Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 Lieu du Chef (Déchus) - Sang Froid

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Jeu 08 Oct 2015, 20:22

Sang Froid

Lieu du Chef (Déchus) - Sang Froid EOeECL

« Il y a quelque chose sous la ville ! Quelque chose de… De différent. ». Depuis quelques décades, c’était ce qui se murmurait à propos de Kamlann, la cité Déchue récemment baptisée au cœur des Îles Suspendues. Un groupe d’ingénieur aurait disparu en creusant un tunnel dans la roche, pour relier le Port et l’enclos à Griffons, dans un éclat de lumière mauve, si brillant qui avait illuminé un instant le ventre de l’Île, comme un phare de la tempête. Bien entendu, ce genre d’histoires était monnaie courante ; on se racontait également qu’Avalon était bâtie sur la carcasse d’une créature qui se nourrissait des soupirs de jouissance de ses habitants, ou que le Dædalus ne dormait jamais, qu’il passait ses nuits à feuilleter des livres comme s’il pouvait encore voir. Tout cela était faux, mais ça n’empêchait pas la rumeur de circuler. Un jour, un nouveau conte faisait son apparition, et on oubliait les anciens. En d’autres termes, on essayait de mettre un peu de piquant dans sa vie, pour oublier les époques sombres et les jours qui s’enchainaient, terriblement similaires. Mais cette fois-ci, si certains riaient de cette anecdote en la racontant le soir autour d’une cheminée apaisante, d’autres se rongeaient les ongles, car rumeur il y avait, mais l’histoire n’en était pas moins vraie.  

Archibald dah Yul, vieux Déchu, ex-soldat et vétéran ingénieur de son état, était prêt à en témoigner. Pourtant c’est l’honneur et des siècles d’expériences qui l’ont poussé à rester coi. Tant de choses se passent dans ce monde sans qu’aucun mortel n’en ait connaissance ; lui n’était pas prêt à perdre son temps et sa crédibilité pour tenter de convaincre ceux qui ne voyaient en lui qu’un vieillard en manque d’attention. Aussi il fit effondrer le tunnel, blâma la tragique erreur d’un jeune apprenti, enseveli avec le reste de son équipe, et fit déplacer la construction du tunnel de plusieurs dizaines de mètres, en tâchant de rester le plus près possible de la surface, pour ne pas être confronté de nouveau à cette chose. Les travaux reprirent, la rumeur faiblit peu à peu. Puis une nuit, une lueur violette embrasa le ciel, et tandis que les badauds clignaient des yeux, pensant avoir rêvé l’espace d’un instant, Archibald lui contemplait impuissant la lumière jaillir du tunnel, et emporter sans un bruit une nouvelle équipe. Le lendemain, il prenait la direction d’Avalon.  

Tandis que le Dædalus prenait connaissance du rapport rédigé par le vieil homme, les Vincidi qui n’avaient pas rencontré l’ingénieur en personne discutaient. « Déplacer Kamlann coûterais une fortune ; non, je pense qu’il faut recruter quelques Magiciens pour s’en occuper. ». « Et s’ils disparaissent également ? On aura un problème diplomatique en sus. ». « Parce que nous pouvons nous permettre de sacrifier des Déchus ? ». « Bien sûr que non, ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit ! ». Eerah termina sa lecture, et reposa le parchemin. « Je vais m’en occ… ». « Ah non ! ». Il resta bouche bée, et Lisa poursuivit : « Non mais ça va bien, un moment ! « Je vais m’en occuper. ». Une fois sur deux on a le droit au même couplet ; t’es pas immortel, et on sera autrement plus dans la panade si c’est toi qui disparait ! ». Il tourna sa tête vers le Baraquiel, comme pour requérir son appui. Sans succès. « Elle a raison, Eerah. ». L’intéressé fronça les sourcils : « Peut-être, mais à chaque fois que je prends les devants, la situation est réglée, et plus vite qu’avec un régiment de gardes. ». « … Sauf à Drosera. ». L’évocation de cet incident de parcours le fit tiquer. « Rien à voir. Et ça ne change rien aux faits. ». Le Vincide de la Colère se racla la gorge : « Jusqu’au jour où tu vas réellement avoir un problème. Et seul, tu pourrais y passer. ». Avec une rage à peine dissimulée, le Dædalus leva les mains au ciel et les laissa lourdement retomber sur les accoudoirs de son fauteuil ; comme d’habitude, sa mauvaise foi prit le relai. « Très bien. Super. Je suis privé de sortie. Et donc ? Votre solution ? On envoie dix ou douze bataillons ? ». Et la discussion reprit de plus belle, jusqu’à ce qu’on finisse par statuer que les Soldats n’étaient réellement efficaces que lorsqu’ils savaient ce qu’ils devaient combattre, et qu’il fallait mieux s’adresser aux « polyvalents », à ceux qui avaient déjà fait leur preuves en gérant toutes sortes de situations. Et qui, surtout, ne risquaient pas de laisser le royaume sans roi s’ils venaient à disparaitre.

