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 [Event] ▲ La jeunesse est l'avenir ▲ [feat. Bagaya]

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Lun 18 Avr 2016, 18:40


▲ La jeunesse est l'avenir ▲

Perdu. Je m'étais d'abord sentie, en quelque sorte, revivre. J'étais dans cet endroit inconnue qui ne me rappelait rien de ce que j'avais rencontré jusqu'ici sur les terres du Yin et du Yang. J'étais seule, débarrassée de la présence malfaisante de cette sorcière, sans plus aucune obligations envers mon peuple - bien que ce dernier point n'avait rien de rassurant... Au début, je n'avais pas cherchée à m'échapper de ce lieu, ni vraiment à en faire partie intégrante. Je me contentais de le visiter de mes yeux emplis de curiosité, cherchant âme qui vive et avec qui je puisse converser. Mais je m'étais rapidement rendue compte que seul mon propre esprit me tiendrait compagnie. Alors, l'ennuie s'installa peu à peu. Je n'avais aucun objectif, aucune mission à remplir, j'étais d'autant plus inutile que je ne comprenais rien à la logique de l'environnement. Il était riche, mais sans aucune cohésion, et principalement fait de végétaux et de minéraux. Mais petit à petit, sa richesse s’appauvrissait... Les fleurs fanèrent, les arbres se rompirent, un vent violent se mit à souffler d'est en ouest... Je connaissais chaque recoin de ce nouveau monde qui me semblait si petit en comparaison aux continents de mon univers d'origine... Et pas une seule fois je ne trouvais d'explication au changement radical de tableau. Petit à petit, tout fut recouvert de sable, et toute chose vivante périt. Il ne restait qu'un vaste désert où seuls quelques roches résistaient encore aux éléments. Les grains de sables infiltrèrent mon cœur pour y laisser un sentiment de désespoir... Je me mis à regretter ma terre natale, ma sœur, mon frère, et même cette autre moi dont la présence m'avait apportée milles tourments. Le temps ici n'avait pas de réalité, et je perdis également toute notion de l'espace. Assise au sommet d'une dune, j'attendais que quelque chose se produise, qu'un signe me soit donné, qu'une main me soit tendue... Mais rien, j'étais désespérément seule dans cet univers dont je croyais peu à peu responsable de cette désastreuse transformation. Etais-je à ce point néfaste en tout point ? Je ne voulais pas le croire, je refusais d'écouter la prophétie de mon ancêtre, je ne pouvais pas être destinée à devenir une grande sorcière, si la malédiction de la famille ne m'avait pas frappée à temps... Au finale, n'était-elle pas une bénédiction ?

Je m'étais toujours reprochée de trop réfléchir, de perdre mon temps sur des sujets qui n'en valaient pas la peine, mais aujourd'hui, alors que je n'avais de toute façon plus rien à perdre, il était peut-être temps que je fasse un point sur ma vie, sur ce que j'avais accomplis, et peut-être qu'alors, je pourrais de nouveau repartir de l'avant, redonner à ce jardin la splendeur des premiers temps, même si cela signifiait devoir m'anéantir. Il me fallait pour cela partir du commencement. Qui étais-je ? La réponse n'étais pas évidente... et j'y avais toujours répondue par "ce que je suis". Une Eternam, fille de Vel'la, Ombre de nature, Esprit de la Mort également, bien qu'un autre a du être nommé à ma place depuis. On ne laissait pas le Cycle sans personne pour en assurer l'équilibre... Mais qui étais-je, au fond ? Une bonne personne ? Une fille que l'on pouvait appréciée ? Une amie fidèle ? Je n'avais jamais soigné mes relations aux autres, estimant que ce n'était pas là mon rôle, et peut-être qu'au final, je n'avais pas été considérée comme un Outil d'Edel et d'Ezechyel, mais que je m'étais comportée tout comme. Aurais-je une chance de changer ? D'évoluer ? Le désirais-je seulement ? Je n'avais pas la moindre idée des possibilités qui étaient miennes, tant ce désert me laissait peu d'espoir. Je fermais les yeux, le vent devenant si violent que du sable s'engouffrait à l'intérieur de moi, par tous les orifices qu'il rencontrait. J'allais finir étouffée... mais vivante. Comme un corps encore chaud que l'on aurait condamné trop tôt.

Je ne le voulais pas, il me fallait me relever, bouger, avancer... mais je n'en avais plus la force... Tout me semblait si lointain... Et marcher, mais pour aller où ? Tous mes repères avaient disparus depuis longtemps, que ce soit ceux de mon environnement ou ceux de mon esprit. Pourtant je sentais bien qu'il n'était pas permit que j'abandonne. Non. Je ne voulais pas m'abandonner. Alors, difficilement, je me remis sur mes jambes, hurlant ma détermination au monde entier. Je voulais partir d'ici, retourner d'où je viens, reprendre dans ma place dans ce monde, évoluer, devenir quelqu'un. Quelqu'un que chacun respectera et appréciera, à ma juste valeur. J'étais essoufflée, je crachais du sable par les poumons, mais je n'en avait cure. Alors, comme si les dieux m'avaient entendus, une porte apparut à l'horizon, seule, lumineuse. Mon échappatoire. Commença alors ma longue marche, alors que chacun de mes pas changeait le monde autour de moi. Le vent souffla d'avantage, mais pour évacuer le sable par un précipice gigantesque qui s'ouvrit derrière moi. Chaque centimètre parcourut était épuisant ! Mais je devais continuer, ou sombrer définitivement. Peu à peu, les rochers autour de moi explosèrent en des milliers de petits morceaux, qui vinrent me fouetter et me lacérer le corps. Mes vêtements se déchirèrent sous la violence des coups, et j'étais maintenant à demi-nue, à la merci des éléments. J'avais mal, je pleurais sous la douleur. Comme c'était étrange d'à nouveau la ressentir ! Mais je ne cédais pas. Mon chemin me semblait interminable, alors qu'autour de la porte renaissait la végétation, plus luxuriante encore qu'à l'origine. Une racine vint me percuter l'épaule, manquant de me démembrer et m'arrachant un cris de douleur. J'étais à bout, et seul mon mental me permettait encore de tenir debout. Soudain, je la sentais, la chaleur qui émanait de ce morceau de boit. Relevant les yeux, je me rendis compte que la poignée dorée était à ma portée. Je tendais une main, fébrile, tremblante, et d'un coup, la saisit. Une explosion retentit tout autour de moi, alors que l'environnement reprenait l'apparence qu'il avait à mon arrivée, en plus majestueu. J'étais... soufflée... mais entière, plus que jamais. Je me redressais, désormais totalement dévêtue, et contemplait les dégâts que je venais de subir. Mais étonnamment... J'avais l'impression que mon corps venait d'être forgé. J'aurais aimé rester ici, mais je savais désormais que ce n'était pas la bonne solution. Alors, sans plus d'hésitations, je tournais la poignée, jetant un dernier regard à cet univers que j'avais faillit détruire, et me tournant vers l'avenir.

