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 Ombre en quête d'éclaircissements [PV Wriir]

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Ven 09 Oct 2015, 21:42

La mort était bien étrange aux yeux de Morrigan. Elle s’en était déjà fait plusieurs représentations mais jamais elle n’aurait pu imaginer l’état dans lequel elle flottait à l’instant. Le monde lui semblait inchangé, comme si l’après n’était qu’une exacte copie de ce qu’elle avait vécu auparavant. Elle qui avait rêvé de nouveaux horizons ressentait déjà une certaine lassitude. La jeune femme devrait vite trouver de quoi se divertir sans quoi sa patience serait mise à rude épreuve. La seule chose qui permettait d’éclaircir le tableau était qu’elle avait enfin une réponse à une question existentielle de l’humanité.

Sur cette maigre consolation, elle se força à détailler un peu plus son environnement qui évoluait sous le soleil couchant. De sa ruelle, la jeune femme apercevait une avenue fourmillante d’activité. Morrigan resta un instant fascinée par le flot d’hommes et de femmes qui affichaient une indifférence presque mécanique ; chacun se voyait sans se voir, se frôlait sans se sentir. La mort n’était donc pas si différente de la vie, les gens étaient toujours pressés et désespérément froids. Quelque chose la froissant, cet univers beaucoup trop réel commençait à la faire douter de sa propre situation. Était-elle vraiment décédée ?

Faisant appel à ses souvenirs, elle se remémora la course poursuite dans les couloirs sombres de sa prison et de son geste désespéré. Le fil de ses pensées se déroula jusqu’à ce qu’elle goûte une nouvelle fois aux derniers instants de sa vie. Bannissant tout instinct de survie, elle avait exigé de son corps un acte contre nature, un crime contre la vie. Morrigan n’avait cependant aucun regret quant à son geste. Elle sentait encore une fois la lame pénétrer sa chair, à quelques centimètres seulement de son cœur. Un froid à la fois morbide et rassurant s’était répandu dans tout son corps avant que la douleur n’entre elle aussi dans la danse. Émergeant de la blessure, elle avait été d’abord sourde, comme engourdie par le froid, puis était devenue plus vive, plus forte et plus étendue.

Un voile de sueur avait recouvert tous ses membres, leur donnant l’air de luire à la lueur des torches fixées au mur. Ses jambes avaient été saisies de tremblements incontrôlables avant qu’elle ne s’affaisse au milieu de ses assaillants. Dans les dernières secondes de sa vie, la jeune femme avait ressenti une certaine euphorie liée à sa nouvelle liberté et à la perspective d’un voyage dans des contrées inconnues. Fait troublant, elle n’éprouvait à présent plus qu’une décevante lassitude. Que lui arrivait-il ? Progressivement, la peur s’insinuait en elle et son souffle s’accélérait.

Une curiosité morbide s’empara de Morrigan ainsi qu’une certitude, une seule alternative lui permettrait de se rassurer. Elle ne pouvait supporter l’idée de ne pas savoir ce qu’il était advenu d’elle… Son premier mouvement physique depuis sa prise de conscience la déstabilisa. Il lui manquait quelque chose, comme de la consistance. L’idée lui parut assez saugrenue, mais mue d’un mauvais pressentiment, elle baissa le regard pour confirmer ses sensations. Ce qu’elle constata manqua de la faire défaillir. Son corps avait disparu au profit d’une forme sombre et nébuleuse. La panique envahit soudain tout son être et un voile obscur passa devant ses yeux. Le nuage laissa échapper un gémissement apeuré avant de tenter de s’enfuir cependant, la jeune femme ne put aller très loin, comme bloquée par une force surnaturelle. Elle renonça à s’enfuir et tenta de s’apaiser.
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Ven 09 Oct 2015, 23:32

On m'avait conseillé cette rue pour acheter à peu près tout ce qui pouvait se trouver de raisonnable côté prix. J'avais pu glaner ici et là quelques pièces de la monnaie des vivants, et bien qu'aucune envie positive m'y poussait, je voulais les dépenser. Ce moyen de paiement étant inutile pour l'Ombre que j'étais, autant le dépenser tout aussi inutilement.

Je regardais les étals, constamment ouverts, les rues chargées d'odeurs, d'éclats de voix et de couleurs criardes. Ici tout le monde se côtoyaient et s'ignoraient en même temps, comme les rouages d'un mécanisme trop bien huilé dont les protagonistes n'avaient même pas connaissance qu'ils étaient au final seuls au milieu de la foule.

Le moins que l'on pouvait dire, c'était le dédale de ruelles qui s'offrait au touriste que j'étais. Tout le monde semblait savoir précisément où aller, mais j'errais plus que je ne trouvais mon bonheur. J'avais une idée de ce que je devais acheter, mais je n'avais pas encore trouvé l'étal correspondant. Et bizarrement en ce jour, je n'étais pas d'humeur à aller aborder un inconnu pour me renseigner. Après tout, j'avais tout le temps devant moi.