Quelque part, loin sous les rues grouillantes d’activité de Kamlann, dans une galerie obscure, part d’un réseau complexe et bien plus étendu, une libellule céleste voletait sans but, en quête de nourriture, lorsqu’elle traversa une paroi invisible, fine comme une pellicule d’eau. Elle marqua un temps d’arrêt, puis continua, désormais dans un couloir ouvragé, aux pierres larges ajustées à la perfection, rayonnant d’une lueur pourpre surnaturelle. Elle traversa la galerie, passa devant de grandes armures aux formes étranges, et jaillit à la lumière. Sous elle, une interminable volée de marches, inclinées pour épouser la forme de la pyramide sur laquelle elles reposaient. Et tout autour de l’édifice, une jungle, insondable, d’un vert émeraude vif. De là où elle se trouvait, elle pouvait presque entendre son futur repas bourdonner. Elle recula un peu, pris son élan… Et fut happée par une longue langue sombre, aussitôt jaillie, aussitôt ramenée dans la bouche de son propriétaire. L’homme-reptile pourlécha ses lèvres écailleuses, et poussa un hurlement lugubre, dans une langue que l’on n’avait pas entendu sur les terres du Yin et du Yang depuis des siècles. En réponse, un demi-millier d’autres gorges s’ébranlèrent, et bientôt, la forêt retomba dans un silence paniqué, alors qu’une armée semblait s’être mise en marche.

Explications

C'est un peu compliqué, donc je vous conseille de vous accrocher. En gros, voilà le problème : il y a de cela très, très, très longtemps, Taelora était peuplée par une tribu de Béluas Lézards. On parle donc ici de gens qui sont complètement différents des Béluas actuels. Il ne parlent pas la langue commune, ne s'habillent pas comme vous, ne pensent pas comme vous, et vont probablement essayer de vous dévorer. Bref ; il y a très longtemps, ces Hommes-Lézards foulaient le sol de Taelora, où ils ont érigés des pyramides et quelques constructions basiques en pierre. Toutefois, lorsque Docamælla décida d’annihiler toute vie sur ce continent, ils ne tinrent leur survie qu'à un instinct animal et sauvage, qui les poussa à utiliser une étrange magie. Ils fabriquèrent plusieurs portails qui les menèrent dans les grottes qui courent sous les Îles Suspendues. Là, le froid et le climat les obligea à se plonger en hibernation. Mais avec les récents évenement, et l'activation d'un artefact puissant, les portails se sont réactivés, et les Hommes-Lézards survivants se sont réveillés, et sont retournés à Taelora en boitant, pour y découvrir leur royaume sous les racines et la mousse. Ils sont quelques centaines, pas plus d'un demi-millier, mais ils ont bien l'intention de retrouver leur puissance d'antan. Heureusement pour vous, vous n'aurez pas à tous les défier. Car c'est une armée qui se prépare à traverser de nouveau les portails, pour venir envahir la très récente cité Déchue Kamlann. Évidemment, il est hors de question de laisser ça se produire, et vous allez devoir donner de votre personne pour taillader quelques lézards et trouver un quelconque moyen pour sceller les portails.

Cependant ! Tel que mon rp est écrit, pour l'instant, personne ne s'imagine qu'il y a sous les pavés d'antiques guerriers Lézards prêts à frapper, MÊME PAS EERAH, C'EST DIRE. Donc avant de foncer dans le tas, il va falloir enquêter, et pour cela, traverser les portails. Le temps qu'on vous engage pour vous envoyer à Kamlann, de nouveaux tunnels ont étés forés, et de nouveaux portails découverts. Vous pouvez chacun en choisir un, et l'emprunter. À ce moment-là, car les portails sont surveillés, vous risquez de vous mettre quelques créatures à dos. Il faudra vous défendre, ressortir, et comme je le disais plus haut, trouver une solution pour refermer les portails. Si vous avez quelques notions en magie de déplacement (donc si vous possédez un pouvoir de déplacement, a.k.a. téléportation, vitesse accrue & co.), vous pouvez tenter de le refermer vous-même. Sinon, vous pouvez contacter un mage de la cité, et en dernier recours, faire s'effondrer le tunnel. Voilà voilà.

Nombre de mots : 920 mots minimum

Gains

■ Pour 920 mots, vous avez le droit à UN gain parmi ceux listés-ci dessous :
  • 1 point de spécialité au choix.
  • Une cape en écailles d'homme-lézard ; ignifugée et indéchirable, cette cape peut vous maintenir au chaud même au cœur du blizzard, et aucune lame ne saurait l'entailler.
■ Pour 1800 mots, vous avez le droit à UN gain parmi ceux listés-ci dessous :
  • 2 points de spécialité au choix.
  • Le pouvoir "Création de portails", qui vous permet de créer sur de très courtes distances deux portails dimensionnels. Ce qui entre par un portail sort par l'autre et inversement. Le portail ne peut pas excéder la taille d'une assiette, et ne peut être maintenu que pendant quelques instants. On ne peut pas créer plus de deux portails à la fois. Dans le cas où deux joueurs posséderaient ce pouvoir, les portails n'interagissent pas entre eux : ils agissent chacun sur un plan différent de l'espace. Un portail ne peut être créé que sur une surface plane. Si un objet ou un être vivant se trouvait être dans le portail au moment où celui-ci se referme, l'objet ou l'être vivant est violemment projeté en arrière.
Attention : Seuls les Déchus ou les individus possédant des compagnons Déchus peuvent participer ! Vous avez jusqu'au 10 Novembre (jour de la sortie de Fallout 4 ♥) !

