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 Quête (l'école des sorciers) ft Nissa

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Mer 09 Mar 2016, 17:35

Le visage de la demoiselle exprimait désormais un sérieux profond que je n'avais encore jamais vu d'elle. Elle froissait à moitié le papier qu'elle tenait dans sa main, m'indiquant qu'elle avait reçu une mission de la plus haute importance de la part de l'armée des Ondins.

"Félicitations !" lui dit-je sincère.

Je me réjouissais pour elle jusqu'à ce qu'elle m'explicite son ordre de mission. On lui demandait de se rendre immédiatement à la prison, sur le continent dévasté, afin de s'occuper d'une affaire d'enlèvement.

"Ah, ça c'est pas de chance !"


Je rigolais à moitié, imaginant mon amie dans ce lieu lugubre et sordide, entouré de bien plus d'énerguments que ces petits marchands de sables que nous avions éliminé. Ce fut lorsqu'elle m'annonça que j'étais de la partie que mon petit sourire se transforma en grimace. Je réfléchissais à la situation, réalisant que je ne pouvais pas lui refuser ma présence surtout que je l'avais mis dans le cambouis depuis le matin même. J'hochais la tête de façon peu assurée.

"Disons que je te dois bien ça..." bredouillais-je en regardant la missive qu'elle tenait toujours dans sa main. "Tu sais que je déteste les prisons ? il y a trop de mauvaises ondes là dedans. Et trop de mauvaises personnes aussi d'ailleurs".

Je posais une main affectueuse sur son épaule en signe de confiance.

"Allez, à cheval mademoiselle militaire. Plus vite on y pars, plus vite on termine".

Regardant Land, je réalisais qu'il avait compris qu'on attendait de lui un chemin sûr et rapide vers l'océan le plus proche.
Je changeais la bride de mon étalon puis je l'enfourchais prestemment.
J'avais récupéré mon sac ainsi que tout ce qu'il contenait et j'en profitais pour boire avant que le cheval se mette en route, et surtout avant que Crapule ne me la consomme entièrement. La totalité de ce qui restait de l'eau s'écoula dans ma gorge, pour mon plus grand plaisir.
Land donna le départ, courant vers ce qui devait être l'Ouest au vue de la position du soleil. Nous chevauchions énergiquement dans le but d'atteindre l'Océan avant la tombée de la nuit.
Le soleil déclinait rapidement, si bien que nous arrivions juste à temps sur le bord d'un cours d'eau.

"Land pourra nous rejoindre dans la prison ou je laisse Crapule avec lui pour qu'ils se reposent tous les deux ? Elle peut prendre l'apparence d'un poisson et nous accompagner si ton loup parvient à s'introduire sur le continent dévasté. Mais a part s'il embarque discrètement sur un bâteau, je ne suis pas sure qu'il puisse".

Bien que j'eu prononcé ces phrases, je réalisais que Land trouvait toujours un moyen de retrouver Nissa. Cela ne m'étonnerait guère qu'il traverse réellement l'océan discrètement à bord d'une embarcation, mais dans tous les cas nous arriverions bien avant lui.
Pendant que Nissa semblait réfléchir, j'ôtais mes chausses, mon pantalon et mon haut et les pliais soigneusement avant de les ranger dans mon sac. Il était certain qu'ils seraient entièrement mouillés malgré ce soin, mais une fois arrivée à destination il me fallait bien me rhabiller, surtout si nous nous rendions en prison.

La nuit était tombée et bien avancée. La seule lumière radiante dans le coin était celle de la pleine lune.

"Nissa, regarde la lune, elle est pleine ! Tu crois que ça présages de mauvaises choses ? Certains humains disent que oui. En tout cas avec tout ce qui nous est arrivé aujourd'hui j'espère que ces présages ne sont pas pour nous !".


C'était la première fois que je la voyais comme ça de mes propres yeux. Certes, il est vrai qu'on m'en avait parlé, et que j'avais passé quand même beaucoup de temps sur terre avec mon père mais elle n'avait jamais été comme ça. Ou peut être était-ce à cause de notre localisation ? Dans tous les cas, j'attendais Nissa en contemplant la beauté de sa lumière, tentant d'imprimer chaque pixel de ce tableau dans ma rétine.

"C'est bon, tu t'es décidée ? On y va ?" demandais-je gaiment à la sirène en glissant habilement dans l'eau jusqu'à la taille.


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Ven 11 Mar 2016, 08:06

« Je te remercie Arwen de faire cela, je sais que ce n’est pas ton domaine de prédilection. »
Son amie était exceptionnelle. Elle aurait pu refuser de l’accompagner dans sa mission, ce n’était pas elle qui en avait été chargée, mais elles seraient beaucoup plus efficaces toutes les deux.
Nissa et Arwen n’étaient pas encore sorties du désert, il fallait qu’elles atteignent au plus vite la mer. Elles enfourchèrent leurs étalons qui étaient dressés à réagir au moindre de leurs mouvements, et heureusement, car la connaissance en équitation des deux sirènes étaient très rudimentaires. Lorsqu’elles arrivèrent près de l’océane, la question de Land se posa. Lorsqu’elle retournait dans l’eau et qu’elle n’était pas en mesure de voyager sur un bateau, elle le laissait sur le continent sur lequel ils se séparaient avec l’intention de venir le rejoindre plus tard. Peu importe le temps qu’elle mettait à revenir, Land avait toujours vécu seul et était solitaire, elle ne s’inquiétait jamais sur la manière dont il allait survivre pendant son absence, car même quand elle était là, Land ne dépendait jamais d’elle :
«Non, pour cette fois-ci, il ne nous accompagnera pas, nous n’avons pas le temps de nous inquiéter de la logistique dont il faudra faire preuve pour qu’il vienne… Si nous avions eu plus de temps, oui, pourquoi pas, mais actuellement cela va s’avérer compliqué. Crapule peut venir avec nous, mais je ne veux pas qu’elle se montre, elle serait une cible bien trop facile pour des sorciers mal intentionnés, de plus sa capacité de métamorphe peut la rendre très désirable à leurs yeux. »
Elle se déshabilla, elle aussi, rangea ses affaires puis entra dans l’eau. Immédiatement sa peau au contact de l’eau réagit et une queue de poisson bleue remplaça ses deux gambettes. Elle fixa la lune du regard :
« Je ne sais pas, mais rassure toi, c’est un mauvais présage pour nos ennemis ! »
Elle plongea sous l’eau et commença à nager, savourant le délice du contact de l’eau glissant sur sa peau, dans ses cheveux pendant qu’elles progressèrent. Elles nagèrent toute la nuit et arrivèrent sur la plage du continent dévasté. Ce n’était pas réellement une plage puisque la prison se trouvait au bord de l’eau, mais très surélevée par rapport au niveau de l’océan. C’était davantage sur des rochers qu’elles durent se hisser, protéger par l’ombre de la roche et la pénombre de la nuit. Elles étaient épuisées par la vitesse maintenue pendant tout leur périple. Fort heureusement, l’océan était resté clément et calme, ce qui leurs avaient évitées de devoir lutter contre les éléments en plus.
« Il faudrait nous reposer, dans notre état, nous ne serons jamais assez opérationnelles afin de partir à leur poursuite. De plus, nous devons élaborer un plan, nous ne pouvons pas y aller en improvisant. »
Des rochers, un chemin montait dans la roche, un escalier naturel creusé par l’érosion de celles-ci. Nissa se sécha, ce qui lui permit de faire apparaître ses jambes, puis elle se rhabilla. Une fois qu’Arwen eut fait la même chose, elle emprunta le chemin. Celui-ci était encadrée par les deux côtés des roches, les protégeant de la vue de tous mais les exposant sur le dessus. Si une personne passait en haut et regardait vers le bas, elles seraient piégées. C’est dans un sentiment de crainte qu’elles continuèrent de progresser. Au bout de quelques minutes, elles émergèrent sur une plaine ou aucun arbre ne vivait, mais ou de grands rochers semblaient avoir poussés. Nissa s’adossa à l’un d’eux et s’assit sur le sol. Elle sortit la tête sur le côté afin d’observer un peu la prison qui se trouvait à quelques kilomètres de là : le seul accès qui avait l’air possible était celui offert par un pont suspendu au-dessus de ce qui semblait être un creux. Pour ce genre de forteresse, cela devait être des douves. De son point de vue, une carriole progressait vers la prison. Juste avant le pont, un homme encadré par deux autres en descendirent, traversèrent le pont, et les lourdes portes s’ouvrirent… Si se faire passer pour un prisonnier était une des solutions, ce n’était pas ce qui l’enchantait guère. Elle reposa sa tête contre le rocher, à l’abri des regards puis ferma les yeux :

« Dis moi Arwen, ton Ot’Phylès est spécialisé dans les relations entre les ondins et les autres espèces je crois. Corrige moi si je me trompe, mais aucune approche diplomatique ne te vient à l’esprit ? »
Peut-être qu’en demandant une entrevue aux sorciers, mais sans révéler qu’elles étaient des ondines pourraient être un moyen de pénétrer dans cette satané prison.

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Ven 11 Mar 2016, 22:32

Nissa donna le signal de départ. Je jetais un dernier regard derrière moi. Crapule me regardait, son visage affichait une expression triste. Bien que j'étais toujours attendrie par cette moue, je décidais de ne pas me laisser avoir cette fois-ci. Il s'agissait bien sur de sa santé, et il m'était non envisageable de la mettre en péril à nouveau.

"Non, tu restes avec Land" dis-je d'une voix que j'espérais sans appel. "Il te guidera jusqu'à nous lorsque nous reviendrons. En attendant je compte sur toi pour te reposer. Je suis très sérieuse".

J'avais froncé les sourcils un peu plus fort qu'en temps normal, était-ce pour cela qu'elle n'insistait pas ? Je ne lui demandais pas, préférant afficher un air décidé que de quémander des explications. Je l'embrassais sur le front une dernière fois avant de lui tourner le dos définitivement.
J'immergeais mon corps dans l'eau fraiche de la nuit, puis j'y engouffrais ma tête sans la moindre appréhension.

"Quel rafraichissement après toutes ces péripéties !"