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Mer 27 Avr 2016, 19:17


Il était une fois...

Il était une fois, alors que le monde était une nouvelle fois bousculée dans ses fondements, l'histoire d'une vieille et affreuse sorcière qui s'était fait traître à son camps. Elle qui avait toujours prié une divinité du chaos, elle avait renoncé à ses propres croyances pour une raison qui pourrait paraître à tous complètement stupide si l'on ne connait pas les sentiments particulièrement vindicatif de la grand-mère à l'égard d'une race qu'elle considère depuis toujours comme inférieure : les élémentals. Ces derniers avaient choisis leur camp, celui des Aetheri (tout comme les sorciers) mais la vieille -qui n'était pas spécialement éclairée dans ses choix- décida sur ce simple fait que ce ne serait pas son cas. Elle prêcherai la parole de Sympan, qui voulait la pureté sur ces terres. Oh, elle ne se considérait pas particulièrement comme lavée de tout pêché -bien au contraire-, mais en revanche elle prêchait à qui voulait l'entendre que le peuple d'Aeden l'était encore bien moins qu'elle, et que de ce fait, il serait naturel que ces derniers soient anéantis au cours de la guerre par la divinité suprême. Ce n'était peut-être qu'un sombre désir, une folle illusion, mais elle s'y accrochait avec une énergie haineuse des plus coriaces et se lança avec ses propres armes dans la bataille. Bagaya usa de son réseau dense de connaissances pour en savoir plus sur les camps de chacun, sur ceux dont elle pouvait s'octroyer la puissance, et sur ceux dont elle pouvait tenter d'ébranler les croyances. Ne vous y méprenez pas : à son âge avancé, il n'était pas questions de prendre les armes et de combattre par ses poings... Ses batailles seront faites de mots, ou plutôt d'histoires, et ses proies seront à sa portées. Innocentes, peu éveillées, à l'esprit encore meuble et qu'elle pouvait façonner comme elle le voulait, un peu à son image, mais en plus jeune.

Ses proies se révélèrent à elle par la volonté de l'esprit saint, un matin, alors qu'elle se levait du pieds gauche -peut-être aussi parce que ses sœurs l'avaient ☠☣⛤⚒☣☠⛤ toute la nuit- : elle devait se rendre sur les terres des Chamans, dans un village près du Phare Abandonné, et raconter des histoires horribles aux gosses pour les convaincre que Sympan, c'est le meilleur, et que les Aetheri, ils puent beaucoup. Et la vieille, clopin-clopant, prit son baluchon, son livre de contes, laissa un message d'instruction Nathanaël et partit canne à la main jusqu'à sa destination finale. Elle avait choisit de laisser Lili à la maison, car la naïveté de la fillette pourrait la desservir dans sa mission... Il serait tellement dommage que la petite révèle à tous que le conte raconter n'est pas l'original, par pur esprit de vérité... Avec ses faibles gambettes et le peu de magie de téléportation qu'elle possédait, il lui fallut bien une semaine pour atteindre son objectif, si bien qu'elle était de très mauvaise humeur quand elle pénétra dans le premier village. Pour autant, elle savait parfaitement que ce n'était pas vraiment le moment de se faire repérer, et elle s'adressa poliment au premier péon qu'elle rencontra. « Eh toi ? Où c'est qui sont les mioches ? » Interloqué par une telle demande, l'homme d'une trentaine d'années en apparence s'approcha de la vieille bic. « Pourquoi cette question, étrangère ? » C'était le moment de faire preuve de bluff et la manie de tout théâtraliser de l'Eternam allait bien lui servir, pour une fois. « On vous a pas dit ? Je suis la Conteuse des Terres Dévastées, et je viens raconter mes histoires pour donner du courage aux petits, par ces temps difficiles. » Ses manières, son ton et son allure de bonne petite grand-mère la servit correctement, et bien que le Chaman sembla demander leur avis à ses compagnons, il crut à ce mensonge éhonté. « Hum... Oui ! Désolé, on ne m'a pas prévenu de votre arrivée. Je vais les rassembler dans la salle commune. C'est par là ! » Il lui indiqua d'un geste de la main une bâtisse allongée et illuminée de l'intérieur. Satisfaite de sa première réussite, elle se rendit d'un pas lent jusqu'à sa prochaine destination.

Le temps que la vieille arrive à bon port, tous les gosses avaient été rassemblés et l'attendait assis sur des coussins, à même le sol. Un fauteuil confortable l'attendait, près d'une large cheminée dans lequel un grand feu était alimenté de bûches. Tout était parfait, et son opinion des chamans s'en trouva amélioré : ils méritaient d'être convertis au culte du Grand Sympan et d'être sauvé de la Purge -qu'elle était persuadée de voir arriver à la fin de cette guerre-. Une fois confortablement installée, une couverture en fourrure sur les genoux, elle s'assura d'avoir l'attention des bambins en leur offrant à tous des bonbons fabriqués au manoir, puis ouvrir son grimoire de conte, recouvert de cuir et de symboles gnangnan : de petites fleurs, des papillons, des faes... et compagnie. Elle ouvrit alors le conte qu'elle avait spécialement écrit pour l'occasion, et commença sa lecture... sans savoir que celle-ci allait permettre de lui faire retrouver son plus puissant atout : son arrière-arrière petite fille.