Récapitulatif des Gains


[OK] Haytham (Wrath) / La cape


Lieu du Chef (Déchus) - Sang Froid GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
Invité
Invité

avatar
Dim 18 Oct 2015, 14:47


« Tu es prête ? Nous avons été appelé. », « Han han... TU as été appelé. Moi je ne bouge pas d'ici. Comprends que j'ai mieux à faire que de répondre aux ordres du... Roi. » Ce mot lui arrachait la langue et les lèvres « Que tu le veuilles ou non, il est également le tiens. Si tu ne veux pas y aller, tu fais bien ce que tu veux. Je n'ai pas pour habitude de te courir après, est-ce clair ? », « Parfaitement clair. Bonne chance, et essaye de ne pas mourir, je n'ai pas assez d'argent pour organiser des funérailles. » Haytham quitta le petit quartier paisible où ils résidaient, pour partir vers la nouvelle ville Déchue.
Nouvelle, oui et non. Construite depuis pas mal de temps, elle servait surtout de base d'après ce qu'il avait pu comprendre. Personnellement, il se fichait bien mal de ces installations tout ce qu'il voulait c'était se faire connaitre et reconnaitre, à l'instar de sa soeur. Idiote de blondasse qui ne pensait qu'à se retrouver les fesses en l'air, sans prendre en considération le monde qui tournait autour d'elle. Elle n'était plus assise sur le trône à avoir tous les mâles à ses pieds, et ça l'a dérangeait particulièrement. Il fallait qu'elle le comprenne, et cela commençait à prendre plus de temps que prévu.

Haytham se rendit rapidement sur place. Il n'eut aucun mal à trouver son chemin, sa boussole lui indiquant tout ce qu'il voulait savoir. De plus, des navettes avaient été mises en place.
Le Déchu se fondit dans la masse à travers sont peuple. Il s'approcha alors des supérieurs, désireux d'entendre ce qu'ils avaient à dire, recevoir un peu plus d'informations. Le type voulait se faire remarquer. Non pas en criant ou en provoquant ceux qui ne devaient surtout pas l'être mais plutôt en s'illustrant. Il connaissait certaines de ses faiblesses, et ses quelques qualités, alors autant les mettre à profit lorsque l'actualité le demandaient.
Une fois sa conversation fini, il repartit avec des informations vagues mais assez précises tout de même pour savoir par où commencer. Avant de se jeter dans l'inconnu, il fallait qu'il sache exactement ce qu'il y avait dans ces tunnels, sous ces couches de terre.
L'homme choisit de passer un des portails. Découvertes plus que brutales dans ces grottes, des passages vers un autre endroit, peut être un endroit qui jette dans les flammes... « Gaffe à vous, monsieur. On a envoyé quelques équipes, on n'a pas eu beaucoup de retour... », « Ne vous inquiétez pas, je vais voir ce qu'il y a de l'autre côté, et voir ce que cette équipe a vécu. Je reviendrai vite, car je doute que l'on m'accueille les bras ouverts. » Le Déchu attrapa son arme qu'il dégaina et passa le grand portail, ailes déployées.

C'était assez suicidaire d'y aller seul, il le savait, mais rien ne l'arrêtait. Pour le moment, il n'avait pas le mental pour clairement réfléchir à un plan et à une situation. Il était la souplesse et quelque peu les gros bras, à voir le reste plus tard.
Arrivant sur les lieux, c'était une zone humide et plutôt rocheuse. Un continent, un domaine inconnu. Seulement, à ses pieds, des dizaines de cadavres « Hum... Ils n'ont pas pu dépasser le portail... » Se baissant pour commencer à fouiller et toucher certains corps, il releva la tête, entendant un bruit non loin. La bulle de laquelle il sortit annonça aux habitants des lieux qu'un nouvel invité était arrivé. Serrant la poignée de son arme, il maugréa, se demandant où était sa soeur, et pourquoi cette idiote n'était pas venue ? Seulement, une engeance se jeta sur lui, et il roula avec elle à même le sol.

L'envoyant un peu plus loin, il se releva, cherchant à s'enfuir plus qu'autre chose. Sans renforts, il risquait de périr, tout comme les autres. Ne pouvant voler dans un premier temps, il se précipita vers la porte de sortie, et tenta de tailler la couenne d'une des bêtes. Elles étaient hideuses, malfamées pour certaines, alors que d'autres brillaient étrangement. Qu'est ce que c'était que ces trucs... ? Si il n'en avait jamais vu, il n'en avait même jamais eu connaissance. Quelle horreur !
Plantant son épée dans le bras du guerrier, qui poussa un cri horrible, Haytham se jeta en arrière dans le portail, repassant de l'autre côté.
Pour le coup, il atterrit lourdement sur la plaque de fer, et les hommes gardant l'entrée le tinrent en joue de leurs armes « Ils arrivent ! Le bataillon est mort ! Tenez-vous prêt ! » A peine eut-il finit de prononcer ces mots, que cinq hommes-lézards rappliquèrent.