Je nageais aux côtés de l'ondine, la laissant me guider à travers les courants. Les conditions climatiques des dernières heures avaient affaiblies mon corps plus que ce que je voulais bien l'entendre, si bien que la nage, qui avait toujours été d'une aisance déconcertante pour d'autres humains me paraissait tout d'un coup être réfléchi.

"Tu ne te fatigues pas un peu ?" demandais-je à l'ondine.

Elle ne parut pas m'entendre, cependant je préférais ne pas réitérer ma question, craignant d'être la seule dans ce cas.
Nous traversâmes plus de contre courants que de courants, mais nous arrivâmes sous peu.
Au loin je pouvais déjà discerner la forme de l'ile sous l'eau. Elle était plus grande que ce que je m'imaginais. Y avait-il vraiment autant de malotrus à enfermer dans une prison ? J'avais alors le pressentiment que je n'étais pas au bout de mes surprises.
Arrivées à bon port, je sortais élégamment de l'eau, troquant ainsi ma belle queue de poisson pour ma paire de jambes. En posant le pied sur la roche, je me rappelais la première fois que je foulais la terre de mes orteils. A l'époque, je titubais et tombais tous les quelques mètres. Dorénavant, j'affichais une marche légère et sûre. Je souriais en repensant à tout cela, me séchant au soleil.
Mon amie avait raison sur un point : Nous avions besoin de nous reposer. Je sentais mon corps qui me criait de lever le pied, de profiter encore un peu de l'étendue d'eau salée à portée de main. Mais le temps pressait et nous devions secourir ces enfants.

Sèche et habillée, j'emboîtais le pas de Nissa à travers un petit chemin rocheux qui escaladait la montagne. Ce chemin avait beau être lugubre et mener à une prison, je ne pouvais pas m'empêcher de le trouver ravissant. Surement était-ce l'effet de l'escalier dans la roche ?
A mi-chemin, mon amie marqua une pause. Elle semblait examiner les alentours. Fatiguée, je m'asseyais à mon tour, mais je me concentrais davantage sur les possibilités de repos qui s'offraient à nous qu'à un moyen d'entrer rapidement.

"Je ne suis pas sure qu'une négociation soit possible avec ces individus" bredouillais-je incertaine. "Ce sont des sorciers. Ce sont des êtres mauvais par essence".

Je regardais au loin, perdue dans mes pensées. Nissa avait sans doute deviné que je ne portais pas cette espèce dans mon coeur. A vrai dire, une telle méchanceté gratuite me répugnait. Cependant, je tentais de me raisonner silencieusement, réalisant que le fait d'appartenir à mon Ot'Phylès était un privilège et que ce genre de généralisation n'était pas une de mes meilleures action.

"Je veux bien tenter de négocier avec eux" me repris-je. "En revanche, je ne suis pas sure de la tournure que cela va prendre. Je ne me suis jamais adressée à des sorciers dans de tels termes. Et puis je demeure persuadée qu'aucun d'entre eux ne voudra négocier quoi que ce soit. Mais qu'à cela ne tienne, si nous nous faisons prendre, je tenterais le tout pour le tout !".

S'il y a bien une chose dont j'étais sure, c'est qu'avec Nissa, nous atterrissions toujours dans des situations délicates pour nous. Certes, nous nous en sortions toujours, mais à quel prix parfois. Je ressentais toujours de la culpabilité d'avoir tué le marchant cet après-midi, et je ne désirais pas tuer quelqu'un d'autre dans la nuit.

"En tout cas, le jour va bientôt se lever et la garde sera surement renforcée. Je propose que nous nous camouflions derrière ces rochers et que nous dormions jusqu'au crépuscule. Je suis vraiment fatiguée et j'aurais besoin de forces dans la prison".

Je regardais mon amie, elle me regardait à son tour. Je souris. Elle sourit. La même pensée nous avait traversée :

"On peut manger un peu maintenant et un peu au lever, t'en penses quoi?"

Pas besoin de lui répéter deux fois, nos sac étaient déjà ouverts et nos mains prêtes à saisir le premier met qui se présenterait à nous.


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Sam 12 Mar 2016, 22:39

Nissa écouta l’analyse de son amie et en fut déçue. Elle se doutait qu’elle n’aurait pas la solution, mais elle l’avait espérée. Sa première mission officielle en tant que membre à part entière de l’armée ondine lui mettait les nerfs à vifs. Beaucoup d’enjeux et de responsabilités reposaient sur ses épaules à ce moment-là. Il ne fallait pas qu’elle échoue, autant pour elle, que pour son Ot’phylès, mais principalement pour les enfants ondins qui y étaient retenus. Que ce soit des jeunes ondins ou de jeunes enfants d’autres races, elle les libérait, elle s’en faisait le serment. Elle repositionna sa tête contre le rocher :

« Oui, tu as raison. En dernier recours, nous pourrons nous servir de tes talents, mais comme tu le dis, on ne peut pas négocier avec ces gens là… J’espérais juste que tu me sortes une idée de ton chapeau ! Elle inspira profondément, puis expira afin d’essayer de relâcher la pression par ce mouvement, Oui moi aussi, je suis épuisée. Nous pouvons dormir et nous aviserons à notre réveil.»

Elles se mirent à sourire puis à ouvrir leur sac tout en dégustant les denrées qu’elles n’avaient pas pu toucher à cause de leur enlèvement dans le désert. Nissa mangea en silence, réfléchissant activement à ce qu’elle pourrait inventer afin de pénétrer dans cette prison. Une fois qu’elles eurent terminées, elles se couchèrent et sombrèrent dans le sommeil. Celui de la sirène fut très léger et au bout d’une heure, elle se réveilla. Elle avait trop de tracas en elle pour pouvoir profiter d’un sommeil réparateur. Arwen dormait encore. La jeune femme posa sa main sur l’herbe verte et saine qui composait l’endroit où elles se trouvaient, puis elle en aspira l’énergie, la vie, afin que celle-ci lui soit transférer. Lorsqu’elle réalisait cette action, elle préférait ne pas penser à ce que cela incombait : tuer des organismes vivants. Elle en avait besoin pour survivre et régénerer ses forces, tout simplement. L’endroit autour d’elle, dont elle venait de se nourrir, devint noir, de l’herbe sèche et  sans vie.

L’attente jusqu’à la venue du crépuscule fut longue. Lorsque son amie se fixait un temps de sommeil, elle le respectait. En même temps, les évènements avaient été violents : d’abord une traversée du désert, puis un enlèvement, un massacre, une course effrénée dans l’étendue de sable, une traversée de l’océan à pleine vitesse, et bientôt l’assaut d’une prison emplie de sorciers maléfiques et puissants… Oui, elles auraient besoin de toutes leurs forces.

Une flaque d’eau se trouvait à la gauche de Nissa et un mouvement à la surface de l’eau attira son regard. Une lettre venait de remonter à la surface, toujours avec son nom écrit au dos, mais cette fois-ci, il n’y avait pas de marques officielles, elle portait l’écriture de Kimi, la jeune orisha qu’elle avait recueilli dernièrement. Nissa l’avait laissée seule dans un village où elle avait loué une chambre pour la petite. Celle-ci était une orpheline de 12 ans qui savait très bien se débrouiller et l’ondine ne s’inquiétait pas de devoir être toujours sur son dos, voilà pourquoi elle l’avait laissée seule là-bas. Elle déplia la lettre, et fut surprise par la rapidité de celle-ci, d’habitude, Kimi arrivait toujours à formuler, par écrit ou oral, un flot de paroles qui semblait interminable :

« Nissa,

Je crains que je ne sois plus là à ton retour. Depuis quelques jours, je sens qu’on me suit. Des hommes ont dû repérer que j’étais seule et je vois les problèmes arriver. Je les ai suivis hier, et je les ai entendus parler d’une prison où j’aurai ma place. J’ai vraiment peur pour ma vie. J’aurai aimé que Land et toi soyez là.

On se reverra.

Je t’écrirai bientôt afin de te dire où je suis.

Bisous,

Kimi. »

 

La jeune orisha avait le pouvoir de voir arriver les problèmes, Nissa n’avait donc aucun doute sur la véracité de ses craintes. Néanmoins, elle craignait que celle-ci ne se soit faite attraper. Kimi n’était pas discrète, elle avait dû se faire remarquer lorsqu’elle les avait espionnés. L’angoisse la prit à la gorge. Elle avait besoin d’être rassurée, et pour cela, elle devait réveiller son amie afin d’avoir son avis. Doucement, elle secoua Arwen par les épaules :

« Arwen ? Arwen, peux-tu te réveiller ? Je dois te montrer quelque chose.  Dès que celle-ci eut émergée de son sommeil, l’ondine lui tendit la lettre de la petite et la laissa lire. Kimi est une jeune orisha orpheline que j’ai rencontré dans les montagnes de l’Edelweiss. Elle m’a aidée pour une mission et j’ai décidé de l’aider aussi en m’occupant un peu d’elle. Que penses-tu de la situation qu’elle décrit ? Je vois des similitudes avec la disparition des jeunes ondins. Tu crois que les sorciers auraient pu l’enlever, elle aussi ? »

Menacer les ondins était une erreur grave aux yeux de Nissa qui aurait donné sa vie pour les individus de son peuple, et menacer Kimi équivalait à la même chose. La jeune femme c’était attachée rapidement à la petite.

 

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Dim 13 Mar 2016, 11:08

Ces derniers évènements m'avaient hélas plus bousculé que ce à quoi je m'attendais, si bien que j'en avais totalement oublié de manger, ce qui est chose on ne peut plus rare chez moi.
Le premier aliment qui effleura mes doigts se trouvait être des champignons. Cela ne m'étonnait pas, je ne partais jamais en voyage sans une coquette réserve de champignon et pour cause, je savais reconnaitre les grandes variétés, dont celles qui se mangeaient crues sans risquer quoi que ce soit. C'était en quelque sorte la solution de facilité. De mes canines aiguisées, j'entâmais le légume avidement. Je regardais Nissa du coin de l'oeil et je devinais qu'elle cogitait à un plan pour intégrer la bâtisse. C'était sa toute première mission et elle lui tenait particulièrement à coeur, l'échec ne nous était pas permis. A mon tour, je turbinais à trouver une solution afin de la soulager. Je fixais la lune, croquant dans une poire. Beaucoup d'idées me traversaient la tête, mais pour chacune d'elle je trouvais des impossibilités physiques avec notre mission. Lasse et fatiguée, je décidais de laisser ma recherche de côté pour cette nuit. Je souhaitais bonne nuit à mon amie malgré tout, espérant qu'elle trouve un peu de repos bien que son esprit soit tourmenté.

