchique.

« Merci de m’avoir sauvé la vie, rajouta-t-elle alors sur un ton sincère et dépourvu d’agressivité. Après, si c’est pour enterrer ma fille, j’veux bien rejouer la scène sans sauveur »

La seconde phrase, l’Ombre la murmura pour elle-même sans chercher à savoir si le vent était capable ou non de porter ses paroles jusqu’aux oreilles de l’homme. La jeune femme était de nature pessimiste, comme la majorité des Ombres, à défaut de pouvoir connaître la joie. Elle craignait de ne pas retrouver Lisseth à temps, de voir son corps inerte et son âme transporter par une Ombre pour le grand cycle de la mort. Elle frissonna à cette idée. Disparaître sous l’anti-magie d’Utopia était finalement moins pire que de ne pas sauver la vie de sa fille. Tant bien que mal, elle se redressa sur ses deux pieds et regarda l’horizon désertique. Celle-ci était immense et même si elle ne pouvait souffrir de la soif ou de la chaleur, il semblait à un obstacle insurmontable. Comme pouvait-elle retrouver une fillette ? Aaliah n’avait aucune idée de la direction à prendre et seule, elle n’avait aucune chance. Même si elle parvenait à retrouver la trace du démon, il l’a balayerait de son champ de vision comme il l’avait fait à l’instant. Sa louve reniflait légèrement le sol, mais elle ne parvint qu’à se remplir le museau de sable.

« Laisse », lui dit-elle en la gratifiant d’une brève grattouille entre les oreilles avant de faire demi-tour.

Peut-être qu’un humain avait vu ou entendu quelques chose, mais il lui faudrait pour cela franchir une nouvelle fois la barrière d’Utopia. Cela ni lui plaisait guère, mais elle ne voyait pas d’autre solution. Elle se figea un instant dans son mouvement envoyant l’homme devant qui elle devrait passer. Décidément, de près comme de loin, il restait impressionnant. D’ailleurs, peut-être était-ce sa prestigieuse stature, ou l’idée de franchir Utopia ou encore la peine de n’avoir pu défendre Lisseth qui fit vaciller la jeune femme. Ses jambes plièrent et ses genoux rencontrèrent une nouvelle fois le désert tandis qu’elle enfonça sa tête dans le sable, les joues ruisselant de larmes. La même peine qui l’avait envahi jadis, la dominait. Sa fillette arrachée, elle se sentait perdu et impuissante. Elle parvint toutefois à redresser légèrement la tête pour prendre  la parole.

« Vous avez raison, je ne méritais pas d'être sauver. C'est ma fille que vous auriez dû secourir.»

La phrase ne sonnait pas comme un reproche, mais comme une profonde culpabilité envers elle-même. L'Ombre se sentait coupable d'être en vie sans avoir su remercier son sauveur pour cet acte, alors que sa fille n'aurait peut-être jamais la possibilité de remercier qui que ce fut. Et contrairement à elle, Lisseth savait dire merci sans hurler, la fillette se mettait rarement en colère.


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Lun 10 Aoû 2015, 17:03

Cocoon croisa les bras. Il regarda la femme évoluer, s'excuser, avant de lui parler. Elle avait été prise de colère à cause du choc, et il avait peine à le comprendre. Trop égoïste, ou peut être trop rivé sur lui-même, il préféra ne dire mot, de manière à ne pas envenimer la situation. C'était déjà du passé, tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle reconnaisse qu'elle n'avait pas à agir comme cela « On va la retrouver votre fille. Vous me dites que c'est un démon qui l'a emporté ? » L'Orisha regarda le ciel, comme s'il pouvait lui envoyer un signe, une aide quelconque « Les Démons, et vous devez très certainement le savoir, ne sont pas connu pour laisser en vie leur proie. Ce qui m'inquiète surtout, c'est de lui courir après... L'avez vous se téléporter ? » Le Roi était nul à en mourir pour les enquêtes. Quand quelque chose se passait et qu'il fallait partir en investigation.. De un, ça le faisait royalement chier, et en plus il n'avait pas de don tel que celui-ci, contrairement à sa femme. Sauf que sa femme était une vampire, et qu'il était hors de question qu'il la fasse sortir d'Utopia par cette chaleur crevante. Bien, ça allait être compliqué d'avancer, une nouvelle fois.

« Les gardes de la porte ont peut être vu quelque chose, je vais aller leur demander. La barrière d'Utopia commence en dehors de la ville, je ne saurai vous conseiller que de rester ici. » Ca faisait ainsi un moment qu'il n'était plus hostile envers elle. Impulsif autant pour s'énerver que pour se calmer immédiatement.
Le géant fit alors demi-tour, trottinant malgré l'ambiance étouffante que le sable lui offrait. Arrivé près des vigiles de chaque côté de la grande porte, il s'adressa à l'un d'eux « Bonjour mon brave. Dites moi, mon amie s'est vu enlevée sa fille, juste là-bas, par un grand démon. S'étant évanoui à ce moment là, elle n'a pas vu dans quelle direction il est partit et... », « Ah, ouais, il filait tout droit vers la Pyramide. », « La Pyramide n'est pas très loin en somme, et je pense qu'en volant... », « Vous êtes surs ? », « Certain ! » « Merci messieurs. » Revenant à nouveau sur ses pas, il rejoignit l'Ombre et lui expliqua ce que les gardes avaient vu avant de conclure « Je suis allé dans la Pyramide quelques fois et... Elle regorge de pièges. Je ne vois pas quel serait l'intérêt d'aller là-bas pour lui. » La situation ne lui plaisait pas... « Bon... Je vais vous aider, mettons nous en route, avec un peu de chance nous aurons bien plus de pistes une fois dans l'ombre de l'édifice. » Rajuste son sac sur sa hanche, il dit « Mon nom est Cocoon. Autant se mettre à l'aise si on fait route ensemble. »

Le duo partit en direction du nord, là où se trouvait l'énorme bâtiment en pointe. Le mystère, quant à sa construction, planait encore et toujours et les plus savants ne savaient mettre une histoire sur ce fait étrange. Cependant les deux n'étaient pas là pour cela. Après avoir marché quelques heures sous le soleil de plomb, qui brunissait à vu d'oeil la peau de l'Orisha, ils arrivèrent devant l'entrée de la Pyramide « Je ne suis pas convaincu qu'il soit passé par là... » Cocoon se concentrant se servant de sa vision d'aigle pour essayer de repérer des indices. Il vit, dans le sable, d'anciennes traces de pas d'ores et déjà recouvertes par le sable, ainsi que des traces de mains, encercler chaque pierre « Eh bien... On dirait qu'il y a plus de passage qu'on ne le croit par ici... » Le monarque s'approcha de la porte, décelant alors la trace d'une main plus grande, et beaucoup plus récente « Il est passé par là. » Se frottant les yeux, sa vue redevint normale, enlevant le voile de ses yeux « Les traces et les indices indiquent qu'il est rentré dans la Pyramide. Malheureusement, je n'ai pas de quoi faire du feu, ni voir dans le noir. » Le Titan était partit de Mégido pour faire du tourisme, à la base, et en aucun cas pour tenter de retrouver une petite fille kidnappée « Si vous avez la faculté de vous déplacer dans le noir, le temps que nous trouvions une source de lumière, je pourrai vous guider en fonction des traces que je verrai. » Car il était particulièrement difficile de se déplacer dans ce tombeau piégé, prêt à couper les gorges des pilleurs ambulants. Seulement, aucun des deux ne souhaitait, aujourd'hui, en vouloir à ses richesses, mais plus à ses habitants de fortune...

Le duo avança dans les couloirs étroits, à tâtons, se demandant quel monstre ils rencontreraient dans ces galeries. Cocoon ne pipa mot, ne préférant pas faire résonner sa voix grave et plutôt sonore. Son instinct n'avait cependant de cesse de l'avertir du danger de cex lieux, que ce soit par les pièges environnants ou, pire, par les monstres rôdant dans les couloirs adjacents.
De ses mains, il longeait le mur, essayant de faire en sorte de tomber sur une vieille torche éteinte qu'il pourrait peut être allumer, en vain. Les recherches s'avéraient être un cuisant échec, et il ne préférait pas annoncer la défaite à la mère inquiète, se tenant à ses côtés. Et puis il ne lui fallut qu'un instant de distraction, d'insouciance, pensant à autre chose, pour ne pas se préoccuper du pire à venir.
Sa main qui caressait le mur en pierre, peint sur chaque parois, trouva un relief. Sans y appuyer dessus, juste en le frôlant, le caillou céda, s'enfonçant alors pour se mettre à hauteur des autres. Comprenant immédiatement qu'il venait d'activer un piège, il cria « Aaliah ! » Avant d'entendre un énorme bruit sourd. Devant lui, là où se tenait la femme, le sol avait cédé, s'ouvrant alors complètement sur un ravin profond, fait de gigantesques pieux empalant quiconque y tombait dedans.
Bien que Cocoon ne se faisait pas vraiment de soucis pour la mortalité de la femme, il ne pouvait s'empêcher, par réflexe, de d'essayer de la retenir. Sans rien voir, dans l'adrénaline de l'action, il se jeta en avant, sur le sol, attrapant alors son poignet « Je te tiens ! » Dans une traction ne lui demandant pas d'effort, il se redressa en emportant l'Ombre avec lui, pour la remettre les pieds sur le sol « J'ai activé ce piège en longeant le mur. Sans torche, ou pouvoir similaire, il nous sera impossible de continuer notre épopée dans ce lieu nocif... J'aimerai porter secours à ta fille, mais nous mettre en danger également ne serait pas très judicieux. Sachant que je suis un peu plus sujet à la mort que toi si quoi que ce soit vient à me transpercer le corps. » L'impasse était dite, et elle était véritable.
Etrangement, ce lieu n'emmenait pas le silence. Des choses criaient, grouillaient, des bruits sourds retentissaient au loin... Ils n'étaient pas seuls.