En regardant autour de moi, je me faisais à l'idée que je m'étais un peu trop éloigné du centre névralgique où toutes les transactions se faisaient, tant les étals se raréfiaient, mais les ruelles devenaient plus étroites, moins engageantes. Pestant contre moi-même, j'allais faire demi-tour quand je sentis cette sensation si particulière, à quelques dizaines de mètres de moi, tout au bout de la ruelle. Fronçant les sourcils, je scrutais de nouveau tout autour de moi, avant de m'avancer vers ce que je devinais être.

Une couverture ensanglantée, et alors que je soulevais le tissu de piètre qualité encore poisseux, j'y découvris le cadavre d'une femme à la beauté indéniable, et ce malgré les blessures, et l'état du corps. Je me penchais vers elle, découvrant la raison probable de sa mort. A voir le trou dans le ventre, une lame l'avait transpercé. Ce qui ne collait pas par contre, c'était la façon dont elle était disposée, sa blessure, et ce qui avait causé sa mort. Car il ne s'agissait pas d'une mort donné, mais d'un suicide.

Je me relevais, plissant les yeux pour chercher la vraie raison de ma venue dans cette ruelle abandonnée. Il ne me fut pas bien difficile de trouver cette brume chaotique et opaque, complètement perdue et prostrée sur elle-même. Les mains dans les poches, je m'avançais vers elle, la plaignant pour les prochaines minutes, heures qu'elle allait passer avec moi. Je doutais en effet qu'elle allait apprécier, si seulement cette émotion lui était encore permise, tout ce que j'allais lui dire.

- Bonjour, enfin, non, ce n'est pas un bon jour en toute logique. Tu ne sais pas qui je suis, nous ne nous sommes jamais rencontrés, et pourtant je sais certaines choses sur toi. Je suis au regret de te dire que tu as choisi la pire façon de mourir. Le suicide a fait de toi une maudite, une damnée. Mais aussi pénible, douloureuse et éternelle cette malédiction pèsera sur toi, elle t'octroie une seconde vie dans la mort. Tu vas me raconter ton passé, puis tu vas devoir me jurer le Secret sur tout ce que je vais pouvoir te dire, à toutes les questions que tu te poseras et auxquelles je pourrais te répondre. Cela te convient-il ?

J'attendais sa réponse, me rappelant que j'ai oublié l'essentiel.

- Au fait, je m'appelle Wriir. Et toi ?

628 mots.

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Dim 11 Oct 2015, 00:44

La silhouette qui s’engouffra dans la ruelle eut l’effet d’un électrochoc sur Morrigan. Sa détresse devint une boule brute et dure qui se bloqua douloureusement dans sa gorge. Comment une émotion pouvait-elle causer de telles douleurs physiques ? La jeune femme éprouvait des difficultés à respirer et elle songea durant un bref instant à ne pas se laisser voir. Après tout, l’indifférence des passants ne lui avait pas permis de juger si elle évoluait dans le même plan qu'eux. Reculant progressivement, elle se tapit contre un mur et attendit que l’inconnu s’éloigne.

Comme il lui était impossible de faire quoi que ce soit dans l'immédiat, elle se laissa aller à détailler le jeune homme. Il lui semblait être tous les deux du même âge. Cependant, elle lui trouvait un air juvénile avec ses cheveux noirs et lisses qui atteignaient sa nuque. Lorsqu’il était passé juste à côté d’elle au point de frôler son nouveau corps, si elle pouvait encore appeler cela un corps, elle avait pu constater ses étonnants yeux vairons. Il ne possédait pas la stature des guerriers c’est pourquoi elle ne se sentait pas encore menacée. Jusqu'à ce que l’inconnu retire une pièce de toile tout au fond de la ruelle.

Morrigan en eut le souffle coupé. Elle se voyait, mutilée, meurtrie, sans vie. Elle ressentit soudain l’irrépressible envie de pleurer. La mort l’avait bel et bien emportée. Elle, jeune sorcière prometteuse, n’était plus qu’un cadavre destiné à nourrir les vers de ses entrailles. L’incompréhension la faisait osciller entre la tristesse et la colère. De nombreuses questions commencèrent déjà à la torturer, et seule une voix perçant ses pensées obscures l’aida à refaire surface.