Je me tournais vers l'intérieur de la petite grotte rocheuse, récupérais mon petit oreiller de voyage que je tassais soigneusement avant de somber dans un sommeil quasi immédiat.

Je sentais qu'on me secouait les épaules. Quelle heure était-il ? Que ce passait-il ? Cela ne pouvait être que Nissa, si par malheur un sorcier nous avait trouvé, il ne m'aurait pas bousculé si gentiment. La luminosité qui percutait les rochers m'indiquait que le soleil n'était pas encore totalement levé, mais que cela n'allait plus tarder. Je regardais l'ondine, dont le visage m'interpela. Tous ses traits étaient tendus et elle semblait nerveuse. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Je me redressais aussitôt, devinant que quelque chose de potentiellement grave la perturbait. J'écoutais son récit puis je lisais la lettre qu'elle me tendait.

"Oh ... Je suis désolée Nissa !" dis-je, décidant d'être honnête malgré l'inquiétude que j'allais produire en elle. "Ca m'a tout l'air de coïncider avec ce que ton ordre de mission mentionnait..."

Je lui frottais le dos, espérant à la fois la consoler un peu, bien qu'elle n'admettrais probablement pas comment elle se sentait réellement, mais à la fois aussi pour lui redonner de l'énergie. J'avais entièrement confiance en nous et je savais que quoi qu'il arrive à ces enfants ou à Kimi, on réussirait à les retrouver.

"Ne t'inquiète pas, tu sais aussi bien que moi que personne -ou presque personne- ne peut nous résister. Surtout pas quand on est ensemble, et encore moins j'imagine lorsque tu es personnellement impliquée. Moi je ne m'inquiète plus".

Je lui offrais mon sourire le plus convainquant possible, car j'étais réellement sûre de ce que je disais. Fière de moi, je réfléchissais à comment annoncer la bonne nouvelle qui me pendant aux lèvres depuis mon réveil. Les deux pieds dans le plat, comme à mon habitude, je lui dévoilais mon plan d'attaque :

"Je sais comment on va intégrer cette foutue prison discrètement".


Figée dans mon sourire, j'attendais de voir sa réaction. Son visage s'éclaira, reprenant des couleurs.

"On va y entrer par les canalisations ! C'est dégueulasse, OK, mais en attendant personne ne pensera à aller nous y chercher, et nous sommes des sirènes ! C'est du génie ? Tu adhères ?"


Qu'elle trouve cette idée originale, je n'en doutais pas, en revanche de là à affirmer que ce soit l'idée du siècle je n'en étais pas si sure. En attendant elle me paraissait être la meilleure solution réalisable dans notre cas. Peut être atterririons nous dans une salle de bain ? Des toilettes ? Il y aurait très probablement de la casse, du bruit et d'autres conséquences, mais au moins nous aurions surement le temps de nous dissimuler et nous serions bien dans l'établissement.

"C'est risqué et on ne sait pas où on va atterrir, mais dans le pire des cas il doit y avoir un bon réseau de tuyauterie là dessous vu la taille du lieu. On trouvera forcément un endroit où remonter".


L'idée de ramper dans potentiellement des déjections me répugnait au plus au point, mais pour mon amie, j'étais prête à tout. Même à ça.

"Partante ?"


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Dim 13 Mar 2016, 21:55

La réponse d’Arwen ne surprit pas la sirène. Elle mettait simplement en évidence ce qu’elle savait déjà mais qu’elle ne voulait pas s’avouer. Kimi était, très probablement, avec les autres enfants dans la prison, dont les jeunes ondins qu’elles devaient libérer. Les gestes de réconfort que sa consoeur eut à son attention lui fit du bien. Une vague de chaleur l’envahit et elle se détendit quelques secondes. La clé était de se poser, de faire le point sans laisser la panique la submerger. Si cela arrivait, ses idées ne seraient pas claires et la mission serait terminée :

« Oui, c’est vrai qu’on arrive toujours à se débrouiller pour s’en sortir toutes les deux. Et puis, deux têtes pensantes en valent mieux qu’une ! » C’était une phrase d’une telle évidence… Par son sourire, elle tentait de motiver la sirène. Et cela marchait, dans tous les cas, elles n’avaient pas d’autres choix que de tenter quelque chose. Elle écouta attentivement la proposition de son amie quant à la manière d’intégrer la prison par les douves, en passant par les canalisations. Une expression de dégoût s’afficha sur son visage. Elle les imaginait déjà entrain de patauger dans de la mélasse emplie d’immondices indescriptibles : « Tu crois ? Il faudrait que l’on aille voir cela de plus près. Ça ne doit pas être si terrible… » En essayant de minimiser l’environnement dans lequel elles envisageaient d’entrer, cela ne le rendit pas moins horrible à imaginer pour autant.

Nissa se leva, et attendit qu’Arwen l’imite. Il était grand temps qu’elles se mettent en action toutes les deux. Du regard, elle étudia le point d’entrée des douves où elles pourraient le plus s’approcher sans se faire voir par les vigiles de la prison. Bien entendu, ce point là se trouvait à l’extrémité de l’étendue de la plaine. Elles devaient emprunter le chemin inverse et passer par le chemin rocheux en déviant afin de se diriger vers les douves et être à l’abri des regards. Elles empruntèrent le chemin naturel creusé dans la roche, puis durent se hisser sur le côté avec la force de leurs poignets et de leurs jambes, en haut d’une corniche qui donnait droit sur les douves. En prenant conscience de la profondeur de celles-ci et en entendant les bruits qui s’échappaient de ces entrailles, Nissa peina à avaler sa salive « Tu es sûr que tu veux que l’on tente de passer par là ? Si on ne se casse pas le cou en descendant, ce qui nous attend en bas risque de s’en charger… »

Non décidément, ce n’était pas possible. Le plan qui semblait le plus prometteur venait de s’effondrer. Elles revinrent sur leurs pas,  dépitées, le moral soudainement au plus bas. Il était impossible de pénétrer dans cette satanée prison sans se faire repérer. Une seule seconde distraction suffit pour qu’elles se fassent repérer. Une flèche enflammée leur fut envoyée et atterrit à côté d’Arwen, dégageant un écran de fumée tout autour d’elles. Dans les secondes qui suivirent, se fut des cris qui se firent entendre, puis des silhouettes qui se montrèrent « Qui êtes-vous ? Chercher à attaquer la prison vous y envoie directement. Vous ne pouvez pas y pénétrer sans autorisation. Son ton ne plaisait pas à Nissa, -Je viens rendre visite à un proche incarcéré ! » Le sorcier dut être très surpris par la réponse car il n’eut pas le temps de réagir lorsque Nissa l’assomma avec le manche de son couteau qu’elle abattit sur son cou. Elle ne voulait pas leur montrer qu’elle était dotée de pouvoirs. Il tomba au sol, puis deux autres sorciers se jetèrent sur elle et lui lièrent les mains dans le dos. Il n’y avait que quelques heures qu’elles étaient libres ! Ils firent de même avec Arwen et les entraînèrent vers la prison « Vous faites une erreur ! –Vous avez attaqué un sorcier ! –Il m’avait attaqué en premier. –C’est ça, tu rigoleras moins tout à l’heure. » Ils l’entraînèrent un peu plus fort. Arrivés au pont, ils traversèrent en les cramponnant bien fermement, et elle ne s’en plaint pas. A demi penchée en avant, elle avait l’opportunité d’apprécier le vide qui se trouvait sous le pont suspendu et elle avait assez de jugeote pour se laisser faire, sous peine de tous les entraîner dans le vide si elle remuait trop pour se libérer. La lourde porte s’ouvrit et ils passèrent devant deux gardes « Deux petites impertinentes. » puis entrèrent. Elles étaient désormais dans la place. Il ne restait plus qu’à s’échapper, découvrir où étaient les enfants, les trouver et les libérer… Oui, il ne restait que cela à faire…

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Lun 14 Mar 2016, 20:44

Je bouclais mes affaires et me préparais à lever le camp en direction des canalisations de la prison. Nissa, malgré sa visible répulsion à l'idée de se dandiner dans des excréments, était déjà prête à s'y ruer pour mener à bien sa mission. Rapidement, elle analysa la géographie du lieu ainsi que l'entrée recherchée. Je lui emboîtais le pas lorsqu'elle semblait sûre de son chemin. Le trajet se déroulait sans encombre jusqu'à ce que nous soyons confrontées à une portion un peu plus périlleuse nécessitant d'escalader une parois. Toujours derrière Nissa, je remerciais intérieurement Ailydis de ne pas avoir ouvert la marche, de cette façon, lorsque j'éprouvais quelques difficultés à m'agripper aux prises dans la roche, personne n'était témoins de cette scène. Je n'étais pas plus étonnée que ça d'être confrontée à une telle difficulté dans le sens où certes j'avais toujours été relativement agile, mais je n'avais jamais eu la force qui allait de paire. De ce fait, je me retrouvais toujours quelque peu handicapée dans certaines situations, notamment celle-ci. Tandis que je progressais dans mon ascension, je réalisais que l'effort demandé devenait moins pénible au fur et à mesure de la montée.
Je me dressais laborieusement sur mes deux pieds une fois perchée sur la corniche et le spectacle qui s'offra à mes yeux me désola ; l'accès par les douves était bien plus qu'inconscient. L'ondine verbalisa très rapidement cette triste constatation, et je ne pu qu'hocher la tête en signe d'accord.