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Aaliah Z'Odra
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Aaliah Z'Odra
Lun 07 Sep 2015, 21:42




Après quelques échanges et des présentations de rigueur, le duo s’engagea dans la pyramide accompagné par une louve à l’affût. La truffe au sol, elle chassait la poussière qui recouvrait les couloirs de son souffle chaud en cherchant après l’odeur de la jeune Lisseth. Le temps n’avait jamais été l’allié d’Aaliah, éternelle impatience. Aussi, elle déambulait dans les couloirs d’une démarche décidée, empreint de fierté et d’angoisse. Elle craignait de perdre de précieuses minutes si elle prenait la peine de faire plus attention à ce qui l’entourait. De toute façon, peu de pièges seraient capables de l’atteindre. Ce qui l’inquiétait le plus, c’était le nombre de couloirs et leur destination hasardeuse. Il ne fallait pas emprunter ceux qui l’éloigneraient de sa fille, car chaque instant perdu nourrissait le pire des scénarios dans la tête de l’Ombre.  Concentré sur le sort de Lisseth, elle sursauta lorsque Cocoon hurla son nom alors qu’elle n’était qu’à quelque pas de lui.

« Ne me criez pas des… »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase agressive que le sol se déroba sous ses pieds pour lui donner une vue imprenable sur d’immenses pals peu accueillants. Avant même d’avoir eu le temps de reprendre son apparence brumeuse, la main solide du monarque lui agrippa le poignet et l’empêcha d’effectuer une chute plus humiliante que réellement mortelle. Elle en resta éberluée un petit instant, ne comprenant pas vraiment son geste. L’Ombre n’était pas habituée être sauvée aussi souvent en moins d’une journée.  Cependant, les paroles abruptes de l’Orisha redirigèrent ses pensées vers son inquiétude première. Elle fronça les sourcils et retroussa son nez en cherchant à maîtriser la colère qui l’envahissait tant bien que mal. Il était hors de question pour elle de faire demi-tour, surtout pour une question de torche qui empêchait de voir les pièges vicieux.

« M’en vais vous quérir une torche moi, ça va pas traîner ! N’activez pas d’autres pièges entre temps » le sermonna-t-elle en faisant fi de son royal statut.

D’ordinaire, la jeune femme était un peu plus respectueux des statuts hiérarchiques, mais l’idée d’abandonner sa fille la rendait moins à cheval sur les principes. Elle laissa sa louve veiller sur l’Orisha et s’avança dans le couloir bien décidé à trouver une source de lumière qui leur permettrait d’y voir plus clair. Enfin, pour l’homme qui l’accompagnait, l’Ombre ayant la capacité de se mouvoir dans l’obscurité grâce à sa vision nocturne. Elle usa de sa nature brumeuse pour glisser sur le sol, évitant les pièges qui pourraient se cacher sous des dalles sensibles. Il lui fallut peu de temps et un peu de chance pour repérer un antre vide, mais pourvu de torches dévorées par les flammes. Probablement un feu magique pour ne pas consumer les torches et l’Ombre arqua un sourcil sceptique. Cela sentait le piège à plein nez, surtout à cause des squelettes disloquées sur le sol, mais la jeune femme ne s’y attarda pas et arracha la torche la plus proche. De nouvelles piques sortirent du sol, prêtes à empaler l’insolent voler de torche, mais la jeune femme avait déjà quitté la piège. En revenant vers l’Orisha, elle ne put s’empêcher de tendre l’oreille. Il y avait des bruits au loin. Du monde se cachait par-delà les murs, probablement plus dangereux encore que les pièges qui les empêcheraient de rejoindre ses inconnus terré dans les profondeurs de la pyramide.

« Tenez », lui dit-elle simple en lui tendant la torche enflammée avant d’entreprendre des fouilles archéologiques au fond de sa besace magique.

Celle-ci contenait tant de choses, qu’elle avait parfois du mal à se remémorer tous les biens qu’elle y avait mise au fond. La jeune femme murmura quelques injures et quelques mots indiquant qu’elle recherchait un objet qui pourrait leur être utile.

« Ah ! Le voilà ce satané parchemin, lâcha-t-elle lorsqu’elle mit enfin la main sur son précieux bien. Elle le déroula et le tendit à l’Orisha. Avec ceci, vous ne risquerez plus de vous faire transpercer le corps »

Sur le parchemin présenté aux yeux de l’Orisha, les couloirs de la pyramide étaient dessinés dans les moindres détails… avec leurs pièges dérobés et le nombre de gens présents. Un plan utile, très utile même. Certes, Aaliah aurait pu le lui présenter plus tôt, mais l’homme ne lui avait jamais demandé si elle avait un plan magique relevant tous les détails du lieu où ils mettaient les pieds. Du coup, elle n’y avait pas pensé plutôt non plus. Fidèle à elle-même, la jeune femme préféra ne pas s’attarder en grand discours, se contentant d’un déstabilisant « Plus de raison pour vous de craindre des pièges, alors, on y va? » sans autre explication.


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Lun 11 Jan 2016, 07:09

Dans sa vie, Cocoon n'avait rencontré que deux Ombres. Shiro, l'ancienne reine, femme dans un corps d'enfant, qui vivait plutôt bien sa condition de morte, et Raeden, un excité de la vie qui frappait sur à peu près tout ce qui s'approchait de sa fille, que ce soit vivant ou déjà mort. Aaliah était un presque parfait mélange des deux. Jamais il n'avait pu croire que des êtres aussi dénué de vie, voué à une existence maudite, avaient une telle hargne. Le caractère de sa partenaire de voyage n'y coupait pas, et bien qu'elle soit particulièrement fumante à cause de la situation de sa petite fille -enlevée au loin et par un dangereux démon-, elle ne tenait pas franchement à se séparer de l'Orishala.

Dans un réflexe un peu inattendu, il l'avait retenu en criant son nom, comme un avertissement, mais la femme était bien plus sur la défensive que ce qu'il pouvait penser. Lorsque celle ci partit, dans le but de trouver une source de lumière que l'homme pouvait tenir, il cru entendre l'animal lupin à ses côtés « Elle est tout le temps comme ça ? Tu dois pas t'ennuyer au quotidien... »
Plusieurs minutes s'écoulèrent, finissant par faire douter le bronzé. Elle l'avait laissé planté là indéfiniment, ou allait-elle réellement revenir ? La lueur au loin répondit à ses questions. Cocoon eut à peine le temps de la remercier, qu'elle injuriait déjà sa besace trop grande. Un soupir s'échappa des lèvres du souverain, commençant à peine à s'habituer à cette femme retord. Par quelle grâce des Ætheri avait-il accepté une quelconque proposition d'aide ?

L'exclamation d'Aaliah le sortit de ses pensées. Il regarda le parchemin, voyant petit à petit le dessin d'un plan apparaitre, indiquant les dalles, les pierres, les boutons sur lesquels il ne fallait ni appuyé ni marché « Eh bien, que de bonté aujourd'hui. Je prendrai garde à ne pas t'abandonner en route. » L'heure n'était pas vraiment au sarcasme, mais devant elle et son caractère impétueux, il ne pouvait s'en empêché. Pourtant assez docile cette fois-ci, il ne cherchait pas plus que ça à la pousser dans ses retranchements « Je te laisse ouvrir la marche. »

Le Titan se repéra comme il pu, entre vision d'aigle, plan et torche. Les parcours étaient sinueux, et ils dure faire demi-tour souvent en arrivant dans des anti-chambres qui ne servaient à rien. Au bout d'une ou deux heures de fouilles, ne voyant pas le temps passer, le bronzé se permis une remarque « Nous entrainer dans la pyramide était un piège. C'est une fausse piste, je suis persuadé que ta fille n'est pas là... Son but est de nous semer, pas de nous épargner. » Plus il y réfléchissait, plus il se disait qu'effectivement, c'était la piste facile en quelque sorte. S'il faut, l'ingrat était déjà en Enfer en train d'écarteler la mignonne « On fouillera tout pour s'assurer de sa présence ou son absence, évidemment. » En disant cela, Cocoon examinait le coin d'une pièce, où une trace lui semblait étrange. Un peu trop marquée, appuyée, comme si on avait voulu qu'il la remarque « Faisons dem...» Autour d'eux, plusieurs sarcophages étaient adossés au mur, dans le but de décorer la pièce. Dans un bruit de fracas, l'un d'eux s'ouvrit, et trois autres suivirent. Sortirent alors de là des lambeaux de bandes, couplés à de la chair séchée « Ne me regarde pas comme ça, ce n'est pas de ma faute cette fois. » A part la trace à travers le mur, il n'avait rien touché.