C'était le moment de tout donner.
Haytham, comme les autres, se battit vaillamment. Il n'arriva pas à les tuer à proprement parler, mais il les blessa assez pour que des gens, plus adeptes que lui des arts du combat, puissent les finir. Ainsi, en dix minutes, des corps étaient à terre, et dans les deux factions « Il faut désactiver le portail ! », « Hep ! Qu'est ce que vous dites ? » C'était le type de tout à l'heure, celui qui l'avait toisé du regard lorsqu'il avait voulu jouer les héros « C'est saloperies sont arrivées ici par votre faute ! », « Ces saloperies sont ici car vous avez creuser comme des débiles sur une île dont vous ne maitrisez même pas la grandeur. Il faut détruire les portails vous m'entendez ? Vous avez vu, comme moi, combien il était difficile de venir à bout de ces bêtes. Ils ne craignent pas les armes létales, seulement la magie, est-ce réellement urgent à vos yeux ? », « Ecoutez, je ne sais pas ce qu'il y a de l'autre côté, mais si il y a quelqu'un qui décide ici, c'est moi, et j'interdit à tout le monde de toucher au portail. » Haytham haussa les épaules avant de mettre la main dans sa poche « Tenez, un souvenir. Ils sont tous morts devant le portail, ils n'ont même pas pu aller plus loin. Les bêtes les ont massacrés. » Il posa violemment une sorte de petit badge contre le torse du chef en question qui, de lui-même, l'attrapa pour le regarder. Le bijoux était tâché de boue et de sang... « Massacrés, vous dites ? » Le Déchu s'arrêta quelques secondes avant de se retourner « Oui. Massacrés. », « Il y en avait combien ? », « Quinze ou vingt, à vue d'oeil. », « Aucun survivant... Que sont ces choses... ? » Alors que le Déchu allait repartir, le type dit « Détruisez le portail. J'en référerai moi-même devant le grand patron. Nous n'avons pas à laisser une porte grande ouverte à ces saloperies. » Ainsi, les soldats, sous les ordres, s'acharnèrent contre la porte qui finit par se briser, et tomber. En se démantelant, Haytham pu distinguer un système inconnu en pierre qui entourait le portail. Il ne regrettait rien. Ces choses n'avaient pas été mise là par hasard de toute manière.
Se tournant vers le responsable de cet escadron, il lui dit « Je viens avec vous. » Il avait déjà rencontré le roi et un de ces vincides, et cela lui serait plus qu'utile de se joindre à cet homme pour pouvoir donner et avoir plus de renseignements.

Mots : 1 259
Gains : La cape pour Haytham.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 29 Oct 2015, 16:20