Déçues, nous rebroussions chemin lorsque j'entendis un sifflement vif et rapide froler mon oreille droite. Bondissant du côté opposé à la menace et m'éloignant un peu de mon amie. Une épaisse fumée nous obstruait le champ de vision et des cris résonnèrent autour de nous. Nous étions repérées. Un groupuscule de sorcier nous menaçait, ce qui manifestement était trop à supporter pour Nissa qui haussa de suite le ton, refusant de se plier à la moindre autorité émanant d'eux. Une demi seconde s'écoula à peine lorsque je remarquais que la brunette que j'avais connu quelques mois plus tôt, qui me paraissait si inoffensive à l'époque, sauta sur le type qui l'importunait et lui décrocha un coup de pommeau si fort qu'il en tomba au sol, sonné comme une cloche à l'heure de la messe.
Seulement, Nissa n'était pas la seule personne à être si rapide et virulente en ce lieu, deux sorciers la saisirent et lui ligotèrent les mains. Je ne savais alors pas quoi faire et j'avais conscience qu'ils étaient bien trop nombreux pour moi. De ce fait, j'attendais sagement de subir le même traitement que ma camarade, leur présentant calmement mes poignets. Sans doute penseraient-ils que je suis faible et obéissante ? En tout cas je l'espérais. J'avais bien compris que Nissa n'utilisait pas ses pouvoir volontairement, ainsi ils avaient toutes les raisons du monde de nous prendre pour de simples humaines. Bien qu'elle soit ligottée comme un rôti, mademoiselle Cauthon continuait de se débattre comme une diablesse, affirmant qu'elle n'avait fait que répondre aux provocations du sorcier.

"Et moi, qu'est ce que j'ai fais ?" demandais-je au type qui me saisissait par le bras pour me trainer aux trains de Nissa.

Il me regardait de bas en haut, comme si j'étais une abrutie.

"Vous vous trouvez dans une zone interdite au public, vous n'avez aucun droit d'être ici. C'est pourquoi nous vous arrêtons". Puis il leva la tête vers la tigresse aux cheveux bruns : "Et vous ne l'avez pas empêché d'attaquer mon collègue".


"Très bien".

Je lui souriais docilement, n'ajoutant rien de plus. Arrivés sur le pont, je commençais paniquer silencieusement : Et s'ils décidaient de nous jeter dans le vide ici et maintenant ? Histoire de ne pas remplir un cachot pour rien.
Nissa se calmait, je la regardais avec appréhension mais elle me tournait le dos et elle ne se doutait probablement pas que je craignais pour sa vie. Encore quelques mètres et nous entrerions derrière les grandes grilles de l'établissements...

Les deux gardes de l'entrée nous laissèrent passer, puis nous nous retrouvions -enfin- dans la prison. Une odeur indescriptiblement horrible émanait du lieu, les murs suintaient et pourrissaient à certains endroit, ou alors était-ce seulement de l'infiltration de mousse ?
Une fois arrivée dans un petit couloir, je tentais le tout pour le tout :

"D'accord, OK, je vais vous dire pourquoi nous sommes ici". Je m'efforçais de garder la voix claire et assurée dont je m'armais quand je voulais convaincre mon auditoire, mais je m'assurais de ne toujours pas avoir recours à la magie, par précaution. "En fait nous avons entendu parler d'une certaine formation de sorcier... Et nous voudrions en être".

Les cinq types qui nous entouraient se regardaient successivement, ils avaient l'air à la fois étonnés et à la fois mécontents.

"Il n'y a pas de tels cours ici"
gronda celui qui semblait être la tête pensante.

Il m'attrapa plus fortement et me secoua un peu trop énergiquement. Je regardais Nissa, lui demandant silencieusement si un petit charme sirénique serait envisageable pour le libérer. J'étais certaine qu'elle comprendrait ma demande, ce dont je n'étais pas encore sûre était de savoir si elle accepterait de potentiellement griller notre couverture dans le cas où nous perdions le combat. Dans tous les cas, c'était sa mission et la décision lui revenait de droit.


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Lun 14 Mar 2016, 22:16

L’audace de son amie surprit la sirène. Elle n’avait pas froid aux yeux ! Et elle osait une idée qui ne lui avait même pas encore traversé l’esprit. Se présenter en tant qu’alliés, et futures associées était du génie. Néanmoins, ils ne se laisseraient pas attendrir très facilement.  Nissa sentit leur réticence et la méfiance viscérale qui les habitait. Ce ne serait pas facile. Pendant qu’Arwen usait de ses talents de négociatrices, Nissa s’activa presque à la seconde où cette dernière eut ouvert la bouche. Elle apaisa les émotions négatives des cinq sorciers les encadrant. Il fallait qu’elle ajuste leurs émotions avec parcimonie et précision, sinon ils sentiraient immédiatement que quelque chose clochait avec ce qu’il ressentait. Petit à petit, leur méfiance s’affaissa.

Elle vit le regard que lui lançait son amie et en comprit le sens. Elles n’étaient pas assez de deux pour leur faire subir leur influence donné grâce au charme sirénique qu’elles dégageaient naturellement. Sans avoir besoin de chanter, car dans  ce cas, elles auraient révélé qui elles étaient et leur nature, elles devaient négocier, user de leur charisme. Un sourire narquois se dessina sur le visage de la jeune femme lorsqu’un des sorciers déclara qu’il n’y avait pas de cours comme Arwen le décrivait dans ces lieux. Il ne savait pas mentir, car ce dernier avait résonné comme un son de cloche aux oreilles de Nissa. De plus, elle devait changer de position. Être constamment penchée en avant, avec deux sorciers la maintenant de force dans cette position et s’appuyant un peu sur elle, commençait à l’agacer et à la mettre sérieusement dans certain inconfort. Inconfort dont ils se fichaient éperdument. La soif de connaissance des sorciers était bien connue, ainsi que leur curiosité « Elle a raison. Nous sommes professeurs. Nous avons été renvoyées de notre dernier emploi car nous avions des idées trop…extrêmes, qui n’inspiraient pas la bonté chez nos élèves. Une personne de votre organisation a dû nous estimer des atouts pour votre classe car elle nous a contactées grâce à notre réputation. »Le doute s’immisça en eux. Nissa s’enfonça dans leur brèche, augmentant ce dernier, ce qui fit apparaître la curiosité qu’elle attisa aussi par la même occasion. « Tu penses que … ?-Oui peut-être, je ne sais pas, ces bonnes femmes racontent n’importe quoi. Elle les sentit repartir. –Croyez-vous que nous ayons le physique de guerriers ? Les enfants sont l’avenir du monde, c’est maintenant qu’il faut les conditionner, pour qu’ils deviennent de bons soldats obéissants. –Et qui nous dit que vous les conditionnerez de la manière dont nous le souhai… Le dernier mot fut étouffé dans la bouche de ce dernier par un coup dans les côtes de son comparse. Elle fit mine de n’avoir rien entendu. –Nous enseignerons le programme que vous avez prévu. Nous désirons intégrer un programme avec ce potentiel depuis le début de nos études pour devenir professeur. Mettez-nous à l’essai. »


Ils les redressèrent tous les deux. « Bien, on va vous faire descendre voir le directeur. »  Ils les entraînèrent en avant. Le long du chemin sinueux qu’était les successions de couloirs qui défilaient sur leurs pas, Nissa tentait de les mémoriser. Depuis qu’ils avaient tourné à gauche après l’entrée, ils avaient tourné à droite, encore à droite, une fois à gauche, avaient pris l’escalier, empruntés un couloir à droite, tourné…. Elle perdait le fil. Heureusement que les deux jeunes femmes c’étaient trouvées des guides, sinon elles ne s’en seraient jamais sorties pour trouver les enfants. De plus, plus elles descendaient, plus la quantité de sorciers augmentaient. Les enfants se trouvaient donc dans les étages inférieurs de la prison. Leur trajet les obligeait à passer devant les cellules des prisonniers, dans des états de plus en plus miséreux au fil de leur descente, affichant des expressions agressives de plus en plus marquées. Nissa en déduisit qu’ils étaient enfermés selon leur niveau de dangerosité. Si trouver les enfants allaient s’avérer la plus facile du plan, ce qui allait au contraire de ce qu’elle c’était imaginée au départ, sortir d’ici serait une autre histoire. Pour le moment, elles avaient, ce qu’on pouvait appeler, le soutien des sorciers, mais pour sortir, elles seraient passées comme ennemis numéro un. Le fait que l’entrée s’éloignait au fil de leurs pas n’aidait pas à améliorer l’humeur et le stress de la sirène. Encore un énième virage, et elles entrèrent dans ce qui ressemblait à une cellule transformée en bureau. Là, assis derrière son bureau, un homme blafard aux longs cheveux bruns, les fixa derrière ses lunettes, d’un œil lubrique :
« Qu’avons-nous là ?
-De nouvelles recrues peut-être ? A vous d’en juger. Elles disent être des professeurs au courant du programme et renvoyer de leurs établissements pour leurs idées sortant du système. Elles ont risqué leurs vies pour atteindre la prison.

-Ecoutons-les et laissez-nous. Ils sortirent tous. L’homme devant eux se sentait assez en confiance pour rester seul avec deux prisonnières enchaînées. Il ne manquait pas de cran. Soudain, il se leva et son aura écrasante arriva les percuta. Non ce n’était pas lui qu’elles neutraliseraient si elles tentaient de l’attaquer. Mieux valait-il jouer le jeu. Ainsi, vous avez entendu parler de notre école. Qui vous en a parlé ? Il saisit les joues de Nissa d’une main qu’il serra, exerçant une pression désagréable sur la mâchoire de la jeune femme, puis les relâcha. –Il ne nous l’a pas dit, évidemment. –Vous semblez bien jeunes pour être des professeurs. Que me cachez-vous… Un étau enserra la tête de la sirène. Il fallait qu’elle invente quelque chose, et vite. Des gouttes de sueurs naquirent sur son front et elle articula avec difficulté. –Nous ne sommes pas encore professeurs… Nous nous sommes fait éjecter de l’école qui nous permettait de le devenir… Nous ne correspondions pas au système. L’étau se desserra. –Prometteur… » Il semblait réfléchir à ce qu’il pouvait bien faire d’elles.