Ces squelettes n'avaient rien de difficiles. Des sac d'os, réduit en tas en un rien de temps, c'était assez étrange de croire qu'ils les avaient intentionnellement attaqué vu leur différence de puissance...
Leurs pas les menaient dans des profondeurs qu'ils n'imaginaient pas. Non, c'était sur, ils n'étaient plus dans la pyramide depuis un moment. D'ailleurs, parfois, à des blocs de pierres se mêlait de plus en plus de terre et de roches naturelles. Le plan, lui, avançait et indiquait de moins en moins de passages à craindre. Cocoon, étant un noir quasi-total, n'avait pas de problème à se déplacer dans la pyramide. Les plafonds étaient haut, les murs assez larges, et bien qu'il faisait attention à ses arrières, en soi rien d'effrayant. Mais ici, les cavités se rétrécissaient facilement. Dans les profondeurs, la terre se muait en différents boyaux, parcourant les sous-sols.

A l'entrée d'une grotte, qui se séparait en deux, Cocoon éteignit volontairement sa torche « Je ne peux pas continuer. Ma relation avec les endroits clos est très limitée. Et en plus je ne distingue plus de trace de passage. » Pourtant, ils avaient fouillés presque entièrement la pyramide, et au pas de course. Il leur restait des anti-chambres, mais les principales avaient été fréquentées et analysées avec soin « Soit le démon n'est jamais passé par là, soit il a réussi à trouver une autre sortie. Nous avons du rater une ouverture dans une pièce. » Fatalité de la vie « Ta louve ne peux pas nous aider si nous explorons de nouveau ? » Non pas qu'elle fut inactive jusqu'à maintenant, mais peut-être son flair l'avait trahi une ou deux fois. Après tout, c'était un loup, pas un chien de chasse.

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Aaliah Z'Odra
Ven 15 Jan 2016, 22:46




L’Ombre ne répondit pas à la remarque de l’Orisha lorsqu’elle lui remit le plan. Elle avait besoin de sa force et de son tempérament calme pour espérer retrouver sa fille. Aussi, Aaliah se fit docile et ouvrit la marche comme demandé, avec charisme et froideur. Une froideur qui se fit plus intense à chaque anti-chambres qui leur demandèrent de faire marche arrière sans trouver une trace de la jeune Lisseth. Les fouilles ne donnèrent peu de résultats probants. Alors qu’elle commençait lentement à s’impatienter et à grommeler en silence, le titan qui l’accompagnait dans son aventure émis une remarque plutôt censée, mais qui ne plut guère à l’Ombre. Elle croisa les bras, énervée. Intérieurement, elle pestait contre elle-même de s’être si vite précipitée sans réfléchir et que ce fût un autre qui le lui remarquer. Puis, elle craignait également d’avoir perdu un temps bien trop précieux. Et s’il était déjà trop tard ?

« Non, elle n’est pas encore morte, lâcha-t-elle soudainement, plus à elle-même qu’à l’Orisha. L’Ombre cherchait à se convaincre, il ne pouvait pas être trop tard. Si Lisseth venait à perdre son âme, elle seule serait  habilitée à la lui prendre. Oui, bien sûr, répondit-elle à l’Orisha, même s’il ne s’agissait pas d’une question.

Il n’était pas question de quitter cet endroit sans s’être assuré de la présence ou non de la fillette. L’Ombre porta son regard sur les murs qui l’entourait, veillant du coin de l’œil les faits et gestes de l’Orisha pour venir près de lui dès qu’il trouverait quelque chose d’intéressant. Cependant, il ne semblait pas y avoir grand-chose de percutant dans leur quête pour retrouver la jeune élémental, car l’homme à la peau bronzé proposa de faire un énième demi-tour. Du moins, ce fut ce qu’il voulut prononcer, car il ne trouva pas le temps de terminer sa phrase.

« Je vous ai vu frôler une marque là, répliqua-t-elle aussitôt devant les squelettes réveillés, cela a suffi »

Heureusement, leurs ennemis n’étaient pas très forts et la perte de temps fut peu importante comparer à celle provoqué par leurs nombreux demi-tours. Aussi, ils reprirent leur route au sein des couloirs de la maudite pyramide, explorant des endroits encore méconnus et probablement peu visité depuis des années. L’Ombre scrutait l’horizon, attentive aux moindres détails quand soudain l’Orisha éteignit sa torche. Elle se retourna vers lui, prête à le critiquer devant tant de maladresse lorsqu’elle réalisa qu’il l’avait fait volontairement.

« C’était vraiment le moment d’avoir des envies de liberté, ces Orisha, j’vous jure ! pesta-t-elle dans un murmure pour éviter d’offusquer son partenaire d’aventures. Cependant, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, c’était déjà très aimable à lui de continuer à la suivre et dans la nature des Orishas de ne pas supporter d’étroit souterrains.

« C’est vicieux un démon », commenta-t-elle devant les hypothèses de l’homme. Il avait probablement raisons et ce, pour les deux propositions. Le démon pouvait ne jamais avoir mis les pieds en ce lieu et leur faire ainsi perdre du temps pour rien ou alors, il avait effectivement trouvé une autre sortie, restait alors à découvrir où celle-ci se terrait… Et pour cacher les choses, les démons étaient relativement doués.

« Les loups ont un excellent odorat, » précisa l’Ombre devant la demande de l’Orisha. Ceux-ci ayant la possibilité de sentir une proie à des kilomètres, il était donc impossible que l’animal se fût trompé. Et elle avait entièrement confiance dans le flair de Luuna, même le sable ne pouvait dérouter ses facultés. Du moins, pas à ce point-là. En réalité, la seule chose qui pouvait faiblir l’odorat d’un loup, c’était… le vent. En y repensant, l’Ombre releva la tête et dévisagea l’Orisha.

« Les courants d’air ! s’exclama-t-elle avant de lui prendre le bras pour l’inviter à le suivre. Le vent réduit l’odorat des loups en empêchant les odeurs de leur parvenir. Il faut retourner là où il y avait du vent » lui expliqua-t-elle en cours de route, la louve sur les talons.

Celui-ci avait remis le museau à ras du sol pour sentir les différentes odeurs présentes dans la pyramide et suivre celle qui se rapprochait du démon ou de la fillette. Plusieurs couloirs étaient habités par les courants d’air, mais elle se souvenait d’un endroit fort ventilé… et habité. Elle retourna vers la salle aux squelettes dont l’odeur fétide était devenue particulièrement forte, emporté sur des mètres par la fraîcheur qui émanait de la pièce. Un regard vers la louve lui fit comprendre que son odorat était saturé et désorienté. Peut-être était-c là, la raison de la présence de ses macchabées en décomposition, si le vent ne suffisait pas à éloigner les animaux à l’odorat fin, leur odeur pestilentielle terminait le travail.  

« Il doit avoir un passage ici, ou au moins quelque chose qu’on ne veut pas que des étrangers trouvent » déclara l’Ombre en explorant plus attentivement la pièce. Et soyez prudent avec vos mains ! ajouta-t-elle à l’Orisha en lui rappelant les précédents pièges qu’il avait activés.

Elle parcourut les murs, évitant toutefois de toucher la marque qui avait réveillé les squelettes. Cependant, elle sentit une pierre s’enfoncer sous ses doigts et provoquer un étrange bruit, peu rassurant. Un mélange de grognement et de métal, comme des armes qui s’entrechoquaient et de porte en pierre qui se refermaient derrière eux, les emprisonnant dans la salle en compagnie des tas d’os.

« J’ai une excuse-moi, il n’y avait pas de marque sur cette pierre ! lança-t-elle à l’Orisha avant que celui-ci lui fasse la remarque.