La première réaction de la jeune femme fut d’ignorer ce que l’inconnu avait à lui dire. Cependant, le fait qu’il était la première personne à lui parler depuis sa mort fit qu’il obtint toute son attention. A la mention de directive, elle ne put que se refermer sur elle-même mais cette soudaine aide offerte gracieusement vint à bout de ses défenses. Elle était mal à l’aise, presque honteuse de se sentir si soumise, elle, servante des forces maléfiques. Et c’est avec une inhabituelle hésitation et un ton un peu trop aigue qu’elle prit la parole :

« Je… Je ne sais pas. Je… Quel est le rapport entre mon suicide et ma condition ? Pourquoi ne puis-je pas accéder à un repos éternel ? Pourquoi n’ai-je plus de corps ? Pourquoi… »

Sa voix se brisa et elle retint avec grande peine un sanglot qu’elle n’avait jamais pu s’autoriser dans son ancienne vie. L’ombre sembla se contracter l’espace d’un instant pendant lequel Morrigan essaya de contenir le flot d’émotion qui la submergeait. Ravalant sa fierté, elle décida de se montrer coopérative le temps qu’elle reprenne pied dans un monde dont elle se rendait compte ne pas connaître entièrement.

« Je m’appelle Morrigan. Je suis… J’étais une sorcière, et aujourd’hui, je ne suis plus rien qu’une ombre impuissante. J’avais toute la vie devant moi, j’ai grandi dans un environnement qui m’a permis de progresser à une vitesse exponentielle dans mon domaine. J’avais de la renommée, du succès. J’obtenais des informations et des privilèges en échange de mes services. C’est… C’est ce qui a fini par me faire défaut. En quête d’un pouvoir plus grand, des sorciers tentèrent de me voler mes savoirs en me faisant torturer par un sadique qui fantasmait sur ma douleur. Mais j’ai gagné, je me suis soustraite à leur emprise. Cependant, je n’en éprouve plus aucune joie à présent, je me sens… désespérément vide… »

Morrigan s’autorisait cette faiblesse presque malgré elle. Elle n’avait jamais parlé aussi franchement à qui que ce soit mais le refus de la mort de lui accorder un repos éternel avait brisé quelque chose en elle. Propulsée dans une situation sur laquelle elle n’avait aucune prise, elle était à présent totalement vulnérable.
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Dim 11 Oct 2015, 03:00

En la voyant ainsi, perdue, déboussolée, livrée à elle-même, je voyais le reflet féminin de ce que j'avais vécu il y a quelques mois déjà. Des mois qui me semblaient une éternité, et je savais que les moments les plus difficiles avaient été les premiers jours. Ne pas pouvoir quitter son cadavre, ne pas pouvoir interagir avec son environnement. Mais le plus difficile, le plus éprouvant était cette impossibilité de voir le bon côté des choses, ce tourment permanent qui nous faisait ressasser encore, et encore, l'acte jugé ignoble et maudit que nous avions accompli. Peu importait les raisons de ce geste, nous étions tous logés à la même enseigne.

Je devais être direct, car plus tôt elle aurait assimilé l'âpre vérité, plus tôt elle s'en relèvera, et lui permettra d'être une véritable Ombre, et non l'ombre de ce qu'elle était avant. Elle aurait normalement beaucoup de questions à me poser, un peu comme le moment où j'étais le questionneur, et non le questionné. Heatosse m'avait aiguillé dans ma quête de savoir.

- Commençons dans l'ordre des choses. Ce que je vais te révéler est l'un des secrets le mieux gardé de ces terres. Ne t'avise jamais, je dis bien jamais, de le divulger. Les conséquences pour toi et ceux à qui tu irais le dire seraient terribles.

Je marquais un temps de silence, pour qu'elle ait bien conscience de la gravité de ce que j'allais lui dire, avant de reprendre :

- Tu n'es pas une ombre impuissante. Non, tu es une Ombre. J'avais changé la tonalité de ma voix, pour distinguer le simple reflet lié à la lumière, de la race à laquelle nous appartenons. Et il n'y a qu'un moyen pour devenir une Ombre : se suicider. Tu t'es enlevée la vie, et tu as été maudite pour cet acte. Et l'état dans lequel tu te trouves, c'est la conséquence de cette malédiction. Tu n'as plus de corps, car tu es désormais une Ombre. Une morte dans un monde de vivants.

J'aurai bien aimé compatir avec cette inconnue, dont j'avais encore le corps à peine froid sous les yeux. Qui qu'elle était, elle ne méritait pas cela, je n'aurai su dire pourquoi. Cette malédiction était réellement une infamie. Alors qu'elle évoquait à ma demande son passé, je compris que comme moi, elle s'était donné la mort pour échapper à son bourreau, son tortionnaire, et qu'elle n'avait probablement eu aucun autre moyen pour s'en réchapper.

- Morrigan. Bienvenue parmi nous. Les Ombres sont ta nouvelle famille désormais. Tu peux en effet oublier ta renommée, ton avenir comme sorcière, encore que ... non, finalement ce n'est pas incompatible avec ce que tu es aujourd'hui. Car tous maudits que nous sommes, nous ne sommes pas dénués de pouvoir. Il faudra une période d'adaptation.