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Mar 15 Mar 2016, 20:43

Dans les secondes qui suivirent l'interception de mon regard par Nissa, la jeune femme tenta le tout pour le tout, nous enfonçant un peu plus dans notre mensonge. Après tout, ne disait-on pas que plus un bobard est énorme et plus il est crédible ?
Je la laissais leur donner le change, restant sagement dans ma position de dominée. La colère commençait à me gagner moi aussi, mais tout vient à point à qui sait attendre, et s'ils m'imaginaient aussi docile que je le laissais entendre, alors ils seraient forts déçus lorsque je ne déciderais de leur révéler la force que je possède. L'avantage d'avoir un visage aussi lisse et inoffensif que le mien, c'était justement que l'on ne se méfiait pas le moins du monde de mes habiletés, pensant que je ne suis qu'une enfant craintive.
Je ponctuais ça et là les déclarations de Nissa, tantôt hochant la tête, tantôt ajoutant un petit "Oui" à la fin de ses explications. Le doute s'immisçait chez les sorciers, je pouvais le sentir, et les regards chargés de questionnements étaient tout sauf invisibles.

"Expliquez-nous comment nous pourrions être au courant de tels faits si nous n'avions pas été contactées ?" grinçais-je avec sarcasme.

J'en avais marre d'être traitée comme une prisonnière. J'avais beau être entravée physiquement, je ne me sentais pas si captive que ce matin, et ma patience arrivait à sa limite.

"Si c'est comme ça que vous traitez tous vos professeurs, ce n'est pas étonnant que vous en recherchiez encore"
lançais-je d'un ton provocateur.

Le doute était à présent plus que palpable, c'est pourquoi ils décidèrent de nous conduire au directeur du programme. Je ne savais pas vraiment si je devais m'en réjouir ou m'en inquiéter, mais au moins l'affaire avançait. Même si ces gigolos finiraient par gober nos bêtises, il n'était que peu probable qu'il en soit de même de la tête pensante de l'établissement. Une question me taraudait depuis que Nissa leur avait dit que nous étions des professeurs, et s'ils ne recrutaient que des sorciers ? Comment justifirions-nous d'un tel statut que nous sommes loin de posséder ? Peut être qu'eux étaient trop idiots pour y penser, mais arriverait un moment où la question serait posée.
La descente dans les entrailles de la place était prenante. Je me sentais réellement mal à l'aise face à autant de cris et de menaces sur notre passage et plus nous descendions et plus les interpellations étaient virulentes.
Une grande porte s'ouvrit sur le bureau du type chez qui nous nous rendions. Son antre était aussi lugubre que le reste de la bâtisse, mais au moins elle était ornée de tapis et des tableaux, ainsi que de trois beaux sièges un peu tape à l'oeil mais qui paraissaient bien plus que confortables. Je souhaitais silencieusement que l'on nous fasse assoir, mais personne ne nous y invita. Debout face à l'homme, nous attendions d'être présentées. L'homme qui était installé à l'arrière du bureau paraissait très attirant, mais lorsqu'il se leva pour massacrer la mâchoire de Nissa d'une seule main, sans aucune gène, je le trouvais d'un coup bien plus laid que tous les hommes que j'avais croisé depuis le début de mon voyage. Sa puissance physique n'était que le faible reflet de la force qui émanait de sa personne. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un de si puissant. Ce n'était certainement pas le type d'homme à qui je voudrais me mesurer. Le questionnaire semblait s'adresser directement et uniquement à ma ravissante camarade et quelque part j'en étais complètement satisfaite. Rien que d'imaginer son horrible main me broyer à mon tour les gencives me tordait le ventre, je n'osais même pas imaginer la rage que mon amie tentait de refouler. A mon tour, je serrais les chicots, surement plus par instinct de protection qu'autre chose, mais je sentais mon corps se crisper. Quelques secondes après avoir prononcé un "Prometteur" qui me glaça toute entière, il relâcha enfin la pression qu'il exerçait sur ma camarade. Sa tête se tourna vers moi dans un mouvement si vif que je me demandais encore comment il a pu ne pas se blesser.

"Et toi, tu ne dis rien ?" dit-il d'une voix mi-mielleuse mi-autoritaire.

Je le regardais, réfléchissant à une réponse pas trop idiote, et qui jouerait en notre faveur.

"Ma collègue vous a tout dit. En revanche, si vous ne désirez pas nous embaucher, nous vous serions grés de nous laisser partir, d'autres écoles de ce style on fait appel à nos services, et nous n'allons certainement pas travailler avec des gens qui ne nous font pas confiance".

J'avais craché ces paroles un peu trop sèchement. La tête de Nissa se tourna vers moi, un air étrange s'y creusait. J'espérais qu'elle avait compris que je bluffais à mon tour afin de leur faire comprendre que nous étions très demandées, et donc potentiellement compétentes.
En ce qui concerne le directeur, son visage se décontracta.

"Eh bien voilà, on y arrive" se réjouissait-il.

Je levais un sourcil.

"On y arrive à quoi ? Vous nous maltraitez depuis que nous avons mis le pied sur l'ile et maintenant vous semblez intéressé ? Vous ne vous moqueriez pas de nous par hasard ? Nous avons assez perdu de temps. Maintenant c'est oui ou c'est non".


Mon assurance me surprit, mais l'effet escompté semblait à présent atteint.

"Soit. Amenez les à la classe, qu'elles assistent au cours du professeur Ivard. Il faut qu'elles aient un apperçu de ce que nous voulons pour nos élèves".

Il leur fit signe de la main de quitter la pièce.

"Et les fers ?" demandais-je d'une voix irrité.

D'un autre geste de la main, il donna l'ordre de nous détacher. Je regardais Nissa, qui elle aussi semblait vouloir se tenir à carreaux jusqu'à ce que nous ayons tous les enfants en visualisation et qu'une grande partie des sorciers se serait dissipé.

"Prête, chère consoeure ?"
m'enquis-je à voix basse à l'ondine.



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Sam 19 Mar 2016, 10:10

L'attention que portait le sorcier sur Nissa commençait à la tendre de plus en plus au fil des minutes qui s'écoulaient. Ce n'est pas qu'elle aurait préféré qu'il s'en prenne à Arwen, mais avoir l'attention et devoir maintenir l'illusion lui donnait de grosses sueurs froides. Elle n'était même pas sûr de très bien jouer son rôle et marchait sur des œufs avec le risque qu'un ne se brise très facilement. Elle ne savait pas ce qu'il cherchait à savoir, ce qu'il voulait, et elle ne pouvait pas communiquer avec son amie afin qu'elles soient sur la même longueur d'ondes. Si encore elles c'étaient préparées à cela avant, elles auraient été plus sûrs d'elles, plus à l'aise et plus à même de convaincre les individus de la prison, mais l'idée était venue trop tard à Nissa. C'était sous la pression qu'elle agissait le mieux malheureusement.
Le sorcier changea de cible et s’intéressa à son amie. Nissa pria Aylidis intérieurement afin que l'ondine ne se fasse pas piéger par leur geôlier et qu'il ne la maltraite pas.

Dès que la jeune femme ouvrit la bouche, elle tint un discours audacieux et sec que Nissa ne lui connaissait pas. On ne pouvait pas s'imaginer que la jeune femme rousse était très douce en général. Elle eut peur qu'elle soit allée trop loin dans ses propos car le sorcier se tut quelques secondes afin de réfléchir. Elle n'y était pas allée de main morte et n'avait pas eu froid aux yeux. Si Nissa l'avait jugée trop entreprenante, hautaine et supérieure dans son discours, c'est ce qui les sauva sûrement. Elle avait réussi à le convaincre de les emmener voir les enfants et de leur enlever les chaînes.
Elle faisait honneur à son Ot'Phylès dans la négociation et les relations inter espèces. Arwen était douée pour la manipulation, elle n'en douterait plus.
Afin d'éviter de se griller, Nissa calqua son comportement sur celui de la jeune femme: mécontente et outrée qu'on les traite de cette manière. Néanmoins elles étaient en présence de sorciers, il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de plus évoluer.
Lorsqu'Arwen aborda le fait de se faire libérer si la prison ne souhaitait pas disposer de leurs services pour le programme spécial qui se montait, son interlocuteur ne rebondit pas là-dessus, éludant la réponse, mais la jeune femme sentit que ça n'était et ne serait pas dans ses intentions.  
Elle manqua de pousser un soupir de soulagement lorsque ses poignets furent libérés de leurs entraves. Heureusement que Land avait guéri ses plaies dues à son emprisonnement dans le désert, sinon le sorcier se serait rendu compte qu'elle avait été captive récemment, et il se serait méfié.
"Prête, ça sera intéressant."

Elles suivirent en silence le directeur de ce programme... Nissa espérait qu'il n'y aurait pas Kimi dans la salle de classe où elles seraient en observation. En effet, la petite Orisha lui sauterait au cou, s'exclamerait en le voyant, mettant à mal leur couverture. Elles parcoururent encore des dédales, franchissant de nouvelles portes, débouchant sur de nouveaux couloirs. La jeune femme n'essayait même pas de se remémorer le trajet vers la sortie, sous peine de lui déclarer un gros mal de tête.
Un bruit d'explosion retentit et elle sursauta. Le sorcier sourit jusqu'aux oreilles:
"Nous approchons de la salle de classe du professeur Ivard... Mesdemoiselles." Son geste lié à son dernier mot, il poussa une porte et les invita à y entrer. Nissa laissa passer Arwen devant, et à peine eut-elle franchi le pas de la porte, qu'une boule de feu se dirigea dans leur direction. La jeune femme poussa violemment son amie sur le côté et la plaqua contre le mur. Le directeur du programme se contenta simplement de tourner sa main en l'air, ce qui fit disparaître la boule. Aussi facile que de se débarrasser de la fumée."Monsieur Ivard, je vous laisse ces deux demoiselles. Elles seront peut-être vos futures collègues. -Très bien, asseyez-vous ici. Je vous ferai participer tout à l'heure."