Puis, les sarcophages volèrent en morceau, libérant des créatures à l’allure bien plus imposant et impressionnant que les squelettes rachitiques. L’odeur cependant, restait là même. A croire qu’ils ne s’étaient pas lavés depuis des siècles, ce qui expliquait peut-être cette couche écailleuse brunâtre qui couvrait leur peau. Ceux-là, ils avaient l’air un brin plus résistant que leurs ennemis précédents. Cependant, loin de voir la situation critique, l’Ombre remarqua que la destruction des sarcophages avait laissé place à un passage, certes légèrement étroit, mais relativement lumineux. D’un hochement de tête, elle le montra à l’Orisha. Au pire, s’il voulait plus de liberté, il avait assez de muscle pour élargir l’entrée…

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Sam 16 Jan 2016, 19:24

L'homme tourna la tête vers l'Ombre, s'interrogeant sur sa remarque soudaine. Il n'avait jamais osé se prononcer sur le cas de Lisseth, pour ne pas provoquer le courroux d'une mère, aussi morte soit-elle. Le type ne savait que trop bien comment il était difficile de supporter la perte d'un être dans lequel nous avions sacrifié des années de notre éternité, pour la voir grandir. Bien qu'il ne fut pas dans un tel cas, il préféra largement éviter le sujet. Sans répondre, il attendit qu'Aaliah choisisse quel chemin prendre. Mais par rapport aux premières minutes de leur rencontre, elle avait su se calmer pour revoir la situation d'un oeil avisé. Ainsi, lorsque les squelettes sortirent de leur lit, Cocoon n'épongea que la froideur de l'Ombre, sans pour autant se voir invectivé par cette dernière. De mieux en mieux. Le type ne détestait pas sa présence, au contraire, et le stress de la situation ne montrait pas cette femme sous son meilleur jour. Si au début elle avait pu heurter égo et fierté, actuellement, elle n'y touchait plus.

Lorsqu'ils se retrouvèrent dans un grotte adjacente, comprenant aisément qu'ils sortaient de la grande pyramide, la voix du Titan résonna pour lui répondre « On a beaucoup de qualités pourtant... » Bien qu'il ne soit pas réellement en passe de rire, il n'hésitait pas à ajouter des pointes d'humour au goût de sarcasme. Pas contre Aaliah, plus pour se rassurer lui-même qu'il ne se perdait pas finalement. Que son esprit répondait toujours à ses directives, sans céder à une certaine panique. Ca faisait déjà un moment qu'ils étaient dans ce lieu clos, et il commençait à se fatiguer de prendre sur lui pour se concentrer.

L'évocation de la louve ne fut pas anodin. Aaliah remarqua effectivement des failles dans leur plan, et sur la carte magique. Certaines choses ne collaient pas avec la réalité. Aussi futée soit-elle, Luuna n'avait pas su repérer les traces de la petite blonde qui parsemait son quotidien. Par un raisonnement rondement échafaudé, la femme ramena le monarque dans l'ancienne pièce, celle aux ossements. Le temps qu'il rallume sa torche, un bruit assourdissant se fit entendre. La porte derrière eux tomba du plafond, bloquant l'entrée, pour les enfermer définitivement. Le long des murs, de petits lumières bleutés, froides, s'allumèrent. Lorsque Cocoon regarda Aaliah, esquissant un petit bruit de ses lèvres, appuyant le geste de cette dernière comme une erreur, celle-ci se défendit. Avec humour. Le roi leva les yeux au ciel en ricanant « Si on m'avait dit un jour que les Ombres avait le sens de l'humour... » Remarque plus gentille qu'autre chose, en ces temps confus.

La torche regagna un fourreau contre la pierre, débarrassant les mains du géant. Hé bien, lui qui avait laissé sa femme à Utopia, il ne doutait pas une seconde que celle-ci le sermonnerait copieusement en rentrant.
Ses yeux se posèrent sur les horribles bêtes qui jaillirent des murs. D'un regard entendu, les partenaires virent la sortie droit devant, comme un chemin unique. La bestialité de ces ennemis leur a offert une porte de sortie non négligeable. Et s'il y avait un mécanisme quelconque, alors ils prendraient le chemin adjacent.
L'une des horreurs se jeta sur l'homme. Sans mal, il dévia la charge et l'évita, pour envoyer la bestiole dans le mur « On ne va pas perdre du temps à les battre. Si t'as de quoi combler la brèche, file avec Luuna, je vous suivrai de près. Sinon, j'essayerai de les retenir le plus longtemps pour pouvoir les semer. » Sans être des ordres, il préférait largement s'attarder sur une recherche d'indice, que sur le combat de gardiens indisposés. Attrapant le second par ses cornes proéminentes, il le jeta sur le premier qui se remettait, avec peine, de son uppercut « Allez-y ! »

L'Orisha empilait les carcasses. Etrangement, il en arrivait toujours plus, comme le désir de le voir enfermé là à tout jamais. Lorsqu'il s'assura qu'assez furent abattues, le type se mit à courir, fonçant dans l'ouverture trop petite pour lui, dessinant de sa forme, une porte fictive jamais ouverte. Rapidement, il prit de la vitesse, semant quiconque pourrait être sur ses traces.
Dans le couloir menant vers une sortie proéminente, Cocoon traversa une porte qui n'en était pas vraiment une. Un portail se trouvait là, temporairement ou pas, et celui-ci le téléporta immédiatement dans un environnement des plus méconnus « Qu'est-ce que... » Aaliah n'avait pas échappé à la magie du portail également.

Les partenaires avaient atterri derrière une maison assez grande, faisant de l'ombre. Le sol était terreux, légèrement rougeoyant. L'ambiance était fumée, saturée, donnant envie de tousser pour dégager ses poumons -pour ceux qui avaient la capacité de respirer...-
Sans rien dire, Cocoon sortit de la, se retrouvant dans l'ombre de deux demeures, pour faire face à une place grouillante d'activité. Des gens au faciès hideux, s'adonnaient à différentes activités, des plus neutres aux plus diaboliques. Personne n'avait encore remarqué les silhouette dans la pénombre. L'Orisha regarda en silence les lieux au ciel mouchardé de plomb « L'Enfer, évidemment. » Lorsqu'il leva les yeux pour admirer les environs avec un oeil moins suspicieux « T'as déjà visité ? » Non pas qu'il lui proposait de se la coulait douce, mais pour être allé une fois dans ce lieu maudit, dans le but d'y tirer un ami d'un mauvais pétrin, il préférait plier l'affaire vite, et bien, sans s'y attarder. Le malaise était constant.

« Lisseth est ici. Ce type n'aurait pas construit un portail, et posté des gardiens dans une fausse paroi, pour tuer une petite fille. Les démons sont vicieux, et pas aussi dénués d'intelligence. Je ne sais pas qui c'était exactement, mais il t'en voulait pour monter un plan pareil. » Le bronzé regarda le sol « Il y a trop de trace, donc je ne peux pas repérer la sienne. » Bien qu'il avait essayé de paraitre optimiste et courtois depuis le début, Cocoon était d'une nonchalance à toute épreuve sur les bords. Ainsi, la question fusa assez rapidement « Comment tout ça t'es arrivé ? »

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Aaliah Z'Odra
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Aaliah Z'Odra
Dim 17 Jan 2016, 22:21




Aaliah ne fit aucun commentaire sur la remarque de l’Orisha qui s’étonnait du sens de l’humour des Ombres. Elle n’avait nullement dit cela dans un but humoristique, du moins, pas intentionnellement. La situation d’ailleurs n’était guère à la plaisanterie. Une fillette était probablement en danger et des monstres peu amicaux montraient clairement leurs intentions malveillantes à leur encontre. L’Ombre ne les craignait pas vraiment, sachant que leurs armes ne pourraient la blesser. Et le titan qui l’accompagnait avait probablement assez de force pour leur résister. Néanmoins, les combattre les retarderaient dans leur quête, cela était certains. L’Orisha émit à haute voix ce que l’Ombre peinait à admettre mentalement. Il invita la jeune femme et sa louve à fuir les lieux.

« Bien sûr, j’ai toujours de quoi combler une brèche dans mes poches ! soupira-t-elle à sa remarque avant d’emprunter le chemin étroit avec Luuna lorsque l’Orisha formula une seconde fois l’ordre de partir.

Obéissante pour une fois, elle courut sans se retourner, non pas que le sort de l’homme lui importait peu, mais surtout parce qu’elle avait besoin de voir où elle mettait les pieds pour ne pas chuter ou se prendre un monstre de face. Prenant de temps à autre son apparence brumeuse, la demoiselle traversa obstacles et pièges sans aucun souci. Puis, le paysage changea subitement, coupant nette les pas de l’Ombre, qui regarda alentours, hébétée. Elle n’avait compris ce qui venait de se passer, mais une chose était certaine, elle avait trouvé un passage secret… Surprise par le lieu, l’Ombre n’avait pas bougé d’un millimètre et eut juste le temps de reprendre son apparence fantomatique en voyant le portail s’activer pour libérer un Orisha au pas de course. Il la traversa comme on traversait un nuage épais de brouillard et elle recula d’un pas, gênée. L’Ombre  n’était pas certaine qui s’en était rendu compte et préféra ne pas l’informer sur ce fait. Même si elle ne ressentait rien, ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait cette intime proximité. L’homme finit par nommer ce lieu étouffant et rougeoyant, un nom qui ne l’étonna guère, mais ne la rassura pas pour autant.