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Lun 23 Mai 2016, 17:06


▲ Un chemin plus long que prévu ▲

Alors que je venais seulement de traverser la porte qui me menait je ne sais où, un éclair de lumière blanche, chaleureuse, m'éblouit totalement. Il me fallut quelques minutes, que je passais à me frotter les yeux, avant de m’habituer à cette nouvelle luminosité mais surtout d'en comprendre l'origine. Un soleil jaune, brillant et très chaud tranchait dans les cieux avec la blancheur immaculée des nuages. Mes yeux se posèrent alors sur les divers éléments de mon environnement. J'étais dans ce qui semblait être une clairière ronde bordée d'arbres de quelques mètres de haut, toute recouverte d'herbe et de fleurs aux multiples couleurs. Le vent qui soufflait faiblement dans ce lieu m'apportait des senteurs que je n'avais jamais captés auparavant, de parfums enivrant. Étais-je de nouveau sur les terres qui m'ont vu naître ? Je pris quelques instants de plus pour observer les potentiels signes de vie, en vain. Hormis les quelques écureuils et moineaux, papillons et coccinelles, j'étais -semblait-il- la seule humaine aux environs. Ce qui n'était pas plus mal au vue de ma tenue actuelle... Vêtue de mes plus simples apparats, et ne voyant aucune trace de mes vêtements au sol, je me mis en quête de quoi me vêtir rapidement. Malheureusement, je ne trouvais autour de moi que quelques feuilles larges et longs brins d'herbes... et contrairement à ma sœur, je n'avais jamais été très agile en matière de travaux manuels... Il me fallait à tout prix rejoindre au plus vite un village, ou encore trouver le jardin d'une fae qui accepterait de me venir en aide... en toute discrétion. Je tentais alors d'invoquer ma magie des ombres... et fut prise d'une terreur sans nom. Aucun pouvoir ne me venait. Je ne ressentais plus en moi la moindre particule de magie. Prise de panique, mon cœur se mit à battra la chamade, tandis que j'avais l'horrible impression d'étouffer... La crise dura comme ça plusieurs minutes, jusqu'à ce que... mon esprit décide de mettre de l'ordre dans toutes les informations que mon corps lui envoyait. Premièrement, j'étais une Ombre, je n'avais pas besoin de respirer, et je ne pouvais pas non plus sentir n'importe quel organe agir en moi. Deuxièmement, je n'avais pas de magie. Et ce n'était pas la première fois que j'avais à faire à ce genre d'étrangeté... Dans le Miroir d'Alyss, mais aussi lorsque je fus enfermée dans un livre de conte, dans la peau d'un homme. Je n'étais donc pas sur un Continent de mon monde natal... Cette nouvelle me fit l'effet d'un coup de poing, et je tombais à genoux. Encore un autre monde... Allais-je également être à l'origine de sa destruction ? Non. Chaque univers a son équilibre propre. Il me suffit de ne pas le rompre. Je me relevais alors et partis à la recherche d'un sentier qui me permettrait de sortir de la forêt. Par chance, il y en avait justement un à quelques dizaines de mètres au Sud. Il était minuscule, fait de terre battue et de cailloux, et semblait s'enfoncer loin dans les ténèbres... Mais c'était ma seule piste, et je me résolue à la suivre.

Traversée la forêt fut bien plus une partie de plaisir que ce à quoi je m'étais habituée. Les animaux étaient curieux, mais ne s'approchaient jamais de moi. Le parfum qui m'avait tant émue à mon arrivée était toujours présent dans l'air, et même mon unique solution de sortie devenait de plus en plus praticable. Je ne sais combien de temps il me fallut pour rejoindre le village, mais lorsque les premiers toits de chaume apparurent, le soleil commençait seulement à décliner à l'horizon. Une chance. J'aperçu alors, un peu à ma droite, une jeune femme en train de laver ses vêtements à la rivière. D'abord quelque peu hésitante, je fini par l'approcher, me disant que je ne pouvais de toute façon, en l'état, pas entrer dans le village. Ne souhaitant pas l'effrayée, et prenant bien soin de cacher mes parties les plus exposées, je l'appelais d'une voix douce : « Pardonnez-moi gente dame... Un sacripant s'est emparé de mes vêtements... et je me trouve bien dans l’embarras... Pourriez-vous me venir en aide ? » L'inconnue aux cheveux blonds se releva puis de dévisagea plus que de raison, avant de rougir et de se mettre à glousser : « Celui qui vous a fait ça a bon goût si vous voulez mon avis ! » Ne sachant que dire, je gardais le silence, gênée... Mais je fus tout de même soulagée de la voir me tendre une robe de lin que j'enfilais pressement. « Ne rougissez pas comme ça ! Il n'y a pas de quoi ! Mais dites-moi, vous venez d'où comme ça ? » J'étais tentée de lui répondre "d'un autre monde", mais rien ne m'assurait de la bienveillance de sa réaction. J'optais alors pour une solution qui me sembla bien plus logique. « J'habite dans une clairière, au cœur de la Forêt. C'est la première fois que je viens de ce côté-ci. C'est très joli. » Mais à peine avais-je terminé ma phrase que sa bouche s'arrondit autant que faire ce put. Elle m'attrapa la main d'un geste rapide et avant même que je pu protester, m'emporta à sa suite. « Vous êtes la Fée ! La Fée d'Argent ! Il fallait le dire tout de suite ! Grand-père vous attends ! » Il riait aux éclats, visiblement heureuse de m'avoir dénichée. Je ne comprenais pas vraiment ce qui ce passait, mais ma précédente expérience des contes me confina au silence... Je ne devais rien changer de l'histoire... Je ne voulais rien détruire... Pas cette fois.