Je me penchais vers le corps de la défunte, à la recherche d'objets quelconque, de valeur, ou sentimentaux.

- Y'a-t-il quelque chose sur ton corps dont tu tenais. Je peux le prendre avant qu'on ne vienne te dépouiller, et je te le rendrai quand tu sauras te matérialiser. Même si avoir un objet de son passé n'est peut-être pas la meilleure chose pour tourner la page.

Me relevant, et jetant un coup d’œil autour de moi, je profitais que nous soyons seuls pour me dématérialiser, et je me transformais en brume comme Morrigan. Peut-être se sentirait-elle plus rassurée d'avoir un congénère comme elle. Je devais cependant rester franc.

- Les premiers jours, semaines que tu passeras dans cet état seront très difficiles, mentalement. Ton suicide va te hanter, et ce n'est que le début Morrigan. Mais comme tu peux le voir, avec le temps tu pourras prendre une forme humanoïde, celle de ton vivant, blessures létales ou non en moins. Si tu le souhaites, je peux te guider sur certaines choses, t'épauler sur d'autres, le reste n'appartenant qu'à toi. Je pourrais ainsi répondre à tes questions. Qu'en dis-tu ?...

695 mots.
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Lun 12 Oct 2015, 20:26

Morrigan resta coite pendant que Wriir lui décrivait brièvement son nouvel état. Elle commença par refuser de la croire, cette vérité lui paraissant trop terrible pour qu’elle puisse l’accepter. Cependant, ces informations avaient le mérite d’apporter enfin une réponse à la jeune femme quant à ses interrogations, lui ouvrant de nouveaux horizons. Elle hésitait. Elle pouvait aussi se contenter de ce qu’elle pensait être un mensonge et vivre dans le passé, succombant à une faiblesse que personne n’aurait vraiment pu lui reprocher. Mis à part l’Ombre dont les mots faisaient écho en elle, atteignant même une sensibilité dont elle n’avait jamais eu conscience auparavant. Au fond de son être, elle comprenait le besoin urgent de ne pas se laisser aller à la nostalgie de son ancienne vie et, malgré le fait qu’elle prenait un malin plaisir à user de son esprit de contradiction, elle savait qu’elle était au pied du mur.

La jeune Ombre s’approcha du corps sans vie qu’elle avait autrefois occupé. Malgré les hideuses blessures qui marbraient sa peau, elle lisait sur ses traits une étonnante sérénité qu’elle ne se connaissait pas. De son vivant, elle oscillait entre noires pensées, colère brûlante et séduction à la limite de la décence. Il était aussi étrange pour elle d’avoir un regard extérieur sur sa personne, elle avait du mal à se reconnaître, comme si son reflet avait toujours été altéré. Elle observa, l’estomac noué, les ravages de la faim et de la soif. Elle aurait fait fuir le premier venu si elle n’avait pas eu un peu de noblesse dans son attitude.

Elle voulut replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille droite, par vanité ou bien par respect, mais elle se figea au dernier moment. Elle redoutait une réalité où elle ne possèderait plus de prise sur les objets de son environnement. Aussi, elle songea un instant à ce que Wriir venait de lui dire, elle ne devait pas s’attacher aux choses de son passé et, d’une certaine manière, son corps n’était plus rien d’autre qu’une enveloppe vide. Elle se jeta un dernier regard qui lui broya le cœur avant de décliner tristement la proposition du jeune homme :

« Je n’avais plus rien de toute façon. Ils m’ont tout pris… » Sa voix se brisa un instant avant de reprendre avec plus de force. « J’accepte ton aide. Aurais-tu de quoi brûler mon corps ? Je souhaiterais me… lui dire au revoir. De plus, j’aimerais conserver un peu de dignité dans ma mort. Je ne supporterais pas de le voir dévoré par les vers et pourrir dans cette ruelle. Je ne veux pas non plus que des mains grasses lui causent plus de déshonneur qu’il n’en a déjà subi. Et surtout, je veux être sûre d’avoir complétement disparu. Cela me permettrait de tirer un trait sur une époque révolue. Tu peux t’en occuper dès maintenant, la pierre ne propagera pas la combustion. Ce serait en quelques sortes, les dernières volontés de la morte que je fus un court instant. »

La jeune femme se laissa sourire avec douleur même si personne ne pouvait en être témoin. Elle commença à maudire son état quand la scène de sa mort se rappela à sa mémoire. La jeune femme se sentit trembler comme une feuille. Cette renaissance la laissait comme un nouveau-né dans un monde hostile dont elle devait réapprendre les codes. Une seule certitude semblait lui offrir une alternative moins sombre, elle avait gagné de nouveaux pouvoirs. A cause de leur intensité, Morrigan passait d’une émotion à l’autre, incapable de satisfaire pleinement chaque élan de son esprit. Persuadée que la rationalité allait l’aider à voir plus clair dans son état, la jeune Ombre réclama plus d’informations :