Apeurée et éreintée mais avant tout soulagée, Aëla observait la pièce d’un air intrigué. A ses côtés, la Vincide de la Gourmandise s’activait tranquillement, recherchant de quoi nettoyer les plaies de la nouvelle Corvus. Lisa plaça finalement un petit bol d’eau dans les mains de la jeune déchue et accomplit sa besogne en quelques courtes minutes. « Te voilà bien plus présentable ! ». Aëla esquissa un petit sourire gêné mais reconnaissant avant de recommencer à observer son environnement, notamment ce qu’elle apercevait par la grande fenêtre. Avalon n’était pas du tout comme la jeune Déchue se l’imaginait mais n’ayant jamais eu la moindre information sur son nouveau peuple, son esprit inventif s’était quelque peu laissé aller. La Vincide, ravie de voir autant de curiosité remplacer l’air précédemment mortifié de sa nouvelle protégée, en profita pour lui indiquer rapidement ce qui se trouvait dans ces rues, montrant plusieurs bâtiments à travers la vitre. « Aëla, je peux t’aider à maîtriser et à t’habituer à la Gourmandise mais avant ça il faut que je te pose une importante question. Bien sûr, ta réponse peut évoluer au cours du temps mais j’aimerais connaître ta position sur le sujet pour le moment. Envisages-tu de retrouver tes ailes blanches ou non ? ». L’interpellée dévisagea Lisa, estomaquée. Jamais à la Citadelle Blanche on ne l’aurait incitée à changer la couleur de ces ailes. « Sais-tu ce qui distingues un Déchu de la plupart des autres personnes présentes sur ces terres ?». Aëla secoua la tête avec une moue désolée. « La liberté. Elle est ancrée au plus profond de nous. Lorsque tu auras compris le sens de ceci, alors et seulement alors tu comprendras ce que signifie être Déchu. Tu es libre de retrouver des ailes blanches si tu le souhaites, personne dans cette ville ne te blâmera pour cela. ». La nouvelle Déchue détourna brièvement le regard avant d’oser à nouveau regarder la belle et grande dame prenant si soin d’elle. « Je ne veux pas retourner là-bas. Pas après ce que j’ai fait. » Souffla-t-elle.
Visiblement enthousiasmée par le choix de la Corvus, la Vincide afficha un ravissant sourire en accompagnant sa protégée à l’extérieur, l’entraînant visiblement vers un lieu bien précis. Dans les rues mais également dans les différentes enseignes, les corps s’effleuraient et se touchaient sans la moindre gêne. Aëla, peu habituée à ce genre de comportements, avait l’impression d’étouffer. La jeune femme sursautait et se retournait à chaque fois qu’elle entrait en contact avec un individu. De son côté, Lisa évoluait avec une grâce incontestable, gratifiant les passants de sourires avenants et sincères, totalement à l’aise dans cet environnement. « Puisque tu as choisis de rester parmi nous je te trouverai un logement et un travail, mais en attendant je pense avoir une tâche pour toi. Cela te permettrait de t’intégrer et de rendre un grand service aux Déchus. ». Aëla lança un regard empli d’espoir en direction de la Vincidie, ravie de pouvoir faire quelque chose d’utile. « Je suis prête à faire tout ce que vous voudrez Madame. ».
Ce fut de cette manière que la jeune Déchue se retrouva en face d’un portail, dans les galeries situées en-dessous de la ville de Kamlann. On lui avait brièvement expliqué la situation et ce qu’elle devait faire. Selon toute vraisemblance, rien de bien compliqué ni dangereux, quoi qu’un tantinet étrange. La jeune femme traversa le portail, lance à la main, tout en se rappelant que les équipes disparues s’étaient peut-être simplement perdues. De l’autre côté le silence paraissait omniprésent. Pas un seul bruit, pas un seul pépiement ni même un petit souffle de vent. Aëla ne parvenait pas à déterminer si c’était une bonne chose ou non. Après tout, elle n’avait jamais fait face à une telle situation. Prenant son courage à deux mains, la Déchue descendit la volée de marches s’étendant à ses pieds, bien décidée à explorer la jungle environnante. Ce ne fut qu’après avoir marché durant de longues minutes que l’exploratrice ressentit un certain malaise. Quelque chose n’allait pas, la dérangeait. Mais quoi ? Elle n’aurait su le déterminer. Traversant une sorte de marécage boueux tout en jetant des coups d’œil nerveux derrière elle, Aëla poussa un hurlement strident alors qu’une main se refermait sur sa cheville. « Chut, chut, chhhhhut…. Ne faites pas de bruit par pitié. Ils… Ils sont déjà là ! ». L’inconnu se mit à répéter inlassablement sa dernière phrase. Affolée, la jeune femme laissa tomber sa lance sur le sol pour s’agenouiller auprès du mourant. Ce fut là sa première erreur. Une forme indistincte jaillit du couvert des arbres et se jeta sur la Déchue en poussant un hurlement étrange et mélodieux à sa manière. On put alors entendre très distinctement d'autres hurlements lui faisant comme de l'écho.
Aëla s’écrasa dans l’eau verdâtre et gémit en sentant des racines noueuses lui écorcher le dos. Elle n’eut toutefois pas le temps de s’attarder sur ce genre de détails, luttant pour sa vie. Au-dessus d’elle, l’individu lézard faisait tout son possible pour la noyer. « Je ne vous veux pas de mal ! S’il vous-plaît ! J…. ». Avalant une grande gorgée d’eau sale et boueuse, la jeune Déchue se mit à tousser et à cracher, cherchant désespérément son souffle. Les larmes aux yeux et la gorge douloureuse, elle comprit bien vite que ses paroles ne servaient à rien. Sa lance demeurait invisible et elle ne parvenait pas à mettre la main sur sa précieuse dague. L’homme-lézard fut soudainement tiré en arrière par le mourant qui utilisa là ses dernières forces, permettant à Aëla de remettre rapidement de l’ordre dans ses idées et d’utiliser sa magie. Décuplant au maximum l’ouïe de leur attaquant grâce à ses nouvelles capacités, la jeune femme observa le lézard se tordre de douleur avant de l’achever d’un coup de dague. Choquée par le meurtre qu’elle venait de commettre, elle entendit à peine le soldat l’appeler. « Vous devez rentrer à Avalon et prévenir tout le monde. Il faut fermer ces portails. Vous m’entendez ? Il le faut ! Hâtez-vous, les autres ne vont pas tarder. ». Bien résolue à ne pas laisser son confrère Déchu mourir en ces lieux désormais bien plus hostiles, la jeune femme récupéra sa lance avant de se glisser sous l’un des bras de l’homme pour tenter de le porter. Ceci constitua sa seconde erreur. Elle parvint à faire quelques mètres avant de tituber, haletante et à court de forces. La panique s’insinua en elle. Comment allait-elle faire ? Elle ne pourrait jamais le porter sur une aussi longue distance. « Vous êtes très gentille mais vous vous mettez en danger, laissez-moi ici, vous ne pourrez pas me sauver. » Devant l’obstination de l’ancienne ange, l’homme s’insinua dans son esprit et utilisa un pouvoir de persuasion pour la convaincre de partir. Agissant contre sa volonté, Aëla laissa l’inconnu sur le sol, s’assura qu’elle n’avait rien oublié derrière elle et courut en direction de la sortie.
Malheureusement, à vouloir secourir son semblable, la jeune femme avait perdu bien trop de temps et elle se fit très rapidement rattraper par une bonne dizaine d’hommes-lézards. La Déchue, parfaitement consciente qu’elle mourrait si jamais elle décidait de combattre, accéléra davantage. En faisant un rapide bilan de ses atouts et de ses faiblesses, elle parvint à une conclusion pour le moins déstabilisante et de mauvais augure. Elle était dans une panade incroyable, ne savait pas se battre, ne possédait ni force physique, ni force mentale et n’était pas plus intelligente que cela. Absolument aucune carte en main pour rester en vie. Alors que tout lui semblait perdu, Aëla ressentit un agréable frisson la parcourir et la Gourmandise, jusqu’ici restée présente mais très discrète, la submergea sans plus de cérémonies. Son péché guidait désormais le moindre de ses pas et lui dictait la plus bégnine de ses décisions sans même qu’elle ne s’en rende compte. Excepté dans des cas comme celui-ci où la grande brune s’abandonnait totalement à la Gourmandise, ne lui opposant pas la moindre résistance.
Cette fois-ci, il lui fallait bien plus d’adrénaline. La course poursuite devint follement grisante et la jeune Déchue commença à sérieusement s’amuser. Cela dura jusqu’à ce qu’un lézard lui bondisse dessus avec la ferme intention de raccourcir brusquement son espérance de vie. La raison reprit le dessus, non sans peine, et la Déchue parvint difficilement à comprendre ce qui venait de se produire. Comment avait-elle pu se laisser aller ainsi alors qu’elle était en si mauvaise posture ? S’ensuivit un petit affrontement brouillon et totalement désordonné durant lequel la jeune femme écopa de plusieurs blessures et où certains lézards s’attaquèrent entre eux dans la précipitation. Sans réellement savoir comment, Aëla se retrouva à gravir les escaliers quatre à quatre. Elle n’avait pas tout saisit mais elle ne devait la vie qu’à la chance et à l’arrivée d’autres Déchus par différents portails. Les lézards, distraits, n’avaient pas poursuivis la jeune femme qui s’était rapidement mise à voler. Elle ne devait pas constituer un important danger à leurs yeux.
Ne désirant pas répéter ses erreurs et constatant que les nouveaux venus étaient nombreux, la jeune femme opta pour un atterrissage périlleux et une fuite lâchement bienvenue.  Aëla, arrivée en haut des marches, eut toutefois la surprise de tomber nez à nez avec une peau écailleuse et des yeux aux pupilles étranges alors que des pas de courses retentissaient sinistrement au bas des marches. La créature lui porta un grand coup à la tempe, l’étourdissant plus que de raison. La Déchue vacilla un court instant avant de se servir de sa lance contre son adversaire. Elle ne parvint qu’à le blesser mais cela lui fut suffisant pour gagner assez de temps pour courir jusqu’au portail qu’elle franchit à toute allure. De retour dans les galeries, la jeune femme heurta de plein fouet un homme qui semblait en pleine discussion fort agitée avec une petite femme rousse. « Il faut fermer ce portail ! Vous devez m’aider ! S’il vous plait ! ». Les deux inconnus observèrent la nouvelle venue avec curiosité et méfiance. Il fallait dire qu’elle était couverte de boue, d’eau vaseuse, de sang et de bleus à peine visibles sous toute cette crasse. N’attendant pas leur réaction, la Corvus se releva prestement, désireuse de trouver rapidement un moyen pour clore définitivement le portail dans son dos. La tâche s’annonçait complexe, surtout avec les hommes-lézards qui n’étaient pas loin et les deux autres Déchus qui n’avaient pas l’air très pressés. « J’avais raison ! Faut que l’tunnel y s’écroule ! Mont’moi plus de respect morveux ! ». S’écria la petite femme, victorieuse juste avant de s’acharner sur les roches soutenant la galerie. « Mais arrêtes pauvre folle ! On va tout prendre sur la figure si tu continues imbécile ! ». Et effectivement, les murs commençaient à trembler dangereusement alors que les premiers hommes-lézards franchissaient le portail. La grande majorité d’entre eux se retrouva ensevelie sous les roches dans un fracas épouvantable.
Aëla, bien que remerciant la femme et sa folie passagère, détourna les yeux, écœurée par le macabre spectacle qui se déroulait devant elle. Cela faisait bien trop de douleur et de tueries en si peu de temps. Elle était gourmande oui, mais pas de ce genre de choses. Seulement deux hommes-lézards étaient encore en vie quoi que salement amochés. La nouvelle Déchue ne supportait plus de les voir agoniser, elle avait eu sa dose de souffrance. Tirant sa petite dague, elle s’agenouilla auprès des deux victimes et leur trancha la gorge en s’excusant alors que des larmes sillonnaient son visage crasseux. Tête baissée, Aëla fit rapidement demi-tour en ignorant les appels des deux inconnus. Il fallait qu’elle retrouve la Vincide de la Gourmandise et qu’elle lui raconte tout. Le mourant l’avait dit. C’était extrêmement important. Ensuite… Ensuite elle pourrait se terrer dans un trou et pleurer de tout son saoul sans déranger personne.          