Nissa et Arwen prirent place à l'endroit indiqué, et le sorcier qui les avait accompagnées, reparti en claquant la porte. Une fois assise, d'un œil attentif, elle observa l'état des enfants: c'était une petite classe de cinq enfants. Un air épuisé se peignait sur leur visage de poupon. Ils regardaient avec lassitude le professeur. Ce dernier renvoya une boule de feu sur une petite fille, qui se protégea, in extremis, en plaçant de l'eau devant elle. La boule de feu percuta ce fin mur d'eau qui vint pousser la jeune fille en arrière, qui tomba au sol. La jeune femme tentait de regarder ce spectacle sans laisser apparaître ses émotions, mais intérieurement elle bouillait de rage. 
La petite fille, touchée par l'eau, se transforma en sirène. C'était l'inconvénient de leur situation, dès qu'une goutte d'eau touchait leur peau, les ondins reprenaient leur forme originelle. Seuls les ondins les plus puissants pouvaient maintenir leur apparence humaine au contact d'un peu d'eau, mais ils ne résistaient pas à une averse de pluie."Tu aurais du tenir l'eau plus loin de toi petite !"
Ivard tentait de les endurcir et de leur apprendre à parer les attaques. Nissa dirigea son contrôle des émotions vers les siennes: il ne portait pas d'intérêt à son cours, il ressentait de la frustration, de la colère... Peut-être qu'il ne souhaitait pas enseigner de cette manière. C'était une ouverture qu'elle devrait exploiter. Discrètement, elle chuchota cette information à l'oreille de son amie, pendant qu'il lançait une nouvelle attaque:
"Je crois qu'il n'apprécie pas d'enseigner de cette manière."
Elles pourraient l'inciter à monter leur propre école de leur côté avec les mêmes idées...

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Sam 19 Mar 2016, 14:14

Cette prison était un véritable labyrinthe ! Il y avait mille couloirs qui se ressemblaient et qui ne pouvaient être distingués les uns des autres par de simples visiteurs. Nous ne pourrions pas en sortir sans avoir mis la main sur une carte de l'établissement ou bien avec de l'aide, mais s'en évader en comptant uniquement sur nos propres moyens était purement impossible.
Marcher me faisait du bien, cela me permettait d'évacuer le surplus d'émotions négatives qui m'emplissaient depuis ce matin, mais tout particulièrement depuis que nous étions arrivés sur cette île. Etre une sirène m'apparaissait comme avantageux dans cette situation, parce que bien que les couloirs furent peu éclairés, j'étais habituée à utiliser ma vision dans des lieux bien plus pauvres en luminosités, notamment lorsque je parcourais les abysses de certains océans. Cette fois, je ne trébuchais plus, les jambes me paraissaient instables mais je savais qu'il n'en était rien : Ce n'était que le stress qui jouait contre moi. J'étais libre de mes mouvements, Nissa aussi et nous étions emenés par peu de sorciers, ce qui nous permettait en cas de soucis de nous défendre par la force ou bien dans un cas plus extrème, par la magie.
Nul besoin de nous protéger ne nous envahissait, car nous étions désormais considérées comme de vraies étudiantes formées au professorat. Des bruits résonnaient derrière la porte que nous nous apprétions à franchir, et j'en devinais aisément la nature magique.
J'ouvrais le chemin pour mon amie, pénétrant dans la pièce. Une vive lueur m'éblouie lorsque Nissa me plaqua avec force contre le mur le plus proche, me protégeant d'une déflagration certaine.
Bousculée par la vitesse avec laquelle s'était déroulée la scène, je la regardais, lui signifiant un merci silencieux. C'était le professeur Ivard qui avait laissé cette boule de feu s'échaper, forcément volontairement, de ses mains. Il se tenait sur l'estrade, un sourire sadique au coin des lèvres. Il était grand, grassouillet à souhait et avait l'air franchement revèche. Son visage boursouflé trahissait une cruauté qui me dit tressaillir. Je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux tant ses lunettes portaient le reflet des torches aux murs, mais quelque part j'en étais reconnaissaite à Ailidys.

Avec Nissa, nous nous asseyons à l'endroit qui nous était indiqué de la main par le sorcier. Nous étions donc toutes les deux côte à côte au dernier rang de la salle. Il y avait devant nous trois rangs de deux enfants dont le dernier était vide. J'espérais qu'il n'y avait jamais eu d'élève assis sur ce siège qui avait mal fini...

Les étudiants étaient très jeunes et paraissaient vraiment mal en point. Il était flagrant qu'ils n'étaient pas ici de par leur bonne volonté, ni même par la volonté de leur parents. Je n'avais encore jamais vu des cernes aussi imposantes sous les yeux d'enfants avant de croiser le regard de la petite dernière assise juste devant nous. Un frisson de rage traversa tout mon corps. Je sentais aussi que mon amie se raidissait, et j'étais rassurée de ne pas voir sa petite protégée ici.

"Je ne vois pas d'enfant te regardant d'un air éploré, Kimi n'est pas ici n'est-ce pas ?".

J'espérais qu'il n'existait pas d'autres salles comme celle-ci. Soit il s'agissait d'un programme extrèmement élitiste, soit il y avait d'autres séances de cours dans les salles d'à côté.

"Tu penses qu'il n'y a que cette promotion ? Où d'autres sont réparties dans d'autres salles?".

Je chuchotais à voix si basse que je n'étais moi-même pas sure d'avoir prononcé ces paroles. Je ne prenais pas le risque d'être repérée par le charmant professeur Ivard avant d'avoir trouvé une solution pour secourir ces enfants.
A nouveau, une boule de feu fonça droit vers nous, mais s'étouffa dans le bouclier d'eau qu'avait créé la petite solitaire devant nous. La scène qui suivait me déchirait le coeur, la pauvre petite tomba à la renverse de son siège tant le professeur avait mis de force dans la projection de son sort. Elle se cogna la tête sur le bord de notre table, mais elle n'émit aucun son, comme si elle n'avait rien senti. Le bruit du choc n'était pas passé inaperçu, et je sentais vraiment que Nissa allait étriper ce gras double qui se prétendait enseignant. Je n'imaginais même pas tout ce que ces petits êtres avaient du subir pour ne pas râler de se cogner de la sorte sur le crâne.
Je détestais cet individu du plus profond de mon être. Je ne le connaissais pas, mais je ne parvenais pas à me raisonner. Il encouragea cependant la petite en lui expliquant comment ne pas se blesser la prochaine fois. Cette attention entrait en contradiction avec sa façon d'enseigner, mais il me semblait avoir apperçu une onde de tristesse dans son regard.
Ma camarade se penchait à mon oreille, m'indiquant qu'elle avait l'intuition que cet homme n'adhérait pas à la méthode du responsable de cette formation.

J'étais perplexe. Je me fiais toujours à Nissa, elle avait ce talent de voir chez les autres ce que d'autres ne voyaient pas, mais je trouvais son regard vraiment cruel, haineux, tout ce que je n'aimais pas. Etait-ce une barrière qu'il s'était créé pour avoir moins de difficulté à enseigner ? Etait-ce de la haine envers les sorciers présents dans ce lieu ?
Agacée, et espérant donner plus amples informations à Nissa quant aux intentions de ce monsieur Ivard, j'osais m'interposer.

"Vous ne trouvez pas que vos élèves paraissent exténués ? Ce n'est pas étonnant que la jeune fille n'ai pas réussi à élaborer son sort de protection à la perfection tant il demandait d'énergie et tant elle parait fatiguée".

Je ne dis rien de plus, je voulais qu'il se débrouille tout seul à répondre à cela, et voir s'il allait montrer une facette impitoyable ou bien un peu plus partagée.
Je l'avais mis mal à l'aise. Il repoussa ses lunettes sur son petit nez grassouillet et ses joues s'empourprèrent.

"Ils sont en internat ici, je n'ai pas mot à dire sur leurs occupations en dehors de ma classe".

Belle esquive, que pouvais-je répondre à cela ?

"Et de toutes façon qu'est ce que la santé de mes étudiants vous importe ? Vous êtes là pour les former, pas pour les dorloter, c'est comme ça que ça fonctionne ici".

Il ajoutait cette phrase avec un air de découragement. Nissa avait sans doute vu juste.

"Poursuivez votre cours, je vous prie"
l'invitais-je afin de débrieffer avec l'ondine.

Plus bas, je demandais confirmation à Nissa quant aux sentiments de ce professeur.

"Alors ? Il est contraint ? Ou bien il est sadique ? J'ai l'impression qu'il aime enseigner, mais effectivement pas tellement de cette manière. Il ne sait plus quoi faire pour capter l'attention de ses élèves, si bien qu'il doit les attaquer pour les réveiller".


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Dim 20 Mar 2016, 14:03

Heureusement pour elles deux, Kimi ne se trouvait pas dans cette pièce. L’espoir renaissait, peut-être que cette classe de cinq élèves était la seule… Mais elle en doutait. Pour que l’armée ondine ait menée l’enquête, ce n’était pas qu’un seul jeune ondin qui avait été enlevé, mais plusieurs. Kimi n’était peut-être pas encore aussi en sécurité que Nissa l’espérait. Les classes devaient comporter peu d’effectifs afin qu’ils ne puissent pas se rebeller contre leurs professeurs en unissant leurs pouvoirs, et que leur esprit de rébellion soit anéanti à la source. En effet, c’est bien connu que l’union fait la force. Quoi de mieux pour l’annihiler que de les faire se sentir seuls.