« Tu m’as parlé de pouvoirs, n’est-ce pas ? Pourrais-tu m’éclairer sur leur nature ? Je voudrais être suffisamment armée pour progresser dans ce nouveau monde. »

Une pointe d’avidité perça dans sa voix, presque imperceptible. Elle espérait secrètement avoir gagné de grands pouvoirs qui compenseraient sa perte. Les paroles agaçantes d’un vieux sage mêlant grands pouvoirs et grandes responsabilités l’obligèrent à se questionner sur son nouveau rôle dans le monde. Pour lever tout de suite cette interrogation Morrigan s’adressa encore une fois à Wriir :

« Quelle est ma nouvelle fonction ? Que dois-je faire dans mon quotidien. Même si elle est teintée de malédiction, je suppose que je n’ai pas obtenu une seconde vie pour ne rien faire de ma nouvelle forme. »
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Mar 13 Oct 2015, 09:08

Je pouvais presque percevoir la détresse dans laquelle elle se trouvait, tant je l'avais connu au plus profond de mon être. Cette incompréhension mêlée de douleur, cette perdition vers un gouffre sans fond, et la main que je lui tendais ne la ramenait que pour apprendre une réalité plus brutale encore. Oui elle était bien morte, oui elle était maudite, mais le plus difficile restait à venir.

Je lui laissais le temps de digérer tout cela, elle n'en était qu'à l'entrée. Les questions ne tardèrent pas à fuser, mais sa première requête ne manqua pas de me surprendre. Elle ne voulait rien de moins que je brûle son corps. Je fixais la brume, puis le corps sans vie, avant de secouer négativement la tête.

- Je ne pense pas, pour le moment, que ce soit la chose la plus opportune à faire. Brûler un corps dans une ville, et ce même si la ruelle est abandonnée, générera une odeur de chair caractéristique qui ne manquera pas d'attirer des curieux, indépendamment du feu en lui-même. Et puis, il y a plus important actuellement que ton enveloppe charnelle.

Avant de nous occuper d'un corps vivant désormais mort, je devais "rassurer" une Ombre morte désormais vivante. Je devais pour cela avoir toute son attention, et j'imaginais que les mauvais traitements qu'elle avait subis parasiteraient sa concentration tant qu'elle n'aurait pas la certitude du devenir de sa dépouille.

- Nous nous occuperons de ton corps plus tard, et tant que je serai là, personne n'y touchera. Tu as subi une profonde transformation, imprévu et aux conséquences terribles, et tu devras prendre le temps de t'y habituer, te faire à l'idée que ton quotidien sera empli de douleurs, de tourments, pour pouvoir évoluer.

Je me rematérialisais, me faisant le gardien improvisé de son corps. La pauvre, elle aussi avait été l'objet de sévices pour porter autant de blessures sur elle.

- Permets moi de te corriger par contre. Tu es morte. Morrigan est morte, l'Ombre que tu es est morte. Tu me parlais de pouvoirs, je peux te donner quelques uns des avantages d'être morte. Avantages qui peuvent être un fardeau également. Tu n'auras plus besoin de manger, de boire, de dormir, tu ne ressentiras plus de fatigue physique. Tout ce qui fait le propre d'un être vivant t'est enlevé, pour le meilleur et pour le pire. Tu es débarrassée de toutes ces contingences physiques, mais le revers de la médaille est que tu ne ressentiras plus aucune émotion positive. Le rire, l'amitié, l'amour, le désir, le simple bonheur de contempler un magnifique paysage, tout cela te laissera indifférent. Le propre de l'Ombre est l'illusion.

Je poussais un léger soupir, si je lui énonçais la vérité brute pour lui faire prendre conscience de ce qu'elle était, m'entendre le dire me fit presque tout autant de mal. Oui, tous ces plaisirs que je n'avais pu goûter de mon vivant, m'était désormais interdit dans ma seconde non-vie.
Je m'accroupis contre le pan d'un mur, me perdant dans mes pensées obscures, broyant du noir comme notre race était si douée pour s'y complaire. Mais je ne devais pas sombrer, je n'étais pas seul et quelqu'un avait besoin de moi. Une Sœur désormais. Je m'excusais rapidement de mon silence funeste, avant de continuer mes explications.

- Je vais te répondre sur nos pouvoirs, et sur ton nouveau rôle en tant qu'Ombre. Même si je n'ai pas toutes les réponses, je suis un Grand Faucheur, et un Passeur aurait peut-être été plus approprié que moi pour répondre aux questions plus poussées.

J'ordonnais mes idées, avant de poursuivre.