Mots: 1958

Gain : Pouvoir "Création de portails"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 29 Oct 2015, 18:08

Oh Alaster ! retentit soudain la voix de Sebastian. Cela faisait longtemps que les deux hommes ne s'étaient pas vus. En réalité, leur dernière rencontre remontait à ce voyage à Tælora qui avait coûté la vie à tant d'individus. Depuis, le Déchu de la Paresse n'avait pas repris le travail. Il se remettait lentement de ses blessures et, surtout, du choc émotionnel que les événements récents avaient causé chez lui. Sebastian était bien plus résistant, comme si la Colère guidait ses pas et sa volonté. Il s'était remis vite de ce qu'ils avaient vécu et était même allé festoyer ici et là sur les Terres du Yin et du Yang. Il s'approcha, tendant un masque doré à son ami. Tiens, regarde, ils distribuaient ça dans le parc du Continent Naturel il y a quelques temps. Je trouve ça comique. Le regard d'Alaster se posa sur l'objet qu'il ne prit pas le moins du monde. Comique... Chacun sa vision des choses. A vrai dire, il était assez rancunier et quiconque troublait ses rêves en y insérant d'affreux cauchemars devenait son ennemi. Sebastian vit que ça ne plaisait pas au paresseux. Il rangea l'objet dans son sac, regardant autour de lui. Alors c'est ici que tu te caches depuis tout ce temps ? Remarque, c'est assez agréable... Autour d'eux, il n'y avait qu'une vaste prairie dans laquelle les Wëltpuffs broutaient calmement. Il n'y avait aucun bruit si ce n'était celui du vent dans les feuilles des quelques petits arbres qui se trouvaient ici et là. Parfois, un berger parlait au loin à ses bêtes mais tout était paisible.
Eux au moins ne vont pas chercher à me dévorer vivant. Alaster plongea ses yeux dans ceux de son amis. Je ne suis pas fort comme toi, tu sais. Il y a des gens dehors qui vivent des atrocités et, ensuite, ils font la fête, comme si de rien n'était. Moi je ne peux pas, j'ai besoin de prendre mon temps pour réfléchir à la situation. Faire comme si de rien n'était c'est un peu la même chose qu'oublier. Et quand on oublie, on recommence finit-il par dire en s'appuyant un peu sur son bâton de berger. Alors, qu'est ce que tu viens faire ici ? renchérit-il. Le Déchu ne souhaitait pas sortir du Cœur Vert. Il était bien ici, loin de tout, loin du monde. Il ne savait pas ce qu'il s'y passait mais imaginait parfois des choses. On avait dû attraper la Reine des Ondins et elle devait être morte à l'heure actuelle. Il ne voyait pas les choses autrement. Elle avait semé la destruction sur son passage, causé la mort de milliers d'hommes et de femmes. S'il avait su que c'était à moitié pardonné et qu'on la laissait aller où bon lui semblait, il en serait devenu fou, totalement dégoûté du système. Ce n'était pas une race ennemie qu'elle avait mis en danger mais toutes, qu'elles soient maléfiques ou bénéfiques. Une telle femme ne méritait pas de vivre. Bien sûr, sa famille n'en avait pas été touchée, du moins, pas directement. Il n'avait toujours pas réussi à venger Esra en trouvant les bandits qui lui avaient donné la mort. Son ancêtre lui manquait de jour en jour : son visage de grand-mère qui avait accepté le poids du temps, ses mains qui sentaient toujours bon et qui étaient les plus habiles à tisser la laine des Wëltpuffs. Il se rappelait de son sourire, de sa voix, de la présence bienveillante qu'elle dégageait.
Il y a un soucis à Kamlann et j'ai pensé que tu pourrais m'accompagner afin d'essayer de le régler. J'ai pensé, c'est un bien grand mot car, en réalité, ça vient de plus haut. Tu as été remarqué la dernière fois lorsque tu as aidé à l'embarcation des Wëltpuffs vers les Îles Suspendues. Mais comme tu ne lis pas ton courrier et que tu ne te rends plus au cœur même de la cité, ta tante a finis par craquer et elle m'a appelé ensuite.
Je vois. Alaster réfléchit un instant, s'appuyant toujours sur son bâton. Il commençait à être fatigué mais si le haut de la hiérarchie lui avait donné comme mission de se rendre à Kamlann, il allait le faire. Tu me raconteras en chemin dit-il alors, après s'être décidé.