« Non, jamais visité, lui répondit-elle en regardant au loin les allées et venues des êtres peu fréquentable. On m’a dit que c’était un lieu à éviter… je sais être obéissante, parfois. »

Il était vrai que l’Ombre obéissant rarement, faisant souvent à sa tête. Cependant, il lui arrivait parfois d’avoir des moments de lucidité qui la rendait docile à certains ordres et interdits. L’Enfer, elle préférait éviter, ne serait parce qu’étant responsable du cycle de la vie, de la mort et gardienne de la réincarnation, elle avait envoyé quelques âmes se faire réincarner en démon. Non pas qu’elle était réellement maître de cela, c’était le fleuve qui décidait, mais c’était à elle que revenait la tâche de plonger les âmes dans celui-ci.  L’Ombre agita une oreille attentive lorsque l’Orisha prononça le prénom de sa fille. Il déclara qu’elle devait être ici. Aaliah ne savait pas si elle devait être contente ou inquiète devant cette information.

« J’ai peu d’ami » lâcha simplement l’Ombre devant l’hypothèse de Cocoon sur un démon qui lui en voudrait particulièrement. Aaliah s’était parfois fait des ennemis, souvent même, mais rare étaient ceux qui revenait à la charge. La plupart du temps, elle usait de sa proximité avec la mort pour que celle-ci les frappât. Après, en fouillant un peu ses souvenirs, elle avait, dans un moment d’égarement, approcher quelques démons dans l’espoir d’obtenir vengeance sur la mort de son aimé. Une vieille histoire, cependant.

« Bêtement, lâcha-t-elle à la dernière question de l’Orisha. Si l’Ombre était capable de rire, peut-être aurait-elle ricané devant cette réponse, mais ce ne fut pas le cas. Aaliah était sérieuse dans ses propos, elle n’avait guère le sens de l’humour dans le sang. J’accompagnais l’une des nôtres pour leur expliquer…  les dangers d’Utopia, et les bonnes méthodes pour quérir une âme en toute discrétion, mais cela, l’Ombre ne pouvait le formuler à haute voix, même si elle savait que l’Orisha connaissait sa nature. Un démon est passé par là et à enlever ma fille… Et je n’ai pas le souvenir de m’être disputée avec un démon assez récemment pour subir de telles représailles. Après, si c’est un très très vieux démon… l’Ombre avait traversé assez de siècles pour avoir oublié d’anciens ennemis, même si elle doutait d’avoir laissé derrière elle des ennemis aussi rancuniers. Et puis, quand bien même, ce n’est pas une raison pour s’attaquer à une enfant ! » se défendit-elle.

Lisseth n’avait rien à voir avec de vieilles querelles, elle n’était probablement pas encore née lorsque que l’Ombre écumait encore les Terres du Yin et du Yang avec sa haine et ses envies de vengeance. Leur rencontre et son adoption étaient choses récentes. L’Ombre s’était depuis quelques peu assagie.

« Luuna, Lisseth est ici, retrouve là, » demanda alors la jeune femme en se penchant sur l’animal en lui posant une caresse sur le haut de la tête afin de l’encourager. Elle fouilla dans ses poches pour retrouver un ruban que la fillette s’attacha parfois dans les cheveux. Lorsqu’elle mit la main sur celui-ci, elle le fit sentir à sa louve afin qu’elle pût se remémorer l’odeur de l’enfant. La louve huma alors l’air de sa truffe sombre. Après quelques instant, l’odeur de l’élemental prit le dessus sur celles de la fumée et du soufre et l’animal avança, suivant la piste invisible laissé par la fillette.

L’Ombre attrapa la dague qu’elle cachait dans son corsage et la glissa dans la paume de sa main, pour se défendre au cas où l’un des êtres hideux qui peuplait ce lieu néfaste viendrait à remarquer leur présence. Les démons étaient chez eux en Enfer et l’Ombre avait au moins assez d’intelligence pour s’en rendre compte. Les étrangers et malvenues, c’étaient eux. Par contre, la jeune femme n’avait pas la moindre idée de comment elle ferait pour récupérer sa fille et sortir de là sans provoquer le courroux de celui qui l’avait enlevée. Elle tourna la tête vers l’Orisha, espérant qu’il trouverait peut-être ce moyen lors de l’éventuel sauvetage de la fillette… L’Ombre devait bien se l’avouer, elle comptait énormément sur la musculature de l’homme pour détruire les obstacles qui se dresseraient devant elle, aussi solides fussent-il.


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Mar 19 Jan 2016, 10:13

« Oui, c'est un lieu à éviter. » Il n'y avait aucune exception à cette règle. Et ici, il n'aurait pas Daemon pour l'aider à sortir d'une mauvaise passe si jamais il attirait trop l'attention. Dans l'ombre des maisons, il pouvait se permettre de discuter quasi silencieusement avec Aaliah « Les démons sont vicieux non ? Ils n'ont pas besoin de raison pour répandre la souffrance. On en cause tous, mais eux particulièrement. » C'était leur quotidien même.
L'Ombre se fit directive avec sa louve, qui obéit au doigt et à l'oeil. Depuis le début, l'animal était plutôt docile et ma foi efficace. Elle mit quelques secondes à bien trouver la trace, sentant à plusieurs reprise le ruban, avant de commencer à se mettre en route.



Lorsque l'Orisha passa des ténèbres à la lumière, il s'était complètement métamorphosé « C'est triste, mais parfois, il faut savoir être moche. Je suis assez connu ici. J'aimerai éviter les malentendus. » Il était assez connu partout, nuance. L'identité du roi des Orishas n'était plus à faire, sauf pour certains, encore reculés et vivants reclus.
La louve fit pas mal de zigzag, traversant des places, puis s'engouffrant dans différentes ruelles. L'Orisha -dorénavant démon- assurait les arrières de leur duo, ne voulant ni se faire remarquer, ni se faire démasquer. Pour le moment, les parias qu'ils croisaient étaient bien trop faibles pour comprendre qui ils étaient et ce qu'ils cherchaient. Seulement, au bout d'une quinzaine de minutes de marche, l'animal s'arrêta et regarda sa patronne « Bon... Suis-moi. J'aurai préféré éviter mais... J'ai un ami ici, si on a de la chance, il pourra peut être nous renseigner. Seulement... Il est assez rancunier envers ma personne. Notre passif est tumultueux donc attends toi à tout. » Il n'avait pas le choix à dire vrai.

Longeant l'extérieur de la cité, évitant un maximum la foule, Cocoon finit par arriver aux abords d'un énorme domaine assez reculé. Il avait mauvaise apparence, comme laisser à l'abandon, en train de se détériorer. Ca partait déjà mal... Comme pour se justifier des tensions entre eux deux, l'homme articula « Il est celui qui m'a placé chez mon esclavagiste il y a... Des lustres de ça, quand j'étais môme. D'où les quelques petits accrochages qu'il risque d'y avoir si j'y met la main dessus. » Poussant le grand portail en fer forgé, il s'avança dans l'allée rougeoyante, au ciel néfaste. Un bruit de roulement sourd s'entendait au loin, signe d'un tonnerre inexistant. La porte céda presque sous les coups qu'il lui donna pour simplement frapper, de manière civilisée.
Un serviteur à moitié mort et agonisant vint lui ouvrir « Je cherche Daemon. », « Le maitre est partit faire une course, il reviendra dans peu de temps. », « Alors emmène moi Zane. », « Je ne sais pas si cela est possible, je vais me renseigner. », « On n'a pas le temps ! » Cocoon poussa la porte, envoyant valser le pauvre hère qui m'y plusieurs minutes à se relever pour fuir. Déjà l'Orisha montait quatre à quatre les escaliers. Il laissa tomber son apparence démoniaque quelques instants, ouvrant toutes les portes en appelant l'Orine.
Plus loin, dans une chambre assez odorante, traduisant les effluves de certains drogues, il trouva Zane allongé sur un lit, en train de se faire soigner le dos « Je ne peux pas me lever, Daemon. » Quand le garçon ouvrit les yeux, il ne vit pas son maitre. Poussant sur ses bras, il se redressa avec douleur « Qui êtes vous ? Pourquoi avez vous la même voix que lui ? », « Il est où ? », « Partit quelque part. Sortez de chez moi ! », « Viens ici toi. » L'Orisha attrapa l'Orine par le bras, et créa un lien pour s'immiscer dans ses pensées. Il pulvérisa ses barrières mentales trop faibles, et analysa l'entièreté de ses souvenirs. Malheureusement, Daemon ne lui avait pas parlé de ce mystérieux kidnappeur. Brisant le lien aussitôt qu'il l'avait créé, il laissa l'Orine dans une transe dépressive « Ils ne l'ont pas vu. En revanche, quelqu'un, ici, n'en est pas à son premier essaie. Un Démon kidnappe des gens assez régulièrement, et particulièrement des enfants. Outre le fait qu'il soit peut être une vieille rancune à toi, il peut mêler l'utile à l'agréable en comprenant Lisseth dans ses victimes. On va devoir faire des recherches approfondie si on veut savoir où il se cache... » Sortant de la pièce, l'Orisha ressortit la carte d'Aaliah « Si je lui demande le plan de l'Enfer, il va bien y avoir moyen qu'elle me le donne, non ? Ici, la clé, sont les entrées dissimulées. Avec ça, nous serons sur d'être sur le bon chemin. » Pour avoir côtoyé un démon la majorité de sa vie, et avoir fait un séjour en Enfer, Cocoon était persuadé de la méthode, futile et prévisible, de travail du bourreau. Il emportait des victimes d'autres races, pour les malmener et les étudier. Classique et pourtant... terriblement efficace.  