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Mer 25 Mai 2016, 17:39


La légende de la Fae d'Argent

L'histoire qu'elle avait décidé de conter aux salles gosses était celle d'une jeune femme aux cheveux noirs, qui vivait en pleine forêt et avant un destin fascinant ! Un conte qu'elle avait elle-même prit soin de honteusement modifier afin de le faire coïncider avec le cours actuel des choses : à savoir la guerre entre le Dieu Créateur et les Aetheri. Son objectif était très claire, très simple, et pourtant, il lui avait fallut toute sa concentration pour le réaliser correctement. Ici, il ne s'agissait pas de corrompre par la force ou l'argent... Les petits chamans devaient d'eux-même considérée que Sympan était le plus fort, celui en qui il fallait croire et qui les sauverait tous. Et pourquoi pas semer la graine de la rébellion dans leur petit cœur fragiles... afin que ces derniers se soulèvent contre leurs parents ! Bagaya sourit entre ses dents pourries, laissa ses yeux fatigués parcourir les premières lignes avant de chercher ses lunettes et de les poser sur son gros nez pleins de verrues. Les bambins, eux, commençaient à s'impatienter, certains chuchotaient à voix basse et d'autres s'étaient mit à jouer avec les franges de leurs coussins. Pas étonnant puisque depuis son arrivée, la seule chose qu'avait fait la vieille grand mère était de poser ses grosses fesses sur son fauteuil. Bagaya ne s'énerva point d'une telle attitude, ayant depuis son long séjour dans son livre une certaine expérience des enfants. Et une fois fin prête, elle racla le fond de sa gorge et se présenta d'un ton mielleux et sympathique : « Bonjour les enfants ! Je m'appelle Bagaya et je viens ici pour vous raconter une jolie histoire ! Vous connaissez la Légende de la Fae d'Argent ? » Tous en cœur répondirent que non, et leurs visages exprimaient à la fois la curiosité et une sorte de fascination, bien que certains semblaient avoir du mal à se concentrer sur ces mots. De nouveau, Bagaya s'éclaircit la voix et entama enfin son récit : « Et bien... Je m'en vais vous la raconter... »

*Il était une fois, dans un pays très lointain du nôtre, à une toute autre époque mais pas si différente de la notre, l'histoire de la Fae d'Argent. Elle apparut par une belle après-midi fleurit au milieu d'une clairière au fond d'un bois. Elle était très grande, n'avait ni vêtement, ni mémoire, et ne savait ce qu'elle fabriquait ici. Mais elle avait un très bon instinct... Alors elle se dirigea vers un petit chemin et le suivit tout le long, jusqu'à atteindre un petit village de paysans. Là, elle vit une jeune et jolie jeune fille qui lavait son linge dans la rivière, et lui demanda son aide. La demoiselle, qui était pleine de bonté, lui offrit de quoi se vêtir, mais à peine eut-elle entendu l'histoire de la grande dame aux cheveux noirs, qu'elle l'emmena tout droit vers le chef du village, toute excitée ! Ne sachant trop que dire, la fae garda le silence et suivit sans se poser de questions. Elle arriva alors devant une très grande maison de briques et de bois, d'où sortait une épaisse fumée blanche de la cheminée. La gentille inconnue lui dit d'entrée, ce qu'elle fit non sans quelques réticences... Ce n'est jamais facile d'entrer chez quelqu'un que l'on ne connaît pas ! Alors, dans la pénombre, éclairé par la lueur orangée du feu, elle vit le visage marqué d'un vieil homme qui semblait avoir vécu depuis le commencement du monde... Dès qu'il la vit, le monsieur lui fit signe de s'approcher, et lui offrit une tasse de thé. « C'est toi la Fae d'Argent ? », lui demanda-t-il ? Ne pouvant répondre par l'affirmative, elle lui raconta comment elle s'était réveillée dans la clairière, et comment elle était arrivée nue jusqu'au village. Le vieil homme lui demanda alors si elle habitait la forêt, et elle lui dit oui. Alors, il lui sourit et prit ses deux mains entre les siennes. « Cela fait longtemps que nous attendons votre venue, Fae d'Argent. Maintenant, qu'allez-vous faire pour nous débarrasser du mal qui nous persécute ? », lui demanda-t-il. Toute perdue, elle ne sut que répondre, puisqu'elle ne savait plus rien de l'histoire de ces gens, ni de la nature de ce mal. Elle voulut lui poser la questions, mais celui-ci eut une toute autre réaction. « Oh ! Je ne devrais pas douter de vous. Je sais que vous ferez ce qu'il faut ! Tous nos espoirs reposent sur vous, Fae d'Argent ! », lui dit-il. Et alors, il la reconduisit d'un pas lent jusqu'au pas de sa porte, sans lui laisser la moindre occasion de parler.*

Bagaya fit une pause, leva son nez de son livre, et décida de faire un peu participer ces horribles chérubins à son histoires. « Alors mes petits, à votre avis, quel est le problème des villageois ? » Tous se regardèrent, réveillèrent ceux qui s'étaient endormis et commencèrent à murmurer quelques suggestions entre eux. Petit à petit, de petites mains se levèrent, et la vieille sorcière en désigna quelques un pour s'exprimer : « Il ont un monstre qui les attaque ? » « Une vieille sorcière leur a lancé une malédiction ! » « Leurs champs sont tous détruits ? » « Ils n'ont plus de bonbons ! » Tous rirent à cette dernière proposition, et l'enfant à son origine rougit avant de cacher son visage derrière ses cheveux. « Rien de tout ça les enfants... Vous voulez savoir la suite ! » Beaucoup répondirent que oui. Alors Bagaya recommença sa lecture, toute satisfaite qu'elle était de son auditoire...