- Tu sembles à t'entendre plus intéressée par nos pouvoirs que notre rôle, aussi vais-je commencer par cela. Comme tu l'as deviné, en tant qu'Ombre, nous pouvons nous fondre en elles, et voyager à travers elle. Nous pouvons aussi les modeler selon notre bon vouloir, seule notre puissance déterminer la taille et le nombre d'ombres que nous pouvons contrôler. Regarde par exemple dans cette direction.

Je pointais du doigt un coin opposé de la ruelle, où tout semblait immobile. Jusqu'au moment où me concentrant sur l'ombre créée par un amas de caisses, je la fis se mouvoir, comme un serpent dressé, avant de lui donner contenance et forme. Une silhouette apparut, inquiétante, qui bien que sans visage ou orbites, semblait nous fixer d'un air menaçant.

- C'est l'un de nos pouvoirs, je te donnerai les autres plus tard. Je vais te révéler ta mission, du moins, une fois que tu te seras libérée. Tu devras faire subir aux autres, cette malédiction que tu t'es infligée. Faire se suicider d'autres individus.

Il y avait tant de choses à dire, tant d'informations à lui communiquer, que je devais temporiser l'afflux de toutes ces nouvelles données. Je la laissais souffler, prêt à affronter une nouvelle volée de questions.

849 mots.
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Lun 19 Oct 2015, 18:55

Même si Wriir se voulait rassurant, Morrigan était tourmentée par son refus de la débarrasser immédiatement de son corps. Ce n’était pas vraiment un acte courageux. Ce cadavre froid qu’elle avait autrefois habité lui renvoyait une image duale de la vie et de la mort, ce qu’elle avait été et ce qu’elle était devenue. Elle était soulagée que ses yeux soient fermés ; elle n’aurait pu supporter son propre regard vide. La folie l’aurait emprisonnée dans ses tentacules et la dernière lueur de rationalité qui lui restait aurait été définitivement soufflée. La jeune femme fuyait sa nouvelle vie, si la réalité n’était plus sous ses yeux, elle pourrait légèrement se mentir pour réussir à consolider son esprit. Habituée à son indépendance, elle ne songeait pas au fait que Wriir, toujours à son écoute, pourrait parfaitement lui servir dans tremplin dans ce nouvel envol. Elle ne contenta d’acquiescer à ses paroles même si elles la faisaient sombrer de nouveau spleen.
 
Morrigan resta un instant perplexe. Wrrir semblait pouvoir entrer et sortir de sa condition d’ombre sans la moindre difficulté. Elle se demanda un cours instant si elle en était elle aussi capable. Elle se concentra pendant quelques instants et chassa les pensées parasites qui l’assaillaient. Elle alla chercher cette capacité au plus profond de son être comme elle le faisait parfois avec la télékinésie. Cette introspection lui donna quelques indices flous quant à la compréhension de sa situation. Des concepts étranges voletaient ici et là, sans qu’elle ne puisse les saisir. Si l’Ombre à ses côtés n’avait pas commencé à l’instruire à propos de son état, elle aurait été complètement désemparée. Malgré sa curiosité, elle se détourna de ces interrogations pour aller puiser la source de son pouvoir. Elle imagina son corps comme il était avant que la cruauté humaine ne le souille de ses mains. Elle choisit, dans une garde-robe imaginaire, la plus belle de ses tenues. Une petite paire de chaussure accompagnèrent la tenue. Enfin, elle se revit attacher ses cheveux en une longue tresse serrée qu’elle laissait libre de battre son dos au fil de ses pas.

Cette image, si vivante, la plongeait dans un état d’importante détresse. Elle n’arrivait pas à trouver de réconfort dans cette représentation, juste une plus grande souffrance. Si elle n’avait pas autant de fierté, elle se serait laissé aller à de lourds sanglots. La présence de Wriir ainsi que la précarité de sa situation ne lui permettaient pas de s’apitoyer sur son sort même si tout son être le réclamait. Morrigan tenta tout de même, sans grande conviction, de retrouver son apparence d’antan mais son effort n’aboutit qu’à une brève contraction de l’air autour de la masse noire. Encore trop attachée à son ancienne vie, la jeune femme n’était pas encore prête à assumer sa nouvelle condition. Cependant, elle prit en compte les dires du jeune Ombre et fut surprise par sa démonstration de ses pouvoirs. La mélancolie la saisit de nouveau lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’éprouvait aucun émerveillement quant aux capacités de Wriir. La jeune femme détourna son esprit de ces pensées douloureuses pour relever un élément qu’elle jugeait inacceptable :

« Je dois quoi ? Il est hors de question que je force des gens à mourir. Je… Dis-moi qu’il y a d’autres choses que je peux faire. Tu m’entends bien ? Et puis, pourquoi vouloir forcer les gens à se suicider ? Il y a assez de morts dans le monde. La vie est quelque chose de sacré, je n’ai pas le droit de pousser les gens à s’en priver, même si ces Passeurs dont tu parles essaient de m’y obliger ! »