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Aaliah Z'Odra
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Aaliah Z'Odra
Jeu 21 Jan 2016, 22:34




La jeune femme avait l’avantage de pouvoir se fondre dans les ombres pour se faire discrète, un atout livré avec leur éternel fardeau. Silencieuse et féline, elle avança sur les chemins sans vraiment se soucier si l’orisha être capable d’autant de discrétion pour ne pas attirer l’attention de démons alentours. Lorsqu’elle y pensa, l’Ombre tourna la tête vers Cocoon, mais ce ne fut pas son visage qu’elle croisa… Un démon avait pris sa place et eut un mouvement de recul, surprise par l’apparition démoniaque. La voix lui permit de comprendre rapidement qu’il s’agissait bien de l’Orisha. Il avait tout simplement opté pour une apparence plus discrète, mais moins bien charismatique.

« Vous auriez pu prévenir avant… » lui fit-elle remarquer en espérant qu’il n’avait pas vu son mouvement surpris. L’Ombre appréciait peu de sursauter, mais un rien parvenait toujours à motiver ses muscles.

Suivant sa louve, l’Ombre guettait toutefois les environs pour s’assurer de ne pas être victime d’une attaque sournoise, car le lieu y était propice. Heureusement, certains démons étaient un peu trop occupés à se disputer entre eux pour s’intéresser à l’étrange duo. Aaliah ne ressentait pas la fatigue et les longs travers à travers les ruelles de l’Enfer ne l’affectaient guère. Du moins, pas physiquement. Mentalement, c’était tout autre chose… L’Ombre s’impatientait, mais ne pouvait guère s’en prendre à sa louve qui faisait le maximum pour suivre la piste. Mais les nombreuses odeurs qui y régnaient ne l’aider pas à faire le tri. Le sol empestait également et piquait le museau de l’animal. Luuna refusa pourtant de lâcher, elle tenait également à la fillette qui avait partagé une bonne partie de sa vie. Cependant, la louve ne grogna pas lorsque l’Orisha proposa une autre solution. Aussi, Aaliah accepta de le suivre sans opposer de résistance. Elle voyait bien que le flair de sa louve était malmené par ce lieu sulfureux.

« Si un ami, c’est une personne à éviter et rancunier, dans ce cas, je change mes dires : j’ai des amis aussi», ironisa l’Ombre, toutefois curieux de voir la tête dudit ami, même si elle doutait que cette personne pût être défini de tel manière.  

« J’ai vu cimetières plus accueillants… » commenta l’Ombre en levant les yeux vers l’énorme bâtisse qui semblait tenir plus par habitude que par la force de ses pierres, parfois inexistante à certains endroits. L’habitat avait l’air abandonné et l’Ombre s’attendait presque à voir plutôt un macchabé à l’intérieur qu’un ancien ami de l’Orisha.

« Un jour, je vous prêterai une encyclopédie, fit la jeune femme devant l’explication sur l’origine de l’amitié entre lui et l’être qui habitait la maison délabré. Faudra revoir la définition d’un ami. » lui ajouta-t-elle dans un murmure à l’oreille tandis qu’elle le suivait vers l’intérieur de la ruine.

La maison n’était d’ailleurs pas la seule à être en ruine en vue de l’était de l’homme qui leur ouvrit la porte. L’Ombre préféra rester en retrait, laissant l’Orisha gérer la situation. Ses yeux ne perdirent cependant pas une miette de l’étrange scène qui se déroulait devant elle. Et dire qu’au tout début de leur rencontre, il s’était permis de lui faire remarque que la gentillesse ne l’accablait guère… Il semblait avoir oublié un brin les bonnes manières… L’Ombre fut finalement rassurer de le savoir de ces côtés ; l’homme avait de la ressource et savait laisser parler un côté sombre pour obtenir les informations qu’il voulait. Il lui fit part de ce qu’il avait pris. Un voleur d’enfant sévissait et Lisseth avait été la victime de ce dernier. Rester à savoir où ce cachait ce monstre pour espèrer la libérer, et accessoirement les autres petites victimes. Connaissant sa fille, Aaliah savait très bien que celle-ci ne la laisserait pas partir si d’autres enfants se retrouvaient également prisonniers. L’Elemental était bien plus sentimentale que l’Ombre…

« C’est une bonne carte», répondit l’Ombre à la question de l’Orisha qui demandait le plan de l’Enfer au bout de parchemin magique agita ses traits encrés pour répondre à la requête.

Refusant d’imaginer ce qu’un démon pourrait faire des enfants enlevés, elle reprit le chemin pour retrouver le plus rapidement sa fillette et l’emmené le plus loin possible de cet Enfer. Elle s’arrêta subitement et tendit le bras pour empêcher l’Orisha de continuer à avancer. Elle lui fit signe de se taire en opposant un doigt sur ses lèvres. L’Ombre avait besoin de se concentrer. Le démon qu’elle avait vu au loin ne lui était pas inconnu, mais il lui fallut quelques instants pour se remémorer où et à quel moment elle l’avait déjà croisé. Alors, cela lui revint…

Quand le chaos et son continent mystérieux avait semé la pagaille sur les Terres du Yin et du yang, elle était partie à bord d’un bateau de démon pour le saboter et empêcher leur arrivée sur l’étrange continent. Sa fille, Lisseth, avait également joué les passagers clandestins en embarquant à bord, malgré ses ordres de rester loin de tout cela. Si certains démons étaient morts ce jour-là, sous sa lame ou les tentacules des monstres qui sévissaient dans l’océan, d’autres avaient apparemment survécu. L’Ombre savait très bien que tous n’avaient pas périr en mer, en tant que Gardienne du Sceau de la Nature, la mort par noyage faisait partie de son domaine. Elle savait que tous les membres du navire ne faisaient pas partie de sa liste. Elle n’aurait cependant jamais cru recroiser la route d’un membre de cet équipage. Si un voleur faisait partie de ce dernier, peut-être avait-il un jour reconnu Lisseth et décidé de se venger en l’enlevant. Peut-être même était-ce là, la raison pour laquelle le démon qui les avait agressé avait attendu que l’Ombre fût assez loin de la fillette pour s’en prendre à elle. Aaliah avait du mal à croire au hasard, aussi, elle fronça les sourcils, suspicieuse.

« Lisseth et moi avons un jour saboté le navire d’un démon, résuma l’Ombre à l’Orisha. Ce démon, dit-elle en pointant ce dernier du doigt. Faisait partie de l’équipage. Si notre voleur d’enfant à voulut mêler l’utile à l’agréable, alors, nous devons suivre cette tête de chèvre ! »

Après, peut-être était-ce une fausse piste, juste un hasard, mais l’Ombre ne voulait railler aucune possibilité. Si un démon devait leur en vouloir, il ne pouvait s’agir que d’un membre de cet équipage malmené, dont le sabotage de l’Ombre les avait mené à rejoindre l’Enfer à la nage, humilié d’avoir été mis en d’état de nuire par une jeune femme et sa fille. Lorsque le démon aux cornes torsadées se remit en marche, l’Ombre le jeta dans ses pas pour le suivre au plus près possible. Elle ne souhaitait pas le perdre de vue, oubliant presque de se faire discrète. Si c’était un membre de ce maudit navire responsable de l’enlèvement de sa fille, il allait le sentir passer. Cette fois, elle ne le laisserait aucune chance. Si la jeune femme ne pouvait guère éprouver de sentiment, elle détestait qu’on s’en prît à ce qui lui appartenait. Lisseth était sa fille, papier à l’appui. Personne n’avait le droit de la toucher et de lui faire du mal. Elle serra des poings, emportés par la colère et la tristesse. Elle cligna des yeux un instant et perdit le démon de vue.