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Lun 30 Mai 2016, 14:31


▲ A la recherche d'un problème à résoudre ▲

Le vieil homme m'avait mise à la porte sans que je puisse lui poser la moindre question... Et je n'étais pas plus avancée sur ma situation. Mon expérience des contes m'avait bien appris à ne jamais déroger au scénario et à ne jamais sortir de mon rôle mais... comment pouvais-je être certaine de marcher dans les pas de la véritable Fae d'Argent si je n'avais aucune idée de la tâche qui était mienne ? La dernière fois -et j'aurais préféré ne pas avoir à m'en rappeler- je m'étais retrouvée dans la peau d'un Prince Charmant, chevalier de surcroît. Il ne m'avait alors pas bien été difficile de comprendre que je devais avoir une princesse à sauver... Et les autres personnages m'avaient été bien utiles afin de rester dans le droit chemin. Mais qu'avais-je comme aide ici ? Un simple nom, avec la mission de devoir sauver un peuple de je ne savais trop quoi. Et tous semblaient certains que je n'avais pas besoin de leur aide pour comprendre qu'elle était mon destin. J'hésitais même à feindre l'amnésie pour obtenir ne serait-ce qu'un début de réponse, mais ma peur de transformer le conte était bien trop grande... Et je me retrouvais comme piégée dans la peau d'un personnage dont je n'avais jamais entendu le nom auparavant. Alors, pour le moment, je me contentais de déambuler dans le village, prétextant que je me "préparais" et acceptant les nombreux cadeaux que les habitants m'apportaient. Et tandis que la journée semblait toucher à sa fin, la jeune femme qui m'avait auparavant apportée son aide revint vers moi, le visage visiblement inquiet. Je la recevais avec un grand sourire bienveillant, puisque mon personnage représentait le sauveur de ces gens. Et bien que je ne m'y attendais pas, ce fut elle qui me soulagea de mes questionnements incessants.

« Fae d'Argent ? Je vous ai regardé toute la journée... Il y a un problème ? » J'hésitais à être honnête avec elle, puis prit tout de même le risque... Avec un peu de chance, cela faisait partit de l'histoire. « A vrai dire, oui... Je ne suis pas sortie de ma forêt depuis des siècles, et je dois avouée ne pas savoir exactement quel est ce problème que je dois résoudre... Votre chef ne m'a rien dit, pensant que je savais déjà. Mais ce n'est pas le cas. Mes pouvoirs ne me permettent pas l'omniscience ! » Elle parut soudain fort ennuyée, et bien que j'aperçu à mon grand effroi une brèche de papier apparaître dans le ciel, celle-ci se referma aussi sec. Je m'étais égarée de la trame principale... mais pas assez pour détruire le conte. « Oh ! C'est vrai que vous n'êtes pas une déesse... L'omniscience est un pouvoir qui doit leur être réservé ! Pardonnez-nous de ne pas y avoir pensé... Nous ne sommes que d'humble paysans qui ne comprenons pas grand chose à ces grandes puissances ! » « Je vous le pardonne, ne craignez rien. Mais alors, quel est donc que ce fléau qui vous persécute ? » Elle sembla soudain bien plus craintive, et regarda tout autour d'elle avant de me souffler la réponse à l'oreille. « Ce sont les dieux... Ils sont multiples, et sont en colère contre nous sans que nous en sachions la raison... Ils brûlent nos récoltent, enlèvent nos enfants, rendent malade notre bétail et nous privent de nos hommes en les menant à des combats insensés... Et malgré nos offrandes, ils refusent de cesser leurs tourments ! Nous allons finir par tous dépérir si vous ne les stoppez pas... » Des divinités... Toutes les fibres de mon être tremblèrent tandis que je me remémorais le souvenir de la puissance d'Ezechyel... Je n'étais rien en comparaison. Pour autant, je ne pouvais laisser ces pauvres gens dans le besoin, et je décidais malgré tout de leur venir en aide. « Je comprends. Peux-tu m'indiquer votre lieu de culte ? » Elle tendis sans un mot le bras en direction du haut d'une colline, à moins d'un mille de leur village. Des nuages noirs tournoyaient au dessus, et des corbeau semblaient avoir envahit l'endroit. Cela ne présageait rien de bon... « Très bien. Je vais m'y rendre de ce pas. Merci pour tout ! » Et instinctivement, j'apposais mes mains sur elle tandis qu'une lumière blanche s'en échappait (probablement ma magie dans ce monde). Elle opina du chef et me remercie mille fois de l'avoir bénie, s'en retourna. De nouveau seule, je me mis de suite en chemin pour voir de quoi il en retournait...

Parvenu jusqu'au sommet de la colline, qui en réalité était caché dans les nuages, je remarquais bien vite l'hôtel des villageois, brisé, ainsi que les multiples offrandes qui n'avaient pas été touchées. Au milieu d'une tempête d'une rare violence, je m'encrais dans le sol pour ne pas m'envoler, et observais la scène qui se déroulait devant mes yeux. Cinq divinités au corps semblable à celui d'un esprit se querellaient. Chacun de leur mots était un éclair, chacun de leur geste était une puissante bourrasque, et leurs cris, et leurs attaques, étaient tant de maux qui se déversaient sur le commun des mortels. Il ne m'avaient point encore remarqué, si bien que j'en profitais pour tenter de comprendre l'origine de cette dispute. Ils parlaient d'un autre dieu, un Dieu le Créateur, que certains voulaient libéré, et d'autre, non. C'était une querelle de pouvoir que je voyais devant moi, un combat pour la suprématie qui risquait de détruire les hommes. Et en tant que Fae d'Argent, je sentais au plus profond de moi que je ne pouvais laisser passer cela. Et alors que j'allais faire demi-tour, un dieu remarqua ma présence... et m'attaqua.

