Voir Lilith se jeter ainsi sur les multiples trésors présents dans la salle, on pourrait presque penser que j’étais en fait en présence d’une Déchue de l’Envie. Ou de l’Avarice. A cette pensée je ne pus réprimer un sourire amusée. Je tapotais sur le bec de l’animal à la remarque de l’Orisha. Il est vrai que cet oiseau aurait pu m’apporter un soutien conséquent et plus qu’appréciable. A la condition de pouvoir l’emmener évidemment. Mais le faire sortir de ces souterrains se révèlerait être une tâche aussi difficile que de survivre aux multiples coups du Saule. Certes nous avons réussies, mais seulement parce que, par chance, Lilith avait une fée avec elle. Je crois que nous ne serions jamais arrivée jusqu’ici sinon. D’ailleurs, on pouvait apercevoir les racines de l’arbre. Nous étions bientôt arrivées. Le retour fut bien plus rapide que l’allez. Je laissais tomber mon bras le long de mon corps, faisant disparaitre par la même la petite sphère lumineuse que je peinais à présent à maintenir intact. A présent je laissais la lumière naturelle, qui perçait grâce aux racines, guider nos derniers pas. Je dois bien admettre qu’il était plus que temps que l’on arrive dans une zone éclairé. Encore cinq minutes et je tombais dans les pommes ! Je sentais des gouttes de sueurs perler sur mon front, rappel de ces derniers efforts que je venais de fournir. Bien. Note personnelle : Ne pas user de magie trop longtemps. Je n’en ai pas encore les capacités… Ça m’aura servi de leçon tiens. Comme s’il avait ressenti ma faiblesse passagère, l’oiseau me donna un léger coup de bec sur le côté. Mince. S’est-il attaché à ce point-là ? C’est plutôt ennuyant. Je ne peux pas le ramener avec moi…

On arriva enfin à l’entrée, ou plutôt ma sortie dans notre cas présent. On pouvait voir que le ciel était plongé dans une quasi-obscurité. Il était vraiment temps de s’en aller. Quoique, dans mes souvenirs, ces jardins sont aussi d’une beauté et d’une singularité étonnante lorsqu’on les visite de nuit. J’aidais Lilith à remonter ses nouvelles richesses à la surface, en espérant que le saule soit toujours aussi calme qu’à notre départ. Mais il semblerait que la petite fée ai réussie à charmer l’arbre jusqu’à notre retour, puisque c’est sans encombres que l’on atteignit la surface. Me retournant une dernière fois vers la tanière cachant l’immense souterrain, je jetais un dernier regard au volatile. C’est malin. Maintenant je me sentais presque coupable de le laisser seul ici ! Je me dépêchais de rejoindre l’Orisha à une distance sécuritaire du Saule Cogneur, mais sans pour autant le brusquer. Il serait dommage de finir cette journée sur un bête accident.

Je me retournais vers Lilith lorsqu’elle m’adressa la parole… Et laissa échapper un sourire amusée alors qu’elle s’arrêta en plein milieu de sa phrase. Il semblerait bien que l’orientation ne soit pas son point fort. Supposition qui fut confirmé lorsqu’elle repris sa phrase. Ou plutôt, la reformula. « En effet, tu repartira avec bien plus que des informations. Après, je dois bien avouer ne pas avoir vraiment le pied marin. », ajoutais-je avec un sourire gênée. « Mais si je n’ai pas le choix, alors j’accepte volontiers ta proposition ! ». Je suivais des yeux la petite fée qui revenait auprès de l’Orisha après un sifflement. « Finalement, ça fera quand même une belle aventure à raconter. Maintenant on sait pour le trésor. On aura même eu notre " monstre " également. », fis-je avec un sourire en repensant au drôle d’oiseau, plus inoffensif qu’un Ti’piaf. Et puis on aura survécu au Saule Cogneur aussi. Dommage qu’il n’y ai eu aucun témoin. A part nous, personne ne sera au courant du coup…

« C’est évident. ». Oui. Quelque chose me disait qu’un jour nos chemins se croiserons à nouveau. Quoiqu’il en soit, c’était une drôle de rencontre. On ne fait pas connaissance avec quelqu’un de cette façon-là tous les jours. Et étonnement, j’avais le sentiment que la prochaine fois que l’on se verrait, ce serait dans ce même genre de situation. Tournant les talons, je leur fis mes adieux d’un signe de la main. Belle et riche journée que fût celle-ci. C’est peut-être ce qu’il me fallait pour me remettre d’aplomb. « Merci, Lilith. », lançais-je dans un murmure avec un dernier regard sur les deux énergumènes.