« Non je ne la vois pas… Ils sont peut-être dans d’autres salles ou placés dans des cellules en attendant de subir ces cours. Ils ne doivent pas les remplacer afin de ne pas craindre une rébellion. »
Pendant que Nissa analysait la situation, cherchant à trouver des failles dans le bouclier de haine qui habitait le sorcier, Arwen eut la bonne idée d’intervenir, cherchant à récolter des informations qu’elles pourraient exploiter. Le sorcier n’avait pas l’air d’adhérer à la manière d’éduquer les élèves, et sa dernière réflexion le confirma.
La remarque de cette dernière permit de lui donner un nouvel angle de réflexion : le sorcier ne semblait pas adhérer à cette méthode d’éducation. Il restait un sorcier, la santé de ses étudiants ne devaient pas être importante à ses yeux, mais le but de ce bourrage de cerveau et de cette extermination de leur personnalité, ce paramétrage en parfait petits soldats pour atteindre des buts mystérieux étaient peut-être ce qu’il ne lui plaisait pas, ou peut-être qu’il voulait disposer de sa propre petite armée de sorciers… Toutes ces suppositions la rendaient folles et ne l’avançaient à rien. Son réflexe de tendre vers l’action, plutôt que vers la réflexion ne l’aiderait pas ici.
« Il y a l’orgueil du professeur, j’entends bien, mais il reste un sorcier. Son idée est peut-être d’utiliser les enfants pour son intérêt… Il les interrompit. –A vous de participer maintenant. Ici c’est un cours visant à développer leur défense, qu’importe sa nature. C’est bien le plus important. »
L’heure fatidique était arrivée. Nissa se leva en première, le stress la saisissant au plus profond d’elle-même. Ce n’était que des enfants, elle ne devait pas s’exprimer devant tout un auditoire d’adultes. Qu’allait-elle bien pouvoir leur apprendre sans révéler sa nature en utilisant ses pouvoirs ? Elle se mit sur la même estrade que le professeur, et lui tourna le dos, faisant face aux élèves.
« Dans un combat, le pouvoir est important, le cerveau l’est tout autant. Si vous ne connaissez pas la théorie, vous ne réussirez pas la pratique. Les élèves semblèrent étonnés par ce changement de méthode. Elle continua, Si vous rencontrez un individu qui a des intentions menaçantes évidentes, que faites-vous ? Toi là-bas ? Elle désigna un jeune garçon –J’essaie de comprendre pourquoi… -Non, enfin tu peux, mais la première réaction est de te préparer à ce qu’il t’attaque. Il ne faut jamais baisser ses défenses, même lorsqu’on ne sait pas pourquoi on vous attaque. Maintenant, créez moi le meilleur bouclier que vos pouvoirs vous permettent de faire, et maintenez le le plus longtemps possible.» Décidément, elle n’était pas douée pour la pédagogie. Elle sentait le regard de renard du professeur dans son dos :
« Vous ne les attaquez pas ?
-Pourquoi ? Si ils ne comprennent pas comment manipuler leur magie, pourquoi il faut l’utiliser, ils resteront faibles .
-Ce n’est pas dans notre politique. Nous devons les pousser à bout pour en tirer le meilleur, c’est avec l’entrainement que nous formerons de bons soldats.
-Et ça marche ? Ce n’est pas ce que j’ai constaté. C’est une obligation de résultats qui doit être appliqué ici, pas une obligation de procédés. Tant qu’ils deviennent de parfaits soldats, peu importe la manière…
-Vous prenez des risques à penser et agir de cette manière.
-Chacun sa manière d’enseigner. De plus, nous ne sommes pas encore professeurs ici. »
Il réfléchit, fit un signe de la tête à Arwen pour qu’elle démontre comment elle enseignait, et se mit en retrait. Nissa vint se placer dans le dos de son amie, se plaçant à côté du sorcier. Il était en plein débat interne, et s’emplissait de doutes. Nissa les augmenta. C’était facile dans la configuration actuelle. Une fois qu’Arwen eut terminé de donner quelques ordres et explications, le professeur Ivard s’exprima « Je pense que vous pourriez rester ici, en essai. J’en parlerai au directeur. J’aimerai aussi parler de vos méthodes, que nous développions cela un peu plus ensemble. J’aime vos façons de procéder, mais ici ça ne sera pas accepté, donc il faudra vous conformer à ce que vous avez vu en début de cours. –A la fin de votre cours, pourriez-vous nous faire visiter tout l’espace ? Je suppose qu’il n’y a pas que cinq élèves dans votre école… -ça ne sera pas un problème, car oui, vous en aurez un certains nombres. »
Elles avaient franchi une première étape. Elle était satisfaite et elle ravala le sourire qui menaçait de s’etendre sur son visage.

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Dim 20 Mar 2016, 20:29

Nissa et moi étions sur la même longueur d'onde. L'enseignant avait beau porter la cruauté sur son visage de sorcier, il n'approuvait manifestement guère plus la situation que nous. Nous réfléchissions à voix basse lorsque ce dernier nous commanda de faire une démonstration sur l'estrade. L'inquiétude m'envahie.... La peur de nous faire démasquer me submergeait, si bien que je réalisais quelles conséquences possibles pouvaient nous tomber sur le coin de la tête. Un petit regard en direction de mon amie m'informa qu'elle n'était elle-même pas très à l'aise avec l'idée d'une démonstration sous les yeux malveillants du professeur Ivard. Cependant, elle se dressa avec assurance devant les six membres composant notre public et pris efficacement les choses en main. Son discourt paraissait très certainement convainquant aux yeux des élèves et du professeur, mais moi je connaissais suffisamment ma camarade pour deviner à quel point elle était mal à l'aise et sur quel délicat équilibre elle tentait de se trouver. Il lui fallait être à la fois ferme et démontrer que ses méthodes à elles n'étaient que peu conventionnelles, mais à la fois ne pas traumatiser ces pauvres enfants sous peine de ne pas leur aspirer suffisamment confiance pour qu'ils s'échappent d'ici avec nous. Cette tâche était très laborieuse, et je trouvais qu'elle s'en sortait très bien. Monsieur Ivard s'outrait de ne pas la voir attaquer ses élèves alors que lui-même s'y serait sérieusement attelé. La répartie de Nissa calma les interventions du professeur, mais pouvions-nous être sures qu'il soit apaisé et qu'il ne s'agisse pas d'un leurre ?
Sa représentation était achevée, maintenant débutait la mienne. Je m'éclairçis la gorge, espérant que cela donne de la force et de la conviction à ma voix.

"Moi, je vais vous proposer un petit jeu. Vous m'avez l'air bien distraits aujourd'hui et cela ne convient pas à un tel cours".

Leurs petits yeux s'agrandissaient d'étonnement et quelques sourires se dessinèrent sur une bonne partie de l'assemblée. Bien évidemment, le visage de notre cher professeur se durçit instantanément. Il me fallait être convainquante dans ma proposition, sinon nous serions jetées dans un des cachots de ce maudit endroit.

"Très bien, mettez-vous par binômes. Mademoiselle Cauthon, si vous voulez bien être le mien ? " demandais-je à Nissa en feignant une voix quelque peu supérieure. "Merci bien. Alors maintenant regardez bien. Je vais jeter un objet sur ma camarade, et elle va parer le coup à l'aide du bouclier d'eau qu'elle vous a demandé de créer tout à l'heure. Regardez moi faire une fois, et ensuite ce sera votre tour".

Je me concentrais, fronçant faussement les sourcils pour amuser les élèves, puis je soulevais une table par télékinésie et la projeta violemment sur Nissa afin de montrer au professeur Ivard que nous ne reculions devant rien pour enseigner à nos étudiants. De plus, je savais qu'elle était très largement capable de se protéger avec son bouclier. Mieux que cela, le bouclier brisa la table en deux.

"A vous. Voyez comme mademoiselle Cauthon a appris à utiliser un bouclier d'eau alors même qu'elle ne possédait aucun pouvoir en lien avec l'eau à la base. Elle a suivit un enseignement similaire au votre".

Les enfants s'exécutèrent, attrapant des objets plus légers afin de les lancer sur leur partenaire. Ainsi, des stylos et des cahiers volèrent dans la salle. Certains boucliers tenaient à peu près le coup, d'autres se révélaient totalement inefficaces.
Je regardais le professeur Ivard d'un air accusateur.

"Vous prétendez que votre méthode est efficace ? Regardez ces enfants, il n'y en a à peine un sur deux qui parvient à ériger et à maintenir un bouclier d'eau. C'est une honte. Asseyez-vous les enfants".


Son visage s'empourpra, et ses lèvres s'ouvraient et se refermaient nerveusement. Je le sentais très en colère. Il s'apprétait à dire quelque chose lorsque je le senti se détendre. Nissa avait surement du utiliser un peu de magie afin d'atténuer ses réactions négatives ou bien augmenter l'impact de celles positives. Quoi qu'il en était, ma présentation qu'elle eut plus ou non était achevée.
Nous invitant à nous assoir à nos places respectives d'un signe de la main, l'enseignant reprit son cours sous un aspect un peu plus théorique. Peut être l'avions-nous mis mal à l'aise quant aux performances de ses élèves ? Ou bien était-ce le programme habituel, je n'en savais rien, mais j'étais soulagée d'avoir regagné mon siège.

"Bon, tu penses qu'il va vraiment nous faire visiter les classes à la fin de son cours ?" chuchotais-je à mon amie.  "En tout cas j'ai l'impression qu'on ne s'en est pas trop mal sorties, je m'attendais à pire !"

Lorsque le cours sembla se terminer, les élèves ne bougèrent pas de leur siège alors qu'un nouveau professeur apparaissait dans le cadran de la porte.

"Ce n'est pas la pause déjeuner ?" demandais-je à monsieur Ivard.

"Non, ils mangeront plus tard dans l'après-midi. Nous ne voulons pas qu'ils s'assoupissent pendant la digestion".


Encore une règle qui m'hérissait le poil. Une envie folle me gagna, celle de le mettre hors d'état de nuire et de partir avec les enfants, mais nous ne pouvions pas prendre le risque d'en oublier. Il nous fallait connaitre l'emplacement exact des autres classes ainsi que celle de la sortie ...

"Mesdemoiselles, suivez-moi, je vais vous montrer les autres classes" dit le professeur en remballant ses affaires et en quittant la salle alors que l'autre prenait place devant un auditoire épuisé et bientôt affamé.

Je me levais et je suivais Nissa qui n'avait pas encore dit un mot. A force de la fréquenter, je devinais que notre rébellion était proche.


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Mar 22 Mar 2016, 21:29

L’approche d’Arwen était tout à fait différente de celle qu’elle avait accompli précédemment : elle leur proposait d’apprendre par le jeu. C’était une pratique très rare chez les professeurs et pourtant c’était une méthode qui permettait de les instruire sans qu’ils s’en rendent compte. Avec cette action novatrice, elle devait sûrement surprendre le sorcier, d’une façon positive ou négative, elle ne pouvait pas le dire. Les deux n’avaient pas des manières très orthodoxes, surtout chez les sorciers. Le sorcier et les élèves ne furent pas les seuls à être surpris, elle le fut aussi car elle ne s’attendait pas à être sollicitée par son amie. Elle venait déjà de faire une présentation, le stress n’était pas encore totalement retombé, et elle devait déjà y retourner. Elle joua le jeu et vint se placer en face de son amie. Que son imagination leur réservait-elle ? Arwen agit rapidement : soulevant une table par la force de son esprit, elle l’éjecta sur Nissa avec une belle agilité. Elle para le coup en créant de l’eau, qu’elle dressa devant le projectile de manière à ce que celui-ci vienne s’écraser sur le bouclier. Fort heureusement, Arwen n’avait pas mise toute sa puissance dans son coup, sinon elle aurait facilement pu transpercer l’amas aquatique dressé en l’air.