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Lun 27 Juin 2016, 23:07


La colère des dieux

La vieille sorcière avait laissé les petits prendre une pause toilette. Elle était plus que satisfaite de son entreprise et se félicitait des retouches qu'elle avait apporté à ce vieux conte... Il plaisait aux enfants, et c'est tout ce qui lui importait. Un conteur ne vivait que pour l'amour de ses histoires, et depuis son emprisonnement -chose qu'elle n’avouerait jamais en public-, Bagaya avait développé une certaine forme d'affection pour ceux-ci. Ils étaient le reflet de ce monde, capable de transmettre des morales aux plus jeunes, mais surtout de les aider à se construire. C'était un outil puissant qu'elle s'était juré de ne plus jamais négliger, et elle était plus que contente de la tournure qu'avait désormais prit sa vie. Mais alors qu'elle s'apprêtait à reprendre sa lecture, celle-ci s'étonna de voir l'espace d'un instant les lettres s'illuminer, puis se mélanger pour lui offrir de nouvelles lignes de dialogues. C'était la première fois dans toute sa longue vie que cela lui arrivait, et l'ancêtre en restait pantoise. Puis, sous l'impatience des bambins qui étaient de nouveau rassemblés à ses pieds, elle décida de continuer son récit sans trop réfléchir pour le moment à son petit soucis d'ordre magique contique. « Bien la marmaille ! Vous êtes prêts ? On reprends ! »

*La Fae d'Argent, après sa discussion avec le grand chef du village, erra sans but à la recherche d'une explication. Ce fut finalement la jeune femme qu'elle avait rencontré plus tôt qui, dans sa grande bonté, accepta de lui dévoiler quel était le véritable problème des habitants... Et voici ce qu'elle lui dit : « Ce sont les dieux ! Ils sont en colère après nous et rien ne semble pouvoir les arrêter ! La famine s'est installée, et les éléments se déchaînent... Nous sommes aussi attaqués par des nuées d'animaux vengeurs ! Nos offrandes n'y font rien... nous avons besoin de votre aide ! » Touchée par le malheur de ses gens, la Fae d'Argent voulut en savoir un peu plus sur leur culte et se rendit à leur autel, situé très haut, sur la plus haute colline à l'orée du village. Elle gravit le talus de terre et d'herbe, affrontant les vents violents et la pluie battante, jusqu'à disparaître, la tête dans les nuages. Là, elle tomba nez à nez avec quatre divinités très puissantes, en grande discussion. Chacun de leurs mots déclenchait la plus effroyable des tempêtes, et chacun de leurs gestes mettaient la nature à mal. La Fae d'Argent les observa longuement, en silence, à la recherche d'indice sur la raison de leur querelle incessante. Et elle la trouva. Deux des divinités voulaient l'indépendance, tandis que deux autres reconnaissent l'existence d'un troisième dieu, bien plus puissant, et qui était leur créateur originelle. Et chacun des deux camps s'affrontaient, mettant en péril de nombreuses vies humaines qui n'y étaient pourtant pour rien. La Fae d'Argent, ne pouvant savoir qui des deux avaient raison, décida de partir elle-même à la recherche de ce Créateur, et fit demi-tour. Mais ce fut à cet instant que l'une des divinités la remarqua... En fille de la nature et de la forêt, proche des hommes et des esprits, elle fit face au dieu vivant qui voulut la punir de son impudence. Mais ses pouvoirs n'étaient rien en comparaison à ceux d'un dieu, et elle finit par fuir comme elle le pu ce lieu maudit, avec la résolution qu'elle devait empêcher les divinités de détruire la terre. Alors elle partit gravir la plus haute des montagnes de ce monde, seule. Son périple fut éprouvant, mais sa recherche de vérité était bien plus grande. Et c'est alors que dans une grotte irradiée de lumière, elle fit la rencontre d'un homme dont la bonté était sans pareille. Il accueillit la pauvre Fae d'Argent, la nourrit et la réchauffa. Puis elle lui conta en détail la misère des hommes et la folie des dieux, et comment l'un d'entre eux l'avait attaqué. Bien ennuyé par la chose, lui qui ne voulait que le bien du petit peuple, il décida d'agir et se leva de toute sa grandeur. Mais il ne voulait pas régler la chose par la force, et souhaitait montrer aux hommes qu'ils avaient bien plus de pouvoir sur les dieux qu'ils ne semblaient le croire. Alors, la Fae d'Argent et lui discutèrent longuement, réfléchissant à la meilleure solution pour donner une bonne leçon à ces divinités belliqueuses.*

De nouveau, Bagaya fit une pause, se permettant une interaction de plus avec son jeune public. « Alors, à votre avis... Qu'est ce que le Créateur et la Fae d'Argent ont bien pu imaginer pour aider les villageois et punir les dieux ? » Les petites têtes blondes s'animèrent, et discutèrent entre-elles tout en proposant des tas d'idées différentes. La vieille sorcière était satisfaite de l'engouement qu'avait les enfants pour son histoire, et prit fortement sur elle pour écouter toutes leurs propositions plus loufoques les unes que les autres. Certains parlaient de démonstration de puissante magie, d'autres d'un tournois où seul le vainqueur aurait raison, d'autres encore semblaient faire preuve de plus de malice et d'ingéniosité, et ceux-là n'étaient pas si loin de la vérité. Une fois que tous eurent épuisés leurs idées et qu'ils insistèrent pour connaître la réponse, Bagaya ré-ouvrit son livre et se prépara à reprendre sa lecture...