« Il est passé où ? » s’étonna-t-elle en se retournant vers l’Orisha, en grognant plus ses mots qu’elle ne les prononçait réellement comme si elle rendait l’homme responsable de son manque d’observation.


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Lun 04 Juil 2016, 15:09

« Quelle femme pleine d'Humour. Ca me plait. »L'ironie de la situation était leur moyen de s'échanger des phrases de courtoisie dans un moment comme celui-ci, sans même arguer un sourire en coin. Aaliah n'était pas quelqu'un qu'on pouvait qualifier d'agréable mais l'Orisha n'en avait pas besoin pour apprécier quelqu'un. Et il appréciait cette femme. Si elle n'avait pas été Ombre, peut-être l'aurait-il charmé. Ils se seraient certainement battu dans un amour trop passionnel, pour en venir à s'unir sous les griffes et les morsures.
Et ça, ça le fit sourire furtivement. C'était ce genre de relation qui l'excitait en réalité et Aaliah serait une partenaire presque parfaite, mais ici n'était pas la question et les pensées fusaient aussi vite qu'elles disparaissaient finalement.

Une fois que le domaine fut quitté, le couple se remit en route dans les rues de la ville démoniaque. L'Orisha n'avait pas l'habitude de traquer des gens. Il avait des espions qui faisaient le travail pour lui mais ici, prit de court, il ne pu faire appel à qui que ce soit. L'homme s'était jeté dans la recherche avec l'Ombre, sans même regarder en arrière. Ca ne lui ressemblait guère et, pourtant, il l'avait fait. Malheureusement, ce n'était qu'à cet instant qu'il s'en mordait les doigts. Pourtant, le Titan n'était pas dépourvu de ressources pour autant.

Aaliah stoppa leur avancée en lui sommant de se taire. Elle ferma les yeux, se concentrant tout à coup sans rien dire. Cocoon haussa un sourcil sous cet ordre silencieux, désirant par dessus tout ne pas le respecter. Vu l'urgence de la situation, il y réfléchit plutôt à deux fois et obéit malgré tout. Après quelques secondes, la femme fini par exposer rapidement des faits passés et se mettre en route pour ne pas perdre l'ancien matelot. Cocoon la talonna rapidement, voyant la brune partir à toute vitesse. Elle suivait le type d'un peu trop près et l'Orisha se doutait que le Démon l'avait flairé. Pour preuve, elle perdit sa trace.

« Il t'a vu. J'ai connu des Ombres plus mesurées. Ne t'impatiente pas et tu trouveras ta fille. Luuna, tu restes au sol, je préfère que personne ne te repère et toi... » Cocoon attrapa Aaliah par la taille avant d'ouvrir deux grandes ailes à l'envergure hallucinante, pour décoller dans la seconde « ...tu viens prendre l'air. » Il savait que l'Ombre répudiait d'être touchée seulement, ils n'avaient le choix. Le temps était compté et s'ils n'accéléraient pas le mouvement, les vigies seraient alertées par leur présence en ville. Par les airs, ils pouvait quadriller la ville rapidement et trouver les passages souterrains les plus empruntés. La carte dans une main et la mégère dans l'autre, Cocoon ne vola pas longtemps, peut être deux minutes grand maximum, avant de planer jusqu'à une sorte de puis. La cité démoniaque accueillait beaucoup d'ailés et, dans le ciel nébuleux, ils ne dénotaient pas parmi les autres. Malgré tout, mieux valait ne pas s'attarder dans certains coins et continuer la route. Bouger en permanence était la clé. Une fois sur le sol, le bronzé fit disparaître ses ailes, lâchant la femme sans se soucier de son comportement d'hystérique « Je pense qu'il a disparu ici. » Luuna arriva dans la foulée, un peu essoufflée « Tu vois ce puis ? Le passage est en bas. passe la première au moins, si tu tombe, tu te feras pas mal. » Toujours cet humour hi-la-rant et ultra-platonique au rendez-vous « Lorsque tu seras en bas, si tu peux, créés de la lumière. Moi, je prends Luuna. » Cocoon regarda la vieille louve qui ne s'attendait surement pas au voyage en chute libre.

Lorsque le trio fut alors en bas, ils ne tombèrent nullement sur des égouts ou une quelconque nappe phréatique. Au contraire le sol était terreux, bel et bien sec. Cocoon laissa tomber son apparence démoniaque, reprenant celle du roi, plus classique et bien plus saillante. Son chuchotement était plus grave et plus rauque que sa voix elle-même « J'ai de beaux yeux mais ils ne me permettent toujours pas de voir dans le noir. » Au cas où sa nouvelle copine aurait oublié depuis le piège dans la pyramide.
Les tunnels étaient très larges et assez haut. Comme vu sur la carte, ils devaient servir, à une époque, comme chemins de traverse. A aujourd'hui ils avaient l'air un peu à l'abandon. Fréquentés, vu les traces de pas, mais complètement délaissés malgré tout. Des bruits résonnaient au loin que ce soit des éclats de voix ou des bruits de bottes mais, pour le moment, aucun hurlement ou pleur d'enfants.

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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Lun 14 Nov 2016, 22:33



La réponse à sa question ne se fit pas attendre. Le Titan frappa là où cela faisait mal : elle n’avait pas fait suffisamment attention. Le démon l’avait vue d’une manière ou d’une autre et cette fois, elle ne pouvait même rejeter la faute sur l’Orisha. Aaliah se mordit la lèvre, nerveuse et prête à subir les remontrances de son compagnon d’aventure qui resta toutefois courtois. Cela cachait probablement quelque chose. Une réplique bien ironique ou…

« Non, mais, oh ! » laissa-t-elle s’échapper en sentant les bras de l’Orisha autour de sa taille.

Elle se serait bien débattue pour se défaire de cette étreinte un peu trop charnelle. Par fierté ou par répugnance d’être touchée, la proximité avec les gens, et plus encore la gent masculine, était un fait qu’elle n’appréciait pas. Toutefois, si elle quittait les bras de l’Orisha, elle devrait voler de ses propres moyens et suivre sa cadence… Au moins, elle ne se fatiguait pas ! Restait juste un détail et non des moindre : être transportée de cette manière n’était pas très glorieux et elle pria mentalement pour que nul autre qu’eux ne fussent un jour au courant de cette situation. Heureusement, le vol fut de courte durée. Pour se donner bonne conscience et par principe, elle râla en reculant d’un pas pour se frotter la taille. Une chance qu’elle fît partie du monde des morts depuis longtemps ; plus qu’une étreinte, les bras du Titan étaient affreusement puissants. A présent, elle savait ce que ressentait une noix prise dans un étau…  

« Sinon, pour votre information, sachez que je sais voler ! Avec des ailes ou en corbeau et même en fae » finit-elle par lui lancer, plus par jalousie que pour véritablement l’informer. Elle ne voulait pas que l’Orisha se convainquit qu’elle n’était qu’un poids mort. L’Ombre avait de la ressource et plus encore lorsqu’on s’en prenait aux seuls êtres qu’elle aimait. Elle se tourna vers le puits désigné, les sourcils froncés devant la profondeur et la remarque de Cocoon qui ne se lassait pas des plaisirs de l’ironie.

« Ben tiens, et comme ça je sers de coussin à votre royal fessier ! » persiflla-t-elle aussitôt avant d’arquer un sourcil devant la demande  suivante de l’Orisha. Créer de la lumière ? Parce qu’en plus vous me prenez pour une luciole ? »

Cependant, l’exigeant roi prenait en charge la louve essoufflée par la marche afin de lui permettre de les rejoindre au fond du puits. Elle se devait donc de rester courtoise pour ne pas l’offusquer et se retrouver seule dans cette escapade. L’Ombre sauta par-dessus la margelle et termina sa chute en douceur au fond du puits. Ce dernier ne devait plus servir à puiser de l’eau depuis des lustres, tant le sol était poussière. Sa robe en fut d’ailleurs couverte et se retint de l’en délester. C’était peine perdu dans un tel lieu. Les passages secrets que le puits cachaient semblaient abandonnés, mais pas entièrement. Des traces de pas trahissaient les allées et venues de certains emprunteurs de ses chemins dérobés. L’Orisha lui rappela alors que ses beaux yeux ne lui permettaient toujours pas de voir dans le noir.