La salle devint un champ de bataille. Même si l’exercice était compliqué pour certains, d’autres avaient déjà atteint un certain niveau de magie. Le plus important était qu’ils prenaient du plaisir dans cet exercice, ne ressentant pas de la crainte, de la peur ou du stress face à leur interlocuteur. Les émotions du professeur étaient, quant à elle, en ébullition, et Arwen ne les ménageaient pas dans les accusations qu’elle portait envers lui. Son honneur piquée au vif, la sirène rousse lui donnait des envies de meurtre. Nissa apaisa celle-ci du mieux qu’elle put dans le peu de temps dont elle disposait pour agir.

Silencieusement, la jeune femme et Arwen suivirent le geste du sorcier les intimant de retourner s’assoir à leur poste d’observation. Le reste du cours se passa beaucoup plus tranquillement. A la fin de celui-ci, seulement elles furent autorisées à sortir de la classe. Les élèves devaient rester sans pause. Heureusement qu’elle avait le contrôle sur ses émotions, dans le cas contraire, elle se serait embrassée et aurait été capable de tuer le sorcier. Le directeur du programme les attendait à la sortie « Alors Ivard, qu’elles sont tes observations ? –ça c’est bien passé. Elles ont même improvisé un cours plutôt satisfaisant. Les élèves ont encore saccagé la salle de classe, mis à part cela, il n’y a rien à redire.  –Très bien. Nous ferons un bilan en fin de journée. Il leur tourna le dos et repartit. –Allons y. » Dans son dos, elles le suivirent silencieusement. Les salles de classe se trouvaient toutes les unes à côté des autres. C’était la première bonne nouvelle depuis le début de leur mission. Il ouvra les deux portes qui suivaient celle dont ils sortaient. Les deux autres classes contenaient, deux ou trois élèves. Ça faisait une dizaine d’enfants à faire sortir de là, affaiblis qui plus est. Ils n’étaient pas tous des ondins, et elle sortait de ses prérogatives en prenant l’initiative de les libérer, mais elle ne pouvait pas les laisser là, sa conscience le lui interdisait. Dans la dernière salle, au fond, la tête penchée en avant en fixant son établi, elle reconnut les deux couettes châtains et la forme de la tête de Kimi. Ainsi sa petite orpheline avait belle et bien été enlevé. Lorsque le professeur ouvrit la porte, elle leva la tête en leur direction. Nissa se cacha derrière les épaules de ce dernier afin qu’elle ne la voit pas. Elle devrait trouver une manière de lui signifier qu’elle était là mais qu’elle devait rester discrète à tout prix. Si elle l’apercevait sans préparation, elle laisserait son enthousiasme prendre le dessus.

Il referma la dernière porte sur Kimi « Pour le moment nous n’avons que trois classes, mais cela suffit à bien nous occuper. Peut-être que lorsqu’ils seront plus grands, ils formeront d’autres enfants et petit à petit nous augmenterons nos effectifs… Il parlait de ce temps d’un air rêveur. –Comment les avez-vous trouvé ? –Ce sont des enfants dont personne ne veut, seuls et sans protection. De sa part, ce n’était pas un mensonge. Heureusement que les enfants ondins étaient bien surveillés par leurs pairs, qu’ils soient orphelins ou non. Ce n’était pas comme ça chez toutes les espèces malheureusement. –Ils sont constamment sous surveillance ? –Oui, toujours accompagnés d’un professeur qui est de garde. Ils ont beau être jeunes, certains de manque pas d’esprit de…rébellion, et ils tentent d’entraîner les autres. Ceux-là sont les plus difficiles, mais petit à petit nous arriverons à en faire ce que nous souhaitons. Depuis qu’elles étaient entrées en contact avec lui, Nissa travaillait sans relâche les émotions du sorcier pour que sa confiance en elles gagnent du terrain. C’était un travail fastidieux et de longue haleine, ainsi que délicat. Une émotion trop modifiée et il s’en rendrait compte. Ses manœuvres semblaient marcher. Il fallait maintenant trouver une manière de lui suggérer de les aider à créer une nouvelle école, et pour cela, en les aidant à libérer les jeunes enfants. Allons dans un coin plus tranquille. Nous avons une sorte de salle des professeurs. » Elles lui emboitèrent le pas.

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Mer 23 Mar 2016, 21:02

Nous quittions la pièce lorsque je remarquais la présence du directeur du programme sur le pas de la porte. Cet homme dégageait quelque chose de fort déplaisant, quelque chose qui crispait chaque muscle de mon corps, les poings en premier. L’abominable personnage attendait un retour sur l’impression de Monsieur Ivard à nous égard. Qu’allait-il dire ? Avait-il réalisé que Nissa usait de la magie sur lui depuis le début ou était-il si absorbé par sa tâche qu’il n’avait pas remarqué la ruse ?
Je me retins de lancer un regard interrogateur à Nissa de peur d’être épiée par les deux hommes. A mon plus grand soulagement, le professeur émit un avis positif sur nos performances.
Ce dernier nous guida à travers les salles contenant les élèves. Je n’avais pas besoin de regarder mon amie pour sentir à quel point elle avait peur de retrouver sa jeune protégée dans ces cachots. Lorsqu’il ouvrit la dernière porte, j’avais compté en tout et pour tout dix têtes depuis la première salle. Cette dernière salle retenait deux élèves, mais aucun d’eux n’était de la race des ondins, je pouvais le sentir. Une petite trogne se tourna vers nous et je devinais à la réaction de ma camarade qu’il s’agissait bien de Kimi. Elle avait l’air tellement triste que n’importe quel individu ayant entendu le professeur dire à haute voix qu’ils étaient tous consentants aurait compris qu’il mentait. Rapidement, je portais ma main à ma perle que je portais précieusement autour de ma nuque et la fit briller à la lumière de la lampe. J’espérais ainsi que la petite comprenne que je n’étais pas de mèche avec ces sorciers, mais je n’étais pas sure qu’elle m’ait vu, ni même qu’elle ai compris tant la scène se déroula à une vitesse affolante. La porte se referma aussitôt et Nissa se redressa.
L’ondine bombardait le prof de questions quant aux élèves et il me semblait que la discussion ne terminerait jamais. J’en profitais pour tenter quelque chose.

« Excusez-moi, où sont les toilettes ? J’ai cru en voir au fond de cette salle de cours ».

Le professeur semblait agacé par mon intervention et m’indiqua d’un signe de dédain de la main droite qu’il y en avait bien. Je frôlais volontairement le dos de Nissa afin de tenter de lui faire comprendre que j’avais reconnu la petite. Je n’avais aucune envie de soulager ma vessie, je voulais aller rassurer Kimi quant à la situation et lui indiquer de nous attendre.
J’entrais dans la salle, l’air de rien, feignant de chercher les toilettes. Le professeur derrière le pupitre ne faisait pas de cours, il lisait seulement des copies. Je m’approchais alors de la petite demoiselle.

« Excuse-moi, tu peux me montrer où sont les toilettes s’il te plait ? » lui demandais-je d’une voix bienveillante.

Elle ne me répondit pas mais avec l’accord visuel de son enseignant, elle me conduit au fond de la salle. Le professeur avait toujours un oeil sur nous, je ne pouvais pas m’adresser à elle discrètement. Devant la porte de la salle d’eau, je m’arrêtais.

« Elle est où la lumière là dedans ? Montre moi ».


La petite s’exécuta avec une docilité déconcertante. Etait-elle aussi douce avec tout le monde ou avait-elle peur de ces gens ?
Elle entra la première dans les toilettes. Je fis mine de tomber, claquant maladroitement la porte. Très rapidement, dans le noir, je me redressais et lui agrippait le bras.

« Kimi, je suis une amie de Nissa. Ne bouge pas, ne parle pas, écoute moi. Elle est là, on va vous sortir d’ici, mais tu ne dois agir comme si de rien était. Tu ne sais pas qu’on est là. C’est clair ? »

« Oui… » dit-elle d’une voix faible.

J’étais sur les genoux lorsque le professeur ouvrit la porte, visiblement agacé.

« Qu’est ce que vous faites ?! » me gronda t-il.

« Je suis tombée, rien de plus » dis-je d’une voix désagréable.

Quitte à feindre d’être professeur, autant me présenter rapidement à tous les professeurs. Je me redressais seule, mais je lui tendais ma main en signe de convivialité.

« Arwen, future enseignante ici »
fis-je avec une voix toujours tranchante afin de leur montrer que j’étais aussi commode qu’eux. « Maintenant laissez-moi, j’aimerai utiliser ces toilettes ».

Les deux individus sortaient de la salle de bain lorsque je me relevais. Comment allions nous faire sortir tous ces gamins d’ici alors qu’une simple virée dans les toilettes était surveillée ?
Je sortais de la salle de cours rejoindre la discussion entre Nissa et le directeur.

« Ce qui serait très intéressant » débutais-je innocemment, « ce serait de confronter les élèves entre eux. Dans cette salle il n’y avait pas un seul enfant ondin, alors que celle de ce matin en était pleine ». Je marquais une pause. « Si nous les rassemblions tous dans une pièce en milieu d’après-midi, Nissa et moi pourrions vous montrer la séance de groupe qui nous a valu l’expulsion de l’école des professeurs … » articulais-je d’une voix sensuelle.

Il semblait hésiter, mon cœur s’arrêtait de battre tant sa réponse mettait du temps à venir et tant l’enjeu était important. Même si nous ne serions pas en plein air, parce qu’il ne voudrait jamais, au moins nous aurions tous les enfants à portée de main.

« C’est d’accord. Je me ferais un curieux plaisir de vous observer à la tâche »
qu’il articula d’une voix plus enjôleuse que la mienne.

« Bien sur, si cela te convient chère collègue ? » demandais-je à l'intention de Nissa.


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Quête (l'école des sorciers) ft Nissa

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