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Mar 05 Juil 2016, 16:19


▲ Un seul dieu pour les gouverner tous ▲

Décidément, ce lieu n'était pas si différent de celui d'où je viens. De puissances forces inconnues et inconcevables pour la plupart des gens s'affrontaient, se querellaient pour des sujets qui ne nous concernaient pas directement... mais nous en pâtissions tous. La guerre, la maladie, la famine, les cataclysmes, la destruction... Voilà ce qui était notre lot pour soutenir ces dieux lorsqu'ils décidaient de bouleverser notre quotidien. Naquit en moi un sentiment étrange de colère mêlé de compassion. Je ne pouvais laisser ces gens être anéantis par ces monstres de puissances qui ne les gouvernaient que par la peur. Il leur fallait un guide, bienveillant, juste et sage. Et c'est ce que je partis chercher dans la montagne. Mon périple fut long, périlleux. Je compris rapidement que ma magie en ce lui se reposait sur la nature, et que plus je m'en éloignais, plus je faiblissais. Ici, rien ne poussait à travers la neige dense. Les derniers mètres qu'il me fallut franchir avant d'atteindre la grotte me demandèrent de fournir une énergie que je n'aurais jamais soupçonner encore posséder. C'est épuisée, abattue, mais soulagée que je me laissa choir au coin du feu. Le vieil homme me regardait, en silence, et son prunelles me firent l'effet de tisonniers perçant mon âmes de toute part. Sa puissance me poussa a fermer les yeux de peur d'être consumer. Il attendit un long moment que je me sois reposée avant de prendre la parole. Sa voix était douce, il parlait calmement, et je sentais en lui comme une infini sagesse tintée de mélancolie. Il fut bon avec moi, et je voulu dès cet instant en faire autant.

« Que viens-tu chercher, Fae d'Argent ? » « La paix pour les hommes de la vallée. » « De quoi souffrent-ils ? » « De la colère des dieux. » Il sembla réfléchir un instant, puis me reposa la même question, me forçant à creuser ma pensée. « De quoi souffrent-ils, exacctement ? » Je ne savais que répondre... puisque ma vérité semblait ne pas correspondre à ses attentes. Et à mon tour, je me plongeais dans un mutisme total, à la recherche du véritable problème de ces hommes. Ma première piste fut celle des offrandes. Peut-être avaient-ils commis une erreur par le passé ? Mais le sage, d'un simple signe de tête, me fit comprendre que je n'étais pas sur la bonne voix. Alors quoi ? Au bout de plusieurs heures, voyant que je ne parvenais à résoudre son énigme, il me fournit un précieux indice que je n'aurais pu découvrir seule, de part mon manque d'expérience. « De qui les dieux tirent-ils leur si grande puissance ? Et pourquoi suis-je ici ? » De nouveau, je réfléchis. Les dieux étaient apparus près de leurs hôtels. Celui qui se tenait en face de moi n'en avait pas. Je tentais ainsi, timidement, de lui faire part de ma réflexion. « Des prières des hommes ? Et nul ne vous prit ? » « C'est exact, oh Esprit de la Forêt. C'est parce qu'ils croient en nous que notre force est si grande. Mais hélas, plus personne ne se souvient de celui que je fus jadis. » « Moi je crois en vous. Ne pourriez-vous pas défaire ces dieux d'un simple coup de vent ? » « Penses-tu que cela suffirait ? » « Non... Les hommes continueraient à croire en eux. » « Pour sauver ceux que tu protège, tu dois d'abord me sauver, jeune Fae. » Il n'avait pas besoin d'en dire plus. Ces mots m'avaient atteints.

Sans plus attendre, je retournais au village. Hélas, celui-ci souffraient de plus en plus de la folie des dieux... Des maisons étaient effondrées comme de vulgaires châteaux de cartes, des cadavres de bétails jonchaient les champs et je reconnus même les corps de certains habitants, dépassant d'un tas de terre fraîchement retourné. Il me fallait faire vite... Combien de temps s'étaient-ils écoulé depuis mon départ ? Bien trop, malheureusement. Lorsque je pénétrais dans la salle commune, je ne vis que peur et désolation. Tous semblaient malades, faibles et mutilés. Pourrais-je seulement leur faire entendre raison ? Il me fallait essayer. Et réussir à n'importe quel prix. Les malheureux étaient si abattus qu'ils ne se retournèrent même pas à ma venue. Pouvais-je m'exprimer maintenant ? Non... Il me fallait d'abord les soigner. Sur ma terre d'origine, je n'avais aucun pouvoir de guérison. Mais ici, j'étais la Fae d'Argent, un être magique capable de créer la vie à partir du néant. Je ne savais que trop peu comment agir, mais j'espérais que l'histoire suive son cours. Lentement, sous le regard vide des quelques femmes encore debout, j'apposais mes mains sur les malheureuses victimes. Une douce chaleur les enveloppa et se propagea dans leurs corps. Quel soulagement était-ce pour moi que de voir leurs visages s'apaiser et reprendre des couleurs ! Durant deux heures, je fis mon maximum, jusqu'à épuisement, jusqu'à accepter l'énergie que les plantes mourantes souhaitaient m'offrir pour sauver les hommes. Une fois que ma besogne fut effectué, tous se rassemblèrent autour de moi, pendus à mes lèvres, se souvenant qu'ils attendaient mon retour.

« Braves gens, votre misère n'a pas lieu d'être ! Je vous ai promis de vous sauver, et me voilà avec votre rédemption. Qu'est-ce que ces dieux vous ont offert ? La mort et la ruine ! Méritent-ils vos prières ? Non ! Moi, la Fae D'Argent, je vous le dit : il existe un dieu bon, un dieu ancien que vous avez oublié. Votre dieu ! Détournez-vous de votre passé ! Abandonnez vos croyances envers ces divinités que ne vous apportent rien de bon ! Le dieu unique, lui, saura se montré bon pour vous. Croyez en moi. Croyez en lui. Croyez en Saïpan ! » Au début, je n'eu aucune réaction. Ils étaient trop désespérés pour croire encore qu'ils pouvaient s'en sortir. Mais peu à peu, les plus jeunes d'entre-eux, ceux qui semblaient avoir toujours eu confiance en moi, murmurèrent tout bas les questions que les adultes n'osèrent pas ce poser. La graine était plantée, il ne me restait plus qu'à l'arroser. « Saïpan viendra ! Et si vous croyez suffisamment fort en lui, il vaincra ces dieux impie ! Suivez-moi ! » Des plus enclin à prier ce nouveau dieu aux plus résistants, tous finirent par m'emboîter le pas. Nous devions nous rendre à leur autel. Là où tout avait commencé et où tout finira.

