Meurtre en pleine mer˥


Je comprenais pas pourquoi je pouvais pas venir. Je voulais aussi voyager et partir en bateau. Mais papa voulais pas que je vienne. Et maman non plus d’ailleurs. Et même Sirrah elle m’a dit que c’était pas une bonne idée de partir. Mais moi je voulais allez avec papa ! A chaque fois qu’il revient de ses voyages il me raconte comment c’est le monde. Et même des fois il me ramène des cadeaux. Mais moi je veux le voir aussi. Et puis la mer, ça doit être beau. Un endroit avec que de l’eau. Un peu comme le Désert. Mais là c’est de l’eau. C’est drôle !

- Sirraaaaah ! C’est pas juste… Pourquoi je peux pas y aller ?

Comme je ne l’entendais pas me répondre Je me tournais vers mon lit, là où ma Lumia s’était assise. Mais je suis même pas sûre qu’elle a entendu que je lui parlais. Du coup je m’avançais vers elle pour savoir pourquoi elle me répondait pas. Elle répond toujours à mes questions d’habitude.

- Peut – être elle boude ?
- J’espère pas…
- Peut – être elle en a juste marre de s’occuper de toi !
- Non ! Je suis sûre que non…

Après avoir méchamment regardé Sélène à cause de ce qu’elle avait dit, je m’assaillais en tailleur devant Sirrah. Comme un petit chien, je la regardais d’en bas, en penchant un peu la tête sur le côté. Elle avait l’air concentré. Je me demande bien sur quoi. Du coup je me tournais pour voir comme elle et peut-être trouver sur quoi elle était tellement concentrée. Mais je crois qu’à force de bouger dans tous les sens juste à côté d’elle, elle faisait enfin attention à moi puisque je sentais sa petite main frotter mes cheveux. Je tournais du coups la tête vers elle et je lui faisais un grand sourire. Puis je lui reposais ma question.

- Hein ? Pourquoi je peux pas prendre le bateau aussi ? Dès fois papa il m’emmène bien avec lui. Pourquoi pas ici ?
- Parce que là il va vraiment très loin. Et puis la mer c’est dangereux.
- Même… C’est pas juste. Moi aussi je veux voir la mer.

Je me tournais encore et je croisais les bras. C’est marrant. La dernière fois qu’il est revenu, papa m’a rapporté une belle marionnette. Et j’avais l’impression qu’elle me souriait. Comme si elle était d’accord avec moi.  Je lui souriais aussi du coup.

[…]

- Psssst !
- Mél… Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que tu fais ?
- Je me prépare ! On va aller voir la mer nous aussi !
- Comment ça ? Qu’est-ce que tu racontes ?

J’avais décidé d’aller avec papa sur ce bateau. Je savais pas à quoi ça ressemblait la mer. J’essayais d’imaginer le Désert, mais en plus bleu. Et les dunes en train de bouger. Parce que j’ai entendu des gens raconter que ces « vagues » pouvaient grandir plusieurs mètres ! Ça devait être incroyable !  Du coup je mettais dans mon sac en toile Adelia, ma marionnette, et Sélène. Je voulais que tout le monde puisse voir à quoi ça ressemble ! Je mettais aussi une petite pochette avec des dés dedans. Et des biscuits que j’avais piqués dans la cuisine. Et plein d’autres petites choses que je pensais utile. Je prenais Bertrand dans une main et Sirrah dans l’autre. Ensuite j’allais en silence vers la porte. C’est quand j’étais enfin dehors que  je courrais vers la caravane, déjà prête à partir, qui irait vers le port.
L’un des hommes qui était de la route me montrait du doigt en me voyant. Du coup papa aussi me voyait. Il s’avançait vers moi et avait l’air fâché. J’arrêtais de courir du coup et j’attendais qu’il arrive. Et oui, il était fâché. Il me répétait tout ce qu’il m’avait dit hier, mais plus fort. Je me sentais pas bien… Mais il avait tellement de chance de voir un endroit comme ça. Je voulais aussi avoir cette chance. Du coup je faisais demi-tour. Mais vers l’écurie. Les chevaux sont plus pratiques hors du désert. Mais ils sont trop grands pour moi. Comme les chameaux. Du coup je prenais un âne. Et c’est en rigolant que je descendais les rues d’Utopia à dos d’âne. J’allais le plus vite possible pour rattraper la caravane qui était déjà loin. C’est qu’ils avancent vite les chameaux !

- Peu importe ce qu’on te dira, tu iras n’est-ce pas ?
- Oui ! Je veux vous montrer la mer !
- Youhou ! On verra enfin autre chose que le jaune de ce désert !

[…]

- Ha ha! Regarde Sirrah ! C’est marrant la mer. Ça bouge !
- Je préfère rester dans le sac si tu permets… Je ne me sens pas très bien…
- Oh… T’es malade ? Viens on retourne à la cabine si tu veux.

Finalement j’avais réussi à rejoindre la caravane de papa. Et on était trop loin pour prendre le temps de me ramener à Utopia. Du coup ils étaient obligés de me prendre avec eux pour le voyage ! Mais bon papa n’était vraiment pas content… Surtout quand je lui ai dis que j’avais rien dis à maman… Dès qu’on était arrivé au port du coup, il a tout de suite envoyé un message pour pas qu’elle s’inquiète. On n’était pas tout seul sur le bateau. Il avait déjà fait des arrêts avant. Papa m’a tout de suite dit de faire attention à ces personnes.

- On ne sait pas qui elles sont. Ce peut-être des personnes très méchantes.

Peut-être. Mais ça peut aussi être des personnes très gentilles, non ? Je déposais Sirrah dans la cabine. Elle avait vraiment pas l'air bien.

- Reposes-toi bien.

Je  ressortais et dévisageais chaque nouvelle personne que je croisais. Je m'arrêtais des fois plus longtemps sur certaines personnes.

- Tu sais, le mieux pour savoir si ces gens sont gentils ou méchants c’est de leur parler.
- Mmmmh... Oui, tu as peut-être raison.

C’est la première fois que j’entendais cette voix. Mais je savais à qui elle appartenait. C’était celle d’Adelia. Après tout, c’était elle qui avait su me soutenir quand tout le monde était contre moi pour ce voyage. Je courrais dans les couloirs du bateau. Un monsieur! Quand j'arrivais derrière lui, je tirais ses habilles pour qu'il me voit.

- Bonjour monsieur!