La colère l’enflammant eut un effet paradoxal sur son état. Ressentir aussi fortement une émotion différente de la douleur et de la tristesse lui permettait de penser autrement. Elle lâcha amèrement :

« En plus, ce n’est pas ceux qui méritent le plus la mort qui sont prêt à se suicider… »

Même si Morrigan n’avait jamais été du côté des gentils, elle ne comprenait pas que l’on puisse ôter la vie à outrance. Elle avait déjà participé à des assassinats mais toutes les fois, elle avait pu justifier ses actes et être en paix avec elle-même. La masse d’ombre voulut frapper le mur d’un coup de poing rageur mais cela resta sans effet. Elle voulait fuir, disparaître, ne plus être, ne plus souffrir…

« Qu’est-ce qu’il se passe si je meurs de nouveau ? »

Serait-ce un moyen d’arrêter tout cela ? Arriverait-elle à enfin trouver le repos éternel ? Si Wriir lui confirmait ce qu’elle espérait, elle n’hésiterait pas une seule seconde. Elle ne ressentait que le fragment de peur attaché à l’espoir ce qui la heurta de nouveau. Comment allait-elle continuer son existence si elle n’était plus capable de ressentir tous les plaisirs de la vie ? Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et elle manqua de s’effondrer de nouveau. Qu’aurait-elle donné à présent pour se lover dans les bras chauds d’un amant, pour oublier ce maudit cauchemar et pour se réveiller avec toutes les obligations humaines, même les moins ragoûtantes.

L’Ombre se détourna de cette vision qui l’aurait rassurée dans une ancienne vie et contempla ce qu’il lui restait aujourd’hui. D’une certaine manière, elle avait eu de la chance que Wriir se soit trouvé dans les environs. Il lui apportait des informations et repoussait sa solitude. En plus de ne pas être réduite à un tête-à-tête avec elle-même, il était un de ses pairs. Et visiblement, les Ombres étaient plutôt nombreux. A l’image des sorciers, il existait une hiérarchie dans cette race étrange. Et d’après ce qu’elle comprenait, Wriir venait à peine de rejoindre cette drôle de famille. Morrigan réalisa pour la première fois que ce dernier avait lui aussi dû connaître son état. C’était une pensée rassurante, il semblait s’en être bien tiré même si elle percevait un écho de ses propres sentiments. Cette impression la bouleversa suffisamment pour que, pour la première fois depuis de nombreuses années, elle cesse de ne penser qu’à elle. Avec humilité, elle demanda :

« Pourquoi t’es-tu suicidé ? »
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Mer 21 Oct 2015, 23:14

Je devais me montrer patient vu le caractère récent de son suicide. Elle découvrait une toute autre existence, un autre univers jusqu'alors inconnu, et toute la souffrance qui allait avec. Le simple fait d'être comme elle était actuellement, une piètre brume sans consistance, nous renvoyait un peu plus bas encore dans la médiocrité de notre race. Comme un doigt accusateur qui appuyait là où nous avions le plus mal, torturant notre ego, notre orgueil, notre fierté, pour se rire de nous et nous rappeler ce que nous étions devenus : presque rien.

Quand je la vis se .... compresser, tenter de se redonner une forme, je la laissais faire en silence, prédisant l'échec mais c'était une étape nécessaire. Elle avait de la volonté pour avancer, et il s'agissait du premier pas pour son évolution.

- Ne t'en fais pas, tu es sur la bonne voie. Tu n'arriveras pas avant un certain temps à retrouver une forme palpable, mais ça viendra. C'est aussi pour cela que je n'ai pas de suite brûlé ton corps. Imprègne toi en, enlève lui toutes ses blessures, physiques ou mentales qu'il a subies, et entraîne toi à modeler ta forme ombreuse en une illusion physique lavée de toi-même. C'est la forme la plus facile à obtenir, et celle que tu pourras conserver le plus longtemps.

Je regardais d'un air morne le corps sans vie de Morrigan, ajoutant sans trop savoir pourquoi.

- Tu étais une belle femme de ton vivant. Tu seras une belle Ombre dans la mort, terminais-je en haussant les épaules.

J'étais certain qu'en lui énonçant sa mission principale, elle serait tout aussi scandalisée que je l'étais après que je me sois moi-même donné la mort. Pour la convaincre, il fallait déjà me persuader moi-même de ce que j'allais lui dire.