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Mar 05 Juil 2016, 17:19


...et ils vécurent heureux à jamais.

L'histoire touchait bientôt à sa fin, la vieille sorcière le savait. Et il lui fallait faire vite... Ce qu'elle racontait aux enfants pouvaient peut-être les fasciner, leur faire aimer le Dieu Suprême, mais elle ne pouvait berner plus longtemps les chamanes qui l'entourait. Pour le moment, elle se trouvait encore seule avec les enfants... mais elle ne pouvait avoir de contrôle sur ce que ces derniers tireront de son conte, et ce qu'ils en diront à leurs parents. Bagaya se savait seule sur une île, parmi un peuple qui lui était ennemi, et elle ne pouvait en ces temps troublés prendre le risque d'être démasquée. Oh, la mort ne l'effrayait pas, mais le temps qu'elle perdrait à renaître de sa rose pouvait être extrêmement long. Et la mauvaise avait encore des cartes à abattre durant cette guerre, elle en était certaine. Tant d'enfants facile à manipuler, tant de cœur faible, effrayés, qui ne demandaient qu'à ce qu'on leur montre la voie. Sa voie. Elle sourit en pensant à tout cela, et reprit d'une grave voix son récit. Plus que quelque pages, et tous obtiendraient les clefs leur permettant de comprendre que le Grand Sympan ne pouvait être que vainqueur.

*Après le discours de la Fae d'Argent, le cœur des hommes était devenu plus fort. Par le vœux des tous petits et des plus jeunes, les adultes avaient choisis de croire aux mots de l'Esprit de la Forêt. Et même si certains hésitaient encore, même si d'autres avaient peur des conséquences de leurs décisions, même si quelques rares anciens avaient choisit de rester au village et fidèle aux dieux malgré tous, la plus grande partie des habitants de la vallée suivirent leurs guide jusqu'à la Colline qui surplombait leurs terres désolées. La Fae d'Argent n'avait aucune idée des pouvoirs de Saïpan, elle ne savait même pas si il allait gagner, ou même si il allait venir, mais en son fort intérieur, elle avait choisit de croire en lui et de lui confier sa vie et celles des hommes qu'elle avait si longtemps protégé. Les enfants marchaient à côté d'elle, tandis que les adultes les suivaient en murmurant à leurs tours des questions qu'ils n'avaient jamais osé se poser. Et peu à peu, dans leurs esprits pourtant si fermés naquit l'espoir d'être sauvé par ce dieu oublié de tous. Certains se mirent même à prononcer son nom, à l'appeler le Dieu Unique... Et la Magie des Mots, allié à l’Étincelle d'Espoir, atteignit le vieille homme, tout là haut dans sa montagne. Il respira le Vent du Renouveau, se redressa sur de solides jambes, et son cœur s'emplie de Courage et de Puissance. Il s'éleva alors dans les cieux, apparaissant tel un astre aux yeux de tous, plus brillant que le soleil lui-même. La Fae d'Argent, parvenue avec sa troupe au sommet de la Colline, sous la Colère des Dieu, montra à tous qui était ce nouveau dieu qui allait les sauver. Il brillait si fort ! Avec une chaleur si douce ! Que tous s'agenouillèrent devant lui et le prièrent de toute la force de leurs âmes. Ils nourrissaient le Dieu Unique. La Fae d'Argent les protégeaient de toute la force de son amour de la folie des dieux belliqueux, qui préféraient faire taire les hommes plutôt que de s'attaquer à leur Créateur. Car oui, Saïpan était le Dieu de Tout et de Tous, mais ils ne voulaient pas s'incliner devant lui. Les villageois, voyant devant eux l'idiotie de ceux en qui ils avaient crus, cessèrent de les prendre pour des dieux. Et alors, ceux qui étaient hier des géants pleins de pouvoirs devinrent petits, plus petits que des hommes, plus petits que des fourmis, jusqu'à ce que même les enfants ne puissent plus les voir. Sous l'action du Dieu Unique, qui voulu remercier les hommes, le ciel gris se dégagea pour devenir d'un bleu unique, les champs dévastés repoussèrent en un instant, le bétail revint à la vie, et même les fantômes torturés des hommes morts se mirent à sourire, et partirent dans l'Au Delà. L'autel des mauvais dieux fut détruit, et à la place, la Fae d'Argent fit pousser un magnifique arbre, aux branches et aux racines solides, qui donnait de délicieux fruits sucrés capables de guérir tous les Maux de la Terre. Depuis ce jour bénis, tous les habitants de la vallée vivent en paix, protégé par le Dieu Unique, qu'ils prient et remercient pour tous les avoir libéré. Et la Fae d'Argent ? L'on dit qu'elle serait retournée de là où elle venait, mais que nul ne l'oublierait jamais !*

Soudain, alors qu'elle venait d'achever son histoire aussi bien qu'elle le désirait, sa magie ancienne s'échappa du livre. Un vent violent, tourbillonnant, se leva dans toute la pièce, tandis que l'encre s'illuminait d'une couleur rouge sang. Bagaya, détestant les imprévus, voulu le refermer, mais une explosion de lumière la priva de sa vue quelques instants. Elle eut à peine le temps, de ses vieux yeux fatigués, à peine quelques secondes, pour reconnaître dans cette silhouette, ce visage, celle qu'elle pensait disparu à jamais. « Non d'une pipe en bois... » La demoiselle croisa le regard de son ancêtre, et sans un mots, sans un signe, disparu dans les ombres. « Mamie Conteuse ? Qui c'était ? » « La Fae d'Argent les enfants... Elle est venue dans ce monde. »

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