« C’est triste d’avoir d’aussi beaux yeux inutiles dans la pénombre… déclara-t-elle d’une voix empreinte de tristesse pour le titan temporairement aveugle. Son émotion était fausse, mais l’Ombre savait la faire passer pour vraie et reprit tout en guidant l’Orisha.  Il vous faudra comptez sur mes jolis yeux »

Un fait qu’il n’était probablement pas la meilleure des nouvelles ; l’Ombre savait se montrer impulsive par moment et souvent irréfléchi dans certain acte. Au fond des couloirs, il y avait de la vie. La jeune femme pouvait entendre leur voix et la semelle de leurs lourdes bottes soulever la poussière du sol terreux. De ses lèvres, quelques chiffres furent à peine énoncés, comme un murmure pour elle-même. L’Ombre cherchait à compter les individus présents selon leur voix et les mouvements de pas qu’elle parvenait à entendre. Des bruits feutrés de lames raisonnaient par moment, comme des épées rangées dans leur fourreau. Soit les démons s’apprêtaient à quitter les lieux, soit ils prenaient soin de ranger leur affaire ; dans tous les cas, ils étaient armés. Une situation qui ne l’aurait pas vraiment dérangé en solidaire, elle ne craignait pas le tranchant du métal, mais ce n’était pas le cas de tous ceux qui l’entouraient…

« Certains ont des armes, signala-t-elle à son partenaire. Et l’un d’eux manie la hache… Je vous le laisserai, ça doit être une montagne de muscle comme vous ! rajouta-t-elle en reconnaissant nettement le bruit d’une arme lourde qui fendait le bois. Elle en déduisait la force du manipulateur par le rythme soutenu qu’il parvenait à conserver sans prendre la peine de se reposer entre deux frappes. D’ailleurs, pourquoi un démon couperait-il du bois dans les souterrains perdu d’un puits ? Le soudain craquement d’os lui fit comprendre qu’ils n’avaient pas affaire à un bûcheron, mais plutôt un boucher. Elle implora tous les Aetheri à la fois pour que le corps ainsi détaillé appartînt à un animal et non à être humain. D’ailleurs, en y pensant, l’Ombre n’avait nullement entendu de voix humaines aux tonalités enfantines. Le silence signifiait-il que Lisseth était retenue autre part ou que le pire restait à craindre ? Peut-être leur prisonnière fut-elle simplement bâillonnée, c’était une hypothèse que la jeune femme préférait privilégier. Elle pressa donc le pas vers les bruits et la lumière, signe d’une activité intense au bout du couloir.

« Promis, je mesurerai mes actions ! Murmura-t-elle à l’attention de l’Orisha, persuadée de pouvoir mieux se contrôler et de réfléchir à une approche stratégique en observant discrètement les alentours. Cependant, lorsque son regard perçu l’imposante cage qui trônait au bout de la pièce, son sang ne fit qu’un tour. Elle reconnut facilement la longue tignasse dorée de sa fille parmi une vingtaine d’autre tête blonde. Un sort de silence devait entourée la prison métallique, car si leurs lèvres bougèrent, aucun son ne raisonnait entre les murs.

« Il fait quoi cette face d’oignon pelé ! » s’inquiéta-t-elle lorsqu’un démon ouvrit la cage pour y attraper la jeune Lisseth terrifié par les cheveux. Libérée du sort, ses pleurs raisonnèrent au cœur de la pièce. L’Ombre ne prit donc guère la peine de tergiverser, ni de tenir sa promesse et bondit hors de sa cachette d’observation pour sauter dans le tas ; armes aux poings et rage au ventre. Même la force de l’homme à ses côtés n’aurait pu la retenir. Avait-il seulement eu le temps d’essayer ? L’Ombre ne chercha même pas à savoir pourquoi ces déments avaient tant d’enfants. Tout ce qu’elle voyait, c’était que l’un d’eux souhaitait en prendre à sa fille, par vengeance, puisque tel était le mot qu’il laissa s’échapper. Aaliah ne lui permit pas de se défendre, d’un geste vif elle défeurra sa rapière et trancha les mains de l’individu qui hurla sous la douleur. Parmi le sang et doigts crochus, de longs cheveux blonds gisaient sur le sol, mais au moins, sa fille était libre. D’ailleurs, elle n’attendit pas l’ordre de sa mère pour chercher une cachette, sachant que le combat ne faisait que commencer. Sa mère avait un talent indéniable pour se faire des ennemis et se mettre dans les ennuis les plus profonds. L’un des démons ne tarda guère de sortir son arme pour riposter. Cependant, sa lame traversa le corps brumeux de l’Ombre sans l’affecter.

« Ce n’est pas avec cela que tu me tueras ! fit-elle remarquer à son assaillant.
Moi, je sais ce qui te tuera ! » Lui répondit alors une voix derrière elle, lointaine.

L’Ombre tourna la tête surprise par cette réplique de mauvais augure et chercha du regard le démon à qui appartenait la voix. Lorsqu’elle le repéra, il avait déjà le bras tendu entouré d’un halo magique peu rassurant et pour cause ; l’Ombre devina aisément le pouvoir que le démon lançait : l’extinction. Au sein de la pièce, la magie se voyait détruite progressivement et la jeune sut qu’elle ne pourrait rien faire, ni même Cocoon. Comme elle, il se trouvait bien trop loin pour l’espérer l’atteindre et une attaque magique n’était pas une alternative efficace. L’Ombre se recroquevilla sur elle-même, craignant de vivre une douleur similaire, voire pire encore, que celle subit lorsqu’elle fut balancer dans la ville des Humains. Cependant, la magie qui la composait entièrement, si elle s’affaiblit, ne disparut guère. Sa louve avait bondit sur l’homme corné, la gueule ouverte pour l’attraper à la gorge et lui trancher la jugulaire d’un coup de mâchoire puissante. L’animal prenait de l’âge, mais ses réflexes pour sauver celle qui avait partagé une longue partie de son existence étaient vifs et surprenants. Le démon ne s’en était pas assez méfier et il le regretta amèrement. Dans un sursaut de survie, il empoigna la louve et la jeta contre un mur avec une violence nourrir par la rage, mais il était déjà trop tard. Il porta ses mains à son cou ensanglanté et tomba à genoux, les poumons en manque d’air avant de rendre son âme aux savoirs des Ombres.

C’était probablement leur chef, car à la vue de son corps inerte, les autres démons semblèrent quelque peu perdus, cherchant ce qu’ils devaient faire. Leur instinct premier prit vite le dessus et ils bondirent sur leurs adversaires pour leur faire payer. Ils restaient toutefois moins puissants et aucun ne semblaient posséder la capacité de détruire la magie puisque nul ne tenta de reproduire l’attaque qui avait tant effrayée l’Ombre. La jeune femme chercha à s’en débarrasser rapidement pour voler aux côtés de Luuna et prendre de ses nouvelles. Le choc avait été rude et Aaliah s’inquiétait de ne pas la voir se redresser. Elle espérait que la raison de cette immobilité n’était dû qu’a des os cassés et que rien de définitif. Quand elle put enfin s’en approcher, elle réalisa que les blessures de l’animal étaient importantes. L’élément qui l’empêchait de se relever était une stalagmite qui lui transperçait le flan. Physiquement pourtant, rien n’était visible, mais elle passant la main dans son pelage, elle pouvait sentir la pointe qui dépassait légèrement des poils et l’absence de respiration. L’Ombre se concentra pour ramener Luuna à la vie, les mains apposées sur son corps pour lui insuffler toute sa magie.  Aaliah pouvait le faire, elle avait le pouvoir de faire revivre ceux qui mourraient et s’en était parfois servie. Était-elle trop faible en cet instant ou le temps s’était-il écoulé trop vite ?  Peut-être ne le saurait-elle jamais, mais sa capacité à ramener un être à la vie ne fonctionna pas. Sa louve ne bougea pas, malgré plusieurs tentatives acharnée de la jeune femme. L’échec encore une fois semblait avoir trouvé refuge au bout de ses doigts et la mort avait emporté un deuxième être cher à son cœur. L’Ombre savait qu’il était inutile d’insister plus.

«  Sortons les enfants d’ici » fit-elle à l’attention du titan sans prendre la peine de s’excuser pour le combat imprévu qu’elle avait lancé par son assaut impromptu. La jeune femme jugeait que le destin l’avait suffisamment punie pour cet acte irréfléchi.

Lorsque les derniers prisonniers furent libérés, l’Ombre descendit une dernière fois dans le puits pour y récupérer le corps de sa louve. Elle l’enveloppa dans longue cape sombre pour masquer sa blessure et retourna auprès de sa fille. Son regard se porta vers l’Orisha à qui elle savait, elle devait beaucoup. Son aveuglément avait coûté la vie à Luuna, mais il aurait pu aussi coûter la vie aux enfants prisonniers si Cocoon n’avait pas était derrière elle pour intervenir et s’occuper des autres démons présents. Aussi, par respect pour son titre et pour son aide, elle passa à ses côtés avant de quitter les lieux vers d’autres horizons.

« Merci… vraiment, murmura-t-elle simplement à son attention. Elle préférait ne pas s’étendre sentimentalement, elle n’était pas douée pour cela. Je sais que sans vous, j’aurais perdu Lisseth aussi ». Cela lui faisait mal, mais elle se devait de le reconnaître. L’Ombre était bien trop intempestive et l’Orisha n’était pas le premier à le lui faire observer. Il lui faudrait désormais retenir une dure leçon et surtout faire une nouvelle fois son deuil...


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