Franchement, je ne comprend pas qu'on puisse te confier quoi que ce soit ! vociféra la mère d'Alaster. On lui avait ramené son fils en piteux état, à peu près dans le même état que lorsqu'il était rentré de Tælora d'ailleurs. Sebastian lui avait expliqué qu'ils avaient découvert des choses vraiment extraordinaires dans les tunnels en dessous de Kamlann. Cela dit, elle n'avait rien voulu entendre. Les hommes lézards ne l'intéressaient pas plus que les pyramides en pierres et la jungle de Tælora. Ce qu'elle voyait, elle, c'était que son fils avait une propension à se rapprocher de plus en plus de la royauté et qu'elle ne pouvait le permettre. En tant que simple soldat, il n'était amené qu'à côtoyer des soldats, mais s'il commençait à recevoir des lettres des hautes sphères, ce n'était pas bon pour le petit secret qu'elle s'efforçait de maintenir. Regarde toi ! S'endormir au beau milieu d'une zone dangereuse ! Qui ferait ça ? Son air pincé ne signifiait rien de bon et, pendant qu'elle soignait les plaies d'Alaster, elle en profitait pour lui faire savoir ô combien elle lui était supérieure et ô combien il ferait mieux de rester bien sagement s'occuper des Wëltpuffs au lieu de jouer les héros. Le Déchu avait, depuis longtemps, appris à ne pas écouter sa mère. Au fond de lui, il savait que quelque chose n'allait pas. Le fait qu'il soit appelé par les renommés auraient dû la satisfaire, pour son ego personnel. Déchue de l'orgueil, elle prenait toujours un malin plaisir à faire comprendre aux autres que sa famille était de loin supérieure et qu'elle l'était encore davantage. C'était son petit plaisir à elle. C'est pour cela qu'il ne comprenait pas ses réactions. Sa mère avait sans doute eu peur pour lui mais, après toutes ces années, elle avait l'habitude du danger que représentait la Paresse.
L'important c'est qu'on ait réussi à refermer le portail, même si c'est douloureux... murmura-t-il, n'ayant pas assez d'énergie pour s'énerver contre la femme qui lui servait de mère. La blessure qu'il avait sur l'avant bras mettrait beaucoup de temps à cicatriser, c'était sûr.

1065 mots
Je vais prendre la cape chef ! Merci !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 10 Nov 2015, 20:21