- Je sais Morrigan, je sais.... Mais nous somme des maudits comprends-tu ?... Ce n'est pas une tâche qu'on te donne seulement si tu as envie de le faire. Nous sommes la plus grande ironie de ce monde. Nous sommes créés pour souffrir éternellement, et nous avons l'une des missions les plus secrètes et importantes à accomplir. Les Ombres régulent le cycle de la vie et de la mort. Les morts non suicidés voient leur âme transportée, et réintégrée dans un nouveau-né. Mais pour ce faire, il faut des Ombres, et le seul moyen pour que nous puissions croître est le suicide. Outre cette nécessité, cette tâche est surtout dévolue aux Ombres nouvellement arrivées. Pour leur rappeler que leur acte est un affront aux dieux, et qu'en perpétuant chez les autres, on nous rappelle la souffrance de notre existence passée.

Je soupirais, la laissant digérer de nouveau l'inéluctabilité de ce qu'elle devra accomplir.

- Ça prendra le temps que ça prendra Morrigan, mais plus tôt tu l'accepteras, plus tôt tu sortiras de cet état que tu ne sembles pas apprécier. Rester à côté de son cadavre est une chose éprouvante, car tant que tu resteras fantôme, tu ne pourras pas te séparer de ton corps, qu'il soit intact ou rongé par les vers. A titre d'exemple, j'ai mis plusieurs semaines avant de m'accepter tel que j'étais devenu. Certains ont mis des années .... Tout est une question de volonté à supporter notre fardeau.

Sa future question ne manqua pas de me surprendre, et ce même si j'avais eu la même réflexion mais un peu plus tard. Subir en permanence ce tourment intérieur paraissait insurmontable, et pour avoir choisi la facilité du suicide comme échappatoire de son vivant, une nouvelle mort définitive cette fois-ci n'était pas une pire idée que la première fois. Malheureusement ...

- Tu ne peux pas mourir de nouveau Morrigan. Les attaques physiques ne te font rien, de même que la magie offensive. Tout te passe à travers, une épée comme une boule de feu. Un château te tomberait sur le crâne que tu serais intacte. Nous ne sommes pas soumis à ces lois-là. Il n'y a que deux moyens de disparaître, et crois, elles sont hors de notre portée. Sans compter la souffrance que la plus accessible occasionne. Accepte ce que tu es devenue, ne songe pas à t'en échapper, c'est peine perdue.

Je devais pour cela susciter de nouveau un point qui devait être important de son vivant : nos capacités. Je lui en avais déjà présenté une, je pouvais bien lui parler d'une deuxième.

- Grâce aux ombres, nous avons un autre pouvoir, très pratique vu son tâche. Comme nous récoltons les âmes des défunts, nous ne pouvons pas nous montrer aux yeux des vivants. Nous pouvons nous fondre dans les ombres, et voyager à travers elle, très rapidement. Il faut avoir à l'esprit que nous sommes comme des gardiens de la réincarnation, et sans nous, il n'y aurait plus aucune naissance. Tous maudits que nous sommes, nous sommes essentiels. Je ne te raconterai pas tout cela si je n'avais pas besoin de toi. Mais comme je te l'ai dit à plusieurs reprises, le Secret sur ce que nous sommes est l'élément le plus vital de notre race. Dévoiler ce secret engendrerait des conséquences graves, et nous serions je suppose tenu de tuer ceux qui ont été mis au courant.

Une silhouette apparut à l'autre bout de la rue, et regarda dans notre direction, plutôt dans ma direction Morrigan n'étant finalement qu'une brume des plus ordinaires et masquée par l'obscurité. Je me tournais vers l'individu, et le fixait, en silence, créant un malaise dans cette affrontement visuel. Je n'étais certes pas bien costaud, mais j'affichais une feinte assurance sur ce qui allait se passer s'il devenait trop curieux. L'homme ne chercha pas son reste et poursuivit son chemin. Tournant la tête de nouveau vers la nouvelle Ombre, je marquais un temps de silence et de réflexion alors qu'elle me demanda la raison de mon suicide. Je n'avais aucune raison de lui mentir finalement ....

- J'ai été l'esclave d'un vampire pendant plus de vingt années, son jouet, son caprice, son souffre douleur. Je n'ai rien connu du monde extérieur, à part ce que j'entendais ici et là de ma geôle ou de l'endroit où j'étais de corvée, sans réellement en comprendre le sens exact. J'ai plus visité, j'ai plus découvert mort que vivant, et toute l'ironie réside dans le fait que tout cela ne me procure aucun plaisir. Même ma mort était ridicule ...

Je secouais la tête, repensant à mon corps désarticulé et comiquement pitoyable, avant qu'on ne s'occupe de lui.

- En comparaison du mien, aussi surprenant cela puisse-t-il paraître, tu as été épargnée. Je m'asseyais sur le rebord du mur, penchant le bâton en diagonale alors que le bout tapait le sol. As-tu d'autres questions à me poser sinon ? Quel âge avais-tu d'ailleurs, et d'où venais-tu ?...

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Ombre en quête d'éclaircissements [PV Wriir]

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