«  Belle, il y a quelque chose que je dois te dire et crois-moi que je puise ses mots des tréfonds de mon petit cœur fragile. » L’expression de Victoire n’était pas aisément déchiffrable. Curieuse mais prudente, Belle contemplait la jeune femme d’un regard intrigué. « La prochaine fois que tu t’engages dans une mission suicide : oublie-moi. » Elle rit, ce qui n’était pas le cas de son amie. « Je suis sérieuse. Ses disparitions sont inquiétantes et comme de parfaites idiotes, on va directement se jeter dans la gueule du loup. » - « Tu n’étais pas obligée de me suivre. Je ne te force à rien. » - « Si tu meurs, je deviendrai la nourrice attitrée des deux dégénérées que tu as recueillie. Je préfère encore mourir avec toi que de supporter ces folles. » Marmonna-t-elle dans un trait d’humour forcé. Belle, qui marchait jusque-là dans les rues de Kamlann, s’arrêta soudainement, une main sur les lèvres et l’autre sur le ventre, les sourcils tordus. « Quoi encore ? » soupira Victoire qui s’impatientait. « Si tu avais raison ? Si on ne revenait pas ? Que feraient Arabella et Grâce sans nous ? Elles sont incapables de se débrouiller seules ! Ara est tellement impulsive, téméraire et bornée. J’ai eu un mal fou à lui faire accepter ma présence et mes ordres. Qui d’autre le pourra ? Et Grâce ? Elle n’arrive même pas à parler ! » - « Ola ! Calme-moi, maman poule. Ce ne sont pas des enfants. Elles avaient une vie avant toi et continueront à avancer, même sans nous. Entre nous, je compte survivre à cette journée alors ne fais pas cette grise mine. » Belle eut un léger sourire, écartant d’un doigt tremblant les longues boucles blondes qui ondulaient devant ses yeux. « Tu acceptes ton destin d’appât ? » - « Bah ! » railla-t-elle en haussant nonchalamment les épaules. « Je ferai en sorte de me faire récompenser comme il se doit par le Roi. Ou qui que ce soit d’autre. Ça m’ira très bien. » - « Contente de voir que tu gardes un esprit clair quant à tes objectifs. » Le comportement excessif de Victoire agaçait souvent Belle, qui, par son éducation nimbée de vertus, avait bien du mal à tolérer la présence encombrante du pêché de luxure, très en vogue chez les Déchus. Néanmoins, elle avait appris à composer avec les excentricités de la jolie brune. Si elle était incapable de se contrôler devant un bel homme, elle restait une amie précieuse.

Les jeunes femmes se glissèrent à travers les tunnels les plus étroits, car, menues qu’elles étaient, elles pouvaient emprunter les chemins les plus difficiles pour les déchus plus imposants. Perplexes, elles se mirent à contempler la paroi légèrement irisée en face d’elles, cette fine pellicule semblable à la surface claire d’une flaque. « Il faut vraiment passer ? » s’enquit Victoire dans l’espoir d’un non franc et sincère. « Tu peux m’attendre ici, si tu veux. » - « Non. » Pourtant, son ton laissait penser qu’elle aurait aimé. Elle tenait trop à Belle pour être lâche sur un sujet aussi important. « Mais peut-être pourrions-nous … Je ne sais pas … Réfléchir à différentes possibilités, théories et hypothèses qui nous permettraient … éventuellement … de … Belle ! »  La jeune femme n’avait pas désiré en écouter davantage et s’était contentée d’avancer d’un pas, les paupières closes et le nez froncé. Victoire lui emboita rapidement le pas, le cœur battant. Elle lui agrippa rapidement les épaules, la tirant en arrière sans toutefois repasser par le portail. « Tu es complétement tarée ma pauvre ! Ne me fais plus jamais ça ! » - « Où sommes-nous ? » Bredouilla l’Ange Noir, omettant complétement les remontrances. « Qu’est-ce que j’en sais ! » hurla-t-elle presque, avant de jeter un coup d’œil de chaque côté pour trouver une réponse. C’était une sorte de jungle épaisse et indomptable, sauvage et verdoyante ; une immensité brûlante qui refermait ses mâchoires humides sur ses proies. « Aucune idée. Foutue climat dans le coin en tout cas. » Belle osa s’aventurer aux alentours, sans décrocher son regard de Victoire qui elle, ne bougeait pas du portail, prête à rebrousser chemin au moindre bruissement suspect. « C’est étrange. » souffla Belle en s’essuyant le front d’un revers de la main. « J’ai déjà vécu ça … » articula-t-elle, pensive, sans réellement faire le rapprochement avec sa virée à Tælora puisqu’elle avait moins arpentée la Jungle que les Plaines. « Il y a des ruines, là-bas. On va voir ? » - « Je … »

Belle écarquilla les yeux. Figée sur place, elle cessa même de respirer une seconde durant. « Quoi ? » réagit immédiatement Victoire en tournant plusieurs fois sur elle-même à la recherche de l’élément qui troublait tant Belle. Elle ne tarda pas à voir le problème. Deux créatures à peine humaine se rapprochaient, d’une démarche brute, des lances simples – mais certainement efficaces – aux mains. « D’accord. » dit simplement Vicky, comme résignée, surprise et dépitée. Belle s’était élancée près d’elle, prenant sa main pour retraverser le portail et retourner sur les Iles Suspendues. « Tu crois qu’ils vont nous suivre ? » - « Certaine. » Elle réfléchissait à une solution, mais peinait à trouver quelque chose sous pression. Les hommes-lézards ne tardèrent pas à arriver. Belle fouilla dans ses poches pour jeter au sol une demi-douzaine de bonbons fumigènes, qui remplirent les parages d’une épaisse fumée opaque. Malgré la toux, les jeunes femmes avançaient. « Les tunnels les plus petits ! » répéta la Déchue, dans le souvenir d’une discussion récente. « Les autres auront du mal, prenons les tunnels les plus petits ! » continua-t-elle, toujours moqueuse. « Super idée, Belle. Comme ça, si on a besoin de fuir, on aura du mal. » - « Toi qui a tellement de voix, cris donc à l’aide. » Les soldats de la Garde d’Avalon déboulèrent en trombes, suivis de près par un Mage capable de réduire à néant le portail.

970 mots - Merci pour ce lieu <3 Je prendrai un point de magie
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Lieu du Chef (Déchus) - Sang Froid

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Lieu du Chef (Déchus) - Provisions
» Lieu du Chef (Déchus) - Investigations
» Lieu du Chef (Déchus) - Vengeance
» Lieu du Chef (Déchus) - La Soie Sauvage
» Lieu du Chef (Déchus et Magiciens) - Les Racines du Mal
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Iles suspendues-